*Ce qu’ils virent les laissa muets, assommés de stupeur.
Cela les dépassait, bouleversait toutes les idées qu’ils
avaient pu se faire. C’était trop. Trop pour des mots.
-Seigneur! Parvint enfin à murmurer Roy, la gorge serrée.
-Mon Dieu! Oh mon Dieu! Dit Jillian. Incapables d’en
dire plus, ils s’abimèrent dans leur contemplation…*
(Extrait de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, Steven Spielberg,
t.f. Ed. P. Belfond. 1978, 205 pages. Or. Columbia pictures)
RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE. PHOTO DU LIVRE ET AFFICHE DU FILM
du grand Spielberg
Une équipe de savants venus du monde entier et dirigée par un français, le professeur Claude Lacombe établissent un lien formel entre des évènements pour le moins troublants qui viennent perturber le quotidien de la planète : des passages d’ovnis signalés par des Tours de contrôle par exemple, ou la découverte d’un navire échoué sur un plateau désertique tibétain.
Parallèlement à ces évènements, un jeune garçon est enlevé par une force mystérieuse et aux quatre coins du monde, des femmes et des hommes tombent sous l’emprise d’une mélodie et tous sont obsédés par une mystérieuse montagne. Parmi eux, Roy Neary qui connaîtra le fin mot de l’histoire, car, le professeur Lacombe est catégorique là-dessus, une rencontre du troisième type se prépare…
Une histoire qui ne vieillit pas
*Cinquante points lumineux jaillirent du nuage
et se rapprochèrent à une vitesse fulgurante*
(extrait RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE)
Je dirai d’entrée de jeu que le livre, c’est le film. On ne peut pas parler de l’un sans parler de l’autre. Les deux sont intimement liés. Une fois scénarisé, le livre écrit par Steven Spielberg est devenu le film réalisé par Steven Spielberg qui lui est devenu une des plus grandes réussites de l’industrie cinématographique américaine…un film culte.
Si vous avez vu le film, le livre pourrait vous sembler monotone et ennuyeux. Vous aurez l’impression de lire un script. Si vous lisez le livre sans avoir vu le film, vous douterez peut-être du talent de Spielberg comme écrivain car bien que le lecteur puisse se sentir aspiré par un crescendo de crainte et d’émerveillement en alternance, l’écriture est d’une naïveté parfois désarmante. Morale de l’histoire…voyez le film.
Cela dit l’histoire a quelque chose de mélodieusement onirique. Spielberg arrive à nous faire espérer que si on avait à être visité par des extra-terrestres ça serait comme dans le scénario de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE…la longue préparation à une rencontre avec de sympathiques créatures frêles au sourire réservé et attachant venus nous saluer comme de bons voisins à bord d’un magnifique vaisseau à côté duquel notre technologie semble à l’âge de pierre.
Dans les faits, je considère que Spielberg a eu le génie de créer, pour son histoire, des extra-terrestres amicaux, sympathiques, attachants et sans malice tout en les entourant d’une aura nébuleuse et mystérieuse (et même qu’il récidivera en 1982 avec E.T. l’Extra-terrestre. Il y aura aussi quelques essais un tantinet timides comme Abyss ou encore Cocoon du réalisateur Ron Howard)
Ainsi, Spielberg allait à contre-courant de ce que nous ont pratiquement toujours offert le cinéma et la télévision : de vilains extra-terrestres hideux, méchants, destructeurs et tueurs et les exemples ne manquent pas : Alien, Independance day, la guerre des mondes, Mars attaque, *V*, les envahisseurs, Predator, La Chose et j’en passe.
Donc l’idée de Spielberg était d’exploiter l’émerveillement plutôt que la terreur, ce qui a donné une petite merveille qui a révolutionné la science-fiction autant en littérature qu’au cinéma.
Bien sûr, comme des millions de personnes, j’ai vu le film et comme des millions de personnes, j’ai été enchanté. J’ai voulu lire le livre surtout pour voir s’il ne m’apporterait pas quelque chose de plus.
Tel ne fût pas le cas, quoique j’aie quand même pu laisser mon imagination vagabonder agréablement en pensant aux différentes séquences de la finale. Je pense par exemple à cette scène où on voit tous ces gens réunis dans la montagne (…la fameuse montagne qui faisait l’obsession de Roy Neary et de tant d’autres), tous ces savants béats devant le vaisseau colossal qui se tenait devant eux sans toucher le sol…
…ou encore cette scène pendant laquelle Neary est entraîné dans le vaisseau par les petites créatures ou encore cette scène superbe ou le prof Lacombe montre à un extra-terrestre un signe d’amitié en guise d’adieu.
Juste pour la finale et le plaisir d’imaginer, je pourrais vous recommander le livre, mais il y a mieux…voyez le film…ça vaut le coup.
Suggestion de lecture : LA 5e VAGUE, de Rick Yancey
Steven Spielberg est un réalisateur et producteur américain né à Cincinnati en 1946. C’est un des scénaristes et metteurs en scène les plus prolifique de toute l’histoire de l’industrie cinématographique. En parler ici serait beaucoup trop long même pour un simple résumé car sa carrière couvre près d’une trentaine de succès historiques à partir de DUEL, le déclencheur de sa carrière sorti en 1971 jusqu’à LINCOLN sorti en 2012 en passant par LES DENTS DE LA MER, LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE, E.T. L’EXTRA TERRESTRE, JURASSIC PARK, IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN et j’en passe.
Ça continue évidemment. Plusieurs livres et essais ont été publiés sur l’homme et sa carrière. Ici, je vous recommande STEVEN SPIELBERG, UNE RÉTROSPECTIVE de Richard Shickel publié aux Éditions de La Martinière. Véritable coup de coeur, ce livre, rempli d’illustrations, passe en revue les exploits légendaires de Spielberg. C’est un livre-rétrospective qui rend hommage à 40 années d’excellence dans l’univers du septième art. En ce qui concerne l’aspect biographique, je vous invite à visiter le site internet http://www.drjones.fr/biographie.php
BONNE LECTURE
JAILU
SEPTEMBRE 2015