À l’intérieur des vaisseaux de l’espace

Commentaire sur le livre de
Georges Adamski

 *Dans le vaisseau, il n’y avait pas le moindre
coin sombre. Je ne pus  voir d’où venait la
lumière. Elle semblait pénétrer toutes les
cavités et les coins avec une lueur légère et
plaisante. Il n’y a aucun moyen de décrire
correctement cette lumière.*
(extrait À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE L’ESPACE,
Georges Adamski, Michel Moutet éditeur, t.f. 1979,
num. 150 pages)

Dans À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE L’ESPACE,  Georges Adamski raconte son contact avec les extra-terrestres, comment, le 13 décembre 1952, il s’est embarqué dans un vaisseau, a voyagé dans l’espace, a pu observer la face cachée de la lune, ainsi que les ceintures de Van Allen dont il a fait une description assez précise avant même qu’elles ne soient découvertes par le célèbre physicien James Alfred Van Allen et qu’elles ne portent son nom.

Il a même fait une description des lucioles de l’espace avant même les astronautes. Bien que l’auteur ait de nombreux détracteurs et qu’il demeure fort controversé, son histoire s’est insérée très solidement au cœur de l’histoire de l’ufologie. L’ouvrage, toujours disponible, est encore cité en référence de nos jours. Il s’agit de son quatrième livre (publié en 1953).

L’énigme Adamski
*Je crois que j’ai été réellement le témoin
de la force même qui pénètre tout l’espace
et dont les planètes, les soleils et les
galaxies sont formés; la même force qui
soutient et supporte toute activité et
toute vie dans l’univers.*
(extrait À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE
L’ESPACE, Georges Adamski)

Georges Adamski est un de ces personnages qui a marqué mon adolescence, m’intéressant aux sujets qu’il développe, en particulier les extra-terrestres et la Loi Universelle. Je me suis décidé à replonger dans une partie de son œuvre. Je dois dire aujourd’hui que À L’INTÉRIEUR DES VAISSEAUX DE L’ESPACE est un livre peu crédible, mais il suscite tout de même quelques doutes qui déchirent les ufologues.

Peut-être est-ce à cause de sa sincérité, de ses observations sur le fonctionnement des vaisseaux qui sont parfois d’un réalisme impressionnant, ou à cause de certaines photos certifiées par des spécialistes comme ne contenant aucun trucage.

Là où ça ne va pas du tout, c’est quand Adamski décrit les planètes Vénus, Saturne et Mars comme des planètes vivantes avec des communautés prospères et heureuses, de l’eau, de l’air et de la nourriture en abondance, des mondes sans guerre et sans maladie à côté desquels la terre n’abrite que des barbares au balbutiement de leur évolution.

Adamski décrit même la face cachée de la lune comme étant habitée avec des vallées verdoyantes, du gibier, de l’air de l’eau et un peuple évolué.

*…Je vis des engins construits sur le modèle du vaisseau-mère, en miniature. Ils paraissaient glisser juste au-dessus du sol, comme les autobus que j’avais vus sur la lune…* (Adamski, description de Vénus)

Dans l’œuvre d’Adamski, il n’y a pas de petits hommes verts, pas de vaisseaux aux dimensions monstrueuses type *independance day*, pas d’intentions belliqueuses, pas d’armes, aucune hostilité. Les extra-terrestres en question sont des hommes.

Là où la crédibilité en prend pour son rhume, c’est que depuis la publication de l’ouvrage jusqu’à nos jours, la science a fait des progrès énormes jusqu’à démontrer qu’il n’y a pas de vie ni sur Vénus, ni sur Saturne ni sur mars et encore moins sur la lune. Pas d’eau, pas d’air, pas de petites fleurs et encore moins d’autobus aéroglisseur.

Toutefois, les *pro-adamski* avancent l’hypothèse que les visiteurs n’étaient pas de notre système solaire, mais ont fait croire à Adamski que c’était le cas, peut-être pour des raisons de commodité ou pour éviter de communiquer des secrets que l’humanité n’est vraiment pas prête à entendre.

Le livre d’Adamski ouvre à toutes sortes de possibilités, y compris celle de la fumisterie mais les ufologues sont trop partagés pour considérer celle-ci comme étant le seul élément à considérer.

En définitive, c’est au lecteur à faire la part des choses et c’est un défi très intéressant. Pour ma part, ce que j’ai trouvé le plus fascinant dans ce livre est le message véhiculé par les extra-terrestres .

Il est avant tout un vibrant plaidoyer pour la paix et laisse à penser que l’homme n’atteindra jamais sa plénitude, son bonheur et les jalons supérieurs de son évolution tant que son esprit sera gouverné par le besoin de domination, générateur de guerre, de violence, d’intolérance et de haine. Le message semble démontrer que l’humanité n’atteindra son plein potentiel qu’en passant par un scrupuleux respect de la Loi Universelle.

Comme le dit le vieux cliché, la balle est dans le camp du lecteur. Peut-être les extra-terrestres ont-ils simplement imprégné un songe dans l’esprit d’Adamski, comme Dieu l’a fait pour Jean avant la création de l’apocalypse. Toutes les possibilités sont à envisager. Le débat est toujours très actif chez les ufologues pour qui Adamski demeure une énigme.

Suggestion de lecture : AFFAIRES ÉTRANGES de Joslan F. Keller

D’origine polonaise, Georges Adamski (1891-1965) est auteur, astronome autodidacte, conférencier et Ufologue. Il est ce que l’ufologie appelle un CONTACTÉ. En effet, Adamski prétend qu’un être venu de Vénus l’a fait voyager dans l’espace. Il aurait eu plusieurs contacts ayant apparemment pour but d’amener les humains à préserver leurs ressources, cesser de polluer et cesser tout essai nucléaires. Même si l’auteur demeure toujours controversé, ses livres continuent de nos jours à obtenir d’intéressants succès de librairie et le personnage demeure  fascinant.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JUILLET 2014

VOIR LE COMPLÉMENT SUR LA LOI UNIVERSELLE

RAVAGE, un grand classique de RENÉ BARJAVEL

*…et le moteur de la rame a pris feu. La graisse, l’huile, je ne sais. Et les gens qui étaient serrés autour se sont mis à griller comme des saucisses. Je me suis battu, j’ai grimpé sur des épaules, j’ai marché sur des têtes, je suis tombé dans du feu, je ne sais plus…* (Extrait de RAVAGE de René Barjavel, Denoël 1946, réed. Omnibus 1996)

Année 2052, Paris : Voici l’histoire de François Deschamps. Paris a été entièrement reconstruite et dépend entièrement de machines sophistiquées permettant aux citadins de couler une vie sans effort. Un jour, une panne totale d’électricité paralyse toute la ville laissant la population complètement désemparée. La loi du plus fort prend le dessus. François fuit la ville en perdition et va vers le sud où il fonde une nouvelle société basée sur le modèle ancestral. Les machines y sont interdites, voir sacrilèges. Le système fonctionne jusqu’à ce qu’un jour un homme se présente avec une machine qu’il vient de construire. François est prêt à tout pour protéger sa nouvelle société.

L’histoire se déroule en France loin dans le futur. RAVAGE est une dystopie. En effet, l’auteur y décrit d’abord un régime déshumanisé dans lequel le quotidien est entièrement dominé par la science et une technologie ultra sophistiquée qui endort la population dans un confort quasi obscène, lui évitant pratiquement tout effort.

Barjavel déploie un trésor d’imagination pour décrire, dans la première partie de RAVAGE, cette société incroyablement mécanisée. On y trouve par exemple, une machine qui, pour un seul grain de blé, est capable de produire un pain, un cigare et une chaussette.

Autre exemple, le lait n’est plus livré dans des contenants. Dans les cuisines, on trouve deux robinets : un pour l’eau chaude et l’eau froide, l’autre…pour le lait. Un dernier exemple, il n’y a plus de cimetière en France. Les morts sont conservés dans des chambres froides installées au cœur du domicile de leur famille et dans la position désirée par la famille.

Un jour, une panne générale d’électricité fait basculer tout ce monde engourdi dans un enfer démentiel : il n’y a plus d’eau, plus de nourriture, plus de transport, plus de climatisation, plus d’éclairage et imaginez un peu…plus de 50 millions de morts installés dans des chambres froides qui dégèlent… c’est le chaos total, la fin de la civilisation technologique.

Barjavel nous livre ici un classique de la science-fiction post-apocalyptique qui a été étudié dans les lycées français et même fait l’objet d’analyses poussées et de thèses universitaires à cause des questions très sérieuses et complexes qu’il pose sur la dépendance de l’homme face à la science et aux technologies.

Le livre va plus loin en poussant pratiquement son personnage principal vers le statut de dieu vivant en imposant aux survivants, grâce à son grand courage et surtout à un charisme exceptionnel un retour à la vie ancestrale et en bannissant toutes machines ou gadgets.

Donc l’auteur pose des questions ouvertes entre autres sur le libre arbitre et le retour à la terre.

J’ai trouvé ce livre passionnant. Son intensité dramatique m’a gardé captif et m’a même poussé à l’introspection. Tout le long du livre, j’ai senti une critique ouverte de l’auteur sur l’utilisation qu’on fait de la science et de la technologie. Barjavel a mis à profit son exceptionnel sens de l’anticipation dans une écriture puissante et extrêmement attractive.

L’histoire a été écrite en 1943 (rééditée par la suite) et j’y ai reconnu notre société moderne. Ce livre est donc toujours d’une étonnante actualité car il analyse de façon hautement inspirée l’homme moderne, aisément capable de redevenir une bête à partir du moment où on l’arrache de ses dépendances.

Je vous recommande RAVAGE, un livre simplement passionnant…

Suggestion de lecture, du même auteur : LE DIABLE L’EMPORTE

Auteur français, René Barjavel (1911-1985) a débuté dans le journalisme, puis il publie une série de romans d’anticipation et un essai sur les formes futures du cinéma qui fait encore autorité de nos jours. Il s’intéresse au cinéma et collabore à plusieurs films dont, entre autres, la série DON CAMILLO.

Il nous a laissé en héritage une impressionnante bibliographie qui a fait de lui un incontournable de la science-fiction. Les principaux titres de René Barjavel ont été publiés récemment dans un volume intitulé ROMANS EXTRAORDINAIRES chez OMNIBUS.

Pour en savoir plus sur l’œuvre de René Barjavel, je vous invite à visiter le site

http://barjaweb.free.fr

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JUILLET 2014

 

L’EXORCISTE, le livre-choc de WILLIAM PETER BLATTY

*N’approchez pas! La truie est à moi…*
(extrait de L’EXORCISTE de William Peter Blatty,
J’ai lu, 1971)
 

La vie d’une jeune adolescente, Reagan McNeil, bascule dans l’horreur le jour où des phénomènes étranges commencent à se manifester en elle et autour d’elle : le comportement et l’apparence de Reagan changent. Elle devient graduellement hideuse, agressive, violente, obscène, des objets disparaissent ou sont déplacés. Sa personnalité se dédouble pendant que des évènements terribles viennent s’ajouter à l’horreur de la situation : un meurtre, une église profanée…

Reagan est soumise à une batterie de tests et aux soins d’une armada de médecins, mais personne ne peut expliquer quoique ce soit. Confrontés à leur impuissance, les médecins proposent en dernier recours un traitement de choc que seul un homme d’église peut offrir….

extrait du film L’EXORCISTE de William Friedkin avec Linda Blair dans le rôle de Regan

Bien  que les thème du diable et de la possession soient récurrents depuis l’aube de la littérature, Blatty a probablement été le premier écrivain à traiter la question avec autant de…modernité…mettant en perspective et en opposition la médecine, la psychiatrie et la prêtrise qui connaît beaucoup de difficultés liées à la fois. Blatty a donné au diable un nouveau visage dans un récit terrifiant constituant une véritable descente aux enfers.

Ce livre montre l’évidente évolution de notre société. Quand il a été publié en 1971, notre société n’était pas tout à fait prête à recevoir ce genre de récit d’horreur glacial, d’autant terrifiant qu’il est basé sur un fait vécu.

Aujourd’hui, le récit paraît plus anodin parce que la société s’est endurcie à l’horreur crachée quotidiennement par la télévision, internet, le cinéma et la presse écrite. Sans trop le savoir, William Peter Blatty a ouvert un bal car le cinéma et la littérature n’ont  pas tardé à s’emparer de cette nouvelle tendance en multipliant les productions, surtout au cinéma.

L’EXORCISTE demeure un phénomène littéraire…comme une curiosité culturelle qu’on n’a pas encore fini d’explorer. Ce n’est toutefois pas un livre qui brille par la puissance de son écriture, sur ce plan, Blatty ne m’a jamais vraiment surpris. Ce qui accroche le lecteur c’est le contexte de l’histoire et l’incroyable densité de son atmosphère…LE NON-DIT qui donne à l’ensemble un réalisme oppressant…voir étouffant.

Même si le livre développe la question de l’éternelle dualité entre le bien et le mal, il fait encore vibrer et démontre encore que la psychiatrie moderne n’a pas réponse à tout. Il a encore cette capacité de glacer le sang et de forcer le lecteur à faire des pauses pour respirer un peu.

Je dirais que ce livre constitue une puissante mise à jour de tout ce qui a pu être imaginé sur la possession démoniaque. À mon avis, il n’y a pas eu d’autres mises à jour dignes du titre, donc le livre conserve toute son actualité.

C’est la deuxième lecture que je fais de ce livre, la première remontant à 1973. Quarante ans plus tard, l’effet est le même : La chair de poule. L’EXORCISTE est un livre à éviter si vous êtes une âme sensible et à lire à petite dose. Malgré des efforts considérables pour y parvenir, ce livre n’a jamais été égalé…

Suggestion d’écoute : LA MER DES DÉSOLATIONS de DIRK MAGGS et JAMES A. MOORE

l’auteur William P Blatty

William Peter Blatty est né à New-York en janvier 1928. Il s’est consacré à la littérature (L’EXORCISTE est son œuvre majeur) et au cinéma où il a œuvré comme scénariste et réalisateur. Il a réalisé en 1990 L’EXORCISTE, LA SUITE (3e épisode de la saga).

Aussi en 1980, il a signé le scénario et la réalisation du film LA NEUVIÈME CONFIGURATION pour lequel il a obtenu deux prix prestigieux. Il s’est bâti une solide réputation dans le cinéma fantastique et d’horreur. L’EXORCISTE est un livre basé sur un fait réel : un cas d’exorcisme sur un garçon de 14 ans en 1949 dans le Maryland.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JUIN 2014

VOIR LE COMPLÉMENT CINÉMA

GIGASTORE, le livre de JAMES LOVEGROVE

 *…la devise des Fantômes :
-Soyez silencieux, vigilants,
obstinés, intransigeants. Et
surtout, n’oubliez jamais que
le client n’a pas toujours raison
*********
La plupart des  gens considèrent que la somme
dont ils disposent est un but à atteindre
plutôt qu’une barrière à ne pas franchir…
(extrait de DAYS, James Lovegrove, J’ai lu,
Bragelonne, 2005)

Commentaire sur DAYS
de James Lovegrove

DAYS est un roman d’anticipation dont l’action se déroule dans un giga-complexe commercial. L’histoire raconte la journée-type des employés qui travaillent dans ce magasin aux dimensions titanesques, les consommateurs qui le fréquentent et même les voleurs qui y opèrent. DAYS est le plus grand magasin du monde, aux dimensions d’une ville. Sept frères y règnent en rois  selon les traditions établies par le fondateur Septimus Day. L’histoire commence alors que Frank Hubble de la brigade de la sécurité stratégique de DAYS (qui a le droit de tuer au besoin) s’apprête à donner sa démission. Une journée folle commence dans le plus grand *gigastore* du monde…

C’est un livre très intéressant et son sujet est original.  L’histoire se déroule dans un gigantesque magasin aux dimensions effrayantes : sept étages hauts de 14 mètres chacun, ses cotés font 2 kilomètres et demi de longueur, le tout couvrant sept millions de mètres carrés. On y trouve 666 rayons de vente dans lesquels on peut acheter n’importe quoi, à peu près tout ce qui existe et c’est peu dire. Je m’en remets ici à la devise de DAYS : *Tout ce qui est mis en rayon sera vendu et tout ce qui est vendable sera mis en rayon*.

Pour avoir un compte chez DAYS, il faut être quelqu’un, appartenir à une certaine classe, voire à une élite. Et même dans l’élite, il y a des niveaux. La carte aluminium par exemple est dans le bas de gamme, la carte Silver monte d’un cran et ainsi de suite. Avec une carte rhodium, vous êtes presque Maître du monde. Ce n’est pas facile d’avoir une carte. Il faut économiser pendant des années comme deux des héros de l’histoire, Linda et Gordon qui se sont privés pendant des années pour vivre finalement une seule journée de cauchemar.

DAYS est une anticipation sociale et une satire sur nos travers de consommateurs et nos habitudes en société. Je ne veux pas tout dévoiler mais je ne m’attendais pas du tout à une forte intensité dramatique, spécialement dans la 2e moitié. En effet, au cœur de l’histoire, il y a un conflit entre deux rayons adjacents : l’informatique et le rayon livre se livrent une guerre à mort : insultes, harcèlement, menaces, agressions, coups bas et même une alerte à la bombe…(imaginez ça chez Wall Mart entre deux rayons dits associés…)

Il y a d’autres trouvailles…par exemple les ventes *flashs* qui ne durent que 5 minutes, transformant la foule en troupeau et où on aboutit à des chaos indescriptibles…plus de blessés que de bonnes affaires finalement.

Avec beaucoup d’habileté, l’auteur raille nos comportements souvent grotesques en société et met en perspective les vices et les travers non seulement des consommateurs mais aussi du *Dieux Commerce*  qui ne craint pas le ridicule on dirait bien. Lovegrove dépeint plus qu’il ne critique. Il a soigneusement évité la diatribe même s’il y est allé fort avec la guerre des rayons. Je crois qu’il a voulu mettre en perspective la psychologie des foules et les excès d’un monde froid et capable d’être cruel et violent.

De par l’intelligence de l’écriture, le réalisme du propos et les ressemblances frappantes avec notre société actuelle, par exemple, la description de comportements excessifs de clients et de commerçants, je dirais que ce livre m’a autant effrayé qu’il m’a amusé.

Je crois que la lecture de ce livre vous fera passer un moment agréable…avant d’aller magasiner…

James Lovegrove est un romancier de science-fiction spéculative fantasy et horreur. Il est né au Royaume-Uni en décembre 1965. Il est aussi spécialiste en littérature anglaise et chroniqueur littéraire pour le Financial Time. Son premier roman THE HOPE a été publié en 1990. DAYS est le premier roman de Lovegrove traduit en français. Son grand succès lui a valu une réédition chez J’AI LU et une mise en nomination pour le prix ARTHUR C CLARKE en 1988.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
juin 2014

1984, le grand classique de George Orwell

…*C’était lui qui décidait à quel moment on devait
le faire crier de souffrance…à quel moment on devait
lui laisser un répit, quand on devait lui injecter une
drogue…c’est lui l’inquisiteur…
…nous sommes des morts dit-il…*
(extrait de *1984* de George Orwell, 1949 BeQ) 

1984, Londres fait maintenant partie d’un pays dirigé par un parti unique qui impose un régime totalitaire extrêmement oppressif. Aux lendemains d’une guerre nucléaire, un fonctionnaire, Winston Smith est chargé de modifier, trafiquer et réécrire l’histoire afin qu’elle concorde avec l’idéologie du parti. Avec son ami Julia, Winston décide de défier les règles. Ils seront tous les deux interceptés et reconnus coupables de pensée criminelle par la police de la pensée. Winston en particulier devra faire face aux terribles secrets qui hantent les couloirs du redoutable Ministère de l’Amour…pas de place dans le régime pour les sentiments.

En lisant *1984*, j’ai eu l’impression de manquer d’air…une sensation d’étouffement…un peu comme un claustrophobe qui lit une histoire qui se déroule dans un sous-marin qui prend l’eau pendant une plongée…pas étonnant…Orwell évoque dans *1984* un véritable cauchemar :  une dictature ultra-totalitaire oppressive et répressive qui fait de ses citoyens un véritable peuple de moutons sans âme, sans avenir et sans espoir.

Il m’a semblé évident qu’Orwell s’est basé sur la politique soviétique pour bâtir son histoire et plus précisément sur le régime stalinien mais il y a ajouté des trouvailles qui défient l’imagination. Par exemple, ces fameux paradoxes qui atteignent des sommets de dérision : le ministère de la vérité qui glorifie le mensonge, le ministère de l’abondance qui administre la famine, le ministère de la paix qui gère la guerre et…la cerise sur le gâteau… le ministère de l’amour qui torture les opposants au régime.

UNE PURE DYSTOPIE

Il y a aussi Big Brother…personnage emblématique et virtuel qui a un œil sur la vie et les pensées de chaque citoyen et qui semble avoir comme objectif de retirer à chacun toute individualité.

Autre exemple : LA NOVLANGUE, la seule langue de communication autorisée par le régime. La novlangue dépouille entièrement le langage de tout ce qui pourrait avoir un caractère subversif selon le régime. Donc le nombre de mots est réduit au minimum…plus de synonymes, pas de figures de style ni d’expressions, plus de couleur…bref ça donne un langage de communication d’une froideur incroyable. Orwell consacre un appendice très détaillé sur la novlangue à la fin de son livre.

*1984* évoque une dystopie pure et dure dans laquelle des besoins aussi élémentaires que le bonheur et l’amour contreviennent aux règles du parti. Pas de place pour les sentiments dans un monde où même les enfants dénoncent leurs parents. Ça vous donne une idée de l’esprit de famille…

Tout au long de ma lecture, j’ai senti la réprobation et l’amertume de l’auteur. Je n’ai donc pas été surpris qu’il ait voulu trop en mettre. En effet, il y a dans son livre des longueurs parfois exaspérantes et des passages creux. La dernière phrases du livre m’a littéralement coupé le souffle…c’est le moins que je puisse dire.  Je ne vous livrerai pas cette phrase ici, mais elle m’a laissé amer… j’aurais souhaité autre chose.

Comme probablement beaucoup de lecteurs et lectrices, j’ai davantage apprécié la réflexion à laquelle ce livre m’a poussé que sa lecture elle-même. Malgré ses petits travers, *1984* demeure un incontournable emblématique de la science-fiction.

Suggestion de lecture : L’INQUISITEUR de Henri Gougaud

George Orwell a une longue histoire, mais je retiens ici le fait qu’il a été sergent dans la police impériale Birmane pendant cinq années au bout desquelles il a démissionné parce qu’il était en désaccord total avec l’idéologie oppressive qui sévissait dans la première moitié du 20e siècle dans ce pays. Sans doute y puisa-t-il toute son inspiration. Après la 2e guerre mondiale, il a travaillé pour la BBC et il rédigea ses deux plus célèbres romans : *LA FERME DES ANIMAUX* et *1984*. George Orwell est mort en 1950, emporté par la tuberculose avant même qu’il puisse prendre connaissance de la publication de *1984*.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
MAI 2015

à lire en complément…

CAUCHEMAR TOTALITAIRE

Cauchemar totalitaire

Amis lecteurs, amies lectrices, bonjour.

Comment vous sentiriez-vous si vous viviez  dans un pays imposant un régime totalitaire reprenant les travers les plus sordides et oppressifs du nazisme et du stalinisme, un régime sans humanité où même vos propres enfants n’hésiteraient pas à vous dénoncer et vous livrer à la torture et au lavage de cerveau…???

Dans un article un peu plus long qu’à l’accoutumée, je vous invite à plonger dans l’univers dystopique de *1984*, œuvre emblématique de la science-fiction écrit par George Orwell.

Lisez mon article et n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires.

Bonne lecture.

JAILU

 

HEUREUX QUI LIT…

Bonjour,

Ray Bradbury est un de mes écrivains préférés. Le moment est venu pour moi de vous parler de ce grand maître de l’anticipation, et plus particulièrement de son livre FARENHEIT 451.

Je vous invite à lire mon article et à plonger cette fois dans un univers dystopique où la lecture d’un livre est…interdite.

Bonne lecture

JALU

FAHRENHEIT 451, le livre de RAY BRADBURY

*…Chaque homme doit être l’image de l’autre, comme ça tout le monde est content :
plus de montagnes pour les intimider, leur donner un point de comparaison. Conclusion! un livre est un fusil chargé dans la maison d’à côté. Brûlons-le, déchargeons l’arme. Battons en brèche l’esprit humain…
(extrait de FAHRENHEIT 451, Ray Bradbury, 1953, réédité en 1981, Éditions Denoël) 

Fahrenheit 451 est une dystopie qui évoque un état totalitaire dans lequel l’unique rôle des pompiers consiste à…brûler les livres parce que ceux-ci sont considérés comme dangereux pour le régime politique et pour l’humanité. Considéré comme le meilleur pompier de son unité, Guy Montag fait la rencontre de Clarisse, une jolie jeune femme, intelligente et curieuse.

Ces rencontres vont se multiplier. Étonné par l’intelligence de Clarisse et sa soif de connaissance, Montag développera dans son esprit des *idées sacrilèges*  genre **…mais au fond quel mal y a-t-il à lire**.

 

Un jour, avec son unité, Montag est appelé sur les lieux de la découverte d’une bibliothèque appartenant à une vieille dame. Les ordres sont clairs : BRÛLEZ TOUT. La vieille dame, refusant de quitter son trésor, est brûlée avec les livres. Écœuré, Montag devient rebelle et commence à lire en cachette.

Sa femme Mildred le découvre et le dénonce. Il est condamné à brûler sa propre maison. Il fuit et se cache. Devenu traître à l’état et transfuge, Montag se joint à un groupe rebelle caché dans les bois et dont chaque membre s’est mis en devoir d’apprendre un livre par cœur avant de le détruire, et ce dans le but de le transmettre oralement.

Extrait du film Fahrenheit 451 adapté par François Truffaut

C’est un livre en trois parties, un peu difficile à suivre par moment, mais la richesse descriptive de l’ensemble est telle qu’elle fait oublier ce détail au lecteur même s’il lui faut beaucoup de concentration pour bien suivre l’évolution de l’histoire.

Ce qu’il faut retenir surtout, c’est que ce livre mythique a conservé toute son actualité. Si sa trame évoque quelque peu *1984* de George Orwell, autre dystopie incontournable, l’extraordinaire sens de l’anticipation de l’auteur n’est pas sans me rappeler l’essence visionnaire de Jules Verne.

Ray Bradbury décrit le drame d’une société sans âme privée du droit de lire pour des raisons de sécurité nationale (typique d’un régime totalitaire). En contrepartie, la société adule l’image, à tel point que même les murs des maisons sont devenus des écrans.

En privilégiant la consommation de l’image en particulier et de masse en général, le régime engourdit les esprits et embellit ce qui n’est en réalité qu’un cauchemar : une société menottée en perpétuel lavage de cerveau, continuellement au bord de la guerre et dont l’ignorance est entretenue avec des raffinements de savoir-faire.

FARENHEIT 451 propose une profonde réflexion sur le pouvoir des livres, dans ce qu’ils ont de positif, bénéfique et stimulant pour l’ensemble de la société qui a le droit sacré à la liberté d’expression. Voilà pourquoi ce livre publié il y a 60 ans garde toute son actualité. 

Dans une société où la télé exerce une force presque irrésistible sur les esprits et où internet semble vouloir prendre le contrôle de *L’ÉCRIT*, Bradbury avertit qu’en négligeant le livre, la société se punit en se privant d’un énorme potentiel de découverte, endort ses talents, brime sa liberté d’expression, bref elle frôle la décadence.

FARENHEIT 451 est un livre sans âge d’une beauté extraordinaire et d’une prodigieuse clairvoyance qui force l’admiration. Son auteur n’a négligé aucun détail. Il ne faut donc pas se surprendre que la température de combustion d’un livre soit de…451 degrés Farenheit…

Suggestion de lecture : LEGEND de Marie Lu

BONNE LECTURE
JAILU
AVRIL 2014

(À lire en complément…)

150 PETITES EXPÉRIENCES DE PSYCHOLOGIE DES MÉDIAS

150 petites expériences de psychologie des médias

Il s’agit d’un ouvrage vraiment intéressant et très bien présenté.

D’abord une question est posée, associée à un phénomène psychologique. Par exemple:

Pourquoi ne supportez-vous pas le discours de certains candidats politiques ?
Discours et biais d’endogroupe 

Après une mise en contexte suivent quelques extraits d’études faites par des psychologues, médecins, neuro-scientifiques, anthropologues, etc. Ces extraits font toutes la différence car nous sommes ainsi en mesure de juger nous-mêmes de la crédibilité des faits rapportés, ce qui n’est vraiment pas le cas de tous les ouvrages du même genre. Une conclusion résume l’article et l’auteur laisse des liens menant aux études complètes.

Quand on parle de psychologie des médias ici, il ne s’agit pas seulement de publicité. Il est aussi question de discours politiques, de contenus d’émissions ou de magazines, de la façon dont les nouvelles nous sont présentées, etc etc. Le livre est français, et les nombreuses références qu’il contient (émissions, postes de télé, personnalités publiques) sont donc aussi françaises. Ça m’a un tout petit peu agacé mais ce n’est pas un obstacle, on trouve très facilement des équivalences dans tous les coins du monde j’en suis sûr.

C’est la richesse et la vastitude des phénomènes rapportés qui m’ont particulièrement plu. Bien que savantes, les explications sont simples et concises. L’auteur n’aborde pas le sujet en prenant l’industrie médiatique comme un grand méchant monstre, mais plutôt de façon objective, parfois contemplative même. Considérant que les médias parviennent à jouer avec nos réflexes vitaux, je ne me sens pas nécessairement invulnérable après la lecture de ce livre, mais je comprend mieux les mécanismes utilisés. Du coup même si ça ne protège pas mon cerveau spongieux et influençable d’être humain, ça me donne assurément des bons outils et arguments pour débattre avec moi-même ou prendre de bonne décision.

Phenixgoglu
Octobre 2012

Suggestion de lecture : COMMENT JE VOIS LE MONDE, Albert Einstein

(En complément…)