Les aventures de Tom Sawyer, MARK TWAIN

*Il avait le visage décomposé et ses yeux exprimaient l’épouvante. Lorsqu’il se trouva en présence du cadavre, il se mit à trembler et, se prenant la tête à deux mains, éclata en sanglots. «Ce n’est pas moi qui ai fait cela, mes amis, dit-il entre deux hoquets. Je
vous le jure sur ce que j’ai de plus cher, ce n’est pas moi.*

(Extrait : LES AVENTURES DE TOM SAWYER, Mark Twain, Culture commune 2012 réed. Tëte de Gondole, numérique 225 pages num.)

Tom Sawyer est orphelin et vit chez sa tante Polly sur le bord du Mississippi. Pas toujours sage, il entraîne son meilleur ami Huckleberry Finn (Huck) à faire l’école buissonnière. Les deux garçons découvrent les joies de la liberté. Ils se construisent une vie idéale de jeux, de baignades, de pêche, et empruntent des chemins inconnus qui les font voyager. Tom tombe amoureux de Becky Thatcher et tente de la séduire sous le regard jaloux de Huck. Ils jouent aux pirates, s’identifient à des personnages de roman et assistent à un meurtre commis par nul autre que Joe le balafré.

UN FLEURON DE LA LITTÉRATURE AMÉRICAINE
*tu sais, on peut se fier à Tom. Il a dit
qu’
il reviendrait. Il ne nous
abandonnera pas. Ce serait
d
éshonorant pour un pirate et il est
trop fier pour faire une chose comme
celle-l
à. Quand il nous a quitté, il
avait sûrement un plan en tête*
(Extrait : LES AVENTURES DE TOM SAWYER)

Il y a quelques années, j’ai pu rigoler un bon coup en visionnant LES AVENTURES DE TOM SAWYER. Je n’avais pas lu le livre. Ce n’est que tout récemment, en consultant les nouveautés sorties sur support numérique que je me suis décidé à lire ce petit chef d’œuvre.

Ce grand classique de la littérature jeunesse du XIXe siècle a conservé toute son actualité jusqu’à aujourd’hui car le récit évoque des thèmes qui ont toujours été chers à la jeunesse : l’amitié, l’amour naissant, la débrouillardise et surtout la liberté avec un grand L.

La liberté est un des thèmes les plus importants aux yeux de l’ensemble de l’humanité, malheureusement, historiquement, ce fut un des droits les plus malmenés. J’ajoute à cela qu’en lisant cette merveilleuse aventure, j’ai été fasciné par la capacité des jeunes de s’occuper avec à peu près rien…ce qui est impensable de nos jours.

Le récit est fortement autobiographique. En effet, Twain s’est inspiré de son enfance, de sa famille et surtout de quelques amis en particulier ou *combinaisons d’amis*, Tom Sawyer, jeune orphelin gardé par sa tante Poly, un gentil chenapan sympathique qui a plus d’un tour dans son sac pour tromper la vigilance de sa tante.

Et il y a bien sûr Huckleberry Finn dont le père est alcoolique et toujours absent. Il vit dans un tonneau, s’habille en guenille et fume la pipe. Mais qu’à cela ne tienne, il est libre et heureux. C’est un personnage énergique, sympathique, un peu naïf, un grand ami de Tom, car sur la vie, ils partagent les mêmes sentiments.

Il y a aussi quelques personnages un peu plus en retrait, Joe Harper et Becky Thatcher, une jolie fille nouvellement arrivée. Becky et Tom sont loin d’être indifférents un pour l’autre. Ils deviendront troglodytes pendant quelques jours et passeront par une kyrielle de sentiments.

Le fil conducteur de ce récit est en trois volets le principal étant que Tom rencontre Becky dont il tombe amoureux. Il y a bien sûr le volet familial : les relations de Tom avec sa famille. Quant à l’intrigue, elle tourne autour de Joe l’Indien un personnage sinistre impliqué dans un meurtre dont Tom a été témoin. L’écriture est d’une grande simplicité.

L’histoire est fort bien développée et comprend de nombreux passages intrigants et ingénieux. Le récit étant surtout axé sur l’action, la psychologie des personnages n’était pas une priorité pour Twain mais qu’à cela ne tienne, au fil des pages, on développe l’impression qu’on connait Tom et Huck depuis toujours et on a envie de s’en faire des amis.

On dit de ce livre que c’est un roman jeunesse mais dans les faits, il a été écrit pour tout le monde en plus d’être actuel dans toutes les époques depuis sa première publication en 1876. J’ai adoré ce livre. J’ai juste trouvé dommage d’avoir un peu trop attendu pour le lire.

J’ai pu faire des liens pas mal intéressants avec la télésérie, une excellente adaptation et surtout, comme je le dis au début de cet article, j’ai rigolé. L’humour est présent partout ce qui est une recette gagnante, je crois, pour inciter les jeunes à la lecture.

LES AVENTURES DE TOM SAWYER demeure pour moi un superbe classique qui met en valeur la liberté bien sûr et le fait que cette liberté s’acquiert, se mérite. Mais le récit pointe aussi du doigt le courage et l’audace car j’ai beaucoup aimé le petit caractère rebelle prêté aux deux principaux personnages. Ça ne les rend que plus attachants encore.

Suggestion de lecture : TARZAN SEIGNEUR DE LA JUNGLE, d’Edgar Rice-Burroughs

Samuel Langhorne Clemens (1835-1910) est un auteur américain natif de la Floride. Il rejoint en 1850 le journal fondé par son frère et y rédige ses premiers articles. Il devient reporter et voyage beaucoup en Europe.

Ses voyages l’inspireront entre autres pour son premier roman LE VOYAGE DES INNOCENTS publié en 1869. Clemens est parvenu à décrire la société américaine d’une façon très novatrice pour l’époque.

POURQUOI MARK TWAIN COMME PSEUDO?
Alors qu’il embarque sur le Mississipi pour rejoindre la Nouvelle Orléans en 1850, Clemens rencontre un capitaine de bateau à vapeur nommé Horace E. Bixby, lequel parvient à le convaincre de travailler pour lui.

De cette rencontre naîtra son pseudonyme : lorsqu’il vérifie la profondeur du fleuve, le capitaine lui crie «MARK TWAIN» : des mots de jargon pour signaler que la profondeur est suffisante.

 Mon adaptation préférée à la télé :

Rolland Demongeot  incarne Tom Sawyer et Marc Di Napoli joue le rôle de Huckleberry Finn dans cette série télé sortie en 1969, très fidèle au livre. La série a été réalisée par Mihai Iacob et Wolfgang Libeneiner. La série a marqué toute une génération.

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 30 janvier 2021

8 HISTOIRES DU FUTUR, recueil de nouvelles

Commentaire sur un collectif de nouvelles pour enfants

*Sara sort un paquet de son sac à dos :
« Regarde, Papi », dit-elle en lui
tendant une touffe d’herbe. Le vieil
homme n’en croit pas ses yeux :
« De l’herbe violettte ! » s’écrie-t-il.

(Extrait : UN PONEY À LUNETTES, une
histoire de Ghislaine Biondi, du recueil
8 HISTOIRES DU FUTUR. Éditions
Fleurus, 2010, numérique, 64 pages pour
les enfants de 6 à 9 ans. Litt. jeun.)

Martin tombe en panne avec sa voiture qui roule dans l’eau, une baleine va le remorquer. Netto le petit robot laveur de carreaux va arrêter le voleur de la banque. Le poney de Sarah a besoin de lunettes. Il voit l’herbe violette et ne veut plus manger. Léonie la petite souris veut aller dans l’espace…en tout, huit histoires tournant autour du futur et qui visent à favoriser l’introduction des enfants à la lecture. Ce sont des récits futuristes dans lesquels se chevauchent humour et aventure. 

Les ptites nouvelles
LA FUSÉE DE LILI, Agnès Laroche, illustrée par Thierry Laval
-GALAKTA, LA VILLE D’EAU, Sévérine Onfroy, illustrée par Rosalinde Bonnet
-ZOÉ ET SES DEUX ROBOTS, Agnès Laroche, illustrée par Dorothée Jost
-DEUX DÉPANNEUSES ORIGINALES, Charlotte Grossetête, illustrée par Thérèse Bonté
-UNE SOURIS DANS L’ESPACE, Sophie De Mullenheim, illustrée par Gwendal Blondelle
-UN PONEY À LUNETTES, ghislaine Biondi, illustrée par Fred Multier
-UN CABRIOLAGE DANS LES HAUTEURS, Sophie de Mullenheim, illustrée par Delphine Vaufrey
-DANS LA LUNE, Éléonor Cannone, illustrée par Marie Ligier de Laprade.

POUR ATTEINDRE LES ENFANTS
*Tu es grand maintenant…ton papa et moi
avons décidé que ce matin tu pourrais
l’accompagner sur la lune. –Sur la lune !
répéta Lucas, ravi. – Oui. Comme ta maman
n’a plus de poussière d’étoiles pour préparer
Ton gâteau d’anniversaire, nous allons en
acheter ensemble au grand marché lunaire…*
(Extrait : DANS LA LUNE, Éléonore Cannone,
recueil : 8 HISTOIRES DU FUTUR)

Ceux et celles qui me connaissent et qui lisent mes articles sur jailu.mllambert.com savent que j’explore régulièrement l’Univers de la littérature jeunesse. J’aime lire à l’occasion un bon roman pour ados ou jeunes adultes et j’aime être au courant de ce que les maisons d’éditions rivalisent d’imagination et de bonnes idées pour divertir et outiller les jeunes. Le groupe d’âge que je vise aujourd’hui est le 6-9ans.

C’est un âge stratégique pour les éditeurs parce que les goûts se développent rapidement et se fixent, tout comme les aversions. J’ai lu récemment quelques ouvrages publiés chez Fleurus pour les 6-9 ans et j’ai été conforté dans mon idée que pour amener les enfants à lire, il faut réunir des conditions bien précises.

Par exemple, les enfants aiment rire. Ils favorisent aussi l’aventure, ils aiment qu’on les surprenne et ils ne dédaignent pas non plus à l’occasion un petit frisson. En général, les jeunes esprits aiment voyager…vagabonder. Si l’aventure est au rendez-vous, les enfants auront davantage d’intérêt et de temps à consacrer aux livres.

À une époque où les tablettes, consoles et la télévision happent les enfants, créer un bon livre est un défi, plus grand encore le défi d’amener les enfants à aimer la lecture. Je pense à des livres avec illustrations et dessins et bien sûr des grosses lettres, de l’espace, de la ventilation…

J’ai lu avec un intérêt particulier 8 HISTOIRES DU FUTUR parce que les enfants sont confrontés à de petites curiosités du futur et bien que les histoires comme telles sont légères et fantaisistes, elles introduisent tout doucement les enfants dans une avenue littéraire pour laquelle ils conserveront toujours un certain intérêt : La science-fiction.

8 HISTOIRES DU FUTUR réunit à mon avis toutes les qualités que les enfants recherchent dans un livre avec en plus la possibilité d’exploiter de nouveaux supports de lecture comme la liseuse électronique ou la tablette qui met particulièrement en valeur les dessins de nos illustrateurs et illustratrices grâce au rétroéclairage.

Je soulignerai en terminant la valeur pédagogique de ces histoires qui sont toutes porteuses de thématiques chères aux enfants comme l’amitié, la débrouillardise, la découverte.

Par exemple, dans la première nouvelle du recueil, qui est ma préférée, Lili voyage dans une fusée faite de matériaux recyclables, doté d’un moteur biodégradable et qui vole à l’essence de feuilles de thé…premier jalon d’une conscience environnementale à laquelle la jeune génération va s’identifier de plus en plus.

J’ai été enchanté par cette nouvelle exploration de la littérature-jeunesse qui m’a fait découvrir les Éditions Fleurus. Ma quête se poursuit. J’y reviendrai, il n’y a rien de plus certain…

Suggestion de lecture : 22/11/63 de Stephen King

Ci-haut, Agnès Laroche, auteure jeunesse, écrivaine née à Paris en 1965. Son esprit fourmille de rêves et d’idées grâce auxquels elle invente des histoires pour les enfants, les adolescents ou leurs parents. Elle est l’auteure de nombreuses fictions diffusées à la radio et de romans pour la jeunesse. À gauche, Thierry Laval, illustrateur. Il a suivi des études d’arts graphiques, il est maquettiste pour la presse et auteur-illustrateur. Il a notamment publié aux Éditions Thierry Magnier et Gallimard jeunesse. Il crée en 2007 la série « Cherche et Trouve » qui remporte un succès toujours grandissant.

 Aussi pour les 6-9 ans chez Fleurus :

       

Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 14 novembre 2020

Les aventures de Tom Sawyer, de MARK TWAIN

*Mais Tom savait désormais de quel côté soufflait le vent et se mit en mesure de résister à une nouvelle attaque en prenant l’offensive. * (Extrait : LES AVENTURES DE TOM SAWYER, Mark Twain. Éd. Originale, 1876, réédition, 2008, Livre de Poche jeunesse, 400 pages. Version audio, Audible studio éditeur, 2014, narratrice : Mathilde Desgardin-Lamarre, durée d’écoute : 7 heures 31)

Ce livre décrit les mésaventures de Tom Sawyer, jeune garçon débordant d’imagination, élevé par sa tante Polly, au bord du Mississipi. Tom ne loupe pas une occasion de se distinguer pour plaire à la jolie Becky, et il est toujours prêt pour vivre des aventures avec son inséparable ami Huckleberry Finn, fils de l’ivrogne du village. Un soir dans un cimetière, Tom et Huck sont témoins d’un meurtre. Ils savent que le véritable assassin est Joe l’Indien… et justement ils en savent trop.

UN SYMPATHIQUE PETIT DIABLE
*Les garçons s’allongèrent à plat ventre sur le
plancher, l’œil collé à une fissure. Ils grelottaient
de peur…-Oh mon Dieu…je voudrais bien être
ailleurs ! *
(Extrait)

C’est avec plaisir que j’ai redécouvert LES AVENTURES DE TOM SAWYER, le classique best-seller de Mark Twain. J’avais lu le livre en 2017. Cette fois, j’ai utilisé le support audio et encore une fois, je me suis régalé en constatant à quel point le livre a gardé toute son actualité.

C’est d’ailleurs un des livres jeunesse les plus adulés de l’histoire de la littérature parce que le jeune lectorat se reconnait dans les personnalités de Tom et Huckleberry et le récit évoque des thèmes qui ont toujours été chers à la jeunesse : la débrouillardise, l’amitié, la liberté et l’amour émergent.

Voici donc l’histoire de Tom Sawyer, un jeune turbulent sympathique et ombrageux qui est gardé par sa tante Poly et de Hucklebbery Finn, gamin énergique, attachant, un peu naïf, qui s’habille en guenille et fume la pipe. Des jeunes vies vont basculer suite à l’arrivée dans le village de Becky Thatcher, un beau brin de fille et plus tard, Tom sera témoin d’un meurtre, ce qui va secouer l’ensemble du village, peu habitué à ce genre d’éclat.

L’histoire est fort bien développée et comprend de nombreux passages intrigants et ingénieux. Le récit étant surtout axé sur l’action, la psychologie des personnages n’était pas une priorité pour Twain mais qu’à cela ne tienne, au fil des pages, on développe l’impression qu’on connait Tom et Huck depuis toujours et on a envie de s’en faire des amis.

La narration de Mathilde Desgardin-Lamarre est intéressante quoique peut-être un peu trop déclamée. Je dois admettre toutefois que la voix qu’elle prête à Tom Sawyer est non seulement très réussie mais presque identique à celle de la version française de la télé série éponyme. Ayant visionné presque toute la série, je me sentais en pays de connaissance.

LES AVENTURES DE TOM SAWYER demeure pour moi un superbe classique qui met en valeur la liberté bien sûr et le fait que cette liberté s’acquiert, se mérite. Mais le récit pointe aussi du doigt le courage et l’audace. J’ai beaucoup aimé le petit caractère rebelle prêté aux deux principaux personnages, Tom en particulier.

Quant à Huckleberry, affectueusement appelé Hucky, j’ai trouvé ce personnage particulièrement sympathique et attachant. Je me suis surpris à le préférer à Tom. Peut-être ne suis-je pas le seul puisqu’un livre éponyme a été consacré à Huckleberry Finn, Un peu plus dramatique cette fois.

Un dernier détail intéressant, le récit est fortement autobiographique. En effet, Twain s’est inspiré de son enfance, de sa famille et surtout de quelques amis en particulier ou *combinaison d’amis* : *Huck Finn est un personnage réel. Tom Sawyer également mais lui est un mélange de trois garçons que j’ai bien connus. Il est en quelque sorte le résultat d’un travail d’architecte. *  Je vous recommande chaleureusement l’écoute de LES AVENTURES DE TOM SAWYER

Suggestion de lecture : TARZAN SEIGNEUR DE LA JUNGLE, d’Edgar Rice Burroughs

ADAPTATION À LA TÉLÉ

Plusieurs adaptations des AVENTURES DE TOM SAWYER ont été réalisées, la principale étant la série française-allemande-roumaine réalisée en 1968 par Wolfgang Libeneiner et Mihai Iacob. La photo ci-contre est extraite de cette série télévisée. Rolland Demongeot (à gauche et Marc Di Napoli incarnent respectivement Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Outre cette série qui a marqué toute une génération, une série de bandes dessinées est parue à partir de 2007 et un jeu vidéo a été édité en 1989 par Nintendo. 

Mark Twain (1835 – 1910), dont le véritable nom est Samuel Langhorne Clemens, est né dans le Missouri. Il exerce plusieurs métiers : typographe, rédacteur dans un journal, pilote de bateau à vapeur sur le Mississipi. A partir de 1864, il exerce l’activité de reporter à San Francisco et se déplace en Europe en tant que correspondant de presse. Romancier, humoriste et essayiste, il décrira avec réalisme et sévérité la société américaine. Voir bibliographie.

Bonne écoute
Claude Lambert
Le samedi 17 octobre 2020

À LA CROISÉE DES MONDES, de PHILIPP PULLMAN

LES ROYAUMES DU NORD

*Après avoir ôté le bouchon d’une carafe contenant un vin à la riche robe dorée, Il
déplia le papier et versa dans la carafe un filet de poudre blanche avant de chiffonner
la feuille et de la jeter dans le feu. Il prit ensuite, dans sa poche, un crayon avec lequel il remua le vin jusqu’à ce que la poudre soit totalement dissoute.>

(Extrait : À LA CROISÉE DES MONDES, tome 1 LES ROYAUMES DU NORD, Philip Pullman, édition originale : Gallimard, 2007, papier, 1032 p. présente édition : livre audio, éditeur : Gallimard jeunesse, année de publication : 2015, durée d’écoute : 14 heures 55) Narrateur : Jean-Claude Drouot

Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l’atmosphère confinée du prestigieux Jordan College, est-elle l’objet de tant d’attentions ? De quelle mystérieuse mission est-elle investie ? Lorsque son meilleur ami disparaît, victime des ravisseurs d’enfants qui opèrent dans le pays, elle se lance sur ses traces. Un périlleux voyage vers le Grand Nord, qui lui révélera ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d’un autre monde.

UN NOUVEAU FLEURON DE LA FANTASY
N’existait-il qu’un seul monde finalement,
qui passait son temps à rêver à d’autres
mondes ?
(Extrait)
L’histoire se déroule dans une société parfaitement humaine à une exception près : Chaque humain possède un prolongement de lui-même sous forme animale appelé DAEMON. Le deamon est intimement lié à son humain et vit en symbiose avec lui. Ici, nous suivons une petite fille de onze ans, Lyra Bellacqua, adoptée par les érudits du Collège Jordan.

Dans une conversation qu’elle n’était pas sensée entendre, Lyra apprend l’existence de la POUSSIÈRE : des particules visibles seulement dans les Royaumes du Nord et qui auraient le pouvoir d’ouvrir une voie de communication avec des mondes parallèles. Les autorités œuvrent pour empêcher Lord Asriel, le père de Lyra d’ouvrir cette mystérieuse voie.

Parallèlement à ces évènements, une femme aussi énigmatique que froide, Marysa Coulter dirige un projet secret via le conseil général d’oblation qui met les daemons en danger. Jetée au cœur du conflit, Lyra part à la recherche de la poussière et se fera de nombreux alliés pour sauver ses amis et empêcher madame Coulter de mener à bien son projet.

J’ai eu plaisir à retrouver les personnages de ce roman qui chevauche le fantastique, le fantasy et la science-fiction : Lyra Bellacqua et son ami Roger, Lord Asriel, Yorek Bernison, l’ours en armure, Farder Coram et les gitans, Seraphina Peckala la sorcière…

J’ai lu ce livre il y a plusieurs années et cette fois, j’ai entrepris la trilogie complète en utilisant la version audio qui est à elle seule un spectacle sonore exceptionnel présenté par Jean-Claude Drouot. J’ai beaucoup apprécié sa prestation même si, à mon avis, elle est un peu trop déclamée.

PASSER PAR LA POUSSIÈRE

Le but de la trilogie est de raconter le rite de passage de Lyra et de son daemon, Pantalémon dans les univers parallèles ouverts par la poussière. À un certain degré, la série présente le caractère de romans philosophiques dans lesquels il y a de la matière à questionnement.

Mais si j’en reste au but premier de la trilogie, on y trouve tout ce que les ados et les jeunes adultes apprécient dans ce type de roman : Action, revirements, rebondissements, énigmes, mystère, fantasy, de la science-fiction, liés à des thèmes contemporains, comme l’Église, encore empêtrée dans un jeu de pouvoir et d’ambition, présentée d’une façon peu flatteuse.

Ce n’est qu’un exemple. Pullman s’est bien gardé d’alourdir les thèmes exploités dans le récit, gardant une plume forte mais fluide et claire dans ses explications et ses descriptions. Il y a beaucoup d’idées originales dans l’œuvre et même géniales à certains égards. Les daemons par exemple, celui de Lyra étant particulièrement attachant.

Autre exemple, l’aléthiomètre, chargé de symboles…et de vérités, intimement lié à la Poussière qui est aussi une trouvaille. Beaucoup de ces idées sont liées de près ou de loin aux Nouvelles technologies. Ce lien devrait plaire aux jeunes lecteurs.

Un dernier détail, moins positif celui-là : j’ai eu beaucoup de difficultés à m’attacher au personnage principal : la jeune Lyra Bellacqua. Elle n’a que onze ans et elle en met beaucoup trop pour son âge. J’en ai déjà parlé sur ce site.

C’est le problème et la faiblesse de beaucoup de romans qui mettent en scène des jeunes héros : surdoués, intelligence supérieure, des raisonnements qui leur donne raison sur tout. Trop forts et trop indépendants pour leur âge. Dans le cas de Lyra s’ajoute des tendances qui s’approchent de la suffisance, l’arrogance et un peu aussi l’insolence.

J’ai beaucoup de difficulté à admettre une telle supériorité. Pour savoir si j’exagère, comparez simplement Lyra à son copain Roger qui a à peu près le même âge et qui est VRAIMENT de son âge.

Heureusement, l’histoire est divertissante et enlevante. On ne s’ennuie pas en lisant ce livre qui nous enlace d’une part de voyage, de rêve et d’émotions. Je reparlerai sûrement bientôt des deux autres tomes.

Suggestion de lecture : LE SECRET INTERDIT, de Bernard Simonay

 Philip Pullman est né en 1946, à Norwich, en Angleterre.  À partir de l’âge de dix ans, Philip passe son temps à lire, à écrire des poèmes, à peindre. À travers la lecture du roman de Mikhaïl Boulgakov, «Le Maître et Marguerite», Philip Pullman découvre le genre du réalisme fantastique. Il commence à écrire un premier roman puis il publie un thriller métaphysique pour lequel il obtient un prix.

C’est en préparant des représentations théâtrales pour ses élèves qu’il se met à écrire lui-même la première ébauche de ses romans pour enfants. À partir de 1985, les romans s’enchaînent. C’est avec la trilogie «A la croisée des mondes», qu’il a mis sept ans à écrire, que Philip Pullman connaît ses heures de gloire.

LA TRILOGIE DE LA CROISÉE DES MONDES

Dans le tome 2, Will est en fuite et pénètre dans un monde parallèle où il rencontrera Lyra. Ils auront à lutter contre des forces obscures afin de pénétrer dans la mystérieuse tour des anges.

Dans le tome 3, avec l’aide des anges, Will parviendra à libérer Lyra des griffes de sa mère, la cruelle madame Coulter. La quête de nos amis est plus désespérée que jamais car il leur faudra affronter maintenant le monde des morts.

Bonne lecture et bonne écoute
Claude Lambert
Le dimanche 20 septembre  2020

AU COEUR DU TEMPS, de Didier Liardet

Deux savants américains se sont égarés au cœur du temps dans le labyrinthe des époques passées et futures, au cours des premiers essais ultra-secrets d’un prodigieux dispositif : le chronogyre. Tony Newman et Doug Phillips sont lancés dans une aventure fantastique quelque part dans le domaine mystérieux du temps. * (Introduction de chaque épisode de la télésérie AU CŒURS DU TEMPS d’Irwin Allen.)

LES ARCANES DE L’HISTOIRE
*LES VOYAGES SPATIO-TEMPORELS…imaginée et
produite par Irwin Allen, un cinéaste très imaginatif
qui avait une prédilection pour les récits les plus
extraordinaires et les mises en scène spectaculaires,
AU CŒUR DU TEMPS fut la première série dramatique
programmée aux États-Unis à utiliser cette
thématique comme trame principale. *
(Extrait de l’introduction du livre de Didier Liardet)

De toutes les téléséries culte produites dans les années 1960 et 1970, la série AU CŒUR DU TEMPS d’Irwin Allen est celle qui m’a le plus fasciné. Cette série m’a accroché parce qu’il y est question du temps, mon sujet de science-fiction préféré en littérature. On retrouve donc deux scientifiques américains dans un déplacement temporel perpétuel. Les responsables peuvent suivre Tony et Doug, leur parler à l’occasion et même leur faire parvenir du matériel dans leur espace-temps mais ils ne peuvent pas les ramener.

Leurs déplacements deviennent autant de rencontres avec l’histoire et ses acteurs comme Abraham Lincoln, Marco Polo, Marie-Antoinette, sans oublier les personnages mythiques comme Merlin, le roi Arthur, Ulysse et la guerre de Troie. Évidemment, les épisodes sont romancés et laissent à penser que les savants peuvent modifier le cours du temps, ce qui n’est pas réaliste.

Le livre propose une genèse de la série, une incursion dans les coulisses de tournage, une biographie des principaux interprètes, une présentation de série du même genre et une fiche guide des trente épisodes de la série. Pour chaque épisode, l’auteur propose un synopsis, une évaluation et une présentation de la plupart des acteurs et artisans avec leur répertoire télévisuel et leur filmographie, sans oublier les photos et documents (Il y en a plus de 500 dans le livre.)

Comme ce fut le cas pour la série AU-DELÀ DU RÉEL, j’ai eu la chance de visionner les 30 épisodes de la série AU CŒUR DU TEMPS et j’ai été à même de constater la justesse des évaluations proposées dans les fiches guide. Autre détail important : Au cœur du temps n’a jamais rencontré un immense succès aux États-Unis. À la fin de la première saison, La société ABC a proposé au producteur de poursuivre l’aventure, à la seule condition que le budget soit considérablement diminué. Irwin Allen a refusé.

Il en découle que la série s’achève sans qu’elle ait reçu une fin mettant un terme aux aventures des deux scientifiques, lesquels sont condamnés, en quelque sorte, à poursuivre indéfiniment leur cycle de sauts temporels. J’ai trouvé ça frustrant évidemment et Didier Liardet explore dans son livres les motivations d’ABC.

Malgré tout, *Série précurseur du genre, AU CŒUR DU TEMPS, en dépit de sa courte durée, fait partie des séries ayant traversé les décennies en conservant une place privilégiée dans l’imaginaire collectif des téléspectateurs du monde entier. * (Extrait) Ce livre, publié sur papier glacé est vraiment bien fait. Sa présentation est soignée et très agréable.

Je déplore toutefois une faiblesse qui semble généralisée dans la bibliographie spécialisée de Liardet : les photos d’acteurs et d’artisans ne sont pas identifiées dans les fiches guide. Il devient difficile parfois d’associer un acteur à sa photo. Moi je trouve ça irritant. En dehors de ce désagrément, je n’hésite pas à recommander ce livre même à ceux et celles qui n’ont jamais vu la série…dépaysement assuré.

Suggestion de lecture, dans la même série et du même auteur : AU-DELÀ DU RÉEL

Différentes vues du complexe CHRONOGYRE

Didier Liardet (à gauche) est historien et spécialiste de séries télévisées. Dans le cadre de cette collection, il a publié des ouvrages de référence sur de nombreuses séries-cultes, les plus grandes séries télévisées britanniques et américaines…AU-DELÀ DU RÉEL, COSMOS 1999, V et plusieurs autres

Irwin Allen (1916-1991) est un réalisateur, producteur et scénariste américain qui a créé en  1964, VOYAGE AU FOND DES MERS, une série de science-fiction qui jouit d’une bonne popularité. Il lance l’année suivante ce qui deviendra sa série la plus célèbre : PERDUS DANS L’ESPACE. Suivent les séries AU CŒUR DU TEMPS et AU PAYS DES GÉANTS. Il produit, au début des années 1970, L’AVENTURE DU POSÉIDON qui lancera la mode du ‘film-catastrophe’.

Toujours dans la même veine, irwin Allen connait un succès encore plus impressionnant avec sa production suivante, LA TOUR INFERNALE décrivant un incendie dans un gratte-ciel. Le film met en vedette trois des acteurs les plus populaires de l’époque : Steeve McQueen, Paul Newman et Faye Dunnaway. Il récolte huit nominations aux oscars dont celle du meilleur film. LA TOUR INFERNALE est à la fois un des films les plus connus du genre et le sommet de la carrière d’Irwin Allen.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 16 août 2020

LES FABULEUSES TRIBULATIONS D’ARTHUR PEPPER

Commentaire sur le livre de
PHAEDRA PATRICK

*…Où irait-il ensuite ? Où le mènerait le prochain
indice ? Arthur était trop las pour y réfléchir,
fatigué par le chaos qui régnait dans sa tête.
«un peu de répit par pitié…» , songea-t-il en
tournant un nouveau coin de rue.*
(Extrait : LES FABULEUSES TRIBULATIONS D’ARTHUR
PEPPER, Phaedra Patrick, édition originale : Mira
2015, Bragelonne 2016 pour la présente traduction.
édition numérique, 360 pages)

Un an après la mort de Miriam, Arthur consent enfin à se séparer des affaires de sa défunte épouse. Il découvre alors un bracelet qu’il n’avait jamais vu, et les breloques suspendues à ce bijou par d’épaisses mailles en or massif : Un éléphant, un tigre, une fleur, un livre, un cœur et j’en passe. Toutes ces breloques constituent autant d’énigmes qui lui donnent envie de mener l’enquête. Que sait-il vraiment de celle qui a partagé sa vie pendant plus de quarante ans ?  Sans s’y attendre, il ira au-devant de surprenantes révélations. 

SURPRENANTE QUÊTE SUR LE PASSÉ
D’UNE DÉFUNTE
*En l’espace de quelques semaines, il était
passé du veuf pleurant son épouse défunte
à l’ancien époux qui remettait toute sa
vie en question…*
(Extrait : LES FABULEUSES TRIBULATIONS
D’ARTHUR PEPPER)

Cette histoire est relativement simple. Un an après la mort de sa femme, Arthur Pepper fait une découverte en fouillant dans ses affaires…une découverte qui allait changer sa vie : *À ma grande surprise, j’ai découvert un bracelet en or caché dans l’une de ses bottes. Je ne l’avais jamais vu, ce bracelet. Il était décoré de nombreux charmes : un éléphant, un cœur, une fleur…* (Extrait).

Arthur allait finir par apprendre que chaque charme a une signification particulière. Il n’avait plus qu’une idée en tête : découvrir l’origine de ce bijou et de chacun de ses ornements et tout savoir sur le passé de sa femme : *Je pensais que Miriam et moi n’avions aucun secret l’un pour l’autre et je découvre que je ne sais rien d’elle. Je suis confronté à tout ce…ce vide, et il faut vraiment que je le comble, quand bien même ce que j’apprendrai me laissera effondré*. (Extrait)

Voilà…ce livre est l’histoire d’une obsession et effectivement monsieur Pepper sera entraîné dans de nombreuses tribulations dont quelques-unes assez extraordinaires. Au départ, le titre est justifié. Je précise que cette obsession ne tourne pas à la folie, loin de là. Nous avons ici les aventures d’un homme sensible, affaibli par la solitude, qui adore ses deux enfants.

dans son enquête, Arthur va me faire passer par toute une gamme d’émotions. Il y a des moments drôles, tendres des fois plus dramatiques. Notre héros se rend tout simplement compte qu’il connaissait mal sa femme ou du moins son passé. Arthur va jusqu’à réaliser qu’il se connait mal lui-même.

Cette histoire est un peu développée à la manière d’un conte. Il y a une légère touche de fantastique, de l’improbable, de petites morales et des liens relativement faibles entre les aventures. C’est une faiblesse du tout : le fil conducteur est instable mais la plume fluide de Phaedra Patrick réussit à entraîner le lecteur dans les tribulations du héros et à rendre ses principaux personnages attachants.

On est loin du chef d’œuvre. L’histoire manque de profondeur, les enchaînements sont faibles et j’ai trouvé la traduction légèrement douteuse. Toutefois, l’idée de base ne manque pas d’originalité car si l’auteur a négligé certains aspects dans la construction de son récit, elle s’est bien gardée de verser dans le mélodramatique et la fleur bleue.

Elle a créé un personnage profondément humain mû par l’espoir et l’amour, inquiet de savoir s’il était à la hauteur de sa femme. Il y a quelque chose de doux dans ce récit, de léger. Une aventure par breloque selon le principe de la chaîne d’évènements. Même avec des liens plutôt minces, ça entraîne le lecteur et le pousse à aller plus loin. Ça peut même pousser au questionnement.

Il est un peu difficile de rentrer dans l’histoire. Il y a des longueurs dès le début. C’est un peu tiré par les cheveux mais graduellement, le lecteur peut être poussé à l’empathie comme je l’ai été pour Arthur Pepper. C’est agréable comme lecture mais pas plus. Je suis resté un peu sur ma faim. Hé bien ami lecteur, amies lectrice, *la balle est dans votre camp*.

Suggestion de lecture : LA FIN DU MONDE A DU RETARD, de J.-M. Erre

Phaedra Patrick est une auteure native du Royaume-Uni. Elle est diplômée en histoire de l’art et marketing. Son parcours atypique lui a fait endosser successivement les rôles d’artisan du vitrail, d’organisatrice de festivals de cinéma et de chargée de communication. «Les fabuleuses tribulations d’Arthur Pepper» (The Curious Charms of Arthur Pepper, 2016) est son premier roman.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le dimanche 21 juin 2020

LE RITUEL, le livre de ADAM NEVILL

*…dans ce spectacle rouge et jaune d’une brutalité inattendue, tous distinguèrent le sourire osseux d’un maxillaire. Juste au-dessus de l’os se trouvait un œil, aussi gros qu’une boule de billard, vitreux et terne. (Extrait : LE RITUEL, Adam Nevill, édition originale : 2011, Éditions Bragelonne 2013 pour la présente traduction, numérique, 400 p.)

Quatre copains décident de s’aventurer dans la nature sauvage scandinave simplement pour marcher, camper quelques jours et pour le plaisir de se retrouver ensemble tous les quatre. Toutefois, l’enthousiasme des amis est miné par la pluie incessante, l’inexpérience et le surplus de poids de Phil et Dom entre autres et en l’espace de quelques heures, leur randonnée tournera au cauchemar. Perdus et affamés dans des bois inexplorés, la situation leur échappe: mises en scène macabres et sacrifices païens en l’honneur d’une créature millénaire. Face à l’innommable, la folie guette ceux qui font désormais partie du RITUEL. 

IMMERSION  EN ÉPOUVANTE
*Ils méritaient de mourir. Il voulait qu’ils
meurent. Il voulait verser leur sang jeune
et toxique, effacer cette misérable partie
du monde de la surface de la terre. Oui, ils
avaient raison…*
(Extrait: LE RITUEL)

LE RITUEL, c’est 400 pages de cauchemar et d’horreur pour lecteurs avisés. Le sujet est pourtant courant, quatre copains : Hutch, Phil, Dom et Luke décident de partir à l’aventure dans la forêt scandinave. Dès qu’ils pénètrent dans la forêt, rien ne va plus, ils tournent en rond. La situation se complique du fait que Phil et Dom accusent une importante surcharge pondérale et finissent par se blesser, retardant dangereusement le groupe.

Puis, lors d’une tentative de sortir de cette inquiétante forêt, les copains découvrent un cadavre d’animal éviscéré suspendu à un arbre. La suite est une série d’épisodes cauchemardesques et de noirceur :

*Une terreur devant laquelle l’esprit ne peut qu’admettre sa défaite, se réfugiant dans des rêvasseries imbéciles. Puis, ils l’entendirent de nouveau, sur leur gauche. Tellement proche : le même mugissement…* (extrait) Angoisse et horreur sont omniprésentes avec une toile de fond à caractère surnaturelle.

Le scénario m’a rappelé à plusieurs égards le deuxième volet de la série  PROJET BLAIR : LE LIVRE DES OMBRES. Ceux et celles qui l’ont vu se rappelleront qu’il a été tourné sur les lieux même du tournage de Projet Blair. On sait que l’histoire repose sur l’hystérie collective inconsciente des jeunes qui ont été poussés à faire un carnage indescriptible.

Maintenant, rappelez-vous l’ambiance du film, l’atmosphère pesante, les lourds silences alternant avec des bruits mystérieux amplifiés en plus des bruits de la forêt que la noirceur rend inquiétants. Dans LE RITUEL, vous avez la même atmosphère. Dans l’ensemble, c’est quand même ce que j’appellerais du réchauffé.

Le succès de ce livre repose en grande partie sur le non-dit…la plume s’en remet à l’esprit du lecteur. Malheureusement mon enthousiasme s’arrête là. J’ai bien peur de vous décevoir car ce livre comporte une grande faiblesse.

Un irritant m’a fait tomber de haut. Au milieu du récit, il y a un changement brusque dans le rythme, le décor…un virage qui amène le lecteur dans la partie disons surnaturelle du récit. On passe de l’angoisse et la peur de la première partie à la folie pure dans le second volet.

Changement drastique dérangeant pour le lecteur d’autant que la crédibilité n’y est plus. C’est n’importe quoi. Le livre passe ainsi dans la série B. On dirait que cette partie a été écrite par un autre auteur plus versé dans les scénarios pour jeunes ados.

C’est dommage. J’ai été quand même ébranlé par la première moitié à cause de l’atmosphère qui s’en dégage, une espèce d’éther malsain, le tout rendu par une plume habile qui provoque l’addiction…j’ai malheureusement déchanté au beau milieu du récit. La magie s’est perdue et j’ai commencé à trouver le temps long à cause du caractère abusif des descriptions, des redondances et d’une finale décevante.

J’ai l’impression d’avoir lu deux livres. Un bon et un beaucoup moins bon. Pas de cohérence. Est-ce que j’irais jusqu’à vous recommander un livre à cause de sa première partie. Moi je trouve ça tentant. Vous pourriez peut-être trouver quelque chose qui m’échappe. Personnellement je ne déteste pas ce genre de challenge. Une chose est sûre, c’est glauque d’un bout à l’autre…

Suggestion de lecture : H+ 1, TRANSMUTATION, de Célia Ibanez

Adam Nevill est né en 1969 à Birmingham en Angleterre. Il s’est spécialisé dans la littérature d’horreur. Son livre APPARTEMENT 16 a connu un succès fulgurant dès sa publication en 2011. DERNIERS JOURS publié en 2014 a décroché le prix BRITHISH FANTASY du meilleur roman d’horreur en 2013 (Pour l’édition anglaise publiée en 2012). LE RITUEL a gagné le même prix en 2012. Pour en savoir plus, visitez www.adamlgnevill.com

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le samedi 6 juin 2020

LA CHAMBRE DES OMBRES GLACÉES, PIERRE H RICHARD

<-Comment on va la descendre de là?
Michel semblait hypnotisé par la
jeune fille sur la croix.·>
(Extrait : LA CHAMBRE DES OMBRES
GLACÉE, Pierre H. Richard, Éditions
Pratiko, 2006, édition numérique…)

Le jeune Jérémie découvre une mystérieuse enveloppe dans la cave de son grand-père. Il y trouve une dizaine de gravure de Polchak. Une de ces gravures est en double. Jérémie en garde une pour lui et prête l’autre à son meilleur ami Michel. Par la suite, Jérémie, Michel et leur amie Lorraine sont subitement entraînés dans un monde étrange. Ils traversent comme une espèce de bouche et aboutissent dans ce qui a les apparences d’une salle de torture. Depuis que Jérémie a ouvert l’enveloppe, des trucs bizarres surviennent. Entre autres, des gargouilles…des créatures belliqueuses qui ont envie de mordre. Pour nos amis, il devient urgent de trouver une issue…

DANS L’OMBRE DE POE
*Depuis plus de trois heures qu’ils avançaient,
la salle s’assombrissait et les plaintes des
suppliciés s’éteignaient. Les personnages
torturés avaient cédé leur place à un
cimetière de machines de bois et de métal…*
Extrait

Jérémie, Michel et leur amie Lorraine sont catapultés dans une sorte de monde parallèle peuplé d’ombres menaçantes qui rappellent les gargouilles de Polchak. Alors qu’ils débouchent sur la Chambre des Ombres glacées qui est en fait une salle de torture, les trois ados réalisent que les ombres veulent envahir leur esprit. Les jeunes deviennent des enveloppes pour les entités de l’ombre. Mais pourquoi ? Dans quel but ?

LA CHAMBRE DES OMBRES GLACÉES est un nouveau titre qui vient enrichir la littérature jeunesse dans le genre fantastique. On y suit trois adolescents qui vivent une situation pénible dans un monde paranormal. C’est loin d’être nouveau…le héros de l’histoire entraîné dans un livre, dans un jeu vidéo, dans un monde parallèle et j’en passe.

Le sujet a été abondamment développé en littérature et au cinéma. Cependant, ce livre de Pierre H. Richard a quelque chose de particulier. En cours de lecture, j’essayais de me rappeler dans quel livre ou dans quel film j’avais été enveloppé d’une telle atmosphère. Pas au niveau de la lecture ou du visionnement mais au niveau du ressenti, du non-dit. La lumière s’est faite lorsque je suis arrivé à l’épisode du puits et de la pendule.

Ça m’a rappelé THE PIT AND THE PENDULUM, cette nouvelle écrite par Edgar Allan Poe en 1842, insérée plus tard dans un de ses recueils NOUVELLES HISTOIRES EXTRAORDINAIRES, finalement traduite par Charles Baudelaire et adaptée mainte fois au cinéma.

Dans cette histoire, un prisonnier de l’inquisition espagnole est soumis à la torture alors qu’une grande lame en forme de pendule se balance au-dessus de lui et se rapproche lentement de sa poitrine. C’est à ce traitement qu’est soumis un de nos héros dans la chambre des ombres glacées pendant qu’un autre attend la congélation sur une croix.

Ce n’est pas seulement cet épisode de la pendule mortelle qui a retenu mon attention mais c’est toute l’atmosphère qui se dégage du récit, spécialement quand les jeunes évoluent dans le monde des ombres. C’est toute la tension ressentie qui m’a rappelé Edgar Allan Poe. Nous avons ici une nouvelle extraordinaire version jeunesse.

L’histoire est un peu difficile à saisir au début mais elle s’ouvre graduellement à notre compréhension : <Bon, ce que Polchak dit dans son testament, c’est que les deux gravures identiques d’une gargouille qui sont sensées accompagner ces documents sont en fait des «portes» qui lui permettront de revenir se venger des dirigeants de l’église Orthodoxe et d’enfin faire reconnaître sa mission «divine».

Pour y arriver, les deux images doivent être séparées l’une de l’autre. Et grâce à ces portes, il affirme pouvoir saisir les énergies nécessaires à son retour.> (Cet extrait fait référence à l’inquisition espagnole et à la salle de torture appelée LA CHAMBRE DES OMBRES GLACÉES, d’où le lien avec Edgar Allan Poe).

Donc, bien que pas trop originale, l’histoire est intéressante, la plume est fluide, facile à suivre. Principale faiblesse : la profondeur des personnages. Je n’ai pas réussi à m’y attacher vraiment. Principale force : l’atmosphère qui imprègne le récit, parfois oppressante, parfois flottante. Elle m’a fait vibrer. C’est un des critères importants que je recherche dans ce genre d’ouvrage. Ça devrait plaire à beaucoup de lecteurs et lectrices.

Suggestion de lecture : LA CHAMBRE DES MERVEILLES, de Julien Sandrel

La torture du puits et de la pendule
d’après une nouvelle d’Edgar Allan Poe

Pierre H. Richard, auteur et traducteur qui s’est spécialisé dans la politique fiction et le roman policier, élargit maintenant ses horizons en s’attaquant au fantastique avec LA CHAMBRE DES OMBRES GLACÉES. Je vous suggère aussi, du même auteur SOLUTION ULTIME, un roman surprenant dont l’action se déroule dans l’univers trouble des vendeurs d’armes…

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 22 mai 2020

Les plus recherchés de la galaxie, JOHN KLOEPFER

*«Deux extraterrestres en une nuit!
Et l’un d’eux est un cyborg insectoïde !
murmura TJ, à peine capable de
contenir son excitation.»*
(Extrait : LES PLUS RECHERCHÉS DE LA
GALAXIE, John Kloepfer, ADA jeunesse,
2017, édition de papier, 240 pages)

Quand Kevin Brewer et ses copains du camp scientifique accomplissent l’impossible – faire venir des EXTRATERRESTRES sur Terre ! -, ils s’imaginent que ça va être une partie de plaisir. Et au début, c’est le cas. Mais Kevin s’aperçoit vite que tous les extraterrestres ne viennent pas en amis. Des prédateurs interstellaires sont venus capturer Mim le martien et de détruire tout sur leur passage. Il n’est pas question que Kevin laisse sa plus grande découverte scientifique se faire emmener aussi facilement. Il cherche donc à mettre un terme à cette invasion extraterrestre!

Y’EN A DES GENTILS, Y’EN A DES MÉCHANTS
  * …Alexander a vraiment franchi les limites.
C’est le truc le plus dégoutant que j’aie
jamais vu. Tu m’en diras tant dit Kevin.
C’est le truc le plus immonde que j’aie
jamais goûter…Nous devons le battre à
la convention.*

(Extrait: LES PLUS RECHERCHÉS DE
LA GALAXIE)

Kevin Brewer et ses amis séjournent doivent participer à la convention des inventions. Le groupe de Kevin pense avoir une idée géniale : mettre au point un galactoscope pour communiquer avec l’espace. Non seulement ça fonctionne, mais un peu trop bien même. Un martien débarque au beau milieu de nos amis. Il s’appelle Mim.

D’autres extra-terrestres débarquent pour s’emparer de Mim. Nos amis découvrent alors que Mim vient d’une espèce de Mafia de l’espace et est extrêmement dangereux. L’ami devenu ennemi devient un véritable monstre. La mission de Kevin est simple : sauver le monde. Rien de moins…

C’est une histoire sympathique. Évidemment ça semble facile. Des jeunes fabriquent une boîte avec quelques fils, appuient sur un bouton et un extra-terrestre apparait. Toutefois pour les jeunes lecteurs, préados et ados, c’est un bon divertissement parce qu’à défaut d’originalité l’auteur y a mis beaucoup d’action, du mystère, du danger et de l’humour avec, des personnages sympathiques qu’on aurait envie d’avoir comme amis.

Donc ce sont des personnages auxquels les jeunes peuvent s’identifier et il y a beaucoup d’éléments auxquels ils peuvent s’accrocher. Entre autres, il faut savoir si Kevin et ses amis battront l’équipe d’Alexander au concours des inventions.

J’ai beaucoup aimé les illustrations de ce livre. Il y en a un peu partout dans le volume et elles sont vivantes. Elles ajoutent du rythme au récit et elles enrichissent l’histoire. On doit ces magnifiques dessins à Nick Edwards, dessinateur de bandes dessinées, illustrateur et créateur de personnages.

Il a travaillé en étroite collaboration avec Kloepfer pour produire un tout attrayant. La page couverture est particulièrement bien faite et devrait attirer aisément l’attention des jeunes lecteurs et jeunes lectrices amateurs de science-fiction.

Donc, sans être la trouvaille du siècle, c’est un bon livre et le caractère de ses personnages, ses dessins en font une valeur sûre. Sur le plan scientifique, ça ne nous apprend pas grand-chose. Mais je crois que c’était voulu. Les inventions dépassent même largement le génie des enfants. C’est juste drôle. Il n’y a aucune lourdeur dans le récit.

Un tout taillé sur mesure pour la jeunesse avec même un peu de matière à réflexion par exemple sur l’esprit d’équipe, l’amitié et sur l’importance de ne pas se fier aux apparences. Notez aussi que l’aventure est loin d’être terminée. Eh oui, la planète est toujours en danger et il faut aller au tome 2 pour voir si kevin, Warner, Tara et TJ finiront par éjecter les ennemis intergalactiques de ce monde et sauver la planète.

Compte tenu de toutes les belles qualités que j’ai pu observer dans le tome 1. Je crois que ça vaut la peine de poursuivre la lecture car la finale du tome 1 est pour le moins intrigante. À surveiller donc : LES PLUS RECHERCHÉS DE LA GALAXIE, tome 2, PLONGÉE EN IDIOTIE…c’est prometteur je crois.

Suggestion de lecture : LE GAZON…PLUS VERT DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CLÔTURE, d’Amélie Dubois

John Kloepfer a grandi à Buffalo. Après l’université, il a travaillé sur son écriture. En 2008, Kloepfer déménage à New York et commence à écrire The Zombie Chasers series presque immédiatement. Quelques années plus tard, il a commencé sa deuxième série, un trio de romans à thème extraterrestre : Galaxy’s Most Wanted. Au moment d’écrire cet article, il travaille sur deux nouveaux livres sur des monstres géants de type Godzilla.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 10 mai 2020

LES VOYAGES DE GULLIVER, JONATHAN SWIFT

*Le roi…ordonnait souvent de m’apporter dans ma boîte et de me mettre sur la table de son cabinet. Alors il me commandait de tirer une de mes chaises hors de la boîte, et de m’asseoir de sorte que je fusse au niveau de son visage.* (extrait)

Roman satirique.  Gulliver a fait quatre voyages. Deux en particulier sont demeurés célèbres. Dans son premier voyage, il échoue sur une île étrange appelée Lilliput, peuplée de touts petits hommes mesurant moins de 15 centimètres et qui passent leur temps à faire la guerre. Son deuxième voyage l’amène chez les Brobdingnag, des géants à côté desquels c’est Gulliver qui faisait office de mini-nain. Dans les deux cas, Gulliver frôle la mort. Seules son intelligence et son imagination lui sauvent la vie. 

LE REFLET DE L’EXTRAVAGANCE
*«Il faut supposer d’abord, lui dis-je, que toutes nos maladies viennent de réplétion, d’où nos médecins concluent sensément que l’évacuation est nécessaire, soit par en haut, soit par en bas. Pour cela, ils font un choix d’herbes, de minéraux, de gommes, d’huiles, d’écailles, de sels, d’excréments, d’écorces d’arbre, de serpents, de crapauds, de grenouilles, d’araignées, de poissons, et de tout cela ils nous composent une liqueur d’une odeur…qui soulève le cœur…»*
(Extrait :LES VOYAGES DE GULLIVER)

Inspiré par une adaptation cinématographique vue récemment à la télévision, j’ai choisi cette fois l’œuvre de Jonathan Swift : LES VOYAGES DE GULLIVER et ma foi, je fus autant surpris que fasciné par ce livre qui s’ajoute aux nombreux ouvrages victimes du cinéma. En effet, le septième art nous a habitué aux voyages de Gulliver dans le pays des géants, puis dans le pays des petits nains.

Mais dans les faits, Gulliver a fait quatre voyages : les deux plus connus : Lilliput, le pays des tout petits hommes, Brobdingnag, le pays des géants, Laputa, les Banibarbes et autres contrées et où on trouve entre autres une énorme île flottante et enfin, un pays étrange où Gulliver a fait la connaissance des Houyhnhnms, des chevaux qui parlent et qui pensent.

J’ai été séduit par le caractère extravagant de ce livre. Quand c’est le temps de partir, Gulliver plante sa famille là et se lance, ivre de liberté, de grands espaces et de bizarreries. Par exemple, il découvre que Lilliput et Brobdingnag sont en guerre parce qu’ils ne s’entendent pas sur la façon de casser un œuf : par le petit bout ou par le gros bout.

Ça vous donne une idée du caractère profondément satirique du récit, caractère qui monte en crescendo jusqu’à une finale surprenante où j’ai réalisé que Swift avait tourné en dérision, parfois de façon cinglante les travers de sa bonne société anglaise. En fait, ça concerne la société en général. Ce livre m’a semblé d’une incroyable actualité.

Plusieurs croient que LES VOYAGES DE GULLIVER est un conte pour enfant. Ce n’est pas le cas. C’est une idée qui a été entretenue par le cinéma. Au-delà du roman satirique, LES VOYAGES DE GULLIVER est un conte philosophique universel qui a traversé les âges sans vieillir avec le récit du docteur Gulliver sur ses grandes aventures.

Ce livre a exercé sur moi une forte attraction, premièrement parce qu’au-delà de l’hommerie, il m’a mis le nez sur la bêtise et l’absurdité humaines et encore en utilisant un ton parfois caustique et deuxièmement, sa description des pays imaginaires est d’une remarquable beauté.

Étrangement, le regard très critique qu’il jette sur la société ne m’a pas refroidi mais porte à réfléchir…réfléchir entre autres sur le caractère misanthrope et susceptible de l’être humain.

Il n’y a pas à se tromper. Si Swift critiquait sa bonne société anglaise des XVII et XVIIIe siècle, j’ai perçu son propos comme une critique de la société sans égard aux époques.

Malheureusement, une partie du contenu et l’esprit du livre a été occultée voire ostracisée par le cinéma. Mais je considère maintenant ce livre comme un chef d’œuvre. Bien sûr, il faut composer avec le français chantonnant et tonique du XVIIe siècle  C’est un texte écrit avec intelligence et clairvoyance en plus d’un humour souvent irrésistible.

Le texte est complété par l’extrait d’un pamphlet sur l’Irlande qui propose presque joyeusement de vendre les bébés de citoyens irlandais pauvres comme friandises à des citoyens plus fortunés, ce qui résoudrait les problèmes irlandais de famine et de surpeuplement. C’est d’un mauvais goût qui, dans les circonstances, force presque l’admiration. On sent que monsieur Swift avait des reproches à faire à ses contemporains.

Avec Swift, j’ai redécouvert le caractère atavique de la violence, de la guerre, de la soif de pouvoir et surtout l’étroitesse et l’hypocrisie politique. J’ai savouré ce livre qui est devenu pour moi un coup de cœur.

Suggestion de lecture : LE GRAND SECRET, de René Barjavel

Jonathan Swift (1667-1745) est un écrivain, satiriste, pamphlétaire politique et poète anglo-irlandais né à Dublin. Il est devenu célèbre avec la publication de son livre LES VOYAGES DE GULLIVER. Il a aussi publié plusieurs œuvres en utilisant des pseudonymes.

Passionné d’écriture, il s’est rapidement spécialisé dans la prose satirique, écorchant au passage la culture de son temps avec ses pamphlets humoristiques en général et LE CONTE DU TONNEAU en particulier, œuvre majeure qui jette un regard très critique sur la stupidité de ses contemporains, ce qui déplaira singulièrement à ANNE, alors reine d’Écosse, d’Angleterre et d’Irlande. 

LES VOYAGES DE GULLIVER AU CINÉMA

Abstraction faite des films d’animation, il y a eu principalement quatre adaptations cinématographiques des Voyages de Gulliver : 1939, 1960, 1996 et 2010. Ma version préférée est celle de 1960 réalisée par Jack Sher avec l’excellent Kerwin Mathews dans le rôle du docteur Lemuel Gulliver.

Les effets spéciaux ont été l’œuvre de Harry Harrihaussen à qui on doit de nombreux classiques du cinéma fantastique et de science-fiction comme LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT, le SEPTIÈME VOYAGE DE SINBAD et plusieurs autres.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 3 mai 2020