ÉTERNELLE ODYSSÉE

Commentaire sur le livre de
A.F. LUNE

*Les souvenirs prennent possession de moi et oblitèrent la réalité. Les cristaux mémoriels greffés dans mon cerveau libèrent images, sons, odeurs et sensations, et me les imposent en m’incarnant dans un autre présent. Le temps subjectif. La seule vraie mesure temporelle. Le problème quand cela survenait, c’est que tout me revenait avec clarté, mais en bloc. En quelques minutes, je revivais une compression de plus de trois mille ans de vie sur mes cinq millénaires d’existence. *

(ÉTERNELLE ODYSSÉE, A.F. Lune, format numérique, Noir d’Absynthe éditeur, 2019, 666 kb, 446 pages)

Harms Moyser est un soldat Lycaon engagé sur le Prétorien, vaisseau spatial amiral de la flotte humaine. Au cours d’une bataille contre les Enkidous, l’ennemi héréditaire de l’humanité, le vaisseau est happé par une tempête stellaire et doit se poser en catastrophe sur une planète inconnue.

L’équipage y découvre des hommes, au stade de civilisation antique, qui les prennent pour des dieux. Et si ces derniers n’avaient pas tort ? Un texte unique, au carrefour entre Planet Opera et Tragédie grecque, véritable relecture des mythes antiques où dieux et hommes sont les jouets d’un Destin implacable.

De Homère à Lune

ÉTERNELLE ODYSSÉE est une œuvre qui verse dans le plus pur style de la littérature de l’imaginaire. Ce n’est d’ailleurs pas l’imagination qui manque dans cette histoire qui est un mélange de science-fiction et de croyances, de fantastique et de décors futuristes sur lesquels plane l’apocalypse. Et il y a plus, dans ÉTERNELLE ODYSSÉE, la technologie et la mythologie s’imbriquent. Notez, ce n’est pas une première, Rick Riordan a fait la même chose avec son célèbre personnage Percy Jackson. Mais ici A.F. Lune va un peu plus loin.

J’’étais curieux de voir, tout au long de l’histoire, si TYPHON, le dieu titanesque, cruel et destructeur de la mythologie grecque, supposé fils de Héra, n’avait qu’à appuyer sur la touche <enter> pour déclencher la fin du monde. J’exagère à peine.

Nous sommes donc dans le futur et suivons Harms Moyser, appelé le NAIN par ses supérieurs. Mais ne vous y fiez pas. Le personnage est plus grand que nature, ombrageux, courageux, dont la force et le pouvoir iront crescendo dans le récit. Harms sert à bord du Prétorien, un vaisseau gigantesque qui, frappé par une tempête stellaire, assortie d’une faille temporelle doit se poser d’urgence sur une planète inconnue.

Harms et tout l’équipage seront perçus par les habitants comme des dieux. En sont-ils? Le récit vous réserve de belles surprises je crois car il est une montée graduelle vers une guerre des dieux dont Typhon fait partie d’ailleurs.

C’est un récit complexe. On y trouve les lycaons, Harms en est un, les <hommes vrais> les Enkidous, ennemis des lycaons et une brochette de dieux qui sont ou qui rappellent les divinités grecques. Il y a beaucoup de personnages. On s’y perd un peu car le fil conducteur est en dents de scie. Autre élément qui m’a déstabilisé dans la compréhension de l’histoire est que le passé, le présent et le futur s’entremêlent.

Il faut être attentif et ne pas craindre la relecture car le récit est riche et l’auteur nous entraine dans un très beau déploiement d’imagination. De plus, l’épilogue dévoile tous les mystères dans lesquels les lecteurs risquent de patauger. L’intrigue est bien développée, captivante. Certains passages sont merveilleux, d’autres plus erratiques.

Pour mon goût personnel, j’ai trouvé le personnage de Harms Oyster trop surréaliste, comme l’ensemble du récit d’ailleurs. Au fur et à mesure que Harms renforçait son pouvoir, il m’a semblé que l’histoire devenait un peu fantaisiste, manquait de crédibilité mais ce n’est qu’une question de perception. J’ai aimé cette histoire dans son ensemble et je la recommande. Je vous recommande toutefois de lire attentivement le prologue car sa compréhension sera essentielle pour vous permettre d’apprécier l’histoire.

Suggestion de lecture : PERCY JACKSON LE VOLEUR DE FOUDRE, de Rick Riordan

Rêveur éveillé, si Lune a une passion pour tous les genres de l’imaginaire, il nourrit un amour particulier pour la SF. Sa carrière militaire, faite de rencontres et de voyages entre Europe et Afrique, a constitué un vivier dans lequel il puise son inspiration. —- Les éditions Noir d’Absinthe publient dans les littératures de l’imaginaire : Fantasy, Fantastique, Science-Fiction et Horreur.

Nous brouillons cependant les genres avec délectation et, avec nous, les frontières deviennent muables et poreuses. Nous sommes des enfants de la nuit et préférons les livres en nuances, affichant avec orgueil leurs doutes et leurs ambiguïtés.

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 25 janvier 2025

 

 

Les ailes d’Alexanne

Tome 1 : 4h44
D’ANNE ROBILLARD

*C’est alors qu’un énorme camion transportant une cargaison de billots de bois fonça droit sur elle… Paralysée, Alexanne assista à la scène cauchemardesque, les yeux écarquillés. À son grand étonnement, en grinçant sur la chaussée, le mastodonte lui traversa le corps, comme si elle avait été un hologramme. *

Extrait : LES AILES D’ALEXANNE, tome 1, 4H44 d’Anne Robillard. Michel Lafon éditeur 2011, format broché, 365 pages. Version Numérique : Guy Saint-Jean éditeur, 275 pages.

Après la mort de ses parents, Alexanne Kalinovsky est confiée à sa tante Tatiana. La vieille dame vit seule dans un immense manoir aux multiples chambres parfumées à l’encens, garnies d’anges et de chandelles. Découvrant l’histoire de ses origines russes et ses propres dons particuliers, Alexanne apprendra toute la vérité sur l’héritage étrange dont son père l’avait tenue éloignée. Pour ceux et celles qui ont apprécié la fabuleuse histoire des Chevaliers d’Emeraude, l’écrivaine crée un univers tout nouveau avec la série Les ailes d’Alexanne. Cette saga explore les phénomènes paranormaux, la guérison spirituelle et les anges. 

Un héritage magique

C’est avec *4h44* que débute le cycle de fantasy LES AILES D’ALEXANNE qui suit des êtres magiques et qui a comme principale héroïne Alexanne Kalinovsky, une jeune fille de 16 ans, sympathique tête dure, qui, après la mort de ses parents est prise en charge par sa tante Tatiana dans les Laurentides.

Graduellement, Alexanne découvre qu’elle possède des dons, certains pouvoirs comme celui de la *double-vue*. Elle accumule les surprises quand elle apprend qu’elle est une fée, comme sa tante, qu’elle a des pouvoirs de guérison et qu’elle peut communiquer avec non seulement les êtres magiques qui peuplent la forêt, mais aussi avec les anges.

Dans ce premier tome de la saga, Alexanne est en apprentissage. Elle apprend de sa tante tout ce qu’elle doit savoir. Mais des événements viendront compromettre leur petit train de vie avec l’arrivée d’Alexei Kalinovsky, l’oncle d’Alexanne qui a toutes les caractéristiques d’un loup. Elle aura aussi le coup de foudre pour un beau jeune homme du village qui s’appelle Mathieu.

J’ai toujours apprécié l’écriture d’Anne Robillard. Elle est fluide, facile à suivre, et souvent touchante. J’ai connu Anne Robillard avec LES CHEVALIERS D’ÉMERAUDE. Cette fois, elle nous entraîne dans quelque chose de différent.

Je pense que l’autrice a tout mis en place pour une série prometteuse. C’est un récit rafraîchissant, plein de candeur, un soupçon de naïveté, de la magie. Le récit ne développe pas tant les fées qui relèvent de la magie que les systèmes de croyances qui relèvent du paranormal : réincarnation, au-delà, lumières mystérieuses, magnétisme, karma, etc.

Anne Robillard démarre sa saga avec de la retenue. Rien de spectaculaire, de tiré par les cheveux. Au contraire, reposant sur des croyances très répandues, l‘histoire est empreinte d’un certain degré de plausibilité. Du fantastique, de la foi et la naissance d’une histoire d’amour. Ça devrait plaire au lectorat adolescent.

Les personnages sont sympathiques et attachants même si certains échappent un peu à ma compréhension faute de précisions. C’est le cas de Mathieu. Le livre manque de détails sur l’origine et le fonctionnement des pouvoirs et établie une différence timide entre la spiritualité et la magie. C’est sa principale faiblesse.

Sinon, l’histoire est très sympathique, développée tout en douceur et sa mission, réussie, soit tout mettre en place pour la suite de la saga avec une bonne injection de *revenez-y*. C’est doux, original, agréablement descriptif et l’heure à laquelle répondent les anges est vraiment une belle trouvaille.

Je recommande la série avec chaleur. C’est tout un univers dans lequel nous plonge madame Robillard. Un heureux mélange de paranormal, de fantasy et d’actuel. Son objectif : permettre à Alexanne de déployer ses ailes.


L’autrice Anne Robillard
une spécialiste des sagas

Bonne lecture
Claude Lambert

le samedi 14 décembre 2024

LONGWOR, L’ARCHIPEL-MONDE, de Denis Duclos

*«Tlacacalilizli ! Les flèches, les flèches vivantes
qui tuent !… Ah, malheur, il est mort ! » hurlait
maintenant la sorcière, des sanglots dans la
gorge. Elle secouait en tous sens sa chevelure
épineuse.*

(Extrait : LONGWOR, L’ARCHIPEL-MONDE,
Le Cycle de l’Ancien Futur, livre 1, Denis Duclos, édition
de papier, J’ai lu éditeur, édition numérique mai 2001,
Rivages/Fantasy éditeur 1999, 345 pages)

Longwor : un minuscule archipel au nord-est de la Guyane, que les courants marins et les anomalies magnétiques ont caché aux yeux du monde. Augustin Coriac, disparu dans ces parages voici un siècle, y aurait-il surpris des secrets encore plus étranges que ceux qui l’ont guidé jusque-là ? Sur la Majeure, la plus grande île de l’archipel, Augustin découvre chemins forestiers, passages souterrains et marais pestilentiels. Mais il est vite confronté à la violence des jeux de pouvoir qui agitent ce micro monde. Il échappera à mille dangers tout en découvrant le pouvoir secret du « Grand Dragon » qui régit la destinée de l’archipel.

Un surprenant microcosme
*« Buvons, mes amis, au Grand Équilibre, qui, comme par miracle,
interdit aux puissances de ce monde de nous faire sombrer dans
l’apocalypse ! Buvons à la vie qui permet à ce pauvre être de
résister à tous les traitements inhumains qu’on lui a fait subir !»
On trinqua à l’adresse du thrombe endormi. *
(Extrait)

LONGWOR, L’ARCHIPEL-MONDE est le premier opus d’une série appelée LE CYCLE DE L’ANCIEN FUTUR. C’est un grand récit aventurier qui a attiré mon attention pour plusieurs raisons. Il s’agit de la démarche d’un aventurier. Ça n’a rien d’extraordinaire comme récit, cependant, l’histoire a certains attributs très intéressants. Voyons d’abord le synopsis.

À la fin du XIXe siècle, un aventurier appelé Augustin Coriac trouve le moyen d’atteindre et d’explorer un endroit légendaire quelque part au nord-est de la Guyane, mais pourtant caché aux yeux du monde par des courants marins capricieux et des anomalies magnétiques.

Dès son arrivée, il rencontre Phial d’Atoy de Parinofle qui deviendra guide officiel de cette odyssée extraordinaire dans cet archipel à la beauté aussi luxuriante qu’hostile. L’objectif de Coriac est d’atteindre Clotone, la capitale de l’Archipel mais il devra affronter de nombreux dangers, les subtils jeux de pouvoirs des principaux acteurs étant les moindres.

Le premier élément qui m’a sauté aux yeux est le soin particulier que Denis Duclos a mis dans la création de Longwor. Il a donné à l’archipel une histoire, des légendes, des mœurs, une géographie, un système politique, une mythologie, toutes sortes de créatures, espèces et sous-espèces et j’en passe mais non sans mentionner le plus important : LE GRAND ÉQUILIBRE, une expression rituelle qui se réfère à des croyances partagées dans tout Longwor.

C’est la caractéristique majeure de l’Archipel qui rend capital le souhait des insulaires de ne jamais entrer en contact avec le Nouveau-Monde. *On m’a parlé d’un jeu entre les îles, d’un lien compliqué entre la politique et les courants marin…* (Extrait)

toutes ces caractéristiques attribuées à Longwor sont tellement vastes et, je dois le dire, inutilement compliquées, que l’auteur a consacré 20% de son livre (un cinquième…je trouve ça énorme) à une petite encyclopédie des Îles de Longwor, c’est-à-dire un dictionnaire d’êtres de toutes sortes peuplant l’imaginaire de l’archipel : hommes, dieux, fées, chevaux, navires, thrombes et même des morts vivants. Ajoutons à cela trois dictionnaires thématiques spécifiques à Longwor.

Autre élément qui m’a frappé dans ce livre est la beauté de l’écriture. L’auteur y décrit un microcosme qui n’est pas sans rappeler les envolées descriptives de Jules Verne : *Vous ne le connaissez pas dit fièrement Propio. « Elle court comme une brenèle, grimpe comme une chevirelle et nage comme un phomar. Éventuellement, elle mord comme un petit traquart… » (Extrait)

Beaucoup de mots sont des déformations ou des extensions de mots courants comme *gouvernoral* au lieu de gouvernemental ou *BLIN* au lieu de lin. Évidemment, donner autant d’attributs à un peuple caché comme l’histoire et la mythologie nécessitait qu’on lui attribue également un langage.

Voilà. Je vous ai donné les principales raisons qui me poussent à vous recommander ce livre…des raisons qui constituent un côté dépaysant avec beaucoup de trouvailles. Sur le plan de l’histoire, c’est plus ordinaire…un aventurier qui découvre et explore un monde nouveau, étrange et pouvant être dangereux. Ordinaire, et courant en littérature. Mais il y a beaucoup d’autres choses que l’histoire dans Longwor et ça fait de cette lecture une belle diversion.

Suggestion de lecture : SAUVAGE, de Jamey Bradbury

Denis Duclos est sociologue, docteur d’État, directeur de recherche au CNRS à Paris, écrivain et chercheur associé à un groupe de recherche de l’Institut Télécom. Denis Duclos est intervenu régulièrement dans le Monde diplomatique depuis 1993. Il a écrit des récits mythiques et d’Heroic fantasy inspirés par sa réflexion sur le concept de pluralité. Le « cycle de Longwor » est inspiré du cycle homérique. Il décrit des aventures épiques dans un archipel imaginaire, où la liberté des personnages se confronte à la « machine » des fonctions identitaires de chaque île.

LA SUITE

Bonne lecture
Claude Lambert

le samedi 25 novembre 2023

EXOMONDE, livre 1, de EMMA CORNELLIS

Perle, le piège du temps

*dix-sept ans…toujours aucun signal de la terre. Ils sont les premiers. La toute première mission spatiale habitée, envoyée hors du système solaire ! Les premiers dans toute l’histoire de l’humanité, à avoir posé les pieds sur un monde nouveau ! Se
pourrait-il vraiment qu’on les ait abandonnés ? *

(Extrait : EXOMONDE-LIVRE 1, PERLE, LE PIÈGE DU TEMPS Emma Cornellis, Éditions Hélène Jacob, 2018, 338p.)

Nous sommes en 2323. Lola est à un mois de son 17e anniversaire. Elle est l’unique enfant à avoir vu le jour sur Perle, exoplanète identique à la Terre. Sa mère était membre du tout premier vaisseau habité à s’aventurer hors du système solaire afin d’explorer et étudier ce nouveau monde. Mais à l’approche de leur destination, les astronautes ont été confrontés à une mystérieuse planète dont l’orbite a frôlé celle de Perle. Leur « aplanétage » d’urgence a coûté la vie à la mère de Lola.

Élevée par les survivants, la jeune fille est quand même heureuse et épanouie mais les adultes sont inquiets car la catastrophe à l’origine du naufrage est sur le point de se reproduire. La Terre, qui aurait dû répondre depuis longtemps à leurs messages de détresse, semble les avoir oubliés !

Fait plus troublant encore, Lola recommence à parler avec l’ami imaginaire qu’elle s’est inventé durant son enfance. Mais cette fois, elle prétend qu’il est bien réel et est déterminée à le trouver !

UN ENFER PARADISIAQUE
*Le jugement du Chaos éternel nous a été
enseigné par nos ancêtres créateurs : C’est
le dernier recours pour savoir si un être
appartient à l’Obscur ou au limpide ; ce
n’est pas un combat… (Extrait)

Dans l’ensemble, c’est un assez bon roman mais je suis mitigé. La première partie m’a passionné, la deuxième partie m’a énervé. C’est une histoire d’amour singulière dans laquelle s’entremêle la science-fiction, le fantastique, le suspense et un soupçon de mysticisme.

Voyons la première partie. Le récit développe un sujet qui intéresse de plus en plus la Société : la découverte d’une exoplanète qui permettrait à nos futures générations de s’installer dans un monde neuf et repartir à zéro.

L’équipage de l’explorer 1 arrive sur PERLE à la suite d’un accident provoqué en partie par le passage orbital d’une petite planète qui n’orbite pas sur le même plan que les autres planètes gravitant autour de PERLE. Lorsque cette planète passe très proche de PERLE, une fois à tous les 17 ans, un enchaînement de catastrophes frappe la planète.

Lors de cet accident, contrevenant à toutes les règles, une des membres de l’équipage est enceinte. Suivra la naissance de Lola, première humaine extra-terrestre. Le récit débute 17 ans après la naissance de Lola et se concentre sur la jeune fille.

Lola entend une voix, celle de ZVEN. Elle est certaine que ce n’est pas son imagination et décide de partir à la recherche du vrai ZVEN incarné. Ce qui amène Lola à fuguer, à peu près au milieu du récit.

Ce sera un virage très sec qui laissera complètement de côté les *Perléens* et qui concentrera l’histoire sur Lola et sur ZVEN qu’elle finira par trouver C’est un personnage énigmatique, issu lui aussi du dernier chaos, comme par hasard, 17 ans, beau comme le jour, fort comme un ours et doté de pouvoirs surnaturels…un moyen coup de dés.

Vous vous doutez sans doute que l’amour apparait et que les hormones se réveillent. De plus, ZVEN aura à lutter contre une croyance absurde qui exige le sacrifice d’un élu pour calmer ZRA, C’est ainsi qu’il appelle la petite planète, lorsqu’elle sera au plus près de PERLE. Une croyance ridicule qui s’explique facilement sur le plan scientifique.

C’est la beauté de l’écriture qui m’a le plus frappé. Malheureusement, j’ai trouvé beaucoup d’irritants. Dans la première partie, l’auteure en dit très peu sur PERLE, son environnement. J’aurais apprécié un descriptif plus riche. Je déplore aussi que l’auteure se soit complètement désintéressée de l’équipage dans la deuxième partie du récit.

L’aspect scientifique du récit est assez fluide et clair, mais j’ai trouvé l’aspect religieux compliqué pour rien et indigeste. Je me suis perdu dans les longues explications sur la nature religieuse du récit. J’aurais souhaité aussi en savoir plus sur les personnages. Ils ne sont pas vraiment creusés à part les deux héros.

Enfin, la finale est très abrupte. Elle annonce évidemment une suite sauf que la coupure est sèche. J’aurais souhaité que l’auteure donne un peu plus d’indépendance à son récit. Ça n’aurait pas empêché le lecteur d’avoir le goût de continuer.

Donc dans l’ensemble, le récit accuse un faible pouvoir descriptif, les personnages sont peu définis, ajoutons à cela un aspect mystique complexe à se perdre. Quelques points forts, car il y en a : L’écriture est belle et fluide. Sauf quand il est question de croyances et de folklore, il n’y a pas de longueurs.

Les sentiments d’adolescents de ZVEN et Lola ainsi que le besoin d’amour et de reconnaissance qui caractérisent leur âge sont traités avec subtilité et une remarquable délicatesse. Comme ça tient la moitié du récit, c’est donc un aspect intéressant. Ça donne le goût de voir la suite.

Suggestion de lecture : OMS EN SÉRIE , de Stefan Wul

Emma Cornellis est née à Lyon. Diplômée d’une maîtrise de langues étrangères appliquées, elle s’installe aux Pays-Bas pour l’amour d’un étudiant hollandais rencontré à Barcelone lors d’un programme ERASMUS. Elle se consacre désormais à l’écriture, ses trois enfants et la vie associative et culturelle de son village.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche 21 février 2021

RUMEURS et légendes urbaines, d’ALBERT JACK

Le livre dont je vous parle aujourd’hui n’est pas un chef d’oeuvre, et je ne le qualifierais même pas d’ouvrage. Il s’agit de RUMEURS ET LÉGENDES URBAINES de Albert Jack, un petit recueil de légendes urbaines pour lesquelles l’auteur donne tantôt le maigre résultat de ses recherches, tantôt son commentaire personnel.

Je vous partage cette lecture car je l’ai tout de même trouvé divertissante. Les légendes urbaines sont un peu comme des blagues: des histoires courtes qui retiennent l’attention et dont la chute est inattendue (ou presque). Plusieurs types de légendes sont abordés: des histoires d’épouvantes aux  anecdotes embarrassantes en passant par les histoires obscures de personnalités célèbres.

Comme je disais, il ne s’agit que d’un recueil. Il y a très peu de mythes démystifiés ou dont l’origine est détaillée. Et soyons franc, une recherche google suffit à trouver une source encore plus riche de légendes urbaines. Je pense à un vieux site qui date du début du siècle et qui est encore en ligne: http://pages.infinit.net/ginov/legende.htm (allez y jeter un coup d’oeil, c’est difficile de décrocher!)

Ce que j’aimerais maintenant, c’est un livre qui explique, décortique, définit, détaille le phénomène des légendes urbaines, en donnant des exemples. Bref j’aimerais un véritable ouvrage sur ce sujet qui m’intéresse beaucoup.

Pour finir, je peux vous recommander l’achat de RUMEURS ET LÉGENDES URBAINES, car même si ça ne sera pas le joyau de votre bibliothèque, il pourrait bien avoir une place de choix dans votre salle de bain!

Suggestion de lecture : PEURS SUR LA VILLE, recueil de nouvelles

Phenixgoglu
Décembre 2012

(En Complément…)