*…-James, tu ne vas pas le croire…cette adoption
va nous coûter 20 000 dollars.
-Ben je vais peut-être changer d’avis. Bordel, cette
histoire d’adoption, c’est une putain de course
d’obstacles…*
(extrait de ADOPTE-MOI de Sinéad Moriarty,
Pocket, 2009, 265 pages)
Après deux ans *d’essais intensifs* pour avoir un bébé, Emma et James décident de s’investir dans l’adoption d’un enfant sans trop savoir dans quel marathon ils allaient se lancer. Leur choix se porte sur un petit bébé russe. Aux petits problèmes quotidiens, la passion de James pour le sport, la famille un peu tordue d’Emma et les amis qui viennent parfois compliquer la vie, s’ajoute une incroyable course à obstacles obligeant le couple à affronter une tonne de paperasses administratives, l’apprentissage de la langue et de la culture russe et pire encore : convaincre une assistance sociale qui n’entend pas trop à rire.
Un bébé à tout prix…
*…Où est passée ma petite optimiste?
-Elle s’est fait tabasser à mort par les
esprits diabolique du service des
adoptions…*
(dialogue entre Emma et James,
extrait de ADOPTE-MOI, Sinéad Moriarty)
C’est un bon petit roman amusant et instructif. Le sujet est original. Il est en effet assez rare qu’un sujet aussi complexe que l’adoption internationale soit développé sous forme de roman.
ADOPTE-MOI est le récit de Emma Hamilton qui dresse un portrait attendrissant et humoristique des multiples courbettes, galipettes et pirouettes qu’elle doit faire, avec son mari James, instructeur d’une équipe de rugby, pour séduire les assistantes sociales de l’adoption internationale, en particulier Dervla, le dragon de service affecté à l’enquête sur la famille Hamilton, une pincée pas commode et dont le sens de l’humour est à revoir.
Dans ce livre, les assistantes sociales ne bénéficient pas d’une grande popularité. Le couple Hamilton réserve à Dervla quelques pensées et blagues plutôt caustiques…*ainsi, la vieille vache était capable de sourire pensai-je amèrement* (pensée d’Emma lors d’un souper réunissant des candidats adoptants)…
*Quelle est la différence entre une assistante sociale et un pitbull? Au moins avec le pitbull, tu as une chance de récupérer un morceau de ton bébé. –Quand vous serez prêt… j’aimerais commencer cet entretien, à moins que vous ne souhaitiez vous débarrasser de quelques autres plaisanteries d’abord…* (dialogue plutôt tendu entre Dervla et Donal, un garant des Hamilton).
Si le roman raconte de façon réaliste les démarches compliquées et parfois démoralisantes de James et Emma Hamilton il raconte aussi le quotidien du couple et à ce niveau non plus, il n’y a pas de longueur et mon intérêt pour l’histoire n’a jamais failli.
L’auteure a placé au cœur de son histoire des personnages qui viennent ajouter du piment et de la vie. Par exemple, Barbara, appelée Babs, la sœur d’Emma, une jeune adulte pourrie, extravagante et allumeuse, Thomas, un enfant mal élevé et détestable, ou Annie, une ado persuadée que son tuteur légal est sa propriété.
La faiblesse de l’ouvrage réside dans ce qui semble une vision presqu’entièrement féminine de l’adoption. On y trouve des sentiments masculins mais ils donnent l’impression d’être remisés. Bref sur le plan littéraire, c’est ce que j’appellerais un *livre de filles*.
Ça vient un peu assombrir la crédibilité de l’ensemble. Mais on trouve dans l’histoire beaucoup de rebondissements, de situations cocasses, de l’humour, de l’énergie. L’écriture est fluide, touchante et sympathique. Un bon moment de lecture.
Suggestion de lecture : 99 FRANCS de Frederic Beigbeder
Sinéad Moriarty est une écrivaine de nationalité Irlandaise. Elle a travaillé à Londres comme journaliste commerciale et comme chargée des communications au projet des Jeux Olympiques de Londres. Au moment d’écrire ces lignes, elle exerce le métier de *maman* à Londres.
À ce titre, son expérience de maman l’a motivé à écrire *FAIS MOI UN BÉBÉ* en 2004, traduit en une vingtaine de langues, livre publié chez Plon. Quelques année plus tard, elle récidive avec *ADOPTE-MOI*. Elle travaille à un troisième volume, D’ICI À LA MATERNITÉ qui viendra compléter la trilogie.
EN COMPLÉMENT :
À PROPOS DE L’ADOPTION INTERNATIONALE…
Je vous invite à prendre connaissance d’un reportage du journaliste Baptiste Ricard-Châtelain publié dans LAPRESSE.CA le 7 janvier 2012. Le journaliste dresse le portrait le plus récent de l’adoption internationale qu’il qualifie de *chemin de croix*. Plusieurs liens sont proposés.
Allez à http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201201/06/01-4483655-adoption-internationale-lillusion-du-bebe-parfait.php Pour ce qui est de l’adoption internationale au Québec, l’idéal pour en savoir plus est encore de visiter le site du secrétariat à l’adoption internationale qui propose aussi plusieurs liens pour une recherche complète. Allez à http://adoption.gouv.qc.ca/accueil.phtml
BONNE LECTURE
Claude Lambert
OCTOBRE 2014

Frederic Beigbeder est né en France en 1965. Sa carrière est brillante et placée sous le signe de la polyvalence : écrivain, critique littéraire, publicitaire, chroniqueur et éditeur. C’est aussi un passionné de littérature. Il a plusieurs titres à son actif dont MÉMOIRE D’UN JEUNE HOMME DÉRANGÉ et WINDOWS ON THE WORLD.
En complément, je signale que 99 FRANCS de Frederic Beigbeder a été adapté à l’écran en 2007 par le réalisateur Jan Kounen. Beigbeder a collaboré à la réalisation. Ce film met en vedette Jean Dujardin qu’on dit excellent dans le rôle d’Octave Parango (parce que très capable de jouer le rôle d’un personnage qu’on aime détester). 



Une économie ruinée et une démographie hors de contrôle poussent l’Union Européenne à adopter la LOI DE DÉLOCALISATION DU TROISIÈME ÂGE. Les baby-boomers devenus papy boomers sont l’objet d’un marchandage sordide. Ne pouvant plus les nourrir, l’Europe, avec la bénédiction des familles envoie ses aînés dans un coin reculé de la Chine où ils pourront *couler* leur retraite…à moindre frais. ETERNITY EXPRESS est le récit du docteur Jonathan Bronstein (devenu lui aussi papy de trop) du voyage de ces vieux, entassés dans un train à destination d’une ville construite spécialement pour eux au bout du monde…

Dans À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE L’ESPACE, Georges Adamski raconte son contact avec les extra-terrestres, comment, le 13 décembre 1952, il s’est embarqué dans un vaisseau, a voyagé dans l’espace, a pu observer la face cachée de la lune, ainsi que les ceintures de Van Allen dont il a fait une description assez précise avant même qu’elles ne soient découvertes par le célèbre physicien James Alfred Van Allen et qu’elles ne portent son nom.
Georges Adamski est un de ces personnages qui a marqué mon adolescence, m’intéressant aux sujets qu’il développe, en particulier les extra-terrestres et la Loi Universelle. Je me suis décidé à replonger dans une partie de son œuvre. Je dois dire aujourd’hui que À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE L’ESPACE est un livre peu crédible, mais il suscite tout de même quelques doutes qui déchirent les ufologues.


Année 2052, Paris : Voici l’histoire de François Deschamps. Paris a été entièrement reconstruite et dépend entièrement de machines sophistiquées permettant aux citadins de couler une vie sans effort. Un jour, une panne totale d’électricité paralyse toute la ville laissant la population complètement désemparée. La loi du plus fort prend le dessus. François fuit la ville en perdition et va vers le sud où il fonde une nouvelle société basée sur le modèle ancestral. Les machines y sont interdites, voir sacrilèges. Le système fonctionne jusqu’à ce qu’un jour un homme se présente avec une machine qu’il vient de construire. François est prêt à tout pour protéger sa nouvelle société.





1984, Londres fait maintenant partie d’un pays dirigé par un parti unique qui impose un régime totalitaire extrêmement oppressif. Aux lendemains d’une guerre nucléaire, un fonctionnaire, Winston Smith est chargé de modifier, trafiquer et réécrire l’histoire afin qu’elle concorde avec l’idéologie du parti. Avec son ami Julia, Winston décide de défier les règles. Ils seront tous les deux interceptés et reconnus coupables de pensée criminelle par la police de la pensée. Winston en particulier devra faire face aux terribles secrets qui hantent les couloirs du redoutable Ministère de l’Amour…pas de place dans le régime pour les sentiments.
George Orwell a une longue histoire, mais je retiens ici le fait qu’il a été sergent dans la police impériale Birmane pendant cinq années au bout desquelles il a démissionné parce qu’il était en désaccord total avec l’idéologie oppressive qui sévissait dans la première moitié du 20e siècle dans ce pays. Sans doute y puisa-t-il toute son inspiration. Après la 2e guerre mondiale, il a travaillé pour la BBC et il rédigea ses deux plus célèbres romans : *LA FERME DES ANIMAUX* et *1984*. George Orwell est mort en 1950, emporté par la tuberculose avant même qu’il puisse prendre connaissance de la publication de *1984*.