Commentaire, 2e partie
sur le livre d’ALEXANDRE SOLJENITSYNE
Pour revenir sur la première partie, cliquez ici.
L’ARCHIPEL DU GOULAG est un très long pavé (2 000 pages et plus selon les éditions) chargé de noirceur, de mort et de désespoir, cri du cœur de la réalité historique décriée froidement par Soljenitsyne. Plusieurs passages m’ont fait frémir et même, glacer d’horreur :
*Il y a un ordre du GPU : <Ne gaspillez pas de munitions ! Pas un seul coup qui ne soit pour le prisonnier ! >* (extrait)
*Entrez dans le socialisme en renforçant les prisons au maximum ! Ce n’était pas une blague dans un magazine humoristique, cela a été déclaré par le procureur général de l’Union Soviétique ! * (extrait)
*À Serpentika, 30 à 50 personnes étaient abattues par jour à quelques pas de la cellule au secret; puis les cadavres ont été entassés sur des traîneaux, et un tracteur les a emmenés de là. * (extrait)
*La mort est la principale production de l’archipel, une production ininterrompue qui n’a pas besoin de règles ou de règlements. * (extrait)
Il est pratiquement impossible de critiquer un tel ouvrage car les témoignages sont les cris du cœur de personnes déportées qui ne savent pas trop ce qui leur arrive, encore moins que le goulag n’est qu’un soutien de l’économie soviétique. Plutôt que de chercher un sens à la vie, les témoignages donnent un sens à la mort.
Je crois avoir bien saisi l’esprit de l’auteur et ce qui réactualise le livre à mon avis est l’Ukraine. En effet, au moment d’écrire cet article, l’Ukraine et la Russie sont en guerre. La Russie veut récupérer l’Ukraine.
Il faut croire que la grande histoire a ses contradictions…* Lénine a signé cette paix avec Hetman Skoropadski, ce faisant, il a montré qu’il était pleinement satisfait de la séparation de l’Ukraine…* (extrait)
Je vous avertis d’aiguiser votre patience. L’ARCHIPEL DU GOULAG est un livre très long, très dur et quelque peu indigeste à cause de nombreux palabres pas toujours utiles, de nombreux termes russes, une phénoménale quantité de notes renvoyées à la fin de l’ouvrage et une traduction douteuse. La grande force du livre tient dans le fait que Soljenitsyne couvre absolument tous les aspects de la vie concentrationnaire.
C’est un témoignage rude et sans compromis sur un système despotique qui a fait des millions de morts. *… dans le monde de la concentration, l’homme est pour l’homme un rat et un cannibale…* (extrait)
Je crois que L’ARCHIPEL DU GOULAG demeure un incontournable, un puits de réflexion sur la capacité humaine à tuer et détruire, sur la folie de dirigeants instables et sur les inimaginables débordements du pire système concentrationnaire de l’histoire. Ce livre vient nous rappeler qu’il ne faut jamais oublier.
*Il faut haïr son propre pays, il faut lui être totalement étranger pour tirer sur la fierté de la nation, l’essence de son savoir, son énergie et son talent… * (extrait)

Joseph Staline (1878-1953)

L’auteur Alexandre Soljenitsyne (1918-2008)
LE GOULAG À L’ÉCRAN
L’ARCHIPEL DU GOULAG a fait l’objet de nombreuses adaptations. Je vous recommande le film documentaire de Jean Crépu réalisé en 2008.

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 10 mai 2025




Staline fut une malédiction de plus pour la Russie : *Toute l’histoire de la Russie est une succession de tyrannies. * (extrait)

1920, Russie centrale. La terreur s’est abattue sur le pays. À la mort de son frère, Nikolaï Levitski a déserté l’Armée rouge pour aller l’enterrer dans son village. Mais lorsqu’il arrive dans la petite communauté, perdue en pleine nature, c’est la stupéfaction. Les rues sont vides et silencieuses. Les hommes ont été massacrés dans la forêt alentour, les femmes et les enfants ont disparu. Nikolaï se met alors sur la piste des siens. C’est le début d’une quête aussi désespérée que périlleuse dans une nature hostile, au cœur d’un pays ravagé par la guerre civile.
Fruit d’une longue et rigoureuse enquête, le livre raconte un obscur épisode de l’exil en Amérique latine de l’un des plus grands criminels de guerre. Jeune savant eugéniste, Josef Mengele fut chargé de faire exploser le taux de naissances aryennes, afin de fournir les futurs soldats du Reich. À Auschwitz, il sélectionnait à l’arrivée des trains des enfants, juifs et tziganes – souvent des jumeaux –, sur lesquels il pratiquait d’effroyables expériences.
Jorge Camasara (1953-2015) était un écrivain et journaliste argentin qui a vécu à Córdoba. Il a travaillé dans plusieurs journaux et a servi en tant que conseiller du Centre Simon Wiesenthal. Il a aussi participé à des colloques, et donné des conférences dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe. Sa bibliographie comprend près d’une quinzaine de livres dont quelques-uns sont devenus référentiels.