*Boromir se tut, et ses yeux se fermèrent avec lassitude. Au bout d’un moment, il parla de nouveau : -Adien Aragorn ! Va à Minas Tirith et sauve mon peuple ! J’ai échoué. -Non ! dit Aragorn, lui prenant la main et lui baisant le front. Tu as vaincu. Peu d’hommes ont remporté une pareille victoire. Sois en paix ! Minas Tirith ne tombera pas.*
(Extrait : LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, J.R.R. Tolkien, publication originale, 1954, éditions Allen & Unwin, pour en savoir plus sur les différentes éditions et traductions. Cliquez ici ).
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX est une gigantesque fresque littéraire dans laquelle on trouve tout un monde, entièrement conçu par Tolkien…un monde avec sa complexité, sa logique, aux fins de l’histoire c’est surtout une logique de guerre, et ses habitants : des hobbits, des nains, des elfes, des hommes. Au départ composé de six livres, l’œuvre a été rééditée en 1954 en trois volumes totalisant près de 1350 pages :
Tome 1 : LA COMMUNAUTÉ DE L’ANNEAU raconte les évènements qui conduiront à la formation de la communauté de l’Anneau. La compagnie tentera de vaincre Sauron, ultime force du mal.
Tome 2 : LES DEUX TOURS la quête pour la destruction de l’Anneau dont Sauron de Mordor cherche à s’emparer pour asservir les peuples de la terre habitée.
Tome 3 : LE RETOUR DU ROI Frodon tente de franchir la Porte Noire mais n’y arrive pas. Aura-t-il une alternative. Il doit détruire l’anneau à tout prix. Entre temps, la Terre se couvre de ténèbres alors qu’on se prépare pour le combat final.
UN POUR TOUS ET TOUS CONTRE L’ANNEAU
*…Un anneau pour les gouverner tous,
Un anneau pour les trouver,
Un anneau pour les amener tous
et dans les ténèbres les lier,
Au pays de Mordor où s’étendent les ombres.*
(Extrait)
Pour résumer brièvement la saga, je dirai que le lecteur suit les aventures de Frodon Sacquet, neveu de Bilbo. Ce sont les deux personnages piliers du récit. L’objectif de Frodon Sacquet qui est en fait le fil conducteur de l’histoire, est de détruire l’Anneau unique dont veulent s’emparer Sauron et Saruman pour réduire à l’esclavage les peuples de la Terre du milieu.
Il sera aidé par des amis, membres de chaque espèce : nains, elfes, hobbits et hommes. Ensemble ils forment la Communauté de l’anneau. Ils frôleront la mort plus d’une fois pour aider Frodon dans sa quête.
En 10 ans, j’ai lu le Seigneur des Anneaux trois fois et j’ai vu la trilogie cinématographique une dizaine de fois. Je vois du nouveau à chaque fois. J’ai été séduit par plusieurs choses dont la richesse du langage qui confine parfois à la poésie.
D’ailleurs, on trouve quantité de poèmes et de chants parsemés dans le long récit. Ils viennent préciser les sentiments de l’auteur, de ses personnages, d’un évènement, du destin. J’ai toujours été sensible à la qualité du langage dont l’expression doit m’atteindre non seulement au cerveau mais jusqu’au fond du cœur.
J’ai été aussi sensible à tout cet univers créé par Tolkien, son décor, ses habitants avec leur histoire, leur généalogie. Il n’y a pas de faille dans l’univers de Tolkien. Tout est cohérent.
La plume de Tolkien est d’une légèreté remarquable comme si le récit n’avait pas été prémédité…comme si le scénario se précisait au fur et à mesure que l’auteur le couchait sur papier et pourtant, j’ai trouvé l’ensemble majestueux avec des passages descriptifs de toute beauté lorsqu’il est question par exemple du village bucolique des hobbits ou encore le repère des Elfes du monde sylvestre.
Bien sûr, l’œuvre a quelques faiblesses. Par exemple, j’ai eu un peu de difficultés à m’attacher aux personnages. Sauf quelques exceptions J’ai trouvé qu’ils manquaient de chaleur, d’empathie, le genre marche ou meurs. Les exceptions comprennent Legolas et le peuple sylvestre.
Partout dans le récit qui souffre de longueurs, les Elfes viennent apporter beauté, douceur, légèreté et apaisement. Dernière exception : les Hobbits, avec leur joli village vert, leur culture, leur histoire, leur mentalité. Ils sont petits avec les pieds poilus, ils sont enjoués, aiment la vie, la famille, les amis et ils adorent leur terre.
Enfin, j’ai fait la connaissance d’un personnage très très spécial : TOM BOMBADIL à qui Tolkien consacre deux poèmes dans les aventures de Tom Bombadil. Je n’ai jamais compris pourquoi Peter Jackson n’en a pas tenu compte dans sa trilogie cinématographique.
En terminant, c’est vrai qu’il y a beaucoup de longueurs, le déploiement descriptif de Tolkien est impressionnant et parfois c’est trop et ça dilue l’implication émotionnelle du lecteur. Enfin je crois que la psychologie des personnages est réduite au minimum. Mais il ne faut pas oublier que LE SEIGNEUR DES ANNEAUX est né d’une passion de Tolkien pour la philologie et les contes de fée.
Pour moi peu importe, à cause de la richesse d’expression, le petit caractère chaleureux et folklorique des hobbits, le caractère enchanteur des décors, les critères environnementaux si disparates entre le mordor et les terres libres, la puissance de l’écriture, je reconnais LE SEIGNEUR DES ANNEAUX comme précurseur et catalyseur de la littérature dite de FANTASY, une œuvre marquante du XXe siècle considéré comme un classique.
Je n’hésite pas à vous recommander LE SEIGNEUR DES ANNEAUX mais avant d’entreprendre cette longue lecture, j’ai deux suggestions à vous faire : vous apprécierez beaucoup plus et beaucoup mieux votre lecture si vous connaissez Tolkien, ne serait-ce qu’un peu. Une petite recherche internet vous permettra d’en savoir un peu plus sur sa vie, son œuvre et sa mentalité.
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX deviendra beaucoup plus compréhensible. Enfin, avant la lecture du SEIGNEUR DES ANNEAUX, je vous recommande de lire BILBO LE HOBBIT que j’ai déjà commenté sur ce site (cliquez ici) l’ouvrage précurseur introduit Gandalf et Bilbo le Hobbit qui, avec d’autres personnages, tissent la toile de la plus extraordinaire fresque de la littérature moderne. L’ouvrage principal sera beaucoup plus facile à comprendre. Une dernière remarque : j’ai préféré lire le livre avant de regarder la trilogie réalisée au cinéma par Peter Jackson.
Tolkien nous raconte l’histoire du célèbre BILBO LE HOBITT, personnage de la Comté, paisible qui n’aime ni les aventures ni les imprévus et qui tisse pourtant, sans le savoir la toile de la plus extraordinaire fresque de l’histoire de la littérature: LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Commentaire de jailu/Claude Lambert.
John Ronald Reuel Tolkien est né en 1892 à Bloemfontein, en Afrique du Sud. Il partit pour la France en juin 1916 et combattit pendant la bataille de la Somme mais fut ensuite rapatrié pour avoir contracté la fièvre des tranchées. Il consacra les années suivantes à son travail d’enseignant et se révéla bientôt comme l’un des meilleurs spécialistes de philologie du monde.
En marge de sa carrière académique, il continuait d’écrire un grand cycle de mythes et légendes situées dans un monde imaginaire appelé Terres-du-Milieu, qu’il avait entâmé dès son adolescence. Il eut quatre enfants, pour qui il écrivit d’abord Bilbo le Hobbit en 1936. Le succès fut tel que son éditeur réclama une suite. Tolkien travailla 14 ans à l’élaboration de cette suite, Le Seigneur des Anneaux, dont le premier tome ne parut qu’en 1954, et qui remporta un succès phénoménal dans tous les pays.
Tolkien prit sa retraite à Bournemouth, où il mourut le 2 septembre 1973, laissant à son fils Christopher la tâche gigantesque mais passionnante de publier, notamment sous la forme d’un récit suivi et cohérent (Le Silmarillion), la masse énorme de manuscrits qu’il avait accumulé tout au long de sa vie. (source)
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX au cinéma
Les films de la trilogie sont sortis respectivement en 2001, 2002 et 2003, tous réalisés par Peter Jackson. Réalisé au coût de 285 millions de dollars, ce projet fut l’un des plus ambitieux de l’histoire du cinéma.
Principaux acteurs : Elijah Wood (Frodon), Ian McKellen (Gandalf), Sean Astin (Sam), Billy Boyd (Peregrin), Dominic Monaghan (Meriadoc), Vigo Mertensen (Aragorn), Sean Bean (Boromir), Orlando Blomm (Legolas), John Rhys-Davies (Gimli), Ian Holmes (Bilbon), Chistopher Lee (Saruman).
Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 13 avril 2019