2010 : L’ODYSSÉE 2, d’Arthur C, Clarke

*Quatre hommes étaient morts et un cinquième
avait disparu…là-bas…parmi les lunes de Jupiter. *
(Extrait : 2010. L’ODYSSÉE DEUX, Arthur C. Clarke.
Albin Michel éditeur 1983. Version audio : Audible studios
2019. Durée d’écoute : 8 heures 55 minutes. Narrateur :
Mathieu Dahan.)

Rappelez-vous 2001 : l’odyssée de l’espace. Pourquoi Hal, l’ordinateur plein de science et de sagesse, a-t-il assassiné l’équipage du Discovery 2010 . Dans L’ODYSSÉE DEUX, nous suivons des hommes qui vont se lancer dans l’espace, bien décidés à rapporter à la Terre les réponses attendues. L’équipage composé de Russes et d’Américains s’embarquera à bord du vaisseau Alexeï Leonov. Quand la navette s’arrache du terrain de Cap Canaveral, commence une mission qui peut décider du sort de l’humanité…

*Mon Dieu ! C’est plein d’étoiles*
(Extrait légendaire de ODYSSÉE DE L’ESPACE 2001 et 2010)

J’ai trouvé ce deuxième opus de L’ODYSSÉE DE L’ESPACE très intéressant. Malheureusement, je n’arrivais pas à m’enlever le film de la tête. Aussi je vous dirai dès le départ que les scénaristes ont pondu une adaptation très libre du livre en film. Les deux sont excellents, mais je crois que le livre est supérieur.

Dès le départ, l’auditeur/auditrice est embarquée dans une énigme : l’orbite de Discovery se modifie…dix ans après… Conscients que des évènements extraordinaires se déroulent à proximité de Jupiter et ne comprenant toujours pas pourquoi le superordinateur HALL9000 s’est dérèglé, les russes et les américains conviennent de s’unir pour aller voir et ils ne seront pas au bout de leurs surprises et  Arthur C Clarke sait ménager les surprises avec un extraordinaire savoir-faire.

Le texte est moins tendu que dans le livre premier et sensiblement plus descriptif. Il frôle même la lourdeur mais sans jamais l’atteindre. Je pense en particulier au contenu scientifique qui a été particulièrement bien vulgarisé. Pour moi en tout cas, c’était limpide. Même la description physique de la géante Jupiter avait pour moi quelque chose de bucolique, apaisant. La plume est détaillée mais pas jusqu’à l’ennui à quelques exceptions près.

La principale faiblesse du récit repose sur HALL9000 et David Bowman car l’auteur ne leur a attribué rien de neuf comme rôle et leur discours est non seulement remâché mais il est aussi surexploité. Mis à part le froid Shandra, papa de Hall, j’ai été enveloppé par des personnages chaleureux et attachant, le docteur Floyd en particulier et le russe Max, amical, rassurant, sans peur et sans reproche et sur lequel tout coule ce qui n’est pas sans faire sourire.

Et c’est Max justement qui m’amène à vous parler du narrateur. Mathieu Dahan n’a pas lu…il a raconté l’histoire avec un talent qui force l’admiration et une exceptionnelle capacité de rendre l’accent russe crédible, mélodique mais sans excès et c’est un beau défit car il est en général très facile de caricaturer l’accent russe. Donc, excellent travail de narration par un professionnel qui a su filtrer suffisamment d’émotion pour faire oublier le film.

Tout le livre est crédible autant sur le plan littéraire que sur le plan scientifique. En bref : la lecture est captivante. La plume est fluide, la voix du narrateur est très agréable. Il y a un petit peu de redondance par rapport au livre premier. J’ai été déçu par HALL9000 mais séduit par l’imagination débordante de l’auteur et son aspect visionnaire. C’était pour moi un très bon moment d’écoute.

Suggestion de lecture : LE DÉCHRONOLOGUE, de Stéphane Beauverger

Arthur Charles Clarke est un auteur et un inventeur britannique. Il a commencé assez tôt à vendre des histoires de science-fiction. Il ne se consacre pleinement à l’écriture qu’à partir de 1951. C’est avec 2001, l’odyssée de l’espace que vient la célébrité pour Sir Arthur C. Clarke. Ce roman est basé sur la nouvelle La Sentinelle, qu’il a réécrit à l’époque où Stanley Kubrick en tirait une adaptation cinématographique. Son oeuvre comporte de nombreux autres titres, notamment des suites à 2001 et des essais. L’écrivain s’est retiré au Sri Lanka, où il est mort le 19 mars 2008. Une académie y porte son nom.

2010 :L’ODYSSÉE DEUX

Au cinéma

Le film a été réalisé en 1981 par Peter Hyams. Une production américaine qui réunit à l’écran entre autres Roy Scheider, John Lightgow et Helen Mirren. Neuf ans se sont écoulés depuis l’incident du vaisseau Discovery, toujours en orbite autour de Jupiter. Pour le professeur Floyd, créateur du super robot HAL 9000, il est temps d’éclaircir ce mystère et ramener Discovery sur Terre. A bord du vaisseau Leonov, américains et soviétiques vont devoir s’unir pour lutter contre la folie de HAL… (Allo Ciné)

Bonne écoute

Claude Lambert

CRASH, le livre de J.G. Ballard

*Voyeurisme, dégoût de soi, puérilité de nos rêves et de nos aspirations – ces maladies de la psyché sont toutes contenues dans le cadavre le plus considérable de l’époque :celui de la vie affective.* 
(Extrait : CRASH ! de J.G. Ballard,  Denoël 2006 en format numérique 220 pages)

Après avoir causé la mort d’un homme lors d’un accident de voiture, James Ballard, le narrateur, développe une véritable obsession pour la tôle froissée. Enrôlé par Vaugham, un ex-chercheur qui aime reconstituer des accidents célèbres et va même jusqu’à en provoquer pour assouvir ses pulsions morbides, Ballard se verra progressivement initié à une nouvelle forme de sexualité : le mariage de la violence, du désir et de la technologie.  Crash est le premier volet de la «Trilogie de béton de J. G. Ballard.

 

SEXE DE MÉTAL
*Les brosses cylindriques ont tambouriné sur le capot,
poussant vers le pare-brise un tourbillon baveux…sur
le tempo des brosses frappant le toit, Vaughan a balancé
ses reins, soulevant presque ses fesses de la banquette.
Avec des gestes maladroits, Catherine a ouvert sa vulve
au sexe de Vaughan. Tous deux ondulaient au rythme
grondant des brosses…*
(Extrait)

Crash est un récit démesuré qui lie la mécanique et l’esthétique automobile à la pornographie. Qui aurait pu dire qu’un jour, un auteur baserait l’originalité de son livre sur le coït automobile. CRASH, c’est 220 pages d’excès et de déviance. Du cul et des coïts à toutes les pages sans oublier une obsession pour le sperme avec lequel sont enduits les garnitures et accessoires de bord.

Ajoutons à cela les frissons que l’auteur attribue à la tôle froissée…frissons d’excitation il va sans dire : *Vaughan a déballé pour moi toutes ses obsessions concernant le mystérieux érotisme des blessures : la logique perverse des tableaux de bord baignés de sang, des ceintures de sécurité maculées d’excréments, des pare-soleil doublés de tissu cérébral. Chaque voiture accidentée déclenchait chez Vaughan un frisson d’excitation.* (Extrait)

On connait bien l’addiction que beaucoup de personnes manifestent pour les voitures et la mécanique. Les hommes en particulier. Cette addiction est portée par l’auteur au rang de fétichisme sexuel : *Son corps ferme, son aura de sexualité crispée s’unissaient de façon troublante à la carcasse défoncée et salie de l’auto.* (Extrait)

Ici, James Ballard qui est le narrateur est embauché par Vaughan qui s’amuse de façon addictive à reconstituer des accidents célèbres ou en provoquer, essentiellement pour assouvir ses pulsions morbides. Ballard est ainsi initié au mariage du sexe et de l’automobile. C’est le résumé de l’histoire…histoire qui semble bien secondaire. Il est évident que c’est le sujet qui compte…du sexe et encore du sexe par voitures embrochées interposées.

Hétérosexuel, homosexuel…*autosexuel* pas de différences…seul le désir satisfait compte : *…des fragments de calandres et de consoles de commande se mêler à nos corps, celui de Vaughan et le mien. Tandis que je défaisais sa ceinture et baissais son jean. En le sodomisant, je célébrerais les formes les plus harmonieuses de pare-chocs arrière, l’union de ma verge à tous les possibles d’une technologie…* (Extrait)

C’est étrange. Dans sa préface l’auteur dit que CRASH est avant tout une *merveilleuse histoire sentimentale* mais il ajoute plus loin que l’objet affectif importe peu. Il déclarera aussi, dans un entretien accordé au magazine LIRE en 2001 : <Je vois l’accident de voiture comme un sacrement et mon roman CRASH ! Comme un livre de prière.> Le sexe automobile est ici érigé en institution surtout s’il se traduit par des lambeaux de tôle enduits de sperme…Je suis désolé. Pour aborder autant de crudité, je devais être un peu cru moi-même.

Bien que j’admette l’impressionnante originalité de l’œuvre ainsi que la justesse et la brutalité de la plume, j’ai personnellement trouvé le récit névrotique, subversif, redondant, long et répétitif…bref, ennuyant. Est-ce que c’est parce que je suis coincé ou que je refuse obstinément d’assumer mes fantasmes. Je ne crois pas.

Je pense surtout que l’auteur s’est fait plaisir en m’envoyant gentiment promener grâce à une habile manifestation de la plume. C’est cette plume qui marie grâce et violence qui m’a évité finalement de classer cette œuvre au rang de littérature ordurière, en particulier, la conclusion de la préface dans l’édition française.

Ballard y précise qu’en dernière analyse, la fonction de Crash est prémonitoire…*Une mise en garde contre ce monde brutal aux lueurs criardes qui nous sollicite de façon toujours plus pressante en marge du paysage technologique. * (Extrait de la préface)

Cet ouvrage a suffisamment de points forts pour ne pas le jeter. Mais si vous ne gardez pas l’esprit ouvert, il vous sera impossible de dépasser le premier chapitre. Personnellement ça ne m’a pas plus. Comme je l’ai déjà exprimé sur l’œuvre du Marquis de Sade, je n’ai aucune attirance pour ce genre de littérature neurasthénique.

Suggestion de lecture : LE SINGE NU, de Desmond Morris

James Graham Ballard (15 novembre 1930 – 19 avril 2009 ) était un romancier et écrivain britannique de premier plan qui était un membre éminent de la nouvelle vague de science-fiction. Parmi ses livres les plus célèbres, citons le controversé Crash , High-Rise et le roman autobiographique Empire of the Sun , qui ont tous été adaptés au cinéma.

Au cinéma

Image extraite  de l’adaptation cinématographie de 1996.

Le film a été réalisé par David Cornenberg

Production : Britannique, canadienne.

Distribution :James Spader
Holly Hunter
Rosanna Arquette
Elias Koteas

Musique : Howard Shore

Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 25 mars 2023

American Gods, le livre de NEIL GAIMAN

*Enfin, il va sans dire que tous les personnages
morts ou vivants, ou les deux, de cette histoire
sont imaginaires ou utilisés dans un contexte
imaginaire. Seuls les Dieux sont réels
.*
(Extrait de l’avertissement au début du récit, American
Gods, Neil Gaiman, Au Diable Vauvert éditeur, 2002
papier, 700 pages. Version audio : Audiolib éditeur,
2018, durée d’écoute : 19 heures 11 minutes, narration :
Valentin Merlet.)

À peine sorti de prison, Ombre apprend que sa femme et son meilleur ami viennent de mourir dans un accident de voiture et qu’ils étaient amants. Désemparé, il accepte de travailler pour l’énigmatique Voyageur qui se prétend Roi de l’Amérique. Entraîné dans une aventure étrange, Ombre va découvrir que son rôle dans les desseins de Voyageur est bien plus dangereux qu’il aurait pu l’imaginer. Se prépare une guerre sans merci entre les anciens dieux saxons des premiers migrants, et les nouveaux dieux barbares de la technologie qui prospèrent aujourd’hui en Amérique…

AMÉRIQUE EN DÉRIVE
*si je gagne, je te casse la tête avec mon marteau.
D’abord, tu t’agenouilles, ensuite, je te cogne et
tu ne te relèves pas…Ombre…acquit la certitude
qu’il ne plaisantait pas. * 
(extrait)

American Gods est un récit fantastique qui emprunte un peu au conte initiatique avec des réflexions parfois très profondes et d’autres fois de la philosophie bon marché : *Il n’est nullement trop tard pour passer du côté des vainqueurs, mais bien sûr vous êtes aussi libre de rester exactement où vous êtes. Voilà ce que ça signifie d’être américain. Voilà le miracle de l’Amérique…* (Extrait)

Facile à dire. Voici l’histoire d’un homme appelé Ombre qui deviendra plus tard, Mike. Personne avant de redevenir Ombre. À sa sortie de prison, Ombre se fera embaucher par un mystérieux personnage qui se fait appeler Voyageur. Le contrat consiste à protéger Voyageur et à bousculer un peu si nécessaire.

Ombre sera entraîné dans un  long périple à travers le territoire américain et découvrira que Voyageur est en fait une réincarnation du dieu Odin, le principal dieu de la mythologie nordique qui tente de réunir d’autres anciens dieux et personnages de légende afin de livrer une lutte sans merci aux dieux de la modernité : l’argent, la luxure, internet, les médias. Ici, une foule de manies humaines porteront le nom de *dieu*.

Au milieu de la tourmente, Ombre est-il vraiment libre : *La liberté est une garce à baiser sur un matelas de cadavres…* Toujours est-il qu’il entreprend une quête de son identité, un voyage introspectif dans lequel la mort et la vie s’imbriquent et apparaissent des personnages surfaits ou accomplis comme par exemple sa femme, Laura, morte quelques jours avant la sortie de prison d’Ombre.

C’est un roman intéressant signé par un libre penseur qui impose d’abord à l’auditeur/auditrice, une imposante galerie de personnages dont beaucoup sont surréalistes…parce qu’ils sont ou ils se croient au-dessus de la condition humaine, ils sont des dieux mais on ne peut chasser l’homme de l’homme.

L’auditeur et l’auditrice devront être très attentifs car le récit devient parfois confus. Ce détail est sensiblement occulté par la qualité des personnages dont Ombre lui-même, pour lequel j’ai éprouvé de l’empathie à cause de son caractère anti-héros un peu confus, dépassé par sa condition.

Sa fragilité, sa vulnérabilité tout autant que son courage le rendent attachant. Quand on le perd de vue, parce que ça arrive souvent, l’histoire devient plus morne et accuse du remplissage.

L’histoire comporte en effet beaucoup de longueurs et n’est pas vraiment aboutie. On dirait une suite de petites histoires sans vraiment de finales, mais avec une petite lumière qui s’allume à la fin.

Je m’attendais à mieux quant au développement d’un thème déjà élimé sur le plan littéraire, l’omniprésence de dieux qui se bousculent dans un panthéon définitivement trop petit. Le texte a aussi des forces. Son cachet fantastique est intéressant, spécialement les déplacements d’Ombre au royaume des morts.

La grande force d’AMERICAN GODS ici est la performance du narrateur Valentin Merlet qui est la voix d’Ombre dans la série télé produite en 2017. La narration de Merlet est parfaite, s’activant à capter l’attention de l’auditeur et de l’auditrice avec des registres vocaux spécialement étudiés pour chaque personnage important de l’histoire.

J’ai été particulièrement séduit par sa capacité à reproduire l’accent slave. Sa voix incarne TCHERNOBOB, un petit dieu qui vit dans l’ombre de Voyageur l’arnaqueur, tordu et retors, avec un talent qui force l’attention.

Pour ce qui est de l’histoire, c’est celle des dieux qui s’opposent…ça serait du déjà vu si les anciens dieux n’étaient pas opposés aux dieux de la modernité…ceux des biens matériels, de l’internet et de la technologie.

Ça peut pousser à un certain questionnement qui aurait des échos jusque dans la théologie : est-ce vrai que les dieux qu’on a tendance à oublier sont des dieux mourants ? Laissez-vous tenter. L’écoute en vaut la peine.

Suggestion de lecture I V, de Raphaël Grangier

Neil Gaiman est un auteur anglais de courts métrages de fiction, de romans, de bandes dessinées, de romans graphiques, de théâtre audio et de films. Il est surtout connu pour la série de bandes dessinées The Sandman et les romans Stardust, American Gods, Coraline et The Graveyard Book.

Lorsqu’il était enfant et adolescent, Gaiman a lu les œuvres de CS Lewis, JRR Tolkien, Lewis Carroll, Mary Shelley, Rudyard Kipling, Edgar Allan Poe et Alan Moore.
Gaiman a également écrit des épisodes de la série de science-fiction Doctor Who de la BBC, dans le cadre de Matt Smith, en tant que Docteur.

Valentin Merlet est un acteur français. Actif dans le doublage, il est notamment la voix française régulière d’Adam Driver et une voix récurrente de Jamie Dornan et Alexander Skarsgård. Le livre audio est une corde supplémentaire à son arc.

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 6 mars 2022


 

 

L’ODYSSÉE DU TEMPS, livre 1 ARTHUR C. CLARKE

L’OEIL DU TEMPS

*Josh fut le premier à entendre le crépitement. Il
se tourna vers l’est pour voir les nuages de
poussière soulevée dans les airs. Ça recommence.
J’ai déjà entendu ça. Rudy, accaparé par le
déferlement de violence en cours marmonna : Qu’
est-ce qu’il y a encore ? *
(Extrait : L’ODYSSÉE DU TEMPS, tome 1 L’ŒIL DU TEMPS,
Arthur C. Clarke, Stephen Baxter, édition originale, 2003,
édition de consultation : Bragelonne, 2010, 381 pages. Version
audio : Hardigan 2017, durée d’écoute : 11 heures 3 minutes,
narration : Arnauld Le Ridant.)

En un instant, une force inconnue a morcelé la Terre en une mosaïque d’époques, de la préhistoire à l’an 2037. Un gigantesque puzzle qui résume l’évolution de l’espèce humaine. Depuis, des sphères argentées planent sur toute la planète, invulnérables et silencieuses. Ces objets mystérieux, issus d’une technologie prodigieuse, sont-ils à l’origine de ces bouleversements ? La réponse se trouve peut-être dans l’antique cité de Babylone, dont proviennent des signaux radios… Une poignée de cosmonautes et de casques bleus sont jetés dans cette situation incroyable, les uns dans l’armée d’Alexandre le Grand, les autres aux côtés des hordes de Gengis Khan !

Tous convergent vers Babylone, déterminés à connaître son secret… et accaparer le pouvoir qu’elle recèle. Mais une puissance mystérieuse observe les deux armées, attendant l’issue de la bataille…

MORCELLEMENT TEMPOREL
*La lente rotation du vaisseau offrait maintenant à Kolia
une vue de l’immense disque de la terre. Ils survolaient
l’Inde en train de s’enfoncer dans le crépuscule. Au nord
du sous-continent, l’ombre des chaînes de montagnes
s’allongeait mais il paraissait y avoir des changements
à la surface de la terre. Des tavelures, comme le jeu des
reflets du soleil sur le front d’un lac aux eaux agitées.
(Extrait)

Au départ, tout m’a attiré dans ce livre : la page couverture, le synopsis, la réputation des auteurs et le titre qui évoque un de mes thèmes favoris dans l’univers de la science-fiction : LE TEMPS : voyage dans le temps, paradoxes temporels, compression de l’espace et du temps. Lire des histoires qui manipulent le temps est une passion pour moi car ces histoires posent des problèmes qui constituent pour le lecteur un véritable défi.

Voyons ce qui se passe dans L’OEIL DU TEMPS : Nous sommes en 2037, l’hélicoptère Little Bird des Nations unies s’écrase au Pakistan avec son équipage formé des trois officiers.

Les naufragés, qui sont tous sains et saufs, sont alors capturés par des soldats de l’empire britannique de l’an 1885 et ramenés dans la forteresse de Jamrud où ils feront la connaissance du célèbre écrivain britannique Rudyard Kipling. Toutefois, en 1885, Kipling est jeune et encore inconnu. Que s’est-il passé…un saut de 2037 è 1885.

Nos héros ont été victimes d’une déchirure du temps, une discontinuité temporelle qui a départagé le monde en portions spatio-temporelles et va le reconstruire,  forçant les rescapés à forger des alliances improbables avec des gens d’époques différentes.

C’est ainsi que Rudyard Kipling s’est retrouvé dans le décor et qu’on assiste au déplacement de deux méga-armées : celle de Gengis Khan (1155-1227) fondateur de l’Empire Mongol et l’armée d’Alexandre Le Grand (356 avant J.C.-323 avant J.C.) considéré comme un des plus grands généraux de l’histoire.

La discontinuité spatio-temporelle réunit deux personnages historiques de premier plan dont les armées convergent vers Babylone, source d’un signal et même d’un mystérieux pouvoir. Ces évènements sont observés de très près par des sphères étranges que l’auteur appelle *des oeils* et qui s’alignent tout le long du parcours de nos héros dans cette terre refaçonnée par un caprice du temps. Caprice ou machination?

C’est un roman plein de trouvailles, riche en histoire et en science bien sûr, je pense à la célèbre théorie de la relativité du non moins célèbre Albert Einstein et de la théorie des cordes qui expliquerait la réorganisation de l’espace conjuguée avec celle du temps. J’avais peur que les auteurs se perdent dans des envolées scientifiques interminables. Mais non.

Je dirais que le roman est parfaitement en équilibre. Il est magnifiquement documenté sur les plans de l’histoire, de la science et de la géographie. L’histoire a été bien imaginée et bien travaillée. On sent que les auteurs ont vraiment travaillé fort à chercher une vraisemblance quant aux effets d’un morcellement du temps et de l’espace.

La richesse des dialogues est aussi digne de mention. Nos héros philosophent sur le devenir de l’humanité, les mécanismes du temps et sur les paradoxes temporels : *Ces deux-là sont un seul et même homme, le moinillon et le vieux lama réunis par les failles temporelles et le garçon sait que quand il sera vieux, il se verra un jour tout jeune arrivé à la steppe…* (Extrait)

Dans ce livre, la matière à se creuser la tête ne manque pas et c’est un vrai régal. Par exemple, dans L’ŒIL DU TEMPS, si Kipling meurt jeune et inconnu, est-ce que ses écrits célèbres disparaîtront si on tient compte du fait qu’ils n’ont jamais été écrit ?  Je terminerai avec les personnages. Je les ai trouvés bien travaillés, soignés et d’une belle profondeur et ils sont attachants. On est bien quand ils sont là.

Bref, très bon livre. L’histoire est assortie d’une intrigue solide comprenant des sous-intrigues qui seront finalement résolues au fil de la saga comme les mystérieuses sphères. Le domaine mystérieux du temps y est abordé d’une façon crédible et originale. Excellent divertissement.

Suggestion de lecture : AU COEUR DU TEMPS, de Didier Liardet

Sir Arthur C. Clarke (1917-2008) est l’un des plus grands écrivains de science-fiction de l’histoire avec H.G. Wells et Isaac Asimov. Il a livré d’innombrables classiques et des chefs-d’œuvre tel que le célèbre 2001 : l’odyssée de l’espace.

À ce propos, Le 10 septembre 2007, alors qu’il ne peut plus se déplacer autrement qu’en fauteuil roulant à cause des séquelles de la poliomyélite, il envoie depuis le Sri Lanka un message de félicitations pour le survol par la sonde Cassini du satellite de Saturne JAPET. Cet évènement représente pour lui une référence à son roman 2001 : l’Odyssée de l’espace.

Son œuvre visionnaire et humaniste a influencé d’autres grands auteurs comme Stephen Baxter. Né en 1957, ce dernier est l’un des chefs de file de la SF contemporaine, avec plus de trente romans à succès, dont Voyage et Les Vaisseaux du temps.

Auteur très prolifique si on ajoute à ses trente romans plus de 150 nouvelles, Baxter écrit de la science-fiction critique, pointilleuse, basée sur des découvertes technologiques et scientifiques solidement attestées.

La conquête spatiale et les défis technologiques, politiques et humains qu’elle pose font parties de ses thèmes de prédilection (Titan, Voyage, Poussière de Lune). Il situe ses œuvres dans un futur proche, ou même revisite le passé pour recomposer l’histoire de la conquête spatiale, ce qui ne l’empêche pas du tout de cultiver un sens aigu de l’intrigue.

LA SUITE

Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 19 septembre 2021

 

I.R.L. le livre d’AGNÈS MAROT, Chloé raconte…

*Cette fois, ce n’est pas de la fiction. Personne ne vous
cachera la vérité qui dérange, n’enclenchera une jolie
musique quand vous vous mettrez à pleurer. Aucun
écran ne vous protégera de votre propre histoire.*
(Extrait : I.R.L., Agnès Marot, Gulf stream éditeur,
collection Electrogen3, science-fiction, 2016, édition
numérique, 444 pages)

Je m’appelle Chloé Blanche et j’ai grandi à Life City. Comme tous les habitants, j’ignorais que nous étions filmés en permanence, que nous étions un divertissement pour des milliers  et des milliers de foyers. J’ignorais que nous étions les personnages de PLAY YOUR LIFE, l’émission qui fait fureur hors de Life City, IRL. J’ignorais surtout à quel point nous étions manipulés. Puis j’ai rencontré Hilmi, le nouveau à la peau caramel…le garçon qui faisait battre mon cœur mais que ceux qui tirent les ficelles ne me destinaient pas. C’est ainsi, que j’ai découvert ce que nous étions, Life City : Les personnages d’un immense jeu vidéo

Et si on était des *SIMS*
*Il a conçu un programme pour empêcher un joueur de se
connecter à son personnage…Il suffit de lui construire un
support dans Life City pour l’attacher aux IA, un bracelet
par exemple ; on ne peut pas le matérialiser nous-mêmes,
toutes les entrées sont surveillées maintenant. Tu le passes
au poignet de ta mère, et personne ne pourra plus rien contre
elle.*

(Extrait:  I.R.L.)

 Non, la liberté, c’est permettre à l’autre de penser, de choisir et
même de se tromper si ça lui chante. Et dans ton monde, personne
n’est libre. Pas plus que dans le mien. »
(Extrait I.R.L.)

Pour bien apprécier voire savourer cette histoire, le lecteur doit d’abord en comprendre les principales définitions. PLAY YOUR LIFE : Un jeu virtuel très futuriste dans lequel les utilisateurs créent des avatars très semblables aux humains et les font évoluer dans un monde virtuel très proche de la réalité appelé LIFE CITY. Ce jeu évoque ce qui pourrait être son ancêtre : LES SIMS poussés à un très haut degré de perfection.

Les créateurs et utilisateurs et les téléspectateurs qui bénéficient de cette téléréalité font partie de l’IRL : In real life. *Life city n’est pas la ville que tu penses connaître, commence-t-il. C’est une société qui a été imaginée pour permettre aux gens de la vie réelle comme moi, de se divertir. Vous êtes une sorte de—jeu télévisé à échelle géante. * (Extrait)

Deuxième petit devoir du lecteur, c’est qu’il devra composer avec des réalités qui s’imbriquent, des sauts dans le temps, des narrations différentes parfois dans le même chapitre et elles ne s’annoncent pas. Les lecteurs et lectrices auront plaisir je crois à démêler tout ça et je dois dire qu’ils sont très bien outillés par l’auteure qui fournit une plume d’une extraordinaire efficacité et un fil conducteur qui aident les lecteurs à garder le cap.

L’originalité, la trouvaille dans cette histoire est qu’un des personnages, l’héroïne Chloé Blanche développe de façon totalement imprévue un impressionnant quotient émotionnel et finit par échapper à tout contrôle et ce n’est pas le seul problème de son créateur, Link Rinku qui devient jaloux d’un personnage qui aurait un petit sentiment pour Chloé : Hilmi. Link en vient à faire des bêtises et ça se complique du fait qu’il est le fils du PDG de PLAY YOUR LIFE, Arn Rinku, une espèce de monstre sans conscience.

Link se retrouve entre l’écorce et le bouleau. L’énorme entreprise d’Arn a maintenant un problème majeur : une intelligence artificielle qui évolue. Du jamais vu. Le pourquoi et le comment restent dans le domaine du mystère. Une chose est sûre, Chloé constitue un danger potentiel énorme pour l’IRL.

Embarquer dans cette histoire a été un peu long et difficile, mais une fois accroché au fil conducteur, je ne pouvais plus m’arrêter, J’ai senti l’influence de plusieurs des immortels de la littérature dont les célèbres dystopies 1984 de George Orwell et Farenheit 451 de Ray Bradbury.

J’ai surtout senti l’influence d’un chef d’œuvre du cinéma : LE SHOW TRUMAN de Peter Weir sorti en 1998 avec Jim Carrey et Ed Harris. Influence largement admise à l’intérieur même du récit d’Agnès Marot : *Il (Arn) s’est inspiré du concept de « the Truman show», tu sais, ce vieux film où tout le monde regarde la vie d’un homme qui évolue dans une ville remplie d’acteurs ? Avec les nouvelles technologies et le développement des univers virtuels, mon père a compris qu’il pouvait la réaliser pour de vrai et même aller beaucoup plus loin. * (Extrait)

Donc on a un univers d’IA autonomes avec une vie propre, dotée d’une intelligence émotionnelle modifiable selon les besoins de la production. Toutefois, un personnage semble vouloir sortir du décor.  L’auteure a réussi à m’imposer son rythme qui est assez rapide avec des intrigues qui diffèrent tout en se complétant. J’ai aimé cette façon de manipuler les technologies, de faire chevaucher la fiction et la réalité, cette façon de garder le lecteur dans le coup. Les personnages ont été travaillés avec beaucoup d’intelligence et de patience.

En terminant, je veux mentionner que ce livre n’est pas sans nous faire réfléchir sur les abus et dérives des Nouvelles technologies et sur la nécessité de les encadrer. Ça me rappelle aussi l’insipidité de la téléréalité et les bizarreries exprimées de son public de voyeurs. Il y a de quoi réfléchir sur la question comme je l’ai fait en lisant LE VIDE de Patrick Sénécal, et ACIDE SULFURIQUE d’Amelie Nothomb. Rien pour embellir la réputation de cette tache qu’on appelle la téléréalité. Des livres porteurs de réflexion. C’est gagnant. Lisez IRL. Je crois que vous ne serez pas déçu.

Suggestion de lecture : L’OEIL DE CAINE, de Patrick Bauwen

Sa tasse de thé bien chaude à la main, sa panthère de poche sur les genoux, Agnès Marot écrit des histoires dans lesquelles elle partage ses rêves, ses espoirs. Depuis L’AUTRE CÔTÉ DU MUR jusqu’à I.R.L., son cinquième roman, ses personnages empruntent les mille facettes des émotions et parcourent les sentiers de l’imaginaire pour mieux parler des hommes et du monde.

Entre deux mots et trois carrés de chocolat, elles passe de l’autre côté de la barrière pour travailler les romans des autres auteurs en tant qu’éditrice indépendante et tente de dompter sa muse incontrôlable. Elle écrit plus spécifiquement pour les ados et les jeunes adultes. Pour sa pages Facebook, cliquez ici.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 11 avril 2021

LA CONSPIRATION DE ROSWELL, BOYD MORRISON

*Le cataclysme de la Toungouska s’était produit
en l’espace de quelques secondes, un flash
aveuglant dans le ciel immédiatement suivi par
une détonation tonitruante, comme si un million
de canons avaient tonné à l’unisson.*
(Extrait : LA CONSPIRATION DE ROSWELL, Boyd
Morrison, pour cette édition : les éditions Bragelonne
2015, numérique et papier, 425 pages numériques.)

Une organisation terroriste est sur le point d’achever la fabrication de l’arme électromagnétique la plus puissante de tous les temps. Pour la faire fonctionner, elle doit s’emparer d’un mystérieux composant trouvé à Roswell, aux États-Unis, un peu après le crash, en plein désert d’un objet volant non identifié. Une vieille femme prétend posséder ce composant. En acceptant de rencontrer cette femme, Tyler Locke était loin de se douter qu’il serait précipité dans une des plus grandes affaires d’espionnage du siècle et qu’il ferait face à une des plus sérieuses menaces qu’ait connue l’humanité. 

AVANT-PROPOS :

L’affaire de Roswell concerne l’écrasement, près de Roswell au Nouveau-Mexique, en juillet 1947, de ce qui serait, selon plusieurs versions, un objet volant non identifié, un ovni. Pour les Ufologues, cet élément signifie que la terre a été visitée par une civilisation extra-terrestre avancée.

Pour les autorités militaires et les sceptiques, c’est un mythe moderne, issu de mécanismes sociaux-psychologiques. Le gouvernement américain dit qu’il s’agit d’un ballon-sonde ultra secret. Les partisans de la thèse extra-terrestre soutiennent que l’épave a été récupérée et dissimulée par les militaires. L’énigme n’a jamais vraiment été résolue. (Source : wikipédia) (voir aussi Roswell et la zone 51).

ROSWELL : Matière à mystère
*-Oh ! non. Cela provient sans l’ombre d’un doute
du crash de Roswell. –Comment en êtes-vous si
sûre? Parce que je l’ai ramassé là-bas.*

(Extrait : LA CONSPIRATION DE ROSWELL)

C’est d’abord le titre qui m’a attiré car, comme c’est le cas pour des millions de gens, Roswell est un lieu-évènement qui m’intrigue toujours. En attendant qu’on retrouve la réponse à nos questions dans les basses fosses de la zone 51, voyons ce que dit cette intrigue au rythme très élevé…

L’enjeu de LA CONSPIRATION DE ROSWELL est l’acquisition du Killswitch, une arme terrifiante dont la puissance est décuplée par le xénobium : un métal inconnu sur terre et qui fait office de détonateur. Donc on le considère comme extra-terrestre. En explosant, cette bombe libère une charge extrême de rayons gamma tuant tout le monde dans un large périmètre.

Ajoutons à cela que si cette bombe explosait dans l’ionosphère, ce serait la destruction immédiate de toutes les puces et autres matériels électroniques sur une surface aussi énorme que celle des États-Unis.

*Tous les avions à portée de l’impulsion électromagnétique s’écraseront. Les hôpitaux se retrouveront sans électricité. Et sans camion de pompier en état de marche ni de stations de pompage des eaux, les incendies se propageront en toute liberté. Les réacteurs nucléaires des centrales se mettront à fondre. En gros, nous parlons d’un des pires cas d’attaque terroriste qu’il soit possible d’imaginer.* (Extrait)

LA CONSPIRATION ROSWELL est une course effrénée contre la montre car tout le monde veut mettre la main sur le xénobium, spécialement un disgracié russe appelé Coltchev et le célèbre Tyler Locke, agent américain, personnage récurrent dans la bibliographie de Boyd Morrison. Locke et plusieurs autres personnages veulent sauver leur pays d’une arme qui le ramènerait à l’âge de pierre.

La beauté de ce livre est issue d’un savant mélange de fiction et de réalité. Si le xénobium est une fiction, beaucoup d’évènements et de lieux avérés ont été insérés avec brio dans l’histoire. Par exemple, la mystérieuse explosion dans la Toungouska sibérienne en 1908, qui est encore une énigme aujourd’hui, l’île de Pâque et ses étranges statues, les symboles et les lignes de Nazca…tous ces mystères n’ont jamais eu d’explications satisfaisantes et suggèrent tous la visite d’extra-terrestres.

Le livre comporte des faiblesses qui peuvent devenir autant d’irritants. D’abord, il y a des passages très techniques. C’est compliqué, ça détourne l’attention et ça m’a fait fermer le livre quelques fois. Ensuite, l’auteur accuse un peu d’errance par moment et c’est sans rapport avec la psychologie des personnages, celle-ci étant peu développée à mon avis. Enfin, il y a l’éternel cliché : les bons américains et les mauvais russes.

Morrison avait une chance en or d’innover, de mettre dans une voie de garage un vieux standard de la littérature : les russes, pas gentils, qui donnent de la misère à ces parangons de vertus que sont les pauvres américains. Ça me tape sur les nerfs. Je complèterai par une finale très tirée par les cheveux traduisant un manque d’idées.

Le rapport de forces et de faiblesses est passablement équilibré si je tiens compte du fait que l’histoire m’a fait beaucoup voyagé et ça…j’aime beaucoup : la visite des sous-sol de l’Île de Pâque m’a particulièrement impressionné, et Nazca aussi avec ses symboles étranges qui pourraient être, selon une vieille théorie, des balises d’atterrissage.

Suggestion de lecture : LA CONSPIRATION DES TÉNÈBRES, de Theodore Roszak

L’araignée…un des symboles de Nazca

Et il y a bien sûr Roswell (voir avant-propos) là-dessus, Morrison admet lui-même son scepticisme et y va de l’explication d’un sceptique. Bref, on a réponse à rien mais LA CONSPIRATION ROSWELL demeure un *roman qui explore les frontières des possibilités technologiques et propose des explications à des mystères anciens* (Extrait)

Le crash de l’ovni à Roswell -extrait du blog de Christian Mace

Boyd Morrison est un auteur américain spécialisé dans le techno-thriler. Il est titulaire d’un doctorat en ingénierie industrielle. Il a d’abord mis sa compétence au service de la NASA. C’est aussi acteur professionnel. Il est apparu dans des publicités, des pièces de théâtre et même des films.

Comme auteur, Boyd Morrison s’est fait remarquer pour l’intensité de ses thrillers. Il a créé entre autres TYLER LOCKE, dans son premier livre,  L’ARCHE. Locke deviendra un personnage récurrent de l’œuvre littéraire de Morrison. 

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 24 mai 2020

Faire des sciences avec Star Wars, ROLAND LEHOUCQ

*…Aussi nous sommes-nous posé la question
suivante : dans Star Wars, est-il possible de
faire la part de la science et de la fiction,
celle du rêve et de la réalité?*
(Extrait : FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS,
Roland Lehouck, ouvrage publié en 2005, remanié
et complété en 2015, Éditions LE BÉLIAL pour
l’édition numérique.)

Roland Lehoucq, astrophysicien et président des Utopiales, le festival international de science-fiction de Nantes décortique les dernières productions d’Hollywood pour démêler le vrai du faux, le crédible de l’incongru, la science de la pseudo-science. Et lorsqu’il a fallu s’attaquer à Star Wars, il y avait de quoi faire un livre entier.  FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS a été réédité 10 ans après. On pourra enfin savoir si la Force existe vraiment, comment est fait le sabre laser, peut-on détruire une planète entière en pesant sur des boutons comme ça s’est fait avec l’étoile noire. Beaucoup d’autres questions sont passées en revue…

LA TECHNOLOGIE DE LA FORCE
*Pour le plus grand bien de nos neurones,
nous allons donc nous livrer à une petite
analyse scientifique de Star Wars… «Que
la force soit avec vous!» vous risquez d’en
avoir besoin…*
(Extrait : FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS)

Nombreux sont les cinéphiles qui ont envahi les salles *obscures* pour venir chercher du rêve, de l’impossible, du spectaculaire et du grand déploiement dans une galaxie très très lointaine. C’est en tout cas le sentiment que j’ai personnellement quand je vais voir un film de science-fiction ayant le panache de Star Wars. Je viens dire à monsieur Lucas : «Surprenez-moi…montrez-moi de l’énorme…du gigantesque…de l’impossible…»

Impossible ? Vraiment ? Le professeur Roland Lehoucq a profité de cette réactualisation de la saga Star Wars pour publier une édition revampée et enrichie du livre qu’il a publié en 2005 : FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS. Dans ce livre, Lehoucq décortique la science déployée dans les deux trilogies de STAR WARS et la compare avec ce que la science actuelle peut faire.

Il sépare le possible de l’impossible, le rêve de la réalité…il sépare la science de la fiction et c’est surprenant ce qu’on peut arriver à faire sous certaines conditions. Toutefois, à ce stade de nos connaissances, le jeu n’en vaut peut-être pas la chandelle.

Quoiqu’il en soit, l’auteur isole les principaux grands thèmes, les explique scientifiquement, voit s’ils sont applicables maintenant ou explique ce qu’il manque pour qu’ils soient applicables. Ces thèmes sont La Force, le sabre laser, l’étoile de la mort, les vaisseaux et leur mode de déplacement et enfin, les planètes.


Pour ce que j’ai compris de la démarche de l’auteur, c’est qu’il utilise son expérience d’astrophysicien et sa science de la physique pour enquêter et tenter de répondre à des questions qu’on pourrait se poser comme par exemple : est-ce possible de fabriquer un sabre-laser? Et c’est quoi la Force? Est-ce que les Jedis commandent aux forces de l’univers au point de sortir un vaisseau spatial embourbé dans un lac et d’aller le stationner tranquillement bien au sec juste par la force de sa pensée?

Les thèmes développés et leurs liens avec l’une des séries les plus rentables de l’industrie cinématographique font de FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS un petit livre original. Il n’a qu’une centaine de pages ou presque, mais c’est un concentré de science relativement accessible.

Je dois dire que Roland Lehoucq a vraiment fait un très bel effort pour vulgariser ses propos scientifiques. Malgré cet effort, j’admets ne pas avoir tout compris. Je survolais et je plongeais quand un thème en particulier m’intriguait.

En général, les lecteurs et lectrices ne doivent pas s’attendre à tout saisir spécialement quand l’auteur verse dans des sujets scientifiques plutôt pointus comme la physique quantique, l’énergie ou les trous noirs, la théorie de Newton. Lehoucq savait tout cela et il a écrit son ouvrage en conséquence en y ajoutant de l’humour, ce que j’ai beaucoup apprécié et des exemples sélectionnés avec soin.

J’ai bien aimé ce livre en particulier parce que l’auteur sait que les cinéphiles voient en Star Wars un spectacle cinématographique avec les surprenantes prouesses du *gars des vues*. Jamais l’auteur n’a tenté de discréditer la magie de la pellicule. Il a simplement voulu démystifier les grands déploiements technologiques de la saga. Il ne m’a pas déçu.

Je n’hésite donc pas à recommander FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS, un titre qui va comme un gant à ce petit volume et qui pourrait bien vous donner le goût de revoir la saga avec un œil différent. Je rappelle que cette édition a été revue, augmentée, et le plus beau de l’affaire, elle est gratuite en format numérique.

Suggestion  de lecture : CERVEAU CORPS HUMAIN, questions réponses, par Science et vie

Roland Lehoucq est un écrivain et astrophysicien français né en 1965. Au moment d’écrire ces lignes, Roland Lehoucq publie essentiellement des livres de vulgarisation scientifique.

Il est surtout connu pour son livre FAIRE DES SCIENCES AVEC STAR WARS mais Il a aussi développé d’autres grands thèmes dans ses livres de vulgarisation comme D’OÙ VIENNENT LES POUVOIRS DE SUPERMAN et LES EXTRATERRESTRES EXPLIQUÉS À MES ENFANTS. À chacune de ses démarches d’écriture, Roland Lehoucq se pose d’abord toujours la même question : EST-CE POSSIBLE ?

À LIRE AUSSI

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 24 novembre 2019

H+ : Tome 1 TRANSMUTATION, de CÉLIA IBANEZ

*Moi je fais partie des H N A : les humains non améliorés, de la région la plus sinistre d’Allantys. Des bouges incapables de <Googleiser> une information à partir de leur cerveau…des sombres crétins tolérés par le gouvernement sans avenir…* (Extrait : H+ , tome 1, TRANSMUTATION, Célia Ibanez, À l’origine, éditeur Green Light, 2017, version audio : Audio livre-14, narration : Emmanuelle Lemée, 2018 duré d’écoute : 7h5m , captation : Audible)

Vénus est une H.N.A. – humaine non-améliorée – qui rêve de quitter sa banlieue défavorisée pour vivre à Solon, la capitale d’Allantys, à la pointe de la modernité. Mais comment trouver un emploi et envisager l’avenir sans moteur de recherche greffé dans le cerveau et sans puce d’identification ? Comment devenir riche et célèbre quand on est née en marge du système ? Quand elle apprend qu’elle est la grande gagnante d’un concours national sur plus de vingt mille candidats, son rêve prend forme : en acceptant les termes du contrat, elle aura la chance de devenir un humain de huitième génération. Mais ira-t-elle au bout des conditions ?

AU-DELÀ DE LA TRANS HUMANITÉ
*C’est vraiment la chose la plus bizarre que j’ai jamais
vue. À Solhan, la mode est aux B M V…les bijoux
mutants vivants. Ils sont créés en laboratoire, dressés
pour nous servir…je croyais que c’était une légende
urbaine…*
(Extrait)

L’histoire se déroule dans une société futuriste à caractère dystopique sur une planète fortement abimée par une absence totale de conscience environnementale. Le prolétariat, le petit peuple est composé de HNA, c’est-à-dire les humains non améliorés.

Selon sa position, ses moyens, ses relations, sa chance et autres facteurs, un HNA peut atteindre des grades supérieurs allant de HA1 à HA8. Le HA8 est presque complètement bionique, immortel, pas besoin de dormir, accès illimité à Internet par le cerveau et j’en passe. C’est le summum du transhumanisme…le rêve ultime.

TRANSMUTATION raconte l’histoire de Vénus Myr Garcia, une jeune femme issue du *boyau*, un quartier misérable de Sorgem. Un jour, Vénus reçoit une lettre du président Atlas qui lui confirme qu’elle a gagné le grand prix d’un concours national auquel ont participé pas moins de 20,000 personnes. Ce grand prix n’est rien de moins qu’une transformation en HA de huitième génération…le top…aux limites de la perfection.

Toutefois, le processus qui mène aux premières phases de la transformation est perturbé par *Les anges de la liberté*,  un groupe rebelle hostile à la trans humanité . Une chaîne d’évènements amène Vénus à faire la connaissance d’un ange illustre : Harry Dum Lunel, beau, sexy, charmant, magnétique… Vénus développe un sentiment tellement fort qu’elle aura à faire un choix entre réaliser son rêve ou devenir une icône de la révolution. 

C’est un livre fascinant. Une histoire originale qui plonge le lecteur dans les arcanes de la trans humanité, un processus à la fine pointe de la science et de la technologie qui amène l’homme et la femme à s’améliorer, devenir énergique, performant, endurant, cérébral. Le récit fait l’étalage de subtilités scientifiques, de technologies complexes et présente de façon détaillée la trans humanité avec ses tenants et aboutissants.

J’ai été fasciné à plusieurs égards : d’abord, l’idée même des stades de perfectionnement de l’être humain, l’univers même créé par Célia Ibanez qui a fait preuve d’une imagination presque sans limite avançant par exemple l’idée que le cerveau humain soit doté d’un moteur de recherche. Je frémis à l’idée d’avoir Google dans ma tête avec un forfait internet illimité. C’est une trouvaille.

L’auteure décrit avec un remarquable souci du détail Solon, la capitale d’Allantys dotée d’incroyables gadgets technologiques. Ibanez décrit aussi avec un luxe de détails tout le rituel social et le train de mondanités qui caractérisent chaque stade d’amélioration. Je vous laisse imaginer tout le <pourléchage>  qui entoure la transformation en H8.

C’est un livre qui nous amène de découverte en découverte, de trouvaille en trouvaille et qui aboutit sur un déchirement qui annonce un tome 2 fort intéressant. Vénus est attachante. La plume est fluide, légère et extrêmement généreuse, ce qui compense pour la narration d’Emmanuelle Lemée qui est plutôt hésitante avec tendance à s’enfarger sur les mots compliqués. Elle a une belle voix, mais sa prononciation a tout juste la note de passage.

Donc Vénus est sur le point de se laisser aller dans l’ultime processus d’hybridation. Ira-t-elle au bout? C’est ce que nous dira le tome 2. Entre temps, je vous recommande ce livre qui a été pour moi un excellent divertissement en plus d’être un puits de réflexion sur l’avenir de l’humanité et le futur de l’intégrité de l’homme.

Suggestion de lecture : LA FANTASTIQUE ODYSSÉE : Chérif Arbouz

Célia Ibanez est née en 1982 à Marseille. Elle est aujourd’hui conférencière dans le domaine de l’ésotérisme, et spécialisée dans l’étude des sociétés secrètes. Ses différents voyages l’ont amenée à consacrer une part croissante de son attention aux religions et traditions spirituelles, ainsi qu’aux évènements de l’actualité, qui constituent la principale source d’ inspiration du Cinquième Monde, sa première série de romans. Célia Ibanez accompagne des enfants ayant des troubles de comportement.

 

La narratrice française Emmanuelle Lemée : 120 livres audio en 8 ans.

LA SUITE :

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 16 novembre 2019

ESPERANZA 64, de JULIEN CENTAURE, version audio

Tout frais émoulus de l’École de l’Espace, Nil, Mila, Élisabeth et bien d’autres, sont en train de rejoindre l’Esperanza 64 en orbite. Le vaisseau, à l’instar de ses prédécesseurs, il va, sous deux mois, être lancé vers une étoile proche dans le cadre du programme Exodus. Manœuvré par un équipage de 4 000 hommes et femmes, il mettra des milliers d’années pour atteindre sa destination.

Il emporte dans sa soute 20 000 000 de caissons, communément appelés cercueils, où sont conservés, congelés, les futurs colons de l’hypothétique exo planète viable sur laquelle il faudra s’arrêter et s’implanter. Le programme Exodus est un impose un secret absolu sur ce qui se passe à bord des Esperanza. Il est censé permettre, à terme, d’évacuer la moitié de la population d’une Terre exsangue, rétablissant ainsi l’équilibre des besoins et des ressources.

Mais les Esperanza ont-ils réellement une chance de réussir ? Très vite, l’équipage de l’Esperanza 64 va être confronté à la terrible réalité de l’espace.

*Restait le nombre d’exo-planètes à visiter,
qu’on estimait à 150 milliards. Le projet
Exodus n’envisageait pas à terme l’envoi
de plus de 300 vaisseaux, c’est-à-dire que
chaque vaisseau devrait explorer à lui
seul, 500 millions de planètes. *
(Extrait du livre audio ESPERANZA 64 de
Julien Centaure, lu par Renaud Dehesdin.
Réalisation : studios Audible, mai 2018
origine : 2017, papier, édition indépendante)

QUAND LES YEUX NE SUFFISENT PLUS
*On estima en effet le diamètre de la voie lactée à
100 000 années lumières. C’est-à-dire qu’en
voyageant à la vitesse de la lumière, il faudrait
100 000 ans pour atteindre l’extrémité de notre
galaxie et on aurait alors exploré qu’une ligne
droite…l’exploration de la Voie Lactée était tout
simplement hors de portée de l’être humain qui
n’en verrait jamais le milliardième.*
(Extrait)

C’est un long pavé. Une histoire qui exprime le gigantisme d’une titanesque œuvre humaine. Ce sujet est courant en littérature, et ancien même : Notre bonne terre-mère Gaïa dont les ressources sont épuisées et qui force les hommes à organiser un exode Massif vers d’autres mondes à l’autre bout de notre galaxie.

Le programme Exodus envoie vers l’inconnu des vaisseaux aux dimensions démesurées pouvant contenir plus de 20 millions d’êtres humains en cryoconservation en plus d’un équipage de 4 000 personnes.

Le vaisseau qu’on suit ici est le 64e lancé par Exodus. Le calcul est simple. Ça fait plus d’un milliard 300 milles personnes envoyées dans l’inconnu pour un voyage qui durera environ 15,000 ans. Y’a-t-il un espoir sérieux de survie ou est-ce une forme déguisée de génocide. Et puis qui se souviendra d’Esperanza après 15,000 ans. Voilà…je n’ai fait que donner quelques informations sur le gigantisme du projet Exodus. Mais ça va beaucoup plus loin.

Il y a deux éléments qui m’ont impressionnés dans ce long récit : la démesure. Quand je titre plus haut que les yeux ne suffisent pas, vous comprenez. Tout est énorme dans ce récit…à l’échelle de l’univers. Même les règles tombent dans la démesure :

*Dans les vaisseaux de type Esperanza, vous découvrirez vite que les règles sont très strictes. Un membre d’équipage qui craque est, après un jugement sommaire, expulsé dans l’espace. * (Extrait) Et enfin, il y a l’usure du temps. C’est un phénomène dont l’auteur tient compte tout le long du récit ce qui ajoute à son originalité car en littérature et au cinéma, l’usure du temps est un élément plutôt boudé ou simplement ignoré.

Il n’y a rien de fabriqué par l’homme qui peut durer 15 000 ans. Cet élément apporte un stress qui est comme une excitation, un besoin pour le lecteur de savoir dans quel état sera le vaisseau après 15 000 ans.

Demandons-nous plutôt dans quel degré de délabrement. Je parle non seulement d’usure normale mais aussi des effets des rayonnements et surtout des météorites qui ont frappé le vaisseau de tous côtés. Même s’il est question de science-fiction, l’auteur a marqué son récit par le réalisme.

L’œuvre de Centaure comporte un certain irritant. Environ le tiers du récit est constitué d’explications scientifiques. Je crois bien qu’elles sont essentielles, mais plusieurs de ces explications ne seront comprises que des initiés :

*…mais le pic de température enregistré par le bouclier thermique fut de 16 000 degrés Celsius et la sonde encaissa aussi 228 g de décélération au cours de ce freinage atmosphérique qui dura 2 minutes 30 environ. L’Esperanza 64 n’était pas une sonde équipée d’un bouclier thermique et il irait quatre fois plus vite à 200 km/h. Il fallait donc impérativement trouver un astre pour le freiner. * (Extrait)

Malgré tout, je comprends l’auteur qui a sûrement voulu ajouter au réalisme la crédibilité. Maintenant, vous vous demandez peut-être si l’œuvre a prévu des êtres extra-terrestres. Je dis oui, mais l’auteur a choisi de développé cet aspect avec beaucoup de retenue et a insisté surtout sur l’importance et la qualité de la communication. Bref, l’auteur a dû faire d’importantes recherches scientifiques et technologiques pour rendre son récit le plus cohérent possible.

Je terminerai par quelques commentaires brefs : la présentation audio est intéressante malgré le ton un peu monocorde du narrateur. Heureusement, Renaud Dehesdin a une harmonique vocale très agréable et donc, l’écoute est d’autant agréable. Les personnages sont extrêmement bien travaillés et Centaure leur a ajouté une sensibilité presque palpable. C’est un plus.

En dehors de la complexité scientifique, le texte est fluide, le fil conducteur, solide. C’est bien écrit et ça décrit bien toutes les facettes de l’être humain, ce que j’appelle parfois l’hommerie. Enfin, la suite d’ESPÉRANZA 64, TERRA nous confirme finalement la conclusion du présent tome.

La nouvelle terre sera atteinte. Mais selon vous, il y aura combien de survivants et dans quel état, qu’adviendra-t-il du vaisseau ? Comment seront les premiers jours sur Terra ? Pas le choix, il faut voir ou écouter.

ESPERANZA 64 a été pour moi une très agréable expérience d’écoute.

Suggestion de lecture, du même auteur : LES NETTOYEURS

ESPERANZA 64…LA SUITE

Deux ans après son arrivée en orbite de Terra, l’Esperanza 64 peut enfin débarquer les premiers colons. Ces derniers, contrairement à l’équipage, n’ont pas vécu l’interminable voyage et la mise en place laborieuse des premières installations au sol.

Ils ont dormi 15 000 ans et, à leurs yeux, le contraste est immense entre la Terre, qu’ils ont l’impression de n’avoir quittée que la veille, et cette planète d’accueil où tout reste à faire. Élisabeth, dont le souci initial était de maintenir dans la colonie un niveau technologique suffisant, va être rapidement dépassée par les événements et contrainte à revoir ses ambitions. Survivre se révélera en effet un objectif beaucoup plus réaliste.

BONNE LECTURE
Claude Lambert

Le vendredi 24 mai 2019