*Un petit peu plus que douze mois avant la sortie programmée dans les salles, si
elle avait vraiment lieu, le projet STARWARS partait à la dérive. Le film allait être une
catastrophe. Lucas en était persuadé. (Extrait : GEORGES LUCAS une vie, Brian Jay Jones, Hachette, Hachette heroes 2017, édition de papier, 525 pages)
Enfant de Modesto, petite ville californienne, George Lucas est sans aucun doute l’incarnation de la réussite américaine. Qu’importe les obstacles tant qu’on y croit. Une chance pour les millions de fans qu’il a fait rêver à travers le monde, de la naissance de Star Wars à la création d’Indiana Jones en passant par AMERICAN GRAFFITI. George Lucas y a cru. Brian Jay Jones livre un récit attendu et très révélateur de l’époque et du papa de Luke Skywalker, Hans Solo et de l’intrépide archéologue Indiana Jones.
Conçu, écrit et réalisé par un producteur encore méconnu appelé George Lucas, un film, originellement appelé THE STAR WARS, explose les records au box-office et signe l’avènement d’une nouvelle façon de concevoir un film. C’est désormais l’une des franchises cinématographiques les plus prospères de l’histoire.
Comme si STAR WARS n’était pas suffisant, Lucas a créé une autre série de blockbusters avec Indiana Jones et a complètement transformé le monde des effets spéciaux et sonores au cinéma. Son imagination, son ambition et son innovation ont entre autres mené à la création de PIXAR et de LUCASFILM.
Dans ce livre, les collègues et amis de Lucas, comme ses détracteurs, livrent des aperçus fascinants de sa vie. Toute sa carrière a été stimulée par des créateurs comme Steven Spielberg et Francis Ford Coppola, des acteurs comme Harrison Ford.
La force est avec George
Si Lucas était depuis longtemps un des plus grands
réalisateurs au monde, la cession de Lucasfilm
l’avait aussi rendu très, très riche. En 2015, Forbes
le classa à la 94e place des 400 plus grandes
richesses américaines avec un patrimoine évalué
à cinq milliards de dollars.
(Extrait : GEORGES LUCAS une vie)
Le biographe Brian Jay Jones nous présente George Lucas, père de STAR WARS, d’INDIANA JONES, d’AMERICAN GRAFFITI et de THX1138. Mais l’œuvre de Lucas va beaucoup plus loin, il a créé PIXAR et a propulsé le septième art dans l’ère numérique des effets spéciaux. Il a fait encore plus…dont de nombreux pieds-de-nez aux grands studios d’Hollywood tels Twenty Century Fox, Warner Bros ou Universal.
Jones a poussé des recherches parfois pointues pour présenter le personnage tel qu’il a toujours été : opiniâtre, acharné, tenace, travailleur infatigable, contrôleur jusqu’à en être borné. Le biographe a manœuvré son esprit et sa plume pour présenter un George Lucas le plus authentique possible, ce qui explique que je n’ai pu m’attacher au personnage.
Lucas a toujours eu une personnalité introvertie, peu sociable et ne fonctionnait que dans un contexte de contrôle absolu. Et pourtant, on se souviendra de George Lucas comme *…un créateur farouchement indépendant qui a donné vie à quelques-uns des films les plus marquants et les plus rentables du cinéma …* (Extrait)
Avec un grand souci du détail, Brian Jay Jones retrace les grands moments de la vie de Lucas surtout à partir de l’époque universitaire qui a donné naissance à THX1138, une histoire du futur, celle d’une société sous-terraine qui vit sous calmants. Ce fut le début d’une longue amitié parfois cahoteuse avec le réalisateur Francis Ford Coppola.
Le biographe raconte aussi la rencontre de Lucas avec Steven Spielberg, début d’une longue amitié, la création de Lucasfilm, Pixar et ILM. Comment Star Wars a pris naissance? Comment est venue l’idée d’Indiana Jones et les premières rencontres avec Harrison Ford. Bref, comment ce pionnier entêté qu’on appelle Georges Luca a changé à jamais la face d’un 7e art réfractaire.
Brian Jay Jones n’a rien négligé afin de livrer une biographie riche et passionnante avec des témoignages, extraits d’entrevues, anecdotes, comptes-rendus, quelques petites indiscrétions et une foule de détails minutieusement livrés qui confirment le personnage comme visionnaire et créateur incontournable du cinéma. Jones met finalement en perspective une phrase maintenant célèbre de Lucas : Tout est possible.
J’ai beaucoup apprécié ma lecture de ce livre malgré certains petits irritants, le principal étant son caractère misérabiliste spécialement dans sa première moitié. Tout fonctionnait toujours de travers. Rien ne marchait. Il accumulait les échecs. Il y a de longs passages où Lucas ne fait que traîner ses misères. Mais, comme c’était la réalité de Lucas…
Aussi dans la création des nombreuses entreprises de Lucas. Jones n’était pas avare de détails. Ça crée des longueurs parfois lassantes. Mais surtout, Jones a planché sur une écriture neutre en exposant sans détour la sincérité et l’authenticité du personnage Il met au grand jour son intelligence, son audace et sa ténacité. Jones a présenté Lucas tel qu’il est..
Je ne ferais pas copain-copain avec lui mais je reconnais grâce à ce livre, l’héritage extraordinaire que Lucas lègue au cinéma. J’ai appris beaucoup de choses sur l’homme, mais comme lui a toujours voulu que les choses changent, ça m’a permis d’en apprendre beaucoup sur les coulisses, pour ne pas dire les dessous du cinéma.
C’est un récit très révélateur sur un homme qui ne l’a pas eu facile et qui est devenu adulé au fil du temps. C’est un livre fascinant sur un homme qui, avec le temps, a su composer avec la force…
Suggestion de lecture : HERGÉ, FILS DE TINTIN, de Benoît Peeters
ILS ONT INSPIRÉ GEORGES LUCAS
De gauche à droite, Richard Dreyfuss, Harrison Ford et Steven Spielberg.
Brian Jay Jones est un auteur américain né à Kansas city, élevé à Albuquerque, Nouveau-Mexique. Il a été près de 10 ans assistant législatif et rédacteur de discours au Sénat des États-Unis.
Il s’est spécialisé dans la politique relative à l’éducation, les droits civiques, la réforme de bien-être. Il a également été surintendant adjoint de l’éducation pour l’État de l’Arizona et conseiller auprès de plusieurs élus du Maryland. L’écriture et la recherche biographique sont des cordes supplémentaires à son arc.
Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 25 juin 2021