1958 à 2011 Durée du voyage : 2 minutes

C’était plus fort que moi, il fallait que je me jette corps et âme dans le dernier-né des univers de Stephen King.

Dans un article un peu plus long que de coutume, je vous invite à lire mon commentaire sur le dernier livre de King :  22/11/63 un roman qui transcende un fait historique qui a conservé jusqu’à aujourd’hui toute sa complexité : le meurtre de John Fitzgerald Kennedy.

Je serai très heureux de lire vos propres commentaires à ce sujet.

Aller lire l’article 22/11/63 DE STEPHEN KING

Bonne lecture
JAILU

22/11/63, un roman de STEPHEN KING

*…La figure d’Oswald est apparue juste
au-dessus  de l’épaule du grand bonhomme
et j’ai vu quelque chose de plus surprenant
encore : Lee Harvey Oswald souriait…*

***

*…Mrs Kennedy avait emporté une autre
tenue dans l’avion…il s’agissait d’un tailleur
en lainage rose agrémenté d’un col noir.
Le tailleur serait bien assorti avec les roses
qu’on allait lui offrir à Love Field, mais
certainement moins avec le sang qui
souillerait sa jupe, ses bas et ses souliers…*

(extraits de 22/11/63, Stephen King,
Éditions Albin Michel, 2013 t.f.)

2011, le restaurateur Al Templeton détient un secret extraordinaire. En effet, il y a, dans son arrière-boutique un passage temporel qui relie 2011 à 1958. Al conçoit un projet non moins extraordinaire : utiliser ce passage temporel, soit  jusqu’à 1958 et patienter par la suite jusqu’en 1963 et empêcher le meurtre du président John Kennedy. Mais Al en est empêché par un cancer très agressif et il confie cette mission à son ami Jake Epping, un enseignant de Lisbon, Maine. Jake accepte mais il lui faudra du temps pour comprendre qu’il transgresse les règles naturelles du temps et surtout pour comprendre les paradoxes du temps et le fameux effet Papillon. Ainsi Jake s’installe dans l’Amérique des années 50 à la recherche d’un mystérieux personnage errant, possiblement le plus médiatisé de l’histoire américaine : Lee Harvey Oswald. Deux questions : tricher avec le temps amènerait quelles conséquences? Et est-ce que le jeu en vaut la chandelle?

AVANT PROPOS :
L’EFFET PAPILLON

L’effet papillon ou théorie de la prédictibilité a été élaborée en 1972 par le météorologue Edward Lorenz lors d’une conférence à l’Association Américaine pour l’Avancement de la Science. La théorie se base sur une question beaucoup plus complexe qu’elle en a l’air : *le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas?*

La question devient plus fluide si on ajoute le battement d’ailes de milliards de papillons auxquels on ajoute le battement d’ailes de milliards d’oiseau etc. Lorenz précise bien que si le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut provoquer une tornade au Texas, il peut aussi l’empêcher. Ça nous rapproche considérablement de la théorie du chaos et du déterminisme.

En regard du roman de King, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que si l’Effet Papillon s’applique aussi aux humains, cela voudrait dire que des changements de comportement semblant insignifiants au départ pourraient déclencher des bouleversements à grande échelle. Cette théorie à elle seule rendrait le voyage dans le temps extrêmement hasardeux.

Stephen King veut sauver JFK
(figaro.fr)

Je suis heureux qu’un de mes auteurs préférés soit resté aussi fort et alerte parce que 22/11/63 est un roman très fort, un coup de génie de Stephen King qui a décidé de mettre l’horreur de côté pour s’attaquer à une des énigmes les plus complexes du 20e siècle : le meurtre de John Fitzgerald Kennedy. D’ailleurs cette énigme déchire encore les historiens et les milieux politiques américains.

L’Amérique a opté pour l’Acte isolé mais la théorie du complot est encore tenace. Il y a encore de l’obscurité sur cette affaire et ce nouveau livre de King demeurera d’actualité longtemps.

Il faut préciser que King n’apporte aucune réponse à l’énigme du meurtre de Kennedy, mais l’auteur ne croit pas à la théorie du complot. Il m’a semblé évident qu’il est parti du principe de l’acte isolé et l’opinion qu’il se fait du meurtrier de Kennedy, Lee Harvey Oswald est frappante : un minable sans envergure. Le livre de King n’est pas une enquête. L’auteur a simplement imaginé une chronologie, une chaîne d’évènements en utilisant le voyage dans le temps.

Je crois avoir déjà expliqué sur ce site que développer le thème du voyage dans le temps pose un défi de taille : comment rester cohérent et composer avec les risques théoriques du voyage temporel : les paradoxes temporels et l’effet papillon. Voilà la première force du roman de King : La cohérence. Il s’est donné des principes clairs au départ et s’y est tenu. Voyons voir :

1) Chaque saut temporel dure deux minutes au temps de départ. Exemple, Jake a fait un saut de 2011 à 1958. Il est resté 5 ans dans l’ancien monde. Son absence en 2011 n’a duré que deux minutes.

2) Dès qu’un étranger fait intrusion dans le passé, il y a harmonisation par rapport aux effets de sa présence sur le futur. Autrement dit, le passé est tenace et refuse de changer.

3) La théorie de la prédictibilité est incontournable. Même une simple respiration dans le passé peut influencer le futur. C’est l’effet papillon.

4) Enfin, si Jake fait le saut en 1958 et qu’il revient en 2011, un retour éventuel en 1958 annulera tout ce qui a été fait dans le premier saut. C’est ce que King appelle une remise à zéro. Ça j’ai trouvé ça génial et vous découvrirez pourquoi en cours de lecture.

Pour le reste, Stephen King demeure égal à lui-même : son roman est très long (près de 1000 pages), il prend bien son temps pour introduire ses personnages et comme dans la plupart de ses livres, il accuse des longueurs en exposant la psychologie de ses personnages.  Fait intéressant, King brosse un portrait très riche des années 60 : la mode, les tendances, les mentalités, la politique, les relations internationales et bien sûr l’incontournable menace nucléaire.

C’est un roman intense, complexe et extrêmement captivant qui pousse le lecteur à se poser une question non moins complexe : Que serait notre monde d’aujourd’hui si Kennedy n’avait pas été tué en 1963?

Ce à quoi peut s’attendre le lecteur et la lectrice repose sur une magnifique petite phrase très explicite écrite quelque part dans le livre de King et je cite :

*quand on essaye de changer le passé, il mord* (citation de Georges Amberson, extraite de 22/11/63 de Stephen King)

Je crois que vous ne serez pas déçu.

Suggestion de lecture : LE TEMPS PARALYSÉ de Dean Koontz

Je ne ferai pas ici le bilan biographique de Stephen King. Comme vous vous en doutez, il est assez impressionnant. Je vous invite plutôt à visiter le site
www.stephenking999.com .
Ainsi vous saurez tout sur le grand maître de l’étrange. Je vous invite aussi à lire mon article intitulé LE MONDE À PART de Stephen King concernant la septologie LA TOUR SOMBRE, disponible ICI

BONNE LECTURE

Claude Lambert
JUILLET 2013 

LES LOIS FONDAMENTALES DE LA STUPIDITÉ HUMAINE

Les crétins…ignorent en général à quel point
Les gens stupides sont dangereux. Rien
d’étonnant à cela, ce n’est qu’un signe de
Plus de leur crétinerie…
(extrait de LES LOIS FONDAMENTALES DE LA
STUPIDITÉ HUMAINE, de Carlo M. Cipolla, Presses
Universitaires de France, 2012)

Commentaire sur le livre
de
De Carlo M. Cipolla

Essai qui analyse de façon très originale le phénomène de la stupidité humaine que l’auteur considère comme *…l’une des plus puissantes forces obscures qui entrave le bien-être et le bonheur de l’humanité*. Pour bien connaître cette force, et donc se donner la possibilité de la combattre, l’auteur a établi cinq lois fondamentales en s’appuyant sur une classification simplifiée des individus : les crétins, les intelligents, les bandits et les stupides. L’essai tend à évaluer l’impact de la stupidité humaine sur nos destins personnels.

Brièvement imbriqué dans mes multiples lectures et recherches, LES LOIS FONDAMENTALES DE LA STUPIDITÉ HUMAINE est un petit livre (70 pages) qui pour moi, a fait diversion vu la grande originalité du sujet. En effet, Cipolla y décortique la stupidité humaine avec beaucoup de sérieux, voire de rigueur.

C’est un livre spécial, pas banal qui force l’attention. Des étudiants de CEGEP pourraient l’appeler *cours de stupidité 101* ou de façon plus pompeuse le *précis de la stupidité*.

J’ai trouvé ce livre drôle, toutefois, un chapitre situé au cœur de l’opuscule m’a fait prendre l’ensemble plus au sérieux. Il s’agit d’un chapitre qui détaille de façon précise la toute-puissance de la stupidité. C’est un livre intéressant quoique le sujet soit développé de façon très cartésienne et avec un peu d’humour décapant.

Il répond à des questions et en soulève d’autres : Est-ce qu’un crétin peut être intelligent? Quel est le pouvoir d’un être à la fois crétin et stupide? Quel mal peut faire un bandit intelligent? Un prix Nobel peut-il être stupide?

Partant du principe énoncé par le philosophe et poète Johann Christoph Friedrich Schiller à savoir :  *contre la stupidité, les Dieux même luttent en vain* pour moi la grande question est : DE QUOI AURAIT L’AIR L’HUMANITÉ MAINTENANT EN L’ABSENCE TOTALE DE STUPIDITÉ?  Pour tous les lecteurs, il y a de quoi s’amuser avec un des plus grands mystères de la condition humaine.

Suggestion de lecture : TRAITÉ SUR LA TOLÉRANCE, Voltaire

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Juillet 2013

(En Complément…)

L’ÉTRANGE CAS DU Dr JEKYLL ET DE Mr HYDE

DE ROBERT LOUIS STEVENSON

Petit récit qu’il conviendrait de lire au moins une fois, L’Étrange cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde est une nouvelle d’épouvante mille fois reprise, citée, adaptée à l’écran et à la scène. Bien que cette réalité prive quelque peu l’intrigue de son effet (lequel serait autrement extraordinaire), la lecture de ce classique en vaut grandement la peine.

Comme on peut s’y attendre, le style est très articulé et fait évoluer quelques gentlemans Anglais dans un décor Londonien qu’on imagine sombre et brumeux, en cette fin de XIXème siècle. Utterson, le notaire et ami du Dr. Jekyll, se fait raconter une sinistre histoire au sujet d’un certain Mr. Hyde.

Il découvre que ce personnage, présenté comme un affreux nabot, est une des fréquentations du Dr. Jekyll. Soucieux des intérêts de son client et du bien-être de son ami, il cherchera à connaître le lien obscur qui relie l’un et l’autre.

Comme l’élément clé de son intrigue, le récit affiche deux visages différents. L’angoisse croissante et le mystère, que l’on peut voir en l’aspect de Mr. Hyde, en font un parfait divertissement, et l’émotion est entretenue sans effusion démesurée d’hémoglobine et de violence gratuite.

Ensuite lors de la chute, le Dr. Jekyll pousse à la réflexion sur la dualité de l’homme, il explore l’idée de creuser un tel fossé entre le bien et le mal au sein d’un seul individu, que celui-ci se divise en deux entités distinctes. Là est l’originalité au coeur d’un thème éternel. Après avoir lu la dernière ligne, je n’ai pu m’empêcher de prendre quelques instants pour méditer la question, une fois de plus.

Suggestion de lecture : AFFAIRES ÉTRANGES de Joslan F. Keller

Phenixgoglu
Juillet 2013

Quelques mots sur Québec Loisir

Bonjour a tous,

Il y a un certain temps, je vous parlais d’un livre reçu d’une erreur de commande de la part de Québec Loisir. J’aimerais vous en dire un peu plus sur cette entreprise à laquelle je me suis abonné il y a bientôt 8 ans.

Pas France Loisir
Attention je parle ici de Québec Loisir et non de France Loisir. Le seul lien que je connais entre ces deux entreprises, c’est que Québec Loisir vend plusieurs livres publiés par les éditions France Loisir (Voir le complément). Les propos rapportés ici sont basés sur mon expérience avec Québec Loisir et je ne peux pas dire s’ils s’appliquent à France Loisir.

Fonctionnement Général
L’abonné doit acheter 4 livres par an, pendant un minimum de deux ans.  Seul les livres sont concernés ici. Les cd/dvd, abonnements magasines, jeux de société et cossins également disponibles ne comptent pas comme des achats trimestriels. Ceux qui ne respectent pas leur obligation d’achat subiront la sélection Québec Loisir, constituée d’un ou deux livres sélectionnés je ne sais trop comment. Personnellement j’ai toujours tout fait pour éviter cette sélection douteuse, ce qui est plutôt facile d’ailleurs. Le processus d’achat en ligne est simple, rapide et efficace. On peut payer par transfert bancaire, carte de crédit, ou sur réception. Pas de paypal malheureusement. Les délais de livraison ont rarement dépassé les 3 jours.

A qui ça s’adresse?
Soyez assuré que le représentant qui voudra vous convaincre au milieu du centre d’achat aura des arguments peu importe le profil de lecteur qu’il aborde. Vous êtes un grand lecteur? Québec Loisir enrichira votre bibliothèque! Vous êtes un petit lecteur? Quatre livres par an, c’est parfait pour vous, et moins cher qu’ailleurs! Vous ne lisez pas? C’est l’occasion parfaite pour vous y mettre!
Ne vous laissez pas avoir… Personne ne commencera à lire simplement parce qu’il est obligé d’acheter des livres. Et on connait tous quelqu’un qui achète des tonnes de livres et ne les ouvre jamais. Et le grand lecteur a-t-il vraiment besoin de cette source d’approvisionnement en livre? Surement pas.
A mon avis, pour éviter les frustrations d’un abonnement inutile, il faut être du genre à lire au moins une dizaine de livres par année, et avoir un budget lecture plutôt flexible.

Des livres moins chers? Pas vraiment
L’autre argument de vente des représentants est que le prix est très avantageux, et que cet avantage s’accroît avec les années. Personnellement, j’en suis à sept ans, et je n’ai jamais vraiment eu l’impression de payer mes livres moins chers. Les prix accotent ceux des magasins grandes surfaces, et même s’ils présentent une économie intéressante, celle-ci est anéantie par les frais de livraison. Notez quand même que, pour les commandes d’un peu plus de 40$, Québec Loisir offre un petit cadeau qui est parfois assez attrayant. J’ai ainsi mis la main entre autre sur un bon petit ouvrage de synergologie ou un autre traitant des étiquettes de produits de supermarché.

Une sélection faible, mais des trésors de passage
Je crois que la principale raison qui me garde abonné, c’est que malgré le choix de livres plutôt faible (en dehors des succès commerciaux et des nouveautés), il arrive à l’occasion que paraisse un petit trésor, ou même un joyau de bibliothèque. Un truc rare, un livre original, un roman auquel je n’aurais jamais pensé. Grâce à Québec Loisir, je dispose d’un incroyable ouvrage imagé sur les batailles de toutes époques. Je me suis emparé de deux petits livres aux reliures fines contenant une multitude de contes issus de la sagesse indienne et tibétaine, et j’ai fait une découverte extraordinaire en me procurant un étrange livre orange fluo intitulé « ORANGE MÉCANIQUE« . Ces trouvailles trop rares ne restent jamais très longtemps alors d’un trimestre à l’autre il faut être a l’affût.
Depuis peu Québec Loisir s’est affilié avec numico.ca pour offrir des ebooks. L’achat d’un ebook remplit l’obligation d’achat de l’abonné. Bien que cette affiliation enrichit beaucoup leur librairie virtuelle, je trouve que les prix y sont beaucoup trop élevés pour du numérique.

J’espère que ces informations vous seront utiles!

Suggestion de lecture : LES COLLECTIONS DU CITOYEN, collectif

PHENIXGOGLU
JUILLET 2013

(En Complément…)

LES BRAVOURES DE THOMAS HARDY, PHILIPPE ALEXANDRE

…Tandis qu’il descend les marches, le garçon
ne peut retenir un sourire gamin :
mentir n’a jamais été aussi excitant…
(extrait de LES BRAVOURES DE THOMAS HARDY
1. LE BAL DES ANCIENS de Philippe Alexandre)

Pour bien marquer son entrée au secondaire et devenir très populaire, Thomas Hardy décide de se démarquer en établissant un record du monde qui serait immortalisé dans le livre des records Guinness. Au cours de ses préparatifs, une chaîne d’évènements fait réaliser à Thomas qu’établir un record ne lui apporterait finalement pas grand-chose. Alors… pourquoi pas un projet qui sèmerait de la joie de vivre et du soleil autour de lui en particulier pour sa grand-mère chez qui le médecin vient de diagnostiquer la maladie d’Alzeimer. La première chose à faire pour Thomas : prendre son courage à deux mains…

Quand je lis un livre pour pré-ado, je dois d’abord relever le défi de retrouver l’esprit qui m’animait quand j’avais 11-12-13 ans. La nature fait le reste…car après tout, les jeunes d’aujourd’hui ne diffèrent pas tellement de ceux de l’époque des baby-boomers. Les jeunes de tous temps sont caractérisés par la curiosité, la soif de connaissance, le goût de l’indépendance, la nécessité de se démarquer et le besoin d’être aimés. Ainsi retombé en enfance, le temps d’une lecture, je peux décider si, d’après mes critères, les jeunes lecteurs et jeunes lectrices ont été bien servis par le livre. Je crois que c’est le cas ici. J’ai eu beaucoup de plaisir à suivre Thomas dans son aventure.

Je note d’abord que Philippe Alexandre a donné à son héros principal une personnalité attachante et une belle force de caractère avec juste ce qu’il faut de sensibilité. Donc, Thomas rayonne et a cette capacité de transmettre au jeune lecteur et à la jeune lectrice de l’énergie et le goût d’en savoir plus, ne serait-ce que de s’assurer que le jeune héros est allé au bout de ses rêves.

Les thèmes développés dans ce livre sont aussi très intéressants et sont de nature à influencer positivement les jeunes : la valeur de l’amitié, les relations intergénérationnelles et interethniques, les relations garçons-filles et la naissance de sentiments. Bien sûr on y retrouve des thèmes à caractère un peu plus romanesques mais qui attirent souvent les jeunes comme un aimant : par exemple, le courage, la générosité et un brin de témérité.

C’est un livre fluide et rafraîchissant qui devrait plaire aux jeunes et leur donner le goût de lire davantage…qui sait?

Suggestion de lecture : LE CHATEAU DES FANTÔMES, Sophie Marvaud

BONNE LECTURE

JAILU/Claude Lambert
JUIN 2013

(En Complément…)

LA CITÉ ET LES ASTRES D’ARTHUR C. CLARKE

*Les hommes qui habitaient Diaspar avaient
été conçus aussi soigneusement que ses
machines. Le fait qu’il fût unique faisait
d’Alvin une rareté, mais ce n’était pas
nécessairement une vertu.
(extrait de LA CITÉ ET LES ASTRES, d’Arthur
C. Clarke, Éditions Denoël, 1962)

 
Diaspar est une ville d’un très loin futur, dirigée par un superordinateur qui  maintient les citoyens en vase clos, à l’abri du besoin mais dans l’éternelle crainte de l’extérieur de la ville, apparemment glacé, désertique, invivable. Les Citoyens sont maintenus en vie grâce à des circuits d’éternité qui les reproduisent à l’infini. L’histoire est celle d’Alvin, une exception dans l’univers de Diaspar car c’est sa première vie et il ne semble pas du tout effrayé par l’inconnu.

AVANT-PROPOS :

LA CITÉ ET LES ASTRES est sorti en 1956, soit 12 ans avant la parution de L’ODYSSÉE DE L’ESPACE 2001, point culminant de la littérature de science-fiction.  Je le précise ici parce que j’ai décelé  dans LA CITÉ ET LES ASTRES des *germes* de l’Odyssée, à la lumière de multiples allusions aux étoiles, à l’espace et à la petitesse de l’être humain dans un univers infini. Peut-être l’Odyssée couvait elle aussi dans d’autres livres de Clarke?  Ça pourrait être la joie d’une nouvelle découverte dans le puits sans fond de la littérature…

LA CITÉ ET LES ASTRES est un des plus beaux romans de la littérature au rayon de la science-fiction. Bien que publié pour la première fois il y a plus de 50 ans, pour moi, ce roman est sans âge et demeure indémodable, incontournable.

Clarke a donné à son personnage principal, Alvin, une exceptionnelle force de caractère sensiblement allégée par une certaine candeur. Alvin est l’éternel curieux qui a soif de connaissance et qui est soucieux de sortir son peuple de l’ignorance et de l’automatisme d’une vie sans saveur et sans défis. J’ai beaucoup apprécié le courage que lui a insufflé l’auteur, ainsi que son petit côté *tête de mule* qui le pousse à aller au bout de ses rêves. Il est attachant et comme lecteur, je m’en suis fait un ami.

Dans cette belle histoire, Alvin est l’élu. Ça, c’est le côté typique, pratiquement non-renouvelable des romans de type *fantasy*. Mais au-delà de ce *déjà vu*, l’originalité de l’ensemble réside dans le fait que l’élu veut préparer son peuple à recevoir et à surmonter une terrible vérité : que toute l’histoire de son peuple, s’étendant sur des millions d’années, repose sur des faussetés et des mensonges et qu’il existe à l’extérieur de Diaspar un autre peuple, différent mais qui gagnerait à être connu.

Donc l’histoire repose sur la recherche de la vérité et non sur la guerre, la violence, les armes et l’agressivité belliqueuse. Il n’y a pas d’armées, pas d’esprit de vengeance ni de désirs de domination.

Ce sont les thèmes développés dans l’histoire qui rendent LA CITÉ ET LES ASTRES unique car plusieurs de ces thèmes échappent habituellement aux romans *fantasy * :  la beauté, le sens profond de l’amitié, le partage,  l’acceptation des différences…la tolérance, la recherche enthousiaste de la paix et du goût de vivre.

Malgré son âge, LA CITÉ ET LES ASTRES est un roman *au goût du jour*…un vent chaud et apaisant.

Suggestion de lecture : LES SENTIERS DES ASTRES de Stefan Platteau

Bonne lecture
Claude Lambert JUIN  2013

(En Complément…)

ODYSSÉE, le livre de CLIVE CUSSLER

…Tout se passe comme prévu…Selon le calcul De nos savants, il faudra 60 jours pour abaisser la température du Gulf Stream jusqu’au niveau qui provoquera un froid extrême dans les Régions du nord. La femme en or sourit et se versa une autre coupe de champagne…(extrait de ODYSSÉE de Clive Cussler, Grasset, 2004)

Dirk Pitt et Al Giordino découvriront alors un mystérieux projet de tunnels reliant deux océans et qui pourrait avoir un impact dramatique et permanent sur notre planète et notre monde…serait-il déjà trop tard?

Bien que ce livre ait, encore une fois comme toile de fond, la domination du monde par un sombre personnage riche et puissant (car, que recherchent les puissants de ce monde sinon encore plus de puissance, thème développé des milliers de fois dans la littérature) , j’ai beaucoup aimé ce livre à cause de son lien avec l’œuvre d’Homère.

Fidèle à sa tradition, Cussler débute son histoire par l’évocation d’une catastrophe du passé qui bien que légendaire, n’a jamais eu d’explication plausible sur le plan historique et géographique. Il s’agit ici de la guerre de Troie.

Toujours en partant de la découverte d’un vase Celte de 3,000 ans et avec son extraordinaire imagination, Cussler explique sa vision de l’odyssée et avance des explications fort plausibles sur ce que fût le cheval de Troie, l’utilisation qui en a été faite, le lien avec les Celtes, les druides et même l’emplacement géographique de la guerre de Troie qui ne serait pas du tout celui qu’on croit.

Sans artifice ni lourds discours scientifiques, Cussler a développé, à travers son interprétation de l’histoire, une intrigue solide et cohérente, sans longueur, en maintenant une tension constante. Ses personnages sont attachants et l’ensemble est bien documenté. J’ajoute que le percement d’un canal entre le pacifique et l’Atlantique sous le Nicaragua afin de stopper l’action naturelle du Gulf stream est une véritable trouvaille sur le plan littéraire bien sûr..

Odyssée est un roman intelligent. Je vous le recommande sans hésitation.

Suggestion e lecture : L’ODYSSÉE DU TEMPS d’Arthur C Clarke

BONNE LECTURE
Claude Lambert
JUIN 2013

(En Complément…)

LE TEMPS PARALYSÉ, livre de DEAN KOONTZ

…Le garçon se libéra de sa ceinture de sécurité,
s’agenouilla sur le siège et regarda derrière lui.
-Bordel de merde…
-Étant donné les circonstances, je pardonne le
Langage…
(extrait de LE TEMPS PARALYSÉ
Dean Koontz, éditions J’ai Lu, 1990)

Le temps est relatif : le voyage dans le temps
Est théoriquement possible
(théorie de la relativité générale, Einstein, 1916)

Corollaire de la théorie d’Einstein : revenir dans
Le passé pourrait permettre de modifier les
Évènements futurs. Cette théorie ouvre la porte
À ce qu’on appelle LES PARADOXES TEMPORELS.

LE TEMPS PARALYSÉ raconte le destin de Laura née au moment précis où un éclair transperçait le ciel. Alors que Laura a 12 ans, son père meurt et elle est par la suite trimbalée d’orphelinat en famille d’accueil jusqu’à l’âge adulte où elle devient une écrivaine célèbre. À chaque épisode de bonheur, la fatalité la rattrape par l’action de mystérieux hommes en noir qui veulent sa mort, et à chaque fois, elle est sauvée par un mystérieux ange gardien prescient qui semble  venir de nulle part et dont l’arrivée toujours providentielle coïncide avec…un éclair qui transperce le ciel…pourquoi un ange gardien…la réponse est dans le livre où le temps prend une importance capitale.

C’est un livre passionnant mais qui nécessite un exercice parfois intense de la pensée à cause du thème développé. Ce thème, très présent dans la littérature de science-fiction et développé largement dans la série-culte AU CŒUR DU TEMPS est complexe. Il s’agit de la notion du temps, le voyage dans le temps et les paradoxes temporels. (voir les liens à la fin de l’article).

Pardonnez-moi d’insister…si vous voulez pleinement savourer cette histoire imaginée avec intelligence, vous devrez en faire la lecture dans un endroit calme et vous concentrer pour démêler et comprendre les notions de paradoxes.

Même si l’auteur a fait de très beaux efforts de vulgarisation, il n’hésite pas à faire dire à son héroïne…je cite *VOUS N’AURIEZ PAS UNE TONNE D’ASPIRINE?*  Ça vous donne une idée du défi à relever, mais ça vaut la peine.

L’intrigue est intense et soutenue et donne l’impression qu’on a plus affaire à un thriller qu’à un roman de science-fiction avec un dosage équilibré de terreur et de suspense. D’ailleurs, il y a une phrase qui revient souvent dans la deuxième moitié du volume…je cite : *-LE DESTIN LUTTE POUR RÉTABLIR CE QUI ÉTAIT PRÉVU.-

Koontz s’attache à cette phrase ou devrais-je dire au sens profond de cette phrase pour donner à son récit une intensité dramatique qui garde infailliblement le lecteur captif. Il est fidèle à son style en offrant une histoire étoffée qui conjugue l’histoire (qui appartient au passé) et le destin des hommes (qui est une notion d’avenir). Je vous recommande LE TEMPS PARALYSÉ…un excellent divertissement

Suggestion de lecture : DARK  WEB de Dean Koontz

BONNE LECTURE
MAI 2013
Claude Lambert

(En Complément…)

MOI, CLAUDE – le livre de ROBERT GRAVES

Moi, Tibère-Claude-Drusus-Néron-Germanicus, etc
(Je ne vais pas vous infliger dès maintenant tous mes titres)
Connu encore tout récemment de mes amis…sous les noms de
-Claude l’Idiot-, Claude le Bègue-, Clau-Clau-Claude-, ou à
Tout le moins de –pauvre oncle Claude-, je m’apprête
Aujourd’hui à écrire l’étrange histoire de ma vie.
……
-Qui est ce vieux monsieur? Demanda un des soldats,
Nouveau venu au Palais. Il n’a pas l’air dangereux.
-Comment, tu ne sais pas? C’est le frère infirme de
Germanicus. Un brave vieux type. Pas méchant pour
Un sou.. Lève-toi Seigneur. On ne te fera pas de mal.

(extrait de MOI, CLAUDE de Robert Graves, Galimard 1987)

Mémoires et récit autobiographique de Tibère-Claude-Drusus-Néron-Germanicus, petit-neveu d’Auguste, neveu de Tibère, oncle de Caligula, beau-père de Néron, époux d’Agripine et de Messaline…devenu malgré lui empereur de Rome suite au meurtre de Caligula (lui-même héritier de Tibère)

Je précise ici que les mémoires de Claude sont imaginaires. En fait, MOI CLAUDE est un roman historique que Robert Graves a écrit sous forme d’autobiographie. Ça n’a rien à voir avec la série télévisée britannique MOI CLAUDE EMPEREUR qu’on dit une série culte et qui, sans l’apport de Derek Jacobi, aurait été un parfait navet.

L’ouvrage de Graves est supérieur par sa sensibilité, sa sobriété et la recherche constante de la réalité politique de l’époque, une politique qui était polluée par des croyances qu’aujourd’hui nous jugeons absurdes, conditionnés que nous sommes par le modernisme libéral du 21e siècle.

Graves donne donc la parole à Claude, considéré par ses contemporains comme un parfait débile intellectuel et qui fait le bilan de sa vie. J’ai apprécié le fait que l’auteur ait bien mis en perspective le fait que Claude n’a jamais voulu être empereur. Il l’est devenu parce qu’on le jugeait plus manipulable que dangereux…c’était sans doute une erreur.

Graves n’a pas fait l’erreur de sombrer dans le sensationnalisme. Mais que pouvait rapporter Claude de sa vie publique sinon les meurtres, les boucheries, les intrigues de cour, les mensonges, les trahisons, les complots, la vie débridée des Julio-Claudiens. Cependant, l’auteur a pris soin de comprendre l’homme.

Bien que l’empire Romain ait continué de s’étendre sous le règne de Claude, ce dernier était sans doute le moins *militaire* des Césars. Il s’intéressait davantage à la justice, aux affaires sociales et à l’architecture. C’était un bon administrateur et un bâtisseur. En plus, il était travaillant. Pas mal pour quelqu’un à qui on ne prêtait que la moitié d’une cervelle (aspect qui a été retenue dans de nombreux livres et au cinéma)

Bien sûr, MOI CLAUDE est un roman mais je crois que son regard critique sur la politique et la décadence des Césars est crédible…un aperçu de quelques éléments importants qui devaient tisser lentement la toile de la chute de l’empire romain.

Un livre intéressant…

Suggestion de lecture : LE SCANDALEUX HELIOGABALE d’Emma Locatelli

À gauche :
l’auteur Robert Graves

BONNE LECTURE

JAILU/Claude Lambert
MAI 2013