HISTOIRES EFFRAYANTES à raconter dans le noir

Commentaire sur le livre d’
ALVIN SCHWARTZ

*L’humanité se raconte des histoires effrayantes
depuis des millénaires, car la plupart d’entre nous
adorons les frissons qu’elles procurent. Dans la
mesure où nous ne sommes pas en danger, nous
trouvons ça amusant.*

(Extrait : HISTOIRES EFFRANTES à raconter dans le
noir, Alvin Schwartz, Castelmore éditeur, 2019, ill. :
Stephen Gammel. Édition de papier, 380 pages.)

Les fantômes, ça n’existe pas !
Les araignées, c’est tout petit.
Les psychopathes, même pas peur…
Les sorcières, aucun pouvoir !
Ces histoires-là, vous n’y croyez pas ?
Attendez donc qu’on vous les raconte, à la nuit tombée, ou de les lire seul, en tremblant sous la couette… SI VOUS L’OSEZ ! Alvin Schwartz vous dira tout : esprits, revenants, épouvantails hantés et psychopathes en tout genre… Vos pires cauchemars vous attendent.

Le classique jeunesse de la peur
*-Puis-je porter votre panier ? Elle le lui tendit.
De sous le tissu monta une petite voix, qui
déclara : «C’est très aimable à toi», avant de
partir d’un long rire féroce. Sam fût si surpris
qu’il en laissa tomber le panier…d’où roula
une tête de femme.*
(Extrait)

HISTOIRES EFFRAYANTES À RACONTER DANS LE NOIR est un recueil de nouvelles noires et effrayantes qui revisite le folklore américain avec, en particulier, ses légendes urbaines. L’auteur s’est placé en mode *cauchemar* pour verser dans la légende, le paranormal, les histoires de fantômes de revenants.

C’est un concentré de récits d’épouvante, généralement très brefs recueillis par l’auteur dans ses nombreux voyages et ses recherches. Dans un style très concis, l’auteur nous plonge dans l’étrange et l’horreur avec ce recueil récemment adapté à l’écran. Schwartz met particulièrement en évidence les légendes urbaines qui rappellent entre autres les films de Jason, Freddy, films de peur, un genre que les ados adorent en général, des récits qui…

*…regorgent de jeunes gens poignardés ou massacrés à la hache, leurs appels à l’aide ignorés par leurs colocataires trop effrayés pour ouvrir la porte de leur chambre. La folkloriste Linda Dégh suggère que ces légendes s’apparentent à des contes moraux contemporains ayant pour but d’avertir les jeunes étudiants des dangers qui les guettent dans ce vaste monde…* (Extrait)

Évidemment, il n’y a pas que les lames pour effrayer. On trouve dans le recueil des histoires de sorcières, poltergeist, ectoplasmes, spectres, endroits hantés. Fait intéressant, l’auteur a adapté plusieurs de ses thèmes de façon à mettre en perspective le conflit qui oppose l’éducation à la superstition, conflit particulièrement évident quand la situation nous échappe.

Autre fait intéressant, beaucoup d’histoires invraisemblables ont à la base, des faits véridiques. Ça crée un petit *malaise* enrichissant, tout au moins sur le plan littéraire. À la fin du volume, en plus d’une bibliographie plus que respectable, l’auteur explique ses sources et émet des avis, des raisonnements.

Honnêtement, je n’ai pas tremblé en lisant ce recueil mais j’avoue que plusieurs nouvelles m’ont fasciné. En fait ce que propose le livre est davantage qu’une simple lecture. Le livre pousse à la transmission orale. Il invite lecteur à raconter ces histoires en y mettant la conviction, l’émotion et le ton requis.

L’auteur nous donne même des indications, des trucs pour faire peur quand vous raconterez ces histoires. Imaginez-vous figer l’attention de vos amis réunis autour d’un feu de camp au bord du légendaire Crytal lake où a sévi le monstrueux Jason, une espèce de mort vivant meurtrier qui a évolué dans pas moins d’une douzaine de films d’horreur.

Un autre aspect de ce livre m’a fasciné : ce sont les illustrations de Stephen Gammel. Ces illustrations volontairement floues, brumeuses, voilées induisent souvent davantage la peur que le texte lui-même.

Et de ces dessins, on en trouve presque à toutes les pages, de quoi entretenir peur et mystère. Le livre véhicule aussi un certain humour, noir en général mais c’est un plus. Pour le reste, il est difficile de critiquer un recueil, certains textes pouvant être considérés comme des chefs d’œuvre, d’autres comme des navets. 

Les textes sont très courts, trop pour induire la peur chez beaucoup de lecteurs. Moi j’ai apprécié. Après tout, la spontanéité et la brièveté peuvent aussi induire l’épouvante. Ceux et celles qui ont lu ou vu CHAIR DE POULE de R.L. Stine savent de quoi je parle. Un livre intéressant à lire à la lueur d’une chandelle…un bon divertissement.

Suggestion de lecture : ROMAN D’HORREUR, d’Arthur Tenor

Alvin Schwartz (À gauche) est né le 25 avril 1927 à Brooklyn, New York, États-Unis. Il était un écrivain connu pour ses histoires effrayantes à raconter dans l’obscurité (2019), sa forêt des ténèbres (2013) et sa haine (2015). Il est décédé le 14 mars 1992 à Princeton, New Jersey, États-Unis.

Né à Des Moines Iowa en 1943, Stephen Gammell est un illustrateur américain de livres pour enfants. Il a remporté la médaille Caldecott de 1989 pour l’illustration d’un livre d’image américain, reconnaissant Song and Dance Man de Karen Ackermann et nominé au National book award.

HISTOIRES EFFRAYANTES
à raconter dans le noir…au cinéma

1968. Une petite ville des États-Unis se prépare à célébrer l’Halloween. C’est ce moment que choisissent de mauvais garnements pour s’en prendre à Stella, Chuck et Auggie. Les trois adolescents trouvent refuge dans l’automobile de Ramon, un étranger de leur âge.

Ensemble, ils décident de passer la soirée entre les murs d’un manoir lugubre où des gens ont disparu par le passé. Stella y trouve un livre étrange, qu’elle ramène à sa maison. Il contient des histoires macabres, dont certaines s’écrivent devant elle, devenant réelles et mettant en péril la vie de ses amis.

Le film, réalisé par André Ovredal, est sorti en août 2019 et réunit à l’écran entre autres, Zoe Margaret Colletti, Austin Abrahan, Nathalie Ganzhorn, Gabriel Rush et Aston Zajur qu’on voit sur la photo ci-haut.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 16 octobre 2022