HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES SORCIERS, J.K. ROWLING

version audio

Lu par Bernard Giraudeau

*-Je sais pas pourquoi le balai de Harry se comportait
de cette manière, mais jamais Rogue essaierait de
tuer un élève. Maintenant écoutez-moi bien tous les
trois. Vous êtes en train de vous mêler de choses qui
ne vous regardent absolument pas. C’est très
dangereux.*

(Extrait du livre audio : HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES
sorciers-Harry Potter, tome, 1, J.K.Rowling, narration : Bernard
Girodeau, Éditeur : Pottermore –de J.K.Rowling, 2017.
durée d’écoute : 8 heures 21 minutes)

Orphelin, Harry Potter est élevé par un oncle et une tante qui ne l’aiment pas. Le jour de ses 11 ans, son existence bascule : un géant l’emmène à Poudlard, l’école de sorcellerie ! Voilà son incroyable destin : être sorcier. Jeter des sorts, utiliser des pouvoirs, ensorceler les trolls… À la maison Gryffondor, il rencontre Ron et Hermione, s’initie au Quidditch, un sport pratiqué sur un balai. La vie est excitante.

Toutefois, Harry s’aperçoit bientôt que son destin ne se limite pas à être sorcier. C’est plus complexe. Voldemort, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, refait surface. Au fil de l’histoire, le rôle d’Harry et ses amis se précisera. Vous vous apprêtez à plonger dans le 1er tome sonore du célèbre chef d’œuvre de J.K. Rowling !

UN RÉGAL POUR LES MOLDUS
*«spero patronum» est un des soixante sorts
utilisés par les sorciers. Quelques-uns d’entre
eux sont interdits, tabou et impardonnable
le sort de la mort par exemple : «avada kedavra».
MOLDU: quelqu’un qui n’est pas sorcier
(Série Harry Potter, tomes 1 à 7)
Après avoir lu tous les livres de la série, visionné tous les films, bref après avoir exploré tout l’univers d’Harry Potter, J’ai voulu tenter, par curiosité surtout, l’expérience du livre audio. Je n’ai jamais commenté ces livres sur ce site parce qu’en fait, je les ai lus longtemps avant de commencer à écrire mes commentaires en 2012. Aussi, je vais donc commencer par le commencement.

Histoire : Un incroyable bouquet d’imagination. Une histoire qui ne manque pas d’originalité. Imaginez un monde de sorcier avec son gouvernement dirigé par le ministre de la magie, son école, ses règles, ses interdits, ses érudits et ses délinquants, ses traditions, sans oublier ses accessoires tels le balai et la baguette magique.

Tout ce monde est fragilisé par un sombre personnage qui monte en puissance et qui est voué au mal. C’est en effet avec la rumeur du retour de Voldemore que débute l’histoire d’Harry Potter. Comme il faut bien commencer par le commencement, J.K.Rowling met tout en place et installe ses personnages. Les personnages évoluent avec l’histoire : 7 volumes, plus de 500 millions d’exemplaires, la série littéraire la plus vendue de l’histoire, 8 films.

J’ai savouré les livres que j’ai préférés aux films. Le principal irritant est que l’histoire s’assombrit vite au fil des épisodes. Les éclairs de génie se raréfiant vers la fin, légère baisse dans l’originalité, redondances…de l’essoufflement quoi !

Mais qu’à cela ne tienne. C’est bourré de bonnes idées, de couleurs, de rebondissements, écrit avec une plume à la fois simple et intense qui entretient l’émerveillement du lecteur en créant facilement dans son esprit les images que les films finiront par produire à prix d’or. Les personnages sont très attachants.

J’aurais pu écrire un article complet juste sur les personnages. Même les adultes se sont laissés prendre à s’accrocher à un préféré. Moi par exemple, c’était Hagrid, le géant gauche et bourru mais avec un cœur d’or et par qui finalement l’histoire a vraiment commencé. Bref c’est une très belle série bien écrite et surtout superbement imaginée.

Je comprends mieux maintenant pourquoi l’engouement des jeunes pour la lecture faisait un bon à chaque parution d’Harry Potter et pourquoi beaucoup d’adultes ont développé un goût pour la lecture, se laissant attiré par l’irrésistible force d’attraction de l’univers de J.K.Rowling. À lire absolument.

Présentation globale et audio : Je dois dire que j’ai été un peu déçu par la narration. Bernard Girodeau a certes une très belle voix, parfaite même, lorsqu’il se limite à narrer. Mais dès qu’il modifie sa voix pour faire parler un personnage, ça devient pénible. Contrairement à l’effet recherché, la puissance de la voix baisse, l’articulation devient beaucoup moins efficace. Ça m’est tombé sur les nerfs. Peut-être est-il tombé dans le piège classique de celui qui veut trop bien faire.

Cette façon de narrer en campant trop de voix enlève de la crédibilité à l’ensemble. Par exemple, j’ai dit plus haut que mon personnage préféré est Hagrid. En faisant son petit jeu d’acteur, Girodeau donne l’impression qu’Hagrid est un demeuré…très irritant…tout comme il est irritant d’entendre tous les noms prononcés à la française…

Morale de l’histoire…ma plateforme préférée est encore le livre…le bon vieux livre…et en papier encore. Il ne faut surtout pas se priver du plaisir de découvrir Harry Potter et ses inséparables, Hermione, Ron avec bien sûr à ses trousses Rogue et Malefoy…une très bonne lecture.

Suggestion de lecture : LES SORCIÈRES DE SALEM, de Millie Sydenier

LA SÉRIE AUDIO

Bernard Girau­deau est né à la Rochelle en 1947. Acteur, réali­sa­teur, produc­teur, scéna­riste et écri­vain, Bernard Girau­deau se desti­nait pour­tant à une toute autre carrière. Celle de méca­ni­cien. A 16 ans, le jeune Bernard entre à l’École des appren­tis méca­ni­ciens de la flotte (Marine natio­nale). Il en sort premier un an plus tard.

En 1970, il intègre le Conser­va­toire et décroche le premier prix de comé­die clas­sique et moderne. S’en suit une cinquan­taine de rôles pour le cinéma, la télé­vi­sion et le théâtre, dans lesquels l’acteur connaît plus ou moins de succès… Son audiographie est très intéressante, outre sa voix prêtée à des documentaires, ses principales narrations sont celles des livres audio d’Harry Potter et ce malgré un cancer qui le rongeait et qui l’a emporté en 2010.

Joanne Kathleen Rowling alias J. K. Rowling est née le 31 juillet 1965 à Chipping Sodbury dans le Gloucestershire du Sud en Angleterre. Issue d’une famille modeste, J. K. Rowling écrit depuis l’âge de six ans. Elle fait sa vie scolaire, puis universitaire. Jeune mère divorcée, elle écrit sur des coins de table de cafés mal chauffés, se concrétisent alors les aventures du jeune sorcier dès 1996. J.K. Rowling devient dès lors la créatrice du célèbre personnage Harry Potter ! Elle publiera successivement avec une écrasante réussite, sept volumes traduits en 60 langues et tous adaptés au cinéma. (clpav)

Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 20 octobre 2019

Percy Jackson 3, le livre de RICK RIORDAN

LE SORT DU TITAN

*L’heure était grave. Nous perdions des pensionnaires.
Or nous avions besoin de tous les nouveaux combattants
que nous pouvions trouver. Le problème c’était que les
demi-dieux ne sont pas si nombreux que ça.*
(Extrait : LE SORT DU TITAN, troisième tome de la série
PERCY JACKSON de Rick Riordan. Publication originale :
2007,  Livre audio : Audiolib éditeur, publié en 2018. Durée
d’écoute : 8 heures 53 minutes. Narrateur : Benjamin Bollen.)

Percy et ses amis Annabeth, Grover et Thalia se retrouvent face à un horrible manticore, Une terrifiante créature légendaire au visage d’homme mais avec un corps de lion et une queue de scorpion. Ils n’ont la vie sauve que grâce à l’intervention de la déesse Artémis. Mais lorsque Annaeth disparait , une nouvelle quête semée d’embûches s’annonce : Percy devra plus que jamais se méfier des manipulations et des pièges de Cronos, le Seigneur des Titans. Les monstres sont toujours décidés à tuer les demi-dieux : Percy aura besoin de tous ses pouvoirs pour leur échapper.

LA MYTHO AU GOÛT DU JOUR
*«Qu’est-ce qui t’es arrivé? Tu as oublié
toutes ces discussions que nous avons
eues ? Toutes ces fois où nous avons
maudit les Dieux ? Nos Pères n’ont rien
fait pour nous. Ils n’ont aucun droit de
régner sur le monde.»*
(Extrait)
Depuis LE VOLEUR DE FOUDRE, notre héros Percy Jackson a beaucoup mûri.

Dans un article paru en octobre 2015 sur ce site, je présentais Percy Jackson de la façon suivante : …Un héros attachant et sympathique. Percy Jackson est un jeune garçon de 12 ans au départ de la saga. C’est un jeune un peu turbulent, énergique, curieux, imaginatif. Il est de son temps. Un jeune comme tous les jeunes…avec toutefois un gros plus…il est le fils d’un dieu et ça fait de lui un demi-dieu.

Trois ans plus tard, revoici Percy Jackson dans le troisième volet d’une pentalogie qui lui est consacrée : LE SORT DU TITAN. (voir LE VOLEUR DE FOUDRE)

Dans ce troisième volet, Les monstres sont toujours décidés à tuer les demi-dieux. Artémis part seule de son côté, chasser un des monstres les plus dangereux (qui se révélera être l’Ophiautoros, et qui sera finalement sauvé et protégé par Percy pour des raisons stratégiques d’abord et qui deviendront finalement sentimentales).

Chasseresses et demi-dieux vont alors à la Colonie des Sang-Mêlés. Artémis est enlevée à son tour. Une quête unissant demi-dieux et Chasseresses est alors lancée pour retrouver la déesse et sauver Annabeth. Le monde entier en dépend. Il semble que l’Olympe soit menacé.

Percy Jackson a maintenant 14 ans. Il a conservé toutes ses belles qualités auxquelles s’est ajouté un magnifique gain en maturité. Il demeure ombrageux mais il est devenu plus réfléchi, un peu moins spontané et sa fidélité en amitié est inébranlable. L’écriture de Rick Riordan est vraiment très efficace. Il entraîne ici le lecteur au cœur d’un crescendo qui nous rapproche graduellement et implacablement d’une guerre entre les Titans et les Dieux.

Je ne vous cache pas que j’ai toujours eu un faible pour la mythologie grecque. Riordan a dépoussiéré cette mythologie, l’a servi à la moderne et y a ajouté un brin d’humour. Ça aurait plu à Homère je crois.

Aussi, il ne faut pas s’étonner de voir Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès, de la folie et la démesure, jouer avec son téléphone cellulaire pendant une conférence des Dieux. Je craignais que cet aspect de modernité me déçoive et c’est exactement le contraire qui s’est produit. J’ai été emballé, emporté, accroché.

Malgré quelques passages tirés par les cheveux, je considère que Rick Riordan a exploité avec intelligence l’héroïsme juvénile. Il a beaucoup travaillé sur l’équilibre, la constance. Si on ajoute à cela les nombreux rebondissements, un rythme rapide et un fil conducteur solide, ce livre pour la jeunesse a sûrement gagné un élargissement d’audience. J’ai beaucoup aimé aussi la façon dont Riordan a exploité le panthéon de l’Olympe et les personnages de la mythologie.

L’auteur a réactualisé plusieurs Dieux et personnages sur lesquels je savais peu de choses comme par exemple, le Titan Atlas, ennemi de Zeus, condamné à porter la sphère céleste sur ses épaules, Héphaïstos, le dieu de la forge, le sanglier d’érymanthe, une bête énorme, féroce et meurtrière.

Le capturer fut l’un des douze travaux d’Hercule. J’en passe bien sûr mais ça m’a fait dévorer le livre.

J’ai trouvé particulièrement brillant le conseil des dieux à la fin du volume. L’auteur semble vouloir personnaliser les dieux et ne se gêne pas pour leur donner un petit côté caricatural, définit Percy Jackson comme potentiellement dangereux pour l’Olympe et prépare le terrain pour le quatrième volet.

Les dialogues du conseil des dieux sont particulièrement savoureux avec une belle pointe d’humour. Ce troisième volet est un succès et la plume de l’auteur est plus qu’attractive.

J’ai utilisé la version audio du livre et j’ai pu profiter de la narration dynamique et entraînante de Benjamin Bollen qui a su adapter un registre vocal pour chaque personnage important. Le satyre Grover est particulièrement réussi ainsi que la chasseresse Zoé. La voix d’adolescent de Bollen a une signature qui favorise l’attention. Bref, peu importe la plateforme, je crois que vous apprécierez ce troisième opus. Vivement la suite…

Suggestion de lecture du même auteur : PERCY JACKSON, LE VOLEUR DE FOUDRE

Richard Russel Rick Riordan Jr est un auteur américain né en 1964 au Texas. Dès le début de sa carrière, il connaît une réussite fulgurante avec la TRES NAVARRE une série mystère pour adultes (7 volumes publiés de 1997 à 2007) qui a remporté plusieurs prix prestigieux, dont, le prix Edgar Allan Po.

Dès 2005,  il entreprend la série PERCY JACKSON, 5 volumes, et par la suite, LES HÉROS DE L’OLYMPE (la suite de la saga PERCY JACKSON), 5 volumes de 2011 à 2015. Riordan a aussi publié plusieurs romans, recueils, essais et séries dont LES CHRONIQUES DE KANE et la fameuse SÉRIE LES 39 CLÉS, début de publication : 2011

Le narrateur, Jeremy Bollen a une feuille de route très impressionnante. Il a fait ses débuts au théâtre dans Roméo et Juliette. Très actif dans le domaine du doublage de films et de dessins animés (Les mystérieuses Cités d’or, Sabrina, Les Nouvelles Aventures de Peter Pan…), il est notamment la voix française de Tintin dans le film de Steven Spielberg. Avec sa voix d’adolescent et son registre vocal extrêmement polyvalent, il performe avec succès.

À LIRE AUSSI
BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 11 août 2019

LES FILLES SONT BÊTES, LES GARÇONS SONT IDIOTS

Commentaire sur le livre de
VINCENT RAVALEC

*J’ai jamais embrassé de filles. Je veux savoir
le pourquoi du comment avant de me lancer.
«T’as jamais embrassé une fille?» Stupéfaction
des deux : «Ah bon? Mais comment ça se fait?»
«Position personnelle, j’ai affirmé. Choix
philosophique. Je veux comprendre avant
d’apprendre.»*

(Extrait : LES FILLES SONT BÊTES, LES GARÇONS SONT
IDIOTS, Vincent Ravalec, 2012, Storylab Éditions, num.)

Arthur n’a jamais embrassé une fille. Mais le sujet l’intéresse et devient une petite passion. Avec méthode, Arthur décide d’enquêter et se fait passer pour un journaliste du site Trop-pas.com. Violette l’accompagne dans ses recherches et expérimente les subtilités, et mécanismes de l’attraction garçon/fille avec lui…mais deux questions graves se posent ici : si les garçons trouvent que les filles sont bêtes pourquoi ont-ils envie de les embrasser? Et si les filles trouvent que les garçons sont idiots, pourquoi finissent-elles par être attirées par eux. Une grande enquête à couper le souffle, faite avec beaucoup de…bonne volonté !!

AVANT TOUT
MAÎTRISER SON SUJET
*Cette fois, j’ai retiré mes lunettes avant de descendre
du bus, j’ai mis un bonnet jusqu’à la brasserie où j’ai
enlevé mon gel tant bien que mal. «Faudrait voir à
pas abuser des toilettes, m’a lancé la patronne en me
reconnaissant. C’est réservé aux consommateurs.
-Presse! J’ai clamé. Vous serez citée dans mon article.»*
(Extrait : LES FILLES SONT BÊTES, LES GARÇONS SONT IDIOTS)

Lors d’une de mes longues recherches sur mes choix de lecture, j’ai été attiré par le titre. LES FILLES SONT BÊTES, LES GARÇONS SONT  IDIOTS. N’est-ce pas ce qu’on pensait du sexe opposé quand on était plus jeune, mais alors là beaucoup plus jeune. Même si le titre est ajusté d’une certaine façon à une forme de culture, il annonce plutôt mal ce qui se passe en réalité dans le livre.

C’est le récit d’Arthur, 12 ans qui commence très très graduellement à subir les changements inhérents à la préadolescence. Arthur aimerait bien embrasser une fille et même *rouler une pelle*. Cette expression que je trouve amusante tire son origine d’abord du terme *patiner* puis de l’expression *peloter* largement utiliser au XIXe siècle.

On utilisait alors l’expression *rouler un pélot* qui est devenue par déformation *rouler une pelle*. Puisque cette forme de baiser était typiquement française aux yeux des américains, les québécois ont adopté l’expression *french kiss* d’où le verbe *frencher*.

Cela dit. Veuillez excuser ma digression. Donc Arthur voulait embrasser une fille mais avant de passer à l’action, il voulait étudier, théoriquement, les tenants et aboutissants d’une relation avec une fille et comprendre hors de tous doutes pourquoi garçons et filles ont envie de s’embrasser à partir de l’adolescence :

* -T’as jamais embrassé une fille ?» -Mais comment ça se fait ?» « Position personnelle. J’ai affirmé. Choix philosophique. Je veux comprendre avant d’apprendre. »* (Extrait) Donc Arthur a enquêté avec un tel sérieux et une telle minutie qu’il a tout compliqué inutilement alors qu’il avait la réponse à côté de lui.

Sa recherche était correcte, mais il en a fait une démarche scientifique qui m’a fait rire plusieurs fois tout le long de ma lecture : *Je lui ai fait part de ma remarque concernant le Prince Charmant. Elle a admis que c’est assez fréquent chez les filles. « Mais toi tu vois çà comment ? C’est un peu comme une maladie, ou alors c’est un truc nécessaire à votre développement ? Croire au Prince Charmant ça vous fait pousser les seins ? Il y a un rapport psycho-hormonal entre votre croissance et l’adhésion au mythe ? * (Extrait)

Ce qu’Arthur cherche finalement, c’est de définir ses sentiments, ses désirs. L’auteur développe cette recherche avec beaucoup de subtilité, sans rien bousculer. Bien que ce développement soit très intéressant, ça ne représente qu’une facette du problème.

Par exemple, il aurait été intéressant que Ravelec introduise d’autres garçons faisant le même type de recherches mais de façon différente et au besoin, tous les mettre en convergence. C’est la faiblesse de l’histoire : une seule approche pour une expérience qui précède finalement l’exploration sexuelle.

En dehors du fait que le personnage d’Arthur jouant le rigoureux scientifique est un peu surexploité, j’ai trouvé l’histoire intéressante et ne manquant pas d’humour. La plupart des personnages sont attachants, le fil conducteur est simple : la difficulté pour les adolescents de se comprendre entre gars et filles. Mais attention, ne vous fiez pas au titre, il est trompeur. Avant d’acheter ce livre, explorez-le un peu. Pour éviter toutes déceptions.

Suggestion de lecture : ALICE AU PAYS DES TROP VIEILLES, de Cristina Alonzo

Vincent Ravalec est un écrivain, scénariste, réalisateur et producteur français né le premier avril 1962. Dès la parution de son premier roman, Un pur moment de Rock’n Roll, il connaît un succès grandissant, confirmé lors de la sortie de Cantique de la racaille, qui devient un best seller.

Parallèlement, il commence à réaliser ses propres courts métrages et long métrages, fonde un studio de production (Les films du garage), et écrit aussi des chansons, notamment pour Johnny Hallyday. La foire aux nains est son premier album jeunesse. (source : ricochet-jeunes.org)

QUELQUES AUTRES TITRES DE VINCENT RAVALEC POUR LA JEUNESSE

                 

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 5 mai 2019

EXPÉDITEUR INCONNU, livre de MARILOU ADDISON

*-Tant que la journée ne sera pas terminée, tu
risqueras de mourir de différentes façons.
-Hein ? Mais pourquoi ? –Parce que la journée
de ta mort a été décidée…*
(Extrait : EXPÉDITEUR INCONNU, Marilou Addison,
Boomerang jeunesse éditeur, édition de papier, 276p.)

Chaque année, Ludo part en vacances avec ses parents. Mais cette fois, il n’a pas envie de quitter ses nouveaux amis. Pour rester en contact, il  crée une boîte de messagerie et reçoit vite un premier message… expéditeur inconnu. À l’inverse, ce dernier semble bien le connaître. Et apparemment, il connait aussi l’avenir, puisqu’il lui annonce les évènements avant même qu’ils se produisent. De qui proviennent ces étranges courriels ? De quelqu’un de son entourage qui s’amuse à lui faire peur ? Ou pire encore ? Ou simplement D’UN EXPÉDITEUR INCONNU ?

UN TEXTO ENTRE PUIS UN COURRIEL
*Bien content de voir que tu as pu t’en sortir
en un seul morceau. Comme tu pourras le
lire dans cet article, ton destin aurait pu
être tout autre…À l’avenir, je te conseille
de prendre mes avertissements au sérieux.
Un inconnu qui sait comment te garder en vie.*
(Extrait : EXPÉDITEUR INCONNU)

EXPÉDITEUR INCONNU est l’histoire de Ludovic Saint-Pierre, un ado débordant d’énergie et d’imagination. Lors d’une randonnée de vacances avec ses parents, Ludo reçoit d’étranges courriels et des textos tout aussi étranges en provenance d’un expéditeur inconnu.

Ce mystérieux expéditeur connait l’avenir apparemment car dans ses correspondances, il annonce à Ludo des évènements avant même qu’ils ne se produisent et ce dans l’unique intention de lui sauver la vie car pendant les vacances, la mort rôde sur Ludo et le danger guette toute la famille.

Dans une de ses correspondances, le mystérieux inconnu laisse échapper une phrase bizarre : *Je n’ai pas intérêt à ce que tu meures* (Extrait)

C’est tout à fait ce que cherche une majorité d’ados et de pré-ados : du mystère, du suspense, du danger, des énigmes, de l’étrange et une touche de surnaturel. La plume de Marilou Addison se raffine toujours.

Sa plume entretient un mystère continu qui force le jeune lecteur à tourner page sur page afin de trouver les indices nécessaires à la résolution du mystère. Ce mystérieux expéditeur serait-il un fantôme ? Vous avez d’une part plusieurs situations potentielles de péril et d’autre part, messages et textos pour avertir Ludo et, par la bande, toute sa famille.

C’est un très bon roman versé dans la littérature jeunesse québécoise qui continue de s’enrichir et de pousser les jeunes à la lecture. Le roman est relativement court même s’il fait 276 pages.

C’est que Marilou Addison et l’éditeur se sont entendus pour utiliser des grosses lettres qui amènent les jeunes lecteurs à tourner les pages rapidement comme ça s’est fait pour les ZOZOS DU SPORT du même auteur.

Je trouve ça génial car c’est une excellente façon d’introduire les jeunes lecteurs aux livres plus volumineux. À ce sujet je dis souvent aux jeunes de ne pas se laisser impressionner par l’épaisseur des volumes, vous pourriez passer à côté d’un trésor….

Pour en revenir à EXPÉDITEUR INCONNU, ça se lit très bien, les lettres sont grosses la plupart du temps de lecture, les textos sont adaptés dans les bulles classiques, et les courriels accusent des polices plus petites. Tout est adapté et le fil conducteur est solide, les jeunes lecteurs peuvent s’y ancrer sans problèmes.

Enfin je mentionne un fait important, ce sont les magnifiques illustrations de Sabrina Gendron qui rendent le livre attrayant et vivant. Sabrina est une spécialiste des arts plastiques et de l’animation 2D/3D.

Elle travaille sur plusieurs projets en arts visuels mais depuis quelques années, elle se concentre sur l’illustration d’albums et de romans pour la jeunesse. On peut voir dans EXPÉDITEUR INCONNU une magnifique manifestation de son talent.

En terminant je dirai que le jeune lecteur pourra facilement sentir l’émotion de Ludo qui ne sait pas ce qui lui arrive. C’est un personnage attachant et très sympathique. Tout est dévoilé dans la finale qui est un peu surprenante…

C’est donc avec enthousiasme que je vous suggère EXPÉDITEUR INCONNU pour les 9-13 ans en particulier mais très rafraîchissant pour les adultes en général.

Originaire de la région de Montréal, Marilou Addison a grandi entre une mère écrivaine et un père enseignant le français. Depuis plusieurs années, elle a décidé de plonger sans retenue dans le monde du livre. Elle écrit donc à temps plein des romans pour tous les groupes d’âge. Active dans les divers salons du livre du Québec, l’auteure adore rencontrer ses lecteurs. C’est pourquoi elle visite régulièrement les écoles afin de communiquer sa passion à tous ceux qui sont prêts à l’entendre !

LECTURES PARALLÈLES SUGGÉRÉES…dans la série SLALOM :

                   

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 17 février 2019

 

 

 

 

DEUX AMIS DANS LA NUIT, de LOUISE LEBLANC

*Je le vois s’éloigner au bord du lac.
Je ferme la porte et je commence à
trembler. Je prends conscience du
danger auquel je viens d’échapper. *
(Extrait : DEUX AMIS DANS LA NUIT,
Louise Leblanc, Courte Échelle, 1996,
Littérature jeunesse québécoise,
édition de papier, 65 pages, illustré)

*OUI! OUI! J’ai invité un ami. Oui! Je
l’ai enfermé. Parce que c’est un vampire.
Si vous ouvrez la porte, il va mourir.
À cause de la lumière. Et vous serez
des assassins!*
(Extrait : DEUX AMIS DANS LA NUIT)

Léonard et Julio sont amis mais ils ne se voient pas très souvent. Rien d’étonnant, Julio est un vampire et il ne peut sortir que la nuit. Un soir, alors que les parents de Léonard ne sont pas à la maison, lui et son ami Julio peuvent enfin passer une soirée ensemble. Mais rien n’est jamais simple entre un humain et un vampire. Il est fort probable que cette soirée entre amis, disons, très différents, réserve son lot de surprises. Heureusement l’amitié est une force. Une chose est sûre, c’est qu’humour et émotions sont au rendez-vous…un superbe souvenir de la Courte Échelle pour les jeunes lecteurs.

Voici un bon petit livre pour les premiers lecteurs, c’est-à-dire les enfants de 6 et 7 ans. L’histoire est un peu fantaisiste puisqu’elle a comme sujet une improbable amitié entre un petit garçon, Léonard, et un petit garçon…vampire, Julio. Julio vit dans la peur d’être reconnu. Il demeure dans un cimetière, ne peut pas sortir le jour, donc il ne peut pas admirer les beautés de la nature éclairée par le soleil.

Léonard a compris son dilemme et réserve une belle surprise à son ami. Alors que les parents de Léonard et Julio s’absentent un soir, les deux garçons décident de passer leur première soirée entre amis. Mais voilà…rien ne se passe comme Léonard l’aurait souhaité…

Ce petit livre est porteur d’une double réflexion : d’abord sur l’importance qu’accordent les enfants à la liberté et ensuite, le récit donne tout en douceur une petite leçon sur la tolérance car Julio est un enfant différent des autres, très différent mais l’amitié naissante chez les enfants est quelque chose d’extraordinaire.

Dans une entrevue qu’elle accordait au mensuel culturel québécois VOIR en 1999 L’auteure Louise Leblanc précisait qu’elle voulait créer une situation avec un personnage étranger à la vie courante, une amitié entre un petit garçon ordinaire et quelqu’un d’extraordinaire.

Elle a réussi à un point tel que DEUX AMIS DANS LA NUIT recevait en 1999 le prix du Livre Jeunesse Québec/Wallonie-Bruxelles dont le thème portait cette année-là sur l’amitié et la différence. Le choix des personnages, l’originalité des situations et des péripéties avaient séduit le jury. Les enfants aussi ont été séduits puisque la série Léonard s’est allongé jusqu’à 6 épisodes.

Même à l’âge de 6 et 7 ans, les enfants aiment se faire raconter des histoires. Ça permet un beau contact entre ces derniers et les parents ou les grands-parents et je sais de quoi je parle, ce sont des moments extrêmement agréables pendant lesquels les adultes admirent souvent la capacité d’émerveillement des enfants. Je vous en parle parce que DEUX AMIS DANS LA NUIT est une histoire parfaite pour ce genre de moment privilégié.

Bien sûr, il faudra vous attendre à ce que l’enfant vous demande qu’est-ce que c’est qu’un vampire. Il faudra évidemment vous préparer une réponse gentille mais sachez que dans ce petit livre, il n’y a aucune connotation de violence qu’on attribue généralement aux vampires, bien au contraire. Julio est un petit bonhomme attachant qui souffre de tout ce qu’il manque à la clarté du jour et son ami Léonard est là pour l’aider. C’est une histoire développée avec doigté et délicatesse.

Sinon, l’enfant peut lire le livre seul. Ce petit livre n’a que 61 pages, se lit très bien, les lettres sont grosses et les chapitres sont courts et agrémentés par les très belles illustrations de Philippe Brochard, graphiste, illustrateur et spécialiste de la Bande Dessinée.

Enfin, je suis heureux de recommander DEUX AMIS DANS LA NUIT pour les enfants, d’autant que le livre est issu d’une maison d’édition qui a participé activement à l’éveil intellectuel de dizaines de milliers d’enfants pendant 35 ans : LA COURTE ÉCHELLE.

Née à Montréal, Louise Leblanc a donné des cours de français, elle a été mannequin, comédienne, mime, recherchiste, rédactrice publicitaire et puis elle est devenue auteure et le succès est venu rapidement. En 1983, elle gagne le prix Robert Cliche pour son roman 37½AA. En 1993, elle reçoit le prix des clubs de la livromagie pour SOPHIE LANCE ET COMPTE. Elle a écrit plusieurs nouvelles, des romans pour adultes, elle a également écrit pour la télévision. DEUX AMIS DANS LA NUIT est le huitième roman qu’elle publie à la Courte Échelle. C’est une véritable femme-orchestre qui donne libre cours à sa passion de l’écriture.
Photo: Pierre Charbonneau.

Né à Montréal, Philippe Brochard a fait ses débuts dans les journaux étudiants où il a publié caricatures, bandes dessinées et dessins éditoriaux. En 1979, il a été directeur artistique du magazine LE TEMPS FOU. Parallèlement, il a commencé à dessiner pour CROC et commencé à multiplier les collaborations avec divers magazines et éditeurs de matériel pédagogique. Philippe Brochard poursuit sa double vie d’illustrateur et de graphiste en illustrant LE COMPLOT à la Courte Échelle et DEUX AMIS DANS LA NUIT, le huitième roman auquel il travaille à la Courte Échelle

À LIRE AUSSI

       

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le samedi 16 février 2019

 

COMME UN POISSON DANS L’ARBRE, LYNDA MULLALY HUNT

*Je comprends soudain que ce n’est pas non plus parce qu’on me colle une étiquette que je suis nécessairement ce qu’elle décrit.*
(Extrait : COMME UN POISSON DANS L’ARBRE, Lynda Mullaly Hunt, Castlemore, pour la présente traduction : Bragelonne, 2015, édition numérique, 288 pages.)

Un poisson ne sait pas grimper aux arbres, mais ça ne veut pas dire qu’il est stupide pour autant. Allie a une problématique particulièrement gênante : elle ne sait pas lire. Et elle fait des pirouettes pour que ça ne se sache pas en classe parce qu’elle a peur qu’on la prenne pour une incapable, une sans-génie. Ce camouflage gaspille l’énergie d’Allie et l’isole. C’est un coup dur pour l’estime de soi.

Mais un jour, tout change avec l’arrivée d’un nouveau professeur : monsieur Daniels. Très vite, le nouvel enseignant apprend à connaître chacun de ses élèves et cerne le problème d’Allie : elle ne sait pas lire. Elle est très intelligente, futée, volontaire…mais elle ne sait pas lire. Monsieur Daniels découvre qu’Allie est dyslexique. En appliquant les méthodes pédagogiques appropriées, monsieur Daniels réussira-t-il à faire ressortir les talents d’Allie?

AVANT-PROPOS :

La dyslexie est une difficulté d’apprentissage de l’orthographe et de la lecture. Ce trouble concerne entre 8 et 10% des enfants et en grande majorité des garçons, trois fois plus que les filles. La dyslexie n’a pas d’origine psychiatrique et n’est pas causée par une déficience intellectuelle. Source : Https://orthophonie.ooreka.fr/comprendre/dyslexie

LES EFFETS DE L’OUVERTURE D’ESPRIT
*«Et tu trouves facile d’écrire ou c’est juste que
tu n’aimes pas ça?» Je mens. « C’est facile. C’est
juste ennuyeux.»

«Eh bien nous pourrions peut-être trouver un
moyen de rendre ça plus plaisant. De te donner
envie d’écrire. C’est une idée à explorer. Sois
créative. Pose-moi des questions.»*
(Extrait : COMME UN POISSON DANS L’ARBRE)

 COMME UN POISSON DANS L’ARBRE est l’histoire d’Allie Nickserson, 12 ans. Après avoir suivi son père qui est militaire, de déménagement en déménagement, elle se retrouve en 6e année dans une nouvelle école publique. Allie a beaucoup de difficulté à trouver sa place. Elle est très intelligente, elle a beaucoup d’humour mais elle a une problématique majeure : elle ne sait pas lire… elle n’arrive pas à apprendre.

Pour elle, les lettres sont des dessins qui s’enchevêtrent. Elle inverse les lettres, elle mêle tout. Pour avancer, elle ruse, trouve des excuses crédibles, mais malgré tout ça, exception faite de ses deux meilleurs amis, Albert et Keisha, elle est la risée de la classe.

Un jour, la vie d’Allie va basculer du bon côté grâce à un changement de professeur. Il faut un certain temps à monsieur Daniels et Allie pour s’apprivoiser. La jeune fille n’ayant à peu près pas d’estime de soi, c’était difficile pour monsieur Daniels et pourtant, le professeur a vite compris la difficulté d’apprentissage d’Allie.

Allie ne sait pas lire parce qu’elle est dyslexique. Monsieur Daniels, qui étudie lui-même en éducation spécialisée à l’Université a fait alors ce qu’il fallait : il s’est outillé, il a obtenu finalement la collaboration d’Allie et s’est ajusté à ses besoins :

*« Il me fait tracer des lettres avec du sable rose ou bleu. Ou bien avec les doigts dans de la mousse à raser.»« Ah bon ? Tu arrives à lire maintenant ?» « Pas encore très bien mais je fais des progrès. Parfois, c’est aussi dur que de grimper sur un immeuble en courant et ça m’épuise. Mais j’y arrive de mieux en mieux. »* (Extrait)

Allie finira peut-être par trouver ce qu’elle cherche depuis 6 ans : sa place en société et du bonheur.

C’est un roman pour la jeunesse mais je suis content de l’avoir lu et je pense qu’il convient parfaitement aux adultes, enseignants compris car l’ouvrage traite des enfants différents, Ici il est question de dyslexie mais on pourrait parler aussi d’autisme, de trouble envahissant du développement, d’asperger, d’hyperactivité, de trouble de l’attention, dysphasie…etc…

Dans tous ces cas, les enfants sont intelligents et capables d’apprendre.

Ayant moi-même des enfants dont un en difficulté d’apprentissage, je sais par expérience que si les enfants ne rentrent pas dans le moule de l’éducation et de ses programmes dont plusieurs accusent de la lourdeur et peu de souplesse, la possibilité pour eux de réussir est compromise et la possibilité de pousser les parents à partir en guerre est très forte…

C’est un ouvrage très simple, chaleureux, bien écrit avec des personnages attachants. J’ai particulièrement apprécié l’affection et la complicité liant Allie et son frère aîné Travis qui a quelque chose de particulier qu’il ne confiera qu’à la fin de l’histoire. Une autre chose que j’ai appréciée est le fait que le livre n’est pas moralisateur.

Il raconte simplement mais de façon détaillée le quotidien d’Allie avec ses hauts et ses bas, un peu à la manière d’une chronique, et l’humour est très présent. Le livre est facile à lire : chapitres courts, écriture très fluide et la façon dont l’auteur amène Allie à prendre conscience de sa problématique est vraiment bien pensée.

J’ai trouvé saisissante la justesse du propos et les précisions dans une foule de détail comme quoi l’auteure en sait long sur la question. Lynda Mullaly Hunt nous propose un récit qui appelle à l’ouverture d’esprit et nous livre un beau plaidoyer sur la force de l’amitié.

Le livre appelle aussi à la réflexion : est-ce que les enfants doivent forcément s’ajuster au système d’éducation ou si le système d’éducation doit s’ajuster aux enfants.

Doit-on prendre les enfants pour ce qu’ils sont…des enfants ou les voir comme des problèmes sur deux jambes. Des *monsieur Daniels*, est-ce qu’il y en a beaucoup dans le système éducatif?

La seule chose que je ne comprends pas dans ce livre c’est : Comment Allie a pu se rendre en 6e année alors qu’elle ne sait pas lire. Peut-on échapper à un système aussi longtemps. Je crois que l’auteure aurait dû s’étendre un peu plus sur les antécédents d’Allie.

C’est un bon livre qui a des choses intéressantes à dire doublées d’une belle leçon de vie. Je comprends maintenant que ces enfants sont intelligents et capables d’apprentissage. Comme ce fut le cas pour Einstein, Edison et plusieurs autres, leur cerveau fonctionne différemment, le tout est de s’ajuster à cette différence :

Pour eux, «retard de lecture» résume tout. Comme si j’étais une boîte de soupe dont ils pouvaient lire les ingrédients…il y a pourtant des tonnes d’informations sur la soupe qu’on ne peut indiquer sur l’étiquette comme son odeur, son goût…Je suis forcément davantage qu’une fille qui ne sait pas lire. (Extrait)

Je vous invite à lire COMME UN POISSON DANS L’ARBRE. En lisant, vous comprendrez aisément le titre. Je mentionne enfin que l’éditeur propose une version de ce livre pour les dyslexiques qui est lisible aussi pour les non-dyslexiques. Ce serait un exercice intéressant et même enrichissant à faire.

Lynda Mullaly Hunt est une auteure, professeure et oratrice née, comme elle le dit elle-même, à la fin des années 60. Elle s’est distinguée dès le départ avec son premier roman ONE FOR THE MURPHYS qui a pris sa place pour un temps dans la liste des 20 meilleurs livres de l’année 2013.

Elle est membre de la Société des écrivains et Illustrateurs de livres pour enfants. Lynda Mullaly Hunt aime écrire en particulier pour les enfants qui vivent une problématique. Toujours à la recherche de solutions simples pour améliorer la qualité de vie des enfants en difficulté et utilise les arts et la littérature pour enrichir leur personnalité et leur vie…

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche 10 février 2019

Si tu ne lis pas prends garde à toi,

COMMENTAIRE SUR LE LIVRE DE
LAURENCE FANTUZ

*Depuis toujours, je m’étais persuadé
que lire n’apportait aucun plaisir, sans
avoir réellement essayé, je dois
l’admettre. Devais-je lui faire confiance
et tenter l’aventure?*
(Extrait : SI TU NE LIS PAS, PRENDS GARDE À TOI!)
Laurence Fantuz, 2e édition 2012, Éditions Adabam.
édition numérique, 255 pages.)

Un jour, un vieux livre surgit dans la vie de Max, 12 ans…un cadeau que sa mère lui a fait…plutôt incongru pour Max qui est peu attiré par la lecture. Notre jeune ami décide de ranger le livre aux oubliettes, mais le livre n’est pas d’accord. Il s’anime et entreprend une mission : amener graduellement Max à apprécier la lecture. Max n’a pas du tout l’intention de se laisser faire et tire des plans pour se débarrasser de ce vieux livre dérangeant. Cependant, une chaîne d’évènements  et  l’influence de sa sœur qui adore lire amèneront  Max à s’intéresser au livre et à vivre finalement une aventure fantastique.

LIRE C’EST DÉCOUVRIR
*Effacés grâce à lui tous mes préjugés insensés,
tellement obstiné pendant des années j’ai été,
Mots et idées jaillissent désormais de mes pensées…*
(Extrait : SI TU NE LIS PAS, PRENDS GARDE À TOI)

Ce petit roman jeunesse est classé *aventure fantastique* mais j’y ai vu surtout un fort potentiel didactique et pédagogique. Au départ, le titre est plutôt ronflant et porte à jugement. Je n’ai pas tout à fait compris ce choix. Aussi, il ne faut pas trop s’y fier. Je veux préciser aussi que si vous croyez ne pas pouvoir lire ce livre avec des yeux d’enfants, mieux vaut pour vous passer à autre chose car vous risquez de vous ennuyer.

L’histoire est simple. C’est celle de Max, 12 ans, qui déteste la lecture mais qui ne l’a pas vraiment essayée. Un  jour, sa mère lui donne un vieux livre issu du patrimoine familial. Max n’en a cure…il relègue le livre aux oubliettes, mais le livre voit les choses autrement, car il est magique.

Le livre s’anime et se donne pour mission d’amener Max à apprécier la lecture. Pour ce dernier, le cadeau est empoisonné et il tire des plans pour s’en débarrasser. Il faut voir comment l’auteur amène Max à s’attacher à ce vieux bouquin. J’ai simplement et agréablement assisté à la naissance d’une forme de sentiment pour la lecture qui va finir d’ailleurs par une passion.

Quoique classique et peu original, le sujet est intelligemment développé et dévoile sans moralisation les vertus de la lecture comme l’enrichissement du vocabulaire en passant par le perfectionnement de l’orthographe jusqu’à l’ouverture de l’esprit sur le monde, son histoire, ses cultures.

L’élément qui m’a irrité un peu dans cette histoire tient au fait que tout se passe trop vite et va trop loin. En effet, presque du jour au lendemain, Max devient un passionné de lecture, délaissant sa passion des jeux vidéos, compose des histoires et de la poésie à mon avis un peu trop avancées pour son âge et compte maintenant devenir un écrivain. C’est un peu surréaliste ou tout au moins vite en affaires.

Malgré tout, j’ai apprécié ce livre, magnifiquement illustré par Dub, un excellent dessinateur, parce qu’il est très actuel. Les jeunes prendront plaisir à s’attacher au sympathique Max et ses amis et se reconnaîtront sûrement dans leur quotidien.

À notre époque où les jeunes sont aspirés par Internet, les jeux vidéos et les téléphones intelligents, il est bon de savoir qu’on peut prendre un réel plaisir à lire. Tout en évitant de présenter la lecture comme le seul loisir valable et considérant d’un bon œil les jeux vidéos et les sports,  Fantuz vient nous rappeler que le livre a et aura toujours sa place. Question d’équilibre.

C’est un  bon petit livre dans lequel l’humour a sa place et qui propose à la fin, un petit documentaire, encore là magnifiquement illustré par Dub, qui raconte l’histoire et l’évolution de l’écriture et du langage, l’histoire du livre et la naissance des différents genres littéraires.

Le livre survole aussi l’histoire de la bande dessinée et propose des petits conseils pour ceux et celles qui veulent prendre la plume. C’est un petit documentaire vraiment bien fait, écrit dans un langage simple et fluide à la portée des enfants. C’est un livre sympa qui ne peut faire que du bien.

Internet laisse filtrer peu de détails sur la carrière de Laurence Fantuz. Mentionnons simplement que c’est une auteure française née en 1966, résidant à Paris et maman de deux garçons. C’est une passionnée de la tradition orale qui a choisi la plume, et avec bonheur semble-t-il. SI TU NE LIS PAS, PRENDS GARDE À TOI est son premier roman-jeunesse. Vous pouvez consulter le site internet de Laurence Fantuz pour plus de détails sur son œuvre.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le samedi 8 décembre 2018

 

NOT DOG (1), livre-jeunesse de SYLVIE DESROSIERS

*Au passage de tous ces pieds, le sable glisse,
s’enfonce. Les semelles et les orteils laissent
leurs marques jusqu’à ce que le vent ou la
mer les effacent. Au milieu de ces nouvelles
traces, personne ne remarque celles qui se
font toutes seules.*

(Extrait : QUELQU’UN A-T-IL VU NOTDOG, NOTDOG
Tome 1, Sylvie Desrosiers, La Courte Échelle, rééd.
2009, édition de papier, 370 pages, comprend 4
romans.)

Laissons l’auteure nous présenter l’équipe : *Jocelyne, dont la curiosité est sans limites, heureuse propriétaire de NOTDOG. Agnès, une grande rousse, qui en a pour cinq ans à porter des broches aux dents. John, l’Anglais blond fortuné à lunettes rondes qui fait sans arrêt des fautes de français.* Tous les trois ont douze ans. Mais le véritable héros de l’histoire est un chien, aussi laid que brillant. Nos amis ont ouverts une petite agence de détectives, peu importe la nature de l’enquête, allant jusqu’aux histoires de fantômes, de magie et autres *mystérieux mystères*…

NOTDOG 01 réunit les quatre romans suivants:

      

Un chien aussi laid que génial!
*-Lui aussi dit qu’il n’a vu personne observe
Agnès. –L’homme invisible frappe encore,
on dirait, remarque Jocelyne. -Avant que je
croie à l’homme invisible, il va mouiller des
petites cuillères! C’est alors que, juste à la
hauteur de ses yeux, une petite cuillère
passe lentement, reste suspendue quelques
secondes et…*
(Extrait : NOTDOG 01, FAUT-IL CROIRE À LA MAGIE?)

Lorsque j’étais animateur scout sur la Côte-Nord, je basais les camps sur un livre. J’adorais raconter à mes pré-ados une histoire et créer des jeux d’aventures en liens  avec celle-ci. À ce titre, ma plus grande inspiratrice fût sans nul doute Sylvie Desrosiers.

Pour sa série NOTDOG, elle a créé trois jeunes sympathiques personnages de 12 ans et un chien qui retient l’attention autant parce qu’il est laid que parce qu’il est brillant : NOTDOG. Jocelyne, Agnès, John et Notdog  ont monté ensemble une petite entreprise de détectives. Ça c’est le point commun à toutes les histoires de la série. Une enquête par histoire.

À chaque enquête, Sylvie Desrosiers a incorporé avec brio tous les éléments que les pré-ados aiment dans une histoire : du mystère, des intrigues avec des tas d’indices…fantômes, disparitions inexpliquées, phénomènes étranges, mais aussi, de la fantaisie et beaucoup d’humour…des éléments qui plaisent beaucoup aux jeunes, en particulier l’humour.

Dans ces histoires, il n’y a pas de violence, pas de gros mots, pas d’horreur. Mais dans chaque histoire,  nos amis courent un danger potentiel et doivent compter les uns sur les autres pour s’en sortir et résoudre les énigmes. Voilà qui pourrait amener les jeunes lecteurs et lectrices à prendre parti sur les vertus de l’esprit d’équipe.

Sylvie Desrosiers a créé trois personnages qui sont toujours à l’image des jeunes d’aujourd’hui : dégourdis, curieux, aimant vivre des aventures dont ils vont s’enrichir, appréciant les amis et les aspects sociaux de leur vie.

Donc les jeunes lecteurs peuvent aisément s’identifier aux jeunes héros, d’autant que dans ces histoires, les parents sont légèrement en retrait. Ils peuvent s’intégrer dans les aventures et en demeurer captifs jusqu’à la fin.

Un des éléments qui m’a le plus emballé dans ces histoires est l’humour, particulièrement celui des passages descriptifs : *Ses mains sont tellement sales qu’il a l’air de porter des mitaines; ses jeans sont tellement crottés que même les vidangeurs n’en voudraient pas; et ses dents sont tellement douteuses qu’il a l’air d’avoir une barre de toffee accrochée aux gencives.* (Extrait : NOTDOG 1, FAUT-IL CROIRE À LA MAGIE?)

Je crois que les livres de la série ont tout pour plaire aux jeunes : beaucoup d’humour, mystère et intrigues, amitié, action, rebondissements…les histoires sont courtes et se lisent facilement. Il n’y a rien à l’épreuve des jeunes intrépides…de la bonne lecture…toujours actuelle.

Sylvie Desrosiers est une écrivaine et journaliste québécoise née à Montréal le 28 août 1954. Elle est l’auteure de plus d’une vingtaine de romans à la Courte Échelle dont la série complète NOTDOG. Son œuvre a été couronnée de plusieurs prix prestigieux dont le PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL en littérature jeunesse de langue française en 2008 et la MÉDAILLE DE LA CULTURE FRANÇAISE en 1997.

Daniel Sylvestre est un illustrateur  québécois, natif de Montréal. Il exerce son art depuis plus de 30 ans. Ses livres sont connus un peu partout dans le monde. Les jeunes lecteurs québécois le connaissent surtout pour ses illustrations dans les séries PUCE, ZUNIK et CLÉMENTINE, ainsi que dans les aventures du chien « Notdog ». Daniel Sylvestre a étudié en arts décoratifs et en arts graphiques à Paris. Artiste graveur reconnu En 2007, il était finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada pour les illustrations du roman « Ma vie de reptile » de Sylvie Massicote.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le samedi 24 novembre 2018

MOZARELLA, livre-jeunesse de DAMIELLE SIMARD

*Mes frères, commence-t-il, si je nous
ai réunis ce soir, c’est que l’heure tant
attendue est enfin arrivée…Wolfgang
a enfin répondu à nos supplications.*
(Extrait : MOZARELLA, écrit et illustré par
Danielle Simard, Éditions Pierre Tisseyre,
1994, édition de papier, 140 pages)

MOZARELLA est l’histoire d’un jeune pianiste sympathique et très doué : Émile Ladouceur. Un jour, son père réalise le rêve d’Émile en lui achetant le synthétiseur d’Amadé Trazom, un compositeur excentrique qui vient de mourir. Dans le synthétiseur, Émile trouve une disquette oubliée et y découvre l’enregistrement d’une musique extraordinaire qui pourrait- être une sonate de Mozart, composée puis oubliée, donc inconnue. Mais par un curieux concours de circonstance, on croira qu’Émile est l’auteur de cette œuvre fantastique. Ce malentendu jettera Émile dans les filets d’une étrange société secrète et lui fera vivre une aventure très particulière. 

PRISONNIER DES ILLUMINÉS
*Soudain, il se rappelle ses deux visiteurs
de la veille, le chiffon puant…son cœur
se met à battre très vite. Il saute du lit
et se jette sur la porte. La poignée refuse
de tourner…
(Extrait : MOZARELLA)

Voici un petit livre des plus rafraîchissant et qui réunit beaucoup d’éléments que les jeunes lecteurs apprécient : une intrigue, une société secrète, un enlèvement et beaucoup de mystère autour d’une mystérieuse musique découverte par hasard.

Bien sûr, ici il s’agit de musique classique qui ne fait pas nécessairement tendance chez les jeunes. Mais qu’un jeune lecteur s’imagine un instant se retrouver sous les projecteurs et devenir un héros à cause d’une musique classique, c’est une toute autre histoire.

MOZARELLA est le récit du jeune Émile Ladouceur, 12 ans, un petit prodige du piano qui excelle particulièrement dans l’interprétation des sonates de Mozart. Pour stimuler le potentiel de création de son fils, monsieur Ladouceur lui achète un synthétiseur usager.

L’instrument était anciennement la propriété d’un musicien : Amédée Trazom. Or, Émile découvre à l’intérieur du synthétiseur une disquette oubliée contenant une musique qui a toutes les caractéristiques d’une signature de Mozart.

Émile interprète cette musique au synthétiseur et l’aventure commence…le danger aussi car ayant eu vent de cette histoire, une mystérieuse société secrète s’intéresse de très près à Émile.

C’est une belle petite histoire très bien ficelée pour les jeunes. J’ai particulièrement apprécié la vigueur des dialogues et la spontanéité de la plume, tout à fait compatible avec celle des pré-ados et des ados :

*En parlant d’oreilles, reprend Émile sur le même ton, je crois qu’il serait grand temps que tu ailles te les faire déboucher, les tiennes d’oreilles! Peut-être que tu pourrais enfin écouter autre chose que des hurlements de chats égorgés avec des solos de scie électrique sur fond de tremblement de terre!* (Extrait)

Il y a aussi dans ce livre, outre les péripéties inhérentes à l’aventure d’Émile, un petit quelque chose d’instructif puisqu’on y parle de WOLFGANG AMADEUS MOZART qui fut l’un des plus grands maîtres de tous les temps dans les principales formes de la musique classique : le concerto, la symphonie et la sonate.

Mozart fut aussi un des musiciens les plus prolifiques de l’histoire de la musique. On sait aussi que beaucoup de légendes ont proliféré autour de Mozart et c’est là que ça devient intéressant relativement au récit de Danielle Simard car c’est une légende qui va entraîner notre sympathique Émile dans son époustouflante aventure.

MOZARELLA est aussi porteur d’une petite réflexion sur les idoles et les enfants prodiges. Enfin, On trouve dans ce petit livre beaucoup d’humour. J’ai particulièrement apprécié le passage où les membres de l’ordre des Illuminés se chicanent comme des enfants alors qu’Émile s’aperçoit très vite d’une grotesque supercherie.

C’est donc un bon petit livre qui ne vieillit pas et que je recommande chaudement aux jeunes de 9 à 12 ans

LE HÉROS DANS L’OMBRE :

Notre talentueux Émile partage la vedette de ce roman avec son ami François et aussi avec celui que j’appelle le héros dans l’ombre : Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), symbole historique de génie et de virtuosité. Beaucoup de secrets entourent la vie de Mozart.

À la fin de son histoire, l’auteure Danielle Simard précise, dans une note spéciale, qu’en 1784, Mozart adhère à la franc-maçonnerie, une société secrète très répandue à l’époque.

Les francs-maçons se divisent alors en groupes parfois très différents : chez certains on invoque les esprits et les rituels frisent parfois la sorcellerie.

Mais dans l’Ordre des Illuminés, dont fait partie Mozart, on remplace la superstition par la raison, et on travaille à instaurer un monde de liberté, d’égalité et de fraternité pour tous les hommes. Cet idéal se reflète dans l’ensemble de l’œuvre de Mozart.

Danielle Simard est une auteure québécoise née à Montréal en 1952 et spécialisée dans les romans pour la jeunesse. Détentrice d’un baccalauréat en design 2D de l’Université du Québec à Montréal, elle a œuvré plusieurs années comme graphiste et illustratrice à Radio-Canada avant de se consacrer à plein temps à l’écriture et à l’illustration de ses livres. Récipiendaire du prix du Gouverneur Général du Canada en 2003, elle a publié à ce jour près de 70 livres.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 4 novembre 2918

 

MOBY DICK, le classique d’HERMAN MELVILLE

*Les terriens ont une idée en vérité fort
imprécise de la taille énorme de la
baleine et de son énorme puissance, et
lorsqu’il m’est arrivé de leur fournir des
exemples formels de cette double énormité,
je fus, de manière significative, félicité
pour ma bonne plaisanterie…*

(Extrait : MOBY DICK, Herman Melville, classique
ebook, édition originale, 1851, rééd. En numérique
2015, libre de droit, 700 pages)

MOBY DICK est le récit d’Ismaël, homme solitaire et de son expérience à bord du PEQUOD, un baleinier commandé par le capitaine Achab, homme têtu et tyrannique qui, jadis, s’est fait arracher une jambe par MOBY DICK, un gigantesque cachalot blanc. Depuis, il ne pense qu’à se venger en le tuant et il n’hésite pas à entraîner ses matelots dans un voyage autour du monde à la poursuite de la baleine particulièrement belliqueuse et féroce. Ce classique de Melville est considéré comme un des dix plus grands romans de l’histoire de la littérature.

LA MYTHOLOGIQUE TERREUR BLANCHE DES MERS
*Mais vous n’avez pas pu la harponner?
-Je n’ai pas eu envie d’essayer! Un membre,
n’est-ce pas suffisant? Que deviendrais-je
sans cet autre bras? Et je croirais volontiers
que Moby Dick avale plutôt qu’il ne mord.*

Comme je l’ai déjà mentionné sur ce site, j’aime à l’occasion partir à la découverte d’un classique. Ayant déjà beaucoup entendu parler de Moby Dick et ayant vu les adaptations à l’écran, j’ai donc opté pour le classique de Herman Melville : MOBY DICK.

Je m’attendais à une longue et colossale bataille épique entre MOBY DICK, un énorme et monstrueux cachalot blanc, futé et agressif et le capitaine Achab, vieux loup de mer endurci qui a perdu une jambe jadis broyée par Moby Dick. Depuis, sa seule raison de vivre est la vengeance.

J’ai été déçu. Le livre de Melville est un long pavé de 700 pages et la colossale bataille n’occupe qu’une trentaine de pages à la fin du volume. Le récit d’Ismael le matelot me rappelle plutôt une encyclopédie de la cétologie à ses premiers balbutiements.

Tout y passe : les espèces de baleine, leur classement, leur anatomie, leurs différents comportements, les produits qu’on en tire, l’art de la chasse à la baleine, les rôles de chacun dans une baleinière, les mythes et folklore entourant la baleine y compris l’odyssée de Jonas, avalé par une baleine et recraché par la suite…la liste est longue…le tout écrit avec les informations dont on disposait au milieu du 19e siècle, c’est-à-dire peu de choses.

Donc les informations qu’on y trouve sont soit inexactes ou dépassées. On précise même que la baleine est un –poisson-souffleur- et on l’appelle LÉVIATHAN en référence au célèbre monstre marin de la mythologie.

Je crois que si ce qui vous intéresse est la confrontation entre MOBY DICK et Achab, je vous dirais : voyez le film tout simplement. En particulier la version réalisée en 1956 par John Huston et dans laquelle Gregory Peck campe à merveille le vieil Achab.

Pour en revenir au livre, j’aimerais préciser qu’il n’a pas que des défauts. En fait, le récit est empreint de philosophie. Outre le fait qu’en haut de la pyramide, on retrouve l’éternelle lutte du bien contre le mal, Melville enrichit son récit de nombreux éléments encore très actuels et qui sont de nature à nous faire réfléchir.

Il y a les mythes et la religion bien sûr, mais au-delà de l’histoire, l’auteur aborde des thèmes qui nourrissent la réflexion de l’ensemble de la Société encore de nos jours : l’écologie, l’amitié, la solidarité et autres valeurs humaines et la folie qui semble habiter le vieil Achab qui devient ici un personnage symbolique.

Le récit a donc une grande valeur symbolique à savoir que le drame qui s’y joue est un peu le lot quotidien de l’humanité. Ce côté un peu prophétique m’a plu.

Ce livre, truffé de symboles, de paraboles et d’images prêche l’harmonie. L’écriture de Melville est puissante et complexe. Les phrases sont très longues et le langage confine parfois à la poésie. Je signale aussi que dans l’édition que j’ai lue, il n’y a pas de glossaire et je me suis senti un peu perdu dans le langage maritime.

Donc, l’ensemble est un peu difficile à lire et demande de la concentration mais j’ai trouvé le défi intéressant et j’ai beaucoup appris.

Herman Melville (1819-1891) est un écrivain américain né à New-York. Avant d’écrire, il a exercé plusieurs métiers : comptable, instituteur, arpenteur, matelot, baleinier. Comme écrivain, il prend son envol en 1845 en publiant son premier récit d’un séjour aux Marquises. Il atteint la notoriété en 1851 alors qu’il publie MOBY DICK qui deviendra un des grands classiques de la littérature à l’échelle de la planète, encore lu de nos jours et plusieurs fois adapté au cinéma et pour la télévision. En 1864, il publie un ouvrage de poésie. Très affaibli par une violente crise d’épilepsie, maladie mal connue à l’époque, Herman Melville meurt des suites d’une attaque cardiaque en 1890.

MOBY DICK AU CINÉMA

Il y a eu plusieurs adaptations de MOBY DICK au cinéma et à la télévision…plus d’une douzaine…adaptations de l’œuvre ou inspiration.

La plus célèbre adaptation au cinéma remonte à 1956 :


Sortie le 4 novembre 1956, cette version a été réalisée par John Huston et réunit une impressionnante distribution : Gregory Peck, Richard Basehart (qui incarne l’amiral Nelson dans la série VOYAGE AU FOND DES MERS), Leo Genn, Harry Andrews et Orson Wells. Le budget de la production était aussi impressionnant pour l’époque : 4,500,000.00$ avec près de 2 millions d’entrée en salle. Le DVD du film est sorti en août 2006.

Cette version est une coproduction américaine, britannique et australienne  de Francis Ford-Coppola, réalisée pour la télévision en 1998 par Franc Roddam. Elle réunit également une intéressante distribution, Patrick Stewart en tête : Dominic Purcell, Henry Thomas, Ted Levine, et un héros de la production de 1956 : Gregory Peck qui incarne ici le Père Mapple. Cette version a reçu un prix et une nomination.

Je citerai enfin la version réalisée en 2010 par Trey Stokes et réunissant à l’écran Barry Bostwick, Renée O’Connor, Matt Lagan et Adam Grimes. Malheureusement ce film confirme un *essoufflement* du thème de la vilaine baleine. La critique est passablement négative voire acerbe, plusieurs considérant la production comme un échec total.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 28 octobre 2018