DE LA TERRE À LA LUNE, de Jules Verne

*Les membres du gun club doivent donc …être prêts à opérer
au moment déterminé. Car s’ils laissaient passée cette date du
4 décembre, ils ne retrouveraient la lune dans les mêmes
conditions de périgée et de zénith que 18 ans et onze jours
après. *
(Extrait : DE LA TERRE À LA LUNE, Jules Verne, paru à
l’origine en 1865 chez Pierre-Jules Hetzel éditeur, 250 pages Apx.
Version audio : Audible studios éditeur, 2014, durée d’écoute : six
heures 20 minutes. Narrateur : Pierre Junières. Aussi en BD )

À la fin de la guerre fédérale des États-Unis, les fanatiques artilleurs du Gun-Club de Baltimore reçoivent du président, une proposition accueillie avec un enthousiasme délirant. Il s’agit de se mettre en communication avec la Lune en lui envoyant un énorme projectile, lancé par un gigantesque canon ! Tandis que ce projet inouï est en voie d’exécution, un Parisien excentrique Michel Ardan, un original, télégraphie au président  : « Remplacez obus sphérique par projectile cylindroconique. Partirai dedans. »

Grand précurseur de la SF
*S’ils avaient eu le point d’appui réclamé par Archimède,
les américains auraient construit un levier capable de
soulever le monde et de redresser son axe. Mais le point
d’appui, voilà ce qui manquait à ces téméraires mécaniciens.*
(Extrait)

Nous sommes aux États-Unis à la fin des années 1860.  Le président du Gun-club, une organisation orpheline de la guerre de sécession, décrète vouloir mettre la terre en communication avec la lune en lui envoyant un énorme projectile, lancé par un canon de 280 pieds.

Poussé par le désœuvrement d’après-guerre, les artilleurs acceptent de relever ce défi colossal et fou. En cours de projet, un français original et à la limite, fantaisiste, Michel Arden demande au Gun-club de modifier les plans du projectile de façon à prendre place à bord pour être propulsé vers la lune. Les trois premiers quarts du récits sont consacrés à la préparation et la mise au point du projet et le dernier quart laisse place au jour J.

Cet ouvrage est typique de l’oeuvre du grand Jules Verne. Plusieurs pensent que c’est son meilleur. Je ne partage pas cet avis mais j’admets toutefois que Verne n’aura jamais su finalement à quel point il était proche de la vérité. DE LA TERRE À LA LUNE est effectivement un chef d’œuvre d’anticipation qui repose sur des théories scientifiques et des faits scientifiques avérés, ce qui rend l’oeuvre extrêmement crédible.

Ici, les amateurs de Verne ne seront pas surpris, DE LA TERRE À LA LUNE est un long cours de science dont j’ai trouvé la vulgarisation discutable. Pas d’intrigue comme on en trouve un peu dans VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE ou 20 000 LIEUX SOUS LES MERS par exemple. L’ouvrage est monotone jusqu’à l’arrivée de Michel Ardan qui vient donner au récit un caractère pétillant, original et humoristique.

Les dialogues, bien que dans un français haut-perché, deviennent savoureux et énergiques. Ardan est ce précieux lien qui consacre au grand écrivain son titre de visionnaire. D’ailleurs, cette aventure rappelle un peu les évènements qui ont amené la création de la NASA. L’action commence donc avec l’arrivée d’Ardan, personnage attachant, éternel optimiste qui a une foi inébranlable quant aux capacités humaines.

Bien qu’il y ait quelques aberrations scientifiques, après tout, l’histoire remonte à 155 ans, les analogies avec la modernité sont criantes. Rappelons-nous que 104 ans après le lancement du projectile abritant trois hommes, soit le 21 juillet 1969, un vol Appolo, abritant aussi trois hommes, permet à Neil Armstrong de marcher sur la lune. Quelques fois, j’ai l’impression que Verne a voyagé dans le temps et qu’il est revenu avec un peu de matière à réflexion :

*Oui ! mon brave ami ! Songe au cas où nous rencontrions des habitants là-haut. Voudrais tu leur donner une aussi triste idée de ce qui se passe ici-bas , leur apprendre ce que c’est que la guerre , leur montrer qu’on emploie le meilleur de son temps à se dévorer , à se manger , à se casser bras et jambes , et cela sur un globe qui pourrait nourrir cent milliards d’habitants , et où , il y en a douze cents millions à peine ?*  (Extrait)

Malgré une dilution parfois irritante du roman dans l’univers scientifique. J’ai beaucoup aimé la version audio de ce récit. La narration est une réussite. Pierre Junières ajuste parfaitement sa voix à la conviction issue de la foi des personnages. Son registre vocal agréable a contribué à me faire tolérer les longueurs, spécialement dans la première moitié du récit.

La grande force du récit l’emporte sur tout le reste, un exceptionnel pouvoir descriptif et cette extraordinaire faculté qu’a toujours eu Jules Verne de créer dans l’esprit des lecteurs/lectrices, auditeurs/auditrices une image cinématographique des évènements rapportés dans ses œuvre. J’ajoute à cela la qualité des personnages qui m’ont fait vibrer. La finale pourrait vous laisser sur votre faim mais tout est en place pour la suite qui est devenue aussi célèbre : AUTOUR DE LA LUNE.

Je crois que vous apprécierez l’ensemble de l’œuvre. Elle est brillamment prémonitoire.

Suggestion de lecture, du même auteur : VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE


Image : cdha.fr

Jules-Gabriel Verne (1828-1905) est un écrivain français dont l’œuvre est surtout constitué de romans d’aventures basés sur les progrès scientifiques de son temps. Les plus célèbres (Le tour du monde en quatre-vingts jours, Vingt mille lieues sous les mers, l’Île mystérieuse, Michel Strogoff, Les enfants du Capitaine Grant, Voyage au centre de la Terre, De la Terre à la Lune) sont gravés dans les mémoires et font partie du patrimoine culturel mondial.

L’intérêt particulier de son œuvre, est d’y retrouver un amour profond de la science, mêlé avec autant d’art que de sérieux à des idées novatrices et proches de la science-fiction. Beaucoup de ses livres ont été adaptés au cinéma, 20000 lieues sous les mers, produit par Disney, réalisé par Richard Fleischer, et bien sûr, VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE. (À consulter)

Pour la version audio : narrateur : Pierre Junières. Comédien Théâtre,  Metteur-en-scène Théâtre : Animateur radio France Inter, RFI) et télé (France2, France3 
Comédien voix-off : narration et voice-over documentaires, livre audio, doublage synchro, publicité, film institutionnel, bande-annonce, Dvd, audiodescription

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert

LA CHAMBRE DES MERVEILLES, Julien Sandrel

VERSION AUDIO

*MERDE ! je crois que le dernier mot qui s’est formé dans ma tête concernant ce petit être, la chair de ma chair, que j’ai  bercé des milliers d’heures, avec lequel j’ai chanté des milliers d’heures, qui m’a procuré tant de rires, de fierté et de joie…le dernier mot que j’ai prononcé mentalement dans mes méninges rouillées, c’est bel et bien ce putain de mot de Cambronne…*

(Extrait : LA CHAMBRE DES MERVEILLES, Julien Sandrel, édition originale : Calmann-Lévy éditeur, papier, 272 pages. Édition audio : Calmann-Lévy, présentation Audiolib 2018, durée d’écoute : 5 heures 13, narratrice : Sophie Duez)

Parti fâché de la maison, Louis, 12 ans, est frappé par un camion. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis.  Désespérée, sa mère trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Peut–être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait. Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…

La vie qui bat
*J’ai sorti de mon sac le carnet de Louis. Je l’ai caressé.
L’ai serré sur mon cœur défoncé. J’ai tourné les pages
une à une. Lentement. Jusqu’à la dernière. J’ai lu ce que
mon fils me demandait de faire…la dernière page…les
dernières volontés…*
(Extrait)

C’est une belle histoire, mais je suis sorti de sa lecture un peu mitigé : Un adolescent de 12 ans, Louis, tombe dans un coma profond après avoir été renversé par un camion. Sa mère, Thelma, une femme d’entreprise plutôt carriériste tombe alors dans une profonde période d’introspection. Alors que son fils est profondément endormi, on dirait qu’elle se réveille et la situation de Louis est critique. L’espoir d’un réveil est pratiquement  inexistant.

Les médecins lui donnent un mois avant d’être débranché des appareils qui le maintiennent en vie. Un matin, alors que Thelma fouillait et errait sans but dans la chambre de Louis, elle découvre sous son matelas un carnet. Dans ce carnet étaient consignés des rêves, des exploits que Louis souhaitait réaliser, des défis qu’il souhait relever, le carnet des merveilles :

*Ce carnet était un concentré de futur, ce carnet était rempli d’expériences que Louis rêvait de vivre, de promesses, de joies…ce carnet était une promesse de vie. Le mode opératoire…j’allais partir à la rencontre   des rêves de mon fils. * (Extrait) Ces défis devaient être relevés dans deux pays aimés du fils : Le Japon et la Hongrie.

Ces défis n’étaient pas simples : *…faire une razzia de cartes ultra rares au Pokemon center d’Izzoboukouro…me faire tatouer par Tomo Tomo le tatoueur des stars…appuyer sur tous les boutons des toilettes japonaises…* (Extrait) Et par la bande… : *J’ose…toucher les seins de madame Ernest, monter dans un taxi et hurler SUIVEZ CETTE VOITURE, me foutre à poil dans la classe de madame Groupiron…* (Extrait)

Voilà l’idée de base du récit. Convaincue que dans son coma, Louis pouvait ressentir et entendre, Thelma se fit forte, avec l’aide de sa mère, la mamie de Louis, de relever les défis du carnet des merveilles pour inciter Louis à s’accrocher, à vivre. Consciente d’avoir négligé son fils au profit de sa vie professionnelle, Thelma allait à son tour s’accrocher à une motivation qui, seule, allait dorénavant compter :

*Mais j’avais pris conscience un peu tard que mon unique priorité, mon amour, mon fardeau, ma douleur, ma joie, mon espoir, ma vie restaient Louis. * (Extrait)

Parce que la situation qui sous-tend le récit est extrêmement dramatique, on trouve beaucoup de passages émouvants, tendres et profonds. J’y ai trouvé un peu de légèreté…trop peut-être. Il y avait de l’humour, et ça ne peut être autrement, spécialement quand il y a un ado dans le décor mais je le trouvais parfois déplacé.

Je sentais que les mères avaient beaucoup de plaisir mais qu’on oubliait l’essentiel. J’ai senti un peu de redondance dans le texte et un peu d’errance aussi. Il m’a semblé que le texte était développé un peu à la façon de ces histoires qui évoquent le développement de la personnalité et leur petit côté moralisateur. L’éveil et la conscience de son moi…pas capable.

Ça donne à l’ensemble un côté naïf et souvent invraisemblable et c’est sans compter la finale qui est tout à fait prévisible. J’ai compris ce qui arriverait dès l’ouverture du carnet des merveilles. Donc assez tôt.

Si LA CHAMBRE DES MERVEILLES est un bon livre, il est loin d’être inoubliable. Toutefois, je n’ai pas regretté sa lecture et je la recommande pour plusieurs raisons. D’abord, c’est une première expérience littéraire pour Julien Sandrel. Il y a mis du cœur et de l’originalité. En effet, je me vois mal relevé moi-même les défis de mon fils adolescent…je serais un peu mal pris. Ensuite, Sandrel a donné à quelques reprises la parole à Louis, perché dans un monde parallèle à écouter, en attendant son heure peut-être… :

*Maman s’est marrée à tourner les pages et à faire ce qui est écrit dans mon carnet. Elle arrive toujours à me faire exploser de rire, à me remonter le moral quand elle me raconte ses aventures. Je suis sûr que c’est bon pour moi de me remuer en toute immobilité* (Extrait)

Terriblement attachant le bonhomme. C’est lui en fait qui m’a gardé dans l’histoire. Enfin, le titre LA CHAMBRE DES MERVEILLES est une trouvaille dont on ne peut connaître vraiment toute la portée qu’à la fin du récit. Ça peut-être la chambre de Louis ou peut-être aussi sa chambre d’hôpital ou encore ce qui se passe dans la tête de Louis, un puits d’amour, d’émotions et d’imagination et c’est sûrement ce qui enrichit LA CHAMBRE DES MERVEILLES…je ne peux en dire plus.

Malgré les irritants, j’ai passé un beau moment de lecture et je crois que c’est ce qui vous attend.

Suggestion de lecture : LA CHAMBRE DES OMBRES GLACÉES, de Pierre H. Richard

À gauche, l’auteur JULIEN SENDREL. Il n’a rien de moins que réaliser un vieux rêve en écrivant son tout premier roman, maintenant connu à l’échelle planétaire : LA CHAMBRE DES MERVEILLES. Il vit actuellement à Paris. Peu d’informations filtrent sur ses projets futurs.

À droite, c’est à SOPHIE DUEZ qu’Audiolib a confié la narration de la CHAMBRE DES MERVEILLES. Après des études littéraires, Sophie Duez débute sa carrière au cinéma dans le film Marche à l’ombre de Michel Blanc. Elle alterne ensuite les tournages (Quai numéro 1) et le théâtre (Ruy Blas, Les monologues du vagin). Depuis 2017, mène de front ses activités de comédienne et de conseil en ingénierie culturelle. LA CHAMBRE DES MERVEILLES est son premier livre audio.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 15 mai 2022

La guerre des boutons, livre de LOUIS PERGAUD

*Il répliqua par un « À cul les Velrans !» aussi sonore
que le cri de guerre de son rival et les épieux et les
sabres de Longeverne pointèrent encore une fois en
avant leurs estocs durcis.>
(Extrait : LA GUERRE DES BOUTONS, Louis Pergaud, 1912,
libre de droit, réédition : Fleurus, 2011, édition numérique,
150 pages.

Entre les Longeverne menés et les Velrans du village voisin, la guerre est aussi acharnée qu’immémoriale. Mais le jour où les Velrans surprennent Grangibus et Tigibus dans le bois et les apostrophent d’une insulte jusque-là inconnue des Longeverne, la guerre prend un tour nouveau. L’idée de base est d’arracher les boutons et les bretelles des ennemis et d’en faire un trésor de guerre. Armes de guerre : bâtons, cailloux, pieds et poings. Cette épopée truculente de Louis Pergaud devenue un classique évoque l’amitié autant que la cruauté avec une verve très particulière. 

LA GUERRE DES BOUTONS
roman de ma douzième année
(titre complet)

*« Ah Prussiens ! Ah salauds ! –triples cochons !
-andouilles de merde ! –bâtards de curés !
-enfants de putain ! –charognards ! –pourriture !
-civilités ! –crevures ! –calotins ! –sectaires ! –
chats crevés ! –galeux ! –mélinards ! –combisses !
-pouilleux ! telles furent quelques-unes des
expressions qui s’entrecroisèrent avant l’abordage.
Non, on peut le dire, les langues ne chômaient pas.
(Extrait : LA GUERRE DES BOUTONS)

*Un Langeverne a traité un Velrans de couilles molles* 

C’est par une simple insulte que s’est déclenchée la guerre des boutons entre les garçons de deux villages : Longeverne avec les troupes du général Lebrac et Velrans, avec les troupes du général L’Aztèque. On joue du bâton, on lance des cailloux, coups de pied, et comme trophées de guerre…des boutons de culotte, jarretières, bretelles, bas etc. pas de pitié. Les prisonniers sont mis à nus, insultés, frappés et délestés de leurs boutons, ce qui met les parents en furie. Mieux vaut ne pas se faire prendre tout compte fait.

Est-ce la proximité de la première guerre mondiale qui a inspiré Louis Pergaud ou les petites guerres de clan qui isolaient les enfants en bande dans les régions rurales de la France au début du XXe siècle. Peu importe.

LA GUERRE DES BOUTONS est un roman puissant aux effluves d’enfants qui a conservé toute son actualité et qui, je n’en doute pas, traversera les âges. Pergaud a dû partir d’une prémisse très simple : pour connaître la nature humaine, il faut d’abord comprendre la nature des enfants et indirectement, les notions d’hérédité et d’atavisme. J’ai trouvé ce roman génial à plusieurs égards.

D’abord, l’auteur a tout prévu. Je n’ai trouvé aucune faille dans l’ensemble. Des enfants ont décidé de se faire une guerre sans merci, façon de parler, mais ils doivent composer avec un tas de défis comme par exemple, faire comme si de rien n’était à l’école et tout cacher au soupçonneux et sévère Père Simon. Ensuite, les enfants devaient éloigner le plus possible leurs parents du théâtre de la guerre.

C’était facile à dire et peu d’entre eux ont échappé à la raclée parentale. Ensuite, il fallait financer la guerre. Je vous laisse découvrir toute l’ingéniosité des enfants à ce chapitre. Enfin, il fallait s’organiser. C’est ainsi que les enfants se sont nommés un général, un lieutenant…on a fait comme les grands : stratégie, espionnage, ruse, logistique d’approvisionnement, expéditions punitives, quartier général.

Ensuite, j’ai été émerveillé et séduit par la richesse et la saveur de la langue et j’ai découvert, à ma grande joie un heureux cousinage entre l’argot français de la Franche-Comté et le jargon québécois : pus au lieu de plus, soye au lieu de soit, les ceusses au lieu de ceux, queque chose au lieu de quelque chose, deusse au lieu de deux , lastic au lieu d’élastique, guernouilles au lieu de grenouilles… bref, l’auteur a prévu un petit dictionnaire d’argot de plus de 500 mots à la fin du récit.

Ça fait un récit chantant, rythmique, extrêmement vivant. Une histoire pleine de candeur et du langage d’enfants : *Si j’aurais su, j’aurais pas venu* (Extrait) Je me suis même beaucoup amusé de cette capacité que l’auteur a prêté aux enfants de *débouler* des jurons en série…*Montre-toi donc, hé grand fendu, cudot, feignant, pourri ! Si t’es pas un lâche, montre-la ta sale gueule de peigne-cul ! va ! – Hé grand’crevure, approche un peu, toi aussi, pour voir ! répliqua l’ennemi.*(Extrait)

LA GUERRE DES BOUTONS est un roman-jeunesse mais il convient tout à fait à tous les âges de la vie. Au moment d’écrire ces lignes, le roman a 105 ans. Il n’a pas vieilli et demeure un pur moment de plaisir. Deux petites faiblesses si je peux me permettre. La finale est excellente mais un peu rapide.

J’avais l’impression d’avoir manqué quelque chose. Dans LA GUERRE DES BOUTONS, l’auteur suit surtout le camp de Longeverne. J’aurais aimé en savoir plus sur les sentiments des Velrans et leur plan d’action. Ça crée un certain déséquilibre,

En dehors de ces petits détails, LA GUERRE DES BOUTONS est un livre précieux et qui pousse à la réflexion sur la tolérance entre autres et sur le destin des futurs appelés de la première guerre mondiale au cours de laquelle l’auteur Louis Pergaud a perdu la vie.

À lire absolument : LA GUERRE DES BOUTONS

Suggestion  de lecture : MAGICIEN L’APPRENTI, LA GUERRE DES FAILLES, de Raymond E. Feist.

Louis Émile Vincent Pergaud (1882-1915) est un romancier et instituteur français. Ses deux livres les plus mondialement connus sont DE GOUPIL À MARGOT qui décroche le prix Goncourt en 1910 et bien sûr la guerre des boutons, paru en 1912 et réédité par la suite plus de trente fois avant de devenir libre de droit.

Du point de vue stylistique, Pergaud se réclame de Rabelais, notamment pour sa science de l’énumération. Il en est beaucoup question au début de la guerre des boutons. Louis Pergaud meurt au champ d’honneur en 1915 et est déclaré MORT POUR LA France en aout 1921.

LA GUERRE DES BOUTONS SUR L’ÉCRAN

Ma version préférée de la guerre des boutons, celle réalisé par Yves Robert et sortie en avril 1962. On retrouve dans la distribution, Martin Lartigue, André Treton et le grand Michel Galabru.

Autre version intéressante de LA GUERRE DES BOUTONS : celle réalisée par Yan Samuell en 2011 avec, parmi les principaux acteurs : Éric Elmosnino, Mathilde Seigner, Alain Chabat et Vincent Bress.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le vendredi 20 septembre 2019