ABSCONCITÉS, par le dessinateur Klub

Tordant

ABSCONCITÉS

Le noir et l’absurdité sur planches

Extrait du tome 4 des absconcités crées par le dessinateur KLUB. Bande dessinée publiée chez Rouquemoute éditeur. 85 pages. Format numérique pour la présente.

La série ABSCONCITÉS compile des dessins du dessinateur KLUB, à l’humour absurde et publiés dans PSIKOPAT, périodique libre et indépendant de bandes dessinées fondé par Carali au début des années 1980. Dans LES PETITS MIQUETS (blog BD du  Monde), Yves Frémiont définit les ABSCONCITÉS ainsi : *Humour noir, rosserie ravageuse et décomplexée.

Sens du titre choc : l’originalité de KLUB consiste à ne pas viser un évènement précis, un individu précis, un fait précis, mais à rester dans les problématiques générales, universelles, durables. Ses dessins tiennent dans le temps. Graphiquement, il reste dans un style tout public et revisite les lieux désormais communs à tous. Il joue sur les mots, prend les expressions au pied de la lettre et pratique le décalage à tous les degrés. Mais pour autant, il ne manque pas de moquer une société en effervescence pour ne pas dire en perdition.

Dans cette série, moi j’ai lu le livre deuxième : LA MORT. Il n’y a pas deux avis pareils sur un sujet aussi grave, sur une corde aussi sensible de la société. Ça fait peur parce que c’est de l’inconnu, la mort est inéluctable et souvent, les êtres chers nous précèdent. Personnellement, la mort ne m’empêche pas de vivre. Je sais qu’un jour, elle viendra me chercher. Je ne la provoque pas et je préfère me joindre à KLUB pour en rire.

Si je reviens à la bande dessinée, il faut l’aborder avec ouverture d’esprit et pourquoi pas, avec humour. Ça peut sembler noir mais les planches de KLUB ont provoqué chez moi de nombreuses séquences de fou rire. Humour jubilatoire, spontané, instantané, décalé, insolent. Il m’est arrivé d’avoir envie de rire dans un salon funéraire. Je me suis toujours retenu bien sûr mais ici, je vous suggère simplement de vous laisser aller. Je crois qu’il est impossible de parcourir les dessins et de ne pas rire.

Le rire sera aussi au rendez-vous je crois bien pour les autres livres de la série parcourue d’un bout à l’autre d’un humour insolent, magnétique voire surprenant. À essayer. Moi j’ai passé un moment très spécial avec les ABSCONCITÉS.

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 Visitez le blog de KLUB. Je crois que vous ne serez pas déçu. Cliquez ici.

Suggestion de lecture : CAPITAINE STATIC, d’Alain Bergeron et Sampar

Amusez-vous bien
Claude Lambert
le dimanche 18 juin 2023

 

ASTÉRIX LE GAULOIS / ASTÉRIX LA SERPE D’OR

Astérix, la bd audio

D’après René Goscinny et Albert Uderzo

*Par tous les dieux! Que vous est-il arrivé à tous les quatre ? Avez-vous été attaqués par une force supérieure en nombre ? Supérieure en nombre…on peut pas dire…il était…eeuuh…un et pas bien gros avec ça…*
(Extrait : ASTÉRIX LE GAULOIS, ASTÉRIX LA BD AUDIO, d’après René Goscinny et Albert Uderzo, Audiolib éditeur, 2019. Durée d’écoute, 1 heure 20 min.)

Avec les voix de Jean-Claude Donda, Guillaume Briat, Bernard Alane, Feodor Atkine, Emmanuel Curtil et Benjamin Bollen. Raconté par Dominique Pinon.

À l’occasion du 60e anniversaire du plus célèbre des Gaulois, retrouvez les deux premières aventures d’Astérix dans une création sonore exceptionnelle et irrésistible, fidèle aux albums originaux ! Musiques et bruitages inédits accompagnent les voix de 7 comédiens d’envergure.
Astérix le Gaulois : Panoramix est enlevé par les Romains, qui veulent lui soutirer le secret de la potion magique ! Astérix part à son secours.
Astérix – La serpe d’or : Astérix et Obélix se rendent à Lutèce pour acheter une serpe d’or à leur ami le druide mais le fabricant de serpes, Amérix, a disparu.

Un nouveau support
*Nous allons rattraper l’arverne sur la route
de Gergovie. Bon. Il ne doit pas être loin. Et
à pied on va aussi vite que les bœufs…-Bien sûr
les bœufs sont à pied eux aussi…*
(Extrait)

Voilà donc les deux premiers épisodes des aventures d’Astérix adaptées au support audio et je sais que les deux suivants sont déjà disponibles : ASTÉRIX GLADIATEUR et LE TOUR DE GAULE D’ASTÉRIX. C’est une bonne nouvelle car ce que j’ai entendu constitue une assez bonne adaptation des BD de René Goscinny et Albert Uderzo. Les acteurs y ont mis du cœur et offrent, je crois un bon spectacle…du cinéma d’animation…sans image. J’ai apprécié la prestation. Toutefois, j’ai trouvé ça court. Chaque épisode dure un peu plus d’une demi-heure.

Le seul film original d’ASTÉRIX LE GAULOIS dure 70 minutes. Après une dizaine de minutes d’écoute du format audio, j’ai l’impression que quelque chose m’échappe…des détails, des dialogues et ce petit quelque chose d’indéfinissable que seul le dessinateur Albert Uderzo peut mettre en évidence. Je ne pouvais pas m’enlever de la tête la bande dessinée. Je crois, et c’est très personnel que le livre audio ne détrônera jamais la bande dessinée. Toutefois ça n’enlève rien à la qualité de la production que j’ai écoutée et je crois que, comme je l’évoque dans le titre, la collection est prometteuse.

On reconnaît tout de même dans cette production l’esprit des auteurs. Il imprègne assez bien les dialogues. Peut-être pas tout à fait comme ce à quoi nous a habitué Dargaud, mais il y a un bel effort. J’aimerais noter au passage qu’Astérix est un de mes personnages préférés. J’ai lu tous ses albums, vu tous ses films.

Il est probablement normal qu’un auditeur du troisième âge qui écoute un livre audio d’Astérix ait une certaine nostalgie de la bande dessinée. Mais ce qui est plus important est que la production audio pourrait permettre aux enfants et premiers lecteurs à faire connaissance, sans aucun avant-goût avec les personnages principaux de la bande dessinée européenne la plus vendue dans le monde, soit près de 400 millions d’exemplaires cumulés en cent onze langues. Et c’est sans compter sur cette espèce d’amitié qui lie le Québec à Astérix.

Donc, l’idée d’une production audio est excellente et davantage l’idée d’en faire une série. Je souhaite toutefois, comme évoqué plus haut que les épisodes soient enrichis, bonifiés et traduisent davantage, si la chose est possible cette forme d’humour spontané à laquelle René Goscinny nous a habitué. Je crois que c’est un beau défi à relever et avec ce que j’ai entendu des deux premiers épisodes, je n’ai aucun doute sur la capacité des comédiens à tendre vers cet objectif. Je suis content de ce premier opus. C’est du beau travail. Ça ne mettra jamais la bande dessinée dans l’ombre mais ça pourrait la compléter d’une magnifique façon.

Le point le plus important sinon le plus positif est que le premier lectorat adopte le livre audio qui, à son tour développera le goût des jeunes pour la lecture.

Jeunes et moins jeunes trouveront réunies toutes les caractéristiques d’un *cinéma audio* : musique, bruitage, effets sonores de bagarres et les dialogues assurés par des comédiens chevronnés sans compter le talent du maître narrateur Dominique Pinon. La qualité audio est excellente. Les enfants pourraient y prendre goût dès l’âge de 7 ans. Ça les fera sourire c’est certain.

René Goscinny (1926-1977) (à gauche) a marqué l’histoire de la bande dessinée européenne. Tous albums et livres confondus, ses œuvres se sont vendues à 500 millions d’exemplaires. Lorsque Goscinny meurt, Uderzo (à droite) décide de continuer seul Astérix,. Ses albums, au fur et à mesure des sorties, seront de plus en plus critiqués, et son dernier, Le Ciel lui tombe sur la tête, brisant volontairement et avec une certaine désinvolture les codes de la série, recevra une avalanche de commentaires négatifs.

Uderzo signera tout de même en 2009 un dernier volume, considéré comme meilleur, qui est en réalité un hors-série pour fêter les cinquante ans d’Astérix : L’Anniversaire d’Astérix et Obélix – Le Livre d’or, avant de confier Astérix à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Pour plus d’infos sur Goscinny, cliquez ici. Pour plus d’infos sur Uderzo, cliquez ici.

Suggestion de lecture : RENÉ GOSCINNY RACONTE LES SECRETS D’ASTÉRIX

Écoutez la suite…

BONNE ÉCOUTE

Claude Lambert

AGATHA RAISIN ENQUÊTE : LA QUICHE FATALE

Commentaire sur le livre de
M.C. Beaton

*Quoiqu’il en soit, j’espère que vous ne vous
êtes pas mis en tête de devenir la Miss Marple
de Carsely, et que vous n’essayez plus de
montrer que cet accident était un assassinat.*

(Extrait: LA QUICHE FATALE de la série
AGATHA RAISIN ENQUÊTE, M.C. Beaton,
t.f. Éditions Albin Michel, 2016, Numérique,
250 pages)

Voici le premier tome de la série Agatha Raisin : une miss Marple moderne qui n’a pas froid aux yeux, fume comme un pompier et boit sec. Dans LA QUICHE FATALE : Agatha Raisin coule une retraite anticipée dans un paisible village des Costwolds, où elle ne tarde pas à s’ennuyer ferme. Elle participe au concours de cuisine de la paroisse croyant que ça la rendrait populaire. Mais à la première bouchée de sa quiche, l’arbitre de la compétition s’effondre et Agatha doit révéler l’amère vérité : elle a acheté la quiche fatale chez un traiteur. Pour se disculper, une seule solution : mettre la main à la pâte et démasquer elle-même l’assassin.

AVANT-PROPOS :
En 2016, Marion Chesnay initie, sous son nom de plume M.C. Beaton, une nouvelle série intitulée AGATHA RAISIN ENQUÊTE. Bien sûr, Agatha Raisin est un petit clin d’œil à Agatha Christie qui elle-même a créé un personnage ayant plusieurs points en commun avec Agatha Raisin. Je parle bien sûr de Miss Marple.

Madame Raisin est une spécialiste de la communication et des relations publiques. Après plusieurs années à la direction de sa propre entreprise, elle décide de prendre une retraite anticipée, vendre sa compagnie et s’installer dans la campagne anglaise.

Quant à la personnalité de madame Raisin, disons que c’est une femme difficile d’approche, plutôt froide, égocentrique. Elle n’a pas la langue dans sa poche mais elle franche et loyale. Elle n’a pas beaucoup d’amis à part un ancien de sa boîte, Roy, un homosexuel extraverti.

L’auteure met tout en place dans ce premier opuscule pour *humaniser* Agatha Raisin et lui donner des ailes car faut-il le mentionner, son installation dans le *cottage raisin* va lui apporter des maux de tête mais va surtout lui apprendre à se connaître elle-même. Elle se découvre entre autre une capacité de déduction qui fait la barbe aux policiers.

UN PLAT QUI SE MANGE CHAUD !
*John Cartwright est  le mari d’Ella Cartwright, qui avait
une liaison avec Cummings-Browne. Qui aurait pu penser
qu’il savait cuisiner ? C’est une sorte de gros gorille
dégoûtant. Tu vois. C’est tout à fait possible. Quelqu’un
a très bien pu remplacer ma quiche par la sienne.*
(Extrait)

Donc, dans ce premier volet de la série, Agatha Raisin s’installe à Carsely, petit village au cœur des Cotswolds. Elle ne l’aura pas facile car ces petits hameaux sont souvent comparables à des cercles fermés. C’est long avant d’y être accepté…

*Dans un roman d’Agatha Christie, elle aurait non seulement reçu la visite du pasteur mais aussi celle de quelque colonel à la retraite et de son épouse. Tandis que là, toute conversation se limitait «’jour», «’soir» et quelques mots sur la météo* (Extrait) Elle décide donc de faire quelque chose pour s’intégrer à la communauté.

Elle a eu l’idée de participer à un concours culinaire avec toutefois une petite tricherie que je vous laisse découvrir et qui fera toute la différence dans le récit et plus précisément l’enquête. Le plat proposé est une quiche aux épinards…elle ne manquera pas de faire de l’effet car le juge qui en fait la dégustation en meure.

On a trouvé dans la quiche de la cigüe aquatique, une plante mortelle. Agatha devra travailler très fort pour se sortir de cette situation dramatique. Comme on dit souvent que la meilleure défense est l’attaque, Agatha décide d’enquêter étant donné que les policiers obtiennent peu de résultats.

Je trouve l’idée de cette série intéressante. Le lien avec Miss Marple m’a frappé malgré sa discrétion. Je dois toutefois dire que nous sommes très loin ici de la rigueur des romans policiers d’Agatha Christie. Malgré une certaine capacité de Beaton à entretenir l’intrigue, le récit manque de fini et ce qui pourrait passer pour des rebondissements n’est en fait qu’un enchaînement de fausses pistes qui mettent en perspective l’opiniâtreté d’Agatha Raisin.

L’acharnement de celle-ci vise à prouver qu’il y a eu  meurtre et donc qu’il ne s’agit pas d’un simple accident. C’est une faiblesse dans le récit car la cigüe ne s’est pas trouvée là par hasard. Il m’a semblé évident dès le départ que ça ne pouvait pas être un accident. La police ne pouvait pas être bête au point de ne pas tirer cette première conclusion.

Donc, sur le plan policier, ce premier opuscule manque de rigueur. Je ne m’en fais pas outre mesure. Je n’ai pas lu les autres tomes de la série, mais je suis sûr que M.C. Beaton ne faisait que préparer le terrain avec la QUICHE FATALE. Elle a commencé par creuser les personnages dont Roy que j’ai trouvé extrêmement sympathique et bien sûr Agatha Raisin à qui elle attribue finalement une direction arrêtée.

Donc dans ce premier volet, je dirais que l’auteure est en mode *installation*, *mise en contexte*, début d’une nouvelle vie pour madame Raisin : la retraite…faut bien s’occuper. L’auteure nous fait aussi faire la connaissance du village et de ses habitants. On y trouve quelques corniauds et surtout beaucoup de chipies, dont la voisine d’Agatha…voisine qui sera remplacée à la fin par quelqu’un de beaucoup plus intéressant.

Qu’il me suffise de dire en conclusion qu’on est très loin du chef d’œuvre. Je ne m’attendais pas à un chef d’œuvre de toute façon et ce n’est pas ce que je cherchais, sachant très bien que LA QUICHE FATALE n’est que le premier volet d’une longue série appelée à se peaufiner et à s’améliorer.

Le simple non d’Agatha Raisin ne démontre-t-il pas qu’il ne faut pas prendre ses aventures trop au sérieux. C’est une lecture légère et divertissante et j’espère avoir bientôt l’occasion d’y revenir.

Suggestion de lecture : LE BILLETS GAGNANT, recueil de nouvelles de Mary Higgins Clark

QUELQUES *AGATHA RAISIN*

        

LISTE COMPLÈTE

AGATHA RAISIN À LA TÉLÉ

Ashley Jensen joue le rôle d’Agatha Raisin dans la série Britannique créée en 2016

Née en 1936 à Glasgow, Marion Chesney alias M.C. Beaton a été libraire et journaliste avant de devenir un des auteurs de best-sellers les plus lus de Grande-Bretagne avec ses deux séries de romans policiers : Hamish MacBeth et surtout Agatha Raisin (plus de 15 millions d’exemplaires vendus dans le monde). Elle a aussi à son actif plusieurs romans d’amour et historiques. Livreonline.com publie entre autre sur cette auteure prolifique une très intéressante revue de presse. Cliquez ici.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 28 juillet 2019