Capitaine Static, BD d’Alain M. Bergeron et Sampar

*Qui s’y frotte, s’y tic!
Telle est la devise du
Capitaine Static.*
(Extrait : CAPITAINE STATIC,
Alain M. Bergeron et Sampar,
Québec Amérique, 2007, rééd. :
2010. Num. 87 pages.
Alternance de texte et de BD)

Au moment d’écrire ces lignes, la série CAPITAINE STATIC comprend 6 volumes proposant une alternance de textes et de bandes dessinées. La série qui devrait se poursuivre constitue une parodie de la culture des superhéros. Elle raconte l’histoire d’un jeune garçon, Charles Simard qui se découvre un pouvoir spécial quand il porte ses pantoufles en phentex. Charles décide de s’en servir pour défendre les opprimés en commençant par…lui-même. Il s’entoure d’une petite bande dont il devient le capitaine et nous entraîne, d’un volume à l’autre, dans une série d’aventures originales, drôles, voire loufoques. 8-14 ans.

ET VIVE LE PHENTEX…
*Je suis furieux de voir ces garçons
aussi peu respectueux des livres.
Ils pourraient agir ainsi avec ma
future biographie officielle!*
(Extrait de la série CAPITAINE STATIC)

CAPITAINE STATIC est une série de petits volumes pour les pré-ados. J’ai lu six tomes et je dois le dire, je me suis amusé. Ce sont de petites histoires drôles, amusantes, imaginatives avec de l’action, des situations loufoques et des revirements comiques et, à l’avant-plan, un petit garçon sympathique, très éveillé et qui utilise un petit pouvoir très simple pour tenter de réaliser quelques rêves de gloire et de reconnaissance parmi ses pairs.

Cette série est présentée dans une forme littéraire extrêmement intéressante quoique peu répandue : une alternance de textes et de bandes dessinées. C’est-à-dire une partie narrée quand l’action est à la baisse (lorsque Capitaine Static concocte un plan ou réfléchit) conjuguée à la bande dessinée (lorsqu’il y a de l’action ou une chaîne d’évènements).

Cette formule offre un merveilleux avantage à mon avis. En effet, elle amène le jeune lecteur à une transition en douceur entre la bande dessinée et le récit romancé.

J’ai été frappé par l’originalité du contenu et séduit par la parodie de la culture des superhéros développée par l’auteur. J’ai été aussi surpris de toutes les chaînes d’évènements provoqués par les qualités particulières d’une paire de pantoufles. Il y a vraiment tout ce qu’il faut dans cette série pour garder le jeune lecteur captif du récit et lui donner le goût de passer d’un tome à l’autre.

D’ailleurs, la reconnaissance n’a pas tardé à se faire sentir pour Bergeron et Sampar. La série s’est rapidement *bardée* de prix et de distinction de toutes sortes.

Par exemple, peu après sa sortie en 2007, le volume un de CAPITAINE STATIC remportait le prix HACKMATACK, le choix des jeunes, puis le prix du livre DISTINCTION TAMARACK 2009 et la liste des distinctions pour ce volume et ceux qui suivent est longue.

Je crois que la série réunit tous les éléments nécessaires pour donner aux jeunes le goût de la lecture : l’écriture est simple, les illustrations vivantes et amusantes, les personnages attachants, il y a de l’action, les histoires sont développées avec intelligence. Ça se lit vite et bien.

Suggestion de lecture : YUL ET SA CLIQUE, bd de Julien Mariole

Les titres que j’ai lus :-Capitaine Static 1, 2007
-Capitaine Static 2, L’imposteur, 2009
-Capitaine Static 3, L’étrange Miss Fissy, 2009
-Capitaine Static 4, Le maître des Zions, 2012
-Capitaine Static 5, La bande des trois, 2013
-Capitaine Static 6, Mystère et boule de gomme, 2014

Alain Bergeron (à gauche) est un auteur québécois né en 1957 et résident de Victoriaville. Il était journaliste avant de se consacrer entièrement à l’écriture. Il s’est tourné vers la littérature jeunesse parce qu’il aime raconter des histoires.

Pour lui, être lu par des jeunes est une de ses plus grandes joies. Au moment de la publication de cet article, il avait déjà écrit près de 180 livres chez une dizaine d’éditeurs.

Samuel Parent est un illustrateur et bédéiste québécois chevronné qui publie sous le pseudonyme SAMPAR. Sa carrière a pris son envol chez SAFARIR, la célèbre revue humoristique. Il connaîtra la notoriété avec son personnage ÉMILE non seulement au Québec mais aussi aux États-Unis et en Australie.

Par la suite, il s’associera avec Alain Bergeron pour réaliser LA VIE SECRÈTE DU PÈRE NOËL publiée pendant trois ans dans le temps des fêtes, dans le journal de Montréal et bien sûr pour la réalisation de la série CAPITAINE STATIC.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
DÉCEMBRE 2015

O.T.A.N. EN EMPORTE LE VENT, Patrice Dard

*Je ne suis ni humble ni orgueilleux. Ni soumis,
ni initié. Je crois en ma raison mais l’accuserai
néanmoins d’être défaillante avant de soupçonner
l’évènement d’être surnaturel. Et pourtant…les
rapports que je suis en train de parcourir jetteraient
le trouble dans l’esprit le plus rationnel…*
(extrait de Alix Karol 11, O.T.A.N. EN EMPORTE LE VENT,
Éditions de Vauvenargues, 1977, éd. Numérique i book,
250 pages)

Deux agents enquêtent sur de mystérieuses disparitions signalées entre la Crète, Chypre et le port d’Alexandrie dans la Méditerranée. Un bateau de pêche, cinq avions chasseurs de l’O.T.A.N. et un Jumbo Galaxy renfermant plus de 70 militaires et cent tonnes de matériel disparaissent corps et bien. Les agents doivent-ils attaquer le problème comme on l’a fait jadis pour le vieux mystère du triangle des Bermudes ou y aurait-il anguille sous roche étant donné que les disparitions concernent essentiellement des hommes et du matériel américains. Karol et Bis entreprennent donc une angoissante enquête, quoiqu’ils ne s’empêcheront nullement de profiter de la vie au passage…

100% DARD
*Croyant à une soudaine crise de folie de leur
employé, les deux grecs se hâtèrent d’obéir,
forts du préjugé qu’il ne faut jamais
contrarier un dément.*
(extrait : O.T.A.N. EN EMPORTE LE VENT)

Ayant déjà lu un livre de la série SAN ANTONIO initiée par le père de Patrice Dard, Frédéric, j’étais curieux de connaître le style du fils et j’ai fait l’essai d’un titre de la collection ALIX KAROL très en vogue dans les années 70. La plupart des livres ont été réédités et sont encore lus aujourd’hui.

Moi je n’ai pas été impressionné. La série initiée par Frédéric Dard met en scène San Antonio et son compère Berurier, celle de Patrice Dard suit les aventures d’Alix Karol et de son compère Bis. La première est une série d’espionnage, l’autre policière. Le style des personnages est le même : farfelu.

O.T.A.N. en emporte le vent est une variation sur un thème archi-connu : la guerre froide entre les États-Unis et l’union Soviétique comme toile de fond, l’énigme n’est pas plus originale à cause de son analogie avec le triangle des Bermudes. Ici, il est question du triangle du démon dans lequel on signale d’étranges disparitions : chasseurs et autres avions, navires etc…tous américains.

Pas facile à suivre cette histoire. Il m’aurait fallu un dictionnaire spécialisé tellement le langage est argotique…voici deux exemples :

*Une onde de traczir me cigogne la boyasse.*   *Comme je ne dispose pas de fromtogome pour appâter l’animal, force m’est donc de le brutaliser un chouïa pour lui introduire la bande dans le corps. En poussant du médius, je lui enfonce le blot jusque dans l’estogome*

Si vous avez une bonne connaissance de l’argot et que vous pouvez passer outre sur un humour un peu usé, vous aurez probablement plus d’agrément à lire ce livre que j’en ai eu et vous pourrez alors mieux profiter d’une finale intéressante, sans être géniale, ce qui constitue à peu près la seule force de cette histoire.

Je rappelle que la collection, qui comprend plus d’une vingtaine de titres a été rééditée. C’est donc qu’elle a été appréciée quelque part, probablement par la francophonie européenne surtout.

J’ai pas beaucoup aimé, même si j’ai trouvé ce livre meilleur que ce que j’ai lu de la série San Antonio.

Suggestion de lecture : LA COMPAGNIE, de Robert Littel

Patrick Dard est un écrivain et scénariste français  né en 1944 en banlieue Lyonnaise.  Il est le fils de Frédéric Dard, créateur de la série SAN ANTONIO. Très jeune, il s’intéresse à l’écriture, fait carrière au Fleuve Noir où il crée les personnages de Vic St Val et d’Alix Karol. Il poursuit l’œuvre de son père en écrivant ses propres aventures du commissaire San-Antonio et de son fidèle comparse Bérurier. Énergique et prolifique,  Il écrira aussi plusieurs livres de cuisine ainsi qu’une grande quantité de scénarios pour des téléfilms et des dessins animés.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
NOVEMBRE 2015

LE COFFRE D’AVLEN, livre de L. SPRAGUE de CAMP

*…On discerna bientôt des pointes de lance qui
perçaient le sol et brillaient au clair de lune.
Puis des cimiers de casque apparurent, et
bientôt, dans le clair de lune, se dressèrent
cent quatre-vingt-huit géants, hauts de huit
pieds et armés jusqu’aux dents.*
(extrait LE COFFRE D’AVLEN, de L. Sprague de Camp,
t.f. 1970, Éditions Denoel, num. 177 pages)

Jorian, un voyageur, fait halte dans une ville en effervescence : XYLAR. Il ne sait pas qu’à tous les cinq ans, le roi est décapité et que sa tête est lancée dans la foule en fête. Celui qui attrape la tête devient roi pour cinq ans avant d’être décapité à son tour. Jorian reçoit la tête et est reconnu l’élu. Il fait un bon roi, mais il n’a aucune envie de perdre la tête à la fin de son règne. Notre héro va s’associer à un sorcier qui accepte de l’aider à abolir cette coutume. Il y a toutefois une condition : Jorian doit voler le Coffre d’Avlen et le remettre au sorcier. Ce coffre, précieusement gardé contient des sorts qui permettrait au sorcier et à ses acolytes d’obtenir un pouvoir absolu. 

…de quoi perdre la tête…

*Cela semble être une règle de la royauté que,
sur six rois, il y ait un héros, un coquin, un fou
et trois médiocres…

*-Que la Sainte Grenouille nous sauve.-*
(Extrait de : LE COFFRE D’AVLEN, de Lyon Sprague de Camp)

C’est un petit livre intéressant. L’histoire est originale. Toutefois, je l’ai appréciée davantage pour son aspect descriptif que pour l’intrigue. En fait l’histoire commence alors que, sur le point d’être décapité, Jorian s’échappe avec l’aide d’un magicien nommé Karadur. En échange de son aide, Karadur exhorte Jorian à trouver et lui remettre le coffre d’Avlen qui renferme des sorts et des incantations qui assureraient un énorme pouvoir au magicien.

Bien sûr, tout le monde court après Jorian…sa vie est continuellement menacée mais l’auteur a créé un personnage tellement parfait qu’il se sort de toutes les situations périlleuses. Il n’y a pas vraiment d’intrigues, pas de rebondissements, peu d’émotions. L’histoire a un petit côté prévisible et inachevé d’autant que le destin semble reléguer aux oubliettes le contenu du coffre qui me donnait parfois l’impression d’être secondaire dans l’histoire.

J’ai été toutefois agréablement surpris par la description des étapes dans la quête de Jorian. En effet, Sprague de Camp décrit avec beaucoup d’intelligence, de fluidité et d’imagination l’organisation politique et sociale des pays visités, ce qui est peu courant dans les romans de type *fantasy*.

À la fin de l’histoire par exemple, le conclave des magiciens est une vraie trouvaille, nous rappelant nos congrès modernes avec leurs règles parfois lourdes, régissant les assemblées délibérantes. En fait Sprague de Camp a créé tout un univers de petits états en plein développement avec leurs travers, leurs traditions parfois tordues (comme le fait de décapiter un roi après cinq ans de règne) mais aussi leurs bons côtés faits de têtes et de cœurs tournés vers le futur.

Ce type de développement littéraire est intéressant car il ouvre la porte au sens de l’humour qui marque quelque peu le livre, vient alléger la violence qui caractérise souvent le *fantasy* et va jusqu’à donner au lecteur l’impression de lire une histoire vraie ou tout au moins que l’univers décrit a déjà existé. De plus, l’auteur semble vouloir démontrer que la magie a ses limites et que rien ne peut remplacer le courage, l’abnégation, la volonté et l’imagination.

Autre fait intéressant dans LE COFFRE D’AVLEN : Jorian est un conteur…un excellent conteur et dans sa quête, il raconte des histoires captivantes au point de faire oublier quelque peu le véritable sens de cette quête sans oublier le fait que Jorian est un costaud qui aime se battre et qui est un voleur hors-pair.

Je vous suggère sans hésiter la lecture de ce livre. Il est assez court, rythmé, agréable à lire grâce à son langage riche et coloré et demeure, malgré son originalité et ses petites trouvailles, un roman de fantasy avec ses ingrédients habituels : des aventures, des héros, des magiciens et sorciers, des prêtres, des bêtes étranges, des bretteurs et de belles bagarres.

LE COFFRE D’AVLEN est finalement un très bon divertissement.

Suggestion de lecture : PROIES, de Mo Hayder

Lyon Sprague de Camp (1907-2000) était un écrivain américain. Admirateur de Lovecraft, ami d’Isaac Asimov, Sprague de Camp était un passionné de science-fiction et de fantasy. Il a entre autres insufflé une seconde vie au célèbre personnage de Robert Howard CONAN LE BARBARE dont il a poursuivi la saga avec, au passage une biographie de Howard. Il a été un des premiers auteurs de fantasy à imbriquer l’histoire et les sciences linguistiques à ses récits.  Il a écrit des biographies, romans historiques. De Camp s’est aussi intéressé à différentes tendances littéraires dont la poésie et le roman policier. Il a été membre d’un club littéraire appelé TRAP DOOR SPIDERS qui servit de modèle au CLUB DES VEUFS NOIRS de son ami Isaac Asimov.

BONNE LECTURE
JAILU
SEPTEMBRE 2015

LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE

H2G2, II

Commentaire sur le livre de
Douglas Adams

*Mesdames et messieurs…l’Univers tel que nous le
connaissons existe maintenant depuis cent soixante-
dix millions de milliards d’années et s’achèvera dans
un peu plus d’une demi-heure. Aussi, sans plus tarder,
bienvenue à tous et à chacun à Milliways, le dernier
restaurant avant la fin du monde!*
(extrait de LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE
H2G2, II, Douglas Adams, Folio sf,  t.f. : éditions denoël 1982
211 pages, éd. Num.)

Nous sommes dans un futur indéterminé.  La terre a été détruite pour permettre la construction d’une voie rapide intergalactique. Un petit groupe, (un astrostoppeur, un androïde instable, un président de galaxie et deux terriens rescapés de la destruction) vadrouille de galaxie en galaxie équipé d’un guide galactique en faisant des sauts temporels, ce qui les rapproche dangereusement de la fin de l’univers : le big crunch. C’est ainsi que notre équipe, le temps d’une dernière bouffe, aboutit chez Milliways, le dernier restaurant avant la fin du monde. Il s’agit du deuxième tome de la pentalogie H2G2. 

Adams ou le futur halluciné
*Dans la crypte, les vingt-quatre joggers se
dirigèrent vers vingt-quatre sarcophages
vides alignés contre le mur, les ouvrirent,
y pénétrèrent et tombèrent dans
vingt-quatre sommeils sans rêve…*

LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE est un récit extrêmement original qui comporte de multiples facettes : on y trouve un peu de psychologie, de la philosophie…l’écriture rappelle parfois l’essai, l’étude de mœurs…on trouve évidemment de la science-fiction et de l’humour…beaucoup d’humour lié à la spontanéité des dialogues…

*Les Jatravartidiens de Viltevolde VI croient pour leur part que tout l’univers fut en réalité violemment éternué de la narine d’un être qu’ils nomment le Grand Archtoumtec vert…*

*…un guide touristique…mieux vendu que la théorie du trou noir, un itinéraire personnel par Teraroplopla Eccentrica (la fameuse prostituée à trois seins d’Eroticon Six) et même plus controversé que le dernier titre à scandale du philosophe Ooland Colluphid : Tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir sur le sexe tout en étant obligé de le trouver…*

*L’immeuble ne va pas tarder à atterrir. Pour sortir, ne prenez pas la porte…Sortez par la fenêtre…*

*Trin Tragula était un rêveur, un penseur, un spéculateur, un philosophe ou-comme se plaisait à le répéter son épouse-un idiot.* (extraits de LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE de Douglas Adams).

Voilà pour l’humour…je ne me suis pas ennuyé à la lecture de ce livre. Pour l’aspect science-fiction, il y a plein de trouvailles que je vous laisserai découvrir. Je dirai toutefois que la question n’est pas de savoir où se situe le dernier restaurant avant la fin du monde mais plutôt  QUAND il se situe. L’auteur développe la théorie selon laquelle si l’univers a un commencement : LE BIG BANG, il aura aussi une fin : LE BIG CRUSH.

Or une bulle temporelle permet à des privilégiés d’assister à la fin de l’Univers en mangeant tranquillement…puis de revenir en arrière par saut temporel pour s’éloigner de la fin et permettre à la vie de continuer tout aussi tranquillement. L’auteur s’amuse ici à amplifier l’absurdité et le comique loufoque des clichés liés aux voyages dans le temps. Ça donne des passages très drôles et parfois même tordus et des trouvailles pour le moins farfelues.

J’ai maintes fois remarqué, dans mes lectures, que la philosophie d’apparence bon marché ou teintée d’humour cache souvent des pensées profondes et même de grandes vérités. À travers l’humour qui confine parfois à la loufoquerie, le récit d’Adams porte en lui une réflexion sur l’humanité, ses mythes religieux, ses cultures et comme il est question de fin du monde, l’histoire met en perspective des questionnements sur le sens de la vie et les buts de l’existence.

C’est un livre intéressant, bien écrit et qui va droit au but, avec un regard objectif sur notre ouverture d’esprit quant au rôle que nous jouons dans cette vie. Une lecture divertissante, agréable et même enrichissante…

Suggestion de lecture : HISTOIRES À LIRE AVANT LA FIN DU MONDE, collectif, recueil de nouvelles.

Douglas Adams (1952-2001) était un écrivain natif du Royaume-Uni. Il s’est fait connaître au départ par sa collaboration avec les Monthy Python. Mais son heure de gloire arrive avec la diffusion de la célèbre série radio H2G2 sur BBC. Quatre ans plus tard en 1979, Adams publie le premier tome du cycle H2G2 le guide du voyageur galactique. Le cycle sera complété en 1992 et comprendra cinq volumes. H2G2 sera par la suite adapté au théâtre, en série télévisée, au cinéma et même en jeu vidéo. LE DERNIER RESTAURANT AVANT LA FIN DU MONDE est le deuxième tome de la série.

BONNE LECTURE
JAILU
MAI 2015

LE COQ DE BRUYÈRE, livre de MICHEL TOURNIER

*Car il est vrai qu’un ineffable secret l’unissait à vendredi, et ce secret, c’était une certaine petite tache verte qu’il avait fait ajouter dès son retour par un cartographe du port sur le bleu océan des Caraïbes…* (extrait de LE COQ DE BRUYÈRES, LA FIN DE
ROBINSON CRUSOÉ,  Michel Tournier, Éditions Gallimard, 1978, num. 214 pages)

LE COQ DE BRUYÈRE est un recueil de contes et nouvelles comprenant 14 récits aux formes variées. L’œuvre passe en revue quelques grands mythes (le Père Noël par exemple) en provoquant chez le lecteur différentes émotions contradictoires telles le bonheur et la tristesse, le rire et les larmes, la certitude et le scepticisme…Dans tous les récits, spécialement les plus tragiques, l’auteur fait intervenir l’humour…c’est ainsi qu’on découvre une nouvelle vertu étrange au citron, que l’ogre du Petit Poucet serait un hippie et même que le Père Noël aurait donné le sein à l’Enfant Jésus. Le titre d’un de ces récits est devenu celui du recueil : LE COQ DE BRUYÈRE.

Iconoclaste et séduisant…
*En tout cas, c’est défendu de manger
pendant la classe. Tu me copieras
cinquante fois ‘je mange des citrons
en classe’*
(extrait LA JEUNE FILLE ET LA MORT,
LE COQ DE BRUYÈRE)

LE COQ DE BRUYÈRE est un intéressant recueil de contes et de nouvelles, chaleureux et attendrissant qui attire le lecteur dans ses pages en faisant appel à un mélange d’émotions mises en valeur par un humour léger. Les récits sont quelque peu disparates.

Quelques-uns m’ont déçu, plusieurs m’ont accroché, spécialement ceux qui semblent allier les merveilles des contes classiques aux récits plus récents, de même tendance, mais qui se sont adaptés à la modernité comme LA FUGUE DU PETIT POUCET par exemple où l’auteur concède à l’ogre une nature de hippie qui évoque la recherche constante et inconditionnelle de la liberté.

LA FUGUE DU PETIT POUCET est un exemple de récit iconoclaste comme LA FIN DE ROBINSON CRUSOÉ ou LA MÈRE NOËL. Michel Tournier est un peu vandale dans son genre. À la lecture de ses récits, j’ai développé l’impression d’une tentative de sa part de redéfinir les mythes, de tirer un trait sur l’histoire et de se tourner vers l’avenir.

J’ai senti une dualité entre le concepteur et le philosophe et une merveilleuse capacité de balloter le lecteur de la tristesse à la joie, de la fragilité de l’esprit au courage et à l’abnégation.

Dans le COQ DE BRUYÈRE il y a des rebondissements, de l’inattendu, de l’originalité, de la recherche. J’ai été particulièrement surpris par LES SUAIRES DE VÉRONIQUE. Dans ce récit, Véronique est photographe et chaque photo qu’elle prend enlève une parcelle de vie à son modèle :

*…vous m’avez aussi beaucoup pris. Vingt-deux mille deux cents trente-neuf fois quelque chose de moi m’a été arraché pour entrer dans le piège à images, votre –petite boîte de nuit-…

Vous m’avez plumé comme une poule, épilé comme un lapin angora. J’ai maigri, durci, séché non sous l’effet d’un quelconque régime alimentaire,  mais sous celui de ces prélèvements effectués chaque jour sur ma substance…*(extrait LES SUAIRES DE VÉRONIQUES, LE COQ DE BRUYÈRE).

Bref, Véronique tue avec son appareil photo…un simple appareil photo qui a la particularité de *siphonner* la force vitale.

La plupart des récits sont venus me chercher mais LES SUAIRES DE VÉRONIQUE est sans doute celui qui m’a le plus surpris.

Avec la séduction de l’humour tendre, les récits sont porteurs de sagesse et d’une intéressante réflexion sur le sens de la vie et de la mort, le refus de grandir (thème développé avec brio dans le récit TUPIK où un jeune garçon projette de couper son pénis pour éviter de devenir un homme) et ça va plus loin avec des observations parfois saisissantes sur la nature humaine.

C’est tout Tournier…divertir et faire réfléchir. Ça m’a plu.

Suggestion de lecture : NOUVELLES NOIRES, de Renaud Benoit

Michel Tournier (1924-  ) est un écrivain français né à Paris. Dès 1941, il développe un intérêt pour la philosophie. Malgré un échec au concours de l’agrégation, il gagne sa vie comme traducteur et rédacteur publicitaire, animateur et concepteur à la radio avant de joindre l’équipe du fameux éditeur PLON en 1959.

Il publie son premier roman en 1967 VENDREDI OU LES LIMBES DU PACIFIQUE, grand prix de l’Académie française. Avec ce chef d’œuvre et LE ROI DES AULNES, prix Goncourt en 1970, Tournier s’est par la suite entièrement voué à une brillante carrière littéraire tout en siégeant à l’Académie Goncourt.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
MAI 2015

FANTÔME EN HÉRITAGE, livre d’ANNIE JAY

*J’étais si terrifié que j’ai essayé en vain de crier,
j’étais comme paralysé. Et elle, elle me regardait
d’un air calme. Moi aussi je la regardais, et même
que je voyais au travers de son corps.*
(extrait de FANTÔME EN HÉRITAGE, Annie Jay,
Hachette Livre, 1997, 2003 et 2006, éd. Num.
70 pages, Hachette jeunesse)

Ce récit est l’histoire de Brice, un jeune garçon de 12 ans qui s’installe avec sa mère dans une très ancienne maison, héritage de l’arrière- grand –oncle Joseph. En héritant de la maison, Brice se rend compte très vite qu’il a aussi hérité d’un fantôme qui l’habite : elle s’appelle Constance, tuée par Joseph pour son héritage et enterrée en secret. Ce fantôme frustré, capricieux, malin et têtu est bien décidé à mener la vie dure à Brice jusqu’à ce qu’elle obtienne justice ainsi qu’un enterrement digne du titre.

Brice accepte (a-t-il le choix?) d’aller au fond de cette affaire ne serait-ce que pour se débarrasser de cette peste. Il sera aidée par sa grand-mère, Blanche, appelée à juste titre Mamie Bazooka, une drôle de femme, farfelue et extravagante. Premier objectif pour Brice : surmonter sa peur. Ensuite, trouver le corps de Constance…rien de facile…

LA PESTE TRANSPARENTE
*-Je les ai hantés du soir au matin et
du matin au soir, fit en riant
l’intéressée. L’avantage pour les
fantômes, c’est qu’il n’existe ni
jour, ni nuit!
(extrait de FANTÔME EN HÉRITAGE)

Comme tous les humains sont confrontés tôt ou tard à des histoires de fantômes, dans les livres, à la télé, au cinéma ou dans la tradition orale, et même paraît-il dans la vraie vie, autant commencer de bonne heure avec délicatesse, sensibilité et même, pourquoi pas, de l’humour. C’est ce que propose Annie Jay aux jeunes à partir de 8 ans.

Les parents peuvent se rassurer, c’est tout à fait sans danger. Le seul risque est celui de vous faire poser beaucoup de questions. À vous de satisfaire l’insatiable curiosité des jeunes avec discernement et faites comme madame Jay…ajoutez-y de l’humour.

Dans ce petit livre de moins de 75 pages, aisé à lire, tous les ingrédients sont réunis pour faire passer de bons moments aux enfants : des jeunes personnages attachants, une mamie extravertie et extravagante avec des cheveux rouges et des vêtements aux agencements de couleurs plutôt loufoques (et c’est pas pour rien qu’elle se fait appeler MAMIE BAZOOKA…imaginez…une grand-mère d’âge très respectable…en mini-jupe) et surtout, le fantôme d’une jeune fille d’une quinzaine d’années…

Le fantôme dont il est question dans cette petite histoire n’est pas vraiment méchant, mais c’est une peste, capricieuse, entêtée et collante. Il faudra un bel esprit d’équipe de Brice, le jeune personnage principal de l’histoire, et de ses amis, y compris l’excentrique Mamie Bazooka pour se débarrasser de cette peste.

Annie Jay est surtout spécialisée dans les romans historiques pour la jeunesse. FANTÔME EN HÉRITAGE est un essai dans le vaste domaine littéraire du fantastique pour les jeunes lecteurs et lectrices. Mon avis est que c’est bien essayé. Elle a bien saisi tout l’état d’esprit d’un enfant, son goût en éveil pour le mystérieux, les petites intrigues, l’aventure.

FANTÔME en héritage est une belle petite histoire écrite avec sensibilité,  pleine de rebondissements et de rythme et développant des thèmes précieux pour les jeunes : l’esprit d’équipe, l’amitié et le courage qui consiste d’abord à surmonter sa peur.

Un bon ptit livre.

Suggestion de lecture : GHOST STORY, de Peter Straub

Annie Jay (1957-) est une auteure française spécialisée dans les romans historiques destinés à la jeunesse. FANTÔME EN HÉRITAGE est une petite déviation dans la carrière de l’auteure qui tente un essai dans le mystère et le fantastique. Annie Jay est le passionnée d’histoire et motivée par l’objectif de transmettre aux jeunes le goût de la lecture. À ce jour, elle a publié 14 romans LA FIANCÉE DE POMPÉI, publié en 2013. Pour en savoir plus sur Annie Jay, consultez son site officiel : http://anniejay.com

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
MAI 2015

BOB MORANE ALIAS M.D.O. de HENRI VERNE

*C’est alors que, derrière le battant,
un rire retentit. Un rire grinçant,
désagréable, faisant songer au
bruit provoqué par une feuille de
métal froissé…*
(extrait de BOB MORANE ALIAS M.D.O.
Henri Verne, Pocket Marabout # 45, 1968,
Éditions Gérard & co, Verviers, num. 116 p.)

Le SMOG, organisation criminelle qui fait la pluie et le beau temps à Hong Kong détenait en otage les clients de l’hôtel Ylang Ylang. SMOG a fini par libérer tout le monde sauf une personne : Louis Nordham, alias M.D.O… qui a été retrouvé mort dans le vieux quartier de la ville. Avant de mourir, M.D.O. avait eu le temps de contacter Bob Morane pour lui demander de l’aide, mais c’était trop tard. Morane et Bill Ballantine se mettent en quête de la présumée auteure de l’assassinat, nulle autre  que Miss Ylang Ylang, la grande patronne de SMOG. Nos amis seront aidés par un des rois de la pègre de Hong Kong.

Qui est Bob Morane?

Bob Morane est un personnage créé par Henri Verne en 1953 à la demande de Marabout Junior dont le directeur de la collection était soucieux d’offrir à la jeunesse un héros, aventurier et justicier et dont elle pourrait suivre les aventures de livre en livre. Verne écrit donc un premier *Morane* en 1953 : LA VALLÉE INFERNALE. Les jeunes sont emballés. Plus de 180 romans suivront jusqu’en 2000. Bob Morane est un personnage attachant. Il court après les ennuis, ou les ennuis courent après lui. Il donne parfois l’impression d’être un peu brouillon, mais il est sans peur, il a un sens aigu de la justice. Bob Morane est un sportif, passionné de livres, de films d’horreur et de bains chauds. Bien qu’en général son attitude soit celle d’un don quichotte redresseur de torts, courageux voire téméraire, ses nombreuses qualités et ses petits travers en ont fait un personnage extrêmement attachant. Les jeunes l’ont adopté rapidement.

La guerre aux vilains…
*Si vous n’étiez pas une femme,
je vous briserais la nuque
comme une malfaisante volaille
que vous êtes…*
(extrait de BOB MORANE ALIAS M.D.O.)

Dans les livres de Verne consacrés à Bob Morane, et ils sont nombreux comme vous l’avez vu plus haut, le gentil justicier va donc d’une aventure à l’autre. Comme plusieurs personnes de ma génération, des hommes surtout, j’ai lu les aventures de Morane pendant mon adolescence, mais je n’ai pas pu vraiment m’attacher au personnage. J’ai apprécié plusieurs récits mais mon intérêt était limité.

40 ans plus tard,  avec le recul du temps et sachant que les aventures de Bob Morane sont encore lues un peu partout dans le monde, j’ai à nouveau fait la lecture de quelques aventures du héros. J’ai choisi de parler de ALIAS M.D.O. toutefois mes commentaires s’appliqueraient je crois à n’importe quels titres de la série.

Les critiques décrivent Morane comme un personnage attachant. C’est vrai qu’il est sympathique mais comme je l’ai dit plus haut, *il n’est pas vraiment venu me chercher*.
Bob Morane est un peu justicier, agent secret, espion, policier, défenseur des opprimés…il évolue d’un récit à l’autre avec un personnage créé pour le seconder et parfois ramener un peu son esprit brouillon à l’ordre, il s’agit de Bill Ballentine.

Morane rencontre dans ses aventures des personnages parfois surréalistes comme on en voit par exemple dans la série James Bond. Il donne des rossées mais il en reçoit aussi. Il subit des échecs mais il en sort plus fort et il a une qualité que j’apprécie beaucoup dans ce genre de roman, il a la capacité de s’enrichir de ses erreurs. Ce n’est pas un invincible qui a réponse à tout. Il est très doué et fort mais il est humain. Pas étonnant donc que Bob Morane ait été tant apprécié des ados des sixties et il l’est encore aujourd’hui.

Les aventures de Bob Morane s’étalent sur 180 livres. Ce sont des livres assez courts, entre 100 et 200 pages. Ce sont des récits sans trop de profondeur. Toutefois la profondeur n’est pas une qualité que les ados cherchaient particulièrement dans les sixties. Donc les récits sont assez brefs, bien ventilés avec des chapitres courts et qui sont imprégnés d’un fort caractère aventurier, le tout en accord avec les caractéristiques culturelles des adolescents  d’hier et d’aujourd’hui.

Tous ces éléments s’appliquent évidemment au récit choisi pour ce commentaire : ALIAS M.D.O . Dans ce récit, Henri Verne ballote son personnage dans une société de gangsters et en profite au passage pour donner de la CIA une image peu flatteuse. Un petit livre qui manque un peu de substance mais qui constitue un bon divertissement…assez agréable à lire…ou à relire.

Suggestion de lecture : 35 MM, de Christophe Collins

MORANE EST AUSSI UN HÉROS DE LA BD

Charles-Henri-Jean Dewisme est un auteur belge né à Ath le 16 octobre 1918. Dès sa préadolescence,  il prend goût à la lecture. Il écrit ses premières nouvelles à l’âge de 17 ans. Après la guerre, il devient journaliste de terrain pour une agence de presse américaine, et il écrit des feuilletons pour des magazines. Son premier livre, LA PORTE OUVERTE est publié en 1944. En 1953,  il crée le personnage de Bob Morane. La première aventure du héros, LA VALLÉE INFERNALE est publiée le 16 décembre 1953 et connaît un succès immédiat. C’est à ce moment-là que Charles-Henri-Jean Dewisme choisit un pseudonyme : Henri Verne.

Entre autres adaptations de Bob Morane, je citerai une très bonne télésérie tournée en 1963 et comprenant 26 épisodes avec Claude Titre dans le rôle principal (photo à gauche) et Billy Kearns dans le rôle de Ballantine, le meilleur ami de Morane, personnage récurrent dans les romans de Verne. Pour en savoir plus sur l’auteur, son œuvre, sur Bob Morane et sur les adaptations, consultez le site internet  http://imaginaire.ca/BobMorane/

BONNE LECTURE
JAILU
AVRIL 2015

BEAUX MECS ET SACS D’EMBROUILLES, de Meg Cabot

*Je me demandais si tu avais un peu de temps
aujourd’hui…Est-ce que tu pourrais passer chez
moi pour me donner un coup de main?
TRADUCTION : peux-tu venir chez moi pendant
que mes parents ne sont pas là, histoire qu’on
-s’amuse un peu tous les deux?
(extrait de BEAUX MECS ET SAC D’EMBROUILLES de
Meg Cabot, t.f. Hachette 2008, 185 pages éd. Num. )

 BEAUX MECS ET SAC D‘EMBROUILLES est le récit de Kathie Ellison, une ado jolie et  talentueuse qui vit à Eastport, une petite ville dont les citoyens vouent un culte à leur équipe de football collégiale et où les joueurs sont considérés comme de jeunes dieux. Katie courre deux lièvres en même temps. Trois si on tient compte de l’arrivée dans le décor de l’énigmatique Tommy Sullivan. Pour couvrir sa vie sentimentale compliquée, Kathie ne compte plus les mensonges mais elle sent très vite un piège se refermer sur elle. Qu’arrivera-t-il lorsque la vérité triomphera? La vérité sur ses motivations et sur Sullivan ? un joli sac d’embrouilles en perspective…

Histoire de fille pour filles

*Je n’étais pas la seule menteuse à Eastport,
mais j’étais la plus grosse,
la plus grosse de toute l’histoire de la ville,
assurément.*
(extrait de BEAUX MECS ET SAC D’EMBROUILLES)

C’est une histoire quand même assez banale comme il en arrive à des millions d’ados, mais je l’ai trouvée sympathique et divertissante. Il y a les personnages qui sont très attachants mais toute la dynamique du récit repose sur l’imagination de Kathie et ça m’a accroché.

Kathie est une belle jeune fille qui a de très belles qualités mais ce qui lui complique la vie et crée des situations tantôt cocasses tantôt dramatiques est résumé dans une superbe petite phrase que j’ai notée en cours de lecture et je cite… *OK, je suis une menteuse, doublée d’une mangeuse de garçons (combinaison plutôt mortelle je vous l’accorde), mais je ne suis pas débile.*

Donc, Kathie est la reine des menteuses et cette tendance aux mensonges crée des imbroglios qui justifient amplement le titre du volume et qui rappellent un peu les comédies d’erreur au théâtre et au cinéma.

Donc le défi du lecteur est de démêler les mensonges de Kathie et de voir où ça la mène en attendant un happy end qui ne manquera pas d’originalité.

Ce livre n’est pas la trouvaille du siècle mais il est rafraîchissant, très proche des ados et il soulève des questions qui sont débattues depuis que le monde est monde : qu’est-ce que l’amour? (une concurrente au concours annuel de MISS CLAMS en donne une définition très intéressante dans le récit), est-ce que toute vérité est bonne à dire? Doit-on absolument dire la vérité même si on sait qu’elle fera mal? Peut-on se limiter à des demi-vérités?

Ce livre n’a rien d’un exercice philosophique mais des questions intéressantes sont quand même soulevées…des questions qui sont d’une actualité brûlante dans la vie de n’importe quel adolescent. Alors pour une petite détente, je vous recommande *BEAUX MECS ET SACS D’EMBROUILLES*. Son écriture est simple, vivante, pleine de rebondissements (pas tous prévisibles) et la lecture complète ne prend que quelques heures.

Suggestion de lecture : DARWIN ET L’ÉVOLUTION EXPLIQUÉS À NOS PETITS-ENFANTS, de Pascal Pick

NOTE : malheureusement, le site officiel de Meg Cabot n’est disponible qu’en anglais (www.megcabot.com) mais je vous invite à visiter  www.MEG-CABOT.SKYROCK.com  pour en savoir plus sur l’auteure et son impressionnante bibliographie.

Meggin Patricia Cabot est une auteure américaine de romans pour adolescents et adultes. Elle est née en 1967 à Bloomington indiana où elle a fait des études d’art et exercé différents métiers avant de se consacrer à plein temps à l’écriture  avec, comme premier roman WHERE ROSES GROW WILD publié en 1998 sous le pseudonyme de Patricia Cabot. Elle a écrit plus de quarante romans dont plusieurs sont devenus des best-sellers traduits dans 37 pays et vendus à plus de 5 millions d’exemplaire. LE ROMAN D’UNE PRINCESSE a déjà été adapté à l’écran par les studios Disney.

BONNE LECTURE
JAILU
AVRIL 2015

 

LE BILLETS GAGNANT, de Mary Higgins Clark

*Cynthia revit la nuit où elle était entrée
dans cette pièce pour trouver Stuart
étendu sur le tapis…elle sentit ses mains
devenir moites. Des gouttes de
transpiration perlaient sur son front.
Dehors, elle entendait le vent gémir en
forcissant…*
(extrait de MEURTRE À CAPE CODE, du recueil
LE BILLET GAGNANT de Mary Higgins Clark,
éd. Albin Michel, collection SPÉCIAL SUSPENSE
num. 1993, 250 pages)

Le recueil comprend trois nouvelles : LE BILLET GAGNANT : Ernie Gagne 2 millions de dollars à la loterie. Au lendemain d’une beuverie, il se rend compte que son billet a disparu…MEURTRE À CAPE COD : Willie et Alvira découvrent que leur voisine vient d’être libérée de prison après avoir purgé une peine pour le meurtre de son beau-père. Or la jeune femme a toujours clamé son innocence. Alvira décide de mener une enquête afin d’innocenter sa jeune voisine…LE CADAVRE DANS LE PLACARD : pendant leurs vacances à Londres, Willy et Alvira ont prêté leur appartement à Brian, un jeune écrivain.

À leur retour, Ils découvrent le cadavre de l’ex petite amie de Brian dans un placard. Brian est évidemment soupçonné de meurtre. Alvira n’en croit rien et décide d’aller au fond de cette affaire.

DES NOUVELLES DE MARY

*Anticipant le plaisir qu’il éprouverait bientôt
à faire des largesses, Ernie commanda son
quatrième whisky-soda. C’est alors que son
attention fût attirée par l’étrange manège
de Loretta…*
(extrait de LE BILLET GAGNANT)

Il y a longtemps que je voulais lire Mary Higgins Clark. Elle m’intriguait, elle qui semble sortir des livres à la chaîne. J’ai donc satisfait ma curiosité et j’ai choisi au hasard LE BILLET GAGNANT ET AUTRES NOUVELLES.

Dans ce recueil, Mary Higgins Clark fait revivre deux personnages qu’elle a créé dans  le roman NE PLEURE PAS MA BELLE : Alvirah et Willy Meehan, respectivement femme de ménage et plombier, les deux à la retraite après avoir gagné 40 millions de dollars à la loterie. Les évènements ont conduit Alvirah à faire du journalisme et à devenir détective amateur.

C’est le genre de personnage qui a à peu près toujours raison et qui se mêle d’un peu de tout. Notez que DANS NE PLEURE PAS MA BELLE, l’auteure avait fait mourir Alvirah. C’est la fille de Mary, Carol qui l’a persuadé de faire revivre ce personnage. Je me demande encore si c’était une bonne idée.

Il semble que je n’ai pas choisi le bon livre pour apprécier l’auteure. Alvirah est une femme très intelligente, extrêmement curieuse qui joue les détectives en faisant passer les inspecteurs professionnels pour des amateurs sans envergure…trop beau pour être vrai…mais les personnages qu’elle croise n’ont aucune dimension psychologique.

Il y a 3 nouvelles dans cet ouvrage et elles ont toutes un point en commun : le fil conducteur est fragile, les intrigues prennent toutes sortes de direction. Il n’y a pas de suspense et peu de rebondissements. On est très loin de Miss Marple là…

Plusieurs conclusions sont bâclées comme ça se produit souvent dans les nouvelles qui manquent de développement. Aucune de ces nouvelles n’a vraiment capté mon intérêt. Je dirais même que j’ai trouvé ces récits ennuyeux et très prévisibles, l’écriture sans profondeur et sans conviction.

Pour une première lecture de Mary Higgins Clark, j’ai été déçu. Je m’attendais à beaucoup mieux, connaissant la notoriété de l’auteure, son talent sans compter ses statistiques de vente…

Je veux croire que LE BILLET GAGNANT ET AUTRES NOUVELLES n’est pas le reflet fidèle de l’œuvre de Clark. Il faudra simplement que j’essaie autre chose.

Suggestion de lecture : AGATHA RAISIN, LA QUICHE FATALE, de M.C. Beaton

Mary Higgins Clark est une écrivaine  américaine, née à New-York le 24 décembre 1927. Elle a cinq enfants issus de son mariage avec Warren Clark décédé en 1964. Elle publie son premier livre en 1969, une biographie de George Washington : LE ROMAN DE GEORGE ET MARTHA. C’est un échec.

Elle changera alors de style et adoptera le suspense. Elle connaîtra alors  un succès sans faille avec de nombreux prix et distinctions. Mary Higgins Clark a écrit près de 60 romans et nouvelles. Plusieurs de ses histoires ont été adaptées à l’écran.

Pour connaître sa biographie complète de Mary Higgins-Clark, visitez son site officiel 

http://www.m-higgins-clark.com/

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JANVIER 2015

LE POURQUOI DU COMMENT, Daniel Lacotte

*…l’ambition de ce modeste ouvrage se résume
en une inextinguible foi dans les vertus du savoir
et de la raison. Les deux seules notions
élémentaires qui peuvent encore sauver
l’humanité.*
(extrait de LE POURQUOI DU COMMENT, Daniel
Lacotte, Albin Michel 2004, num. 228 et 235 pages)

LE POURQUOI DU COMMENT est un essai en 3 tomes. La série est présentée sous forme de questions/réponses et développe de façon originale et parfois humoristique différents aspects de la connaissance. La pertinence des questions varie selon les énoncés et le lectorat mais couvre les multiples facettes de la connaissance spécialement dans le domaine de la vie quotidienne, les sciences, l’espace et les animaux. Chaque tome est attractif : brève question qui attise la curiosité, réponse en quelques pages, chapitres courts, concis. Brève introduction et index thématique complet viennent compléter l’ensemble.

Juste pour savoir…

*Après le pain, l’éducation est le
premier besoin du peuple.*
(le 13 août 1793, Georges Danton (1759-1794)
réclame à la tribune de la convention une
instruction publique gratuite et obligatoire.
Cité dans LE POURQUOI DU COMMENT 1

Dans LE POURQUOI DU COMMENT, Daniel Lacotte répond à des questions qu’on s’est posées tôt ou tard sur plusieurs sujets qui peuvent sembler banals. Ces questions ont piqué notre curiosité à un moment quelconque de notre existence. Bien sûr l’absence de réponses ne nous a pas empêché de vivre. Mais j’ai trouvé extrêmement agréable d’avoir des réponses à une quantité de questions que je me suis posées dans ma vie…des questions qui peuvent paraître insignifiantes, mais pour l’auteur, il n’y a pas de questions insignifiantes ou naïves. Toutes questions méritent réponse.

Par exemple, je sais maintenant pourquoi l’Oncle Sam personnifie les États-Unis, d’où vient le signe du dollar,  pourquoi le ciel est bleu et pourquoi la mer est bleue? Pourquoi le bâillement est-il contagieux? D’où vient l’expression OK…je sais aussi maintenant pourquoi le sang est rouge, pourquoi on rêve, d’où vient le personnage de Dracula, pourquoi un chat noir apporte le malheur et j’en passe…

Voici donc un livre simple, bien ventilé, très bien documenté qui vient apporter un éclairage inusité sur de multiples facettes de la connaissance dans les domaines de la vie sociale, de l’univers, de la culture et des animaux. Ajoutez à cela une bonne touche d’humour qui vient alléger et rafraîchir l’ensemble de l’œuvre.

En fait, Daniel Lacotte vient nous dire qu’il n’y a pas de question *niaiseuses* ou naïves. En général, ceux qui utilisent ces qualificatifs n’ont aucune réponse à donner. LE POURQUOI DU COMMENT a été écrit pour le simple plaisir d’apprendre, apporter aux parents par exemple, mais aussi aux enseignants, un outil d’enrichissement des connaissances pour les enfants et les ados. Bref ces tomes ont été écrits pour le plaisir et j’ai eu plaisir à les lire. Je ne me suis pas ennuyé.

Suggestion de lecture : DARWIN ET L’ÉVOLUTION EXPLIQUÉS À NOS PETITS-ENFANTS de Pascal Pick

Daniel Lacotte est un écrivain français né à Cherbourg en 1951. Malgré sa formation d’ingénieur et de physicien, Lacotte est fortement attiré par le journalisme. En 1983, Il rejoint même le Centre de formation des journalistes de Paris dont il deviendra directeur pédagogique jusqu’en 1987. Par la suite, il sera rédacteur en chef dans différents journaux français, et s’adonnera à l’écriture.

Daniel Lacotte a écrit de nombreux poèmes. Plusieurs de ses recueils mettent en perspective la sensibilité de l’auteur et un évident sens de l’humour, entre autres, LES PLUS BEAUX POÈMES POUR ENFANTS (1982) et LES POÈTES ET LE RIRE (1998). Lacotte a publié une trentaine d’ouvrages dont des biographies et des romans historiques et bien sûr la série LE POURQUOI DU COMMENT qui a eu un succès plutôt flatteur…

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
JANVIER 2015