MICRO, de MICHAEL CHRICHTON et RICHARD PRESTON

N’ayant envie ni de se retrouver arrosés
Ni de servir de repas au scarabée, ils
Cessèrent de parler et restèrent immobiles
Pendant que l’insecte poursuivait son chemin,
Visiblement en quête d’une proie. Soudain…
(extrait de MICRO de Michael Crichton et
Richard Preston, éditions Robert Laffont, 2012)

Après la mort de Michael Crichton en 2008, on a découvert sur son ordinateur, la première ébauche du roman MICRO, un document incomplet mais très riche en possibilités. L’éditeur a demandé à un grand admirateur de Crichton, Richard Preston, d’écrire la suite de l’histoire.

Preston y a vu une possibilité de rendre hommage à l’auteur prolifique et d’un talent exceptionnel qu’est Michael Crichton, le père de JURASSIC PARK. Le livre a été publié à titre posthume à la fin de l’année 2011 et a rapidement été classé Bestseller.

À Honolulu, une mystérieuse société de bioprospection : Nanigen,  attire dans ses filets de recrutement sept étudiants venus de Harvard. En réalité, cette société opère un mystérieux appareil qui lui permet de réduire objets et créatures vivantes à l’état microscopique.

Le directeur de Nanigen, Vin Drake, corrompu et sans scrupules, cache aux nouveaux venus les véritables raisons de leur venue à Nanigen, entre autres la fabrication de micro robots qui peuvent devenir rapidement meurtriers et hors de contrôle.

Très vite, les étudiants en savent trop. Ils sont miniaturisés et abandonnés dans la forêt tropicale. Commence alors pour les jeunes scientifiques une lutte impitoyable pour survivre à une nature cruelle et échapper à Vin Drake, prêt à tout pour se débarrasser de témoins gênants.

Ce livre est une variation d’un thème déjà largement exploité dans la littérature de science-fiction, au cinéma (avec entre autres le classique de Richard Fleischer LE VOYAGE FANTASTIQUE sorti en 1966) et à la télévision (avec la série-culte créée par Irwin Allen dans les années 60 : AU PAYS DES GÉANTS et bien sûr l’œuvre immortel de Jonathan Swift LES VOYAGES DE GULLIVER, adapté une nouvelle fois à l’écran par Rob Letterman en 2010.) Ce thème est celui de la miniaturisation.

Même si Richard Preston  a écrit à peu près les deux tiers du roman, on reconnaît aisément l’empreinte littéraire de Michael Crichton quant à l’esprit et à l’écriture. Le thème développé est aussi cher au cœur de l’auteur d’origine. MICRO me rappelle d’ailleurs à plusieurs égards JURASSIC PARK : des êtres humains continuellement confrontés au gigantisme d’une nature jugée cruelle et impitoyable.

Il n’y a pas de dinosaures ici mais c’est tout comme…les étudiants réduits à quelques millimètres doivent affronter les insectes, des plantes naturellement équipées pour se défendre et sont menacés aussi par les cruels effets de la désaturation, ce qu’on appelle LA MALADIE DES CAISSONS, conséquence directe de la miniaturisation.

Ajoutez à cela une crapule prête à vendre son âme au diable et vous obtenez un mélange explosif. Le thème est usé évidemment mais Crichton  a ce don, magnifiquement entretenu par Preston, de garder captif le lecteur en l’entraînant de rebondissement en rebondissement et en maintenant constante l’intensité de l’intrigue. J’ai aussi été séduit par la description de l’environnement dans l’infiniment petit.

L’auteur ne se limite pas aux extrêmes dangers que représente cet environnement mais aussi à sa beauté. L’histoire est crédible du seul fait d’un équilibre parfait entre la fiction et la réalité scientifique auquel s’ajoute une intensité dramatique *accrochante* .  Preston ne pouvait rendre plus bel hommage à Michael Crichton.  Vous ne serez pas déçu.

Pour en savoir plus sur les auteurs, consultez le site officiel de Michael Crichton. Il est en anglais, mais il vaut le coup d’œil :    http://www.crichton-official.com/

Et pour Richard Preston, consultez http://richardpreston.net/

Suggestion de lecture : A COMME APOCALYPSE de Preston et Child

BONNE LECTURE
Claude Lambert

LE RASOIR D’OCKHAM, livre d’HENRY LOEVENBRUCK

« …Mais en gros, le centre de la terre reste

Suffisamment inconnu pour que des

Occultistes puissent imaginer n’importe quoi… »

Extrait de *LE RASOIR D’OCKHAM* par Henri Loevenbruck, Flammarion 2008 


RASOIR D’OCKHAM :

Vieux principe philosophique et mathématique qui veut que lorsque deux hypothèses entrent en compétition pour la solution d’un même problème, l’hypothèse la plus simple est la meilleure…

L’histoire est celle d’Ari Mackenzie, policier analyste controversé de la Direction Centrale des renseignements Généraux. Mackenzie doit enquêter sur des meurtres en série particulièrement sordides commandités par une secte sanguinaire surgie du passé.

Pour avancer dans cette affaire, probablement la plus complexe et la plus violente de sa carrière, Mackenzie doit interpréter six pages d’un célèbre manuscrit du XIIIe siècle : le célèbre carnet de Villard de Honnecourt.

Ce document énigmatique aurait un lien avec les Compagnons du Devoir, un groupe occulte prêt à tout pour redécouvrir ce secret oublié du Moyen-âge et susceptible de déchaîner une incroyable violence. Le défi de Mackenzie :  arrêter ces fanatiques  sans scrupules avant qu’ils ne mettent en place leur sinistre dessein.

Rien de neuf et de vraiment original dans cette saga de Loevenbruck qui rappelle étrangement les histoires de Dan Brown … exactement la même recette :  un personnage principal spécialiste des sectes et de l’occultisme, des meurtres dégueulasses, un secret dangereux que veut percer une secte d’illuminés, des héros qui passent d’une énigme à l’autre, évoquant un jeu de piste et bien sûr, la femme de l’histoire qui vient ajouter une petite touche romantique. 

J’aime mieux vous le dire tout de suite, bien que le livre de Loevenbruck ait quelques forces, Brown est infiniment supérieur,  plus subtil, plus intriguant, et un peu plus réaliste. Ma déception vient principalement de trois faits qui m’ont sauté aux yeux : le style est beaucoup trop emprunté, l’histoire est un peu tirée par les cheveux, et la finale, bien qu’elle annonce une suite, évoque ce que je pourrais qualifier de superbe queue de poisson.

Mais tout n’est pas noir… il y a quand même des éléments intéressants qui m’ont gardé le nez dans le livre. Les chapitres sont assez courts et plusieurs sont d’une grande intensité. Il y a de l’action et du mystère ainsi qu’une description intéressante des lieux historiques.

Si vous êtes amateurs d’occultisme, de mystères et d’intrigues évoquant un péril possible de l’équilibre mondial, vous pourriez  apprécier ce livre à la condition de ne pas avoir trop d’attente car toute l’intrigue repose sur un secret qui doit être protégé même au prix de la vie. C’est une variation très ordinaire sur un thème archi connu.  Si c’est votre baptême du genre, vous pourriez vous en tirer avec une petite déception sur le manque d’envergure et sur le ptit coté *guerre de gang*. C’est lisible, mais ça s’arrête là

Suggestion de lecture : AU FIL DU RASOIR de Karin Slaughter.

JAILU
FEVRIER 2013

(En Complément…)

CODE ZÉRO, le livre de KEN FOLLETT


*Écoutez, monsieur Carroll,
L’armée n’emploierait pas Un cinglé pour un projet
Ultrasecret. En temps normal,
Luke est aussi sain d’esprit que Vous et moi. De toute évidence, Quelque chose l’a déstabilisé…* (
Commentaire sur le livre CODE ZÉRO de Ken Follet, version française de CODE TO ZERO, paru en 2001)

1958, en pleine guerre froide, un scientifique, Claude Lucas, concepteur de la fusée américaine EXPLORER 1, perd la mémoire dans des circonstances mystérieuses et se retrouve vêtu en clochard dans un milieu malfamé. Cherchant à retrouver son identité,  Lucas, surnommé Luke comprend petit à petit qu’il a été drogué et qu’il est accusé d’espionnage par un agent de la CIA prêt à tout pour l’empêcher de reconstituer son passé. Avant que sa mémoire bascule, Luke avait découvert que le lancement d’EXPLORER allait être saboté.

Pour Luke, le défi  est de taille : convaincre le Pentagone d’annuler le décollage d’Explorer, identifier le saboteur, sauver sa vie, empêcher une catastrophe majeure et remettre les États-Unis en selle dans la course à la conquête de l’espace. Mais voilà…le compte à rebours  est très mince.

Voici un livre que j’ai beaucoup aimé. Il se lit bien et vite. Les chapitres sont en réalité des séquences temporelles (temps réel), intenses, sans longueur, à part peut-être quelques inclusions sentimentales qui sont du reste toujours en lien avec le drame. Cette façon d’écrire de Follet me rend automatiquement captif…c’est une force irrésistible qui caractérise l’auteur.

Fidèle à sa tradition, Follet s’est basé sur un évènement historique pour imaginer son histoire. En effet, il faut se rappeler que le 29 janvier 1985, le lancement d’Explorer avait été annulé et reporté, soi-disant pour des raisons météorologiques, alors que le temps était magnifique sur Cap-Canaveral.

J’aimerais préciser aussi que ce livre est bien documenté politiquement et scientifiquement. En effet, Follet met très bien en perspective le contexte de la guerre froide, l’intensification de l’espionnage et les moyens fantastiques déployés pour développer le contre-espionnage.

D’autre part, Follet met aussi en évidence le défi scientifique extraordinaire que représente la conquête de l’espace en donnant des caractéristiques de la fusée au début de chaque séquence temporelle du roman. Pour moi ça a un ptit coté génial parce que le déroulement de l’histoire est libre de détails scientifiques et techniques encombrants et compliqués.

C’est un livre non seulement divertissant, mais crédible…une lecture agréable que je n’hésite pas une seconde à vous recommander.

Suggestion de lecture : APOCALYPSE SUR COMMANDE de Ken Follet

Bonne Lecture

Claude Lambert
Février 2013

(En Complément…)

Le magasin des suicides, livre de JEAN TEULÉ

LE MAGASIN DES SUICIDES est un bon petit livre qui se lit pratiquement tout seul. Par sa légèreté, ses personnages et ses dialogues simples, presque cartoonesques, et malgré son sujet délicat, il s’agit d’un livre qui pourrait plaire aux jeunes lecteurs ados aussi bien qu’au grands lecteurs en quête d’une « petite lecture détente » entre deux bibles. Ceux qui aiment l’humour noir l’apprécieront, les autres par contre pourraient s’ennuyer ou même le trouver de mauvais goût.

La famille Tuvache tient une boutique d’articles pour suicidaires depuis des générations. Au magasin des suicides, ce sont des pros, ils connaissent leurs affaires. Ils tiennent beaucoup aux succès des clients, aussi leurs font-ils toujours voir le mauvais côté des choses, leurs conseillent des fins adaptées à leurs besoins, et surtout ne leurs disent jamais au revoir lorsqu’ils quittent la boutique avec leurs achats. Pour eux un client qui revient est un client insatisfait. Le père, la mère et les deux enfants ont bien sûr le profil de l’emploi. Mais Alan, le petit dernier, viendra tout bouleverser en présentant des signes très inappropriés de… joie de vivre?

Comment un roman peut-il aborder un tel thème aussi ouvertement sans que le lecteur n’éprouve un certain malaise? Le suicide n’est-il pas un sujet tabou? C’est un pari risqué, mais ici c’est un succès. Selon moi trois choses ont permis cette réussite. D’abord, j’ai senti que l’auteur était parfaitement à l’aise avec l’idée d’écrire une histoire sur ce thème, et il l’assume pleinement.

Ensuite son écriture est restée simple, naturelle, limite puérile, teintant chaque chapitre d’un humour noir étincelant. Et finalement quoi de mieux pour éviter que le lecteur ne se pose des questions que de tout simplement éviter d’apporter un questionnement! En effet Teulé ne cherche pas le débat philosophique ou social, mais juste le divertissement. Ainsi sommes-nous plongés dans un univers où la question du suicide est tout simplement close.

Et si, malgré tout, nous pouvons être déroutés par cet univers où mettre fin à ses jours est parfaitement acceptable et banalisé, eh bien l’espoir nous incite quand même à continuer. L’espoir de voir le jeune Alan, lui et sa maudite joie de vivre, convaincre l’humanité entière que malgré toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau.

Je recommande LE MAGASIN DES SUICIDES à ceux qui apprécient l’humour noir. C’est un livre qui peut être étrangement rafraîchissant. Bien que le dénouement s’éternise un peu et est très prévisible, la fin nous laissant sur un gros <?!!> est assez satisfaisante …

Suggestion de lecture : TREIZE RAISONS de Jay Asher

Phenixgoglu
Février 2013

(En Complément…)

LE DERNIER DES MOHICANS, FENIMORE COOPER

En fait, il ne nous a jamais vraiment quitté, le grand JAMES FENIMORE COOPER qui vécut de 1789 à 1851 et qui nous a laissé entre autres un des plus beaux fleurons de la littérature américaine dont je veux vous parler aujourd’hui :

L E   D E R N I E R   D E S   M O H I C A N S

« Ce que c’est, ce que ce n’est pas, nul ici ne saurait le dire. Pourtant, Chingachgook et moi, depuis trente ans que nous parcourons la forêt, avons entendu toutes les sortes de cris de bêtes sauvages ou d’indiens. Mais là, je suis pris de court… » 

Œil de Faucon Longue Carabine
Extrait de *LE DERNIER DES MOHICANS
Par Fenimore Cooper (1826)
(Gallimard)

LE DERNIER DES MOHICANS est le tome 2 du cycle des histoires de BAS-DE-CUIR de Fenimore Cooper. Le cycle comprend 5 romans historiques parus entre 1823 et 1840 : Le tueur de daim, Le dernier des Mohicans, Le lac Ontario, Les Pionniers et La Prairie

L’œuvre raconte l’histoire du chasseur blanc Natthaniel Bumppo, surnommé Natty, dit Bas-de-cuir, dit Longue Carabine dit Œil-de-Faucon.

LE DERNIER DES MOHICANS met en scène, outre Œil-de-Faucon, deux personnages forts attachants : Chingachgook, le chef Sagamore, dernier des Mohicans et son fils Uncas.

Timbres évoquant les 5 romans de la pentalogie BAS DE CUIR : Le tueur de daim, Le Dernier des Mohicans, Le Lac Ontario, Les Pionniers et La Prairie. (Wikipédia.org)

Au XVIIIème siècle, la guerre fait rage pour la conquête du Nouveau Monde entre les anglais commandés par le Général Monro et les Français commandés par le Marquis de Montcalm. Dans cette guerre sans merci, les Français ont conclu une alliance avec les Hurons, des guerriers féroces inspirés par un chef cruel et cupide.

Cette alliance donne un avantage indéniable aux Français. C’est dans ce contexte qu’un jeune officier anglais, Duncan Heyward est chargé de conduire deux jeunes filles : Alice et Cora, chez leur père, le général Monro dans son fort assiégé.

Trahi par leur guide, un indien Huron nommé Magua, dit Renard Subtil, laissés à eux-mêmes en pleine forêt, ils ne doivent leur vie qu’à un chasseur nommé Longue-Carabine par ses ennemis et Œil-De-Faucon par ses alliés, un vieux chef indien Sagamore, Chigachgook, et son fils, Uncas, le dernier des Mohicans.

Comment peuvent-ils échapper à la lutte sans merci que se livrent les Européens dans la conquête de la jeune Amérique ainsi qu’au rôle cruel que jouent les Hurons dans ce drame.

La prise de Québec, huile sur toile par Hervey Smyth, 1797

Dans LE DERNIER DES MOHICANS, Fenimore Cooper a placé ses héros dans un contexte de vécu. En effet la prise de Fort William-Henry (bastion britannique dirigé par le général Munro) en 1757 par les Français du Marquis de Montcalm est une réalité historique.

Le fait qu’un grand nombre d’anglais furent massacrés après leur  capitulation par des indiens alliés des français (Montcalm aurait fermé les yeux là-dessus ce qui a gâché un peu sa victoire et entaché son honneur de soldat) est aussi une réalité historique.

Et, faut-il le rappeler, deux ans après ces évènements dramatiques, Louis de Saint-Véran, dit Marquis de Montcalm trouvera une mort héroïque lors de la bataille des Plaines d’Abraham qui marquera le début de la conquête britannique et la fin du régime Français en Nouvelle France.

J’ai lu l’ensemble de la quintalogie BAS-DE-CUIR mais j’ai été subjugué par le tome 2 : LE DERNIER DES MOHICANS. 

Plusieurs éléments m’ont fasciné dans ce roman. Outre le fait que Cooper décrit un évènement qui participe activement au tissage d’une toile qui deviendra énorme (la naissance des États-Unis d’Amérique en 1783), l’écrivain donne à ses personnages une force de caractère remarquable.

Bien sûr, je ne peux pas vous le cacher, Œil-De-Faucon est énervant par moment. Il est vantard, il est bavard mais il est d’une loyauté indéfectible, doté d’un sens de l’amitié poussé, voire altruiste. Il peut être mufle, mais il est d’une bravoure sans faille. Il sait même se montrer sensible. La façon dont il décrit son pays de lacs, de rivières de forêts riches en gibiers et en essences pousse parfois à la poésie.

Chingachgook, le grand Sagamore et son fils Uncas, le personnage le plus attachant du roman de Cooper sont les derniers Mohicans, amis d’œil de Faucon, vénérant tous les fruits du créateur sauf les Hurons et les Français. Ce sont des êtres intérieurs d’une très grande sagesse, forts, habiles et  fidèles en amitié. Ils parlent peu mais leurs actes témoignent de l’amour de leur terre et de leur peuple et d’un sens développé de la justice et de la loyauté.

Comment ne pas être subjugué par la qualité de ces personnages. Bien qu’elle frôle parfois l’invraisemblance et la naïveté, l’écriture est simple mais détaillée et elle a surtout le don extraordinaire de plonger le lecteur au cœur du décor, et de lui faire adopter une contrée merveilleuse que les belligérants anglais et français s’arrachent avec peine et qui est appelé à devenir le pays le plus puissant du monde. L’auteur nous amène aussi à mieux saisir la mentalité et l’état d’Esprit des grands perdants de cette histoire : les Amérindiens.

Je vous recommande avec chaleur la lecture de LE DERNIER DES MOHICANS, une histoire aux nombreux rebondissements mais gardant fidèlement du début à la fin un caractère romanesque.

Dépaysement garanti.

Suggestion de lecture : TERRES DE SANG ET DE LUMIÈRE de Jocelyne Godard

JAILU
Janvier 2013
(En Complément…)

LE RETOUR DE FENIMORE

Bonjour à tous et à toutes,

Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous, mon engouement pour un des
écrivains les plus cotés du XIXe siècle : Fenimore Cooper.

Admiré de ses pairs dont Balzac et Victor Hugo, Cooper a créé un des
personnages les plus populaires de la littérature américaine : Bas-de-cuir.

Je vous invite à lire mon article et plonger avec moi dans un cadre aussi dur
qu’enchanteur : le monde d’œil-de-Faucon et du Dernier des Mohicans…

Aller lire LE RETOUR DE FENIMORE

JAILU
JANVIER 2013

 

GENESIS, le livre de JOHN CASE, Jim/Caroline Hougan

Je viens de terminer GENESIS, le premier roman de John Case (Il s’agit d’un pseudonyme collaboratif, voir le complément). Le quatrième de couverture en parle comme d’un thriller scientifique, ce qui est ridicule. À mon avis le suspense n’y est pas suffisamment intense pour le qualifier de thriller, et la science n’y prend vraiment pas assez de place pour le qualifier de scientifique. Par contre il n’est pas mauvais! Mais  selon moi il s’agit plutôt d’un roman policier. Seul le dénouement nous immerge vraiment dans la science complexe de la génétique et c’est peut-être là où la classification est détournée.

Dans un petit village d’Italie, un vieux docteur fera une confession des plus troublantes au curé de la paroisse. Le sujet de cette confession restera inconnu du lecteur jusqu’à la fin. Une chose est sûre, il s’agit d’une révélation qui bouleversera la face du monde, et la face de la chrétienté. Plus tard à des kilomètres de là, la sœur et le neveu de Joe Lassiter périssent dans un terrible incendie criminel. Lassiter, à la tête d’une agence de détective prospère, fera enquête.

J’ai beaucoup aimé la plume de John Case dans ce livre. Il décrit bien les décors mais juste ce qu’il faut, il étale bien le style de ses personnages mais juste ce qu’il faut, il ajoute de la chair à son récit mais juste ce qu’il faut. Il a cette tendance à « décrire ce qui doit arriver avant que ça arrive ». Par exemple il décrit comment le curé devra obtenir un entretien avec les haut placés du Vatican, ou comment un grand brûlé sera traité à son arrivée à l’hôpital. Ces détails font de GENESIS un roman agréable et léger.

L’histoire est plutôt linéaire, une première intrigue est posée au début (la confession), puis mise en suspens pour laisser place à une autre (l’incendie criminel) qui évoluera très progressivement jusqu’à la fin du roman où, on s’en doute, elle rejoint la première.

Cette double intrigue compense pour le rythme un peu lent et le manque d’action dans la majeure partie du livre. Joe Lassiter, l’unique héros du roman, est un personnage qui gagne à être connu et pour lequel on éprouve de l’empathie, quoique son côté cossu de riche héritier prospère a parfois tendance à briser la magie.

J’ai bien aimé ce livre et je relierai assurément un autre livre de John Case un jour. J’ai lu des extraits assez convaincants de SYNDROME, je crois bien que ce sera le suivant!

Suggestion de lecture : PANDEMIA de Frank Thilliez

Phenixgoglu
Janvier 2013

(En complément…)

CONTRE DIEU, le livre de PATRICK SÉNÉCAL

Éditions COUP DE TÊTE, 2010

Un homme perd sa femme et ses deux enfants dans un accident de la route. Dès lors, son esprit basculera complètement, ne cédant la place qu’au chaos et à une vertigineuse descente aux enfers. Au cours de cette errance infernale, l’homme se liera d’une amitié étrange et froide avec une jeune femme qui souffre elle aussi. Violence et noirceur pourraient atteindre leur paroxysme si l’homme apprend la véritable identité de la femme.  

C’est le livre le plus étrange qu’il m’a été donné de lire. Ce livre est une longue phrase d’une centaine de pages (pas de points, pas de majuscules mais une tonne de virgules) et essentiellement livrée à la deuxième personne du singulier de l’indicatif présent dans un texte peu ventilé…une conscience qui narre à son propriétaire ses actes insensés, ses pensées détraquées.

Je me suis senti comme le lecteur transformé en une minuscule molécule injectée dans un cerveau malade et à qui on demande de trouver le fameux grain de sable qui rend patraques tous les rouages de l’esprit.. un voyage fantastique mais d’une noirceur à donner des cauchemars dans un esprit troublé.

Ce n’est pas le meilleur de Patrick Sénécal, mais ça reste du Patrick Sénécal : un récit sombre au possible, peu de répit pour le lecteur, une écriture parfois complexe qui a ce don inné chez Sénécal de créer et d’entretenir la peur et l’horreur et qui pousse inévitablement le lecteur à se demander comment un être humain peut descendre aussi bas.

C’est un récit fascinant qui risque de terroriser les cœurs sensibles. Le point culminant du livre est totalement imprévisible et relève du coup de maître.

Je recommande ce livre à ceux et celles qui, comme moi, ne dédaignent pas à l’occasion, un petit exercice de torsion intellectuelle. Traduction : c’est tordu, mais c’est génial.

Bonne Lecture

Lecture suggérée, du même auteur : LE VIDE

JAILU
Janvier 2013

(En Complément…)

Newsletter SANTÉ NATURE INNOVATION

Je suis abonné depuis quelques mois à la newsletter du site SANTÉ NATURE INNOVATION signée Jean-Marc Dupuis, et comme ça constitue une de mes petites lectures quotidiennes, je vous en glisse un mot aujourd’hui. J’ai découvert cette newsletter sur un site de référence que je consulte régulièrement: passeport santé.

Les lettres parlent de sujets variés tournant autour de la santé au naturel. Ce qui me plaît de ces articles et ce qui frappe le plus, c’est que la présentation est très épurée, je veux dire qu’il n’y a que du texte et quelques liens. Si ça peut donner une impression de broche-à-foin pour certains, moi ça me plaît car l’auteur des courriels me donne l’impression de s’adresser directement à moi, et qu’il mise plus sur le contenu que sur la présentation. Aussi, les sujets sont riches et diversifiés, ça va du dossier sur la cire d’oreille aux effets bénéfiques de la gaspacho (recette en prime!). Et surtout, le plus important, l’auteur donne ses sources.

Évidement, quand on parle de santé, presque tout est sujet à controverse, et quand on parle de santé au naturel c’est encore pire. Ça en est déconcertant et même frustrant, d’autant plus que les imbéciles extrémistes dans ce domaine sont nombreux. C’est donc avec l’esprit ouvert qu’il faut lire les informations que contiennent les lettres. Je ne suis pas d’accord avec tout ce que M. Dupuis écrit (son aversion pour les produits laitiers entre autre), mais le contenu et sa façon de rédiger ses textes font en sorte que d’accord ou pas, pour peu que la santé au naturel nous intéresse (ce qui inclut bien sûr le vaste domaine de la nutrition), on y trouve son compte.

Une dernière chose, « Santé au naturel » peut être péjoratif, mais je vous assure que les lettres que je reçois ne sont pas grano-freaks, c’est-à-dire portées exagérément et inconditionnellement sur les trucs naturels, bio, végé. Le rédacteur ne cherche pas du tout à convertir qui que ce soit, ni vendre quoique ce soit. Il est clairement un adepte des médecines alternatives mais ne s’affiche pas ouvertement comme un détracteur de la médecine conventionnelle (si ça doit arriver un jour, je me désabonne presto).

Voilà alors si ça vous intéresse c’est totalement gratuit et vous pouvez en faire l’essai en vous inscrivant ici et vous désabonner aisément si ça ne vous plaît pas.

Comme il dit
A votre santé!

PHENIXGOGLU
JANVIER 2013

CRÉATURE, le 6e livre de JOHN SAUL

Gratifié d’une promotion au travail, Blake Tanner s’installe dans la petite ville de Silverdale avec sa femme Sharon et ses enfants Mark et Kelly…cadre paisible, ville propre voire impeccable et où il ne se passe à peu près jamais rien…une ville où le sport règne en roi et maître, particulièrement le football, l’équipe locale faisant la pluie et le beau temps. Tout est parfait dans cette ville…en fait trop parfait…

Sharon développe des doutes sur ce cadre enchanteur et commence à se poser des questions sur des hurlements de douleur et de rage qu’on entend dans la nuit et sur ce qu’on fait dans les laboratoires d’une entreprise qui a tellement à cœur le bien-être de ses employés que c’est trop beau pour être vrai. 

Dans les faits, la petite ville modèle cache un secret troublant. La vie heureuse d’une petite famille sympathique pourrait bien se transformer en cauchemar.

J’ai lu plusieurs critiques négatives sur ce livre entre autres parce qu’il comporte du déjà vu, ce qui n’est pas entièrement faux. Toutefois, je vais aller à contre-courant aujourd’hui parce que ce livre m’a plu. Il se lit vite et bien grâce à l’excellente traduction de Dominique Wattwiller mais aussi parce que l’écriture est simple et directe. En effet, dans son livre, Saul va droit au but…il entre rapidement dans le vif du sujet et maintient une tension constante.

Bien que l’ouvrage ait un petit côté prévisible, il laisse peu de répit et aboutit à une conclusion originale. De plus, l’auteur a créé des personnages attachants…

Je pense en particulier auzx les mères qui passent un sale quart d’heure dans cette histoire où tout est trop parfait au départ et où on fait du sport une étrange obsession et qui amène la famille Tanner à déchanter rapidement.

Évidemment, c’est vite lu, mais je pense que vous allez passer un bon moment.

Suggestion de lecture : CELUI QUI BAVE ET QUI GLOUGLOUTE de R.C. Wagner

JAILU
Décembre 2012

(En Complément…)