CARNET DE VOYAGE D’UN MORT DÉBUTANT

Je me pose des questions qui me font
Perdre du temps. C’est vrai,  mais j’ai
Toujours été ainsi.  Dois-je changer
Maintenant que je suis mort?

(extrait de CARNET DE VOYAGE D’UN MORT
DÉBUTANT, Isabelle Bouvier, Iboux éditions, 2012)

Commentaire sur le livre
D’ Isabelle Bouvier

La mort, c’est le meilleur moment de la vie, c’est pourquoi il est préférable de le garder pour la fin.

Gustave Parking

Isabelle Bouvier a imaginé le carnet de voyage de Paul qui, après sa mort se retrouve dans un endroit de transition où il peut, même mort, continuer à vivre une vie ressentie. Il y a bien sûr quelques exceptions, issues de l’imaginaire de l’auteure. Par exemple le fait de faire apparaître des choses en les souhaitant très fort. Dans ce monde mystérieux où apparemment il ne fait que passer, il attend une lettre qui lui expliquera la suite des évènements.

Paul profite de cette transition pour entreprendre une quête complexe : comprendre le sens de la vie et de la mort, comprendre ce qu’il fait là et comprendre aussi les gens qui l’entourent…bref une quête au bout de la mort.

Il retrouve son papy, fait la connaissance de l’énigmatique  monsieur jeudi, se fait une amie : Maria et entreprend un journal où il consigne ses questionnements,  ses observations, ses recherches et ses rencontres.

C’est un magnifique petit livre sans prétention et tout en sensibilité. Dans ce livre, il n’y a pas de discours, de manifestations morales ou de théories compliquées sur la vie après la mort. Isabelle Bouvier raconte très simplement sa vision du cheminement d’un homme simple, attachant avec un petit côté *enfant*, après sa mort.

En fait, c’est un livre qui pousse à l’introspection en évitant le piège de l’examen de conscience et de la fameuse psychose du ciel et de l’enfer. Avec un brin de poésie, une douce pointe d’humour, l’auteure laisse supposer que bien des questions trouvent leurs réponses dans le cœur des vivants.

Loin d’être moralisateur, l’ouvrage est de nature à apaiser l’esprit qui se préoccupe davantage de la mort que de vivre. C’est un petit livre rafraîchissant qui se lit vite et en douceur.

L’auteure Isabelle Bouvier

Je vous recommande CARNET DE VOYAGE D’UN MORT DÉBUTANT, le premier roman d’Isabelle Bouvie Bon jusqu’au dernier mot. Pour en savoir davantage sur Isabelle Bouvier, je vous invite à visiter son blog au http://monavistinteresse.blogspot.fr/

Suggestion de lecture : PASSAGE, de Yanick St-Yves

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
AVRIL 2014

À LA PERSONNE ÉGARÉE, auteur inconnu

Texte trouvé dans une église de Baltimore en 1692, auteur inconnu.
C’est un texte qui fait du bien.

À LA PERSONNE ÉGARÉE

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.

Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes les personnes. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le plus simple d’esprit et l’ignorant : ils ont eux aussi leur histoire. Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit.

Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain et vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous.

Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle : c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps.

Soyez prudent dans vos affaires car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe : plusieurs individus recherchent de grands idéaux et partout la vie est remplie d’héroïsme.

Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est, en face de toute stérilité et de tout désenchantement, aussi éternel que l’herbe.

Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.

Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles : vous avez le droit d’être ici. Et, qu’il soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait.

Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos peines et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.

Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Soyez positif et attentif aux autres.

Tâchez d’être heureux.