LA SÉRIE NOIRE DE GALLIMARD, héritage du gothique

LA LITTÉRATURE NOIRE SANS FRONTIÈRE

Ce que l’on appelle LE ROMAN NOIR est en fait l’héritage, voire la continuité d’un genre littéraire qui était très prisé au XVIII siècle : le roman gothique. LE ROMAN NOIR décrit le côté sombre de nos réalités sociales : Mafia, crime organisé, meurtres en série, corruption, violence, haine, légendes urbaines etc.

Voyons ce que le dictionnaire mondial des littératures de Larousse dit des romans noirs : *Le genre se spécialise dans la peinture de l’excès et de l’horreur, et produit un récit à grands effets qui dit la force et la cruauté du mal, ainsi que la misère (mais aussi la victoire) de l’innocence.*

En 1945, sous l’impulsion de l’éditeur Claude Gallimard, Marcel Duhamel éditeur, traducteur, scénariste et acteur (1900-1977) crée une collection qui mettrait en perspective toutes les angoisses de la société. Le poète et scénariste français Jacques Prévert (1900-1977) arrêtera définitivement le nom de cette collection : SÉRIE NOIRE.

Les débuts sont modestes…quelques parutions ici et là. Mais puisque l’intérêt se manifeste et que la demande prend de l’ampleur, Gallimard s’organise et la SÉRIE NOIRE prend définitivement son envol en 1948, publiant jusqu’à nos jours des milliers de titres. Gallimard a même publié un livre qui raconte l’histoire de la série.

Édition publiée sous la direction d’Alban Cerisier et Frank Lhomeau. Avant-propos d’Antoine Gallimard. Bon marché et largement diffusée, la Série Noire a été accueillie à bras ouverts par les lecteurs français de l’après-guerre fascinés par l’Amérique, scène mythique de ces romans noirs rugueux et haletants puissamment relayés par le cinéma. Marcel Duhamel s’est entièrement voué à cette passionnante entreprise éditoriale, commencée modestement avant de devenir l’une des collections phares des ÉDITIONS GALLIMARD).

PRÈS DE 3000 LIVRES
*…la série noire change en profondeur les codes de la
littérature traditionnelle. Le style moins ampoulé,
plus bref et incisif, mélange l’action à la psychologie…
La Série Noire dépoussière également le roman en
lui greffant le langage parlé de la rue.
(Thomas Morales, journaliste et écrivain, causeur.fr)

Au moment d’écrire ces lignes, la SÉRIE NOIRE en est à sa 76e année de production et elle a toujours de l’avenir. Bien sûr, je n’allais pas me lancer dans la lecture de plus de 2,900 bouquins mais pour bien saisir et approfondir l’influence de la SÉRIE NOIRE sur les plans culturels et littéraires, il fallait que j’aille voir.

Aussi, j’ai sélectionné tout à fait au hasard quatre livres que j’ai lus au complet. Je vous ai déjà parlé du premier, LE TUEUR DU DIMANCHE de José Giovanni, ouvrage dont l’argot irrésistible teinté de spontanéité et de crudité m’avait séduit. Je vous propose maintenant une brève description ainsi qu’un bref commentaire sur les trois autres livres de la SÉRIE NOIRE que j’ai lus.

 LES ANGES NOIRS, Aevar Örn Josepsson : une informaticienne, divorcée, mère de 2 enfants disparaît sans laisser de traces. Tout le monde la cherche, sa famille, ses amis, les policiers et même un faux policier. Ça devient plus complexe qu’une simple disparition. Il m’a fallu beaucoup de temps avant de m’accrocher à l’histoire. Fil conducteur instable. Le récit est fortement teinté de misogynie et de machisme. Toutefois, malgré la complexité de l’enquête, l’intrigue est soutenue. Reste à se débrouiller avec la toponymie Islandaise.

Le destin de trois personnes se trouve lié de façon inattendue et impitoyable. Ce qui va arriver à Céline, Léopold et Josselin pourrait nous arriver. Violence, cruauté, trahison, rien ne leur sera épargné.

Récit très noir, atmosphère glauque, violent, le sujet est original. La narration est à trois voix en alternance, chaque personnage communiquant au lecteur ses émotions et sentiments. La finale est étrange donnant l’impression d’un roman inachevé. Toutefois, le suspense est évolutif et habile.

Figures de proue de la Série Noire et du polar français, graphomanes talentueux, Jean-Bernard Pouy et Marc Villard ont entamé en 2005 un dialogue littéraire qui a donné naissance à plusieurs textes à quatre mains. Avec La mère noire, ils reforment leur duo pour la Série Noire et signent un roman riche des échanges et jeux de langage qui les caractérisent.

À PROPOS DE L’ARGOT DES POLARS DE LA SÉRIE NOIRE

 Je me suis déjà exprimé sur le caractère très spécial du langage des polars de LA SÉRIE NOIRE. Pour ceux et celles qui veulent explorer davantage cet aspect de la collection, je vous invite à parcourir L’ARGOT DU POLAR, 38 nuances de la Série Noire de Lionel Besnier. Publié par Gallimard à l’occasion du 70e anniversaire de la Série Noire, ce livre réunit les perles des auteurs de polars avec des termes argotiques parfois tout à fait savoureux, des tournures de phrases originales…le tout teinté de tout ce que peut offrir la littérature noire : un soupçon de machisme, des éclats de violence gratuite, de la haine et des criminels en perdition. 

Pour parcourir la liste des titres de la collection, cliquez ici.

Suggestion de lecture :  LES CONTES INTERDITS, coup d’oeil sur la série

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le dimanche 28 mai 2017

PERDITION 1 : LES GLORIEUX ET LES RÉPROUVÉS

 Commentaire sur le livre d’
ALEXANDRE VÉZINA

*Comme tu es lamentable…je n’arrive pas à
comprendre…comment peux-tu résister à
ce nectar délicieux qu’est le sang humain?
C’est si exquis…*

(Extrait : PERDITION, Alexandre Vézina, Éditions
AdA, Tome 1, édition de papier, 745 pages)

Après cinq siècle d’errance et de solitude, Kendra n’aurait pu concevoir que sa rencontre avec un humain lui aurait redonné le goût de vivre.  Pas plus qu’elle n’aurait été en mesure de se figurer tomber amoureuse. Mais aimer dans le monde qui était le sien venait avec son lot de bouleversements et un lourd tribut à payer. Elle ignorait complètement tout ce qui l’attendait. Ces créatures obscures à ses trousses. Ces brigues du dieu infernal à son sujet. Ce pouvoir s’éveillant en elle. Tant de choses dont elle n’avait pas la moindre idée. Tout comme des ténèbres qui engloutiraient le monde et elle-même si jamais cet amour venait à s’éteindre. À 511 ans, la vie de Kendra va basculer…

À 511 ANS, SA VIE VA BASCULER
*En avisant la dépouille saigneuse de son
frère frondeur, quelque chose s’était
Irrévocablement éteint, et bien que ce
dernier ait repris vie, cette lueur
atténuée ne se raviverait jamais.*
(Extrait : PERDITION, tome 1)

Voici un livre très intéressant écrit par un jeune auteur très prometteur. Alors qu’il n’avait que quinze ans, Alexandre Vézina, un jeune homme de lévis, commençait l’écriture de ce qui deviendra une quadralogie : LES GLORIEUX ET LES RÉPROUVÉS.

À peine 18 ans et les deux premiers tomes sont déjà publiés : PERDITION et ÉLÉVATION. Je salue la ténacité et l’acharnement au travail de ce jeune écrivain émergent. Je vous parle aujourd’hui du premier tome : PERDITION.

C’est avant tout une histoire de vampires, de loup garous, de sorcières et autres créatures issues des enfers. C’est une histoire qui évoque l’éternelle dualité entre le bien et le mal. C’est aussi une histoire qui brise les vieux mythes de l’univers des vampires, un peu comme l’a fait la série télévisuelle TWILIGHT.

PERDITION, c’est surtout une longue introspection doublée d’une histoire d’amour : celle de Kendra Mary Ayleward, une vampire de 500 ans et Charles Branden, un humain. Or cet amour est impossible parce que totalement interdit par le maître suprême des enfers : Lucifer lui-même. Vous vous doutez peut-être que l’amour sera plus fort, ce qui entraînera Kendra dans une guerre sans pitié avec Lucifer. Mais lentement, graduellement, un énorme pouvoir s’éveille chez kendra…

PERDITION est un long pavé de 740 pages. Malgré les longueurs, il est facile à suivre, le fil conducteur nous ramenant toujours à l’essentiel. L’histoire est solide. L’auteur a doté son personnage principal, Kendra, d’un caractère bien trempé. Kendra et Charles sont des personnages attachants et il est intéressant de les voir évoluer dans l’histoire d’autant que cet amour est contre-nature pour Kendra.

En effet, un vampire qui aime un humain est condamné au néant. Cet amour vient briser un mythe majeur…dans les années 60, en littérature et au cinéma, les vampires n’aimaient les humains que pour leur sang. Cet amour vient consacrer le caractère original de l’ouvrage.

Suite à ma lecture de PERDITION, je note une faiblesse et un irritant. La faiblesse du récit réside dans sa structure qui est déficiente. J’avais l’impression que l’histoire s’écrivait au fur et à mesure, comme improvisée. Une écriture non-planifiée ouvre souvent la porte aux longueurs et aux redondances.

C’est le cas ici. Je pense à ce pauvre Charles qui ne l’aura pas facile et qui revient sur ses pieds 2 ou 3 fois. C’est répétitif et ça grossit le récit inutilement. Je suis sûr que, l’expérience aidant, cette situation va s’améliorer, c’est peut-être déjà fait d’ailleurs dans le tome 2 que je n’ai pas encore lu.

La seule chose qui m’a irrité dans ce récit est une surexploitation des adjectifs qualificatifs épithètes et attributs. Il y en a partout. Beaucoup sont inutiles ou inappropriés, la plupart n’ont qu’une application littéraire.

Je pense que dans son désir de bien faire, le jeune auteur en a trop mis et le tape-à-l’œil qui en résulte m’a obligé à garder un dictionnaire à côté de moi : Un baiser languide…imagination inexhaustible…résonnaient itérativement… mon visage vénuste…situation climatérique…le son lénitif…un mal de tête térébrant…et j’en passe beaucoup.

J’aurais préféré un peu plus de simplicité. Je l’ai déjà dit, l’histoire est solide. Ça ne lui aurait pas enlevé de valeur. Pourquoi pas difficile au lieu de difficultueux, déplaisant au lieu de malplaisant, vrai au lieu de vérace, mortel au lieu de mortifère, à pied au lieu de pédestrement…etc, etc.

Il semble aussi que l’auteur ait adopté des termes fétiches, des mots, qualificatifs pour la plupart et qui reviennent très souvent dans le récit : néronien, marmoréen, cyclopéen, méphistophélique et autres termes répétés à outrance…

je crois qu’en réaménageant le récit pour diminuer les répétitions, redondances, longueurs et mots inutiles, on aurait pu limiter le livre à 600 pages avec une plume plus directe et un style autant coloré mais un peu plus simple.

L’histoire m’a beaucoup plu, son décor post-apocalyptique retient l’attention du lecteur. Je n’hésite pas à vous recommander le premier tome de LES GLORIEUX ET LES RÉPROUVÉS : PERDITION.

Pour le premier pavé d’un auteur émergent qui n’a que 18 ans, je crois que c’est un succès. Les lecteurs peuvent poursuivre leur exploration avec le tome 2 : ÉLÉVATION. Alexandre Vézina est définitivement un auteur à surveiller. Un plus pour l’univers littéraire québécois.

Suggestion de lecture : LES CHRONIQUES DE LA FAUCHEUSE, de Mickaël Druart

 Alexandre Vézina est un auteur québécois né le 30 octobre 1998. À 18 ans, il avait déjà deux romans à son actif. En effet en 2016, il a publié les deux premiers tomes d’une série prometteuse à caractère fantastique pour jeunes adultes et travaillait au troisième tome de cette série intitulée LES GLORIEUX ET LES RÉPROUVÉS. Du plus loin qu’il peut s’en souvenir, Alexandre aime écrire des histoires car elles sont un moyen pour lui de s’évader. Pour suivre Alexandre Vézina sur Facebook, cliquez ici. (photo: www.journaldelevis.com)

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
le dimanche 21 mai 2017

YUL ET SA CLIQUE, une BD de JULIEN MARIOLE

Yul et sa clique
1. L’âge de raison

La clef, extrait de YUL ET SA CLIQUE, 1. L’âge de raison. Scénario, dessins et couleurs : Julien Mariolle. Éditions Sandawe, 2014, 50 pages, édition numérique, collection Youbox.

YUL ET SA CLIQUE est une série de sketches en bandes dessinées mettant en scène Yul que l’auteur appelle un *adulescent* c’est-à-dire un jeune adulte qui peine à maturer. La vie de Yul est complètement chambardée quand il emménage avec Sam, sa copine, mère de jumelles : Liz et Lola. Yul est un grand amateur de science-fiction et de cinéma fantastique. Il va devoir concilier ses rêves et son travail avec son nouveau rôle de papa de substitution et conjoint d’une mère-poule… le quotidien rocambolesque d’un éternel adolescent. 

Immature mais tellement attachant 

C’est la première fois que je commente une bande dessinée et  ma foi je me demande pourquoi j’ai tant tardé. Après tout, c’est la bande dessinée qui m’a introduit dans le merveilleux univers du livre et je ne m’en privais pas : Tintin, Spirou, Quick et Flupke, Jo et Zette, Bob et Bobette, Gaston Lagaffe, Astérix…Voilà…je me reprends aujourd’hui.

Avant de faire mon choix, j’ai fait une longue recherche pour me familiariser avec l’univers actuel de la bande dessinée. J’ai fait d’extraordinaires découvertes de talents et d’imagination…des bédéistes québécois comme, entres autres,  Michel Rabagliati, Réal Godbout, Philippe Girard, Michel Falardeau et des bédéistes d’ailleurs…Christophe Allerston, Matt Groening avec les Simpson, Philippe Chapuis le créateur de TITEUF sans oublier l’immortel Uderzo….et j’en passe comme vous vous en doutez.

Il fallait faire un choix et celui-ci s’est arrêté sur YUL ET SA CLIQUE, une excellente bande dessinée de Julien Mariolle un bédéiste français qui en a écrit le scénario et réalisé les dessins…une remarquable manifestation de talents. J’ai ri. J’ai même beaucoup ri.

YUL ET SA CLIQUE est un opuscule humoristique qui comprend deux sketches par page, indépendants les uns des autres mais formant une histoire continue. Il se lit vite et bien et j’ai même eu plaisir à le relire.

Que ce soit voulu ou non, tous les livres portent en eux des petits messages, ou des pensées, des réflexions ou dépeignent des réalités qui nous touchent. YUL ET SA CLIQUE ne fait pas exception à la règle car l’histoire est bâtie sur le thème de la famille recomposée. Ça ne fait pas de l’ouvrage une profonde étude sociologique, mais beaucoup de lecteurs se reconnaîtront et en riront car l’humour de Mariolle est omniprésent et efficace.

Je vous invite donc à faire la connaissance de Yul, immature mais tellement drôle et sympathique, et de sa clique…parfait pour tous les âges y compris les vieux qui sont demeurés jeunes.

Suggestion de lecture : Capitaine Static, BD de Alain M. Bergeron et Sampar

Julien Mariolle est un bédéiste français né en 1978 dans la région Bordelaise, plus précisément à Libourne. Dès son enfance, il rêve de devenir dessinateur humoristique et créateur de bandes dessinées pour adultes.

Après l’obtention du BAC, Julien Mariolle décroche un diplôme de narration graphique à l’École Supérieure de l’Image d’Angoulême. Il devient par la suite professeur d’arts plastiques et fait ses débuts dans la création graphique. Il signe son premier album en 2009 aux éditions Les enfants rouges, DANS LES CORDES. LE TEMPS DES CERISES SUIT EN 2010. Brillante carrière en évolution.

BON DIVERTISSEMENT
JAILU/Claude Lambert
le dimanche 14 mai 2017

CE PAYS DE RÊVE, tome 2 : LA DÉCHIRURE

Commentaire sur le livre de
MICHEL LANGLOIS

*Mine de rien, la nature nous préparait son plus
beau cadeau. Elle sortit de son sommeil à la fin
d’avril pour nous offrir le miracle de ses feuilles
et de ses fleurs. Pendant ce temps, dans le ventre
de ma Radegonde, un fruit poussait qui allait
bientôt être mûr à point.*
(Extrait : CE PAYS DE RÊVE, Tome 2: LA DÉCHIRURE,
Michel Langlois, Éditions Hurtubise, 2012. Édition de
papier, 415 pages.)

L’histoire de Marcellin Perré commence au Havre de Grâce en France en 1670. Il est alors clerc de notaire chez son vieil oncle. Un jour, il reçoit une lettre de Québec, le Nouveau-Monde. Le Père Aveneau, un ami Jésuite l’invite à venir travailler à Québec à titre de notaire de Notre-Dame-Des-Anges. Passionné de la Nouvelle-France, Marcellin accepte. Il fera l’apprentissage d’un pays rude avec ses saisons, ses habitants, ses traditions. LA DÉCHIRURE est le deuxième tome d’une saga qui fait revivre le quotidien de nos ancêtres d’avant la conquête 

La Nouvelle-France au quotidien
*Je tenais là dans les mains un message brûlant
comme un feu de la Saint-Jean…Je ne mis guère
de temps à le porter au Père Aveneau qui promit
de le faire suivre sans délai au lieutenant civil et
criminel. Mais voilà que ce dernier ne pût s’en
occuper le jour même, aux prises qu’il était à
régler une mort qui soulagea beaucoup de
monde et…qui fit fondre beaucoup d’inquiétudes.
(Extrait : CE PAYS DE RÊVE 2, LA DÉCHIRURE)

CE PAYS DE RÊVE est une grande saga en quatre tomes qui suit les aventures de trois générations de Perré : Arnaud, Marcellin et Clément à Québec, sous le régime français, de 1627 à 1765. LA DÉCHIRURE s’attarde sur le destin de Marcellin, son installation en Nouvelle-France et son exil forcé.

Voici donc le récit du quotidien de Marcellin, notaire dans un pays tout neuf aux mœurs rudes et comment il devient victime d’une justice expédiée par des incompétents assis sur un pouvoir hors de contrôle.

J’ai beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons. Son écriture est très vivante et fait plonger avec aisance le lecteur dans l’environnement naturel et social de la Nouvelle France du XVIIe siècle. J’y ai découvert une bonne centaine d’archaïsmes, de jolis mots chantants issus du vieux français qui dynamisent tellement le récit que je croyais parfois assister à un dialogue en temps réel.

Je me suis donc laissé bercer par un langage savoureux…allant de découvertes en découvertes…j’ai découvert entre entres que si je *bagoule*, c’est que je bavarde, si je *berlande*, c’est que je flâne, si je *cafiniote*, c’est que je me cache dans un coin, si ma fille *gergaude* c’est qu’elle folâtre avec les garçons, si je *gobelote*, c’est que je bois avec excès. Rassurez-vous, il y a un petit lexique à la fin du volume.

Il y a dans ce récit des éléments qui sont venus me chercher très rapidement. Le langage est le premier, le second est l’omniprésence dans le récit de Jean De La Fontaine, célèbre poète français principalement renommé pour ses fables.

Suggestion de lecture : LES MYSTÈRES D’AVEBURY, de Robert Goddart

  Jean De La Fontaine (1621-1695) était un écrivain français auteur de poèmes, de pièces de théâtre et de livrets d’opéra. C’est en s’inspirant des fabulistes de l’époque gréco-latine qu’il a écrit les fameuses fables qui ont fait sa renommée et qui sont considérées aujourd’hui comme un chef d’œuvre de la littérature française 

Comme on le sait, on peut tirer de chaque fable de monsieur De La Fontaine une petite morale dont s’inspirent plusieurs règles de vie. Dans LA DÉCHIRURE, Marcellin fait des Fables son livre fétiche et s’en inspire pour être meilleur et surtout passer sans trop de mal les épisodes fort dramatiques qui l’attendent et qui sont développés dans le livre avec beaucoup d’intensité quoique sans zèle inutile.

Des personnages riches, colorés et attachants, un langage savoureux, une plume riche et magnifiquement descriptive, un enrichissant retour dans le temps, une histoire palpitante développée dans des chapitres courts…autant d’éléments qui font de la saga CE PAYS DE RÊVE un excellent divertissement qui m’a appris beaucoup de choses entre autres sur la région que j’habite. Je crois que vous ne serez pas déçus.

Michel Langlois est un écrivain québécois natif de Baie-Saint-Paul, il a fait carrière comme généalogiste aux Archives Nationales du Québec. Passionné de généalogie, il a écrit plus de 20 livres sur le sujet dont le dictionnaire biographique des ancêtres québécois.

Il est très attaché à sa région de Charlevoix et à la région de Québec et ça transpire dans l’ensemble de son œuvre dont LA FORCE DE VIVRE qui a conquis plus de 100,000 lecteurs, UN P’TIT GARS D’AUTREFOIS, qui nous plonge de la Beauce des années 50 et bien sûr, CE PAYS DE RÊVE.

LES AUTRES TOMES

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le 7 mai 2017