LE CALENDRIER DE L’AVENT, CATHERINE DUTIGNY

*Le vendeur releva le pan de feutre vert qui couvrait l’étal,
fouilla dans une malle et en sortit un rectangle épais de
carton, richement décoré. – Voilà un exemplaire unique :
un calendrier de l’avent qui date de 1889, une pure
merveille à plus d’un titre. -Effectivement, il est très beau,
mais qu’a-t-il de si particulier ? – Il est magique murmura-
t-il d’une voix à peine audible. *
(Extrait : LE CALENDRIER DE L’AVENT, Catherine Dutigny,
Éditions Le Manuscrit, collection M.T. Roman, numér. 222p)

Bientôt Noël dans une petite ville de province. Abel, paisible retraité, achète sur un étal de livres anciens, un calendrier de l’Avent datant de 1889 et doté de pouvoirs magiques. Qui n’a jamais rêvé de voir ses vœux se réaliser ? Cela devient complexe lorsqu’il faut souhaiter du bien à son pire ennemi, devenir le précepteur d’un cancre, rester zen lorsque l’on est l’objet de railleries. . . Faisons confiance à l’auteur des Comptines de Tante Lali pour mêler dans ce conte magie et réalité, rire et émotion. Un livre que l’on devrait lire, si l’on était raisonnable, un chapitre par jour, du 1er au 24 décembre. Mais serait-ce bien raisonnable d’attendre?

LA RÉALITÉ DU RÊVE
*Le calendrier est bien aise de vous retrouver.
Nous espérons que la lumière a éclairé les
cœurs de ceux qui vous entourent et qu’un
même élan vous guide tous ensemble vers
le jour de la nativité.
(Extrait)

C’est un petit livre bien spécial qui apporte, en cette période la plus froide de l’année, chaleur et apaisement. On y suit Abel Beaujour, un paisible retraité ayant une bonne nature et soucieux d’offrir à son unique petit-fils de 10 ans, un cadeau original pour Noël. Dès le début de ses emplettes, Abel est attiré par un étal de vieux livres. Ne trouvant pas ce qu’il désirait, il s’apprêtait à quitter quand le vendeur l’a retenu et attiré vers une malle dont il sortit une sorte de rectangle épais, en carton.

C’était un vieux calendrier de l’avant datant de 1889. Il était très beau et d’après le vendeur, il était magique. Il ne s’agissait pas d’un calendrier offrant un chocolat à chaque jour de l’avant. Ce calendrier était très singulier. C’était un calendrier à vœu. Chaque jour correspondait à un vœu et si ce vœu était sincère et motivé, il était exaucé. Abel acheta le calendrier et finalement décida de le garder pour lui. Il trouvera bien autre chose pour son petit-fils.

Abel allait-il vraiment formuler chaque jour un vœu salon les instructions du calendrier? *Et vlan ! Voilà que la mission incombait à un athée. Deux générations à bouffer du curé avaient laissé des traces indélébiles sur la suivante…* (extrait) Dès la première ouverture du calendrier, Abel comprit que sa mission ne serait pas si simple :

*Votre entrée dans le monde du calendrier se fera d’autant plus facilement que votre premier vœu doit soulager un animal domestique étranger à votre toit d’une affliction ou d’un sort injuste. La pertinence de votre choix, la sincérité de votre souhait, la générosité du cœur seront déterminantes quant à la réalisation de ce vœu qui devra être prononcé entre l’Angelus du midi et l’Angelus du soir. * (Extrait, 1er jour de l’avent)

Ces mots, sincérité et générosité du cœur seront déterminants dans le dévoilement complet du calendrier. C’est ainsi qu’Abel se retrouva avec un nouveau compagnon de vie : FILOU, un chien miraculeusement guéri de sa cécité et de son arthrite.

Abel se laissa pénétrer de l’esprit de Noël, avançant fièrement dans sa mission quotidienne d’altruisme, d’empathie, d’entraide. Dès lors l’auteure, Catherine Dutigny nous entraîne dans le quotidien d’Abel avec ses hauts et ses bas car il faut bien le dire, certains vœux sont très complexes. Beaucoup auraient arrêter la mission au milieu du calendrier. Plus on avance dans le récit, plus on se sent envouté par la magie ou la magie de  la fête de Noël.

Le récit est évidemment un peu surréaliste mis j’ai vraiment eu l’impression qu’Abel et l’auteure aussi insufflaient le goût de la réconciliation, de l’amour et de la tolérance autant aux acteurs du récit qu’à ses lecteurs. Je me suis senti gentiment interpelé. Pas d’erreur, l’auteure m’a fait vibrer. Le CALENDRIER DE L’AVANT m’a vraiment apporté ce que j’attends d’un livre : un petit frisson, une caresse dans le dos. Un vent doux pour l’esprit. Reste à savoir si c’est mieux de lire une case par jour…

Je crois que lire une case par jour, contenu avec explication et la façon de procéder d’Abel relèverait autant d’une expérience littéraire que d’une expérience de vie car c’est bien ce dont il s’agit c’est-à-dire comme un projet d’élévation de la nature humaine mais en douceur et même avec une dose d’humour. Quant à moi, je n’ai pu m’arrêter. J’ai lu le livre d’une traite…une petite soirée douce et bucolique à brasser des émotions. J’en suis sorti ragaillardi et motivé avec bien sûr Noël en tête.

Ce livre est bien écrit, bien pensé, bien imaginé et met en perspective le caractère universel de la fête de Noël, laissant à penser que la tolérance, l’empathie, la générosité voire l’altruisme sont des vertus qui devraient être pratiqués à longueur d’année, ce qui générerait à coup sûr un monde meilleur.

On pourrait aussi se baser sur l’idée de Catherine Dutigny et bâtir un petit calendrier pour les enfants.. Gardez cette idée en tête pour l’année prochaine, avant tout autre livre de Noël, essayez LE CALENDRIER DE L’AVENT. Vous apprécierez je crois.

Suggestion de lecture : 24 HISTOIRES D’AVENT NOËL, d’Erik Bjork

Passionnée de littérature française et étrangère, Catherine Dutigny lit énormément depuis son enfance. Elle écrit pour son seul plaisir des textes de fiction restés longtemps bien au chaud dans des cahiers personnels ou cachés au fond de son ordinateur. Diplômée de Sciences Po, d’une Licence Es Sciences Économiques, elle a exercé plusieurs activités professionnelles  avant de se consacrer en priorité à la littérature. Rédactrice de critiques de romans pour le site « La Cause Littéraire » depuis novembre 2012.

BONNE LECTURE
CLAUDE LAMBERT

Le vendredi 20 décembre 2019