LA VIE QUAND-MÊME UN PEU COMPLIQUÉE…

…D’ALEX GRAVEL-CÔTÉ

Commentaire sur le livre de
CATHERINE GIRARD-AUDET

*Cher journal, sache tout d’abord que je trouve ça complètement
débile de t’écrire mais comme ma sœur est plantée à trois
centimètres de moi, je n’ai pas le choix de le faire. Madame s’est
en effet mis dans la tête de m’utiliser comme cobaye dans son
cours de psychologie au CEGEP. *
(Extrait : LA VIE QUAND MÊME UN PEU COMPLIQUÉE D’ALEX
GRAVEL-CÔTÉ, de Catherine Girard-Audet., édition Les Malins 2017,
440 pages. Version audio : Audible studios, 2017, narrateur : Jean-
Philippe Robin, durée d’écoute : 5 heures 31 minutes)

Ma sœur croit m’aider à « ouvrir mon autoroute émotive », à me défaire du « traumatisme causé par le divorce de nos parents alors que je n’étais qu’un enfant » et à tomber follement amoureux d’une fille. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est que je n’ai pas envie d’être en couple. C’est trop compliqué. Mais, comme je suis un gars de parole, j’embarque dans son jeu (d’autant plus que c’est ma seule option pour qu’elle me laisse tranquille). Heureusement que j’ai le hockey, le tourbillon familial et l’apparition dans ma vie d’une mystérieuse Julianne et d’une charmante Léa Olivier pour agrémenter mon journal intime et le rendre un peu plus palpitant. 

Les réalités de l’adolescence masculine
*Elle a pris ma main et m’a attiré vers elle pour m’embrasser.
Elle, en se reculant doucement : <Est-ce que j’ai ton attention
maintenant? > Moi, en toussotant un peu : <heee, crum…je…
oui, hehe…excellente tactique.>*
(Extrait)

*Ma sœur est conne…ma sœur est conne…ma sœur est conne…* (introduction) Ainsi débute ce petit livre pétillant…par cette petite phrase toute mignonne répétée 12 fois avec conviction par le petit frère Alex Gravel-Côté. Voyons d’abord ces deux personnages qui sont au centre du centre…je dis ça parce que dans l’histoire, il y a beaucoup de monde…du jeune monde surtout…14 à 17 ans, chatouillé en permanence par les turbulences hormonales.

Alex a 14 ans. Il est beau comme un cœur, charmant, empathique et de nature généreuse. Il raconte au journal intime que sa sœur l’oblige à écrire, sa vie scolaire, sa vie familiale, sa vie sportive et surtout sa vie sentimentale qui elle, n’a pas tout à fait la note de passage. Pourquoi Alex n’a jamais de blonde? Et pourtant des blondes potentielles, il en gravite autour d’Alex.

Emmanuelle est la sœur aînée d’Alex. Elle se passionne pour la psychologie et a pris Alex comme cobaye pour ses tests et observations. Moyennant certaines concessions, Alex accepte d’écrire quotidiennement son ressenti dans un journal personnel pour un temps indéfini. Ce journal devient ainsi le fil conducteur du récit et promet de très intéressants revirements.

Ce livre se détache d’une série consacrée aux aventures de Léa-Olivier et à une flopée de jeunes à la recherche de reconnaissance et d’amour.  Alex se démarque par son intelligence, son empathie et surtout, son cœur d’Artichaut. Il est beau et drôle de voir ses pairs l’encourager, le pousser à enfin se *matcher* avec une belle fille… : *Arrête de niaiser pis fais un moove. Ce n’est pas dans tes habitudes de tourner autour de la puck …j’ai donc décidé d’être moins subtil en abordant Léa après l’école…* (Extrait)

Eh oui…dans le langage subtil du hockey, une belle fille qui se démarque a l’aspect d’une puck. L’auteure ne s’est d’ailleurs pas gênée pour mettre en évidence le langage des jeunes, un genre de codification truffée d’anglicismes et d’allusions : *men*, *dude*, *bro*, *babe*, *shit*, *cool*, *genre*, *cruiser*, *moove*, *come on*, *rocher*, *nunuches* et j’en passe.

Bien sûr ce langage ne constitue pas un bouquet de fleurs pour la langue française mais il constitue un mode de reconnaissance entre les jeunes. je partage avec ravissement le portrait que l’auteur fait des jeunes, en perpétuel questionnement sur leur attirance pour le sexe opposé. L’histoire n’est pas compliquée, on ne peut pas dire non plus qu’elle soit originale. L’auteur nous présente toute simplement des ados d’aujourd’hui avec leurs réalités qui se résument à quatre mots : Amitié, amour, famille, école.

Je crois que les jeunes vont aimer ce livre parce qu’ils vont se reconnaître, parce qu’Alex est terriblement attachant, c’est l’ami universel qu’on aimerait avoir à nos côtés. L’histoire évoque les cœurs d’amadou (1) et les cœurs d’artichaut.(2) Aussi simple soit-elle, il est impossible de ne pas être happé par l’histoire truffée de petites intrigues sentimentales ouvrant la voie à des dialogues savoureux et surtout un humour désopilant.

Par exemple, je vous laisse découvrir entre autres la théorie du triangle amoureux équilatéral, par rapport à la théorie du triangle amoureux isocèle. Ça m’a fait rire et ça m’a plu. Le langage des jeunes habituellement direct caractérise la plupart des dialogues. Ça arrache des sourires, c’est forcé : *Jeanne organise justement un party chez elle pour lui vendredi prochain. Ce serait trop nice que tu te pointes avec un gars du Cégep pour lui faire avaler sa morve. * (extrait)

Ce livre a été pour moi une magnifique évasion. L’écriture est limpide, fluide. Il n’y a pas de longueurs. On ne s’ennuie pas. J’ai été de plus, satisfait de la performance narrative de Jean-Philippe Robin. Je recommande donc LA VIE QUAND-MÊME UN PEU COMPLIQUÉE D’ALEX GRAVEL CÔTÉ…pétillant…rafraîchissant…divertissant.

Suggestion de lecture : LE LIVRE QU’IL NE FAUT SURTOUT, SURTOUT, SURTOUT PAS LIRE, de Sylvie Laroche

C’est à la plume passionnée de Catherine Girard-Audet, accro de magasinage, d’histoires de filles et de confidences, que l’écriture de L’ABC des filles a été confiée. À la barre de plusieurs traductions de romans ou d’albums à succès tels que, Lizzy McGuire, Dora l’exploratrice et même Bob l’éponge, Catherine Girard-Audet était la fille toute désignée pour entreprendre ce projet. Auteure de la série La vie compliquée de Léa Olivier, l’ABC des filles, Effet secondaire et Le journal de Coralie.

 

(1) Cœur qui s’enflamme et s’amourache rapidement
(2) Susceptible à l’amour. Qui donne son cœur facilement et à tout bout de champs.

 

Ne manquez pas de suivre Léa-Olivier

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
Le dimanche 29 janvier 2023

HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES SORCIERS, J.K. ROWLING

version audio

Lu par Bernard Giraudeau

*-Je sais pas pourquoi le balai de Harry se comportait
de cette manière, mais jamais Rogue essaierait de
tuer un élève. Maintenant écoutez-moi bien tous les
trois. Vous êtes en train de vous mêler de choses qui
ne vous regardent absolument pas. C’est très
dangereux.*

(Extrait du livre audio : HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES
sorciers-Harry Potter, tome, 1, J.K.Rowling, narration : Bernard
Girodeau, Éditeur : Pottermore –de J.K.Rowling, 2017.
durée d’écoute : 8 heures 21 minutes)

Orphelin, Harry Potter est élevé par un oncle et une tante qui ne l’aiment pas. Le jour de ses 11 ans, son existence bascule : un géant l’emmène à Poudlard, l’école de sorcellerie ! Voilà son incroyable destin : être sorcier. Jeter des sorts, utiliser des pouvoirs, ensorceler les trolls… À la maison Gryffondor, il rencontre Ron et Hermione, s’initie au Quidditch, un sport pratiqué sur un balai. La vie est excitante.

Toutefois, Harry s’aperçoit bientôt que son destin ne se limite pas à être sorcier. C’est plus complexe. Voldemort, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, refait surface. Au fil de l’histoire, le rôle d’Harry et ses amis se précisera. Vous vous apprêtez à plonger dans le 1er tome sonore du célèbre chef d’œuvre de J.K. Rowling !

UN RÉGAL POUR LES MOLDUS
*«spero patronum» est un des soixante sorts
utilisés par les sorciers. Quelques-uns d’entre
eux sont interdits, tabou et impardonnable
le sort de la mort par exemple : «avada kedavra».
MOLDU: quelqu’un qui n’est pas sorcier
(Série Harry Potter, tomes 1 à 7)
Après avoir lu tous les livres de la série, visionné tous les films, bref après avoir exploré tout l’univers d’Harry Potter, J’ai voulu tenter, par curiosité surtout, l’expérience du livre audio. Je n’ai jamais commenté ces livres sur ce site parce qu’en fait, je les ai lus longtemps avant de commencer à écrire mes commentaires en 2012. Aussi, je vais donc commencer par le commencement.

Histoire : Un incroyable bouquet d’imagination. Une histoire qui ne manque pas d’originalité. Imaginez un monde de sorcier avec son gouvernement dirigé par le ministre de la magie, son école, ses règles, ses interdits, ses érudits et ses délinquants, ses traditions, sans oublier ses accessoires tels le balai et la baguette magique.

Tout ce monde est fragilisé par un sombre personnage qui monte en puissance et qui est voué au mal. C’est en effet avec la rumeur du retour de Voldemore que débute l’histoire d’Harry Potter. Comme il faut bien commencer par le commencement, J.K.Rowling met tout en place et installe ses personnages. Les personnages évoluent avec l’histoire : 7 volumes, plus de 500 millions d’exemplaires, la série littéraire la plus vendue de l’histoire, 8 films.

J’ai savouré les livres que j’ai préférés aux films. Le principal irritant est que l’histoire s’assombrit vite au fil des épisodes. Les éclairs de génie se raréfiant vers la fin, légère baisse dans l’originalité, redondances…de l’essoufflement quoi !

Mais qu’à cela ne tienne. C’est bourré de bonnes idées, de couleurs, de rebondissements, écrit avec une plume à la fois simple et intense qui entretient l’émerveillement du lecteur en créant facilement dans son esprit les images que les films finiront par produire à prix d’or. Les personnages sont très attachants.

J’aurais pu écrire un article complet juste sur les personnages. Même les adultes se sont laissés prendre à s’accrocher à un préféré. Moi par exemple, c’était Hagrid, le géant gauche et bourru mais avec un cœur d’or et par qui finalement l’histoire a vraiment commencé. Bref c’est une très belle série bien écrite et surtout superbement imaginée.

Je comprends mieux maintenant pourquoi l’engouement des jeunes pour la lecture faisait un bon à chaque parution d’Harry Potter et pourquoi beaucoup d’adultes ont développé un goût pour la lecture, se laissant attiré par l’irrésistible force d’attraction de l’univers de J.K.Rowling. À lire absolument.

Présentation globale et audio : Je dois dire que j’ai été un peu déçu par la narration. Bernard Girodeau a certes une très belle voix, parfaite même, lorsqu’il se limite à narrer. Mais dès qu’il modifie sa voix pour faire parler un personnage, ça devient pénible. Contrairement à l’effet recherché, la puissance de la voix baisse, l’articulation devient beaucoup moins efficace. Ça m’est tombé sur les nerfs. Peut-être est-il tombé dans le piège classique de celui qui veut trop bien faire.

Cette façon de narrer en campant trop de voix enlève de la crédibilité à l’ensemble. Par exemple, j’ai dit plus haut que mon personnage préféré est Hagrid. En faisant son petit jeu d’acteur, Girodeau donne l’impression qu’Hagrid est un demeuré…très irritant…tout comme il est irritant d’entendre tous les noms prononcés à la française…

Morale de l’histoire…ma plateforme préférée est encore le livre…le bon vieux livre…et en papier encore. Il ne faut surtout pas se priver du plaisir de découvrir Harry Potter et ses inséparables, Hermione, Ron avec bien sûr à ses trousses Rogue et Malefoy…une très bonne lecture.

Suggestion de lecture : LES SORCIÈRES DE SALEM, de Millie Sydenier

LA SÉRIE AUDIO

Bernard Girau­deau est né à la Rochelle en 1947. Acteur, réali­sa­teur, produc­teur, scéna­riste et écri­vain, Bernard Girau­deau se desti­nait pour­tant à une toute autre carrière. Celle de méca­ni­cien. A 16 ans, le jeune Bernard entre à l’École des appren­tis méca­ni­ciens de la flotte (Marine natio­nale). Il en sort premier un an plus tard.

En 1970, il intègre le Conser­va­toire et décroche le premier prix de comé­die clas­sique et moderne. S’en suit une cinquan­taine de rôles pour le cinéma, la télé­vi­sion et le théâtre, dans lesquels l’acteur connaît plus ou moins de succès… Son audiographie est très intéressante, outre sa voix prêtée à des documentaires, ses principales narrations sont celles des livres audio d’Harry Potter et ce malgré un cancer qui le rongeait et qui l’a emporté en 2010.

Joanne Kathleen Rowling alias J. K. Rowling est née le 31 juillet 1965 à Chipping Sodbury dans le Gloucestershire du Sud en Angleterre. Issue d’une famille modeste, J. K. Rowling écrit depuis l’âge de six ans. Elle fait sa vie scolaire, puis universitaire. Jeune mère divorcée, elle écrit sur des coins de table de cafés mal chauffés, se concrétisent alors les aventures du jeune sorcier dès 1996. J.K. Rowling devient dès lors la créatrice du célèbre personnage Harry Potter ! Elle publiera successivement avec une écrasante réussite, sept volumes traduits en 60 langues et tous adaptés au cinéma. (clpav)

Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 20 octobre 2019