L’ORDRE DU MONDE

Commentaire sur le livre de
DENIS LÉPÉE

*Au prix d’un effort surhumain, il tira sur son bras droit cramponné à la balustrade et parvint à se remettre debout. Il avait l’impression qu’on lui broyait la poitrine. Des taches blanches papillonnaient devant ses yeux. Il voulut appeler mais aucun son ne sortait de sa bouche. *

Extrait : L’ORDRE DU MONDE, Denis Lépée. Version papier : Timée édition 2007, 377 pages. Version numérique, Éditions de l’Épée, 2012, 296 pages.

Juin 2008 : Une vague d’explosions ravage les symboles du pouvoir à travers l’Europe : l’Assemblée nationale à Paris, la célèbre tour de Big Ben à Londres, la Commission européenne à Bruxelles. Aucune revendication, mais un suspect que tout accuse : Tommaso Mac Donnell, un jeune archéologue spécialisé dans les fouilles sous-marines. Traqué, il doit remonter la piste pour échapper à l’engrenage infernal où le hasard l’a jeté. Mais peut-on vraiment parler de hasard ?

 Les cachotteries de l’histoire

 

C’est une histoire qui offre un beau déploiement d’action et de revirements. Vous noterez toutefois dans le fil de mon commentaire, qu’elle est invraisemblable et peu crédible même si elle est fondée sur une réalité historique. Ici, la fiction prend le pas sur l’histoire avérée. Ça reste un roman. Voyons le tableau…

Nous suivons Tommaso Mcdonnel, un jeune spécialiste de l’archéologie sous-marine. Un jour, Tommaso reçoit la demande d’un obscur avocat londonien de trouver un navire disparu depuis fort longtemps au large de la Tunisie.

Presqu’aussitôt, Tommaso se retrouve dans une inimaginable spirale de violence qui vise à détruire les symboles du pouvoir à travers l’Europe comme l’Assemblée nationale de Paris. Tommaso doit aller au bout de ce mystère quand des terroristes enlèvent sa fille.

Étrangement, ce n’est pas l’archéologie qui est au cœur de cet ouvrage mais bien l‘architecture qui dévoile dans le récit, des forces cachées qui influencent le quotidien de chaque individu par la canalisation d’énergies mystérieuses.

On dirait que le récit prête une âme aux bâtiments considérés comme des chefs-d’œuvre d’architecture afin qu’ils concourent à l’équilibre du monde : *La question, c’est ce que les bâtiments souhaitent être. * (Extrait)

Ce lien entre l’architecture et l’évolution humaine rend l’histoire un peu nébuleuse, tirée par les cheveux. Certains dialogues prennent des allures philosophiques et mettent en perspective le pouvoir des symboles.

Je n’ai pas été emballé par l’aspect ésotérique de l’ouvrage mis le livre comporte beaucoup de forces intéressantes en commençant par le charisme de son héros Tommaso, sympathique, humain, un peu naïf mais opiniâtre, au final attachant.

Sa vie d’archéologue n’est pas de tout repos, étant pris dans un tourbillon de terrorisme et d’énigmes qui lui fait faire le tour du monde. Pas aussi spectaculaire qu’Indiana Jones, la trame est tout de même explosive.

Beaucoup d’action, de rebondissements. J’ai trouvé la finale faible et un peu prévisible, mais l’ensemble est bien écrit, bien développé. J’ai apprécié le style de l’auteur.

Ce livre, qui se lit comme un polar m’a plu suffisamment pour le recommander. J’ai beaucoup apprécié le style de Lépée.

Suggestion de lecture : RESSUSCITER de Colleen Houck

L’auteur Denis Lépée

 DU MÊME AUTEUR


Bonne lecture
Claude Lambert

le samedi 24 mai 2025

 

LE COMPLOT MALONE, de STEVE BERRY

*« Dites-leur bien que je ne suis pas encore mort ! » répliqua le président avec un de ses célèbres sourires. Mais personne n’ignorait qu’il déclinait, et qu’aucune puissance au monde n’y pouvait rien* (Extrait : LE COMPLOT MALONE, Steve Berry, trad. Fr. : Éditions Le Cherche Midi, 2015, édition de papier, pocket, 610 pages)

Un employé du Trésor américain a dérobé de mystérieux documents relatifs à un secret d’état qui, s’il était révélé, risquerait de changer la face du monde. Cotton Malone, est sollicité pour les récupérer. Et il n’est pas seul à vouloir mettre la main sur les fameux papier… Des mystères des Pères Fondateurs des États-Unis jusqu’à une énigmatique entrevue clandestine entre  Roosevelt et son secrétaire d’État au Trésor, une nuit de 1936, en passant par les signes ésotériques cachés dans les symboles de l’Amérique, Cotton Malone va ainsi aller de révélation en révélation. 

AU BORD DE LA CATASTROPHE
*Il était impossible de prévoir la tournure qu’allaient
prendre les évènements, et cette incertitude était ce
qu’il y avait de plus pénible. Mais elle avait confiance :
Ils trouveraient le moyen de gérer la situation.>
(Extrait : LE COMPLOT MALONE)

Nous retrouvons ici un héros récurrent dans l’œuvre de Steve Berry : Harold Earl Malone, appelé affectueusement Cotton, un libraire scandinave installé à Copenhague. C’est surtout un agent à la retraite de la division Magellan, la redoutable unité des services secrets du département américain de la Justice. Dans LE COMPLOT MALONE, Cotton reprend du service avec une investigation complètement différente : une enquête fiscale.

Il faut être très attentif au début de l’histoire, plus précisément au prologue qui raconte une mystérieuse rencontre secrète, une nuit de 1936 entre le président américain de l’époque, Théodore Roosevelt et son secrétaire au Trésor, Andrew Mellon. Ces deux personnages se détestent singulièrement. Mellon finit par poser une énigme au président.

Entre temps des documents importants sont volés, susceptibles d’ébranler le système politique et financier américain. Un fonctionnaire est poursuivi parce qu’il ne paye pas ses impôts. Il prétend que l’impôt américain est illégal. Tout est en lien. Il existe semble-t-il des preuves à l’effet que le 16e amendement établi en 1936 est truffé d’irrégularités rendant l’impôt illégal ce qui mettrait les États-Unis en faillite et bouleverserait l’économie mondiale.

Entre temps, le président de la Coré du Nord, Kim Yong-jin, un monstre assoiffé de pouvoir tente l’impossible pour mettre la main sur la preuve de l’illégalité du 16e amendement dans l’unique but de détruire les États-Unis par l’intérieur, une implosion pure et simple. Vu la complexité de l’affaire, on appelle Cotton et des agents du Trésor Américain.

Dans ce livre, il faut bien saisir toute la portée du prologue et y revenir au besoin. LE COMPLOT MALONE est un récit complexe dans lequel intervient une grande quantité de personnages. Par rapport aux autres livres de Berry, Cotton Malone est plutôt effacé dans LE COMPLOT MALONE mais son rôle demeure crucial.

Il y a du monde, beaucoup de monde…trop je crois. Les agents se bousculent d’une certaine façon. La plupart des personnages sont plus ou moins bien travaillés et j’ai un peu l’impression que Berry a compliqué l’histoire inutilement.

Mais si on a bien compris qui fait quoi, si on a bien saisi l’importance de cette discussion entre Roosevelt et son secrétaire au Trésor ainsi que les motivations des belligérants, en particulier le dictateur coréen et Howell, il nous reste le plaisir de se *frotter* aux forces du récit : il est vif, intense et fertile en rebondissement.

La principale force du roman est son caractère intrigant. Ce roman a comme toile de fond l’impôt sur le revenu. Essayons de nous imaginer qu’est-ce qui se passerait si dans notre pays, quelqu’un réussissait à prouver que l’impôt sur le revenu est illégal depuis son entrée en vigueur.

Ça ferait un sacré remboursement au contribuable. Ça pousserait surtout le système à la faillite et s’ensuivrait chaos et anarchie. Bref, il y a des choses sur lesquelles il vaut mieux fermer les yeux.

LE COMPLOT MALONE n’est pas à proprement parlé un roman historique. Il faut juste bien comprendre ce qui s’est passé en 1936. Le livre est très bien documenté et dans une postface extrêmement pertinente, l’auteur sépare la réalité de la fiction. La plume est un peu lourde et redondante mais le caractère intrigant du récit m’a gardé captif. J’ai fini par dévoré ce livre…donc je vous le recommande.

Suggestion de lecture : LE PRÉSIDENT A DISPARU, de Bill Clinton et James Patterson

Steve Berry est un avocat et auteur américain vivant dans l’état de Géorgie. Il s’est spécialisé dans les thrillers sur fond d’énigmes historiques. Il a publié plusieurs romans aux Éditions Le Cherche Midi dont LE TROISIÈME SECRET (2006),  LA PROPHÉTIE CHARLEMAGNE (2010), LE CODE JEFFERSON (2012) et L’HÉRITAGE OCULTE (2014).

La plupart des titres sont disponibles chez Pocket. Traduits dans une quarantaine de langues, les thrillers de Berry ont figuré sur la liste des best-sellers dès leur parution aux États-Unis. Vous pouvez retrouver toute l’actualité de Steve Berry en visitant
www.steveberry.org  (site en anglais)

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 29 mai 2020