*Le contenu d’un média a moins d’importance que
le média lui-même pour son influence sur notre
façon de penser et d’agir.*
(Marshal McLuhan extrait de POUR COMPRENDRE LES
MÉDIAS : LES PROLONGEMENTS TECHNOLOGIQUES DE
L’HOMME, cité dans INTERNET REND-IL BÊTE de Nicholas
Carr, éd. Robert Laffont, t.f. 2011, éd. Num. 280 pages)
INTERNET REND-IL BÊTE est un essai dans lequel Nicholas Carr, critique et spécialiste des nouvelles technologies dévoile les effets collatéraux d’internet sur le cerveau, la pensée, l’intelligence et la vigueur intellectuelle. Carr décrit en détail la fragmentation provoquée par l’avènement et la progression extrêmement rapide de l’ère numérique. Suite à ses constats sur l’emprise d’Internet et des réseaux sociaux , il pose une question cruciale : qu’est devenue notre façon de penser, de lire et d’écrire? Il y a un prix à payer pour l’engouement de la société à Internet et aux nouvelles technologies car l’incidence d’Internet sur l’intelligence humaine est évidente.
*…Il s’est avéré que quand les gens font des
recherches sur le Net, le schéma de leur
activité cérébrale est très différent de
celui qu’ils ont quand ils lisent du texte
semblable à ceux des livres…*
(extrait de INTERNET REND-IL BÊTE)
C’est un ouvrage costaud et rigoureux dans lequel Nicholas Carr développe un long argumentaire visant à démontrer les effets collatéraux d’internet sur notre intelligence et notre raisonnement. L’auteur se base sur des études et des expériences scientifiques sérieuses pour expliquer les répercussions neurologiques de la surutilisation d’Internet et ce, même si, comme Carr le dit lui-même : *L’évolution nous a donné un cerveau capable littéralement de changer d’esprit à tout bout de champ.*
Carr entre dans les moindres détails du fonctionnement des cellules cérébrales, de leur chimie et de leurs interactions pour démontrer la *plasticité du cerveau* et le fonctionnement de la programmation mémorielle. Le raisonnement qui s’ensuit tend à démontrer que les énormes possibilités du Net font de nous des penseurs plus superficiels.
L’auteur vise entre autres les hyperliens, ces fameux liens sur lesquels on clique et qui nous amène vers d’autres liens qui nous amènent encore vers d’autres liens et ça n’a plus de fins. Pour Carr, cette façon de lire (qui n’a aucune espèce de profondeur, contrairement à la lecture linéaire, soit celle d’un bon vieux livre) éparpille totalement notre attention et même notre discernement.
Ce n’est qu’un exemple pour amener le lecteur à comprendre les changements que provoque Internet dans notre façon de lire d’écrire et de penser. La fréquente utilisation d’Internet est d’autant affaiblissante que notre dépendance à cette ressource inépuisable qu’est le web est grandissante et frôle l’irréversibilité.
C’est un livre très crédible malgré certains irritants : le titre d’abord, pompeux et inapproprié par rapport au contenu. Je ne crois pas que je sois devenu bête et je suis toujours capable de m’adonner à une lecture linéaire, de dévorer un bon livre fait de papier et de le lire en profondeur.
Les chapitres sont très longs et la profondeur du sujet traité rend l’ensemble parfois difficile à suivre d’autant que le ton est un peu doctoral. Mais il demeure que ce livre est porteur d’une profonde réflexion concernant les effets d’Internet sur notre physiologie et notre esprit, notre humanité. À ce sujet, Carr cite le célèbre informaticien Joseph Weizeanbaum :
*Le grand danger qui nous menace quand nous devenons plus intimes avec notre ordinateur…c’est de commencer à perdre notre humanité, à sacrifier les qualités mêmes qui nous distinguent des machines. La seule façon de l’éviter, c’est d’avoir la lucidité et le courage de refuser de déléguer à l’ordinateur les plus humaines de nos activités mentales…*
Le raisonnement de Nicholas Carr va dans plusieurs directions, mais pour moi, il y a convergence vers l’inévitable conclusion que la surutilisation du WEB amène à la paresse intellectuelle et touche de façon importante notre psychologie cognitive. Enfin, est-ce que le livre est alarmiste? Je dirai simplement qu’il est empreint d’un alarmisme sain.
Suggestion de lecture : SANS UN MOT, de Harlan Coben

Nicholas Carr est un auteur américain, journaliste, chroniqueur, éditeur et critique très actif, parfois virulent des nouvelles technologies. Il s’est rendu célèbre avec THE SHADOWS : INTERNET IS DOING TO OUR BRAINS, nominé pour le PULIZER américain. Il y décrit les effets neurologiques d’Internet sur le cerveau. On lui doit aussi BIG SWITCH : REWIRING THE WORLD, FROM EDISON TO GOOGLE traduit en 20 langues. Il a aussi créé un blog mais il est en anglais. On peut le consulter au www.roughtype.com
BONNE LECTURE
JAILU
FÉVRIER 2015




Le recueil comprend trois nouvelles : LE BILLET GAGNANT : Ernie Gagne 2 millions de dollars à la loterie. Au lendemain d’une beuverie, il se rend compte que son billet a disparu…MEURTRE À CAPE COD : Willie et Alvira découvrent que leur voisine vient d’être libérée de prison après avoir purgé une peine pour le meurtre de son beau-père. Or la jeune femme a toujours clamé son innocence. Alvira décide de mener une enquête afin d’innocenter sa jeune voisine…LE CADAVRE DANS LE PLACARD : pendant leurs vacances à Londres, Willy et Alvira ont prêté leur appartement à Brian, un jeune écrivain.
Mary Higgins Clark est une écrivaine américaine, née à New-York le 24 décembre 1927. Elle a cinq enfants issus de son mariage avec Warren Clark décédé en 1964. Elle publie son premier livre en 1969, une biographie de George Washington : LE ROMAN DE GEORGE ET MARTHA. C’est un échec.
Félix mène une enquête sur une étrange résurgence de la variole dans le territoire américain. Après avoir communiqué son rapport aux services policiers concernés, Félix reçoit la visite d’agents secrets qui semblent décidés à l’éliminer. Apparemment, Félix en sait trop. Pour l’aider à comprendre ce qui lui arrive et dénouer cette intrigue pour le moins mystérieuse, Félix, désormais fugitif, fait appel à son ami San-Antonio. Le célèbre détective se rend à Vienne où se cache Félix pour y mener une enquête pas très orthodoxe et qui ne plaît ni à la police de Vienne ni aux agents secrets. San-Antonio et Félix s’engagent ainsi dans une course contre la montre.
L’intrigue se déroule à St-Anselm, un modeste séminaire qui forme de futurs candidats à la prêtrise anglicane et situé sur une falaise isolée de la côte Anglaise. Cette étrange institution dont l’avenir est déjà très incertain est ébranlée par une série de meurtres : un séminariste, une employée, un invité et la sœur d’un prêtre trouvent la mort dans des circonstances troublantes. L’enquête est confiée au commandant Adam Dalgliesh de Scotland Yard déjà familier des lieux pour y avoir séjourné quelques temps dans le passé. Cette enquête s’annonce rude et beaucoup plus complexe que Dalgliesh le croyait au départ.











Ce livre raconte le quotidien de l’Agence numéro 1 des Dames Détectives du Botswana dirigée par Mma Precious Ramotswe et sa fidèle assistante Mma Makutsi. Grâce à leur extraordinaire capacité de déduction et à leur formidable intuition, elles réussissent à résoudre toutes les énigmes…histoires familiales, chantage, adultère, falsification, etc. la vie professionnelle des Dames Détectives s’imbrique dans leur vie amoureuse et sociale. 1 COBRA, DEUX SOULIERS ET BEAUCOUP D’ENNUIS est le 7e tome des aventures de ces dames sympathiques et énergiques.
Alexander McCall Smith est né en 1948 au Zimbabwe. Il s’est fait connaître à l’échelle internationale après avoir créé le personnage de la première femme détective du Botswana : Mma Precious Ramotswe, héroïne d’une série qui compte huit volumes à ce jour. Il est également l’auteur des AVENTURES D’ISABEL DALHOUSIE et de 44 Scotland Street, premier tome des CHRONIQUES D’EDIMBOURG.