Trouver trois millions de dollars dans une maison vide… Un rêve ! C’est celui que vit Ray Atlee, un professeur de droit sans histoire. La maison vide est celle de son père, le juge Atlee, et les trois millions de dollars sont entassés dans les placards… Le juge vient de mourir et personne ne connaît l’existence ni l’origine du magot. Ray cède à la tentation : il s’octroie « l’héritage ». Mais les sacs-poubelles pleins de billets de banque qu’il traîne partout avec lui sont porteurs de mort. Quelqu’un le suit, le menace, change sa vie en enfer. Il n’a plus qu’une solution : découvrir comment cet argent a pu arriver dans la maison d’un juge réputé pour son intégrité…
*Impossible de ne pas admirer la fortune étalée sur le lit. Combien de fois dans sa vie aurait-il l’occasion de contempler trois millions de dollars? A qui cela était-il donné? Assis dans un fauteuil, le menton entre les mains, il ne pouvait détacher les yeux des tas de billets parfaitement alignés. Les mêmes questions revenaient sans cesse à son esprit: d’où venait cet argent et à qui était-il destiné? *
Extrait : L’HÉRITAGE, John Grisham, Robert Laffont éditeur, édition de papier, 2002, 300 pages
Le choix de Pandore
Voyons d’abord le contenu. Un professeur de droit, Ray Atlee, découvre son père, le juge Atlee mort dans son lit, emporté par le cancer. Une petite tournée rapide de la maison lui permet de découvrir, dans un placard, une grande quantité de boîtes contenant des billets de 100$. En tout, 3 millions de dollars. Et cette fortune ne figure pas dans le testament du juge. Une tempête de questions fait rage dans la tête de Ray.
Est-ce de l’argent sale, le juge a-t-il été acheté, a-t-il gagné le gros lot au casino ou à la bourse? Doit-il garder l’argent pour lui et en profiter ou le verser à la succession, c’est-à-dire lui et son frère Forrest, un toxicomane rebelle récidiviste qui brûlerait l’argent en drogues dures, accélérant ainsi sa fin.
En prenant en charge ces 3 millions, Ray Atlee ouvre une boîte de Pandore. Il est suivi, harcelé, intimidé, menacé. Sa vie tourne au cauchemar. Pour s’apaiser, il doit connaître la vérité : comment un juge aussi droit et intègre a pu engranger 3 millions de dollars en liquide ?
Si vous me permettez l’expression, L’HÉRITAGE est une histoire sans histoire. C’est un roman sans vraiment d’action, pas de rebondissements, de revirements. L’intrigue est intéressante mais je l’ai trouvé sous-développée. Les motivations des harceleurs de Ray ne sont pas claires encore moins leur façon de faire. Le rôle de Forrest est obscur. Il va il vient et se place au cœur de la finale sans trop d’explications. En général, les personnages ne sont pas d’une très grande profondeur.
C’est loin d’être le meilleur Grisham que j’ai lu. Mais la véritable force du roman réside dans les thèmes qu’il véhicule. Les questions que je me suis posées dans la lecture de ce roman concernaient moins le sort de Ray que l’intégrité du juge. Vous avez compris que les thèmes tournent autour de la droiture judiciaire, de l’intégrité sans oublier l’envers de la médaille : la cupidité, l’avidité. Ajoutez à cela un avocat véreux.
Dans la filière judiciaire, je reconnais Grisham. Il y est toujours fort mais le développement m’a déçu. Je n’ai pas été tenu en haleine. Pas de frissons, pas d’émotions, un personnage principal vide. Rien d’audacieux, de captivant. Il y a les liens avec le fonctionnent de la justice qui sont intéressants mais très insuffisants pour donner au roman l’appellation de thriller. Les thèmes développés dans l’histoire m’ont tenu dans le coup. C’est toujours ça.
Suggestion de lecture : LE PUITS, de Vincent Fournier-Boisvert
John Grisham
Pour en savoir un peu plus sur John Grisham, cliquez ici. Je vous invite aussi à parcourir sa bibliographie.
Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 11 mai 2025