SIGNE DE VIE, de J.R. Dos Santos

*- Un signal ? Le numéro deux du Vatican afficha un sourire nerveux, comme si lui avait du mal à croire ce qu’il était sur le point d’annoncer. *
(Extrait : SIGNE DE VIE, J.R. Dos Santos, HC éditeur, 2018, 700
pages, papier. Version audio : Lizzie éditeur, 2019. Durée
d’écoute : 20 heures 8 minutes. Narrateur : Philippe Allard)

Les immenses radiotélescopes de l’institut SETI en Californie viennent de capter un signal inhabituel venu de l’espace sur la fréquence 1,42 GHz. Un signe de vie. La Nasa, l’Agence spatiale européenne et la CNSA en Chine préparent une mission internationale pour découvrir qui émet ce signal. En tant que cryptanalyste reconnu dans le monde entier, Tomás Noronha est recruté pour faire partie de l’équipe des astronautes qui seront à bord de la navette Atlantis. Loin de s’imaginer ce qu’ont déjà découvert les scientifiques sur la vie extra-terrestre, il plonge alors au cœur du plus grand mystère de l’univers. Le mystère de la vie.

 

À la recherche du premier contact
*Il m’arrive d’avoir envie de tout larguer et de ficher le camp.
-Et pourquoi vous ne le faites pas ?
C’est un jeu de
Patience Tommy ! Nous devons être conscients que des
décennies et des décennies peuvent s’écouler sans qu’on
ne trouve rien d’intéressant. Mais quand on captera
quelque chose, ce sera extraordinaire. Je veux participer
à cette découverte…*
(Extrait)

E.T. a téléphoné… <extrait>

Comme beaucoup de livres de J.R. Dos Santos, SIGNE DE VIE est un mélange de science-fiction, thriller et science vulgarisée expliquée dans de longs dialogues qui constituent autant d’intermèdes dans le roman. J’avais l’impression par moments d’être au banc de l’école et de suivre un cours de science. Quand on lit ou on écoute J.R. Dos Santos, il faut accepter cette réalité qui introduit, de façon fluide, la science, la philosophie, la théologie, le darwinisme et l’évolution, l’ufologie et j’en passe.

J’ai trouvé que l’effort de vulgarisation est magistral. J’ai appris ou compris beaucoup de chose, sur les mathématiques par exemple, le nombre pi 3.1415 suivi d’un tas de décimal, nombre sur lequel repose pratiquement la vie, l’évolution, la physique et évidemment, ce besoin très humain de scruter le ciel. Mais attention, si SIGNE DE VIE a une tendance manifestement documentaire, c’est aussi un roman à haute tension qui m’a accroché dès le départ alors que les immenses radiotélescopes de Seti captaient un signal inhabituel venu de l’espace.

Dès la conclusion à l’effet que le signal est intentionnel et donc qu’il y a signe de vie, les choses se précipitent, le rythme augmente, l’intrigue s’intensifie, les lecteurs-auditeurs deviennent captifs, mus par une brochette d’émotions rendues encore plus intenses par la performance extraordinaire du narrateur Philippe Allard pour la version audio.

Il y a donc signe de vie. Son interprétation est à l’effet qu’un vaisseau approche de la terre. Houston envoie une expédition pour le rencontrer. Les russes s’en mêlent. L’intensité dramatique est en crescendo et atteint son paroxysme au quatrième quart de l’ouvrage avec une surprise inattendue. Toute la finale est inattendue.

Ne vous attendez pas à un vaisseau spatial du genre Enterprise ou Independance day ou Rencontre du troisième type. En fait, ne vous attendez à rien. Laissez-vous aller car ce qui approche de la terre dans SIGNE DE VIE est simplement inimaginable. Donc en bref : livre très bien écrit et fort bien imaginé. Les personnages ne sont pas tous travaillés en profondeur, mais le personnage principal, Thomash Nohrona est très attachant et profondément humain.

Le rythme monte en flèche. L’ouvrage est fortement documenté et bien entendu, l’histoire est ventilée par des palabres scientifiques. Certains sont trop longs mais tous sont en accord avec l’esprit du texte et je les ai trouvés clairs et accessibles. Je vous suggère, même si vous n’aimez pas les sciences, de prendre le temps de bien écouter les dialogues. Personnellement je les ai trouvés passionnants.

Intégrer un documentaire dans un roman est un défi, mais le risque était calculé avec comme facteur-clé l’intensité de l’intrigue et surtout, une façon enrichie de définir et de comprendre la vie. Ce fut un précieux moment d’écoute pour moi.

Suggestion de lecture :  À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE L’ESPACE, de Georges Adamski

Journaliste, reporter de guerre, présentateur vedette du 20H au Portugal depuis plus de vingt-cinq ans, Joseph Rodriguez dos Santos est l’un des plus grands auteurs européens de thrillers. La saga Tomás Noronha, traduite en 18 langues, s’est fait connaître en France avec La Formule de Dieu, vendue à près de 500.000 exemplaires (2 millions dans le monde) et dont les droits d’adaptation au cinéma ont été acquis par Belga Films.
Avec Signe de vie, il signe le 7e roman de la saga.

 

Du même auteur

Bonne lecture
Bonne écoute

Claude Lambert
le dimanche 3 décembre 2023

LE RESSAC DE L’ESPACE, de Philippe Curval

*Quel prix l’homme doit-il payer pour garder sa liberté?
Un monde de plénitude vaut-il la peine d’être vécu si on
ne peut y exercer son libre arbitre et son esprit critique?
Une apparence de bonheur et une vie de plaisir valent-
elles la peine de renoncer à son individualité ? Jusqu’à
collaborer avec l’envahisseur ? *
(Extrait : LE RESSAC DE L’ESPACE, Philippe Curval, à
l’origine, Hachette éditeur 1962, 244 pages. Pour la présente,
P. Curval, format numérique, 235 pages

Après une longue errance, le Txalq arrive finalement sur Terre. Sa quête est terminée ; il va pouvoir à nouveau se diviser par scissiparité et se multiplier. Les Txalqs sont un peuple parasite pour qui l’homme est un hôte parfait car ils peuvent les dominer sans peine. Naturellement les humains vont organiser la résistance, mais quelques hommes libérés de l’emprise mentale des extra-terrestres révèlent bientôt que la symbiose avec un Txalq apporte paix, harmonie et bonheur. C’est par milliers désormais qu’hommes et femmes se livrent joyeusement à la domination des parasites. Seule une poignée d’irréductibles tentent de préserver leur condition humaine. Une poignée contre toute une planète…

Les accords du cauchemar
(titre d’un chapitre de la troisième partie)
*Nous n’échangeâmes aucune parole, traumatisés que nous étions
par cette invraisemblable vision d’un monde nouveau auquel nous
voulions échapper de toutes nos forces. Aucun d’entre nous n’aurait
pu désavouer la pensée que je formulai à cette minute : nous devons
analyser ce qui nous incite à ne pas abdiquer notre dignité d’humain
pour nous intégrer à la civilisation harmonieuse que les Txalqs
établissent sur terre. C’est en en découvrant les raisons que nous
pourrons envisager la reconquête. *
(Extrait)

Forcés de quitter leur planète, des Txalqs errent dans l’espace jusqu’à ce qu’ils soient interceptés par des humains en mission spatiale. Les humains décident de ramener ces créatures sur la terre sans savoir que les Txalqs sont des parasites. Pour survivre, ils doivent s’emparer d’une race inférieure pour des raisons accessoires d’une part, car les Txalqs sont des êtres à peu près incapables sur le plan physique et d’autre part et surtout, pour atteindre un mode de vie idéal fait de beauté et d’harmonie.

C’est le genre de paradis artificiel que procurent aux humains certaines drogues sauf qu’ici, les Txalqs tendent à créer ce monde paradisiaque par l’hypno-contrôle. Les Txalqs, qui se reproduisent par scissiparité ne tardent pas à prendre le contrôle de la terre et étrangement, la plupart des humains sont trop heureux de vivre dans cette espèce de paradis artificiel, acceptant ainsi une symbiose qui leur est imposée…*S’il établissait sa domination sur ces êtres, c’était dans l’unique dessein de créer avec eux un monde harmonieux. En échanges de membres pour agir, il leur offrirait une sorte de renaissance, il deviendrait le corps pensant de leur espèce. * (Extrait) .

Refusant ce bonheur plastique qui n’est rien d’autre qu’une forme d’esclavage, une poignée d’humains décident de résister, fuient sur la planète Vénus afin d’organiser la libération de la terre.

C’est un des très bons romans d’anticipation que j’ai eu le plaisir de lire. Il développe en profondeur la philosophie TXALQ et amène le lecteur et la lectrice à des questionnements très intéressants : entre autres : qu’est-ce que l’homme est prêt à faire ou à donner pour être libre et LA question sur laquelle on pourrait s’étendre longtemps : Est-ce qu’une vie complètement dépourvue de libre arbitre et de sens critique vaut la peine d’être vécue.

Le livre de Curval alimente aussi un intéressant débat sur l’addiction. Si vous croyez que les Txalqs font ce qu’ils veulent avec facilité, détrompez-vous et c’est là que l’auteur nous amène à réfléchir sur la nature humaine. Les hommes sont rebelles, ataviquement violents et addicts. Ils aiment le sexe, ils aiment le jeu, le risque et ils sont épris de liberté. Ils sont humains quoi et de cette humanité, les Txalqs devront en payer le prix.

Est-ce que les hommes pourraient *déteindre* sur les Txalqs ?

Pas étonnant que ce livre soit devenu un classique de la science-fiction francophone. C’est un hymne à la liberté…cette précieuse liberté dont les hommes se privent entre eux depuis la nuit des temps. J’ai trouvé la plume de Curval envoûtante, un peu à l’image de cette créature qu’il a créée. Elle est dosée pour offrir tout ce que souhaitent les amateurs d’anticipation : des revirements, de la technologie, de la confrontation, le choc des idées et le fameux retour introspectif sur soi-même qui se traduit par une question bien simple : Qu’est-ce que je ferais à la place des humains dans cette histoire ? Je mets ma lucidité et mon libre arbitre au placard ou je me bats ?

Par les questions qu’il pose, par l’équilibre dont il a toujours gardé le souci et par sa profonde connaissance de la nature humaine, Philippe Curval a doté son récit d’une belle crédibilité.

Je sais que l’idée de l’atteinte du Nirvana ou la vie dans un monde ou guerre, haine et violence n’ont pas de sens sont des thèmes récurrents en littérature (par exemple, les inconditionnels de Star Trek se rappelleront sûrement du monde de Landru) mais peu de romans ont atteint la profondeur et l’intensité que Curval a insufflé dans son récit.

Une très belle pièce littéraire… à lire absolument.

Suggestion de lecture : LES PROTECTEURS, de Mario Fecteau

Écrivain, journaliste, photographe, Philippe Curval est l’un des principaux fondateurs de la science-fiction française, au milieu du siècle précédent. Il obtient le prix Jules Verne pour Le Ressac de l’espace (Hachette/Gallimard, « Le Rayon Fantastique », 1962), le Grand Prix de la science-fiction française pour l’Homme à rebours (R. Laffont « Ailleurs & Demain », 1974) et de nombreux autres prix et distinctions.

Son amour pour la nouvelle l’a conduit à en écrire plus de cent. Ses derniers recueils, Rasta Solitude (Flammarion « Imagine ») en 2003, et L’homme qui s’arrêta (La Volte) en 2009. Son travail critique sur la SF, commencé dans Galaxie, se poursuivra au Monde, et au Magazine littéraire. Traduit dans quatorze pays, à cette date, il a publié plus de quarante volumes. (La Volte éditeur)

Bonne lecture
Claude Lambert/ biblioclo.com
Le samedi 4 février 2023

JOE HARRIS, CHRIS CARTER ET DIRK MAGGS

X-FILES LES NOUVELLES AFFAIRES NON CLASSÉES
première et deuxième partie (version audio)

*Alors…! c’est pas bon chef…j’ai sécurisé tous les accès, mais j’ai toujours une longueur de retard. –Vous êtes certain que ça ne peut pas être un virus ? Non…c’est une attaque, menée de l’extérieur du FBI

. (Extrait : X-FILES LES NOUVELLES AFFAIRES NON CLASSÉES, 1ère partie, Joe Harris, Chris Carter, Dirk Maggs , Audible studios éditeur 2018. Durée d’écoute : 4 heures 4 minutes et 3 heures 42 minute. Narrateurs : Georges Caudron, Danièle Douet,  Jacques Brunet,  Sylvain Agaësse,  François Tavares,  François Hatt , Jean-Christophe Lebert, Pascale Chemin, Sophie Riffont)

RÉSUMÉ :
LIVRE 1
Une brèche dans la base de données du siège du FBI permet à des inconnus d’accéder aux dossiers du service des affaires non classées. Alors que des personnes que l’on croyait disparues depuis longtemps commencent à réapparaître inexplicablement, les anciens agents Scully et Mulder reprennent du service et affrontent une menace qui se profile, bien plus terrible que toutes celles qu’ils ont déjà affrontées.

Livre 2
Mulder et Scully se retrouvent plus que jamais confrontés à d’étranges incohérences paranormales dans cette suite d’ X-Files. Le Syndicat, qu’ils pensaient démantelé, refait surface et semble répondre aux ordres de quelqu’un – ou quelque chose – dont les moyens et les intentions représentent une véritable menace pour le sort de l’humanité. Alors que ceux qu’ils pensaient être leurs ennemis deviennent des alliés inespérés, Mulder et Scully sont confrontés à de nombreuses trahisons.

X-FILES : UNE MYTHOLOGIE
*Regardez…c’est la jeune fille…Comment c’est possible
de survivre à un truc pareil ? Elle n’est même pas blessée
en plus…Ça va mademoiselle ? Certains ont fui mais
vous êtes restés…*
(Extrait 2e partie)

C’est encore pour moi une très belle expérience omnisonore avec un excellent jeu des comédiens et des voix bien modulées. Cette production vient réactualiser la série X-FILES qui a été diffusée pendant plus de 10 ans sans compter les reprises, une longévité suffisante pour conférer à la série le titre d’institution. La série commence en force par une attaque du serveur ultra-secret des fichiers d’affaires non-classées du FBI.

Ces deux livres audios nous font passer par toute une gamme d’émotions issues du paranormal, le thème qui est la raison d’être de X-FILES. C’est ainsi que sont réactualisés des sujets avec une attention particulière sur le caractère immersif: polymorphisme, abduction, télékinésie, clonage, télépathie sans oublier évidemment la menace extra-terrestre et le fameux complot qui consiste à cacher au monde l’existence des extraterrestres ! complot qui semble décrié dans la série.

Aussi, les inconditionnels d’X-FILES ont la chance de renouer avec l’énigmatique homme à la cigarette, imitation parfaite du traditionnel homme en noir. Il a une particularité qui donne tout son sens à la série : il connait la vérité que cherche Fox Mulder et il protège ce secret.

Il faut écouter l’œuvre avec une attention soutenue car à cause du polymorphisme et du clonage on ne sait plus à qui se fier. Cet aspect du livre représente un défi intéressant pour le lecteur. Vous douterez même des héros, Mulder et Scully. Même des ennemis peuvent devenir des amis inespérés.

La trahison menace les agents. Tout cela porte un peu à confusion. Il est intéressant de voir comment se démènent Mulder et Scully pour éradiquer une menace qui plane sur le monde. Le texte est bien développé, le mystère savamment entretenu, la performance des comédiens très bonne, le rythme est élevé, parfois époustouflant.

Je dois dire que cette œuvre ne réinvente pas le genre. Elle est tout à fait conforme à la télésérie. Elle ne tranche donc pas par son originalité et ce n’est pas ce que moi, je cherchais de toute façon.

Je cherchais ce que m’a procuré par exemple ALIEN-LA SORTIE DES PROFONDEURS de Tim Lebon (audio), un peu d’intrigue, mais du mystère surtout et du frisson. Une création omnisonore a du succès dans la mesure ou elle réussit à créer dans notre esprit, les images qu’elles suggèrent.

À ce titre, l’œuvre est presque hallucinante. Du cinéma sans image…seulement le son…bourré d’effets spéciaux, des enchaînements rapides de dialogue, la musique et l’omniprésence du thème musical de X-FILES, fantomatique, un peu glauque qui entretient cette touche de surnaturel et d’obscurité devenue la marque de commerce d’X-FILES.

Il n’y a pas beaucoup de faiblesses dans ce que j’ai entendu. Lorsqu’il y a une baisse de rythme, les dialogues deviennent plus déclamés et rappellent  le ton de théâtre et encore là, l’homme à la cigarette vient compenser. J’ai toujours été attiré par le caractère hermétique du personnage et subjugué par sa voix très particulière…la voix de Jacques Brunet.

Je recommande chaudement X-FILES. LES NOUVELLES AFFAIRES NON-CLASSÉES pour retrouver les justiciers du surnaturel Fox Mulder et Dana Scully.

Suggestion de lecture : DOSSIERS SECRETS, de Pierre Bellemare

LES AUTEURS

        

À gauche : Joe Harris, au centre : Chris Carter, à droite : Dirk Maggs pour l’adaptation

   LES MAÎTRES NARRATEURS

    

George Caudron (à gauche) est la voix française de Fox Mulder incarné par David Duchovny. Danielle Douet (À droite) est la voix française de Dana Scully incarnée par Guilian Anderson.

Bonne écoute
Claude Lambert
Le dimanche 2 août 2020

Les plus recherchés de la galaxie, JOHN KLOEPFER

*«Deux extraterrestres en une nuit!
Et l’un d’eux est un cyborg insectoïde !
murmura TJ, à peine capable de
contenir son excitation.»*
(Extrait : LES PLUS RECHERCHÉS DE LA
GALAXIE, John Kloepfer, ADA jeunesse,
2017, édition de papier, 240 pages)

Quand Kevin Brewer et ses copains du camp scientifique accomplissent l’impossible – faire venir des EXTRATERRESTRES sur Terre ! -, ils s’imaginent que ça va être une partie de plaisir. Et au début, c’est le cas. Mais Kevin s’aperçoit vite que tous les extraterrestres ne viennent pas en amis. Des prédateurs interstellaires sont venus capturer Mim le martien et de détruire tout sur leur passage. Il n’est pas question que Kevin laisse sa plus grande découverte scientifique se faire emmener aussi facilement. Il cherche donc à mettre un terme à cette invasion extraterrestre!

Y’EN A DES GENTILS, Y’EN A DES MÉCHANTS
  * …Alexander a vraiment franchi les limites.
C’est le truc le plus dégoutant que j’aie
jamais vu. Tu m’en diras tant dit Kevin.
C’est le truc le plus immonde que j’aie
jamais goûter…Nous devons le battre à
la convention.*

(Extrait: LES PLUS RECHERCHÉS DE
LA GALAXIE)

Kevin Brewer et ses amis séjournent doivent participer à la convention des inventions. Le groupe de Kevin pense avoir une idée géniale : mettre au point un galactoscope pour communiquer avec l’espace. Non seulement ça fonctionne, mais un peu trop bien même. Un martien débarque au beau milieu de nos amis. Il s’appelle Mim.

D’autres extra-terrestres débarquent pour s’emparer de Mim. Nos amis découvrent alors que Mim vient d’une espèce de Mafia de l’espace et est extrêmement dangereux. L’ami devenu ennemi devient un véritable monstre. La mission de Kevin est simple : sauver le monde. Rien de moins…

C’est une histoire sympathique. Évidemment ça semble facile. Des jeunes fabriquent une boîte avec quelques fils, appuient sur un bouton et un extra-terrestre apparait. Toutefois pour les jeunes lecteurs, préados et ados, c’est un bon divertissement parce qu’à défaut d’originalité l’auteur y a mis beaucoup d’action, du mystère, du danger et de l’humour avec, des personnages sympathiques qu’on aurait envie d’avoir comme amis.

Donc ce sont des personnages auxquels les jeunes peuvent s’identifier et il y a beaucoup d’éléments auxquels ils peuvent s’accrocher. Entre autres, il faut savoir si Kevin et ses amis battront l’équipe d’Alexander au concours des inventions.

J’ai beaucoup aimé les illustrations de ce livre. Il y en a un peu partout dans le volume et elles sont vivantes. Elles ajoutent du rythme au récit et elles enrichissent l’histoire. On doit ces magnifiques dessins à Nick Edwards, dessinateur de bandes dessinées, illustrateur et créateur de personnages.

Il a travaillé en étroite collaboration avec Kloepfer pour produire un tout attrayant. La page couverture est particulièrement bien faite et devrait attirer aisément l’attention des jeunes lecteurs et jeunes lectrices amateurs de science-fiction.

Donc, sans être la trouvaille du siècle, c’est un bon livre et le caractère de ses personnages, ses dessins en font une valeur sûre. Sur le plan scientifique, ça ne nous apprend pas grand-chose. Mais je crois que c’était voulu. Les inventions dépassent même largement le génie des enfants. C’est juste drôle. Il n’y a aucune lourdeur dans le récit.

Un tout taillé sur mesure pour la jeunesse avec même un peu de matière à réflexion par exemple sur l’esprit d’équipe, l’amitié et sur l’importance de ne pas se fier aux apparences. Notez aussi que l’aventure est loin d’être terminée. Eh oui, la planète est toujours en danger et il faut aller au tome 2 pour voir si kevin, Warner, Tara et TJ finiront par éjecter les ennemis intergalactiques de ce monde et sauver la planète.

Compte tenu de toutes les belles qualités que j’ai pu observer dans le tome 1. Je crois que ça vaut la peine de poursuivre la lecture car la finale du tome 1 est pour le moins intrigante. À surveiller donc : LES PLUS RECHERCHÉS DE LA GALAXIE, tome 2, PLONGÉE EN IDIOTIE…c’est prometteur je crois.

Suggestion de lecture : LE GAZON…PLUS VERT DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CLÔTURE, d’Amélie Dubois

John Kloepfer a grandi à Buffalo. Après l’université, il a travaillé sur son écriture. En 2008, Kloepfer déménage à New York et commence à écrire The Zombie Chasers series presque immédiatement. Quelques années plus tard, il a commencé sa deuxième série, un trio de romans à thème extraterrestre : Galaxy’s Most Wanted. Au moment d’écrire cet article, il travaille sur deux nouveaux livres sur des monstres géants de type Godzilla.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 10 mai 2020

Les protecteurs, le livre de MARIO FECTEAU

*La liste des mondes en attente d’un premier
contact apparut. Elle était assez courte
comme toujours. Mais l’un deux était signalé
par un code d’intervention prioritaire…*
(Extrait : LES PROTECTEURS, des nouvelles de
l’univers, tome 1, Mario Fecteau, Éditions AdA,
2014. Édition de papier, 300 pages.)

Les habitants de la planète Bolmia sillonnent l’espace à la recherche d’autres civilisations qu’ils souhaitent protéger de l’holocauste nucléaire. Des siècles plus tôt, ils ont échappé à la destruction, étape qu’aucune autre espèce n’a jamais réussi à franchir. Le protecteur okBoKirzilmo a développé un sentiment spécial pour une planète particulière, sur laquelle vit une espèce agressive mais très prometteuse. C’est en travaillant à sauver cette civilisation que Kirzi vivra les moments forts d’une brillante carrière, à surveiller la progression d’une espèce dont les capacités hors du commun éveillent son affection. Une espèce appelée « homme » …

AVANT-PROPOS :
En 1938, l’adaptation radiophonique par Orson Welles de La Guerre des mondes de H.G. Wells sur la radio américaine (CBS) fit croire à un grand nombre d’auditeurs qu’une véritable invasion martienne avait lieu.

La pièce était constituée d’une succession de flashs d’information, interviews, et reportages en direct. Orson Welles avait poussé au plus loin le réalisme de la mise en scène : bien qu’étant annoncé au début de la diffusion comme l’adaptation d’un livre, le programme débute par un bulletin météo, puis une séquence musicale brutalement interrompue par des brèves relatant d’étranges explosions sur Mars.

En écoutant l’enregistrement de cette pièce, on comprend aisément que des auditeurs arrivant en cours de programme aient pu paniquer et croire à une véritable invasion extra-terrestre : des personnes appelèrent la police, persuadées d’avoir vu des Martiens !

Le lendemain et durant plusieurs jours, les journaux firent écho de scènes de panique, même s’il est en réalité difficile d’étudier réellement leur ampleur1. On peut écouter l’enregistrement de l’émission sur anecdote-du-jour.com Je vous invite également à lire mon commentaire sur le livre de H.G. Wells. Cliquez ici.

1938 : Orson Wells pendant la transmission radiophonique de LA GUERRE DES MONDES. Son audace et la justesse du ton était telle que des dizaines de milliers d’auditeurs ne faisaient plus la différence entre fiction et réalité. C’est dans ce contexte que l’auteur Mario Fecteau fait atterrir ses protecteurs pour un premier contact sur la terre. Ça promet…

L’ACADÉMIE DES EXTRA-TERRESTRES
*Il avait ensuite trouvé la longueur d’onde
Qu’écoutaient les scientifiques de la
terre et Relda avait lancé un message.
«« BONJOUR À VOUS, GENS DE LA TERRE »»
(Extrait : LES PROTECTEURS, des nouvelles de l’univers,
tome 1)

L’humanité avait à présent la réponse
à l’une des plus vieilles questions, depuis
que les premiers hominidés avaient levé
les yeux vers le ciel.
IL EXISTAIT D’AUTRES ESPÈCES
INTELLIGENTES DANS L’UNIVERS.
(extrait)

Dès le départ, je vous dirai que j’ai trouvé le livre de Mario Fecteau LES PROTECTEURS, des Nouvelles de l’Univers passionnant et tout à fait original. Il s’agit de littérature pour jeunes adultes mais ça peut intéresser tout le monde car dans son développement, le récit rejoint chacun de nous et pose des questions intéressantes.

Jusqu’à ce que Steven Spielberg décide d’aller à contre-courant avec RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE en 1977, le cinéma et la littérature nous avaient habitué à des extra-terrestres laids et méchants dont le seul but était de tuer et détruire. Dans le livre de Mario Fecteau, c’est tout le contraire : des extra-terrestres parcourent l’Univers pour sauver des mondes de la destruction nucléaire et s’intéressent en particulier à la terre.

Est-ce que l’auteur est tombé dans la facilité en faisant atterrir le vaisseau Bolmien en 1938, aux États-Unis pendant la diffusion de LA GUERRE DES MONDES sur les ondes radiophoniques de CBS? Moi je crois simplement que l’auteur a voulu nous démontrer comment la peur et l’ignorance peuvent conduire à l’anarchie et à la bêtise.

C’est là que le récit nous pose une question intéressante à débattre : comment je réagirais si je me trouvais subitement devant deux extra-terrestres semblant désarmés et qui ont une apparence différente de la mienne? Je chercherais une arme? Tenterais de communiquer?

Pour être plus précis, LES PROTECTEURS 1-Des nouvelles de l’Univers est le long récit du Protecteur Bolmien okBoKirzilmo à la spationaute Clara Jenner, déléguée par les nations Unies pour établir le premier contact avec un extra-terrestre. Il lui explique le but de sa mission. Il est évident que le protecteur a pris la terre en affection.

L’intrigue est principalement basée sur les énormes obstacles que doivent rencontrer les protecteurs avant d’établir un premier contact officiel avec les humains. Malheureusement, l’auteur a choisi de commencer par la fin. Dans ce cas, l’intrigue est quelque peu diluée. C’est la principale faiblesse du livre.

Le récit comme tel manque un peu de profondeur et malgré les beaux efforts de vulgarisation, l’aspect technique est parfois difficile à suivre. À cet effet, il serait intéressant de faire une petite recherche sur la théorie de la relativité d’Einstein.

Les principales forces : l’écriture est puissante et donne envie de tourner les pages. La psychologie des personnages n’est pas très approfondie mais ils sont terriblement attachants et drôles à la limite, Kirzi en particulier qui pousse le lecteur à partager ses convictions.

On connait la fin dès le départ. Je n’ai jamais été friand de cette formule. Il reste à nous rabattre sur le *pourquoi* et surtout le *comment*. À ce niveau, l’écriture est limpide surtout si on ne s’arrête pas trop aux aspects scientifiques parfois pesants. Bref, ce livre est un très bon divertissement, se lit vite et bien.

Suggestion de lecture : LE RESSAC DE L’ESPACE, de Philippe de Curval

Mario Fecteau est un écrivain québécois né en 1962. Après avoir vu le film LA GUERRE DES ÉTOILES à la fin des années 70, il a fait le vœu de devenir écrivain. Il était passionné par la science-fiction. Il a par la suite publié son premier roman, LES PIRATES DE L’ESPACE. Soucieux de se perfectionner, Fecteau est allé plus loin.

Il adopte le genre fantasy en créant la série LES MAÎTRES DU PENTACLE. Les livres LES PROTECTEURS,  tome 1 : DES NOUVELLES DE L’UNIVERS et tome 2 LA PLANÈTE DE LA DISCORDE semblent pour le moment faire bande à part dans l’œuvre de Mario Fecteau.

À LIRE AUSSI

BONNE LECTURE

le samedi  mai 2020

Claude Lambert

LA GUERRE DES MONDES, le livre de H.G. Wells

*Cette nuit-là, sous les étoiles, près de quarante personnes gisaient autour du trou, carbonisées, défigurées, méconnaissables, et jusqu’au matin, la lande, de Horsell à Maybury, resta déserte et en feu.* (Extrait : LA GUERRE DES MONDES, H.G. Wells, publié en 1898, réédité par ebooksLib.com en novembre 2011 en version numérique. 410 pages)

Un soir de juin 1900, un météore s’abat près de Londres, bientôt suivi de nombreux autres. Le phénomène devient mondial. Des cratères calcinés qu’ils ont creusés dans le sol émergent alors d’énormes tripodes, terrifiants engins de guerre venus de Mars pour envahir la Terre et dont la puissance n’a d’égale que la cruauté! les armes terrestres s’avèrent inefficaces et l’annihilation de l’espèce humaine qui semble inéluctable.  Partout sur la terre c’est la panique et la désorganisation totale. Tous les efforts des armées et des scientifiques pour contrer l’envahisseur sont vains jusqu’à ce qu’un allié imprévu donne un vibrant espoir à l’humanité.

UN GRAND CLASSIQUE DE LA SF

*La façon dont les Marsiens (1) peuvent si
rapidement et silencieusement donner
la mort est encore un sujet
d’étonnement.
(1) écrit comme tel dans le texte
(extrait : LA GUERRE DES MONDES)

LA GUERRE DES MONDES est sûrement l’histoire qui m’a le plus fasciné pendant mon adolescence. Je parle ici de l’adaptation cinématographique produite en 1955. Un *remake* et 45 ans plus tard, Je me suis décidé à lire le livre, toujours aussi passionné et intrigué par le sujet. Disons que j’en ai apprécié la lecture sans en être trop emballé. En fait, le récit est en équilibre entre une force importante et une faiblesse majeure.

Commençons par la force. Wells a été le premier à raisonner sur l’existence possible des extra-terrestres en leur donnant une identité, un objectif, des forces et des faiblesses. Même si on sait aujourd’hui qu’il ne se passe rien sur la planète Mars, les aspects scientifiques dont le récit est imprégné sont plausibles.

Les extra-terrestres auraient pu venir de n’importe où comme l’a exprimé Rolland Emmerich dans INDEPENDANCE DAY.

Ensuite j’ai eu l’impression que Wells laissait un message à l’humanité qui se croit le nombril de l’univers, laissant à penser que nous ne sommes que les locataires de ce monde comme l’a si bien exprimé Peter Hyams dans le message final du film *2010*, la suite du célèbre 2001, L’ODYSSÉE DE L’ESPACE.

L’humanité n’est pas à l’abri. Donc le récit est issu d’un schéma de pensée fort bien organisé, sérieux et quelque peu visionnaire, et qui accuse un caractère politique et scientifique extrêmement intéressant et crédible. Je passerai enfin rapidement sur la finale en disant qu’elle est géniale et là encore tout à fait plausible, les plus petits organismes de la terre ayant leur mot à dire dans l’équilibre de la nature.

Quant aux faiblesses, je dirai que le récit comporte des irritants, le principal étant l’absence d’émotions. L’histoire est racontée par un témoin des évènements avec une froide précision de journaliste. Le récit accuse des longueurs, de la lourdeur. Il y a très peu de dialogues. J’avais l’impression, par moment, de lire un documentaire.

Le livre a aussi un côté très *vieille plume* typique du XIXe siècle, héritage d’un temps révolu qui fait de LA GUERRE DES MONDES une histoire qui a mal vieilli.

Dans l’histoire, il y a beaucoup de destruction, mais pas vraiment de confrontations spectaculaires. Ce n’est pas autant une guerre qu’un carnage et puis le récit se limite à l’Angleterre. Ça peut paraître curieux mais c’est le cinéma qui a réactualisé ce livre qui continue d’être lu et réédité.

Pour les forces que contient ce livre, et si j’y ajoute un petit côté spéculatif intéressant, j’en recommande la lecture.

Suggestion de lecture : ARMADA, d’Ernest Cline

À droite, image d’un tripode extraite d’une ancienne édition de la GUERRE DES MONDES.

En bas, version moderne du tripode, vue dans l’adaptation cinématographique de la guerre des Mondes réalisée en 2005 par Steven Spielberg, avec Tom Cruise.

Herbert George Wells (1866-1946) est un écrivain britannique, considéré comme le père de la Science-Fiction. Plusieurs  de ses romans ont marqué la littérature à partir de son tout premier publié en 1895 : LA MACHINE À REMONTER LE TEMPS.  journaliste, professeur et libre-penseur, Wells a été le premier auteur a donné un caractère éthique à la littérature de science-fiction en dénonçant les abus d’une technologie omniprésente et d’une course effrénée vers le progrès. Il aura été une inspiration pour plusieurs auteurs de renom qui ont suivi dont Isaac Asimov, Orson Welles, René Barjavel et plusieurs autres. Il a écrit plus de 80 romans.

LA GUERRE DES MONDES AU CINÉMA
Le classique de HG Wells a été adapté au cinéma deux fois, en 1953 et 2005 et il a bien sûr inspiré de nombreuses autres productions comme INDEPENDANCE DAY pour ne nommer que celle-là. Quant à savoir quel film se rapproche le plus de la réalité du livre, j’opte sans hésitation pour le remake de 2005, LA GUERRE DES MONDES réalisé en 2005 par Steven Spielberg avec Tom Cruise.

Je dois dire toutefois que j’ai trouvé la version originale de 1953 LA GUERRE DES MONDES réalisée par Byron Haskin avec Gene Barry tout à fait fascinante. Les deux versions sont très différentes, chaque réalisateur développant des aspects du livre ignorés par l’autre.

Les martiens et leurs engins versions 1953 et version 2005

Anecdote:
En 1938, Orson Welles présentait son adaptation radiophonique de LA GUERRE DES MONDES sur CBS. Le réalisme de l’adaptation était tel que plusieurs crurent à une véritable invasion martienne. Il y a eu dit-on plusieurs scènes de panique. À ce sujet, je vous suggère la lecture d’un dossier très intéressant publié par  www.cafardcosmique.com

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
AVRIL 2016

RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE, Steven Spielberg

*Ce qu’ils virent les laissa muets, assommés de stupeur.
Cela les dépassait, bouleversait toutes les idées qu’ils
avaient pu se faire. C’était trop. Trop pour des mots.
-Seigneur! Parvint enfin à murmurer Roy, la gorge serrée.
-Mon Dieu!  Oh mon Dieu! Dit Jillian. Incapables d’en
dire plus, ils s’abimèrent dans leur contemplation…*
(Extrait de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE, Steven Spielberg,
t.f. Ed. P. Belfond. 1978, 205 pages. Or.  Columbia pictures)

RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE. PHOTO DU LIVRE ET AFFICHE DU FILM

du grand Spielberg

Une équipe de savants venus du monde entier et dirigée par un français, le professeur Claude Lacombe établissent un lien formel entre des évènements pour le moins troublants qui viennent perturber le quotidien de la planète : des passages d’ovnis signalés par des Tours de contrôle par exemple, ou la découverte d’un navire échoué sur un plateau désertique tibétain.

Parallèlement à ces évènements, un jeune garçon est enlevé par une force mystérieuse et aux quatre coins du monde, des femmes et des hommes tombent sous l’emprise d’une mélodie et tous sont obsédés par une mystérieuse montagne. Parmi eux, Roy Neary qui connaîtra le fin mot de l’histoire, car, le professeur Lacombe est catégorique là-dessus, une rencontre du troisième type se prépare…

Une histoire qui ne vieillit pas

*Cinquante points lumineux jaillirent du nuage
et se rapprochèrent à une vitesse fulgurante*
(extrait RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE)

Je dirai d’entrée de jeu que le livre, c’est le film. On ne peut pas parler de l’un sans parler de l’autre. Les deux sont intimement liés. Une fois scénarisé, le livre écrit par Steven Spielberg est devenu le film réalisé par Steven Spielberg qui lui est devenu une des plus grandes réussites de l’industrie cinématographique américaine…un film culte.

Si vous avez vu le film, le livre pourrait vous sembler monotone et ennuyeux. Vous aurez l’impression de lire un script. Si vous lisez le livre sans avoir vu le film, vous douterez peut-être du talent de Spielberg comme écrivain car bien que le lecteur puisse se sentir aspiré par un crescendo de crainte et d’émerveillement en alternance, l’écriture est d’une naïveté parfois désarmante. Morale de l’histoire…voyez le film.

Cela dit l’histoire a quelque chose de mélodieusement onirique. Spielberg arrive à nous faire espérer que si on avait à être visité par des extra-terrestres ça serait comme dans le scénario de RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE…la longue préparation à une rencontre avec de sympathiques créatures frêles au sourire réservé et attachant venus nous saluer comme de bons voisins à bord d’un magnifique vaisseau à côté duquel notre technologie semble à l’âge de pierre.

Dans les faits, je considère que Spielberg a eu le génie de créer, pour son histoire, des extra-terrestres amicaux, sympathiques, attachants et sans malice tout en les entourant d’une aura nébuleuse et mystérieuse (et même qu’il récidivera en 1982 avec E.T. l’Extra-terrestre. Il y aura aussi quelques essais un tantinet timides comme Abyss ou encore Cocoon du réalisateur Ron Howard)

Ainsi, Spielberg allait à contre-courant de ce que nous ont pratiquement toujours offert le cinéma et la télévision : de vilains extra-terrestres hideux, méchants, destructeurs et tueurs et les exemples ne manquent pas : Alien, Independance day, la guerre des mondes, Mars attaque, *V*, les envahisseurs, Predator, La Chose et j’en passe.

Donc l’idée de Spielberg était d’exploiter l’émerveillement plutôt que la terreur, ce qui a donné une petite merveille qui a révolutionné la science-fiction autant en littérature qu’au cinéma.

Bien sûr, comme des millions de personnes, j’ai vu le film et comme des millions de personnes, j’ai été enchanté. J’ai voulu lire le livre surtout pour voir s’il ne m’apporterait pas quelque chose de plus.

Tel ne fût pas le cas, quoique j’aie quand même pu laisser mon imagination vagabonder agréablement en pensant aux différentes séquences de la finale. Je pense par exemple à cette scène où on voit tous ces gens réunis dans la montagne (…la fameuse montagne qui faisait l’obsession de Roy Neary et de tant d’autres), tous ces savants béats devant le vaisseau colossal qui se tenait devant eux sans toucher le sol…

…ou encore cette scène pendant laquelle Neary est entraîné dans le vaisseau par les petites créatures ou encore cette scène superbe ou le prof Lacombe montre à un extra-terrestre un signe d’amitié en guise d’adieu.

Juste pour la finale et le plaisir d’imaginer, je pourrais vous recommander le livre, mais il y a mieux…voyez le film…ça vaut le coup.

Suggestion de lecture : LA 5e VAGUE, de Rick Yancey

Steven Spielberg est un réalisateur et producteur américain né à Cincinnati en 1946. C’est un des scénaristes et metteurs en scène les plus prolifique de toute l’histoire de l’industrie cinématographique. En parler ici serait beaucoup trop long même pour un simple résumé car sa carrière couvre près d’une trentaine de succès historiques à partir de DUEL, le déclencheur de sa carrière sorti en 1971 jusqu’à LINCOLN sorti en 2012 en passant par LES DENTS DE LA MER, LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE, E.T. L’EXTRA TERRESTRE, JURASSIC PARK, IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN et j’en passe.

Ça continue évidemment. Plusieurs livres et essais ont été publiés sur l’homme et sa carrière. Ici, je vous recommande STEVEN SPIELBERG, UNE RÉTROSPECTIVE de Richard Shickel publié aux Éditions de La Martinière. Véritable coup de coeur, ce livre, rempli d’illustrations, passe en revue les exploits légendaires de Spielberg. C’est un livre-rétrospective qui rend hommage à 40 années d’excellence dans l’univers du septième art. En ce qui concerne l’aspect biographique, je vous invite à visiter le site internet http://www.drjones.fr/biographie.php

BONNE LECTURE
JAILU
SEPTEMBRE 2015