*Nous organisons un grand concours
de chèques à mon nom. Le plus gros a
gagné*
(extrait de ET VOUS TROUVEZ ÇA DRÔLE de
Coluche, Le livre de Poche, France Loisirs,
2000, 112 pages , éd. Num.)
ET VOUS TROUVEZ ÇA DRÔLE est un ouvrage en deux parties. On y retrouve d’abord un recueil de blagues, pensées humoristiques, remarques et aphorismes à saveur de critique sociale, extraits de conférences et d’émissions de radio et de télévision animées par Coluche au cours de sa carrière.
Dans la deuxième partie, l’éditeur propose la transcription d’une très intéressante conférence faite par Coluche le 27 février 1986 à la loge Locarno 72 du Grand Orient de France. Cette conférence portait sur les nouveaux pouvoirs ainsi que sur les évènements et les motivations qui ont conduit à la création des RESTOS DU CŒUR. (Voir complément cinéma et anecdote à la fin de l’article)
COLUCCI : de l’humour et du cœur
*De toute manière, il y a un truc qui est sûr, c’est que
j’ai trouvé un créneau, et tant que je parlerai au
public, je leur parlerai de ça. Je leur parlerai de la
possibilité qu’ils ont de débarrasser le pouvoir de
ce qu’il ne fait pas ou de ce qu’il fait mal.*
(extrait d’une conférence de Coluche, le 27 février 1986
et consignée dans son livre ET VOUS TROUVEZ ÇA DRÔLE)
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*Lolita a plus d’parrain
nous on a plus notre meilleur copain
t’étais un clown mais t’étais pas un pantin
enfoiré on t’aimait bien
maintenant on est tous orphelins
putain d’camion, putain d’destin, tiens ça craint*
(Extrait de la chanson PUTAIN DE CAMION de Renaud Séchan, sortie en 1988 en mémoire de son ami Coluche, mort en 1986 en percutant un camion avec sa motocyclette. La chanson est dédiée aux enfants de Coluche Marius et Romain ainsi qu’à la fille de l’auteur, Lolita Séchan, filleule de Coluche.)
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Je voulais en savoir plus sur Coluche. Bien sûr, rien ne vaut une bonne biographie, mais j’étais essentiellement attiré par la chaîne d’évènements qui a préludé à la création des RESTOS DU CŒUR. ET VOUS TROUVEZ ÇA DRÔLE est donc un opuscule en deux parties. J’ai passé rapidement sur la première partie, un recueil de blagues et de pensées humoristiques parfois à saveur politique ou idéologique.
Bon c’est de l’humour français…on aime ou on n’aime pas. Ça m’a fait sourire un peu…pas plus. Coluche est beaucoup plus drôle quand on le voit que quand on le lit. Au cinéma, sa présence est puissante et transcende n’importe quel scénario.
J’ai été beaucoup plus captif de la deuxième partie qui est la transcription d’une conférence dans laquelle Coluche s’exprime sur les nouveaux pouvoirs et c’est dans cette partie que j’ai compris les motivations de Coluche, le sens de son implication sociale et son altruisme. Mon objectif était de mieux comprendre l’homme et j’ai atteint cet objectif.
Louis Dalmas, responsable de la loge Maçonnique Locarno a bien cerné Coluche en décrivant les trois ressorts qui le motivent : provocation, satire, générosité. Dalmas n’a pas manqué de faire le lien entre Coluche et le grand Molière dont la plume était plutôt vitriolique face à l’avarice, la cupidité et l’hypocrisie.
En fait, avec son langage éclaté habituel, Coluche nous pousse à une réflexion très sérieuse sur le pouvoir du show-business. C’est d’ailleurs ce nouveau pouvoir qui a amené la création des restos du cœur et la réalisation de nombreux gestes de solidarité.
Ce pouvoir est supérieur à celui de la Presse. Coluche ne se gêne pas pour le dire…je cite : *…nous, on fait une profession de générosité, alors que les journalistes font une profession qui est très proche de la méchanceté.*
Je pourrais dire, de façon peut-être un peu plus euphémique que les journalistes atteignent la tête et que les artistes atteignent le cœur. Ça donne aux artistes un pouvoir extraordinaire qui n’a pas de frontière. Coluche ne prétend pas détenir la vérité absolue, mais son argumentaire pourrait pousser le lecteur à tirer des conclusions intéressantes.
Michel Colucci (1944-1986) était un comédien et humoriste français, né de famille italienne. Dès l’âge de 15 ans, il devient chanteur et à partir de 1974, obtient la notoriété comme comédien à la radio et à la télévision, puis comme acteur au cinéma.
Il utilise son humour caustique pour dénoncer les travers de la société en matière de religion, de morale et de politique. Il va jusqu’à se présenter aux élections présidentielles de 1981 avec comme slogan : *je vais foutre la merde*. Il finit par se retirer. François Mitterand devait-il être soulagé?
Suggestion de lecture : LOUIS DE FUNÈS, de Brigitte Kernel
BONNE LECTURE
JAILU
JUILLET 2015