Comme son nom l’indique, le psychorigide
a l’âme calcifiée, ou, au choix, le mental
bronchiteux, la pneumonie ontologique,
bref : le pneu à plat. Il manque d’air. Ce
qui ne l’empêche pas d’être gonflant.
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Des tas de gens meurent de la maladie,
mais beaucoup commencent par en vivre.
(extraits de LES AUTRES, C’EST RIEN QUE
DES SALES TYPES. De Jacques A. Bertrand
Éditions Julliard, 2009)
commentaire sur le livre
De Jacques A. Bertrand
Dans ce petit recueil, Jacques Bertrand décrit et critique très librement notre société actuelle à travers 20 grandes catégories d’êtres humains, présentés comme des *sales types* parce qu’ils dérangent, agacent, déplacent de l’air, irritent, exaspèrent, énervent. On retrouve entre autres l’enthousiaste, le végétarien, le psychorigide, l’agélaste (celui qui ne rit jamais) , le touriste, le con et l’imbécile heureux.
C’est un livre intéressant qui va au-delà de l’humour. En effet, le ton est carrément satirique. Je mentionne tout de suite que dans ce livre, les humains sont analysés voire psychanalysés par un Français. Il ne faudra donc pas s’étonner de lire un chapitre consacré au parisien, considéré lui aussi comme un sale type par l’auteur. Autre fait intéressant, tous les chapitres débutent par une allusion aux chiens.
Dès le début de la lecture, j’ai senti que l’auteur s’amusait bien à décrire les humains, mais au-delà de l’amusement, Jacques Bertrand analyse la société en utilisant toute la richesse de la langue française pour mettre en perspective les travers de l’être humain.
Si certains propos sont parfois acides, l’ensemble est drôle et amusant pouvant même pousser les lecteurs (qui n’ont pas peur de se moquer d’eux-mêmes) à se trouver une place dans une ou plusieurs catégories. considérant sans doute que l’humain et le chien sont intimement liés. Par-delà son humour parfois grinçant, l’auteur nous laisse le choix de classer l’animal comme sale type version canine, sale chien ou…comme le dindon de la farce.
C’est un livre drôle mais pas vraiment méchant. Du moins pas à outrance. C’est d’abord une merveille d’exploitation linguistique. Pour terminer, mes petites questions satiriques à moi seraient…est-ce que l’auteur lui-même pourrait se reconnaître dans une ou plusieurs catégories de sales types et puis en fin de compte, qui pourrait ne pas être considéré comme un sale type???
Je crois que ça va vous plaire…
Suggestion de lecture : LE VIEUX QUI NE VOULAIT PAS FÊTER SON ANNIVERSAIRE, de Jonas Jonasson
BONNE LECTURE
JAILU
DÉCEMBRE 2013
Douze années de journalisme professionnel ont sans doute poussé Jacques Bertrand à écrire et publier des livres. Sa plume lui a valu de nombreux prix. Il a écrit une vingtaine de livres, la plupart aux éditions Julliard.
On lui doit entres autres LE PAS DU LOUP (prix de Flore en 1995), DERNIER CAMPS DE BASE AVANT LES SOMMETS (prix Grand Chosier en 2002, J’AIME PAS LES AUTRES (prix Georges Brassens en 2007) et LES SALES BÊTES (prix littéraire 30 millions d’amis en 2008) sans oublier COMMENT J’AI MANGÉ MON ESTOMAC.