LE VOLCRYN, le livre de Gorge R.R. Martin

*Maintenant, je suis vieux, de plus en plus vieux. Bientôt,
la mystérieuse nébulosité du volcryn percera le voile du
tentateur et, à travers les abîmes sans vie, à travers le vide,
à travers l’éternel silence, nous le suivons, mon Armageddon
et moi, nous lui donnons la chasse. *
(Extrait : LE VOLCRYN,
Actusf éditeur, 2015, format numérique, coll. Hélios, 170 pages)

Depuis des temps immémoriaux, les volcryns traversent la galaxie. Personne ne sait d’où ils viennent, où ils se rendent ni même ce qu’ils sont vraiment. Karoly d’Branin est bien décidé à être celui qui percera ce mystère. Entouré de scientifiques de talent, il embarque sur l’Armageddon. Mais bien vite les tensions s’accumulent. Quelle est cette menace sourde qui effraie tant leur télépathe ? Et pourquoi le commandant du vaisseau refuse d’apparaître autrement que par hologramme ? Karoly est certain d’une chose : ses volcryns sont tout proches. Pas question de faire demi-tour. Quel qu’en soit le prix.

Le peu rassurant ARMAGEDDON
*Le commandant Royd est parfait, dit-elle en secouant
la tête. Un homme étrange pour une étrange mission.
Qu’avez-vous à redire à ça? Vous n’aimez pas le mystère?*
(Extrait)

Le VOLCRYN est un roman pas très long. Il sent un peu le réchauffé, le déjà vu…disons une variation sur un thème connu. Sans dire que le sujet brille par son originalité le récit reste intriguant et très axé sur la psychologie des personnages. Voyons comment ça se présente.

Neuf scientifiques, xénotechnicienne , xénobiologiste, télépathe, psi et techniciens s’embarquent à bord d’un vaisseau ultrasophistiqué pour aller à la rencontre du VOLCRYN un peuple légendaire qui, selon cette légende, ère dans un vaisseau colossal, vers les limites de la galaxie depuis des temps très anciens. Le véritable problème tient au fait que le capitaine du vaisseau, Royd Erris est confiné dans des quartiers scellés et n’a aucun contact avec les passagers, sauf par hologramme.

Ainsi s’installent la crainte, la méfiance, le doute, les soupçons et au final, la mort car il devient incertain que le capitaine Erris ait vraiment le contrôle du vaisseau. Beaucoup de choses pourraient empêcher les scientifiques de s’approcher des Volcryn, en supposant que cette énorme entité ne soit pas un prétexte. Le vaisseau porte bien son nom : ARMAGUEDDON.

LE VOLCRYN est une sorte de space opera, une novella de type huis-clos très dense et à forte connotation paranoïaque. J’ai reconnu plusieurs éléments qui auraient pu être empruntés à des grands classiques : ODYSSÉE DE L’ESPACE 2001 à cause du dérèglement de Hal l’ordinateur. Celui de l’Armageddon perd les pédales mais pour des raisons quelque peu nuancées. ALIEN, LE 8e PASSAGER à cause de l’étouffante paranoïa liée à la présence probable d’une entité à bord. LES DIX PETITS NÈGRES à cause de la tension qui monte proportionnellement aux disparitions.

Aussi, le mystérieux commandant qui vit à l’écart dans un quartier qui le maintiendrait possiblement en vie grâce à une atmosphère particulière et l’absence de gravitation, n’est pas sans rappeler les navigateurs de la guilde du film DUNE (1984) qui ne peuvent sortir de leur atmosphère chargée de gaz d’épice.

C’est un récit qui, bien qu’en léger déficit de développement, garde le lecteur tendu et alerte. Il ne tranche pas par son originalité mais il est très bien écrit, sans longueur, sans errance. Personnellement j’ai aimé ça et j’ai tout lu d’un trait. Et puis ça nous change un peu de l’interminable saga TRÔNE DE FER. La forme va au-delà du thriller. C’est un roman bien construit. Il est court, comme toutes les novellas ce qui ne l’empêche pas d’être crédible.

Un récit abrégé, et crédible quant aux aspects environnementaux et psychologiques a permis au livre de décrocher le prix LOCUS du meilleur roman court en 1981. Et il est évident qu’avec un tel texte, générateur de haute tension et d’oppression, on n’allait pas tarder à adapter ce mélange de science-fiction et d’horreur au cinéma, puis à la télévision.

Quant à la finale, je l’ai trouvé satisfaisante, mes questions sur le Volcryn ayant trouvé certaines réponses, mais pas toutes. Le Volcryn n’est pas forcément ce qu’on pense en cours de lecture. Je crois que ça reste et ça restera une énigme. Ceci est un autre aspect du déficit de développement dont j’ai parlé plus haut. C’est le risque à courir quand on écrit une novella.

Donc c’est un bon petit livre qui fait travailler l’imagination. Un peu gore, très dense…mélange de science-fiction, de mystère, de thriller auquel on a ajouté une touche de fantastique et une petite matière à réflexion sur le pouvoir de l’esprit. Pas mal intéressant…

Suggestion de lecture : DUNE, livre premier et second, de Frank Herbert (commentaire sur biblioclo)

Mondialement connu pour sa série du Trône de Fer, George R. R. Martin a eu avant elle une riche carrière d’écrivain, récompensée par de prestigieux prix (Hugo, Nebula, Locus…). Touchant à tous les genres avec le même brio, à l’aise aussi bien sur la forme longue que plus courte, il signe avec Le Volcryn un huis clos spatial angoissant qui tient en haleine jusqu’à la dernière page.

Le Volcryn au cinéma


Affiche du film NIGHTFLLYERS, adaptation du livre de Gorge R.R. Martin LE VOLCRYN. Film réalisé par Robert Collector et sorti en 1987, Dans la distribution on retrouve Catherine Mary Stewart, John Standing, et Lisa Blunt, entre autres. Le film a été scénarisé par Robert Jaffe qui assume aussi le rôle de producteur.

 

 

BONNE LECTURE
CLAUDE LAMBERT
le vendredi 19 avril 2024

 

INFECTÉS, le livre de Marc-André Pilon

*C’est à ce moment qu’elle hurle.
Qu’elle hurle aussi fort qu’elle le peut.
Qu’elle hurle.
Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus
hurler du tout. *
(Extrait : INFECTÉS, livre 1, Marc-André Pilon,
Hurtubise éditeur, 2019, papier, 270 pages)

Tout commence par un meurtre bestial à La Ronde et sa vidéo virale.
S’impose rapidement une terrible évidence: l’agresseur a succombé à une maladie infectieuse jamais vue, marquant le début d’une épidémie qui transforme les humains en monstres sanguinaires.

Un prof cannibale, des parents qui deviennent fous, un train qui explose, l’armée qui débarque… À l’école de la Cité-des-Jeunes, la fin du secondaire risque d’être très différente de ce que Zachary, Camille et Dilkaram avaient imaginé.

Une horreur contagieuse
*Le premier ministre s’apprêtait à prendre la parole.
-Québécois, québécoises…-Chaque génération se
trouve confrontée à une conjoncture historique. Un
tournant décisif. Nous vivons maintenant le nôtre. *
(Extrait)

C’est un roman d’horreur dont l’écriture rappelle beaucoup les scénarios de films de série *B* avec comme principal sujet les zombies. Je devrais dire même UNIQUE sujet car dans ce roman, il n’y a que ça des zombies et au milieu de ces monstres qui semblent se multiplier à l’infini se trouvent quelques ados héroïques qui massacrent tout ce qui bouge. Imaginez une soupe réchauffée des dizaines de fois. C’est la comparaison qui me vient à l’esprit quand je parle de ce roman.

Un virus foudroyant se répand à une vitesse folle transformant les infectés en zombie affamés de chair fraîche. Dans cette mare de démons, trois ados : Dilkaram, Zachary et Camille tentent de survivre.  Et pour survivre, il faut massacrer du zombie et des morts vivants, c’est pas facile à tuer. Ce thème ne m’a jamais attiré, ni en littérature ni au cinéma. Je comprends qu’ici je parle de littérature jeunesse et que les jeunes aiment l’horreur.

Ce livre plaira à ceux et celles qui aiment les histoires de sang qui gicle, d’organes gluants qui traînent à terre et de cervelles éclatées. Il n’y a que ça dans ce roman. Il n’y a pas d’histoire, pas de direction. Rien de neuf, encore moins d’original. Mais je le répète, pour les ados qui ont le cœur solide et qui aiment le mettre à l’épreuve, la formule est gagnante, pour les garçons en particulier :

*Une main venait d’agripper la cheville de Zac. Un corps à moitié déchiqueté, privé de jambes, les intestins traînant derrière lui sur plusieurs mètres…Les infectés furent canardés. Certains furent coupés en deux sous l’impact des balles. Les morceaux continuaient de bouger, pas complètement neutralisés. * (Extrait)

Les ados étant entourés de ces horreurs et tentant le tout pour le tout afin de survivre, on peut comprendre que c’est dans le suspense que réside la principale force du roman qui offre aussi une certaine qualité d’intrigue.

Personnellement, j’ai trouvé ce livre insipide, sans recherche, sans profondeur et d’une redondance qui mène à l’overdose. Certaines tournures de phrases sont intéressantes : *Pendant un instant, tout s’estompa. Les vivants qui meurent, les morts qui vivent. * (extrait) d’autres confinent à l’humour, noir bien sûr, voire à la fantaisie…*Le directeur aurait arraché la tête d’un élève et s’en servirait pour jouer au billard dans la salle G. * (Extrait)

Le niveau de langage n’est pas constant. Beaucoup d’ados aiment le genre, sans début, sans fin, sautant tout de suite dans le feu de l’action. Je préfère un récit fini avec des personnages à la psychologie définie. Enfin je respecte les goûts en souhaitant qu’ils évoluent. Parlant d’évolution, à la fin du récit, les jeunes sont dans une situation assez délicate. Tout est en place pour la suite dans laquelle parait-il, des jeunes qui se font appelés *les surhommes* auraient survécu aux morsures de zombies…

Suggestion d’écoute : DERNIÈRE TERRE, la série audio de Clément Rivière

Enseignant de français à Vaudreuil-Dorion, Marc-André Pilon est l’auteur de la populaire trilogie du MYOPE, dont le premier tome a été récompensé par le prix Cécile-Gagnon. Avec sa nouvelle série, il nous propose une histoire délicieusement horrifiante, menée de main de maître. Vous pouvez consulter la page Facebook de l’auteur en cliquant ici.

 

La suite

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 9 mars 2024

 

UN(e)SECTE, le livre de Maxime Chattam

*Jenny était plongée dans son récit et ne prêta aucune attention au long mille-pattes s’enroulant à la rambarde qui ceignait la terrasse. Il était impressionnant. Comme sorti des pages qu’elle tournait. Un demi-bras de longueur. Ses anneaux ondulant à chaque mouvement de ses nombreux membres, agrippant le bois sans jamais glisser, ses antennes palpitant devant lui, sondant le terrain…*

(Extrait : UN (e) SECTE, Maxime Chattam. Or. Albin Michel éditeur, 2019, papier, 464 pages. Version audio : Audiolib éditeur, durée d’écoute : 13 heures 4 minutes. Narrateur : Emmanuel Dekonninck)



Et si tous les insectes du monde se mettaient soudainement à communiquer entre eux ? À s’organiser ? Nous ne survivrions pas plus de quelques jours. Entre un crime spectaculaire et la disparition inexpliquée d’une jeune femme, les chemins du détective Atticus Gore et de la privée Kat Kordell vont s’entremêler et ils seront confrontés à une vérité effrayante. Des enquêteurs investissent des lieux où personne n’oserait s’aventurer.

 

Un défi de lecture pour entomophobes
*Atticus repensa à l’état du corps sur les marches. Impossible que
des insectes l’aient nettoyé en quelques heures, il avait fallu plusieurs
semaines au moins, sinon des mois, ne cessait-il de se répéter. *
(Extrait)

D’entrée de jeu, je vous préviens que si vous n’aimez pas les insectes ou s’ils vous font peur, comme les araignées ou vous dégoutent, évitez ce livre car sa véritable force tient à la gamme d’émotions dans laquelle il vous pousse : dégoût, horreur, angoisse, terreur. Ce livre est loin d’être un bijou d’exercice de style, ce n’est pas non plus le meilleur de Chattam mais il opère chez l’auditeur et le lecteur une espèce de magie noire : il entretient le frisson d’un bout à l’autre du récit et met parfois mal à l’aise.

C’est d’autant glauque que le sujet est développé aux limites de la réalité. Imaginez un instant que vous avez le contrôle total des insectes de toute la planète, insectes qui sont des milliards de fois plus nombreux que les humains. Vous leur commandez, ils vous obéissent. Que feriez-vous avec un tel pouvoir ? Le grand ménage de l’humanité ? Une fin du monde programmée ou peut-être utiliseriez-vous ce pouvoir à des fins humanitaires, alimentaires ou peut-être mercantiles ?

Maintenant, imaginez un multimilliardaire assoiffé de contrôle et de pouvoir et qui y met les moyens, comme on en voit dans certaines histoires de James Bond : des richissimes misanthropes, caractériels, fêlés… ce mélange est une bombe.

Vous lisez ou écoutez ce livre comme si vous manipuliez une poudrière. J’ai eu le cœur en suspens par moment. Vous n’avez qu’à imaginer une veuve noire bien grasse qui cherche à se glisser sous votre pantalon… ce livre est porteur de frissons mais aussi de réflexion sur l’argent et le pouvoir, le caractère blasé de notre société et son indifférence et aussi sur les sectes et le danger qu’elles représentent, assises sur la mégalomanie avec de redoutables techniques de recrutement. Pour le reste, c’est du Chattam : impression de déjà vu, style un peu figé, personnages peu travaillés et pas très attachant.

Je ne suis pas amateur d’insectes et j’ai horreur des araignées. Mais j’aime éprouver des sensations en lecture. Ce livre est loin d’être un chef d’oeuvre mais il m’a fait vivre des émotions fortes. Je n’attendais rien d’autre de Maxime Chattam.

Suggestion de lecture, du même auteur : LA TRILOGIE DU MAL

Maxime Guy Sylvain Drouot est un romancier français né en février 1976. Il a écrit sous les pseudonymes Maxime Williams puis Maxime Chattam.  Après avoir joué dans plusieurs téléfilms, il écrit son premier thriller en 1999 : le 5e règne.

Pour donner un maximum de crédibilité à ses romans, Maxime Chattam, suit une formation de criminologie dans laquelle il s’initie à la psychiatrie criminelle, les techniques et sciences policières et même la médecine légale allant jusqu’à assister à des autopsies et consulter des spécialistes afin de documenter ses romans et leur donner un maximum de réalisme. Il a écrit entre autres LA TRILOGIE DU MAL et LA 5e CLÉ.

du même auteur

Bonne lecture
Bonne écoute
le dimanche 25 février 2024

SOLEIL NOIR, de CHRISTOPHE SEMONT

Alors que Maria s’apprêtait à interpeller la jeune fille pour
la forcer à réagir, une déflagration lui déchira les tympans.
La tête de sa collègue fut projetée en arrière, son corps
dégringola de la chaise. La jeune femme sentit des milliers
de gouttelettes s’écraser sur son visage, comme si on
avait braqué un brumisateur sur elle.
(Extrait : SOLEIL NOIR
Christophe Semont, éditions Critic 2015, format numérique,
264 pages)

Promu sergent dans le nord de l’Argentine, Esteban Pantoja s’apprête à fêter son avancement en compagnie de sa femme et de sa fille. Pour eux, ce soir-là, tout va basculer… Adela est serveuse dans un bar de nuit de La Paz. Un boulot comme un autre, en attendant mieux. Depuis quelques mois, elle se bat contre des visions qui la hantent jour et nuit. Ils s’appellent Sergio, Kamila, Federico et Diego. Ils sont jeunes, ils ont la vie devant eux. La vie… et un énorme conteneur, abandonné au cœur de la jungle. Rien ne les vouait à se rencontrer. Et pourtant, leurs destins sont liés. Tous vont être les témoins de la folie d’un homme. Car au plus profond de la forêt amazonienne, tapi dans son antre, un serpent attend son heure…

Noir foncé
Le guide bolivien regarda le jeune policier
disparaître dans le boyau étroit, avalé par
l’obscurité, et ne put retenir un frisson.
Pachamama ne rendait jamais les offrandes
qu’on lui adressait.
(Extrait)

C’est un récit très sombre, noir, voire lugubre, et qui pourtant vient donner un coup de fouet dans l’univers du polar que je trouvais stagnant depuis quelques années. Voici l’histoire d’Esteban Pantoja, un jeune policier argentin, heureux professionnellement et en amour avec sa femme et sa fille. Mais bientôt, sa vie va basculer complètement alors que pendant un braquage de banque, la maman et sa fille seront abattues.

À travers larmes et douleurs, Esteban entrevoit un détail sur la peau d’un des meurtriers, un tatouage montrant un soleil…un soleil noir fendu d’un glaive. À partir de ce moment, Esteban a juré de ne consacrer sa vie qu’à venger sa femme et sa fille et sa vie devient alors un véritable road-movie qui l’amènera, avec l’aide de quelques alliances, en Amérique latine. Parallèlement à ces évènements dramatiques, dans un autre point du globe, une jeune fille, Adela est obsédée par des visions morbides.

Des jeunes garçons qui avaient la vie devant eux réduits à l’état de cadavres empilés dans un conteneur à déchet qui s’ajoute au décor inquiétant de l’Amazonie : <Le spectacle qui s’offrit à lui était au-delà de tout ce qu’il avait pu imaginer. Les portes du conteneur vomissaient un flot de cadavres pourrissants. Ceux qui tenaient encore debout semblaient impatients de se frayer un chemin vers l’extérieur. Cette vision dépassait l’entendement et allait le hanter longtemps. > Extrait

Sans le savoir, les destins d’Adela et d’esteban son liés et vont convergeant vers une incroyable réalité qui va les ramener, et le lecteur par la bande, dans l’insupportable réalité des camps de concentration nazis. Dans un périple qui l’amènera au cœur de la Bolivie et de l’Argentine, Esteban mettra le pied dans un monde d’horreur, de torture, de meurtres, univers saturés d’exactions et de basses humaines qui vont au-delà de tout entendement.

L’auteur amène graduellement le lecteur à faire des liens avec une implacable efficacité. En effet, l’argentine et la Bolivie sont des pays réputés pour leurs dictatures sanglantes et meurtrières et aussi tristement réputés pour avoir accueilli et protégé des semeurs de mort nazis tels Klaus Barbie, le boucher de Lyon et cette erreur de la nature appelée Joseph Mengele, médecin au camp d’extermination d’Auchwitz et qui exerça sur des milliers de juifs des expériences innommables, d’indescriptibles horreurs médicales pratiquées sans aucun état d’âme.

Que découvrira Esteban? Il n’a qu’un lien : le soleil noir…symbole de ce qui allait peut-être raviver un nazisme qui étouffait alors que les forces russes approchaient de Berlin. Je n’aime pas beaucoup ce terme, mais j’ai été scotché par le récit. Ça se lit bien, rapidement, ça va droit au but, sans trop d’élégance ni de mise en contexte. Ce n’est pas de la grande littérature. SOLEIL NOIR est l’histoire d’une vengeance élaborée davantage dans l’action que dans la recherche.

Mais si vous vous laissé guider par le style de l’auteur qui est direct, vif, implacable, vous pourriez être surpris par l’efficacité de la plume. Principale faiblesse : trop direct, peu de mise en contexte, pas suffisamment d’encadrement historique sans compter les personnages que j’ai trouvé sous-développés et peu attachants. J’ai trouvé aussi que la finale ne bouscule rien. Elle m’a laissé perplexe et j’ai refermé le livre sans que j’aie vraiment compris le choix de l’auteur. Cette finale pourrait peut-être supposer une suite…

Suggestion de lecture : IL N’EST SI LONGUE NUIT, de Béatrice Nicodème

Propos autobiographiques de Christope Semont rapportés par Amazon :

À force d’écouter les légendes qui se chuchotent sur le marché aux sorcières de Mexico, les contes qui s’échangent dans les bars de Bangkok, ou les histoires extraordinaires qui circulent dans les rues de La Havane.  À force de prêter l’oreille aux appels de Cthulhu, de se perdre dans les couloirs déserts de la maison Usher, de passer ses vacances à Castle Rock, ou de guetter les bruits du grenier de Malpertuis.  À force de passer des heures dans des salles obscures à suivre des légions perdues, combattre des invasions de zombies, contrer des attaques extra-terrestres ou fuir des tueurs indestructibles. À force de tourner les pages du Livre de Sang, de veiller Milles et une Nuits, d’essayer de déchiffrer le Nécronomicon, d’arriver au bout des Contes et Légendes Inachevés, de relire en boucle les derniers contes de Canterbury. Un jour ça devait arriver, j’ai eu envie moi aussi de raconter des histoires.


Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 2 février 2024

UN DIEU PARMI LES HOMMES, Sylvain Johnson

*-Il n’y a aucune place pour un être comme toi dans
la maison de Dieu. Sois maudit ! … -Il n’y a de place
nulle part pour moi sur cette foutue planète. *
(Extrait : UN DIEU PARMI LES HOMMES, de Sylvain
Johnson, Éditions Corbeau 2020, papier, 380 pages.)

Un objet non identifié s’écrase dans la campagne mauricienne. Un couple dysfonctionnel récupère un nouveau-né dans l’épave extraterrestre, Un enfant doté de pouvoirs surhumains. D’aussi grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités.

Sauver le monde? Faire le bien? Ou n’être que le produit de son environnement?

Certaines légendes naissent pour contrer la noirceur, d’autres pour la répandre…

 

Accrochez-vous
*Le couple était incapable de bouger, paralysé
par la crainte et fasciné par ce qu’ils voyaient.
Leurs esprits troublés tentaient de donner un
sens à cette apparition. *
(Extrait)

C’est un livre intéressant. Original même. Il développe la nature d’un violent combat entre le bien et le mal. Ce n’est pas nouveau sauf qu’ici, il s’agit d’un combat intérieur. Voyons d’abord ce qui se passe. Un vaisseau spatial s’écrase sur la terre. Il y a deux témoins : Michel, homme violent, alcoolique, colérique, sans scrupule, bat sa femme, un monstre. Et il y a sa femme, Diane qui n’est que l’ombre d’elle-même et qui se dissout lentement aux côtés d’un homme sans conscience.

Michel explore les restes du vaisseau et y découvre un enfant. Décidant que cet enfant ne lui rapporterait rien, il décide de le tuer mais un évènement extraordinaire l’en empêche. Michel s’aperçoit que l’enfant possède des dons extraordinaires et décide de l’adopter pour, éventuellement, qu’il l’assiste dans ses activités criminelles. Il lui donne comme nom CARL. En grandissant, la puissance destructrice de Carl devient phénoménale et une chaîne d’évènements l’amène à tuer et même à massacrer.

C’est un roman noir, très violent et dont les personnages sont froids et déplaisants y compris Carl, torturé entre la possibilité de faire le mal et celle de faire le bien. Pour ce qui est de s’attacher aux personnages, on peut oublier ça. J’ai senti, dans cet ouvrage au rythme haletant, que l’auteur nous exprimait sa pensée critique sur la Société en particulier.

L’ouvrage m’a gardé captif. On eut dit que Johnson me posait toujours la même question : ici qu’est-ce que tu ferais à la place de Carl, et là qu’est-ce que tu ferais? Il y a de quoi s’interroger en effet : qu’est-ce que je ferais si j’avais la puissance d’un Dieu avec pouvoir de vie ou de mort ? Je guérirais l’humanité ou je ferais le grand ménage.

Le livre soulève aussi plusieurs autres questions : comment peut-on violer et battre des femmes à répétition sans aucune espèce de scrupule ? Comment peut-on détourner un enfant, entre autres vers la criminalité ? Le père biologique de Carl et son père adoptif sont des monstres : pas de conscience, pas de morale, sans humanité. La mère adoptive est battue, torturée et humiliée. Comment un garçon peut s’épanouir dans ces circonstances ?

Le livre se lit bien, la plume est forte et fluide. Il rend captif, il est même addictif car on se demande continuellement quel plateau de la balance Carl fera pencher. L’auteur frappe fort dès le début avec un surprenant prologue postapocalyptique. J’ai aussi accroché à l’histoire parce qu’elle se déroule au Québec dans ma belle Mauricie natale : Sainte-Thècle surtout, Shawinigan, Trois-Rivières.

Je le rappelle c’est très violent et j’ai trouvé la finale très sortie des sentiers battus…atypique. Il y a comme une espèce de post-face qui laisse supposer une suite, non annoncée, qui donne à penser que Carl pourrait trouver chaussure à son pied. Je recommande ce livre. Je crois que vous pouvez faire confiance à Sylvain Johnson, qui a quelques titres dans la série des contes interdits, pour une lecture qui vous fera vibrer.

Suggestion de lecture : LES ENFANTS DE MINUIT, de Salman Rushdie



Sylvain Johnson est né à Montréal en 1973. Après des études en arts et lettres au Cégep de Shawinigan, il s’est installé à Laval et travaille maintenant pour un organisme à but non lucratif. Il passe son temps entre Laval et le Maine, où il a collaboré avec deux nouvelles littéraires dans la première anthologie franco-américaine « Voix de chez nous ».

Son premier roman « Le Tueur des rails » a été publié en août 2010 par la maison d’édition « Pop fiction » de Montréal. Puis Sylvain s’investit dans LES CONTES INTERDITS : LE JOUEUR DE FLÛTE DE HAMELIN et LA PETITE SIRÈNE jusqu’au moment de publier mon article où il publie UN DIEU PARMI LERS HOMMES. Aujourd’hui, Sylvain Johnson vit en Caroline du Nord avec sa femme et son fils.

Du même auteur

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 16 décembre 2023

CEUX DE LÀ-BAS, de Patrick Sénécal

*-Il y a une présence…un esprit est parmi nous…
(Pause) Manifeste-toi esprit. Si tu es là, tourne
une page de ce livre ouvert au milieu de la table.
Quelques secondes passent. On entend le bruit
doux d’une feuille de papier qui tourne. Hoquet
féminin de stupeur.*
(Extrait : CEUX DE LÀ-BAS,
Patrick Sénécal, Alire éditeur, 2019, édition de papier
560 pages.)

À l’aube de la cinquantaine, Victor Bettany est psychologue auprès des étudiants du cégep de Drummondville. En excellente forme physique, c’est toujours à pied qu’il se rend au boulot… ou au CHSLD afin de rendre visite à son père, Philippe, aux prises avec l’alzheimer.

Or, de voir dépérir son père perturbe Victor, lui qui a vécu il y a deux ans le décès accidentel de Roxanne, son amoureuse, et dont la peur de la mort s’amplifie en vieillissant. Mais, il se sait capable de surmonter ses angoisses, et tout cela ne l’empêche pas de vivre sa vie, ni même de chercher une nouvelle âme sœur.

Mais ce soir, sa rencontre avec une flamme potentielle ne s’est pas très bien déroulée et, plutôt que de revenir chez lui, Victor décide sur un coup de tête – qu’il va amèrement regretter quelques heures plus tard – d’assister à la première du nouveau spectacle de Crypto, un jeune hypnotiseur qui aime fouiller, paraît-il, dans les zones sombres de l’humain…

Le cœur de la peur
*Une fois dans sa voiture, il veut démarrer, mais
il tremble tellement que ses clés tombent au sol.
Au moment où il se penche pour les ramasser, il
s’immobilise comme si son dos coinçait alors qu’il
ne ressent aucune douleur. Il demeure ainsi,
paralysé par la terreur, le souffle court.* (Extrait)

Encore une fois, Patrick Sénécal nous a pondu un roman fort et encore une fois, Sénécal pèse fort où ça fait mal…étire une corde sensible qui sous-tend l’ensemble des êtres humains :  La mort sous tous ses angles, toutes ses coutures, la mort au-delà de la philosophie, de l’éthique, de la religion, la mort et ses effets sur la vie : peurs, craintes, obsessions, questionnement…tout ça dans une soupe concoctée par un spécialiste québécois de l’horreur.

CEUX DE LÀ-BAS est une longue et profonde réflexion sur la mort…la mort selon Sénécal…noire, tourmentée, intrigante, étouffante. Cette vision n’engage que l’auteur bien sûr mais il a vite fait de prendre le lecteur au piège. C’est ce qui m’arrive tout le temps avec Sénécal. Son récit est attractif. Il m’enveloppe d’abord puis me kidnappe.

La mort s’insinue au fur et à mesure de la déchéance de notre personnage principal : Victor Bettany, jeune psychologue au CÉGEP de Drummondville qui suit plusieurs jeunes en consultation dont Guillaume, un ado à surveiller.

Bettany a perdu sa conjointe, tombé d’une falaise il y a deux ans, son père est atteint d’alzeimer et s’en va doucement. Ça va pas fort en amour. Avant d’aller plus loin, voyons ce qui s’est passé.

Victor se rend à Trois-Rivières pour rencontrer une fille intéressée à une relation stable. C’est un échec. Un échec de plus. Plutôt que de rentrer à Drummondville, Victor décide, sur un coup de tête de se rendre à la salle Champ Gauche pour assister au spectacle de Crypto, un redoutable hypnotiseur qui n’est intéressé que par le côté obscur de l’être humain et qui a un faible pour le pouvoir.

Pour Victor, ce sera la pire décision de sa vie car ce fameux soir au CHAMP GAUCHE, tout va basculer y compris la vie, y compris la mort…ici Sénécal me tend un piège dont je ne sortirai pas car je n’ai jamais aimé les hypnotiseurs à spectacle, des manipulateurs de subconscient. Cette façon d’amuser la galerie nuit aux hypnotiseurs thérapeutes qui peuvent rendre de grands services…

Toujours est-il qu’au nom du pouvoir qu’un ambitieux illuminé s’est conféré…la mort s’étend comme un raz-de-marée après avoir été chassée d’un corps dans un premier temps…les proches meurent en premier puis la faucheuse met un temps pour se rendre à la cour arrière. Je ne peux ni m’expliquer ni en dire davantage. Il faut lire pour voir et patienter pour savoir.

J’ai dévoré ce livre…disons avec moins d’appétit. Il y a de nombreuses longueurs, en particulier sur les états d’âme de Victor. Je peux comprendre mais je compose assez mal avec la redondance…ça m’ennuie mais ça ne me sort pas du piège Cependant. Arnaud, l’ami de cœur de Crypto est un caractériel un peu bourru mais son lien avec Victor devenant très dense, j’aurais souhaité que le personnage soit davantage développé et plus actif.

La finale est assez bien concoctée, elles intéressante mais elle n’est pas très claire et ouvre la porte aux interprétations. Elle ne donne pas beaucoup de réponses. Pour moi si la vie a un sens, c’est que la mort en a un aussi et la vision que l’auteur a de la mort dans son récit est peu engageante. Toutefois, il nous laisse un peu d’espoir en tentant d’établir une nuance entre la mort qui arrache et la mort qui accueille. Une réflexion intéressante sur la peur, la peur de la peur et l’approche de la mort.

Ce n’est pas le meilleur livre de Patrick Sénécal mais ça reste un roman puissant malgré certains irritants et je n’ai pas parlé des fantômes qui pullulent sous le regard de Bettany…images classiques de zombies, d’humains morts qui se décomposent en dégoulinant autour des vivants comme dans POLTERGEIST.

Ça fait cliché, trash, un mélange d’horreur et de surnaturel. Sénécal a déjà fait mieux mais cependant il n’a pas fini de nous surprendre. En ce qui me concerne, le livre m’a happé malgré tout. Il a rempli son office.

Pour en savoir plus sur Patrick Sénécal, cliquez ici.
Pour lire l’article de Sarah-Émilie Nault  (lié à la photo ci-haut) sur Patrick Sénécal, rendez-vous sur Huffingtonpost.

 

Pour lire mon commentaire sur FAIMS
de Patrick Sénécal, cliquez ici.)

 

 

 

 

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 5 novembre 2023

ALIEN III, scénario de William Gibson

Multicast audio

*…mes efforts ont été entravés par la perte d’une grande partie de ma masse corporelle, déchiquetée par une créature d’une force et d’une férocité extraordinaires. Je vais assembler ces souvenirs au mieux en attendant une opportunité de les télécharger…voici donc ce qui reste de mes données sensorielles en tant que commandant en second à bord de l’USS Solako… *  
(Extrait du scénario d’ALIEN III repris et complété par
William Gibson, édité par Audible studio en 2020. Multicast)

Audible donne vie au script d’Alien III, écrit par William Gibson. Ce projet de film avait été abandonné, puis (re)découvert, à l’occasion du 40e anniversaire de la naissance de la franchise Alien. A découvrir désormais en audio !

En 1987, William Gibson, père du cyberpunk, termine l’écriture d’un scénario original pour Alien III. Conçu comme la suite d’Aliens, Le retour, il n’est jamais arrivé sur nos écrans mais le scénario a fuité, les fans se le sont approprié et en ont fait un épisode culte.

Cette adaptation multicast terrifiante créée par Dirk Maggs, réalisateur acclamé, plonge les auditeurs au cœur d’une histoire inédite. Ils se retrouvent dans un huis-clos étouffant, côtoyant aliens et humains grâce à une nouvelle expérience audio immersive époustouflante.

Sur fond de conflit spatio-économique entre deux superpuissances, l’équipage du vaisseau militaire est habité par les squelettes des survivants du film, conservés cryogéniquement : Ripley, Hicks, Newt et Bishop. Ceux-ci se retrouvent au centre d’une course aux armements biotechnologiques entre l’union des peuples progressistes et la weyland yutani lorsque leur navette est secourue.

ACTEURS : Charlyne Pestel, Philippe Catoire, Daniel Lafourcade, Jade Phan-Gia, Fily Keita, Max Joseph, Slimane Yefsah, François Raison, Jean-François Vlerick, Maud Vincent, Denise Metmer, Pascal Germain, Benjamin Egner, Juliette Degenne, Frédéric Souterelle, Hubert Drac, Sylvie Genty, Patrice Baudrier, Martial Le Minoux, Audrey Sourdive, Jochen Hägele, Stéphane Roux et Jean-François Aupied.

Toujours aussi terrifiant
*-Qu’est-ce qui lui arrive ? Je ne sais pas. Tout à l’heure
elle était ici…ils ont été exposés à un embryon. -Je dirais
plutôt tendon bio-mécanique. -Est-ce qu’elle se transforme
en une de ces saloperies ? Une métamorphose il semblerait. *
(Extrait)

Pour être honnête, je m’attendais un peu à autre chose, un peu de neuf, d’originalité. Pour commenter ce livre audio, je ne peux que me rapporter au commentaire que je publiais en 2019 : Encore une fois, j’ai eu droit à une excellente présentation omnisonore. Technique au point, effets sonores efficaces, musique de circonstance, rythme élevé sans longueur ni temps morts. L’histoire est facile à suivre en fait parce que beaucoup d’éléments nous ramènent au film qui a lancé la créature xénomorphe sur le sentier de la gloire : ALIEN LE HUITIÈME PASSAGER.

L’ensemble est immersif mais l’histoire comme telle sent le réchauffé, le déjà vu et donne la forte impression d’un essoufflement. Le fil conducteur de toute la saga n’a pas changé: *Ma mission, conformément à l’ordre spécial 9 3 7 de la compagnie Weyland-Utany consiste à ramener un spécimen vivant de la créature qui a attaqué et tué la totalité de l’équipage du NOSTROMO. * Ripley est la seule survivante. J’ai quand même passé un bon moment à l’écoute de cet audio-spectacle mais un peu frustré de suivre une série qui fait du <sur place>…en perte de vitesse, d’originalité, de nouveautés.

Cette répétition de genres et de style confine au cliché : les pauvres petits humains contre une créature foncièrement mauvaise, cruelle, invincible et en prime, dégueulasse avec une bave qu’on dirait sortir d’un robinet.

Si encore on lui avait trouvé une faiblesse, un petit quelque chose qui tend à égaliser les chances. Ça donne encore une fois un épisode peu abouti, prévisible et qui traîne en longueur. Sur le plan technique toutefois, c’est une réussite. La trame est immersive et nous donne l’impression d’être proche des acteurs. Ça fait quand même de l’oeuvre un bon divertissement.

Pour conclure sur cette série, je dirais que, même si on limitait le premier film de la série LE HUITIÈME PASSAGER au seul plan audio, ce premier opus n’a jamais été égalé car au-delà de l’horreur et de ses saisissants effets spéciaux, le caractère oppressif de son atmosphère dépassait sensiblement l’action et l’horreur. De plus, on savait où on s’en allait: n’importe où sauf sur la terre. Malgré tout, cette présentation multicast est de nature à stimuler l’imagination et c’est ce que recherchent beaucoup d’auditeurs et d’auditrices.

Suggestion de lecture : LE RESSAC DE L’ESPACE, de Philippe Curval

William Gibson est un auteur américain de science-fiction et l’un des leaders du mouvement cyberpunk né avec le premier roman de Gibson en 1984 : «Neuromancien»  (Prix Nébula, Prix Hugo et Prix Philip K. Dick). Les deux romans suivants complétèrent ce qui sera sa première trilogie communément appelée «Trilogie de la Conurb» : «Comte Zéro» (1986) et «Mona Lisa s’éclate» (1988).  

Deux de ses nouvelles ont été portées à l’écran : «Johnny Mnemonic» avec Keanu Reeves et «Hotel New Rose» avec Christopher Walken.  William Gibson, inventeur du terme cyberespace, a reçu à ce titre un doctorat honorifique de sciences humaines, décerné par l’université de Coastal Carolina, à Conway.

Dirk Maggs, est un écrivain et réalisateur indépendant travaillant sur tous les médias. Il est connu pour son travail à la radio, où il a transformé le drame radiophonique en «Audio Movies», une approche quasi visuelle combinant des scripts, des effets sonores superposés, musique et des technologies de pointe.

Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 30 juillet 2023

LA TRILOGIE DU MAL, de MAXIME CHATTAM

<Sans faire l’apologie de l’horreur, j’ai tenté d’écrire
ce roman en étant le plus près possible de la
réalité. C’est sans doute cela le plus effrayant. >
Extrait : LA TRILOGIE DU MAL, avant-propos de
Maxime Chattam, Michel Lafon éditeur, 2004. Édition
de papier par Pocket, 1 435 pages.

Le mal est partout. De Portland, Oregon, aux rues enneigées de Manhattan… Le mal est immortel. Quand l’un de ses serviteurs s’éteint, un autre s’éveille déjà… Le mal est insatiable, aveugle et protéiforme. Voilà l’unique certitude de Joshua Brolin, profileur au FBI. Il en porte la marque, les blessures, les stigmates. Il en connaît l’odeur de soufre. Brolin enquête sur une série de meurtres causés par un criminel monstrueux ayant pris la relève du bourreau de Portland. De bibliothèque ésotérique en course-poursuite mortelle, il n’y a pas de répit.

L’Héritage du bourreau
<Par moi l’on va dans la cité dolente,
Par moi l’on va dans le deuil éternel,
Par moi l’on va parmi la gent perdue,
Il n’a été créé avant moi que les choses,
Éternelles, et moi, éternelle je dure.
Vous qui entrez, laissez toute espérance.>
Extrait livre 1

Dans cette œuvre incroyablement noire et violente, le mal est développé dans toutes ces facettes, même les plus effroyables, voire les plus inimaginables. 1 440 pages de mal. Ça fait cliché c’est vrai mais je crois que les lecteurs et lectrices doivent être avertis : l’omniprésence du mal pourrait pousser les âmes sensibles à l’indigestion.

Le mal est présenté comme étant partout, immortel, insatiable, cauchemardesque. Chattam est passé bien au-delà de l’audace des romanciers d’horreur…Pas de place pour les sentiments, la sensiblerie, la pitié, l’empathie. Les tueurs en série sont une des pires malédictions de l’humanité par suite de l’emprisonnement d’un esprit dans un cerveau tordu, pour plusieurs, lié au diable. Avant d’aller plus loin, il convient d’abord de décortiquer la trilogie.

Livre 1 : L’ÂME DU MAL/LE BOURREAU DE PORTLAND : Le bourreau de Portland, qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper, est mort. Et pourtant, le carnage continue selon le même modus operandi. L’inspecteur Joshua Brolin, qui avait mis ce monstre hors d’état de nuire, doit aujourd’hui poursuivre son double. Il n’y a pas d’espoir. Le Mal a une grande famille et ses frères sont légion…


Livre 2 : IN TENEBRIS : Près de 70 personnes ont disparu de façon étrange dans les rues de New York, et seule la moitié a été retrouvée, dont Julia qu’on a trouvé scalpée. Annabel O’Donnel, détective à Brooklyn, et Joshua Brolin, spécialiste des tueurs en série devenu détective privé, mènent l’enquête et trouvent un faisceau d’indices les conduisant à croire à une confrérie ou une association de tueurs en série…


Livre 3 : MALÉFICES : Un homme est retrouvé mort le visage horrifié. Des femmes disparaissent la nuit. Des foyers de Portland sont envahis par des araignées aux morsures mortelles. Et s’il y avait un seul être derrière tout ça ? Et pire : S’il n’était pas humain.  Joshua Brolin et Annabel mènent l’enquête et font face à l’impensable : une nouvelle génération de tueur.

ATTENTION ! Cet ouvrage est gore, attractif, immersif et addictif, même si vous avez la peur facile, Il est difficile d’en laisser la lecture. La trilogie ayant près de 1 500 pages, vous n’avez guère le choix. La plume de Chattam est directe et froide. Il n’envoie pas dire ce qu’il a à dire. C’est cru et ça met en scène des meurtres d’une inimaginable sauvagerie. Le mal et la morbidité suintent dans chaque page. C’est bien imaginé, bien écrit avec l’idée d’une épouvante pratiquement continue, maintenant une pression constante sur le lecteur et la lectrice.

 

Les trois histoires détaillent sans détour la psychologie des tueurs en série, la mécanique de leur cerveau, leur schéma de pensée, le tout par le biais d’un policier à l’imagination sans borne, Joshua Brolin, spécialiste du profilage, formé au FBI. Le mal, ça le connait et il amènera le lecteur et la lectrice à découvrir qu’il n’y a pas de limite dans l’exercice du mal par un esprit détraqué.

Prenons l’exemple du troisième livre. C’est lui qui m’a le plus ébranlé pour la simple raison que j’ai horreur des araignées et que c’est elles qui sont en grande partie exécutantes. Comme si j’étais hypnotisé, j’ai tout lu…il fallait que je sache le fin mot de l’histoire. Maintenant, supposons qu’après des meurtres d’une inimaginable sordidité, une personne que l’auteur appelle la chose et dont le plan est d’élever en quantité industrielle les araignées les plus mortelles avec comme objectif ultime de les lâcher dans Portland pour y semer le chaos et tuer le plus de monde possible.

Imaginez ces bêtes à huit pattes s’immiscer dans votre voiture, vos chaussures, votre sac d’épicerie, votre casquette, une fenêtre ouverte et j’en passe…Veuves noires, mygales, attrax australiennes et autres gentilles créatures…j’en ai eu froid dans le dos et j’en ai presqu’oublié un capharnaüm de fausses pistes qui a compliqué et affaibli quelque peu la finale de l’histoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Chattam m’a forcé à affronter ma peur.

Pour résumer, ces trois histoires sont impressionnantes et l’auteur ne se gêne pas pour jouer avec vos nerfs. Le rythme est rapide. La plume est crue et descriptive avec des passages à soulever le cœur.

L’ensemble recèle un certain aspect scientifique à cause de l’étude des araignées par exemple, la pratique du profilage, la psychiatrie criminelle mais surtout, point commun aux trois livres, à cause des mystères et secrets entourant la médecine légale…là non plus pas très appétissant. C’est surtout le réalisme de ces histoires qui étreint le lecteur. D’une façon ou d’une autre, personne ne sort indemne d’une telle lecture. C’est sadique et cruel, mais c’est efficace.

Suggestion de lecture : ÇA, de Stephen King

Né en 1976 en région parisienne, Maxime Chattam s’est très jeune passionné pour les histoires fantastiques, les mystères policiers et l’écriture. En 2001, son premier roman L’Âme du mal est publié. Après s’être imposé comme l’un des maîtres du thriller français, Maxime Chattam s’illustre dans la fantasy avec le même succès. Vendue à près de 600 000 exemplaires, la série Autre-Monde (déjà traduite dans une dizaine de langues) a conquis le public des jeunes adultes.

Deux autres livres de Maxime Chattam ont fait l’objet de commentaires sur ce site. Pour lire mon commentaire sur LE 5e RÈGNE, cliquez ici.
Pour lire mon commentaire sur LA THÉORIE GAÏA, cliquez ici.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche 16 avril 2023

DREAMWALKERS, tome 1, livre d’Alain Lafond

*La voix de la chose venait de Partout à la fois.
Elle arrêta de courir. Il n’y avait plus de fuite
possible, nulle part où aller, personne n’allait
la sauver. Elle tenta encore une fois d’appeler
à l’aide, mais seul le silence franchit ses lèvres.
La chose…se moquait d’elle. Le désespoir la fit
trembler et elle s’y enfonça. *
(Extrait : DREAMWALKERS, Alain Lafond, Les 
Éditions Coup d’œil, 2018. Original : Onirium, 2012,
Édition de papier, 600 pages)

Samuel Swartz attend impatiemment l’arrivée de son premier enfant. Seule ombre au tableau, sa femme fait d’horribles cauchemars dans lesquels un homme la torture pour obtenir des informations sur lui. Tout bascule lorsque l’homme du rêve se révèle être bien réel. Ce dernier envahit sa vie et la met en péril. Il est alors introduit dans l’univers des DREAMWALKERS, des humains aux capacités extraordinaire qui consistent à infiltrer et manipuler les rêves d’autrui. Entraîné dans un tourbillon d’évènements, Sam cherche des réponses dans les rêves. Il doit apprendre au plus vite les nouvelles lois d’un monde qui lui était alors inconnu …

Invasion onirique
*Qui es-tu ?
Qu’est-ce que tu es exactement ?
-Comprendre ma nature t’es impossible.
Trop insignifiant tu es.
Le non-être est ta seule option.
(Extrait)

Pour mieux saisir la pensée et l’esprit de l’auteur, imaginez un instant que, pendant votre sommeil paradoxal, vous ayez une parfaite maîtrise de vos rêves, que vous puissiez interagir avec votre environnement onirique, changer de décors à volonté, rencontrer des personnes, en inviter dans votre rêve et avoir avec elles des conversations intelligentes, cohérentes et complètes.

Dans un niveau plus avancé, imaginez maintenant que vous vous immiscez dans le rêve d’une autre personne pour discuter avec elle. Vous n’avez pas la maîtrise de son rêve mais vous pouvez l’influencer. Imaginez enfin que, dans un top niveau vous pouviez imposer votre volonté dans le rêve d’une autre personne par hypnose ou suggestion hypnotique et que le tout se traduise dans la réalité.

Au réveil vous vous souvenez évidemment de tout. Vous êtes alors ce que l’auteur Alain Lafond a imaginé comme étant un DREAMWALKER, appelé aussi *voyageur de la nuit* et vous pourriez être détenteur d’un pouvoir énorme allant jusqu’à la démesure.

Voyons maintenant l’histoire. C’est celle de Samuel Swartz, un vétérinaire qui sera bientôt papa et qui adore sa femme Solange. Au début de l’histoire, Samuel ne sait pas qu’il est Deamwalker, et de haut niveau encore. Il ne se rappelle pas non plus avoir éborgner un monstre dégénéré, Viktor Karloff afin de sauver la vie d’une petite fille.

Depuis, Viktor élabore une vengeance sans pitié et tue d’abord Solange et c’est sans parler du sort qui attend Sam. Karloff est un dreamwalker top-niveau dont la cruauté et la soif de pouvoir dépassent l’imagination. Un noyau de dreamwalkers intercepte à temps Sam qui apprendra alors la vérité sur sa nature et acceptera d’être formé et entraîné dans un but précis.

Cette histoire en est une de double vengeance. Sam qui veut venger Solange et Karlof qui veut venger son œil crevé en entraînant Samuel dans les tourments d’une cruelle torture. Les Dreamwalkers veulent aussi débarrasser la planète du pire danger qui la guette : la domination de Viktor Karloff.

Cette histoire, superbement imaginée et bien ficelée me rappelle beaucoup la série de films LA MATRICE des auteurs-réalisateurs Andy et Larry Wachwski ou encore le classique DREAMSCAPE de Joseph Ruben. La question qui se pose est celle-ci : Comment se protéger d’un ennemi qui nous traque jusque dans nos rêves ?

Ce pavé de science-fiction m’a captivé. L’auteur lui a aussi donné un fort caractère fantastique qui décidera d’ailleurs d’une finale somme toute géniale même si ce n’est pas celle que j’avais imaginée. Il n’y avait qu’un pas à faire de l’auteur pour transformer cette histoire en récit d’horreur. Il s’en est bien gardé.

L’univers onirique est complexe. Lafond a préféré donner un produit crédible d’une grande profondeur capable d’aller chercher le lecteur et lui donner de la matière à réfléchir et à se divertir.

Je vois les rêves autrement maintenant. Juste l’idée de les manipuler et d’importer leur influence dans la réalité me fait frémir. C’est très personnel notez bien, mais DREAMWALKERS est un récit de nature à triturer l’esprit. Il y a un petit quelque chose de tordu qui m’a beaucoup plu :

*Comment Beethoven, alors qu’il était sourd, a-t-il pu composer la sonate Clair de lune ? Comment Einstein a-t-il pu émettre sa célèbre théorie de la relativité? * (Extrait) Il faut lire DREAMWALKERS avec une certaine ouverture d’esprit.

C’est un livre qui se lit très vite et très bien. Il y a de l’intrigue, du rebondissement, de l’imagination, de l’originalité. J’ai trouvé un peu difficile de m’attacher aux personnages, plutôt froids et changeants mais une jeune femme du noyau DREAMWALKERS a mis une belle empreinte humaine sur le récit et j’en ai été satisfait. La plume de Lafond est vive et énergique. Il m’a accroché dès les premières pages. DREAMWALKERS est une trilogie (voir ci-bas) la question est de savoir si j’ai le goût de continuer avec le tome 2 L’INCRÉÉ. La réponse est OUI, absolument.

Suggestion de lecture : RÊVES ET CAUCHEMARS, d’Alexandre Charbonneau

Né à Montréal, Alain Lafond s’est lancé à l’assaut de la trilogie Dreamwalkers suite à des rêves récurrents. Avec le premier tome, Les voyageurs de la nuit, il a remporté le prix d’excellence en édition indépendante Quadriscan 2013. Avec le second tome, L’Incréé, finaliste pour le même prix en 2014, il a confirmé sa volonté de devenir une référence dans le domaine du suspense fantastique. Son style a été plusieurs fois comparé aux géants américains King et Koontz. Grâce à ce dernier volet, Le forgeron du destin, il mène à son terme une trilogie magistrale.

À LIRE

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 22 octobre 2022

HISTOIRES EFFRAYANTES à raconter dans le noir

Commentaire sur le livre d’
ALVIN SCHWARTZ

*L’humanité se raconte des histoires effrayantes
depuis des millénaires, car la plupart d’entre nous
adorons les frissons qu’elles procurent. Dans la
mesure où nous ne sommes pas en danger, nous
trouvons ça amusant.*

(Extrait : HISTOIRES EFFRANTES à raconter dans le
noir, Alvin Schwartz, Castelmore éditeur, 2019, ill. :
Stephen Gammel. Édition de papier, 380 pages.)

Les fantômes, ça n’existe pas !
Les araignées, c’est tout petit.
Les psychopathes, même pas peur…
Les sorcières, aucun pouvoir !
Ces histoires-là, vous n’y croyez pas ?
Attendez donc qu’on vous les raconte, à la nuit tombée, ou de les lire seul, en tremblant sous la couette… SI VOUS L’OSEZ ! Alvin Schwartz vous dira tout : esprits, revenants, épouvantails hantés et psychopathes en tout genre… Vos pires cauchemars vous attendent.

Le classique jeunesse de la peur
*-Puis-je porter votre panier ? Elle le lui tendit.
De sous le tissu monta une petite voix, qui
déclara : «C’est très aimable à toi», avant de
partir d’un long rire féroce. Sam fût si surpris
qu’il en laissa tomber le panier…d’où roula
une tête de femme.*
(Extrait)

HISTOIRES EFFRAYANTES À RACONTER DANS LE NOIR est un recueil de nouvelles noires et effrayantes qui revisite le folklore américain avec, en particulier, ses légendes urbaines. L’auteur s’est placé en mode *cauchemar* pour verser dans la légende, le paranormal, les histoires de fantômes de revenants.

C’est un concentré de récits d’épouvante, généralement très brefs recueillis par l’auteur dans ses nombreux voyages et ses recherches. Dans un style très concis, l’auteur nous plonge dans l’étrange et l’horreur avec ce recueil récemment adapté à l’écran. Schwartz met particulièrement en évidence les légendes urbaines qui rappellent entre autres les films de Jason, Freddy, films de peur, un genre que les ados adorent en général, des récits qui…

*…regorgent de jeunes gens poignardés ou massacrés à la hache, leurs appels à l’aide ignorés par leurs colocataires trop effrayés pour ouvrir la porte de leur chambre. La folkloriste Linda Dégh suggère que ces légendes s’apparentent à des contes moraux contemporains ayant pour but d’avertir les jeunes étudiants des dangers qui les guettent dans ce vaste monde…* (Extrait)

Évidemment, il n’y a pas que les lames pour effrayer. On trouve dans le recueil des histoires de sorcières, poltergeist, ectoplasmes, spectres, endroits hantés. Fait intéressant, l’auteur a adapté plusieurs de ses thèmes de façon à mettre en perspective le conflit qui oppose l’éducation à la superstition, conflit particulièrement évident quand la situation nous échappe.

Autre fait intéressant, beaucoup d’histoires invraisemblables ont à la base, des faits véridiques. Ça crée un petit *malaise* enrichissant, tout au moins sur le plan littéraire. À la fin du volume, en plus d’une bibliographie plus que respectable, l’auteur explique ses sources et émet des avis, des raisonnements.

Honnêtement, je n’ai pas tremblé en lisant ce recueil mais j’avoue que plusieurs nouvelles m’ont fasciné. En fait ce que propose le livre est davantage qu’une simple lecture. Le livre pousse à la transmission orale. Il invite lecteur à raconter ces histoires en y mettant la conviction, l’émotion et le ton requis.

L’auteur nous donne même des indications, des trucs pour faire peur quand vous raconterez ces histoires. Imaginez-vous figer l’attention de vos amis réunis autour d’un feu de camp au bord du légendaire Crytal lake où a sévi le monstrueux Jason, une espèce de mort vivant meurtrier qui a évolué dans pas moins d’une douzaine de films d’horreur.

Un autre aspect de ce livre m’a fasciné : ce sont les illustrations de Stephen Gammel. Ces illustrations volontairement floues, brumeuses, voilées induisent souvent davantage la peur que le texte lui-même.

Et de ces dessins, on en trouve presque à toutes les pages, de quoi entretenir peur et mystère. Le livre véhicule aussi un certain humour, noir en général mais c’est un plus. Pour le reste, il est difficile de critiquer un recueil, certains textes pouvant être considérés comme des chefs d’œuvre, d’autres comme des navets. 

Les textes sont très courts, trop pour induire la peur chez beaucoup de lecteurs. Moi j’ai apprécié. Après tout, la spontanéité et la brièveté peuvent aussi induire l’épouvante. Ceux et celles qui ont lu ou vu CHAIR DE POULE de R.L. Stine savent de quoi je parle. Un livre intéressant à lire à la lueur d’une chandelle…un bon divertissement.

Suggestion de lecture : ROMAN D’HORREUR, d’Arthur Tenor

Alvin Schwartz (À gauche) est né le 25 avril 1927 à Brooklyn, New York, États-Unis. Il était un écrivain connu pour ses histoires effrayantes à raconter dans l’obscurité (2019), sa forêt des ténèbres (2013) et sa haine (2015). Il est décédé le 14 mars 1992 à Princeton, New Jersey, États-Unis.

Né à Des Moines Iowa en 1943, Stephen Gammell est un illustrateur américain de livres pour enfants. Il a remporté la médaille Caldecott de 1989 pour l’illustration d’un livre d’image américain, reconnaissant Song and Dance Man de Karen Ackermann et nominé au National book award.

HISTOIRES EFFRAYANTES
à raconter dans le noir…au cinéma

1968. Une petite ville des États-Unis se prépare à célébrer l’Halloween. C’est ce moment que choisissent de mauvais garnements pour s’en prendre à Stella, Chuck et Auggie. Les trois adolescents trouvent refuge dans l’automobile de Ramon, un étranger de leur âge.

Ensemble, ils décident de passer la soirée entre les murs d’un manoir lugubre où des gens ont disparu par le passé. Stella y trouve un livre étrange, qu’elle ramène à sa maison. Il contient des histoires macabres, dont certaines s’écrivent devant elle, devenant réelles et mettant en péril la vie de ses amis.

Le film, réalisé par André Ovredal, est sorti en août 2019 et réunit à l’écran entre autres, Zoe Margaret Colletti, Austin Abrahan, Nathalie Ganzhorn, Gabriel Rush et Aston Zajur qu’on voit sur la photo ci-haut.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 16 octobre 2022