LE PETIT LÉONARD DE VINCI, BD de William Augel

Extrait : LE PETIT LÉONARD DE VINCI, bande dessinée de William Augel, La Boîte à bulles éditeur, 2020. Format numérique.  82 pages.

Avant d’être un grand génie, Léonard de Vinci a été un petit génie ! Tout ce qui l’entoure est prétexte à réflexion, apprentissage et invention des oiseaux à la poterie, en passant par la récolte des olives ou la fabrication des spaghettis. Sa curiosité le pousse à avoir des idées à propos de tout, et à voir la beauté partout. Il ira même jusqu’à dire que «le plus petit des félins est une œuvre d’art». À la fois peintre, ingénieur, philosophe, architecte, musicien, le voilà désormais personnage de bande dessinée ! Sous la plume de William Augel, c’est drôle attendrissant, et même instructif ! Que demander de plus pour ravir à la fois parents et enfants ?

Une belle collection en marche

Pour avoir beaucoup lu sur le sujet, j’avais une bonne idée de la vie et du génie de Léonard De Vinci. Après avoir découvert la bande dessinée de William Augel, qui a pris soin de bien se documenter, je réalise maintenant à quel point Léonard De Vinci aimait la vie et était animé par le besoin de l’enjoliver, l’embellir, l’adoucir en créant, en inventant. Pour ce génie, la moindre activité était matière à apprentissage.

Cette bande dessinée m’a amusé, détendu, attendri même car de Vinci voyait de la beauté partout et tout pour lui était matière à inspiration. Ajoutez à cela le talent naturel de De Vinci, bien mis en évidence dans la BD, Augel a fait de lui l’homme-orchestre que l’on connait : architecte, peintre et ingénieur, entre autres et même poète car le génie magnifiait la beauté et l’exprimait…*Même le plus petit des félins est une œuvre d’art*.

Je suis certain que De Vinci avait le sens de l’humour. On ne peut pas être acariâtre avec une aussi bonne nature. Une chose est sûre, la BD d’Augel ne manque ni d’humour, ni de spontanéité.

La bande est montée de la même façon que LE PETIT MOZART signé par Augel, paru en 2017 à La Boîte à Bulles et dont j’ai déjà parlé sur ce site…même technique du comics trip et du gag indépendant. Même virtuosité, même désir d’introduire en douceur, avec humour et couleur les enfants à la lecture. Il y a même, à la fin de l’ouvrage, une petite section ludique qui devrait intéresser les petits.

L’ouvrage comporte, je crois, une petite faiblesse, la même que j’ai déjà rapportée dans mon article sur LE PETIT MOZART. L’auteur aurait dû à mon avis, publié un petit texte, destiné aux enfants toujours et expliquant QUI était Léonard De Vinci.  Ça vaut pour les parents aussi parce que beaucoup d’entre eux croient toujours à la transmission orale et aiment raconter des histoires. 

Ce n’est pas bien grave. La BD demeure géniale. Mais comme dans LE PETIT MOZART, je suggère aux parents de faire une petite recherche afin d’introduire l’enfant à la BD, accroître son intérêt. Encore une fois, Augel m’a comblé sachant surtout qu’il utilise la forme de bande dessinée la plus exigeante, celle qui conclue une histoire imagée dans une seule et même page. En cette matière, je crois qu’Augel est devenu un virtuose.

Je recommande chaleureusement ce petit bijou aux parents pour offrir à leurs enfants. Personnellement, je l’ai lu en format numérique, dans une présentation impeccable qui fait environ 80 pages. La question que je me pose maintenant, c’est *avec qui William Augel va-t-il nous surprendre* dans sa prochaine BD.

Suggestion de lecture : ASTÉRIX LE GAULOIS/ASTÉRIX LA SERPE D’OR de René Goscinny et Albert Uderzo

Du même auteur



  1. William Augel crée un petit frère à son livre jeunesse LE PETIT MOZART, créé en 2019. Pour lire mon commentaire, cliquez ici



William Augel est né au Mans, en 1973. Dessinateur et illustrateur indépendant, il signe plusieurs ouvrages pour la jeunesse et travaille régulièrement pour des magazines tels que, «La Salamandre». Il publie en 2011 aux éditions de l’Oeuf Atomes Crochus puis, en 2012, Monstrueuse Cathy dans la collection BN des éditions Jarjille, qui sera suivi d’un second album, en grand format cette fois, mettant en scène le même personnage. En 2016, toujours chez Jarjille, paraissent Zoostrip et Pinard mon nectar puis, l’année suivante, c’est à La Boîte à Bulles que William publie son nouvel album Le Petit Mozart et maintenant en 2020, Le PETIT LÉONARD DE VINCI » et ça continue


Léonard De Vinci

BONNE LECTURE
CLAUDE LAMBERT
le vendredi 22 mars 2024

INFECTÉS, le livre de Marc-André Pilon

*C’est à ce moment qu’elle hurle.
Qu’elle hurle aussi fort qu’elle le peut.
Qu’elle hurle.
Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus
hurler du tout. *
(Extrait : INFECTÉS, livre 1, Marc-André Pilon,
Hurtubise éditeur, 2019, papier, 270 pages)

Tout commence par un meurtre bestial à La Ronde et sa vidéo virale.
S’impose rapidement une terrible évidence: l’agresseur a succombé à une maladie infectieuse jamais vue, marquant le début d’une épidémie qui transforme les humains en monstres sanguinaires.

Un prof cannibale, des parents qui deviennent fous, un train qui explose, l’armée qui débarque… À l’école de la Cité-des-Jeunes, la fin du secondaire risque d’être très différente de ce que Zachary, Camille et Dilkaram avaient imaginé.

Une horreur contagieuse
*Le premier ministre s’apprêtait à prendre la parole.
-Québécois, québécoises…-Chaque génération se
trouve confrontée à une conjoncture historique. Un
tournant décisif. Nous vivons maintenant le nôtre. *
(Extrait)

C’est un roman d’horreur dont l’écriture rappelle beaucoup les scénarios de films de série *B* avec comme principal sujet les zombies. Je devrais dire même UNIQUE sujet car dans ce roman, il n’y a que ça des zombies et au milieu de ces monstres qui semblent se multiplier à l’infini se trouvent quelques ados héroïques qui massacrent tout ce qui bouge. Imaginez une soupe réchauffée des dizaines de fois. C’est la comparaison qui me vient à l’esprit quand je parle de ce roman.

Un virus foudroyant se répand à une vitesse folle transformant les infectés en zombie affamés de chair fraîche. Dans cette mare de démons, trois ados : Dilkaram, Zachary et Camille tentent de survivre.  Et pour survivre, il faut massacrer du zombie et des morts vivants, c’est pas facile à tuer. Ce thème ne m’a jamais attiré, ni en littérature ni au cinéma. Je comprends qu’ici je parle de littérature jeunesse et que les jeunes aiment l’horreur.

Ce livre plaira à ceux et celles qui aiment les histoires de sang qui gicle, d’organes gluants qui traînent à terre et de cervelles éclatées. Il n’y a que ça dans ce roman. Il n’y a pas d’histoire, pas de direction. Rien de neuf, encore moins d’original. Mais je le répète, pour les ados qui ont le cœur solide et qui aiment le mettre à l’épreuve, la formule est gagnante, pour les garçons en particulier :

*Une main venait d’agripper la cheville de Zac. Un corps à moitié déchiqueté, privé de jambes, les intestins traînant derrière lui sur plusieurs mètres…Les infectés furent canardés. Certains furent coupés en deux sous l’impact des balles. Les morceaux continuaient de bouger, pas complètement neutralisés. * (Extrait)

Les ados étant entourés de ces horreurs et tentant le tout pour le tout afin de survivre, on peut comprendre que c’est dans le suspense que réside la principale force du roman qui offre aussi une certaine qualité d’intrigue.

Personnellement, j’ai trouvé ce livre insipide, sans recherche, sans profondeur et d’une redondance qui mène à l’overdose. Certaines tournures de phrases sont intéressantes : *Pendant un instant, tout s’estompa. Les vivants qui meurent, les morts qui vivent. * (extrait) d’autres confinent à l’humour, noir bien sûr, voire à la fantaisie…*Le directeur aurait arraché la tête d’un élève et s’en servirait pour jouer au billard dans la salle G. * (Extrait)

Le niveau de langage n’est pas constant. Beaucoup d’ados aiment le genre, sans début, sans fin, sautant tout de suite dans le feu de l’action. Je préfère un récit fini avec des personnages à la psychologie définie. Enfin je respecte les goûts en souhaitant qu’ils évoluent. Parlant d’évolution, à la fin du récit, les jeunes sont dans une situation assez délicate. Tout est en place pour la suite dans laquelle parait-il, des jeunes qui se font appelés *les surhommes* auraient survécu aux morsures de zombies…

Suggestion d’écoute : DERNIÈRE TERRE, la série audio de Clément Rivière

Enseignant de français à Vaudreuil-Dorion, Marc-André Pilon est l’auteur de la populaire trilogie du MYOPE, dont le premier tome a été récompensé par le prix Cécile-Gagnon. Avec sa nouvelle série, il nous propose une histoire délicieusement horrifiante, menée de main de maître. Vous pouvez consulter la page Facebook de l’auteur en cliquant ici.

 

La suite

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 9 mars 2024

 

MALÉFIQUE LE POUVOIR DU MAL (roman du film)

Commentaire sur la novellisation de
ELIZABETH RUDNIK

*…Mais là où il y a de la lumière se trouve aussi
l’obscurité. Et l’obscurité approche de la lande.
Un mal inattendu qui n’a pas fini de se dévoiler… *
(Extrait : MALÉFIQUE, Le pouvoir du mal, le roman
du film, adapté par Élizabeth Rudnik, Hachette éditeur
2019, édition de papier, 222 pages, pour les 10-12 ans)

Cinq années ont passé. Aurore est maintenant reine de la Lande, et Philippe prince d’Ulstead. Il est temps pour les deux amoureux de vivre heureux pour toujours… non ? Eh bien non ! Des fées disparaissent chaque jour dans la Lande, et quelque chose de diabolique semble se tramer. De son côté, Aurore se lie avec la reine Ingrith, la mère de Philippe, et Maléfique se dresse contre cette femme qui méprise toutes les valeurs qui lui sont si chères… L’amour saura-t-il triompher ? La Princesse Aurore pourrait bien être la cible d’une malédiction irrévocable.

 

Une sorcière et une reine
*Philippe n’arrive pas à croire que les choses soient allées
si loin. Son mariage est un massacre : sa mère fait la guerre
aux fées, elle a empoisonné son père, et le voilà qui tombe,
accroché, impuissant, à un cerf-volant tandis que son ami le
plus cher et le plus ancien se cramponne à ses pieds. *
(Extrait)

J’ai choisi cette fois de vous parler d’une novellisation. Il est assez rare que je m’intéresse à ce type de littérature, un scénario de film, écrit par un collectif et adapté en livre. Comme j’essaie de m’intéresser à tout, autant me pencher sur un livre qui adapte un film des studios Disney. Disney m’a toujours fasciné…depuis que je suis tout petit. Notez que je n’ai pas vu le film. Je n’ai pas vu ce qui le précède ni ce qui le suit. Je me suis limité à lire le roman du film.

L’histoire est celle d’Aurore, reine de la lande. Elle doit se marier avec Philippe, prince d’Ulstead. Mais de graves évènements viennent bousculer les préparatifs traditionnels. Des fées disparaissent. Le roi Jean, père de Philippe devient paralysé. La mère du prince, la reine Ingrith, qui cache à peine son mépris des fées, trame quelque chose d’obscur. Maléfique, la grande fée noire se dresse contre la reine Ingrith. Si rien n’est fait, la lande se mourra.

C’est une petite lecture rafraîchissante pour les jeunes lecteurs et lectrices de 10 à 13 ans. Il y a de l’aventure, du fantastique, un complot et une touche de romantisme même si les auteurs n’ont pas prêté au Prince Philippe un rôle vraiment signifiant. J’essaie de juger le récit avec des yeux d’ados mais j’arrive tout de même à la conclusion que le caractère effacé du prince nuit à l’équilibre de l’histoire.

En supposant que l’histoire se lit indépendamment de ce qui la précède ou ce qui la suit, il m’a semblé évident aussi que la Fée noire Maléfique porte plutôt mal son nom. Elle a du caractère c’est vrai mais elle n’est pas vraiment malicieuse et par-dessus tout, elle aime Aurore. Le point fort de ce livre est qu’il introduit intelligemment les enfants à la réalité de l’éternelle dualité entre le bien et le mal. En ce sens, l’histoire est bien écrite et bien développée mais j’ai l’impression qu’elle nous rapporte toujours aux films.

Un dernier fait intéressant pour les enfants c’est que l’histoire démontre que sur la route du bonheur, il y a toujours des obstacles et plusieurs de ces obstacles donnent l’impression d’être plus grands que nature. Il y a toujours moyen de surmonter ces obstacles avec du temps, de la patience de l’amour.

Je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages mais je dois dire que Maléfique m’a beaucoup impressionné. Le titre n’est pas vraiment révélateur du récit mais peu importe. Le livre porte l’empreinte de Disney et comme tout ce qui vient de Disney, l’histoire est porteuse d’une morale saine et est je crois stimulante pour les jeunes lecteurs et lectrices. À lire donc, MALÉFIQUE LE POUVOIR DU MAL

Suggestion de lecture :

LE PETIT PRINCE le roman du film, adaptation de VANESSA RUBBIO-BARREAU

Elizabeth Rudnik est une jeune auteure américaine. Rédactrice en chef chez Disney Press à New York, elle a édité des livres basés sur des films comme Pirates des Caraïbes et Prince of Persia et bien sûr MALÉFIQUE, LE POUVOIR DU MAL et j’en passe.  Quand elle ne travaille pas, elle vit dans le Connecticut avec son chien nommé Jack Dyson. Elle regarde beaucoup la télé aux fins de ses recherches.

Le film

Le film qui a inspiré le roman a été réalisé en 2019 par Joaquim Ronning. On y retrouve une prestigieuse distribution : Angelina Jolie, dans le rôle de Maléfique (photo), Elle Fanning dans le rôle de Princesse Aurore, Harris Dickinson dans le rôle du prince Philippe et Michelle Pfeiffer dans le rôle de la reine Ingrith. Une production Disney.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche premier octobre 2023

RESSUSCITER, le livre de Colleen Houck

*Dans un instant, les trois rois demanderaient l’impensable.
Une faveur qu’aucun roi, aucun père, ne devrait demander
à son fils. Cette pensée glaçait le sang du roi Heru et lui
donnait des cauchemars saisissants où son cœur trouvé
indigne ne faisait pas le poids contre la plume légère de la
vérité lors du jugement dernier. *
(Extrait : RESSUSCITER, de
Colleen Houck, t.f. AdA éditeur, 2017, papier, 570 pages.)

Lorsque Lilliana Young, une jeune fille de 17 ans, entre un matin de la relâche scolaire au Musée Métropolitain d’art de New York, la dernière chose qu’elle escomptait voir était un prince égyptien aux pouvoirs divins, se réveillant après 1 000 ans de momification. Elle ne s’imaginait vraiment pas être choisie pour l’accompagner dans une quête qui les mènera de l’autre côté du globe.
Mais le destin emporte Lily, et avec son prince solaire, Amon, elle doit se rendre dans la vallée des rois afin de réveiller les frères de ce dernier, dans l’espoir d’empêcher le dieu métamorphe et maléfique Seth de prendre le contrôle du monde.

De New-York à la Vallée des Rois
*Je piquai du nez vers l’avant juste comme
Amon m’attrapait dans ses bras.
Je ne pouvais plus rien sentir.
Je ne pouvais plus rien entendre.
Un instant plus tard,
Je ne pouvais plus rien voir. *
(Extrait)

J’avais déjà lu deux volumes de la SAGA DU TIGRE de Collen Houck.  Avec RESSUSCITER, j’ai l’impression d’avoir goûter un peu au même plat : de l’archéologie, une remontée dans le temps, des divinités de la mythologie, de la magie, le tout avec un peu de sentiment. La différence est qu’au lieu de nous emmener dans les Indes, Collen Houck nous transporte cette fois en Égypte.

L’histoire est celle de Lilliana Young, une jeune fille sans histoire de 17 ans qui, en visite au Musée métropolitain des arts de New York voit un jeune prince égyptien se réveiller après 1000 ans de momification. Il s’appelle AMON et il persuade Lily (elle n’avait pas vraiment le choix) de mettre en commun leur énergie pour retrouver ses frères qui doivent aussi être réveillés en Égypte. Le but : empêcher le maléfique dieu Seth de diriger le monde et de le plonger dans le chaos.

Cette histoire est une variation sur un thème usé surdéveloppé en littérature et au cinéma. Toutefois, le livre renferme de très belles forces. Heureusement, avec le temps, j’ai pu surmonter cette impression de déjà vu et soutenir une lecture jusqu’au bout afin de trouver des éléments accrocheurs, un peu d’originalité, un petit quelque chose capable de venir me chercher et de me *capturer*. Je dois admettre que même si le thème est répétitif, RESSUSCITER est un roman fort qui pourrait intéresser les jeunes lecteurs.

Le livre a tout de même 560 pages, c’est un long pavé qui nous plonge dans la mythologie égyptienne, loin d’être simple en passant. Je dirais que c’est une lecture avancée pour les 13 ans et plus. Mais une des forces du roman est de permettre aux jeunes lecteurs/lectrices de s’identifier aux héros : deux jeunes de 17 ans, Lily et un jeune dieu solaire du même âge et ses frères à peu près du même âge : Asten et Amhose, sans peur et sans reproche.

Il y a ensuite le fait que l’histoire est richement documentée. J’ai appris beaucoup de chose sur l’Égypte, ce pays à l’histoire fascinante. Et une chose très importante, en tout cas pour moi qui n’est pas très attiré par les histoires d’amour et les contenus *fleurs bleues*, c’est qu’il se développe un sentiment très fort entre AMON et Lily, mais c’est un sentiment réservé, timide et j’en ai compris les raisons en cours de lecture et ça se tient.

La réserve d’Amon, n’empêche pas quelques envolées romantiques : *La vérité, c’est que si je pouvais embouteiller ta fragrance de lys d’eau et la porter sur moi pendant que j’erre dans le désert, même si je souffrais d’insolation et de déshydratation, et que je me voyais secouru par un cheik du désert qui voudrait me l’échanger, et même si ce troc devait sauver ma propre vie, je ne m’en départirais pas pour tous les bijoux, les soies et les richesses précieuses de l’Égypte, ainsi que toute les terres qui l’entourent. * (Extrait) Beaucoup d’éléments intéresseront les jeunes.

Ce livre comporte beaucoup de longueurs, des redondances et des passages plus ou moins nécessaires. Il faut le lire avec patience et profiter d’une belle plume, colorée, imagée et très descriptives. La finale a été bien imaginée. J’ai eu un peu de difficulté à m’attacher aux personnages même l’héroïne Lily m’a semblé froide et un peu caractérielle.

Vous voyez, je sors un peu mitigé de cette lecture mais je ne la regrette pas. Je vous le recommande au moins pour son contenu mythologique et historique.

Suggestion de lecture : LE CHÂTEAU DES FANTÔMES, de Sophie Marvaud

Colleen Houck est l’auteure à succès de LA SAGA DU TIGRE, quatre fois primée par le New-York Times. Elle a reçu le prix Parent’s Choice et a fait l’objet de multiples recensions et reportages dans les grands magazines et réseaux de télévision. Notons au passage que le Romantic Times a désigné LA MALÉDICTION DU TIGRE <<comme l’un des meilleurs livres que j’ai jamais lus.>> Colleen Houck habite à Salem en Oregon avec son mari et une imposante collection de tigres en peluche.

LA SUITE

Bonne lecture 
Claude Lambert
le dimanche 23 juillet 2023

 

L’ÉCOLE DES GARS, de Maryse Peyskens

Commentaire sur la quadralogie de Maryse Peyskens. À l’origine, Dominique et Compagnie éditeur, 2018. Mon commentaire est basé sur la version audio, chez le même éditeur, sorti aussi en 2018. Durée d’écoute : 11 heures 3 minutes. Narrateur : Jacques Lussier. Version intégrale d’origine

Il nous fait plaisir de vous informer que vous êtes admis à l’École des Gars et nous vous en félicitons… Chez nous, tout est permis… enfin… presque! Des activités EXTRAORDINAIRES et des rencontres INOUBLIABLES vous attendent….

(Extrait du tome 1)

Les titres :

Tome 1 : C’est la rentrée des classes. Pour la première fois de sa vie, Rémi a hâte de partir pour l’école. En effet, il a été accepté dans un endroit pas comme les autres. Notre héros ne sera pas déçu…

Tome 2: Une fille à l’école des gars : Léonie est une jeune fille qui a bien des difficultés à l’école. Son comportement de tannante lui vaut même d’être renvoyée… Dans quelle école pourra-t-elle faire sa prochaine rentrée scolaire? Pourquoi pas à l’école des gars?

Tome 3: Ça se complique à l’école des gars : L’École des Gars accueille un nouvel élève: Fabien : hypersensible, renfermé et timide. Afin de l’aider à s’intégrer, Foinfoin propose un programme 100% zen. Mais les élèves se démotivent vite. Et qui dit ennui, dit conflit. Pour tenter de résoudre ce nouveau problème Foinfoin propose un périple dans un village amérindien  

Tome 4: Disparition à l’école des gars : Samedi 1er décembre. Il neige… la disparition de Léonie et Guillaume obligera Foinfoin et ses amis à plonger dans les sous-sols lugubres de l’École. Un voyage au coeur de l’école qui leur permettra de redécouvrir leurs forces. Peut-être même aussi l’amour… et l’origine de Foinfoin. Qui sait?

*lors de leur première conversation, Guillaume confia à Rémi que ses mouvements de fessier incontrôlables lui avaient attiré les reproches de ses enseignants durant les années précédentes. -J’passais la moitié de mes heures de cours dans le corridor… Rémi comprit qu’il ne serait plus le seul hyperactif de sa classe. *  (Extrait)

DES TANNANTS AVEC DU TALENT

L’ÉCOLE DES GARS est une petite série originale, légère, rafraîchissante et motivante pour les préados. L’histoire se déroule dans un institut d’enseignement appelée L’ÉCOLE DES GARS. N’allez pas croire que le livre ne s’adresse qu’aux garçons car une jeune fille se glisse dans l’histoire dès le deuxième tome. Les enfants ont abouti dans cette école parce qu’ils ont un problème difficile à gérer dans une école régulière. On y voit un peu de tout : hyperactivité, déficit d’attention, troubles du développement, bégaiements et difficultés langagières et j’en passe. Cette école est très spéciale.

Elle n’impose pas de règles strictes et les défis ainsi que les projets créatifs sont amalgamés à une pédagogie innovante. Le succès de l’école repose surtout sur un personnage énigmatique, un nain appelé Foinfoin, un véritable puits de connaissances et de savoir à la fois philosophe, psychologue, pédagogue, intervenant social et motivateur. Pour des raisons plutôt mal définies dans l’histoire, les enfants doivent s’engager à ne jamais parler de Foinfoin…aucune allusion à ce sujet. L’histoire est ainsi faite que dans les trois premiers tomes, les jeunes ont besoin de Foinfoin et dans le quatrième tome, c’est Foinfoin qui a besoin des jeunes.

C’est bien écrit, c’est positif, porteur d’espoir et de motivation pour les hyperactifs. Le récit vient nous rappeler que le système éducatif est un énorme moule. Si les enfants ne rentrent pas dans le moule…ben…on leur colle une étiquette, un numéro et un code d’intervention. Un système sans ventilation dont les résultats sont discutables. Dans la série L’ÉCOLE DES GARS qui est très est attractive, on parle d’une école qui met complètement de côté la fameuse étiquette souvent collée au front des jeunes qui éprouvent des difficultés. Si les méthodes utilisées sont pour le moins surprenantes, l’empathie qui s’en dégage est remarquable.

Une petite faiblesse : quant au personnage de Foinfoin, qui est-il ? D’où vient-il ? D’où vient tout son savoir ? Pourquoi est-il le seul à résider à l’école ? Les jeunes auditeurs-auditrices risquent d’être laissés en plan. J’aurais souhaité que l’auteur donne un peu plus de matière pour satisfaire, même partiellement la curiosité des jeunes. Il en dévoile un peu mais je suis resté sur ma faim. J’ai trouvé ça un peu frustrant mais bon, il y a tellement de forces dans cet ouvrage que je n’insisterai pas trop.

Le texte est enrichi de belles valeurs qui sont chères aux jeunes : l’amitié, l’entraide, l’esprit d’équipe. Mon tome préféré est le troisième alors que les jeunes font un séjour chez des amérindiens et s’imprègnent des traditions et du savoir-faire des Premières Nations. Je crois que les jeunes seront séduits par cette série, originale et amusante qui suit le quotidien de *p’tits tannants bourrés d’talent*.

 

Suggestion de lecture : JÉRÔME ET SON FANTÔME, de Sylvie Brien

Pour en savoir plus sur l’auteure Maryse Peyskens, visitez le site de Dominique et compagnie. Pour connaître le parcours du narrateur Jacques Lussier, cliquez ici. Il existe beaucoup de sites et d’articles sur l’hyperactivité et le déficit d’attention, terme générique : TDHA. Si vous êtes intéressé par ce problème, je vous suggère ici une visite du site aidersonenfant.

Bonne lecture
Bonne écoute

Claude Lambert
Le dimanche 21 mai 2023

ASTÉRIX LE GAULOIS / ASTÉRIX LA SERPE D’OR

Astérix, la bd audio

D’après René Goscinny et Albert Uderzo

*Par tous les dieux! Que vous est-il arrivé à tous les quatre ? Avez-vous été attaqués par une force supérieure en nombre ? Supérieure en nombre…on peut pas dire…il était…eeuuh…un et pas bien gros avec ça…*
(Extrait : ASTÉRIX LE GAULOIS, ASTÉRIX LA BD AUDIO, d’après René Goscinny et Albert Uderzo, Audiolib éditeur, 2019. Durée d’écoute, 1 heure 20 min.)

Avec les voix de Jean-Claude Donda, Guillaume Briat, Bernard Alane, Feodor Atkine, Emmanuel Curtil et Benjamin Bollen. Raconté par Dominique Pinon.

À l’occasion du 60e anniversaire du plus célèbre des Gaulois, retrouvez les deux premières aventures d’Astérix dans une création sonore exceptionnelle et irrésistible, fidèle aux albums originaux ! Musiques et bruitages inédits accompagnent les voix de 7 comédiens d’envergure.
Astérix le Gaulois : Panoramix est enlevé par les Romains, qui veulent lui soutirer le secret de la potion magique ! Astérix part à son secours.
Astérix – La serpe d’or : Astérix et Obélix se rendent à Lutèce pour acheter une serpe d’or à leur ami le druide mais le fabricant de serpes, Amérix, a disparu.

Un nouveau support
*Nous allons rattraper l’arverne sur la route
de Gergovie. Bon. Il ne doit pas être loin. Et
à pied on va aussi vite que les bœufs…-Bien sûr
les bœufs sont à pied eux aussi…*
(Extrait)

Voilà donc les deux premiers épisodes des aventures d’Astérix adaptées au support audio et je sais que les deux suivants sont déjà disponibles : ASTÉRIX GLADIATEUR et LE TOUR DE GAULE D’ASTÉRIX. C’est une bonne nouvelle car ce que j’ai entendu constitue une assez bonne adaptation des BD de René Goscinny et Albert Uderzo. Les acteurs y ont mis du cœur et offrent, je crois un bon spectacle…du cinéma d’animation…sans image. J’ai apprécié la prestation. Toutefois, j’ai trouvé ça court. Chaque épisode dure un peu plus d’une demi-heure.

Le seul film original d’ASTÉRIX LE GAULOIS dure 70 minutes. Après une dizaine de minutes d’écoute du format audio, j’ai l’impression que quelque chose m’échappe…des détails, des dialogues et ce petit quelque chose d’indéfinissable que seul le dessinateur Albert Uderzo peut mettre en évidence. Je ne pouvais pas m’enlever de la tête la bande dessinée. Je crois, et c’est très personnel que le livre audio ne détrônera jamais la bande dessinée. Toutefois ça n’enlève rien à la qualité de la production que j’ai écoutée et je crois que, comme je l’évoque dans le titre, la collection est prometteuse.

On reconnaît tout de même dans cette production l’esprit des auteurs. Il imprègne assez bien les dialogues. Peut-être pas tout à fait comme ce à quoi nous a habitué Dargaud, mais il y a un bel effort. J’aimerais noter au passage qu’Astérix est un de mes personnages préférés. J’ai lu tous ses albums, vu tous ses films.

Il est probablement normal qu’un auditeur du troisième âge qui écoute un livre audio d’Astérix ait une certaine nostalgie de la bande dessinée. Mais ce qui est plus important est que la production audio pourrait permettre aux enfants et premiers lecteurs à faire connaissance, sans aucun avant-goût avec les personnages principaux de la bande dessinée européenne la plus vendue dans le monde, soit près de 400 millions d’exemplaires cumulés en cent onze langues. Et c’est sans compter sur cette espèce d’amitié qui lie le Québec à Astérix.

Donc, l’idée d’une production audio est excellente et davantage l’idée d’en faire une série. Je souhaite toutefois, comme évoqué plus haut que les épisodes soient enrichis, bonifiés et traduisent davantage, si la chose est possible cette forme d’humour spontané à laquelle René Goscinny nous a habitué. Je crois que c’est un beau défi à relever et avec ce que j’ai entendu des deux premiers épisodes, je n’ai aucun doute sur la capacité des comédiens à tendre vers cet objectif. Je suis content de ce premier opus. C’est du beau travail. Ça ne mettra jamais la bande dessinée dans l’ombre mais ça pourrait la compléter d’une magnifique façon.

Le point le plus important sinon le plus positif est que le premier lectorat adopte le livre audio qui, à son tour développera le goût des jeunes pour la lecture.

Jeunes et moins jeunes trouveront réunies toutes les caractéristiques d’un *cinéma audio* : musique, bruitage, effets sonores de bagarres et les dialogues assurés par des comédiens chevronnés sans compter le talent du maître narrateur Dominique Pinon. La qualité audio est excellente. Les enfants pourraient y prendre goût dès l’âge de 7 ans. Ça les fera sourire c’est certain.

René Goscinny (1926-1977) (à gauche) a marqué l’histoire de la bande dessinée européenne. Tous albums et livres confondus, ses œuvres se sont vendues à 500 millions d’exemplaires. Lorsque Goscinny meurt, Uderzo (à droite) décide de continuer seul Astérix,. Ses albums, au fur et à mesure des sorties, seront de plus en plus critiqués, et son dernier, Le Ciel lui tombe sur la tête, brisant volontairement et avec une certaine désinvolture les codes de la série, recevra une avalanche de commentaires négatifs.

Uderzo signera tout de même en 2009 un dernier volume, considéré comme meilleur, qui est en réalité un hors-série pour fêter les cinquante ans d’Astérix : L’Anniversaire d’Astérix et Obélix – Le Livre d’or, avant de confier Astérix à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Pour plus d’infos sur Goscinny, cliquez ici. Pour plus d’infos sur Uderzo, cliquez ici.

Suggestion de lecture : RENÉ GOSCINNY RACONTE LES SECRETS D’ASTÉRIX

Écoutez la suite…

BONNE ÉCOUTE

Claude Lambert

HISTOIRE DU CHIEN GRIBOUILLE, de Marc Thil

*Ce chien a l’air tout jeune. Il n’est peut-être pas étonnant qu’il soit perdu. Il aura eu du mal à retrouver sa maison. Ça expliquerait tout…Mais comment faire pour retrouver son maître? *
(extrait : HISTOIRE DU CHIEN GRIBOUILLE, auteur, éditeur et narrateur : Marc Thil. Durée d’écoute 55 minutes. Pour les 8-12 ans. Aussi disponible en papier et au numérique.)


Arthur, Fred et Lisa trouvent un chien abandonné devant leur maison. À qui appartient ce beau chien ? Impossible de le savoir. À partir d’un seul indice, le collier avec un nom : Gribouille, les enfants vont enquêter. Mais qui est le mystérieux propriétaire du chien ? Pourquoi ne veut-il pas révéler son identité ? Et la petite Julie qu’ils rencontrent, pourquoi a-t-elle tant besoin de leur aide ?

Un mystère résolu par des enfants
*…l’inconnu n’en dit pas plus et raccroche. –C’est notre
voleur assure Fred. Je l’ai reconnu à sa voix. Encore
une fois, il était pressé et peu sympathique. C’est bien
lui…
(Extrait)

Voici un brillant petit opus imaginé par un écrivain passionné, Marc Thil, véritable homme-orchestre qui a écrit l’histoire, en a fait la narration et a même fait l’accompagnement musical. Marc Thil adore écrire pour les enfants, ça m’a paru très évident dans cette mignonne petite histoire dont les héros sont des enfants.

Arthur, Fred et Lisa croisent un chien qui semble perdu. Ils décident d’amener le chien avec eux et d’entreprendre une recherche pour trouver son propriétaire. En principe, ça devait être facile en publiant une simple annonce mais les enfants ont eu une petite surprise. Pendant leur enquête, ils ont rencontré une petite fille appelée Julie, affligée par un handicap qui lui déforme le dos. Julie aurait un lien avec ce chien appelé Gribouille. Ce petit mystère sera résolu par des enfants décidés à se mettre en mode solution.

Pour des observateurs littéraires, le défi dans ce genre de lecture est d’essayer le plus possible de se mettre dans la peau des enfants à partir de 7 ans afin de comprendre leur logique d’enfant et leur perception des difficultés qu’ils peuvent vivre. Ce n’est pas toujours facile quand cette espèce de pureté est loin en arrière de nous.

Mais j’ai aimé ce que j’ai lu et entendu et j’ai apprécié la qualité d’approche des enfants par l’auteur ainsi que les petites matières à réflexion amenées tout en douceur: une vertu qui manque cruellement à notre Société, la tolérance, l’acceptation des différences, sans oublier les bienfaits de la zoothérapie et un des plus belles valeurs apportées par la vie : l’amitié :

<Tu viendras chez nous et nous continuerons de nous voir pendant les vacances et même après, à la rentrée puisque ta nouvelle école sera juste à côté de la nôtre. À ce moment Julie sourit et son visage s’éclaire. Elle dit simplement : -j’ai perdu Gribouille mais j’ai trouvé des amis > extrait Ce n’est pas moralisant. L’auteur ouvre une porte que les enfants n’ont qu’à franchir pour faire un pas de plus dans leur apprentissage.

La seule chose qui m’a agacé dans l’ensemble est la narration de la version audio. Je l’ai trouvé très déclamée. Je ne suis pas sûr toutefois que ce soit un obstacle significatif pour les enfants. L’audition de cette histoire me conforte dans l’idée que le livre audio est un moyen très intéressant d’introduire les enfants dans le monde de la lecture car à 7, 8, 9 ans et plus même, les jeunes sont encore liés à la communication orale.

La bibliothèque audio n’a de cesse de s’enrichir afin de desservir une nouvelle génération de lecteurs dans laquelle pourraient se trouver aussi de futurs auteurs. Je n’hésite donc pas à recommander HISTOIRE DU CHIEN GRIBOUILLE.

Suggestion de lecture : LA MYSTÉRIEUSE BIBLIOTHÉCAIRE, de Dominique Demers

Marc Thil adore écrire pour les enfants. L’idée lui est venue d’écrire en travaillant jour après jour auprès des enfants à titre de professeur. Il aime leur lire des histoires et leur en faire écrire. C’est comme ça que tout a commencé. Tous les livres de Marc Thil sont destinés aux enfants mais les plus grands pourraient apprécier, en particulier ceux qui étudient la langue française. La collection Marc Thil comprend 12 livres sur support papier et numérique et 5 livres audios.

Aussi disponible

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert

Le samedi 15 avril 2023

LA VIE QUAND-MÊME UN PEU COMPLIQUÉE…

…D’ALEX GRAVEL-CÔTÉ

Commentaire sur le livre de
CATHERINE GIRARD-AUDET

*Cher journal, sache tout d’abord que je trouve ça complètement
débile de t’écrire mais comme ma sœur est plantée à trois
centimètres de moi, je n’ai pas le choix de le faire. Madame s’est
en effet mis dans la tête de m’utiliser comme cobaye dans son
cours de psychologie au CEGEP. *
(Extrait : LA VIE QUAND MÊME UN PEU COMPLIQUÉE D’ALEX
GRAVEL-CÔTÉ, de Catherine Girard-Audet., édition Les Malins 2017,
440 pages. Version audio : Audible studios, 2017, narrateur : Jean-
Philippe Robin, durée d’écoute : 5 heures 31 minutes)

Ma sœur croit m’aider à « ouvrir mon autoroute émotive », à me défaire du « traumatisme causé par le divorce de nos parents alors que je n’étais qu’un enfant » et à tomber follement amoureux d’une fille. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est que je n’ai pas envie d’être en couple. C’est trop compliqué. Mais, comme je suis un gars de parole, j’embarque dans son jeu (d’autant plus que c’est ma seule option pour qu’elle me laisse tranquille). Heureusement que j’ai le hockey, le tourbillon familial et l’apparition dans ma vie d’une mystérieuse Julianne et d’une charmante Léa Olivier pour agrémenter mon journal intime et le rendre un peu plus palpitant. 

Les réalités de l’adolescence masculine
*Elle a pris ma main et m’a attiré vers elle pour m’embrasser.
Elle, en se reculant doucement : <Est-ce que j’ai ton attention
maintenant? > Moi, en toussotant un peu : <heee, crum…je…
oui, hehe…excellente tactique.>*
(Extrait)

*Ma sœur est conne…ma sœur est conne…ma sœur est conne…* (introduction) Ainsi débute ce petit livre pétillant…par cette petite phrase toute mignonne répétée 12 fois avec conviction par le petit frère Alex Gravel-Côté. Voyons d’abord ces deux personnages qui sont au centre du centre…je dis ça parce que dans l’histoire, il y a beaucoup de monde…du jeune monde surtout…14 à 17 ans, chatouillé en permanence par les turbulences hormonales.

Alex a 14 ans. Il est beau comme un cœur, charmant, empathique et de nature généreuse. Il raconte au journal intime que sa sœur l’oblige à écrire, sa vie scolaire, sa vie familiale, sa vie sportive et surtout sa vie sentimentale qui elle, n’a pas tout à fait la note de passage. Pourquoi Alex n’a jamais de blonde? Et pourtant des blondes potentielles, il en gravite autour d’Alex.

Emmanuelle est la sœur aînée d’Alex. Elle se passionne pour la psychologie et a pris Alex comme cobaye pour ses tests et observations. Moyennant certaines concessions, Alex accepte d’écrire quotidiennement son ressenti dans un journal personnel pour un temps indéfini. Ce journal devient ainsi le fil conducteur du récit et promet de très intéressants revirements.

Ce livre se détache d’une série consacrée aux aventures de Léa-Olivier et à une flopée de jeunes à la recherche de reconnaissance et d’amour.  Alex se démarque par son intelligence, son empathie et surtout, son cœur d’Artichaut. Il est beau et drôle de voir ses pairs l’encourager, le pousser à enfin se *matcher* avec une belle fille… : *Arrête de niaiser pis fais un moove. Ce n’est pas dans tes habitudes de tourner autour de la puck …j’ai donc décidé d’être moins subtil en abordant Léa après l’école…* (Extrait)

Eh oui…dans le langage subtil du hockey, une belle fille qui se démarque a l’aspect d’une puck. L’auteure ne s’est d’ailleurs pas gênée pour mettre en évidence le langage des jeunes, un genre de codification truffée d’anglicismes et d’allusions : *men*, *dude*, *bro*, *babe*, *shit*, *cool*, *genre*, *cruiser*, *moove*, *come on*, *rocher*, *nunuches* et j’en passe.

Bien sûr ce langage ne constitue pas un bouquet de fleurs pour la langue française mais il constitue un mode de reconnaissance entre les jeunes. je partage avec ravissement le portrait que l’auteur fait des jeunes, en perpétuel questionnement sur leur attirance pour le sexe opposé. L’histoire n’est pas compliquée, on ne peut pas dire non plus qu’elle soit originale. L’auteur nous présente toute simplement des ados d’aujourd’hui avec leurs réalités qui se résument à quatre mots : Amitié, amour, famille, école.

Je crois que les jeunes vont aimer ce livre parce qu’ils vont se reconnaître, parce qu’Alex est terriblement attachant, c’est l’ami universel qu’on aimerait avoir à nos côtés. L’histoire évoque les cœurs d’amadou (1) et les cœurs d’artichaut.(2) Aussi simple soit-elle, il est impossible de ne pas être happé par l’histoire truffée de petites intrigues sentimentales ouvrant la voie à des dialogues savoureux et surtout un humour désopilant.

Par exemple, je vous laisse découvrir entre autres la théorie du triangle amoureux équilatéral, par rapport à la théorie du triangle amoureux isocèle. Ça m’a fait rire et ça m’a plu. Le langage des jeunes habituellement direct caractérise la plupart des dialogues. Ça arrache des sourires, c’est forcé : *Jeanne organise justement un party chez elle pour lui vendredi prochain. Ce serait trop nice que tu te pointes avec un gars du Cégep pour lui faire avaler sa morve. * (extrait)

Ce livre a été pour moi une magnifique évasion. L’écriture est limpide, fluide. Il n’y a pas de longueurs. On ne s’ennuie pas. J’ai été de plus, satisfait de la performance narrative de Jean-Philippe Robin. Je recommande donc LA VIE QUAND-MÊME UN PEU COMPLIQUÉE D’ALEX GRAVEL CÔTÉ…pétillant…rafraîchissant…divertissant.

Suggestion de lecture : LE LIVRE QU’IL NE FAUT SURTOUT, SURTOUT, SURTOUT PAS LIRE, de Sylvie Laroche

C’est à la plume passionnée de Catherine Girard-Audet, accro de magasinage, d’histoires de filles et de confidences, que l’écriture de L’ABC des filles a été confiée. À la barre de plusieurs traductions de romans ou d’albums à succès tels que, Lizzy McGuire, Dora l’exploratrice et même Bob l’éponge, Catherine Girard-Audet était la fille toute désignée pour entreprendre ce projet. Auteure de la série La vie compliquée de Léa Olivier, l’ABC des filles, Effet secondaire et Le journal de Coralie.

 

(1) Cœur qui s’enflamme et s’amourache rapidement
(2) Susceptible à l’amour. Qui donne son cœur facilement et à tout bout de champs.

 

Ne manquez pas de suivre Léa-Olivier

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
Le dimanche 29 janvier 2023

LE FABULEUX MAURICE et ses rongeurs savants

Commentaire sur le livre de
TERRY PRATCHETT

*Les rats ! Ils pourchassaient les chiens et mordaient les chats, ils… Mais il n’y avait pas que ça. Comme le disait le fabuleux Maurice, ce n’était qu’une histoire de rats et d’hommes. Et le plus difficile, c’était de définir qui étaient les hommes et les rats. *
(Extrait : LE FABULEUX MAURICE ET SES RONGEURS SAVANTS, Terry Pratchet, 2001. T.F. : 2004 par Librairie L’Atalante. Format numérique, 188 pages.)

Les déchets magiques de l’Université de l’Invisible ont transformé le chat Maurice et les rats des environs en créatures super intelligentes, dotées de parole et d’une conscience du monde très aiguë. Maurice est devenu le roi de l’arnaque. Avec sa bande de rats (Pur-Porc, le dominant, Pistou, le rat albinos, ou encore Sardines, pro des claquettes), il parcourt les cités qu’il pille joyeusement en simulant des invasions, grâce à un complice benêt, le joueur de flûte. Mais arrivés à Bad Igoince, la petite bande tombe sur un os. Un village sans rats où vivent pourtant des chasseurs de rats, voilà qui est étrange. Voire carrément malsain…

 

Les couleurs de l’imaginaire
*<N’importe qui peut attacher ensemble des queues de rats
s’il en a envie…je suis sûre que je pourrais, moi. –Avec des
rats vivants ? Tu dois d’abord les prendre au piège, ensuite,
tu de débats avec des espèces de bouts de ficelle glissants
qui gigotent sans arrêt pendant que l’autre extrémité des
bestioles continue de te mordre ! Huit rats ? Vingt ? Trente-
deux ? Trente-deux rats enragés ? > *
(Extrait)

J’ai été attiré par le titre bien sûr mais spécialement pas l’image de couverture. Attention toutefois car vous pourriez avoir la même impression que moi. En effet, l’image laisse à penser que Maurice est un chat savant qui fait des tours extraordinaires avec des rats dans un cirque. On est très loin du compte. Je dirais même que Terry Pratchett a tranché par son originalité.

Il a imaginé Maurice, un chat plutôt égocentrique et impudent, d’apparence en tout cas, et une bande de rats, tout ce beau monde ayant séjourné trop longtemps et trop proches d’une haute école de mage. Le résultat est extraordinaire car nos amis parlent maintenant. Ils peuvent penser.

Avec ce magnifique nouveau don d’intelligence, Maurice et les rats décident de parcourir les campagnes environnantes et d’arnaquer les habitants en simulant des invasions de rats et chargeant un complice humain, Keith de faire semblant de dératiser avec une flute. Mais, dans un village au bout de la route, la petite troupe trouvera chaussure pour chaque petit pied.

Cette façon qu’a Pratchett de faire fondre la nature des humains dans celle des rats est très spéciale et donnera lieu à des moments très drôles spécialement en mettant à la jonction des deux dimensions un chat : qui n’a jamais voulu être fabuleux et qui n’aime pas spécialement les rats. Il est aussi spécial que tout ce petit monde mette à profit ce don soudain d’intelligence en volant et en trompant.

Enfin On est humain ou on l’est pas et puis, tant qu’à penser…*-Ho, tu penses aussi hein ? fit Pur-Porc. Tout le monde pense ces temps-ci. Je pense que ça pense beaucoup trop, voilà ce que moi je pense. On ne pensait pas à penser. Quand j’étais jeune…* (Extrait) Ça donnera lieu à des moments parfois très émouvants, mais aussi cocasses voir drôles.

J’ai trouvé les dialogues avec les humains savoureux d’autant que ce sont des rats qui ont reçu l’intelligence et comme on le sait, le rat n’est pas spécialement le meilleur ami de l’homme. Le récit n’est pas seulement drôle, il est sensible, coloré, léger. C’est un livre-jeunesse mais j’ai eu beaucoup de plaisir à le lire.

La dimension humoristique du récit a été bien pensée en commençant par les noms donnés aux rats, suffisamment drôles pour changer un simple rictus en fou rire : Pure-porc, Pistou, Nutritionnelle, sardines, grosseremise, datlimite, saumure, pêches, offrespéciale, noir-mat et j’en passe.

Tout ce beau monde est dirigé, c’est une façon de parler, par celui qui a un nom bien humain, MAURICE, le fabuleux Maurice, le gentleman arnaqueur qui va entraîner le lecteur et la lectrice d’une péripétie à l’autre avec, au programme rater, dératiser, et encaisser.

*« On va leur en mettre plein la vue, conclut Maurice. Des rats ? Ils s’imaginent avoir connu des rats dans leur ville ? Après notre passage à nous, ils en feront des romans ! » (Extrait) Il y a dans ce livre un peu les caractéristiques d’un conte ce qui n’est pas sans rappeler les frères Grimm.

Il y a aussi un aspect légende, entre autres les rois des rats, attachés par la queue et à qui on prête des pouvoirs surnaturels. Je veux noter au passage les belles illustrations de David Whyatt. Elles sont trop discrètes à mon goût mais elles rehaussent le récit avec l’omniprésence de monsieur Lapinou qui rappelle Wish et les mangas des années 90.

Tout ceci donne à l’ensemble une richesse extraordinaire même si ça s’est déjà vu. Rappelez-vous LE JOUEUR DE FLUTE DE HAMELIN. Le livre de Pratchett en est la parodie.

Enfin, vous avez en présence un chat, des rats et des hommes. La violence est inévitable et il y a en a. Même Maurice meure dans cette histoire mais heureusement, il lui reste des vies dans son lot de 9. Il y a aussi dans le récit des longueurs. Quelques dialogues qui se ressemblent sensiblement.

Il faut surtout ne pas perdre de vue que la parole ne suffit pas nécessairement à prouver l’intelligence d’une part et que si les rats ont reçu le don de parole et de pensées, ils demeurent des rats avec des mœurs de rat. C’est un aspect du récit qui ne plaira pas à tout le monde. C’est un livre-jeunesse oui, mais avec certaines limites.

Dans l’ensemble, c’est un livre bien écrit, bien imaginé et surtout bien documenté. Pratchett n’a pas lésiné sur la recherche. Le tout est crédible.

Suggestion de lecture : CHRONIQUE POST-APOCALYPTIQUE D’UNE ENFANT SAGE, d’Annie Bacon

AVANT-PROPOS
Le Disque-monde est un univers imaginaire de fantasy burlesque développé à partir de 1983 par l’écrivain britannique Terry Pratchett dans la suite de romans Les Annales du Disque-monde et adapté depuis sur divers supports. La série de romans du Disque-monde comporte quarante-et-un volumes (trente-cinq annales et six romans dédiés à un public jeune), tous traduits en français. Il existe également un certain nombre d’ouvrages « hors-série ». La série a été adaptée en téléfilms, film d’animation, jeux vidéos et même en jeux de société.

 

Terry Pratchett est né en 1948 dans le Buckinghamshire. Voilà un écrivain dont l’humour donnera du fil à retordre à ses biographes ! Sa vocation fut précoce : il publia sa première nouvelle en 1963 et son premier roman en 1971. D’emblée, il s’affirma comme un grand parodiste : La Face obscure du soleil (1976) tourne en dérision L’Univers connu de Larry Niven ; Strata (1981) ridiculise une fois de plus la hard S.-F. en partant de l’idée que la Terre est effectivement plate.

Mais le grand tournant est pris en 1983. Pratchett publia alors le premier roman de la série du Disque-Monde, brillant pastiche héroï-comique de Tolkien et de ses imitateurs.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 12 novembre 2022

LE PETIT MOZART, la BD de William Augel

*-Bimperl, ne touche pas à cette trompette.
Ce n’est pas parce qu’elle fait un bruit de pet
que tu as le droit de renifler ses fesses.*
(Extrait : LE PETIT MOZART, William Augel,
La Boîte à bulles éditeur, 2019, BD en format
numérique, 50 pages)

Pour l’instant connu sous le sobriquet de Wolferl, le petit Wolgang Amadeus Mozart ne vit que pour la musique. Et il sait déjà l’apprécier sous toutes ses formes, même les plus inattendues ! Le jeune virtuose cherche — et trouve ! — l’inspiration partout où elle se cache, jusque dans les cris de Nannerl, sa soeur… Qu’elles proviennent des oiseaux ou des grillons, toute note est bonne à prendre, car pour ce génie en herbe, tout n’est que musique ! De l’Autriche à l’Angleterre, en passant par la France, notre petit Wolgang, bien que promis à la postérité, n’est pas encore mûr pour garder ses réflexions pour lui et ce, pour notre plus grand plaisir !

Génie en devenir
*…-‘LE BAVON DE LA QUEUE DE COCHON’ ? –C’est
quoi cette nouvelle signature sur ta partition?
C’est mon nouveau pseudonyme. Génial hein?
Amadeus, c’est un peu prétentieux.*
(Extrait)

LE PETIT MOZART est un adorable petit livre proposant un récit humoristique sur l’enfance du célèbre compositeur Wolfgang Amadeus Mozart. Dans le récit, on l’appelle Wolferl. C’est un enfant. Ce n’est pas encore un génie mais on sent que la graine va germer et produire un des fruits les plus appréciés du monde.

Entre temps, le petit Wolferl développe une passion pour la musique qu’il sait déjà écrire. Il joue du clavecin. Il a même terminé son premier menuet. Il est très intelligent, a une répartie spontanée. Et surtout, il est drôle. Dans cette trop courte mais savoureuse BD, William augel, auteur-concepteur-dessinateur, nous raconte ce qu’il imagine comme le quotidien du petit Mozart : sa famille, son clavecin et son violon.

Il ne faut pas oublier non plus ses petits concerts et une incroyable quantité de situations drôles, rigolotes qui s’enchaînent à la queue leu leu comme sur une feuille de musique. Wolferl n’a pas vraiment de vie sociale dans le sens qu’on lui donne aujourd’hui. Sa société, c’est la musique dont l’enrichissement à l’échelle universelle n’est plus qu’une question de temps.

En lisant cette petite bande dessinée, j’ai beaucoup ri et je me suis senti aussi attendri à cause de l’amour qui se dégage du récit et de la pétillante personnalité de Wolferl. Ma lecture ma aussi rappelé des souvenirs de mon enfance  car la bande dessinée est présentée un peu comme ce que j’appelais les *Comics* qui étaient publiés en planches simples dans les quotidiens de l’époque.

Tous les jours, j’allais dans les dernières pages du Nouvelliste pour voir Henri, Philomène, Mandrake, etc  évoluer quotidiennement dans un bref strips. On appelle une série de quatre ou cinq cases dessinées et disposées horizontalement un strip. Certains de ces strips racontent une histoire à suivre, mais plusieurs, comme dans le petit Mozart, se concluent dans une seule et même série.

C’est ce que la presse bédéiste appelle un *gag indépendant*. C’est sûrement la forme la plus exigeante pour un auteur-dessinateur car sa petite série de cases doit être conclue intelligemment et avec humour à la quatrième ou cinquième case. À ce titre, je considère William Augel comme un virtuose.

Ce petit opus est plein de bonne idées, des situations très cocasses, inattendues et surprenantes. Au-delà du génie, de l’intelligence supérieure et de la virtuosité, le petit garçon est attachant et fort sympathique. Ce livret est une magnifique façon non seulement d’introduire les enfants à la lecture mais aussi les introduire au panthéon des personnages célèbres.

Toutefois, si vous proposez cette BD à un enfant, je vous suggère de faire une petite recherche afin d’expliquer à l’enfant qui était Mozart et comme il serait intéressant de voir de quoi il avait l’air quand il était enfant.

Ça aurait été une bonne idée d’inclure en introduction un petit texte en ce sens, destinés aux parents parce que beaucoup d’entre eux aime raconter des histoires. Mais je ne considère pas cette absence comme une faiblesse. Le petit Mozart m’a diverti au-delà de toute attente.

Donc offrir LE PETIT MOZART à un enfant est une bonne idée. Pour l’adulte que je suis, c’est définitivement trop court. Mais pour les jeunes lecteurs, 48 pages, c’est juste parfait, insuffisant pour se décourager et le thème développé plait généralement aux enfants, C’est comme une introduction toute en douceur et en humour dans le monde de la musique. J’ai trouvé ça génial.

Suggestion de lecture : LE VILLAGE, de Karl Olsberg

 

William Augel est né au Mans, en 1973. Dessinateur et illustrateur indépendant, il signe plusieurs ouvrages à destination de la jeunesse et travaille régulièrement pour des magazines tels que, par exemple, «La Salamandre». Il publie en 2011 Atomes Crochus puis, en 2012, Monstrueuse Cathy dans la collection BN des éditions Jarjille, qui sera suivi d’un second album, en grand format cette fois, mettant en scène le même personnage. En 2016, paraissent Zoostrip et Pinard mon nectar puis, l’année suivante,  Le Petit Mozart.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 2 octobre 2022