*Une lettre m’apprenait que ma mère aurait eu
un passé dont j’ignorais tout. On m’assurait
qu’en fouillant ses affaires, je mettrais la main
sur des souvenirs qui me livreraient quantité
d’informations sur la femme qu’elle avait été. À
l’en croire, maman avait été coauteure d’un
forfait magistral…*
(Extrait : LA DERNIÈRE DES STANFIELD, Marc
Levy, Éditions Robert Laffont|Versilio, 2017, édition
de papier,, pocket, 450 pages.
Eleanor-Rigby est journaliste, elle vit à Londres. Un matin, elle reçoit une lettre anonyme lui apprenant que sa mère a eu un passé criminel. George-Harrison est ébéniste, il vit au Québec. Un matin, il reçoit une lettre anonyme accusant sa mère des mêmes faits. Eleanor-Rigby et George-Harrison ne se connaissent pas. L’auteur des lettres leur donne à chacun rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore. Quel est le lien qui les unit ? Quel crime leurs mères ont-elles commis ? Au cœur d’un mystère qui hante trois générations, La Dernière des Stanfield nous entraîne de la France occupée à l’été 44, à Baltimore dans la liberté des années 80, jusqu’à Londres et Montréal de nos jours.
LES SECRETS D’UNE FAMILLE TORDUE
*Robert était désormais seul et il se demanda
combien de nuits il lui restait à vivre. Dans
quelques heures, le jour se lèverait sur Baltimore…
Et il songea qu’il allait crever à des milliers de
kilomètres de chez lui à cause d’une partie de
poker.* (Extrait)
LA DERNIÈRE DES STANFIELD raconte l’histoire d’Eleanore Rigby Donovan, journaliste pour un magazine à Londres et George Harrison Collins, un ébéniste qui vit à Québe. Ils ont deux points en commun : d’abord leur prénom évoque les Beatles. Eleanore Rigby est une chanson des Beatles. Et Bien sûr George Harrison était un Beatle.
Les liens expliquant ce choix de prénoms sont plutôt ténus dans le récit. Le deuxième point en commun est le fait que les deux héros qui ne se connaissent pas reçoivent une mystérieuse lettre signée d’un énigmatique personnage qui se fait appeler LE CORBEAU et annonce que leur mère a commis un crime 35 ans plutôt. Le CORBEAU leur donne rendez-vous dans un bar de pêcheur situé dans le port de Baltimore.
Avec méfiance, nos deux héros font connaissance. Le CORBEAU ne s’est pas pointé mais il semble avoir atteint son objectif, la rencontre de deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ont pourtant la même mère. Eleanore Rigby et George Harrison décident d’enquêter pour savoir quel crime leur mère aurait commis.
Qui est le CORBEAU et qu’est-ce qu’il cherche exactement? George et Eleanore vont pénétrer un épais mystère, un panier de crabes qui hante trois générations de Stanfield de 1944 à nos jours. Le récit étale la vie de Sally-Anne, la mère de George et Eleanor. Les grands-parents de Sally-Anne, ont fait fortune dans les années 40.
Eleanore Rigby et Georges Harrison tentent ainsi de se dépêtrer dans une suite sans fin de trahisons, de mensonges et de coups bas. Le lecteur tente d’évoluer avec les personnages dans la toile gluante classique des familles dynastiques qui enfouissent des secrets qui sortent au grand jour à la petite cuillère. C’est un peu ce à quoi nous a habitué les séries télévisées comme DALLAS ou comme DYNASTIE.
Moi j’ai trouvé ça compliqué, difficile à suivre à cause des bonds générationnels qui rendent instable le fil conducteur de l’histoire. Je n’ai jamais réussi à adhérer à ces histoires de famille hermétiques et souvent platoniques. Je sais bien que les téléspectateurs en redemandent. Ça n’engage que moi, mais les trois premiers quarts du récit m’ont ennuyé.
J’ai trouvé l’histoire compliquée à cause de son caractère multidirectionnel que l’auteur aurait pu simplifier un peu. La narration est complexe, le style alambiqué. Je m’attendais à mieux, surtout que j’étais au départ très intrigué par les prénoms de nos héros, évoquant les Beatles.
Mais ce n’est qu’un accessoire sous-développé qui n’est d’aucune utilité pour aider à comprendre où l’auteur veut en venir exactement quant à la malédiction qui pèse sur les Stanfield où tout n’est qu’imposture, mensonges et apparences. Non ce n’est pas vraiment le livre capable de me faire renouer avec le style saga familiale et ses idées usées.
Je conviens que le style de Levy est intéressant. Il faut bien dire aussi que le dernier quart du récit nous entraîne de surprise en surprise. Ça devient intéressant si on tient le coup jusque-là. Quand je termine un livre, j’essaie de déterminer deux choses : ce que le livre m’a apporté et à quelle réflexion a-t-il engagé. Je crois que vous en avez déjà une bonne idée.
Marc Levy est un romancier français né en 1961. Il ne quitte pas le classement des meilleures ventes depuis le début des années 2000. Né dans les Hauts-de-Seine, il quitte la France pour les États-Unis à 23 ans et fonde une société spécialisée dans l’image de synthèse.
Aimant raconter des histoires, Marc Levy se met à l’écriture en amateur. Finalement, il décide d’envoyer un manuscrit à plusieurs éditeurs et ce sont les éditions Robert Laffont qui le contacteront. Depuis, il se consacre à l’écriture. En janvier 2006, les ventes de ses cinq livres ont dépassé les dix millions d’exemplaires et ça continue.
Suggestion de lecture : AFFAIRES ÉTRANGES de Joslan F. Keller
Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 6 décembre 2020