PANIQUE À LA MAISON BLANCHE, Clive Cussler

*Les hélicoptères de l’armée et de la marine
grouillent comme des sauterelles et on
pourrait presque traverser le fleuve à sec
tellement les garde-côtes sont nombreux.
Vous ne m’avez pas tout dit Amiral, loin de là.*
(extrait de PANIQUE À LA MAISON BLANCHE,
Clive Cussler, t.f. Grasset et Fasquelle 1985,
463 pages en édition numérique)

Le Catawba, navire garde-côte reçoit un SOS dans le golfe de Cook, Alaska. Les garde-côtes arrivent trop tard. Tout le monde est mort à bord de l’Amie Marie. Plusieurs évènements graves vont s’enchaîner : entre autres, le Président des États-Unis disparaît et réapparaît plusieurs jours plus tard avec un comportement anarchique qui échappe à toute logique. Plusieurs autres personnalités disparaissent et les morts s’accumulent.  Ainsi commence le défi le plus dramatique de la carrière de Dirk Pitt : mettre fin à une effroyable machination destructrice qui risque de rompre irrémédiablement l’équilibre mondial. 

Implacable machination

*L’eau s’engouffra aussitôt par les énormes
brèches de la coque. Le VENICE frémit et
entama son agonie. Il ne lui fallut que
huit minutes pour mourir…*
(extrait de PANIQUE À LA MAISON BLANCHE)

C’est du grand Cussler, fidèle à son style et la force de son écriture : intrigue solide, évolution et enchaînements rapides, action, héroïsme, nombreux rebondissements, imprévisibilité et bien sûr, l’omniprésence de la mer et des fonds marins sans oublier l’évocation d’une passion de l’auteur, et par ricochet de son personnage fétiche Dirk Pitt pour les vieilles voitures.

J’ai reconnu aussi Cussler dans son habitude de vouloir parfois trop en mettre. Ça donne de nombreux passages peu vraisemblables et plutôt arrangeants sur le plan littéraire.

Bien que ce roman n’invente pas la roue, son idée de base est intéressante et soulève une question non moins intéressante : Qu’est-ce qui arrivera à l’humanité le jour où on pourra manipuler et programmer à sa guise un cerveau humain? Pour l’instant c’est de la science-fiction mais au rythme où évoluent la science et la technologie il faut croire que rien n’est impossible.

J’ai noté une phrase en cours de lecture qui illustre bien le côté dramatique de la question…*Le secrétaire d’État pianota sur son bureau : -le président disparaît pendant 10 jours, et quand il revient, il perd les pédales*.
Il y a là une fort intéressante matière à débat.

Autre élément intéressant dans ce livre est qu’il nous met le nez dans l’incroyable complexité de l’administration américaine et de ses services secrets, de ses coulisses militaires, des relations internationales, des effets pervers de la ruse politique, de la corruption et de la recherche du pouvoir à tout prix.

L’ensemble est un peu classique, mais c’est un thriller efficace qui se lit vite et bien et dont l’évolution est très rapide ce qui a pour effet de garder le lecteur captif. Les habitués de Cussler ne seront peut-être pas surpris.

Suggestion de lecture : DÉSAXÉ, de Lars Kepler

Clive Cussler est un romancier américain né en Illinois le 15 juillet 1931. Sa passion pour la vie sous-marine, le patrimoine marin international et les épaves transparaît dans l’ensemble de son œuvre. Il a entamé sa carrière d’écrivain en 1965 avec VORTEX (difficile à vendre au départ) Puis MAYDAY, suivi de ICEBERG où il introduit un personnage qui deviendra récurent dans la suite de son œuvre : DIRK PITT l’aventurier. Le premier grand succès littéraire de Cussler fût RENFLOUEZ LE TITANNIC. Cussler est aussi réputé pour son impressionnante collection de voitures reconstituées.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
AOÛT 2015

LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE

H2G2, II

Commentaire sur le livre de
Douglas Adams

*Mesdames et messieurs…l’Univers tel que nous le
connaissons existe maintenant depuis cent soixante-
dix millions de milliards d’années et s’achèvera dans
un peu plus d’une demi-heure. Aussi, sans plus tarder,
bienvenue à tous et à chacun à Milliways, le dernier
restaurant avant la fin du monde!*
(extrait de LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE
H2G2, II, Douglas Adams, Folio sf,  t.f. : éditions denoël 1982
211 pages, éd. Num.)

Nous sommes dans un futur indéterminé.  La terre a été détruite pour permettre la construction d’une voie rapide intergalactique. Un petit groupe, (un astrostoppeur, un androïde instable, un président de galaxie et deux terriens rescapés de la destruction) vadrouille de galaxie en galaxie équipé d’un guide galactique en faisant des sauts temporels, ce qui les rapproche dangereusement de la fin de l’univers : le big crunch. C’est ainsi que notre équipe, le temps d’une dernière bouffe, aboutit chez Milliways, le dernier restaurant avant la fin du monde. Il s’agit du deuxième tome de la pentalogie H2G2. 

Adams ou le futur halluciné
*Dans la crypte, les vingt-quatre joggers se
dirigèrent vers vingt-quatre sarcophages
vides alignés contre le mur, les ouvrirent,
y pénétrèrent et tombèrent dans
vingt-quatre sommeils sans rêve…*

LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE est un récit extrêmement original qui comporte de multiples facettes : on y trouve un peu de psychologie, de la philosophie…l’écriture rappelle parfois l’essai, l’étude de mœurs…on trouve évidemment de la science-fiction et de l’humour…beaucoup d’humour lié à la spontanéité des dialogues…

*Les Jatravartidiens de Viltevolde VI croient pour leur part que tout l’univers fut en réalité violemment éternué de la narine d’un être qu’ils nomment le Grand Archtoumtec vert…*

*…un guide touristique…mieux vendu que la théorie du trou noir, un itinéraire personnel par Teraroplopla Eccentrica (la fameuse prostituée à trois seins d’Eroticon Six) et même plus controversé que le dernier titre à scandale du philosophe Ooland Colluphid : Tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir sur le sexe tout en étant obligé de le trouver…*

*L’immeuble ne va pas tarder à atterrir. Pour sortir, ne prenez pas la porte…Sortez par la fenêtre…*

*Trin Tragula était un rêveur, un penseur, un spéculateur, un philosophe ou-comme se plaisait à le répéter son épouse-un idiot.* (extraits de LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE de Douglas Adams).

Voilà pour l’humour…je ne me suis pas ennuyé à la lecture de ce livre. Pour l’aspect science-fiction, il y a plein de trouvailles que je vous laisserai découvrir. Je dirai toutefois que la question n’est pas de savoir où se situe le dernier restaurant avant la fin du monde mais plutôt  QUAND il se situe. L’auteur développe la théorie selon laquelle si l’univers a un commencement : LE BIG BANG, il aura aussi une fin : LE BIG CRUSH.

Or une bulle temporelle permet à des privilégiés d’assister à la fin de l’Univers en mangeant tranquillement…puis de revenir en arrière par saut temporel pour s’éloigner de la fin et permettre à la vie de continuer tout aussi tranquillement. L’auteur s’amuse ici à amplifier l’absurdité et le comique loufoque des clichés liés aux voyages dans le temps. Ça donne des passages très drôles et parfois même tordus et des trouvailles pour le moins farfelues.

J’ai maintes fois remarqué, dans mes lectures, que la philosophie d’apparence bon marché ou teintée d’humour cache souvent des pensées profondes et même de grandes vérités. À travers l’humour qui confine parfois à la loufoquerie, le récit d’Adams porte en lui une réflexion sur l’humanité, ses mythes religieux, ses cultures et comme il est question de fin du monde, l’histoire met en perspective des questionnements sur le sens de la vie et les buts de l’existence.

C’est un livre intéressant, bien écrit et qui va droit au but, avec un regard objectif sur notre ouverture d’esprit quant au rôle que nous jouons dans cette vie. Une lecture divertissante, agréable et même enrichissante…

Suggestion de lecture : HISTOIRES À LIRE AVANT LA FIN DU MONDE, collectif, recueil de nouvelles.

Douglas Adams (1952-2001) était un écrivain natif du Royaume-Uni. Il s’est fait connaître au départ par sa collaboration avec les Monthy Python. Mais son heure de gloire arrive avec la diffusion de la célèbre série radio H2G2 sur BBC. Quatre ans plus tard en 1979, Adams publie le premier tome du cycle H2G2 le guide du voyageur galactique. Le cycle sera complété en 1992 et comprendra cinq volumes. H2G2 sera par la suite adapté au théâtre, en série télévisée, au cinéma et même en jeu vidéo. LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE est le deuxième tome de la série.

BONNE LECTURE
JAILU
MAI 2015

LE BERCEAU DU CHAT, livre de KURT VONNEGUT Jr

*Soit dit en passant, Bokonon nous apprend que
lorsqu’un des membres d’un duprass meurt,
l’autre le suit dans la semaine. Quand vint pour
les Minton le temps de mourir, ils le firent tous
deux à la même seconde.*
(extrait de LE BERCEAU DU CHAT de Kurt Vonnegut Jr,
Éditions J’ai lu, t.f. Éditions du Seuil, 1972, num. 160 pages)

Un journaliste appelé Jonas projette l’écriture d’un livre sur Hiroshima et un des inventeurs de la bombe qui a détruit la célèbre ville, le docteur Hoeniker qui a aussi inventé la *glace 9*, un redoutable produit qui solidifie tout ce qui est liquide. Ses recherches l’amènent à San Lorenzo,  une île des caraïbes dirigée par un dictateur aidé d’un prophète appelé Bokonon qui annonce une imminente apocalypse. Jonas découvre que la famille a conservé le secret de cette terrifiante invention qu’est la *GLACE 9*. Jonas se rend compte que sur une toute petite île, une invention de fin du monde et la présence d’une secte agressive, ne font pas ce qu’on appellerait  un ménage idéal…

En hommage à la stupidité humaine

*Faite par une femme, une telle musique
ne pouvait s’expliquer que par un cas de
schizophrénie ou de possession
démoniaque…
(extrait de LE BERCEAU DU CHAT)

LE BERCEAU DU CHAT est un récit à l’évolution lente et constante qui met en perspective la stupidité humaine et l’absurdité de la démarche de l’homme et de son caractère destructeur qui le pousse à l’intrigue, à l’indifférence et au cynisme.

Par bonheur, j’ai bien toléré les nombreuses longueurs du récit dans les trois premiers quarts du livre en essayant de comprendre la démarche de l’auteur, où il voulait en venir. Ma patience a été récompensée. Le dernier quart du récit plonge le lecteur, la lectrice dans une finale spectaculaire et dramatique dans laquelle l’auteur semble vouloir préciser toute sa pensée sur l’incroyable puissance de la bêtise humaine.

Dans LE BERCEAU DU CHAT, la bêtise humaine est décriée par Vonnegut par sa plume dense et incisive qui apparente son récit à un réquisitoire. Il pointe sévèrement du doigt la connerie humaine.

Il faut être patient je le rappelle, pour lire ce récit qui accuse un crescendo lent. Toutefois, il y a un élément dans le récit qui a gardé mon intérêt constant : l’omniprésence de la *glace9*, cette invention monstrueuse de fin du monde, heureusement fictive, enfin pour l’instant je suppose, et qui, dans la finale du récit montre tout ce qu’elle peut faire, ou, devrais-je dire, défaire. Pour faire un petit jeu de mot un peu ampoulé, je dirais que la glace 9 m’a gardé chaud.

Je précise aussi que Vonnegut n’a pas fait d’efforts particuliers pour rendre ses personnages attachants. Dans un contexte de mise en lumière de la stupidité, c’était probablement secondaire.

Je recommande la lecture de ce livre. Il est un peu picaresque et a un petit côté humoristique, mais surtout, il est porteur d’une réflexion profonde sur la stupidité humaine, au danger que représente l’homme pour lui-même, à son caractère ravageur, même si j’aime à penser que l’humanité a de belles qualités qu’elle devrait mettre davantage en valeur. Malheureusement, le récit ne développe qu’un seul côté de la médaille.

Suggestion de lecture : CARBONE MODIFIÉ, de Richard Morgan

Kurt Vonnegut (1922-2007) est un écrivain et journaliste américain. Sa vie est une suite de drames en commençant par le suicide de sa mère, et surtout le fait qu’il a été fait prisonnier par les allemands pendant la bataille des Ardennes, qu’il a goûté aux camps de travail et qu’il a échappé de justesse au plus grand carnage de la seconde guerre : le bombardement de Dresde.

Il s’en inspirera  pour écrire en 1969 ABATTOIR 5 qui deviendra le livre phare de son œuvre. Vonnegut trouvera sa voie en 1959 avec LES SIRÈNES DE TITAN, en adoptant un style incisif, acide, parodique et très engagé.

BONNE LECTURE
JAILU
FÉVRIER 2015

ACIDE SULFURIQUE, livre de AMELIE NOTHOMB

*…Qu’une fille si belle et si gracieuse fût
promise à une mort à laquelle on
assisterait en direct créait une tension
insoutenable et irrésistible…*
**********
*…Vint le moment où la souffrance des
autres ne leur suffit plus : il leur en fallut
le spectacle.*
(extraits de ACIDE SULFURIQUE, Amélie Nothomb,
Éditions Albin Michel, 2005)

Pour les besoins d’une émission de téléréalité intitulée CONCENTRATION, les organisateurs kidnappent des gens, engagent des gardiens appelés kapos et réunissent tout ce monde dans un endroit secret aménagé en camp de concentration. Cruauté et horreur sont alors portées à l’écran quotidiennement pour le bénéfice d’un public avide appelé à voter pour désigner les prisonniers à abattre. Les cotes d’écoute atteignent des sommets. L’histoire se concentre sur une belle étudiante devenue la prisonnière CKZ114 et une chômeuse engagée comme kapo appelée ZDENA qui devient obsédée par la prisonnière CKZ114…

ACIDE SULFURIQUE : Composé chimique huileux, incolore, inodore, hautement corrosif, appelé aussi Vitriol.

Souriez…la télévision vous enlaidi…

*…si tu parles, tu meurs,
si tu ne parles pas, tu meurs,
alors parle et meurs*

ACIDE SULFURIQUE a comme toile de fond la téléréalité.  Quant à savoir ce que je pense de la téléréalité, c’est très simple, pour moi elle est le nec plus ultra de la connerie. Mais comme je suis plutôt du genre à vivre et laisser vivre, je respecte les gens qui aiment ça. Toutefois, et vous me trouverez un peu naïf peut-être, je n’imaginais pas qu’on puisse partir d’une coquille aussi vide de sens pour en faire un tableau aussi brutal et hors de toutes réalités probables.

ACIDE SULFURIQUE est un opuscule de moins de 100 pages. Il ne faut donc pas se surprendre du fait que Amélie Nothomb entre tout de suite dans le vif du sujet : à peu près pas d’introduction, mise en contexte déficiente, à peu près rien sur la psychologie des personnages à part les deux héroïnes :  CKZ114 qui finit par dévoiler son nom,  Pannonique et la kapo Zdena, une finale prévisible et un développement un peu simpliste.

Bien sûr, le livre est porteur d’une certaine réflexion sur la téléréalité et les réactions du grand public, décrit un peu comme ce qui pourrait ressembler à un cheptel de moutons. Mais j’ai trouvé l’ensemble trivial, insipide et bâclé. C’est très en dessous du talent d’Amelie Nothomb qui nous a habitué à mieux, avec entre autres BIOGRAPHIE DE LA FAIM et TUER LE PÈRE.

J’avais développé l’impression, en lisant,  que l’auteure est partie d’une idée de génie mais sans trop savoir quoi faire avec. Le résultat est qu’elle n’a rien inventé du tout et que l’ensemble est peu crédible.

C’est dommage parce que la téléréalité est un domaine, pour ne pas dire une industrie sur laquelle il y a beaucoup à dire. Avec son talent qui ne fait aucun doute, l’auteure aurait pu ficeler une histoire crédible en misant sur la force de ses personnages, la subtilité habituelle de sa plume et même y ajouter un petit caractère visionnaire qui colle avec la réalité…

Partie remise…

complément : la téléréalité selon Larousse.

Suggestion d’un roman traitant de la téléréalité : I.R.L.,  d’Agnès Marot

Amelie Nothomb est née au Japon en 1967. Elle vit de l’écriture depuis 1992, époque à partir de laquelle les succès s’enchainent, entre autres STUPEUR ET TREMBLEMENTS, grand prix de l’Académie Française en 1999 et adapté au cinéma en 2003. Elle a été honorée par le jury du prix Jean Giono en 2008 pour l’ensemble de son œuvre. Considérée comme extravagante et généreuse, l’auteure a plus d’une vingtaine de roman à son actif dont BARBE-BLEUE publié en 2012

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
AOÛT 2014

RAVAGE, un grand classique de RENÉ BARJAVEL

*…et le moteur de la rame a pris feu. La graisse, l’huile, je ne sais. Et les gens qui étaient serrés autour se sont mis à griller comme des saucisses. Je me suis battu, j’ai grimpé sur des épaules, j’ai marché sur des têtes, je suis tombé dans du feu, je ne sais plus…* (Extrait de RAVAGE de René Barjavel, Denoël 1946, réed. Omnibus 1996)

Année 2052, Paris : Voici l’histoire de François Deschamps. Paris a été entièrement reconstruite et dépend entièrement de machines sophistiquées permettant aux citadins de couler une vie sans effort. Un jour, une panne totale d’électricité paralyse toute la ville laissant la population complètement désemparée. La loi du plus fort prend le dessus. François fuit la ville en perdition et va vers le sud où il fonde une nouvelle société basée sur le modèle ancestral. Les machines y sont interdites, voir sacrilèges. Le système fonctionne jusqu’à ce qu’un jour un homme se présente avec une machine qu’il vient de construire. François est prêt à tout pour protéger sa nouvelle société.

L’histoire se déroule en France loin dans le futur. RAVAGE est une dystopie. En effet, l’auteur y décrit d’abord un régime déshumanisé dans lequel le quotidien est entièrement dominé par la science et une technologie ultra sophistiquée qui endort la population dans un confort quasi obscène, lui évitant pratiquement tout effort.

Barjavel déploie un trésor d’imagination pour décrire, dans la première partie de RAVAGE, cette société incroyablement mécanisée. On y trouve par exemple, une machine qui, pour un seul grain de blé, est capable de produire un pain, un cigare et une chaussette.

Autre exemple, le lait n’est plus livré dans des contenants. Dans les cuisines, on trouve deux robinets : un pour l’eau chaude et l’eau froide, l’autre…pour le lait. Un dernier exemple, il n’y a plus de cimetière en France. Les morts sont conservés dans des chambres froides installées au cœur du domicile de leur famille et dans la position désirée par la famille.

Un jour, une panne générale d’électricité fait basculer tout ce monde engourdi dans un enfer démentiel : il n’y a plus d’eau, plus de nourriture, plus de transport, plus de climatisation, plus d’éclairage et imaginez un peu…plus de 50 millions de morts installés dans des chambres froides qui dégèlent… c’est le chaos total, la fin de la civilisation technologique.

Barjavel nous livre ici un classique de la science-fiction post-apocalyptique qui a été étudié dans les lycées français et même fait l’objet d’analyses poussées et de thèses universitaires à cause des questions très sérieuses et complexes qu’il pose sur la dépendance de l’homme face à la science et aux technologies.

Le livre va plus loin en poussant pratiquement son personnage principal vers le statut de dieu vivant en imposant aux survivants, grâce à son grand courage et surtout à un charisme exceptionnel un retour à la vie ancestrale et en bannissant toutes machines ou gadgets.

Donc l’auteur pose des questions ouvertes entre autres sur le libre arbitre et le retour à la terre.

J’ai trouvé ce livre passionnant. Son intensité dramatique m’a gardé captif et m’a même poussé à l’introspection. Tout le long du livre, j’ai senti une critique ouverte de l’auteur sur l’utilisation qu’on fait de la science et de la technologie. Barjavel a mis à profit son exceptionnel sens de l’anticipation dans une écriture puissante et extrêmement attractive.

L’histoire a été écrite en 1943 (rééditée par la suite) et j’y ai reconnu notre société moderne. Ce livre est donc toujours d’une étonnante actualité car il analyse de façon hautement inspirée l’homme moderne, aisément capable de redevenir une bête à partir du moment où on l’arrache de ses dépendances.

Je vous recommande RAVAGE, un livre simplement passionnant…

Suggestion de lecture, du même auteur : LE DIABLE L’EMPORTE

Auteur français, René Barjavel (1911-1985) a débuté dans le journalisme, puis il publie une série de romans d’anticipation et un essai sur les formes futures du cinéma qui fait encore autorité de nos jours. Il s’intéresse au cinéma et collabore à plusieurs films dont, entre autres, la série DON CAMILLO.

Il nous a laissé en héritage une impressionnante bibliographie qui a fait de lui un incontournable de la science-fiction. Les principaux titres de René Barjavel ont été publiés récemment dans un volume intitulé ROMANS EXTRAORDINAIRES chez OMNIBUS.

Pour en savoir plus sur l’œuvre de René Barjavel, je vous invite à visiter le site

http://barjaweb.free.fr

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JUILLET 2014

 

LE JOUR DES FOUS, D’EDMUND COOPER

 …Au cours de cette même nuit, ce qui restait
du village d’Ambergreave agonisait – une
agonie violente et grotesque, même pour
un monde transnormal…
(extrait de LE JOUR DES FOUS de Edmund Cooper,
Marabout, coll. Poussière d’Étoiles, 1966)

Les scientifiques constatent une augmentation spectaculaire des suicides en Angleterre. Le phénomène s’étend et devient mondial. Les suicidés se chiffreront bientôt par centaines de millions. Les savants qui ont nommé cette tendance *SUICIDE RADIEUX* arrivent à la conclusion que le soleil émet des radiations nouvelles et inconnues qui poussent au suicide.

Pour des raisons inconnues, seuls étaient épargnés les  fanatiques, obsédés, déficients, les idiots, maniaques homicides  et dépravés. C’est tout ce qui restait pour assurer la survie du genre humain. Mais dans ce chaos, il reste un homme qui semble lucide : Mathew Greville, condamné à survivre dans un monde livré à la démence…

Bien que le sujet du livre soit surexploité, *élimé*, usé à la corde, il y a une certaine originalité dans le traitement. Les radiations Oméga n’épargnent que les cinglés, les inadaptés et les dégénérés.

Ce n’est pas vraiment idéal pour rebâtir un monde. Mais l’auteur a bâti son histoire sur deux exceptions : le héro de l’histoire, Mathew Greville, un macho misogyne et égocentrique et Liz une bête de sexe mais qui a une certaine grâce et qui, avec une infinie patience, apprivoise Greville qui tombe graduellement amoureux.

Ensemble, ils devront survivre dans un infernal chaos, affrontant de cruelles bandes organisées dans un monde sans loi, devenu terne et sans morale. Même s’il y a beaucoup de *déjà vu* dans ce livre, l’histoire est imprégnée d’un caractère très fort qui explique probablement pourquoi LE JOUR DES FOUS compte parmi les meilleurs romans d’Edmund Cooper.

C’est sans doute le roman le plus grinçant de l’œuvre de Cooper. L’action est rapide, agressive. Le traitement est minutieux et fort. J’ajouterai que le portrait que livre l’auteur de la nature humaine quand celle-ci est confrontée à l’horreur et la déchéance est d’un réalisme qui m’a séduit, et ce, je le rappelle, même si le sujet est archi-usé (c’est le petit défaut de sa qualité).

En fait je m’étais dit dans les premières pages…*flute…encore du post-apocalyptique* mais je n’ai jamais regretté d’être allé jusqu’au bout pour les raisons que j’ai déjà mentionnées et aussi à cause de la brillante imagination qu’a déployé l’auteur pour donner à ses héros l’impulsion et la force d’organiser la survie et de rebâtir un monde qui, en bout de ligne, trouvera peut-être son second souffle.

J’ai senti une certaine aisance de l’auteur à supprimer le monde normal pour le livrer à des déséquilibrés et à des cerveaux dans lesquels le génie chevauche la folie…des restes d’humains que l’auteur appelle des *Trans normaux* . Je crois que l’auteur a voulu démontrer qu’entre un fou et un être normal, la différence peut-être négligeable dans un monde post-apocalyptique ou la seule préoccupation est de survivre.

Je cite ici en terminant, un propos de Paul, membre du triumvirat qui dirige les ANARS, le troisième et dernier groupe qui recueille Mathew et Liz. Il dit, avec une agressive honnêteté*Nous sommes à ce point cinglés que pour nous, la folie multipliée par mille représente la normale*. Une telle confession ne serait-elle pas le début d’une certaine sagesse?

C’est le cas je crois et c’est le défi du livre et de ses deux héros…rebâtir avec ce que l’on a et avec ce que l’on est.

Suggestion de lecture : VOL AU-DESSUS d’UN NID DE COUCOU de Ken Kesey

Edmund Cooper (1926-1982) est un écrivain de science-fiction britannique.. Sa carrière de romancier débute vraiment au milieu des années 1950 et il se spécialisera rapidement dans le roman cataclysmique. LE JOUR DES FOUS est son œuvre marquante, sa plus grande réussite. La plupart de ses romans sont plutôt noirs, citons LE DERNIER CONTINENT publié chez Marabout, LA DIXIÈME PLANETE publié chez Denoël  et L’EMPREINTE DE VÉNUS, publié chez Lattès.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
MAI 2014

1984, le grand classique de George Orwell

…*C’était lui qui décidait à quel moment on devait
le faire crier de souffrance…à quel moment on devait
lui laisser un répit, quand on devait lui injecter une
drogue…c’est lui l’inquisiteur…
…nous sommes des morts dit-il…*
(extrait de *1984* de George Orwell, 1949 BeQ) 

1984, Londres fait maintenant partie d’un pays dirigé par un parti unique qui impose un régime totalitaire extrêmement oppressif. Aux lendemains d’une guerre nucléaire, un fonctionnaire, Winston Smith est chargé de modifier, trafiquer et réécrire l’histoire afin qu’elle concorde avec l’idéologie du parti. Avec son ami Julia, Winston décide de défier les règles. Ils seront tous les deux interceptés et reconnus coupables de pensée criminelle par la police de la pensée. Winston en particulier devra faire face aux terribles secrets qui hantent les couloirs du redoutable Ministère de l’Amour…pas de place dans le régime pour les sentiments.

En lisant *1984*, j’ai eu l’impression de manquer d’air…une sensation d’étouffement…un peu comme un claustrophobe qui lit une histoire qui se déroule dans un sous-marin qui prend l’eau pendant une plongée…pas étonnant…Orwell évoque dans *1984* un véritable cauchemar :  une dictature ultra-totalitaire oppressive et répressive qui fait de ses citoyens un véritable peuple de moutons sans âme, sans avenir et sans espoir.

Il m’a semblé évident qu’Orwell s’est basé sur la politique soviétique pour bâtir son histoire et plus précisément sur le régime stalinien mais il y a ajouté des trouvailles qui défient l’imagination. Par exemple, ces fameux paradoxes qui atteignent des sommets de dérision : le ministère de la vérité qui glorifie le mensonge, le ministère de l’abondance qui administre la famine, le ministère de la paix qui gère la guerre et…la cerise sur le gâteau… le ministère de l’amour qui torture les opposants au régime.

UNE PURE DYSTOPIE

Il y a aussi Big Brother…personnage emblématique et virtuel qui a un œil sur la vie et les pensées de chaque citoyen et qui semble avoir comme objectif de retirer à chacun toute individualité.

Autre exemple : LA NOVLANGUE, la seule langue de communication autorisée par le régime. La novlangue dépouille entièrement le langage de tout ce qui pourrait avoir un caractère subversif selon le régime. Donc le nombre de mots est réduit au minimum…plus de synonymes, pas de figures de style ni d’expressions, plus de couleur…bref ça donne un langage de communication d’une froideur incroyable. Orwell consacre un appendice très détaillé sur la novlangue à la fin de son livre.

*1984* évoque une dystopie pure et dure dans laquelle des besoins aussi élémentaires que le bonheur et l’amour contreviennent aux règles du parti. Pas de place pour les sentiments dans un monde où même les enfants dénoncent leurs parents. Ça vous donne une idée de l’esprit de famille…

Tout au long de ma lecture, j’ai senti la réprobation et l’amertume de l’auteur. Je n’ai donc pas été surpris qu’il ait voulu trop en mettre. En effet, il y a dans son livre des longueurs parfois exaspérantes et des passages creux. La dernière phrases du livre m’a littéralement coupé le souffle…c’est le moins que je puisse dire.  Je ne vous livrerai pas cette phrase ici, mais elle m’a laissé amer… j’aurais souhaité autre chose.

Comme probablement beaucoup de lecteurs et lectrices, j’ai davantage apprécié la réflexion à laquelle ce livre m’a poussé que sa lecture elle-même. Malgré ses petits travers, *1984* demeure un incontournable emblématique de la science-fiction.

Suggestion de lecture : L’INQUISITEUR de Henri Gougaud

George Orwell a une longue histoire, mais je retiens ici le fait qu’il a été sergent dans la police impériale Birmane pendant cinq années au bout desquelles il a démissionné parce qu’il était en désaccord total avec l’idéologie oppressive qui sévissait dans la première moitié du 20e siècle dans ce pays. Sans doute y puisa-t-il toute son inspiration. Après la 2e guerre mondiale, il a travaillé pour la BBC et il rédigea ses deux plus célèbres romans : *LA FERME DES ANIMAUX* et *1984*. George Orwell est mort en 1950, emporté par la tuberculose avant même qu’il puisse prendre connaissance de la publication de *1984*.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
MAI 2015

à lire en complément…

CAUCHEMAR TOTALITAIRE

Cauchemar totalitaire

Amis lecteurs, amies lectrices, bonjour.

Comment vous sentiriez-vous si vous viviez  dans un pays imposant un régime totalitaire reprenant les travers les plus sordides et oppressifs du nazisme et du stalinisme, un régime sans humanité où même vos propres enfants n’hésiteraient pas à vous dénoncer et vous livrer à la torture et au lavage de cerveau…???

Dans un article un peu plus long qu’à l’accoutumée, je vous invite à plonger dans l’univers dystopique de *1984*, œuvre emblématique de la science-fiction écrit par George Orwell.

Lisez mon article et n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires.

Bonne lecture.

JAILU

 

UNE CHASSE DANGEREUSE, de CLIFFORD D. SIMAK

*…Dans bien des cas, il serait plus logique
du point de vue économique et même du
point de vue social que l’homme et la
machine ne fassent qu’un, qu’ils soient
jumelés  et deviennent, en fait, un seul
et même organisme.
-Je me demande s’il ne s’agit pas de cela
justement…*
(extrait de LA PLANÈTE AUX PIÈGES, du recueil
UNE CHASSE DANGEREUSE de Clifford D. Simak,
J’ai lu, 1958, réédition 1978)

Au début des années 1970, l’écrivain et agent littéraire français Jacques Sadoul compose un recueil anthologique intitulé UNE CHASSE DANGEREUSE réunissant sept magnifiques textes composés au cœur des années 50 par l’auteur américain de science-fiction Clifford Donald Simak. Il faudra attendre jusqu’à 1979 pour la traduction française avant la distribution par les éditions J’AI LU. On sait que la nature et le respect de l’environnement ainsi que la robotique anthropomorphique comptent parmi les thèmes privilégiés par Simak. Ces thèmes sont omniprésents dans UNE CHASSE DANGEREUSE qui demeure un incontournable de la littérature de science-fiction.

BREF APERÇU :

UNE CHASSE DANGEREUSE :
Dans une planète lointaine, pour sauver sa récolte, un colon traque un animal qui gagne en intelligence au fur et à mesure que la chasse progresse.
POUR SAUVER LA GUERRE :
Dans une époque du futur, alors que la paix règne sur la terre, les hommes peuvent évacuer leur violence en s’entretuant dans le confort d’un territoire de jeu prévu à cette fin.
PLUS BESOIN D’HOMMES :
Un tribunal doit rendre un jugement sur une question très délicate : est-ce qu’un robot peut enfanter, fonder une famille et être soumis aux mêmes lois que les hommes. Pour l’assister, un avocat s’entoure d’une armée de robots versés dans la jurisprudence.
LA PLANÈTE AUX PIÈGES :
Des explorateurs d’une planète lointaine découvrent ce qu’ils appellent des pièges à connaissance et doivent faire face à une grave menace de dé mémorisation.
JARDINAGE :
Dans une époque indéfinie, l’animal le plus évolué de la planète doit cohabiter avec la PLANTE la plus évoluée de la planète…pas facile…
OPÉRATION PUTOIS :
Un homme se lie d’amitié avec un putois. Il se rend vite compte que l’animal a des capacités extraordinaires qui intéressent vivement les militaires…
PROJET MASTODONTE :
Des explorateurs expérimentent le voyage dans le temps. Certaines négligences pourraient bien faire en sorte que tout ne se passe pas comme prévu…

Malgré des débuts modestes, voire difficiles, Clifford D. Simak (1904-1988) est devenu un auteur emblématique de la science-fiction. Instituteur, puis journaliste, il fera finalement son entrée dans le monde littéraire avec AMAZING STORIES en 1937. Il atteindra la consécration dans les années 50 avec DEMAIN LES CHIENS, son plus célèbre roman. En 1964, il obtiendra le prix HUGO pour AU CARREFOUR DES ÉTOILES, un chef d’œuvre de la SF. Je retiens de l’auteur un profond humanisme qui transparaît dans l’ensemble de son œuvre

À la lecture de ce recueil, j’ai été rapidement conquis par la beauté des textes. On sait que Simak était un passionné de sciences, qu’il a même été journaliste scientifique. La tentation était peut-être grande d’alourdir l’œuvre avec des détails scientifiques et techniques complexes.

Simak n’est pas tombé dans ce piège. Il a plutôt empreint son œuvre d’une splendide richesse descriptive mettant en perspective des thèmes compatibles avec son caractère humaniste et près de la nature : la tolérance, l’amitié, la paix et bien sûr la recherche de la connaissance.

Les textes ont un petit quelque chose de métaphorique. En effet les propos sont imagés mais demeurent toujours dans la simplicité, l’auteur tournant le dos à la *science sans fiction* lourde et énigmatique. Il n’y a pas de héros adulés, d’environnements menacés d’annihilation, pas de désirs de domination.

Les personnages sont simples et attachants…tous les personnages y compris Albert le robot et sa *famille* (PLUS BESOIN D’HOMMES), Putois le sconse (OPÉRATION PUTOIS) et Plante, issue de ce que je crois être le plus beau texte du recueil : JARDINAGE.

UNE CHASSE DANGEREUSE réunit sept textes d’une grande profondeur à mon avis plus philosophiques que scientifiques sur des thèmes chers à la science-fiction : les extra-terrestres, les voyages dans le temps, les robots. L’ensemble est original, rafraîchissant, une petite douceur pour le cœur et l’esprit. Du grand Simak…

Suggestion de lecture : CELUI QUI BAVE ET QUI GLOUGLOUTE de Roland C » Wagner

BONNE LECTURE
JAILU… DÉCEMBRE 2013

L’ARBRE DES POSSIBLES, BERNARD WERBER

ET AUTRES HISTOIRES

Oui, vous allez rencontrer des gens du passé.
Ne leur apprenez pas de techniques modernes.
Ne les informez pas sur l’avenir. N’oubliez jamais
Que vous êtes un touriste temporel. En cas de
Problème, rentrez immédiatement…
(extrait de L’ARBRE DES POSSIBLES ET AUTRES
HISTOIRES de
Bernard Werber, Albin Michel, 2002) 

L’ARBRE DES POSSIBLES ET AUTRES HISTOIRES est un recueil de nouvelles de Bernard Werber qui propose des futurs possibles de l’humanité en passant par différentes émotions : des futurs joyeux ou sombres, optimistes ou pessimistes, abondance ou pénurie, vide ou plénitude.

L’arbre des possibles est aussi un projet initié par Werber qui invite les internautes à imaginer des Futurs possible par le biais de son site Internet interactif. (voir lien à la fin de l’article.)

L’auteur nous livre donc une vingtaine de récits dans lesquels il livre, sous forme  d’histoires fantastiques, contes et légendes, sa vision des futurs possibles de l’humanité, imaginables ou inimaginables.

Avec L’ARBRE DES POSSIBLES, Werber m’a tout simplement subjugué. J’ai été Captif de ce livre que j’ai lu au complet pratiquement sans interruption. Vous l’avez compris, l’auteur explore des futurs possibles de l’humanité. Certains sont plausibles, plusieurs sont issus d’une imagination *chauffée au rouge*.

Ce qui m’a ravi en particulier, c’est que l’auteur est parti de situations ou d’idées très simples pour les pousser jusqu’à l’absurde et c’est là que le lecteur est entraîné non seulement dans une profonde réflexion mais dans un goût irrésistible d’imaginer lui-même ses propres *futurs possibles*.

Par exemple, Werber parle dans un de ses récits, d’une cuisine moderne, fonctionnelle et bien équipée. Imaginez maintenant un *futur possible* où votre cuisine sera entièrement informatisée, mécanisée et robotisée…allant jusqu’à vous permettre de dialoguer avec votre grille-pain ou jaser avec un couteau et une fourchette…autre exemple…un inspecteur de police qui fait témoigner un arbre qui aurait été témoin d’un meurtre.

…original, divertissant, imaginatif, et même, porteur d’avenir…à lire absolument. Les nouvelles sont brèves, le livre se lit vite…pas de longueurs ni de profondeur inutile.

En terminant, l’image ci-haut est une capture d’écran du site interactif L’ARBRE DES POSSIBLES avec une carte interactive des futurs, projet initié par Bernard Werber et par lequel vous pouvez enrichir une magnifique collection de scénarios proposés par des internautes du monde sur les futurs possibles. C’est un site génial magnifiquement conçu. Voici le lien :

http://www.arbredespossibles.com/

Suggestion de lecture : L’HISTOIRE DU QUÉBEC EN 30 SECONDES, de Sabrina Moisan et Jean-Pierre Charland.

Bonne lecture et Bonne recherche

JAILU/Claude Lambert
NOVEMBRE 2013