1 COBRA, 2 SOULIERS ET BEAUCOUP D’ENNUIS

Commentaire sur le livre d’
Alexander McCall Smith

*…Elle continue à feuilleter le magazine, il y avait
une photo du pape qui descendait d’hélicoptère…
Deux cardinaux vêtus de rouge le suivaient et elle
remarqua qu’ils étaient l’un comme l’autre de
constitution très traditionnelle, ce qu’elle trouva
rassurant. Si je vois Dieu un jour se dit-elle, je suis
certaine qu’il ne sera pas maigre…*
(extrait de 1 COBRA, DEUX SOULIERS ET BEAUCOUP
D’ENNUIS, Alexander McCall Smith, éditions 10/18,
Collection Grands Détectives, 2007)

Ce livre raconte le quotidien de l’Agence numéro 1 des Dames Détectives du Botswana dirigée par Mma Precious Ramotswe et sa fidèle assistante Mma Makutsi. Grâce à leur extraordinaire capacité de déduction et à leur formidable intuition, elles réussissent à résoudre toutes les énigmes…histoires familiales, chantage, adultère, falsification, etc. la vie professionnelle des Dames Détectives s’imbrique dans leur vie amoureuse et sociale. 1 COBRA, DEUX SOULIERS ET BEAUCOUP D’ENNUIS est le 7e tome des aventures de ces dames sympathiques et énergiques.

BOTSWANA :

La république du Botswana est un petit pays d’Afrique australe sans accès à la mer, entouré par l’Afrique du sud, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe. On appelle les habitants les Botswanais. La population est d’un peu plus de 2 millions d’habitants. Les langues officielles sont l’anglais et le tswana. La capitale est Gaborone.

Entre un terrible cobra
et un maître chanteur…

Tout au cours de ma lecture, je me suis posé la question : s’il y a une intrigue digne du titre dans ce livre, où est-elle? Eh bien voilà, il n’y en a pas. Dans cette histoire, il n’y a pas de crimes violents ou de situations morbides. Il n’y a à peu près pas d’action, pas de suspense. Pourtant j’ai pris plaisir à lire ce livre et je crois comprendre pourquoi Alexander McCall Smith s’est rendu au septième tome.

D’abord, l’histoire comprend quelques énigmes qui, malgré leur légèreté, pousse le lecteur à émettre quelques hypothèses et même à tirer des conclusions. Toutefois la vraie force du livre réside dans le caractère des personnages principaux : les dames détectives…premières femmes détectives du Botswana (ce n’est pas rien), des femmes sympathiques et empathiques. On s’y attache dès le début de l’histoire.

Il y a aussi l’omniprésence de certains thèmes qui sont comme une pointe d’humour et jouent un peu le rôle de fils conducteurs pas déplaisants du tout. Par exemple, il est beaucoup  question dans ce livre de la constitution traditionnelle de Mma Ramotswe, un gentil euphémisme pour dire qu’elle est grosse.

Il est aussi beaucoup question de chaussures et même de féminisme. Il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ces femmes sages et profondément humaines.

J’en ai aussi beaucoup appris sur le Botswana, un *gros village* africain pris en sandwich entre des pays plus important comme l’Afrique du sud et le Zimbabwe. Le Botswana est un petit pays de 2 millions d’habitants.

Les traditions y ont la vie dure et il est présenté comme un beau pays, progressiste et accueillant dans lequel il fait bon vivre paisiblement. La notion d’entraide y est particulièrement forte. Le livre m’a quasiment donné le goût d’aller y faire un tour.

Si vous entreprenez la lecture de ce livre, faites-le sans attente. Moi j’ai pris ce livre pour ce qu’il est… un anti-stress…une petite douceur…

Suggestion de lecture : FIFI RINDACIER d’Astrid Lindgren

Alexander McCall Smith est né en 1948 au Zimbabwe. Il s’est fait connaître à l’échelle internationale après avoir créé le personnage de la première femme détective du Botswana : Mma Precious Ramotswe, héroïne d’une série qui compte huit volumes à ce jour. Il est également l’auteur des AVENTURES D’ISABEL DALHOUSIE et de 44 Scotland Street, premier tome des CHRONIQUES D’EDIMBOURG.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JUIN 2014

LES AUTRES, C’EST TOUJOURS RIEN QUE DES SALES TYPES

Comme son nom l’indique, le psychorigide
a l’âme calcifiée, ou, au choix, le mental
bronchiteux, la pneumonie ontologique,
bref : le pneu à plat. Il manque d’air. Ce
qui ne l’empêche pas d’être gonflant.

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Des tas de gens meurent de la maladie,
mais beaucoup commencent par en vivre.
(extraits de LES AUTRES, C’EST RIEN QUE
DES SALES TYPES. De Jacques A. Bertrand
Éditions Julliard, 2009)

commentaire sur le livre
De Jacques A. Bertrand

Dans ce petit recueil, Jacques Bertrand décrit et critique très librement notre société actuelle à travers 20 grandes catégories d’êtres humains, présentés comme des *sales types* parce qu’ils dérangent, agacent, déplacent de l’air, irritent, exaspèrent, énervent. On retrouve entre autres l’enthousiaste, le végétarien,  le psychorigide, l’agélaste (celui qui ne rit jamais) , le touriste, le con et l’imbécile heureux.

C’est un livre intéressant qui va au-delà de l’humour. En effet, le ton est carrément satirique. Je mentionne tout de suite que dans ce livre, les humains sont analysés voire psychanalysés par un Français. Il ne faudra donc pas s’étonner de lire un chapitre consacré au parisien, considéré lui aussi comme un sale type par l’auteur. Autre fait intéressant, tous les chapitres débutent par une allusion aux chiens.

Dès le début de la lecture, j’ai senti que l’auteur s’amusait bien à décrire les humains, mais au-delà de l’amusement, Jacques Bertrand analyse la société en utilisant toute la richesse de la langue française pour mettre en perspective les travers de l’être humain.

Si certains propos sont parfois acides, l’ensemble est drôle et amusant pouvant même pousser les lecteurs (qui n’ont pas peur de se moquer d’eux-mêmes) à se trouver une place dans une ou plusieurs catégories. considérant sans doute que l’humain et le chien sont intimement  liés. Par-delà son humour parfois grinçant, l’auteur nous laisse le choix de classer l’animal comme sale type version canine, sale chien ou…comme le dindon de la farce.

C’est un livre drôle mais pas vraiment méchant. Du moins pas à outrance. C’est d’abord une merveille d’exploitation linguistique. Pour terminer, mes petites questions satiriques à moi seraient…est-ce que l’auteur lui-même pourrait se reconnaître dans une ou plusieurs catégories de sales types et puis en fin de compte, qui pourrait ne pas être considéré comme un sale type???

Je crois que ça va vous plaire…

Suggestion de lecture : LE VIEUX QUI NE VOULAIT PAS FÊTER SON ANNIVERSAIRE, de Jonas Jonasson

BONNE LECTURE
JAILU
DÉCEMBRE 2013

(En complément…)

LE C.V. DE DIEU, livre de JEAN-LOUIS FOURNIER

EXTRAIT DU DOSSIER MÉDICAL :
Électrocardiogramme du 28 août 1994 :

EXAMEN DU CŒUR DE DIEU :
Observations du cardiologue :
État neuf, n’a jamais servi……..

-Pourquoi vous appelle-t-on LE BON DIEU?
-Une vieille habitude d’avant le déluge.

-Et ça vous est resté malgré tout ce que vous avez fait?
-C’est un mot dont on se sert beaucoup dans la famille.
Regardez mon fils, vous savez comment on l’appelle?
-Je sais pas, ‘’Bon Jésus?’’
-On l’appelle ‘’bon à rien’’, ça lui va beaucoup mieux.
Et c’est pas faute de m’en être occupé…
(extraits de LE CV DE DIEU de Jean-Louis Fournier)

Une fois son Œuvre achevé, Dieu devint désœuvré et commença graduellement à s’ennuyer ferme. Alors, il prit la décision de chercher un emploi chez les humains. Il prépara son CV (quelques milliers de pages) et descendit sur terre pour sa première entrevue d’emploi, entrevue qui passa évidemment en revue les grandes réalisations de Dieu.

L’auteur a prévu dans son livre l’agenda de Dieu sur terre, quelques statistiques intéressantes et bien sûr, la transcription de l’entrevue d’emploi de Dieu avec le directeur d’une grande firme.

Je crois que ça m’a fait du bien de lire ce petit bouquin. Il est un tantinet cinglant, coquin à coup sûr, irrévérencieux mais surtout drôle et original. J’avertis tout de suite les puritains de la religion versés dans la *bondieuserie* de s’abstenir à moins d’avoir un solide sens de l’humour.

Jean-Louis Fournier nous propose un livre très original, ventilé, avec des chapitres très courts sans lourdeur mais avec quand même de la recherche, un brin de philosophie et beaucoup d’humour surtout quand on pense qu’il est ici question de l’être le plus énigmatique de l’univers : Dieu qui est présenté ici à l’image de l’homme, comme un *chum* qui pourrait être votre voisin.

Est-ce que le directeur engagera Dieu????? À lire absolument.

BONNE LECTURE

Suggestion de lecture : ET DIEU CRÉA LES BEATLES de Daniel Ichbiah

JAILU/Claude Lambert
Février 2013

(En Complément…)

Un cadavre de classe, de ROBERT SOULIÈRES

Voici un roman jeunesse fou et niaiseux, mais dans ce que ces termes ont de meilleur! En vulgarisant, il s’agit d’un roman policier, mais il est bourré d’humour! Je le recommande grandement, surtout pour les petits lecteurs, ceux qui sont intimidés ou écœurés par le côté parfois sérieux et intello de l’univers des romans.

Si vous êtes intéressé, l’excellent compte rendu que vous trouverez ICI achèvera de vous convaincre.

Dans le complément je vous présente un extrait que j’ai trouvé particulièrement sweet!

Suggestion de lecture : CAPITAINE STATIC d’Alain M. Bergeron

Phenixgoglu
Décembre 2012

(En Complément…)