CONTRECOUPS, le livre de ROGER DELISLE

*Si vraiment la famille Alzouby s’avère être responsable
de l’enlèvement de Jimmy, jamais ils ne feront de mal à
mon fils…Je les connais bien. Ce sont des gens gentils,
doux et pacifiques. Ils attendront patiemment.
–Comment pouvez-vous prendre un pari aussi insensé,
Greg?*
(Extrait : CONTRECOUPS, Roger Delisle, Édition La Liseuse,
2015, édition numérique, 275 pages.

Secouée par l’assassinat sauvage de son conjoint, Maïa Aselyn, une ex-policière dont la tête a été mise à prix par un gang de rues de Montréal, se voit contrainte de retrouver le fils kidnappé d’un industriel québécois d’origine grecque. Elle découvre un vaste complot d’espionnage industriel et un important trafic de drogue. Consciente d’avoir ouvert la boîte de Pandore, elle devient aussitôt la femme à abattre. Mais elle a juré de venger la mort de son conjoint et de retrouver le jeune adolescent disparu. Face aux réseaux de trafiquants et aux pirates internationaux, l’affrontement est inévitable. 

Mort aux trousses
Mort à venger
*-Qu’est-il arrivé à l’agresseur?
-Il est ici à l’hôpital…
-Maïa l’a tabassé? S’enquit Goulet.
-Non…pas vraiment, gloussa Josh.
C’est plutôt moi…
-Quoi? T’es sérieux?
Tu t’es attaqué à ce tueur?
Qu’est-ce qui s’est passé Josh?
-Je lui ai brisé les deux épaules
avec mon démonte-pneu!
Il n’a pas l’air d’avoir apprécié!
 *

Après avoir parlé de LA SANCTION, je vous parle cette fois du cinquième roman de Roger Delisle : CONTRECOUPS. C’est un thriller basé sur deux thèmes en particulier, apparemment contradictoires : l’honneur ou le devoir et la vengeance.

Comme on le sait, ce sont des thèmes très répandus en littérature et au cinéma. On peut parler d’une variation sur des thèmes connus. Malgré tout, Delisle a concocté un thriller solide et haletant qui m’a tenu en haleine et qui devrait intéresser les bibliophiles en général, québécois en particulier car l’intrigue, développée avec un souci particulier du détail, part de Montréal.

L’auteur nous fait entrer dans la danse dès le départ. Maïa Aselyn, ex-policière du SPVM voit son amant assassiné sauvagement par un gang de rues de Montréal. Suite à ce meurtre qui n’est rien d’autre qu’une vengeance sur un policier qui menait la vie dure aux bandits de rues, le chef de gang Laurent Jean-Claude lance à Maïa : *Hé! T’es la prochaine sur la liste poufiasse.*  (Extrait)

Maïa sera par la suite approchée par un industriel puissant qui lui offrira sa protection à la condition qu’il retrouve son fils Jimmy, prétendument kidnappé. Maïa accepte, ouvrant ainsi une boîte de Pandore qui fera d’elle la femme à abattre.

Ainsi commence une enquête complexe qui réserve au lecteur beaucoup de rebondissements et qui va amener l’ex-policière à la découverte d’un vaste complot d’espionnage industriel et un important trafic de drogue. Qu’est-ce qu’on peut faire devant des organisations criminelles aussi puissantes et prêtes à tout.

Maïa se retrouve dans les ligues majeures de la criminalité et son enquête réserve des surprises : *…on a injecté du pancuronium à madame Aselyn. C’est un stéroïde dérivé du curare. Un paralysant neuromusculaire souvent utilisé en chirurgie. Cette fois la dose était…disons, significative.* (extrait)

Malgré cette impression de déjà vu, j’ai beaucoup aimé ce roman pour une raison en particulier : son personnage principal, Maïa Aselyn. Roger Delisle a créé ce personnage en lui imprégnant un magnifique équilibre de force et de fragilité.

Confrontée à des sentiments contradictoires alors que sa vie est menacée, que la mort la guette à tous les coins de rue, Maïa peut verser des larmes sur la perte de l’amour de sa vie et rassembler son courage, ce qui ne sera pas simple pour elle, enfin affronter des ennemis redoutables. Sa mission : venger son amant, sauver Jimmy le fils de l’industriel qui a engagé Maïa et qui est loin d’être lui-même un enfant de chœur.

C’est un thriller très nerveux. La plume de Delisle est alerte avec un sens aigu de l’enchainement et un fort caractère descriptif et comme je l’ai démontré plus haut, son personnage principal est très attachant. La ville de Montréal est relativement bien décrite, enfin suffisamment pour que les intéressés se reconnaissent.

J’ai trouvé que l’enquête était bien développée et son envergure internationale bien mise en évidence. Je précise ici que la confrontation de Maïa avec les trafiquants et les pirates internationaux l’amène au Moyen-Orient, dans les Antilles et en Asie.

J’aime bien le style de Roger Delisle. Je trouve qu’il s’investit beaucoup dans son écriture et sa production est crédible j’ai déjà lu LA SANCTION  que j’ai apprécié mais entre les deux livres, je préfère encore CONTRECOUPS surtout à cause de l’authenticité de ses personnages, particulièrement Maïa Aselyn.

En fait il est rare que je sois négatif envers un livre dont les personnages sont capables de brasser mes émotions. J’aime aussi la façon dont Delisle a commencé son histoire avec un petit quelque chose d’intriguant qui pique la curiosité. Ça concerne Jimmy , pas longtemps avant sa disparition. Je ne peux en dire plus évidemment.

C’est donc une belle découverte que je vous propose : CONTRECOUPS de Roger Delisle

Suggestion de lecture : NÉBULOSITÉ CROISSANTE EN FIN DE JOURNÉE, de Jacques Côté

Pour en savoir plus sur l’auteur, lisez mon article sur son livre LA SANCTION

BONNE LECTURE
JAILU/
CLAUDE LAMBERT

Le 26 février 2017 

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