LES SEPT MORTS D’EVELYN HARDCASTLE

Le tout premier roman de Stuart Turton

PROMETTEUR…

*Rien de tel qu’un masque pour révéler la vraie nature d’une personne. * (Version audio par Lizzie éditeur, 2019. Durée d’écoute : 17 heures 15 minutes. Narrateur : Laurent Natrella. Édition de papier : Sonatine éditeur, 2017, 539 pages, format numérique : Sonatine éditeur, 2019, 467 pages 2383 KB)

Ce soir à 11 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée. Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ? Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l’identité de l’assassin et empêcher le meurtre. Tant qu’il n’est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée. Celle de la mort d’Evelyn Hardcastle.

*À quel point faut-il être perdu pour
laisser le diable vous indiquer votre chemin ? *
(Extrait)

C’est un roman complexe qui dénature l’espace-temps au profit d’un système qui ne sera dévoilé qu’à la fin, rien de moins qu’imprévisible, une finale fort intéressante mais qui manque un peu de saveur, ce qui n’est pas le cas du récit dans son ensemble alors que dès que vous croyez mettre la main sur un meurtrier potentiel, une chaîne d’évènements vous ramène à vos devoirs pour la simple raison que tout n’est qu’apparence comme dans SHUTTER ISLAND le livre célèbre de Dennis Lehane qui a entretenu dans son oeuvre une confusion savamment étudiée.

LES SEPT MORTS D’EVELYN HARDCASTLE n’est qu’une longue mystification. Reste pour vous à découvrir sur quoi elle repose. Drogue ? Surnaturel ? Machiavélisme ? Un amalgame peut-être. L’intrigue est profonde et complexe. L’histoire débute d’ailleurs presque sur des chapeaux de roues.

Un soir, à 11 heures très précises, Evelyn Hardcastle sera tuée. C’est Aiden Bishop qui est désignée pour découvrir le meurtrier et il n’a que quelques heures pour le faire. S’il ne réussit pas, il devra revivre la mort d’Evelyn chaque jour, sans arrêt, vivre chaque journée, qui sera toujours la même. Il n’y a qu’une solution pour sortir de ce cauchemar : fournir un nom à celui qu’on pourrait appeler le maître du jeu. Quand ce fut fait, je compris alors les motivations des mystificateurs et c’est là que j’ai consacré finalement l’originalité du roman : plus qu’un jeu, un défi pour l’esprit.

Turton entretient savamment le mystère et l’intrigue grâce à ses personnages bien modelés, travaillés en profondeur. Que ce soit le mystérieux docteur de Peste qui semble un intermédiaire dans cette histoire, ou l’énigmatique Hélene Hardcastle qui fût ma première suspecte officielle mais qui fut supplantée par la suite, ou le docteur Diggy qui semble en savoir très long ou monsieur Bell qui confirme un lien de la drogue avec cette histoire.

Dites-vous bien que, vous explorez un pavé bourré de phrases masquées, de non-dits, de liens obscurs et d’énigmes qui gagnent en épaisseur au fil du récit. Je me demande comment ce serait débrouillé Hercule Poirot, le célèbre détective créé par Agatha Christie dans un casse-tête *mille pièces* comme celui-ci. J’ai beaucoup aimé relever ce défi. Ça m’a bousculé, brassé même. Mais j’y ai pris goût.

Malgré tout, je déplore des longueurs, une grande quantité de personnages qu’il faut se remettre à l’esprit rapidement et une finale un peu molle mais le développement est impeccable. Pour son premier roman, je crois que Stuart Turnton s’est investi à fond. C’est prometteur.  Quant à la version audio, Beau travail du narrateur Laurent Natrella.



Pour en savoir plus sur Stuart Turton (ci-haut), cliquez ici.
Du même genre, commentaire sur BIBLIOCLO : le livre d’Agatha Christie À l’hôtel Bertram

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 28 juillet 2024

 

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