LES DÉSASTREUSES AVENTURES

DES ORPHELINS BAUDELAIRE

COMMENTAIRE SUR LA
série de Lemony Snicket

La série décrit les malheurs de trois enfants après l’incendie qui a coûté la vie de leurs parents. Si leur persévérance leur permet régulièrement d’échapper aux manigances du comte Olaf, personnage machiavélique prêt à tout pour s’emparer de leur fortune, leurs talents respectifs ne réussissent pas à les sortir d’une série de catastrophes en tous genres.

La série s’est fait, entre autres, connaître pour sa narration résolument pessimiste, son humour noir, son narrateur méta-fictif Lemony Snicket, et ses références constantes à la littérature et la culture en général2. Traduits en près d’une cinquantaine de langues à ce jour, on estime que plus de 55 millions d’exemplaires de ces romans ont été vendus à travers le monde (Wikipédia)

LIVRE 1
TOUT COMMENCE MAL…

Cette série très spéciale réunit treize livres à l’origine de la série télévisée LES AVENTURES DES ENFANTS BAUDELAIRE sur la plateforme NETFLIX. C’est une série sarcastique qui a un petit quelque chose de gothique, c’est-à-dire mélangeant le roman noir au fantastique, le tout parfaitement dosé pour les ados et préados. Avec un brin d’ironie, la saga jette un regard sensiblement moralisateur sur la Société. C’est facile à lire et au début de chaque aventure, des éléments précis, bien introduits, viennent capter l’attention des jeunes lecteurs.

L’humour de la série est un peu noir, dénonciateur. Le style narratif plait aux jeunes lecteurs et lectrices. Moi, comme adulte, j’ai lu quelques aventures et j’ai trouvé ça amusant et divertissant. Je n’ai pu faire autrement que de développer de l’empathie pour les Baudelaire qui semblent accumuler les malheurs. Pour bien comprendre la psychologie des Baudelaire, il faut s’attarder sur le premier livre, TOUT COMMENCE MAL, une réussite sur le plan narratif, qui m’a donné envie de poursuivre.

La vie des enfants Baudelaire démarre bien mal… Tout commence le jour où leurs parents disparaissent dans l’incendie de leur maison laissant leurs trois enfants à la tête d’une immense fortune. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les voilà confiés à leur oncle, le Comte Olaf, qui déploiera toutes les ruses pour s’emparer de leur richesse. Il faudra encore plus de malices aux trois enfants pour déjouer les tours pendables de cet étrange aristocrate…

Ces enfants sont au nombre de trois, entre 12 et 14 ans, Violette, Klaus et Prunille. Ils ne manquent pas d’astuces et ont plusieurs tours dans leur sac. Personnellement, je ne me suis pas ennuyé. Il n’y a pas de temps mort et même si le sort des enfants est dramatique, je n’ai pas eu trop le temps de m’y arrêter.

C’est une belle série pour les jeunes. C’est un peu triste mais il y a tellement de rebondissements et de bonnes idées qu’il est difficile de décrocher, et puis on aurait envie de tordre le cou de cet effroyable pingre de conte Olaf. L’ensemble est un peu naïf et surfait mais il ne faut pas oublier à qui la série est destinée. Le personnage de Lemony Snicket m’a particulièrement impressionnée. C’est lui qui retrace les aventures des Baudelaire et il apporte à la saga un petit quelque chose de pédagogique.

Bref ça se lit vite et ça ne manque pas d’originalité. Essayez le tome 1. Vous n’avez rien à perdre. Il y a juste un léger risque d’addiction.

Suggestion de lecture : AMOS DARAGON, la série de Bryan Perro



Pour parcourir la série, cliquez ici



En haut, une des affiches du film LES DÉSASTREUSES AVENTURES DES ORPHELINS BAUDELAIRE, adaptation de la série écrite par Lemony Snicket, scénarisée par l’auteur et réalisée par Brad Silberling en 2003, avev Jim Carrey. En bas, l’auteur Lemony Sniket, de son vrai nom Daniel Handler. Pour parcourir l’ensemble de la série, je vous réfère à book-node.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche 26 mai 2024

 

BINE, tome 9 de DANIEL BROUILLETTE

Tourista sous les palmiers

*-Est-ce que tu penses qu’ils sont en train de faire ce
que je pense ? Demande Maxim en retenant un
ricanement. – En tout cas, ils sont pas en train de
jouer à la pétanque…- Mes parents ont déjà fait la
même affaire à Old Orchard. – York ! Pas eux ! – Je
sais, c’est dégueulasse.*
(Extrait : BINE t9 TOURISTA SOUS LES PALMIERS,
Daniel Brouillette, Éditions Les Malins, 2018. Édition
de papier, 400 pages)

 

C’est envahi par la peur de mourir dans un écrasement d’avion que notre très brave Bine s’envole pour Cuba en compagnie de sa belle Maxim et de son père. Il se donne une semaine pour reconquérir celle qu’il aime, mais qu’il a malheureusement trahie. En vacances, loin de l’école sous un soleil magnifique et un décor enchanteur tout ne peut que bien aller, non ? Dans MARTINE À LA PLAGE, peut-être. Mais dans BINE, pas vraiment…

 

 

7 ans et 10 albums plus tard
*L’acte de se dandiner sur de la musique a quelque chose
de bizarre. Surtout qu’en temps normal, ça ne se passe
pas sur une scène devant une foule. D’habitude, les
gens dansent en rond, en petits groupes et rient en
sautillant comme si leurs pantalons subissaient une
infestation de mulots.*
(Extrait)

C’est en 2014 que j’ai fait la connaissance de Benoit-Olivier Lord, surnommé affectueusement et…comiquement, BINE dans le premier tome de la série : L’AFFAIRE EST PET SHOP. J’ai publié un commentaire à ce sujet en novembre 2014. Pour le lire, cliquez ici. Il y a des choses qui ne changent pas : Bine a toujours *un exceptionnel sens de la répartie et une magnifique spontanéité dans ses relations avec ses pairs* (Extrait du commentaire de 2014)

J’étais curieux de voir comment Bine avait évolué avec le temps. Dans le tome 9, Bine a 14 ans, la belle Maxim est toujours dans le décor et Bine en est amoureux fou. A-t-il vieilli ce fameux personnage issu de l’imagination de Daniel Brouillette ? Plus qu’issu en fait…Bine serait l’extension de Brouillette. Ce n’est pas moi qui le dit, le caractère autobiographique de la série est avéré. 

D’abord Brouillette a donné à 9-TOURISTA SOUS LES PALMIERS un caractère très intimiste. Peut-être même un peu trop si on tient compte, par exemple, des nombreux détails livrés sur les mécanismes de la diarrhée. *un courant chaud interne annonciateur de tempête et un vertige donnant le mal de mer, on jette l’ancre aux toilettes pour se vider, une, deux trois, quatre fois…ce n’est pas une simple indigestion qui afflige Maxim. On est au sommet de la hiérarchie des diarrhées. Une princesse. Nulle autre que lady Diarrhea…* (Extrait)

L’auteur est encore plus direct en limitant par exemple à une phrase le chapitre 19 : *Maxim se chie la vie* (Extrait) Cet aspect du livre, passablement dominant m’a fait plutôt déchanter. Mais au-delà des détails croustillants sur *l’asperge* de Bine *squeezée* dans son speedo léopard et sur la tuyauterie grumeleuse de Maxim, j’ai quand même pu cerner le personnage de Bine, comment il a grandi, comment il a changé.

D’abord, Bine n’est plus un enfant. C’est un ado…tributaire du réveil de ses hormones, obsédé par son *ZWIZ*. Il demeure spontané et attachant, mais personnellement, je l’ai trouvé un peu benêt. Toutefois, après avoir complété la lecture du livre et avec un peu de recul, j’ai compris que notre jeune héro est amoureux fou, qu’il a des choses à se faire pardonner. Ça le rend parfois aussi gauche qu’adorable. Si je vais bien au-delà de son petit caractère dégoûtant :

*Mais l’entendre épandre du purin en quantité suffisante pour remplir un silo est une première. C’est triste à dire et je sais que ce n’est pas de sa faute, mais c’est carrément dégueulasse. * (Extrait) ce récit est une histoire d’amour d’adolescent. Et les péripéties du voyage à Cuba ne sont que des diversions…tous les chemins mènent à Rome. Je peux bien maintenant pardonner à l’œuvre de Brouillette ses petits aspects dérangeants.

Pour le reste, l’auteur maintient le cap : des chapitres courts, numérotés et titrés de façon originale et drôle : *une partie de ping-pong avec la fille qui pogne* (Titre du chapitre 13). Écriture directe et fluide. Comme je le mentionne plus haut, il y a des choses qui ne changent pas…il y a une ou deux constantes dans les 9 tomes de Bine, un fil conducteur tenace mais rassurant :

*la belle Maxim qui fait battre son *ti-cœur* et dans son langage basé sur un vocabulaire pas toujours recherché et pas toujours appétissant mais qui finit toujours par nous faire sourire avec des jeux de mots parfois douteux mais dont plusieurs ne manquent pas d’originalité. * (Extrait du commentaire sur L’AFFAIRE EST PET SHOP)

Bine a maturé mais il est encore très jeune et il lui reste beaucoup d’aventures à vivre. La finale de l’histoire promet une suite intéressante. J’ai dû combattre un peu mon côté réfractaire aux changements mais j’étais heureux de le retrouver. Je n’hésite pas à vous recommander la série…

Suggestion de lecture : LE FABULEUX MAURICE ET SES RONGEURS SAVANTS, de Terry Pratchett

Pour parcourir la collection BINE et toute la bibliographie de Daniel Brouillette, cliquez ici.


L’auteur Daniel Brouillette

Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 7 mai 2022

 

Percy Jackson 3, le livre de RICK RIORDAN

LE SORT DU TITAN

*L’heure était grave. Nous perdions des pensionnaires.
Or nous avions besoin de tous les nouveaux combattants
que nous pouvions trouver. Le problème c’était que les
demi-dieux ne sont pas si nombreux que ça.*
(Extrait : LE SORT DU TITAN, troisième tome de la série
PERCY JACKSON de Rick Riordan. Publication originale :
2007,  Livre audio : Audiolib éditeur, publié en 2018. Durée
d’écoute : 8 heures 53 minutes. Narrateur : Benjamin Bollen.)

Percy et ses amis Annabeth, Grover et Thalia se retrouvent face à un horrible manticore, Une terrifiante créature légendaire au visage d’homme mais avec un corps de lion et une queue de scorpion. Ils n’ont la vie sauve que grâce à l’intervention de la déesse Artémis. Mais lorsque Annaeth disparait , une nouvelle quête semée d’embûches s’annonce : Percy devra plus que jamais se méfier des manipulations et des pièges de Cronos, le Seigneur des Titans. Les monstres sont toujours décidés à tuer les demi-dieux : Percy aura besoin de tous ses pouvoirs pour leur échapper.

LA MYTHO AU GOÛT DU JOUR
*«Qu’est-ce qui t’es arrivé? Tu as oublié
toutes ces discussions que nous avons
eues ? Toutes ces fois où nous avons
maudit les Dieux ? Nos Pères n’ont rien
fait pour nous. Ils n’ont aucun droit de
régner sur le monde.»*
(Extrait)
Depuis LE VOLEUR DE FOUDRE, notre héros Percy Jackson a beaucoup mûri.

Dans un article paru en octobre 2015 sur ce site, je présentais Percy Jackson de la façon suivante : …Un héros attachant et sympathique. Percy Jackson est un jeune garçon de 12 ans au départ de la saga. C’est un jeune un peu turbulent, énergique, curieux, imaginatif. Il est de son temps. Un jeune comme tous les jeunes…avec toutefois un gros plus…il est le fils d’un dieu et ça fait de lui un demi-dieu.

Trois ans plus tard, revoici Percy Jackson dans le troisième volet d’une pentalogie qui lui est consacrée : LE SORT DU TITAN. (voir LE VOLEUR DE FOUDRE)

Dans ce troisième volet, Les monstres sont toujours décidés à tuer les demi-dieux. Artémis part seule de son côté, chasser un des monstres les plus dangereux (qui se révélera être l’Ophiautoros, et qui sera finalement sauvé et protégé par Percy pour des raisons stratégiques d’abord et qui deviendront finalement sentimentales).

Chasseresses et demi-dieux vont alors à la Colonie des Sang-Mêlés. Artémis est enlevée à son tour. Une quête unissant demi-dieux et Chasseresses est alors lancée pour retrouver la déesse et sauver Annabeth. Le monde entier en dépend. Il semble que l’Olympe soit menacé.

Percy Jackson a maintenant 14 ans. Il a conservé toutes ses belles qualités auxquelles s’est ajouté un magnifique gain en maturité. Il demeure ombrageux mais il est devenu plus réfléchi, un peu moins spontané et sa fidélité en amitié est inébranlable. L’écriture de Rick Riordan est vraiment très efficace. Il entraîne ici le lecteur au cœur d’un crescendo qui nous rapproche graduellement et implacablement d’une guerre entre les Titans et les Dieux.

Je ne vous cache pas que j’ai toujours eu un faible pour la mythologie grecque. Riordan a dépoussiéré cette mythologie, l’a servi à la moderne et y a ajouté un brin d’humour. Ça aurait plu à Homère je crois.

Aussi, il ne faut pas s’étonner de voir Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès, de la folie et la démesure, jouer avec son téléphone cellulaire pendant une conférence des Dieux. Je craignais que cet aspect de modernité me déçoive et c’est exactement le contraire qui s’est produit. J’ai été emballé, emporté, accroché.

Malgré quelques passages tirés par les cheveux, je considère que Rick Riordan a exploité avec intelligence l’héroïsme juvénile. Il a beaucoup travaillé sur l’équilibre, la constance. Si on ajoute à cela les nombreux rebondissements, un rythme rapide et un fil conducteur solide, ce livre pour la jeunesse a sûrement gagné un élargissement d’audience. J’ai beaucoup aimé aussi la façon dont Riordan a exploité le panthéon de l’Olympe et les personnages de la mythologie.

L’auteur a réactualisé plusieurs Dieux et personnages sur lesquels je savais peu de choses comme par exemple, le Titan Atlas, ennemi de Zeus, condamné à porter la sphère céleste sur ses épaules, Héphaïstos, le dieu de la forge, le sanglier d’érymanthe, une bête énorme, féroce et meurtrière.

Le capturer fut l’un des douze travaux d’Hercule. J’en passe bien sûr mais ça m’a fait dévorer le livre.

J’ai trouvé particulièrement brillant le conseil des dieux à la fin du volume. L’auteur semble vouloir personnaliser les dieux et ne se gêne pas pour leur donner un petit côté caricatural, définit Percy Jackson comme potentiellement dangereux pour l’Olympe et prépare le terrain pour le quatrième volet.

Les dialogues du conseil des dieux sont particulièrement savoureux avec une belle pointe d’humour. Ce troisième volet est un succès et la plume de l’auteur est plus qu’attractive.

J’ai utilisé la version audio du livre et j’ai pu profiter de la narration dynamique et entraînante de Benjamin Bollen qui a su adapter un registre vocal pour chaque personnage important. Le satyre Grover est particulièrement réussi ainsi que la chasseresse Zoé. La voix d’adolescent de Bollen a une signature qui favorise l’attention. Bref, peu importe la plateforme, je crois que vous apprécierez ce troisième opus. Vivement la suite…

Suggestion de lecture du même auteur : PERCY JACKSON, LE VOLEUR DE FOUDRE

Richard Russel Rick Riordan Jr est un auteur américain né en 1964 au Texas. Dès le début de sa carrière, il connaît une réussite fulgurante avec la TRES NAVARRE une série mystère pour adultes (7 volumes publiés de 1997 à 2007) qui a remporté plusieurs prix prestigieux, dont, le prix Edgar Allan Po.

Dès 2005,  il entreprend la série PERCY JACKSON, 5 volumes, et par la suite, LES HÉROS DE L’OLYMPE (la suite de la saga PERCY JACKSON), 5 volumes de 2011 à 2015. Riordan a aussi publié plusieurs romans, recueils, essais et séries dont LES CHRONIQUES DE KANE et la fameuse SÉRIE LES 39 CLÉS, début de publication : 2011

Le narrateur, Jeremy Bollen a une feuille de route très impressionnante. Il a fait ses débuts au théâtre dans Roméo et Juliette. Très actif dans le domaine du doublage de films et de dessins animés (Les mystérieuses Cités d’or, Sabrina, Les Nouvelles Aventures de Peter Pan…), il est notamment la voix française de Tintin dans le film de Steven Spielberg. Avec sa voix d’adolescent et son registre vocal extrêmement polyvalent, il performe avec succès.

À LIRE AUSSI
BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 11 août 2019

LE MYSTÈRE DES PIRATES, O.P. Poivre d’Arvor

FRÈRES DE SANG, FRÈRES D’ARMES

Commentaire sur le livre d’
Olivier et Patrick Poivre d’Arvor

*Je m’appelle François. J’ai dix ans et j’ai mille ans.
J’ai été de toutes les aventures du monde…je vais
aujourd’hui vous raconter la fabuleuse histoire des
pirates et des corsaires. Je les ai tous connus et
accompagnés sur les mers, ils ont été mes frères.
Mes frères de sang, mes frères d’armes.*
(4e de couverture, LE MYSTÈRE DES PIRATES, de Patrick et
Olivier Poivre d’Arvor, éd. Albin Michel jeunesse, 2009,
littérature jeunesse, 130 pages. Édition de papier)

Ouvrage en deux parties, la première étant le récit de François, un jeune garçon de 10 ans qui résume la vie de quelques pirates et corsaires devenus célèbres par leurs exploits en mer comme par exemple les frères Barberousse. La deuxième partie, plus didactique, est en fait un dossier que François appelle Carnet de navigation et qui réunit les éléments nécessaires à la compréhension de la mentalité et de la culture de tous ces personnages colorés et de leur époque : cartes, les équipages, stratégies de combat en mer, description des bateaux et des armes, etc. Le livre est agrémenté et rehaussé par les très belles illustrations d’Antoine Ronzon.

Frères de sang, Frères d’armes
*À tous mes camarades de course,
mes frères et sœurs de mer,
à tous mes cousins pirates…
merci de nous avoir fait rêver,
nous, les petits enfants du monde entier.*
(extrait : LE MYSTÈRE DES PIRATES)

Dans le MYSTÈRE DES PIRATES, les frères Poivre D’Arvor racontent les trépidantes et dangereuses aventures des corsaires et des pirates à travers les yeux d’un petit garçon appelé François.

Quoique très intéressant et vraiment bien fait, le livre ne fait qu’effleurer le sujet. Il passe en revue le destin de quelques pirates et corsaires et cette revue est à mon avis est très incomplète. Heureusement, au moins, François explique clairement au début, la différence entre un corsaire et un pirate.

Mais dans l’ensemble, le sujet n’est développé qu’en surface. Peut-être les auteurs n’ont-ils pas voulu décourager les jeunes en leur refilant une brique qui serait de nature à les décourager mais il aurait été intéressant je crois d’alimenter davantage le sujet.

En revanche, la deuxième partie du livre est impeccable et tout à fait conforme, je crois, aux capacités d’absorption intellectuelle des enfants. Cette partie est en fait un dossier qui regroupe des éléments très intéressants sur la culture pirate et corsaire et de leur époque : des cartes, une présentation des principaux navires utilisés, les stratégies guerrières, un lexique, et même des suggestions de livres, de sites internet et de films, dont bien sûr PIRATES DES CARAÏBES.

Je veux souligner ici la superbe présentation du volume : un papier au style parcheminé, une couverture attrayante une écriture simple et limpide, le langage est soigné l’ensemble est bien ventilé et enrichi par les très belles illustrations d’Antoine Ronzon réputé pour créer des images à forte intensité, extrêmement visuelles et riches en détail. Ajoutons à cela que François, le jeune narrateur a un ptit quelque chose de sympathique, d’attachant.

L’ensemble a un petit côté romanesque et devrait plaire aux jeunes, les garçons en particulier, mais aussi aux jeunes filles qui ont un caractère le moindrement aventurier. Il n’est pas exclu non plus que ce livre plaise aux adultes.

Après tout qui n’a pas été fasciné tôt ou tard par le caractère énigmatique des pirates et des corsaires.

Suggestion de lecture : L’ÉLU DE MILNOR,  de Sophie Moulay

Patrick (à gauche) et Olivier Poivre D’Arvor

Patrick Poivre D’Arvor (1947- ) est français. C’est un véritable homme-orchestre : journaliste, animateur de télévision, écrivain. Sa vie professionnelle est marquée par la controverse…il aura en effet à subir plusieurs procès et condamnations. Sa vie privée est aussi abondamment scrutée par la presse à scandale.

Il a d’ailleurs écrit un livre à ce sujet : LETTRE AUX VIOLEURS DE VIE PRIVÉE (1997). Malgré tout, il accumule les distinctions : Légion d’honneur, officier de l’ordre national du mérite entre autres. Son œuvre (en partie d’inspiration autobiographique) comprend une soixantaine de titres avec la participation, pour certains d’entre eux, de son frère Olivier.

Olivier Poivre D’Arvor (1958- ) est un écrivain et diplomate français et au moment d’écrire ces lignes, il est directeur de la radio FRANCE-CULTURE. Il est aussi homme de théâtre et un peu homme à tout faire dans le réseau culturel français.

Il est l’auteur de près de 25 ouvrages, surtout des romans et des essais, certains écris  avec son frère Patrick. On lui doit en particulier LE VOYAGE DU FILS et LE MONDE SELON JULES VERNE.
Olivier Poivre D’Arvor est, au moment d’écrire ces lignes, membre permanent du jury DES PRIX LITTÉRAIRES.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
NOVEMBRE 2015