VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS, de JULES VERNE

*À partir de ce jour, vous entrez dans un nouvel élément, vous verrez ce que n’a encore vu aucun homme car moi et les miens, nous ne comptons plus et notre planète, grâce à moi, va vous livrer ses derniers secrets.* (paroles du Capitaine Nemo)
(Extrait de 20,000 lieues sous les mers, de Jules Verne, 1869)

Ces derniers temps, j’avais envie de mettre de côté les livres récents, les découvertes et ce qu’on pourrait appeler les incontournables pour me tourner vers une valeur sûre, un beau classique…vous savez le genre de livre qu’on aime rouvrir après plusieurs années et dans lequel on replonge avec délice, sans jamais perdre sa faculté d’émerveillement.

Jules Verne m’est tout de suite venu à l’esprit. De ce bon vieux Jules, j’ai choisi ce que je considère comme le plus beau et le plus humain des classiques : 20 000 lieues sous les mers.

C’est ainsi que j’ai renoué avec le capitaine Nemo et le moyen extraordinaire qu’il s’est donné pour vivre à l’écart des hommes dans une perpétuelle méditation favorisée par les courants et les fonds marins…dans un univers de calme bucolique, de beauté et aussi de plaisirs pour les yeux et le palais. Bien sûr, cet univers n’est pas sans danger.

Il m’a donc été donné de renouer avec l’incroyable sens de l’anticipation de Jules Verne, cet extraordinaire puits de science qui a ce don merveilleux de *connecter* le savoir avec la poésie et de garder captif le lecteur, la lectrice.

Quel plaisir de retrouver ce magnifique classique de Verne. Lors de ma première lecture de l’œuvre (et ça remonte à mon adolescence), j’étais agacé par l’étalage de connaissances dont Verne imprégnait son œuvre. Il me semblait que l’intrigue et l’histoire elle-même étaient négligées au profit de l’érudition de l’auteur. Aujourd’hui, après une nouvelle lecture, je considère l’œuvre avec un œil et un état d’esprit complètement différents.

Bien sûr, *20 000 lieues sous les mers* est une magistrale leçon de zoologie et de botanique marines, de géographie, de science et de technique, mais c’est aussi un regard critique sur la complexité des relations humaines et sur la solitude.

Malgré la masse formidable de détails et de descriptions qui sont incorporés dans le récit, l’écriture est telle que j’avais l’impression de me retrouver à côté d’Aronnax ou encore de pénétrer l’esprit du capitaine Nemo pour mieux saisir le sens de sa démarche.

Je pourrais m’éterniser…surtout quand il est question de Verne, mais j’aimerais compléter avec de brefs éléments qui pourraient ajouter à la tentation de lire ou relire ce chef d’œuvre.

-Le titre du livre n’a rien d’exagéré. L’odyssée du Nautilus couvre en effet près de 80 000 kilomètres dans tous les océans du monde, y compris l’Antarctique.

-Il ne faut jamais perdre de vue le contexte de l’époque dans cette histoire : 1866…le 19e siècle. (Verne a vécu de 1828 à 1905). Il vous sera plus facile d’apprécier l’extraordinaire esprit visionnaire de l’auteur.

-Verne accorde plus de crédit à la science qu’à l’homme. Il n’y a pas de message social ou moralisateur dans son œuvre…seulement une imagination bouillonnante qui place l’homme devant son destin avec des arguments tout à fait crédibles.

20 000 LIEUES SOUS LES MERS est un livre plus que divertissant…il est attachant avec une bonne dose d’émotion et qui nous rappelle que la nature n’a pas fini de nous étonner…

Suggestion de lecture : VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE de Jules Verne

BONNE LECTURE
Claude Lambert
MARS 2013

(En Complément…)

ALBERT EINSTEIN – Comment je vois le monde

« La condition des hommes s’avérerait pitoyable s’ils devaient être domptés par la peur d’un châtiment ou par l’espoir d’une récompense après la mort. »

« Mais c’est la personne humaine, libre, créatrice et sensible qui façonne le beau et le sublime, alors que les masses restent entraînées dans une ronde infernale d’imbécillité et d’abrutissement. »

« Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement.

« Je crois que l’exagération de l’attitude férocement intellectuelle, sévèrement orientée sur le concret et le réel, fruit de notre éducation, représente un danger pour les valeurs morales. Je ne pense pas aux risques inhérents aux progrès de la technologie humaine, mais à la prolifération des échanges intellectuels platement matérialiste, comme un gel paralysant les relations humaines. »

« Et pourtant je crois profondément en l’humanité. Je sais que ce cancer aurait dû depuis longtemps être guéri. Mais le bon sens des hommes est systématiquement corrompu. Et les coupables se nomment: école, presse, monde des affaires, monde politique. »

« C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître. »
(Voir le complément pour plus!)

« Si l’on sépare le judaïsme des prophètes, et le christianisme tel qu’il fut enseigné par Jésus-Christ de tous les ajouts ultérieurs, en particulier ceux des prêtres, il subsiste une doctrine capable de guérir l’humanité de toutes les maladies sociales. »

« Je m’imagine qu’une des motivations les plus puissantes qui incitent à une oeuvre artistique ou scientifique, consiste en une volonté d’évasion du quotidien dans sa rigueur cruelle et sa monotonie désespérante, en un besoin d’échapper aux chaînes des désirs propres éternellement instables. Cela pousse les êtres sensibles à se dégager de leur existence personnelle pour chercher l’univers de la contemplation et de la compréhension objectives. »

-Comment je vois  le monde, Albert Einstein

Ce sont ces citations et extraits qui m’ont poussé à chercher le livre Comment je vois le monde, de Albert Einstein. Il ne s’agit pas d’une biographie, ça semble plutôt être une réelle volonté d’Einstein d’en dire d’avantage sur sa vision des choses, ses idées, ses opinions. J’avoue qu’après une première lecture (et même la relecture de certains passages), eh bien je n’ai vraiment pas tout compris. Le texte est par moment dense et technique. Le livre est divisé en quatre grands thèmes (Le pacifisme, la lutte contre le nazisme, les problèmes juifs, et la science), eux même subdivisés en plusieurs articles. Ça aide un peu la lecture, mais ça ne rend pas vraiment le tout plus assimilable.

Ce que j’ai retenu surtout de Comment je vois le monde, c’est qu’Einstein parle de la paix, de la démilitarisation, de l’abolition du service militaire obligatoire, du désarmement. Il est aussi question de science évidement, et aussi de religion, surtout du judaïsme. Le tout à travers des textes personnels, des échanges de lettres et des discours  Certains passages sont parfaitement clairs et inspirants, alors que d’autres furent insaisissables pour un non-initié comme moi, quand il aborde la philosophie ou la physique par exemple.

Je ne regrette pas la lecture de ce livre, car malgré tout j’ai pu en apprendre beaucoup sur le personnage et son époque également (ce livre couvre de 1934 à 1955, l’année de la mort d’Einstein). Mais si quelqu’un veut vraiment se documenter, je conseillerais plutôt de partir en quête d’une bonne biographie. Je ne recommande ce livre qu’aux connaisseurs, aux collectionneurs, aux « Einsteinologues » en devenir. Suggestion

Suggestion de lecture : PHOBIE de Sarah Cohen-Scali

Phenixgoglu
Mars 2013
(En complément…)