La lune des feuilles rouges

Commentaire sur le livre de
Waubgeshig Rice

*Si on en prend trop, c’est tout le reste qui en souffre. Il faut respecter l’équilibre de toute la vie présente dans l’eau qui nous entoure. Or, en ce moment, on est la cause d’un déséquilibre. *

Extrait : LA LUNE DES FEUILLES ROUGES, de waubgeshig rice. Prisedeparole éditeur 2025.

Douze ans se sont écoulés depuis qu’une panne d’électricité mondiale a provoqué l’effondrement de la société. Dans la forêt boréale du nord de l’Ontario, une communauté anishinaabe perdure grâce aux pratiques et savoirs traditionnels. Isolée du reste du monde, elle s’organise, s’adapte. Mais les ressources s’amenuisent, et l’éventualité d’un départ devient de plus en plus difficile à ignorer.

Un petit groupe mené par Evan Whitesky et sa fille Nangohns se porte volontaire pour explorer les territoires du sud et retrouver les terres ancestrales, sur les rives du lac Huron. En chemin, ils traversent des villes dévastées, des paysages métamorphosés, des routes effacées par la nature qui reprend ses droits. Ils rencontrent aussi des survivants habités par la peur et la violence, et d’autres portés par la bienveillance. À mesure que les épreuves se succèdent, les liens se resserrent, et la volonté d’atteindre le territoire tant convoité reste intacte.

Une certitude se cristallise au fil du voyage : l’avenir ne peut se construire qu’en retournant aux racines.


La forêt boréale du nord de l’Ontario

Je commence par une petite précision. LA LUNE DES FEUILLES ROUGES est une prolongation du best-seller de waubgeshig rice NEIGE DES LUNES BRISÉES. LA LUNE DES FEUILLES ROUGES peut se lire indépendamment mais pour bien saisir l’histoire et la psychologie des anishinaabe, je vous suggère de commencer par NEIGE DES LUNES BRISÉES. Voici un petit aperçu du livre.


Une petite communauté
anishinaabe est plongée dans le noir, alors que l’hiver s’annonce. Plus d’électricité ni de moyens de communication. L’arrivée inopinée de visiteurs fuyant l’effondrement de la société dans le Sud attise les tensions et divise les allégeances.

Les mois durs de l’hiver s’éternisent, la pénurie de nourriture s’aggrave et s’accumulent les cadavres. La véritable menace, pourtant, pourrait bien survenir du cœur même de la communauté.

 

Retour aux sources vertes et bleues

C’est un livre dépaysant et apaisant aussi, malgré la couleur postapocalyptique omniprésente dans le récit, car il est très proche de la nature et son message environnemental est très fort sans jamais être agressant.

L’histoire se situe douze ans après une panne d’électricité mondiale ayant provoqué un chaos généralisé jusqu’à l’effondrement de la Société et la formation d’un univers dystopique et malade : *… et ils nous ont raconté les horreurs de la fin du monde, de la fin de ce monde-là. L’effondrement des gouvernements après plusieurs tentatives ratées de rétablir la loi et l’ordre. La destruction des immeubles, des maisons. Les incendies, les meurtres et les gangs dangereux… Les maladies aussi… * Extrait.

Une petite communauté anishinaabe vivant dans la forêt boréale du nord de l’Ontario a survécu grâce à ses savoirs traditionnels mais les ressources diminuent dangereusement. C’est ainsi qu’Evan Whitesky décide de mener un petit groupe pour explorer et trouver un chemin menant vers des terres ou sa communauté pourra s’épanouir. L’objectif est une île située au nord du Lac Huron.

Laissant le petit village derrière lui pour un temps, espère-t-il, le groupe, très restreint, comprenant Evan et sa fille, Nangohns, 15 ans, représentant la nouvelle génération, porteuse des espoirs de la communauté, Cal, Amber, Tyler, James Charles, appelé JC. Le défi du groupe est énorme, baliser un chemin vers le Lac Huron afin de préparer la migration de leur communauté.

Le voyage sera très long, plus de 1000 kilomètres, aller et retour, périlleux, éprouvant, épuisant…un voyage qui est autant un acte de survie qu’un geste de réaffirmation culturelle. À peu de choses près, toute l’histoire est consacrée à ce voyage exploratoire.

C’est une très belle histoire, porteuse d’émotions, de chaleur, d’amitié, de solidarité, de courage, de résilience et de spiritualité. J’ai trouvé l’écriture de Rice très belle. D’ailleurs, l’histoire commence par la mise au monde d’une petite fille, Waawaaskone. Cette naissance est décrite avec émerveillement et une infinie délicatesse. C’est ainsi que l’histoire m’a accroché dès le début et par la suite, j’ai développé une forte empathie pour les explorateurs qui ont sué sang et eau pour la survivance de leur peuple.

Dans son histoire, qui offre une voix puissante aux peuples anishinaabe, l’auteur révèle les multiples visages d’une humanité en crise et d’une terre victime d’un véritable gâchis humain. Il nous offre une bonne matière à réflexion issue d’une pensée qui est philosophique sans être moralisatrice sur la décolonisation et la recherche identitaire.

Une autre force non négligeable de ce livre est son caractère immersif. Personnellement, j’ai accompagné les explorateurs. J’ai souffert avec eux et j’ai évolué dans une nature à couper le souffle, une nature qui reprend ses droits. C’est un magnifique mélange de beauté, de tension, de moments tendres et dramatiques. La spiritualité est aussi très importante dans cette aventure et met en perspective des idées intéressantes. Par exemple, J’aime bien l’idée évoquée dans ce livre que le corps est un réceptacle de l’esprit. Ce n’est pas une idée neuve mais elle s’insère magnifiquement dans le récit.

Notez que le roman a quelques petites faiblesses. Il est plutôt linéaire pour une dystopie. Son rythme est lent, surtout dans la première moitié du roman parce qu’en fait les traditions ont été mises à l’avant plan.

Dans les moments de tension, certains épisodes sont répétitifs et il y a des longueurs comme par exemples quand les explorateurs visitent Gibson, ville saccagée, détruite, abandonnée. Une longue visite trop détaillée, qui apporte peu. Enfin, c’est un détail, mais vu l’immensité du territoire, j’aurais apprécié l’inclusion de quelques cartes géographiques pour mieux saisir le périple du petit groupe.

Quoiqu’il en soit, j’ai adoré cette nouvelle incursion dans la littérature autochtone et je recommande chaleureusement LA LUNE DES FEUILLES ROUGES.

Suggestion de lecture : CHEVAL INDIEN, de Richard Wagamese


L’auteur waubgeshig rice

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 31 octobre 2025

 

 

Là où chantent les écrevisses

Commentaire sur le livre de
DELIA OWENS

« Mais, mesdames et messieurs, je vous le demande, avons-nous exclu Mlle Clark parce qu’elle était différente, ou est-elle devenue différente parce que nous l’avons exclue ? »

Extrait : LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES, Delia Owens, version papier : Seuil éditeur, 2019, 480 pages. Version numérique : Seuil éditeur 2020, 483 pages. Verion audio : Audiolib éditeur, 2020, durée d’écoute : 11 heures 17 minutes, narratrice : Marie du Bled.

La poésie des marais

Ce livre est un véritable enchantement. Je l’ai adoré malgré la crédibilité douteuse de son personnage principal et la superficialité des acteurs en général.

L’histoire est celle de Kia, une petite fille de Barkley cove, Caroline du nord. Elle a 10 ans. Elle est considérée rebelle et sauvage par ses pairs parce qu’elle refuse d’adhérer à une société avec laquelle elle ne se sent pas compatible. Abandonnée par sa famille, elle prend refuge dans le marais qui deviendra son monde.

Pour survivre, Kia, devenue la fille du marais, pêche des coquillages et les vend à un sympathique couple marchand du village : Jumping et Mable qui prennent Kia en amitié. Pour le reste, Kia demeure le plus possible dans la solitude là où chantent les écrevisses. Pour moi, ce cadre social, pour une fille de 10 ans au départ est peu crédible d’autant que les services sociaux ont renoncer à la rechercher. Peu probable à mon avis.

Au fil du temps, deux hommes entreront dans la vie de Kia : Tate, un garçon honnête, avide de connaissances naturalistes comme Kia, sincère mais un peu maladroit et Chase, un gars à filles, égocentrique et hypocrite. Or peu après une agression sur Kia, Chase est retrouvé mort. Le shérif du comté soupçonne un meurtre, accuse Kia et la met en prison.

Un procès suit. L’enquête et le procès sont au cœur de l’histoire et croyez-moi, le procès comme tel vaut la peine d’être suivi, c’est un bijou. L’avocat de Kia, Tom, m’a simplement ébloui.

Bien au-delà des performances judiciaires et de l’incompétence crasse d’un officier de justice, ce livre est envoûtant et il faut le pénétrer au-delà d’une simple lecture. J’ai fait plus qu’entrer dans l’histoire, je suis entré dans le marais, j’ai respiré son parfum, senti sur ma peau les vents humides. Je fus pénétré par les sons et les odeurs d’une nature luxuriante, généreuse.

Voilà la grande force de ce livre, celle de m’avoir amené dans le marais pour finalement le quitter à regret. Ce livre est un hommage à la nature. Et son réalisme descriptif est une véritable poésie.

Cet aspect immersif qui nous transporte dans une nature si généreuse m’a fait oublier le caractère insipide du côté romanesque de Kia et la qualité discutable des dialogues qui sont la principale faiblesse du livre.

Mais le procès et surtout, l’omniprésence du marais font de ce livre une petite merveille qui n’est pas sans évoquer les vertus de la tolérance et le respect de l’environnement.

Bref, c’est un livre qui fait du bien.

Suggestion de lecture :

LES MYSTÈRES DU BAYOU, trilogie de JANA DELEON



L’autrice Delia Owens


LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES image du film éponyme

*LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES* de Delia Owens a été adapté au cinéma en 2022 par Olivia Newman, scénarisé par Lucy Alibar. Avec Daisy Edgar-Jones, Taylor John-Smith et Harris Dickinson. Détails ici.

Bonne lecture,

Bonne écoute

Claude Lambert

le vendredi 12 septembre 2025

Pour seul refuge

Commentaire sur le livre de 
VINCENT ORTIS

*Il y a trois entités dans un procès: la victime, l’accusé et la douleur des proches. La victime a existé, l’accusé existe, la douleur existera. *

Extrait : POUR SEUL REFUGE, Vincent Ortis. Version papier et numérique: ROBERT LAFFONT éditer, 2019, 336 pages. Version audio : LIZZIE éditeur 2021, durée d’écoute 9 heures 19 minutes. Narrateur : Bernard Gabay.

Duel dans le froid

C’est un livre intéressant. L’histoire, à connotation psychologique est tentaculaire quoiqu’extrêmement intrigante. Mais attention au quatrième de couverture Il ne met pas du tout en place les éléments essentiels qui sont nécessaires pour vous introduire à l’histoire. Aussi, il faut bien saisir les éléments suivants.

Un jeune amérindien, Allan Marocco est jugé pour meurtre et viol. Dans un jugement considéré erratique par le policier Ted Cortino, le juge Edward McCarthy déclare Marocco innocent et le relâche. Cortino, devenu schizophrène suite au meurtre et au viol de sa femme, décide de rendre justice lui-même.

Il piège le juge et l’enferme dans un chalet isolé où il termine de concocter une vengeance minutieuse et tordue. Le juge sera par la suite lâché dans une nature cruelle à la recherche forcée du jeune indien. La première partie du livre repose sur cette mise en situation. Maintenant, pour la deuxième partie, vous pouvez vous référer au quatrième de couverture.

Le caractère intrigant de l’histoire prend le pas et heureusement car les personnages sont difficiles à cerner. Le dévoilement de leurs motivations se fait avec une lenteur désespérante. Mais lorsque le jeune indien et le juge sont lâchés dans la nature glaciale et troublante du Montana, le lecteur vit une espèce d’oppression qui le met sur les dents.

Le rythme devient alors constant. La véritable psychologie des personnages est dévoilée car ils sont amenés à s’affronter eux-mêmes, individuellement, avant de s’affronter entre eux. Le jeune Marocco est un personnage particulièrement bien développé même si ça ne le rend pas forcément facile à comprendre.

Ce livre m’a gardé captif à cause entre autres de la beauté de son écriture et de sa trame captivante. On ne peut que suivre d’une façon soutenue les déboires du juge et du jugé dans une nature hostile, glaciale qui intensifie l’intrigue rendant le récit addictif.

C’est un roman très fort qui opposent deux êtres humains que tout sépare et qui sont pourtant réunis par un complot minutieusement ourdi dans un cerveau malade.

La description de la nature montanienne est superbe, ce qui est étonnant si on tient compte du fait que l’auteur est français. L’histoire dans son ensemble m’a semblé invraisemblable et elle n’échappe pas aux longueurs et aux redondances. Les personnages sont froids comme le décor et peu attachants.

C’est un polar et ce qui le rend attractif malgré les bémols cités plus haut est son caractère intriguant et un peu glauque : est-ce que le juge reviendra sur son jugement comme le souhaite Ted? 

C’est un bon polar qui couve rebondissements et revirements et des…frissons…dans les deux sens du terme.

Suggestion de lecture : UNE FORÊT OBSCURE, de Fabio M. Mitchelli


L’auteur Vincent Ortis

DU MÊME AUTEUR

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le vendredi 28 février 2025

CANADA, le livre de RICHARD FORD, récit

*Sur le moment, je n’ai pas fait le
rapprochement. Mais plus tard, si.
C’était quelque chose qui l’avait
toujours tenté. Il y a des gens qui
rêvent de devenir directeurs de
banque, d’autres, braqueurs de
banque.*
(Extrait : CANADA, Richard Ford, Éditions
de l’Olivier, 2012, éd. Num. 460 pages)

Great Falls, Montana 1960. Dell Parsons vit avec ses parents et sa sœur Berner. Les jumeaux ont 15 ans. Après quantités d’emplois instables et douteux, les parents de Dell et Berner, pressés par un créancier menaçant, commettent un hold-up. Mais celui-ci échoue et les parents se retrouvent en prison. Pour éviter l’orphelinat, Berner fugue à San-Francisco et Dell décide de suivre une idée de sa mère : passer la frontière du Canada en Saskatchewan et retrouver un certain Remlinger, organisateur de chasses. Dell devient son apprenti. CANADA raconte son apprentissage au milieu d’une nature extraordinaire mais parmi des hommes violents. 

Les rejetons de l’insouciance

*Quand vous nous appréciez, on se met à douter que
ce soit pour de bonnes raisons. Ça doit être tout à
fait différent aux États-Unis. J’ai dans l’idée que
tout le monde s’en fiche là-bas. Faire les choses
pour de bonnes raisons, c’est l’esprit du Canada.
-Ça me plait-, j’ai dit.*
(Extrait de CANADA de Richard Ford)

C’est une belle histoire. Celle de Dell Parson et de sa jumelle, Berner. À l’âge de 15 ans, leur vie va basculer complètement après l’arrestation de leurs parents pour un hold-up complètement raté. Le choix des jumeaux est simple et rapide : la fugue pour échapper aux services sociaux.

Berner s’enfuira à San Francisco, pour Dell, ce sera le Canada, plus précisément la Saskatchewan où il fera la connaissance d’un personnage énigmatique, secret, au passé lourd : Arthur Remlingler. Remlinger prend Dell en charge. Le récit se concentre surtout sur Dell qui devient le narrateur et raconte son dur apprentissage dans une nature saisissante parmi des hommes violents.

Bien qu’elles ne soient pas clairement identifiées, il y a trois parties distinctes dans ce livre : d’abord une chronique de la vie familiale dans laquelle j’ai pu me familiariser avec le quotidien et la psychologie des personnages : Dell, que j’ai trouvé particulièrement attachant, Berner la rebelle, et leurs parents un peu étranges, lui,  militaire désœuvré impliqué dans toutes sortes d’activités douteuses, elle, distante, incapable de s’adapter à son environnement.

La deuxième partie est celle du hold-up (perpétré avec une incroyable incompétence), l’arrestation et la période d’incertitude et d’insécurité qui suit pour les jumeaux et la troisième partie est celle de la fugue et se concentre sur la fuite de Dell au Canada et la dure réalité dans laquelle il devra plonger en Saskatchewan.

C’est un roman fort, tout à fait conforme au style intense, descriptif et sensiblement philosophique de Richard Ford. La description de la nature au Canada est magnifique et l’auteur nous saisit d’une remarquable toile de la nature humaine, d’une haute précision. Sans être moralisateur, ce beau roman est porteur d’une profonde réflexion sur le sens de la vie, et surtout, la définition du bonheur.

En fait, Ford amène le lecteur à se demander comment rebâtir une vie quand celle-ci a basculé complètement. Comment se reconstruire quand sa vie tourne au désastre? Il faut dire que l’auteur a donné à son personnage principal Dell, une très bonne nature. Dans l’histoire, il se dit lui-même satisfait de la tournure des évènements au Canada et ça l’a aidé à avancer.

Dans CANADA, il n’y a pas beaucoup d’action ni de rebondissements. Le rythme est lent. Le style descriptif de Ford a parfois mis ma patience à l’épreuve. C’est l’émotion que j’ai ressentie qui m’a gardé dans le coup, ainsi que le courage et l’abnégation de Dell dont j’ai partagé finalement les tribulations.

Je précise enfin que l’épisode qui précède le départ de Dell pour Winnipeg est particulièrement violent et sa dernière rencontre avec sa sœur Berner, juste avant la mort de celle-ci, est particulièrement émouvante.

Ce fût pour moi, un très beau moment de lecture où je me suis vu moi-même comme un adolescent cherchant le meilleur chemin pour atteindre la joie de vivre et le bonheur. Je recommande CANADA sans hésiter.

Suggestion de lecture : 1630 LA VENGEANCE DE RICHELIEU, de Jean-Michel Riou

Richard Ford est un écrivain américain né le 16 février 1944 à Jackson, Mississipi. Son roman le plus connu est INDEPENDANCE publié en 1996 et pour lequel il a obtenu le prix Pulitzer ainsi que le PEN/Faulkner award. INDEPENDANCE est la suite du roman UN WEEK-END DANS LE MICHIGAN. Son livre CANADA, publié en 2013 lui a également valu un prix prestigieux : le prix FÉMINA ÉTRANGER 2013. Ford est maintenant professeur dans le Maine.

BONNE LECTURE
JAILU/Clade Lambert
le 9 avril 2017

PREMIER À MOURIR, le livre de JAMES PATERSON

*-Eh, mec, t’es qui bordel?
-Celui qui tue des vermines inutiles comme toi.
Là-dessus, il tira. Une seule fois.
La tête de James Voskuhl bascula en arrière.
Du rouge éclaboussa le carrelage.
Le marié vacilla une fois, puis s’affala en avant,
tassé sur lui-même.*
(extrait de 1er
À MOURIR de James Patterson,
Éditions JC Lattès, 2003)

À San-Francisco, un tueur en série s’attaque à des nouveaux mariés. Il les assassine cruellement quelques heures à peine après la cérémonie de leur mariage. Les manies du tueur sont déroutantes et les indices, plutôt rares. L’enquête est confiée à l’inspectrice Lyndsay Boxer. Pour l’aider à neutraliser le tueur sadique qui semble insaisissable, elle s’adjoint sa meilleure amie, médecin légiste ainsi qu’une journaliste et une complice du bureau du procureur. Ensemble, les quatre femmes formeront le women murder club afin de pousser l’enquête même clandestinement s’il le faut avec un maximum d’audace et de ténacité pendant que le tueur est toujours à l’affut de…nouveaux mariés.

Place au *Crim’nanas*

Il y a  dans  1e À MOURIR beaucoup d’éléments que j’aime retrouver dans un thriller digne du titre : des chapitres courts, des liens rapides et clairs, une lecture aisée, beaucoup de rebondissements et une finale insoupçonnable. Et puis je sais pas, je ne suis pas sado mais je trouve excitant de lutter contre moi-même pour suspendre la lecture d’un livre.

Mon enthousiasme a toutefois été quelque peu tempéré par quelques irritants comme par exemple le côté *petite fille que tout le monde prend sous son aile* que Patterson a imposé à son personnage principal Lyndsay Boxer, d’autant qu’elle est atteinte d’une maladie bizarre et compliquée : l’anémie aplasique de Negli, souvent mortelle et qui s’envole comme par enchantement ou presque vers la fin. Ça donne un petit côté misérabiliste ennuyant qui n’a aucun lien avec l’histoire et dont on pourrait se passer.

Il y a bien sûr une amourette avec un collègue policier qui prend de l’ampleur jusqu’à aboutir à un drame que je vous laisse le soin de découvrir et qui n’apporte pas grand-chose au récit.

Quant au WOMEN MURDER CLUB,  je l’ai perçu comme un dispositif pas très efficace dans le roman et ce, pour la raison citée plus haut…c’est *la petite fille que tout le monde prend sous son aile* qui mène, les trois autres filles me donnant beaucoup trop l’impression de n’être que des sous-fifres. Il y a, dans le profil psychologique des personnages, un petit côté naïf agaçant.

Mais j’ai pu surmonter ces petits pépins qui sont généralement liés à ce que j’appellerais des manies littéraires des auteurs soucieux de rendre leurs personnages attachants.

Pour les raisons que j’ai citées au début de l’article, je dirai que 1er À MOURIR est un très bon thriller. J’ajoute que le sujet est original et le rythme est très rapide. Il l’est peut-être trop, mais le fil de l’histoire étant bien entretenu, ça ne devrait pas poser de problème pour bien comprendre toutes les subtilités du déroulement de l’enquête.

Un dernier petit détail. Pour être honnête, dans l’œuvre de James Patterson, je préfère l’inspecteur Alex Cross, mais Lyndsay Boxer est brillante avec une forte capacité de déduction. Elle gagnera à être connue surtout si elle gagne un peu en maturité.

Suggestion de lecture, du même auteur : SUR LE PONT DU LOUP

Écrivain et scénariste américain, James Patterson est né en 1947 dans l’état de New-York. Lyndsay Boxer est le second personnage principal de son œuvre, le premier étant l’inspecteur Alex Cross. Pour ses romans mettant en scène Boxer, Patterson a imaginé la création du Woman Murder Club où Boxer évolue avec ses amies Cindy, Claire et Jill dans la résolution d’enquêtes complexes.

Ses livres se sont vendus par millions. En 2012, le magazine américain FORBES classait James Patterson comme l’écrivain le mieux payé au monde avec 94 millions de dollars en revenus annuels.

En complément, j’attire votre attention sur une télé série de 13 épisodes produite par la chaîne américaine ABC en 2007-2008 créée par Elizabeth Craft et Sarah Fain. Cette série est intitulée WOMEN MURDER’S CLUB inspirée du fameux quatuor féminin des romans de James Patterson. Les vedettes sont Angie Harmon, Paula Newsome, Aubrey Dollar, Laura Harris, Rob Estes et Linda Park.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
SEPTEMBRE 2014

Newsletter SANTÉ NATURE INNOVATION

Je suis abonné depuis quelques mois à la newsletter du site SANTÉ NATURE INNOVATION signée Jean-Marc Dupuis, et comme ça constitue une de mes petites lectures quotidiennes, je vous en glisse un mot aujourd’hui. J’ai découvert cette newsletter sur un site de référence que je consulte régulièrement: passeport santé.

Les lettres parlent de sujets variés tournant autour de la santé au naturel. Ce qui me plaît de ces articles et ce qui frappe le plus, c’est que la présentation est très épurée, je veux dire qu’il n’y a que du texte et quelques liens. Si ça peut donner une impression de broche-à-foin pour certains, moi ça me plaît car l’auteur des courriels me donne l’impression de s’adresser directement à moi, et qu’il mise plus sur le contenu que sur la présentation. Aussi, les sujets sont riches et diversifiés, ça va du dossier sur la cire d’oreille aux effets bénéfiques de la gaspacho (recette en prime!). Et surtout, le plus important, l’auteur donne ses sources.

Évidement, quand on parle de santé, presque tout est sujet à controverse, et quand on parle de santé au naturel c’est encore pire. Ça en est déconcertant et même frustrant, d’autant plus que les imbéciles extrémistes dans ce domaine sont nombreux. C’est donc avec l’esprit ouvert qu’il faut lire les informations que contiennent les lettres. Je ne suis pas d’accord avec tout ce que M. Dupuis écrit (son aversion pour les produits laitiers entre autre), mais le contenu et sa façon de rédiger ses textes font en sorte que d’accord ou pas, pour peu que la santé au naturel nous intéresse (ce qui inclut bien sûr le vaste domaine de la nutrition), on y trouve son compte.

Une dernière chose, « Santé au naturel » peut être péjoratif, mais je vous assure que les lettres que je reçois ne sont pas grano-freaks, c’est-à-dire portées exagérément et inconditionnellement sur les trucs naturels, bio, végé. Le rédacteur ne cherche pas du tout à convertir qui que ce soit, ni vendre quoique ce soit. Il est clairement un adepte des médecines alternatives mais ne s’affiche pas ouvertement comme un détracteur de la médecine conventionnelle (si ça doit arriver un jour, je me désabonne presto).

Voilà alors si ça vous intéresse c’est totalement gratuit et vous pouvez en faire l’essai en vous inscrivant ici et vous désabonner aisément si ça ne vous plaît pas.

Comme il dit
A votre santé!

PHENIXGOGLU
JANVIER 2013

Poules, Poulets, Oies, Canards… Marie T Estermann


Un jour, dans quelques années, je vais élever des canards et des poules pondeuses…vous verrez! En attendant… eh bien je me documente. 

Je trouve que les infos sur le sujet sont plutôt éparpillées. J’ai donc acheté « Poules, Poulets, Oies, Canards – Guide de l’élevage amateur » écrit par Marie-Theres Estermann (qui ne semble pas avoir publié autre chose que ce livre). Il s’agit d’un petit livre de 128 pages bien agrémenté de photos et de schémas. Il est bien écrit en général, à l’exception de quelques grossières erreurs de traduction (l’ouvrage d’origine est en allemand). Personnellement ici ça me gène pas trop mais Les Éditions Ulmer devraient tout de même avoir honte!

L’auteure insiste là-dessus: l’élevage de la volaille est un apprentissage quotidien. Peu importe à quel point on se documente, il manquera toujours quelque chose qu’aucun ouvrage ne pourra apporter: l’expérience. Je crois bien que ce livre pourrais suffire pour démarrer un petit élevage, peut-être de façon maladroite au début, mais tout de même satisfaisante. Des questions précises surviendront à coup sûr: là il faudra pousser les recherches sur les forums, auprès d’éleveurs expérimentés. L’information dans le livre est dense et technique, pas de temps perdu avec les sentiments.

« Poules, Poulets, Oies, Canards » parle en fait surtout de l’élevage des poules et poulets. Les sections « oies » et « canards » sont intéressantes mais me semblent incomplètes, bien que l’auteure spécifie que l’élevage de ces volailles est très simple. Je vais commander un livre spécifiquement dédié à ces oiseaux aquatiques et on verra bien. 

Même si je n’aurai pas l’occasion d’élever de la volaille avant quelques années, j’ai bien aimé ce livre pour son aspect concis et généraliste. Aussi, les nombreux schémas et tableaux en font un ouvrage de référence très utile qu’il sera bon de consulter régulièrement (Je pense surtout au tableau final qui regroupe des chiffres a connaître tels que la consommation de nourriture par an, la productivité moyenne d’œufs par an, le ratio mâles-femelles, etc…)

Pour finir je le conseil à ceux qui démarrent un petit élevage amateur qui tient presque autant du loisir que de la productivité, et le déconseille à ceux qui ont un but très précis ou ambitieux (Élevage de masse, gavage, concours).

Suggestion de lecture : SANTÉ NATURE INNOVATION

Phenixgoglu
Octobre 2012

(En complément…)