TEMPÊTES, Andrée A. Michaud

*… mais je riais comme un maudit malade, comme un gars qui se rend compte que sa maison n’a pas été emportée par la crue printanière, comme un hostie de clown qui vient de défroquer et qui envoie chier sa confrérie de bozos en courant tout nu vers l’océan. *

Extrait : TEMPÊTES, d’Andrée A. Michaud. Version papier et numérique : Québec Amérique éditeur, 2019, 360 et 327 pages. Version audio : Vues et Voix éditeur, 2019. Durée d’écoute : 9 heures 37 minutes. Narration : Andrée A. Michaud.

Épouvante étouffante

Avec ce livre, il s’est produit un phénomène assez rare. La narration était tellement ennuyante et monocorde que je n’ai rien compris à l’histoire. C’état plus une lecture qu’une narration, sans émotion, sans chaleur ni conviction. Bien que j’aie écouté le récit jusqu’au bout, je me suis rabattue sur une version papier car il me semblait que l’histoire en valait la peine.

Il reste que, même en version reliée, TEMPÊTES est une histoire compliquée, difficile à suivre et qui évoque une mise en abyme. Cette histoire se déroule sur les deux flancs d’une montagne malveillante appelée <Massif bleu> alors que se succèdent de violentes tempêtes.

D’une part, on suit Marie Saintonge, une femme instable dans une cabane isolée et secouée par une tempête agressive, figée par la peur, des coups frappés à sa porte, des ombres qui n’ont pas leur place. D’autre part, on retrouve, sur l’autre versant de la montagne, Ric Dubois, homme psychologiquement fragile, terrifié par des spectres et la fureur du massif, pendant que les morts s’accumulent autour de lui à proximité de la <Red river>

C’est un roman très noir, très creusé, trop sans doute. Il s’agit de deux récits en alternance avec tendance à la convergence. J’’ai trouvé qu’ils étaient en dents de scie, sans fil conducteur et sous-développés. Ça manque de détails, de précisions sans distinctions réelles ou évidentes entre le rationnel et le surnaturel. De plus, il est difficile d’avoir une compréhension réelle et complète de tous ces morts.

C’est un thriller psychologique un peu tordu car s’il est question de tempêtes violentes sur le massif bleu, les éléments font rage également dans l’esprit des deux principaux personnages.

Ce qui m’a gardé dans le coup, c’est l’atmosphère, l’ambiance, le non-dit qui entretient la peur, la crainte, le doute, le frisson même. C’est toute la montagne qui vocifère et qui enveloppe le lecteur dans un voile de mystère. J’aime cette aura d’inaccessible, d’obscurité qui imprègne l’histoire. C’est une force, un crédit que j’accorde volontiers à  André A Michaud.

Manquent les explications, le fil conducteur et surtout, une logique qui soutient l’ensemble et qui m’aurait aidé à faire la part des choses. J’ai été enveloppé par l’atmosphère opaque du roman mis disons que j’ai avancé dans cette histoire plutôt péniblement.

Suggestion de lecture : L’EAU NOIRE, de Chloé Bourdon

L’autrice Andrée A. Michaud

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Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 8 juin 2025