DEUX AMIS DANS LA NUIT, de LOUISE LEBLANC

*Je le vois s’éloigner au bord du lac.
Je ferme la porte et je commence à
trembler. Je prends conscience du
danger auquel je viens d’échapper.*
(Extrait : DEUX AMIS DANS LA NUIT,
Louise Leblanc, Courte Échelle, 1996,
Littérature jeunesse québécoise,
édition de papier, 65 pages, illustré)

Léonard et Julio sont amis mais ils ne se voient pas très souvent. Il n’y a rien d’étonnant à cela parce que Julio est un vampire et il ne peut sortir que la nuit. Un soir, alors que les parents de Léonard ne sont pas à la maison, lui et son ami Julio peuvent enfin passer une soirée ensemble. Du moins, c’est ce qu’ils souhaitent. Mais rien n’est jamais simple entre un humain et un vampire. Il est fort probable que cette soirée réserve son lot de surprises. Heureusement l’amitié est une force, une belle valeur. Humour et émotions sont au rendez-vous dans ce souvenir de la Courte Échelle. 

ENTRE UN HUMAIN ET UN VAMPIRE
IL N’Y A RIEN DE SIMPLE…
*OUI! OUI! J’ai invité un ami. Oui! Je
l’ai enfermé. Parce que c’est un vampire.
Si vous ouvrez la porte, il va mourir.
À cause de la lumière. Et vous serez
des assassins!
(Extrait : DEUX AMIS DANS LA NUIT)

Voici un bon petit livre pour les premiers lecteurs, c’est-à-dire les enfants de 6 et 7 ans. L’histoire est un peu fantaisiste puisqu’elle a comme sujet une improbable amitié entre un petit garçon, Léonard, et un petit garçon…vampire, Julio.

Julio vit dans la peur d’être reconnu. Il demeure dans un cimetière, ne peut pas sortir le jour, donc il ne peut pas admirer les beautés de la nature éclairée par le soleil.

Léonard a compris son dilemme et réserve une belle surprise à son ami. Alors que les parents de Léonard et Julio s’absentent un soir, les deux garçons décident de passer leur première soirée entre amis. Mais voilà…rien ne se passe comme Léonard l’aurait souhaité…

Ce petit livre est porteur d’une double réflexion : d’abord sur l’importance qu’accordent les enfants à la liberté et ensuite, le récit donne tout en douceur une petite leçon sur la tolérance car Julio est un enfant différent des autres, très différent mais l’amitié naissante chez les enfants est quelque chose d’extraordinaire.

Dans une entrevue qu’elle accordait au mensuel culturel québécois VOIR en 1999, l’auteure Louise Leblanc précisait qu’elle voulait créer une situation avec un personnage étranger à la vie courante, une amitié entre un petit garçon ordinaire et quelqu’un d’extraordinaire.

Elle a réussi à un point tel que DEUX AMIS DANS LA NUIT recevait en 1999 le prix du Livre Jeunesse Québec/Wallonie-Bruxelles dont le thème portait cette année-là sur l’amitié et la différence. Le choix des personnages, l’originalité des situations et des péripéties avaient séduit le jury. Les enfants aussi ont été séduits puisque la série Léonard s’est allongée jusqu’à 6 épisodes.

Même à l’âge de 6 et 7 ans, les enfants aiment se faire raconter des histoires. Ça permet un beau contact entre ces derniers et les parents ou les grands-parents et je sais de quoi je parle, ce sont des moments extrêmement agréables pendant lesquels les adultes admirent souvent la capacité d’émerveillement des enfants. Je vous en parle parce que DEUX AMIS DANS LA NUIT est une histoire parfaite pour ce genre de moment privilégié.

Bien sûr, il faudra vous attendre à ce que l’enfant vous demande qu’est-ce que c’est qu’un vampire. Il faudra évidemment vous préparer une réponse gentille mais sachez que dans ce petit livre, il n’y a aucune connotation de violence qu’on attribue généralement aux vampires, bien au contraire.

Julio est un petit bonhomme attachant qui souffre de tout ce qu’il manque à la clarté du jour et son ami Léonard est là pour l’aider. C’est une histoire développée avec doigté et délicatesse.

Sinon, l’enfant peut lire le livre seul. Ce petit livre n’a que 61 pages, ce lit très bien, les lettres sont grosses et les chapitres sont courts et agrémentés par les très belles illustrations de Philippe Brochard, graphiste, illustrateur et spécialiste de la Bande Dessinée.

Enfin, je suis heureux de recommander DEUX AMIS DANS LA NUIT pour les enfants, d’autant que le livre est issu d’une maison d’édition qui a participé activement à l’éveil intellectuel de dizaines de milliers d’enfants pendant 35 ans : LA COURTE ÉCHELLE.

Née à Montréal, Louise Leblanc a donné des cours de français, elle a été mannequin, comédienne, mime, recherchiste, rédactrice publicitaire et puis elle est devenue auteure et le succès est venu rapidement. En 1983, elle gagne le prix Robert Cliche pour son roman 37½AA. En 1993, elle reçoit le prix des clubs de la livromagie pour SOPHIE LANCE ET COMPTE. Elle a écrit plusieurs nouvelles, des romans pour adultes, elle a également écrit pour la télévision. DEUX AMIS DANS LA NUIT est le huitième roman qu’elle publie à la Courte Échelle. (photo: Pierre Charbonneau)

Né à Montréal, Philippe Brochard a fait ses débuts dans les journaux étudiants où il a publié caricatures, bandes dessinées et dessins éditoriaux.  Parallèlement, il a commencé à dessiner pour CROC et commencé à multiplier les collaborations avec divers magazines et éditeurs de matériel pédagogique. Après une participation au Salon International de la bande dessinée d’Angoulême en 1985, Philippe Brochard poursuit sa double vie d’illustrateur et de graphiste en illustrant LE COMPLOT à la Courte Échelle et DEUX AMIS DANS LA NUIT.

À LIRE AUSSI:

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 18 mars 2018

MOI, SIMON 16 ANS HOMOSAPIENS de BECKY ALBERTALLI

*Au fait, petite parenthèse : tu ne trouves
pas que tout le monde devrait en passer
par le coming out? Pourquoi
l’hétérosexualité serait-elle la norme?
Chacun devrait déclarer son orientation
quelle qu’elle soit, et ça devrait être
aussi gênant pour tout le monde, hétéros,
gays, bisexuels ou autres. Je dis ça, je dis
rien.*
(Extrait : MOI, SIMON 16 ANS HOMO SAPIENS,
Becky Albertalli, t.f. Hachette Livre, 2015, 206
pages, édition numérique)

Simon Spier, 16 ans est gay, mais personne ne le sait. Il n’a pas fait son *coming out*. Simon se sent particulièrement bien quand il clavarde avec un irrésistible jeune homme de son lycée dont le pseudonyme est BLUE. Un jour, Simon commet une erreur impardonnable : il oublie de fermer sa session de clavardage sur un ordinateur du lycée. Un camarade de classe, Martin prend connaissance de la séance et fait une capture d’écran dont il se sert pour s’adonner à un petit chantage : soit Simon organise un rancart entre sa meilleure amie et Martin, soit Martin met le secret de Simon au grand jour…pas simple.

Au-delà des sentiments
*Mais n’hésite pas à tirer sur la bride au
besoin, Okay? Avec moi, surtout, dit-il
en se frottant le menton. Je sais que je
ne t’ai pas rendu le coming out facile.
Nous sommes très fiers de toi. Tu en as
dans le ventre, fiston.*
(Extrait : Moi, Simon 16 ans Homo sapiens)

Vous l’avez compris, le thème de ce livre pour la jeunesse est l’homosexualité. Au début de son récit, Simon a 16 ans. Il en aura 17 avant la fin. À travers son quotidien, la famille, l’école, ses activités, ses amis, ses parents, Simon raconte tout ce qu’il ressent à travers les différentes phases de manifestation de son homosexualité.

Ça commence par l’auto reconnaissance de son orientation sexuelle, son acceptation, un développement substantiel et très fort de tout ce qui est lié au *coming out* puis l’amour naissant…tout cela est bien sûr compliqué par la crainte des réactions parentales, la crainte du jugement de ses pairs, la peur de perdre de précieuses amitiés…

Ce n’est pas facile de sortir les squelettes du placard. Pour se brancher à la dure réalité de l’homosexualité chez les jeunes en fin d’adolescence, l’auteure a dû *victimiser* Simon avec des insultes profondément blessantes de son entourage, dures mais typiques d’un comportement homophobe que notre société moderne est loin d’avoir tout à fait abandonné.

Pourtant, j’ai trouvé dans l’ensemble que Becky Albertalli a développé son sujet d’une façon progressiste et très positive, trop peut-être selon certaines critiques. Moi j’ai trouvé que l’auteure a fait preuve d’un bel équilibre, probablement à cause de la nature des personnages qu’elle a créés.

La forme littéraire est aussi très intéressante. En fait le récit de Simon alterne avec des échanges de courriels entre lui et le mystérieux Blue, qu’on ne connaîtra que vers la fin de l’histoire.

Mais c’est dans ces courriels justement qu’on peut apprécier la psychologie des personnages et surtout la profondeur des sentiments de Simon qui devient graduellement amoureux : *Au début, les mails de Blue constituaient une sorte d’agrément séparé de ma vie réelle. Alors que maintenant, j’ai l’impression que ma vie se trouve peut-être dans ces missives.* (Extrait)

Ne vous attendez pas à des passages torrides dans ce livre. Je suis toutefois d’accord avec le fait qu’il s’en dégage une certaine sensualité que je qualifierais de saine et rafraîchissante. C’est avant tout une histoire sympathique qui met en scène des jeunes attachants avec leurs hauts et leurs bas, leurs qualités et leurs défauts.

De plus, il y a quelque chose de très beau en Simon, comme une chaleur, un lyrisme qui donne au récit de la couleur, de la force et une tonalité profondément humaine.

Je note aussi au passage que le récit nourrit une certaine réflexion sur la force et la valeur de l’amitié car c’est sur elle que s’appuie tout le courage de Simon et toutes les petites et les grandes victoires qui contribuent à donner aux jeunes la place qui leur revient dans la société.

MOI, SIMON 16 ANS HOMOSAPIENS est un roman sans prétention. Le livre est très ventilé, avec des chapitres courts, sans longueur, agréables à lire. La plume pousse tellement le lecteur à être proche du personnage principal que j’avais l’impression de partager avec Simon ses doutes, ses craintes, ses déceptions, ses joies et même ses fantasmes.

Je vous invite donc à faire la connaissance d’un grand amateur d’Oréos qui ne cherche qu’à bâtir son bonheur. Je ne m’étendrai pas sur les Oréos, je dirai simplement que l’humour a sa place dans ce livre qui a été pour moi un coup de cœur.

À LIRE: un intéressant petit dossier sur le coming out.

Becky Albertalli est née à Atlanta aux États-Unis. Elle écrit depuis toujours. Ses premiers romans, griffonnés dès la maternelle parlaient surtout des animaux de compagnie. Elle a écrit et dirigé une tragédie à l’âge de 12 ans. Docteur en psychologie clinique, elle se consacre totalement à l’écriture. MOI, SIMON 16 ANS HOMO SAPIENS est son premier roman.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 4 février 2018

DRÔLE DE MAÎTRESSE, livre d’ÉVELYNE REBERG

*Moi, j’ai tout de suite trouvé que c’était une
drôle de maîtresse : elle avait la bouche en
forme de pneu son visage luisait comme celui
de ma mémé Andrée quand elle se met de la
crème de beauté.*
(Extrait : DRÔLE DE MAÎTRESSE, Évelyne Reberg, Arno,
Éditions Hatier, 1993, édition de papier, 42 pages,
littérature-jeunesse, 7-8 ans)

DRÔLE DE MAÎTRESSE raconte l’histoire de Benoît Casse-noix, Léonard le froussard et Lazare. Un jour leur vie est un peu chamboulée parce que leur institutrice, madame Bégonia tombe malade et est remplacée par un drôle de numéro : Miss Cassolette. Elle parlait lentement et impressionnait toute la classe. Elle semblait follette miss Cassolette. Il y a fort à parier que les enfants se souviendront longtemps des leçons de Miss Cassolette. DRÔLE DE MAÎTRESSE  a été écrit pour les enfants de 7 à 8 ans. Le livre est rehaussé des illustrations d’Arno et comprend un petit lexique. 

L’ALLURE FOLLETTE DE MISS CASSOLETTE
*Elle parlait lentement miss Cassolette,
comme si elle dormait tout haut,
ça nous impressionnait.*
(Extrait : DRÔLE DE MAÎTRESSE)

J’ai eu plaisir à lire ce petit livre d’autant que j’ai eu droit à une petite surprise de l’auteure. L’histoire est simple. Un jour, l’institutrice, madame Bégonia tombe malade et elle est remplacé par un drôle de numéro : Miss Cassollette. Il faut voir la remplaçante…je ne m’y attendais pas du tout et ce sera sûrement une surprise pour les enfants aussi.

Vous allez très vite comprendre pourquoi cette histoire ne vieillit pas.*Bon. Voilà la maîtresse qui nous décline le verbe « manger » : -Je broute, tu croûtes, il droute, nous froutons, vous groutez, ils chroutent. Cette fois, il y a eu un long, long, long silence* (Extrait)

Cette histoire s’adresse aux premiers lecteurs qui ont tendance à dévorer les histoires, je dirais les 7-8 ans. Le petit volume réunit les caractéristiques habituelles des livres pour les enfants » chapitres courts, grosses lettres, dans l’ensemble, une histoire courte, celle-ci fait 45 pages.

Et bien sûr, les illustrations. Celles de DRÔLE DE MAÎTRESSE ont été réalisées par Arno qui a créé des illustrations fort belles et très expressives tout à fait dans le ton de l’histoire.

J’ai toujours trouvé important d’identifier les illustrateurs et de reconnaître leurs mérites car comme c’est le cas pour DRÔLE DE MAÎTRESSE, le fil conducteur de l’histoire tourne autour de leurs dessins et en général, les enfants y sont sensibles. Ici, je crois qu’auteure et illustrateur ont fait un beau travail d’équipe.

Je veux mentionner aussi que DRÔLE DE MAÎTRESSE fait partie d’une collection un peu spéciale. En effet, la collection RATUS POCHE a cette particularité d’introduire l’enfant à une notion de compréhension de texte. Dans DRÔLE DE MAÎTRESSE, on trouve, à toutes les deux ou trois pages, une question accompagnée de dessins.

Ce sont des dessins-réponses et il y en a trois. L’enfant doit trouver la bonne réponse en pointant le dessin correspondant. C’est une façon originale et même drôle d’apprendre et de comprendre ce que dit le texte. Il y a en tout 13 réponses à trouver et l’enfant qui trouve les 13 bonnes réponses devient un super-lecteur.

On trouve aussi à la fin du livre, un petit lexique qui aidera les enfants à comprendre les mots compliqués.

C’est un bon petit livre avec une petite histoire toute simple mais aussi originale et drôle. J’invite donc les enfants à faire connaissance avec une DRÔLE DE MAÎTRESSE. Je crois qu’ils se souviendront longtemps de ses curieuses leçons…

Evelyne Reberg est née en 1939. Elle a publié notamment « Juju pirate » chez Flammarion, « La Bibliothèque ensorcelée » chez Bayard. Professeur de lettres, puis bibliothécaire, elle est également auteure de nombreuses histoires pour enfants. Elle a également écrit des ouvrages pour des éditeurs tels que Bayard et Duculot .

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 14 janvier 2018

 

CORENTIN ET LE ROYAUME DES OMBRES

Commentaire sur le livre de
SABINE CHANTRAINE CACHART 

*…il emmena le jeune garçon. –Mais où allons-nous?
-Ne crains rien petit, je t’emmène là où il fait encore
jour, où les gens sont encore debout! Dans quel pays
veux tu aller? –Un pays où il fait jour quand en
France il fait nuit? Euh, je ne sais pas, le Canada par
exemple! –Allons-y! Je t’emmène au Québec. À
Victoriaville, plus précisément.*
(Extrait : Corentin et le Royaume des Ombres, Sabine
Chantraine-Cachart, IS édition, 2013, numérique, 195
pages, littérature jeunesse.)

Voici l’histoire de Corentin Canivet et de son amie, Joséphine. Suite à un accident, Corentin plonge dans un coma qui va durer plusieurs mois. À son réveil, il est rétabli à un détail près : il est devenu aveugle. Par la suite, d’étranges phénomènes se produisent. La nuit, Corentin est réveillé par une voix venant d’un univers parallèle appelé ROYAUME DES OMBRES. La voix révèle à Corentin que son village, Méjean est sous le coup d’une malédiction. Les ancêtres de Corentin réunis dans le ROYAUME DES OMBRES confient à notre jeune héros des pouvoirs surnaturels ainsi qu’une importante mission : sauver Méjean.

HÉROS DE L’OMBRE
HÉROS DE LUMIÈRE
*…C’est obscur! Je ne sais pas pourquoi ton
ami et toi, vous y êtes mêlés. Mais prenez
garde! Je vois beaucoup de voyages dans
un lieu que je ne connais pas, un pays avec
des gens étranges, transparents…*
(Extrait : CORENTIN ET LE ROYAUME DES OMBRES)

C’est un livre très intéressant. Il s’agit de littérature-jeunesse mais dans les faits, il est bon pour tous les âges…même que les adultes pourraient y constater les effets non-négligeables du courage, de l’abnégation et du travail d’équipe. J’ai apprécié ce livre. Son titre ne lui rend pas tout à fait justice. Il n’y a pas d’horreur ni de violence.

Dans le Royaume des Ombres, il n’y a que des amis. Bien que ce soient des êtres surnaturels, ils ne sont là que pour aider Corentin et Joséphine dans une mission qui leur est confiée et qui consiste à soustraire leur village, Méjean, à une terrible malédiction.

Bien que les univers parallèles soient monnaie courante en littérature, j’ai tout de même trouvé le sujet original à plusieurs égards en particulier parce que dans le monde visible, Corentin est non-voyant et dans le royaume des ombres, il voit.

Ensuite, les pouvoirs qui lui sont donnés ne sont que défensifs. Ce sont en fait des outils dont il se sert dans sa quête de la vérité afin que la malchance abandonne définitivement Méjean.

Le volume peut se lire d’une traite. La lecture est facile. L’action est relativement bien soutenue. La plume est fluide et riche en détails. La trame et les personnages me rappellent un peu le Club des cinq, cette série de romans policiers pour jeunes adolescents écrite par Enid Blyton et adaptée deux fois pour la télévision. La connivence entre les jeunes personnages est très forte et aussi très intuitive.

Il y a, dans la composition des personnages une petite faiblesse. Les capacités d’analyse, de déduction et de résolution de problèmes des jeunes sont un peu trop fortes pour être vraies, surtout si je tiens compte du fait que l’aide reçue du Royaume des Ombres est sommes toutes assez minimale. Ce n’est pas un cas isolé. Les personnages un peu surfaits sont courants dans la littérature-jeunesse. Ça m’a toujours un peu agacé.

Ce qui est sûr, c’est que les forces de ce récit font pencher la balance. C’est une belle histoire qui n’est pas sans nous faire réfléchir sur les vertus de la ténacité, du travail d’équipe et sur cette magnifique valeur qu’est l’amitié. Elle nous rappelle aussi les extraordinaires capacités susceptibles d’être développées par les non-voyants. Pas étonnant que ce livre ait été traduit en braille.

Je recommande donc aux jeunes en particulier et à tout le monde en général CORENTIN ET LE ROYAUME DES OMBRES. La fin laisse supposer une suite. Il y en a bien une : CORENTIN ET LE GRIMOIRE DE NATULA.

Suggestion de lecture : L’OUTSIDER, de Stephen King

Sabine Chantraine-Cachart est une auteure française née en 1972. Pendant ses études de Lettres, son goût pour la littérature-jeunesse se précise. Après l’obtention de son diplôme de dessinateur-illustrateur, elle réalise des albums illustrés pour les enfants jusqu’à la publication de son premier roman en 2013 CORENTIN ET LE ROYAUME DES OMBRES.

Son deuxième roman était publié l’année suivante : CORENTIN ET LE GRIMOIRE DE NATULA. Il semble bien que Corentin sera un personnage récurrent dans l’œuvre de l’auteure. Pour en savoir plus, consultez son blog :

http://corentinetleroyaumedesombres2.wordpress.com  vous y trouverez toute son actualité.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le dimanche 22 octobre 2017

L’ÎLE AU TRÉSOR, de ROBERT- LOUIS STEVENSON

*Le bruit d’une détonation retentit soudain.
Où passa le boulet? Aucun de nous ne le sut
exactement, mais j’imagine que ce fut au-
dessus de nos têtes et que le courant d’air
produit par son passage contribua à notre
désastre.*
(Extrait : L’ÎLE AU TRÉSOR, Robert Louis
Stevenson, Éditions Lito, 1883, édition de
papier, libre de droit, 125 pages)

L’ÎLE AU TRÉSOR est l’histoire de Jim Hawkins, fils d’un aubergiste ayant pignon sur rue dans un port anglais de l’Angleterre du XVIIIe siècle. Sur le principal client de l’établissement, Billy Bones pèse une obscure menace. Un mystérieux aveugle lui remet la *tache noire* qui annonce la mort dans le monde des pirates. Le même jour, Bones trouve la mort. Hawkins ouvre la malle de Bones et découvre une carte qui indique l’emplacement d’un fabuleux trésor enfoui par le redoutable capitaine Flint sur une île déserte. Il semble qu’une lutte impitoyable s’annonce pour retrouver le fameux trésor…

Le classique du réel et
du fantastique
*C’est que nous ne sommes pas les seuls à connaître
l’existence de cette carte. Les bandits qui ont attaqué
l’auberge ce soir sont certainement bien décidés à
s’emparer de ce trésor coûte que coûte. Nous devons
donc être très prudents, et chacun de nous doit
s’engager à garder le silence sur le but de notre
voyage.*
(Extrait : L’ÎLE AU TRÉSOR)

C’est avec grand plaisir que je propose aux jeunes lecteurs, et aussi aux plus vieux à qui, pour certains ça rappellera de beaux souvenirs, une belle diversion dans leurs lectures, avec un des classiques les plus réédités dans l’histoire de la littérature, sans compter le nombre d’adaptations (j’y reviendrai dans la partie cinéma) : L’ÎLE AU TRÉSOR de Robert Louis Stevenson.

Ce petit roman, divertissant et dépaysant, c’est le moins que je puisse dire, est le récit d’un jeune ado : Jim Kawkins, le narrateur qui est relayé quelques fois, pour les besoins de l’histoire par le docteur Livesey. On retrouve aussi dans l’histoire un des personnages légendaires de la piraterie : Long John Silver.

Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai lu ce petit bijou pendant mon adolescence. Je l’ai relu pour vous en parler aujourd’hui. J’ai redécouvert un livre qui n’a pas vieilli, pas une seule ride. La magie est restée intacte. L’ÎLE AU TRÉSOR demeure un des plus beaux classiques de la littérature jeunesse.

D’abord, tous les éléments sont réunis pour une recette gagnante : un jeune et brillant héros, un trésor caché, des pirates prêts à tout pour s’en emparer, une carte qui localise le trésor, une île mystérieuse, un navire, une mutinerie…mais pour réussir une recette, les ingrédients ne suffisent pas. C’est le savoir-faire avec tout ce qu’il implique qui assure la touche finale.

Avec sa plume d’une grande force et d’une magnifique simplicité, Stevenson a misé surtout sur le caractère charismatique du jeune Hawkins à qui il a prêté de belles qualités de bravoure, d’astuce et d’ingéniosité.

Malheureusement, l’auteur n’a pas cru bon de nous donner son âge. Je me rappelle que ça m’avait frustré quand j’étais ado. Aujourd’hui, je n’y accorde aucune importance. Les jeunes lecteurs d’aujourd’hui n’auront aucun mal à s’identifier à ce jeune homme attachant.

Dans ce roman, il y a un peu de violence bien sûr. On ne peut pas imaginer une histoire de pirate sans quelques morts évidemment. Mais dans L’ÎLE AU TRÉSOR, il n’y a rien de gratuit. Pas de massacre ni de mares de sang. C’est autre chose qui nous tient captif : le non-dit, l’atmosphère inquiétante de l’île, l’omniprésence du complot, l’impressionnant charisme de John Silver, l’énergie et l’imagination de Jim.

Les jeunes lecteurs trouveront donc dans l’ÎLE AU TRÉSOR de quoi les garder captifs : un jeune héros dont on aimerait bien être l’ami, l’atmosphère étouffante d’une île maudite hantée par un autre pirate notoire, le redoutable Capitaine Flint, de l’action, des batailles…le tout développé dans des chapitres courts…pas de longueurs.

Le roman est court mais il n’y a pas de temps morts et la plupart des éditions sont agrémentées d’illustrations comme celles de Solvej Crevelier pour l’édition que j’ai en main. l’ÎLE AU TRÉSOR, c’est plus qu’une simple histoire de pirates. C’est la plume de Stevenson qui explique pourquoi ce récit est devenu un best-seller de la littérature mondiale.

J’invite chaleureusement les jeunes à lire cet excellent ouvrage. Jamais roman d’aventure n’aura été écrit avec autant d’intelligence et d’habileté. Un superbe divertissement.

Suggestion de lecture : LA MYSTÉRIEUSE BIBLIOTHÉCAIRE, de Dominique Demers

Robert Louis Stevenson (1850-1894) est un écrivain et globetrotter écossais réputé pour trois de ses écrits en particulier : VOYAGE AVEC UN ÂNE DANS LES CÉVENNES (1879), L’ÎLE AU TRÉSOR (1883) et peut-être le plus célèbre : L’ÉTRANGE CAS DU DOCTEUR JEKYLL ET DE M. HYDE (1886). Ses romans ont été adulés par les plus grands auteurs de son époque et sont encore lus abondamment de nos jours. Les jeunes de toutes les époques ont apprécié Stevenson, moi compris (L’ÎLE AU TRÉSOR était une lecture imposée dans beaucoup d’écoles) entre autres à cause de son écriture simple et surtout extrêmement visuelle.

L’ÎLE AU TRÉSOR ET LE SEPTIÈME ART 


Sans doute une des plus célèbres adaptations de L’ÎLE AU TRÉSOR au cinéma fut celle réalisée par  Fraser Clark Heston : un film qu’il a lui-même scénarisé à partir du texte intégral de Robert-Louis Stevenson. Cette production anglo-américaine sortie en 1990 au Québec réunissait à l’écran des acteurs prestigieux : Charlton Heston, Christian Bale, Oliver Reed, Christopher Lee, Richard Johnson et Julian Glover. Cet homme-orchestre qu’est Fraser Clarke Heston a aussi agi en tant que producteur. Cette production a connu un succès plutôt flatteur. Il s’agissait de la 7e adaptation de l’ÎLE AU TRÉSOR seulement pour le cinéma. 

L’ÎLE AU TRÉSOR fut l’un des plus grands succès littéraires de tous les temps. Il a été adapté 12 fois au cinéma, 7 fois à la télévision, 18 fois en bande dessinée et a inspiré la création de deux jeux vidéo. Pour le grand écran, les meilleures adaptations sont celles de Byron Haskin et Victor Flemming, toutes deux sorties en DVD le 9 mai 2007, je cite également la version réalisée par Steve Barron en 2012. Il y a bien sûr l’adaptation de Fraser Clarke Heston. 

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le samedi 14 octobre 2017

LE LIVRE DES RECORDS RÉGLISSE, Marilou Addison

Et la série LES ZOZOS DU SPORT
Littérature jeunesse

*Ceci est le livre des records Réglisse. Ce manuel
contient des épreuves que peu d’entre vous
connaissent. Des compétitions que seuls les vrais
sportifs peuvent réussir. En accomplissant ces
exploits, nous pourrons enfin dévoiler à tous que
nous méritons de figurer dans ce livre en tant qu’
athlètes accomplis.*
(Extrait : LE LIVRE DES RECORDS RÉGLISSES, de la série
LES ZOZOS DU SPORT, Marilou Addison, Andara Éditeur
2016, édition de papier, 420 pages, illustré par Richard
Petit, littérature jeunesse pour les 8 ans et plus)

POUR ANULER LA NULLITÉ
*En sifflotant, les mains derrière le dos, Luigi
s’approche de Yohan, déjà entouré par des
dizaines de participants. Ces derniers sont
fébriles. Avec raison! S’ils ne remportent pas
au moins UNE épreuve, ils pourront se traiter
eux-mêmes de tous les noms dont ils ont osé
affubler l’école de Yohan! Et devenir la crème
de la crème du zozotisme.
(Extrait : LE LIVRE DES RECORDS RÉGLISSE)

Voici un livre que j’ai trouvé drôle et divertissant. Le héros de l’histoire est Yohan, 12 ans. Yohan rêve de faire partie de l’équipe de soccer de son école. Toutefois, un handicap l’empêche d’être accepté : on le juge trop petit pour jouer et performer au soccer. Pour Yohan, qui est effectivement petit, cette raison ne tient pas debout.

Il sent qu’il peut devenir un joueur-clé de son équipe. Il faut dire aussi qu’il n’y a pas grand monde qui performe dans son école qui se fait appeler gentiment L’école des Zozos du sport. Eh oui ! Il semble que son école soit la plus nulle dans tous les sports.

Pour remédier à cette situation gênante, Yohan, aidé par un homme-fée apparu de nulle part et qui a un accent espagnol plutôt comique, organise une compétition réunissant les quatre écoles de sa ville. L’initiative vise à faire entrer son école dans LE LIVRE DES RECORDS RÉGLISSE.

Ce livre très sympathique m’a bien fait rire. Il réunit les critères que les jeunes recherchent dans leur lecture dont le sens de l’humour qui est omniprésent dans le récit : *Comme vous pouvez le constater, l’équipement permis est constitué d’une raquette de tennis et une douzaine d’œufs. Le but du jeu est de renvoyer la balle, ou plutôt l’œuf, de l’autre côté du filet, SANS LE CASSER ! (Extrait)

Les autres compétitions sont toutes aussi bizarres. Aussi, il ne faudra pas se surprendre que le héros de cette histoire qui est le plus petit de sa classe s’appelle Yohan Lenain ou que l’infirmière de l’école s’appelle madame Seringue.

Le livre comporte une autre caractéristique intéressante pour les jeunes lecteurs et lectrices : il est volumineux…plus de 400 pages. Avec des lettres très grosses, environ quarante mots par page et souvent moins car le livre est abondamment illustré. Ça se lit donc aussi vite qu’un petit livre.

Bien sûr, sa présentation en kiosque est un peu impressionnante mais ici, j’ai un message pour les jeunes et il pourrait aussi s’adresser à beaucoup d’adultes : Ne vous laissez pas impressionner par l’épaisseur d’un livre ou par le nombre de pages. Prenez un livre, essayez-le pour la peine. Entrez dans l’histoire, si vous ne trouvez rien qui vous y retient, essayez un autre livre. Tôt ou tard, vous ne verrez plus le temps passer.

Ce livre est une intéressante et amusante lecture que je propose aux jeunes lecteurs et lectrices et elle est aussi porteuse de petite leçons et de petites morales très actuelles, sur les vertus du travail d’équipe par exemple, la perspicacité, la ténacité, la volonté et la tolérance.

De plus, comme le dit si bien cet étrange personnage, l’homme-fée maladroit qui est là pour aider Yohan, façon de parler : *Cé né pas tout dé gagner dans la vie ! * (Extrait)

Donc en résumé, LES ZOZOS DU SPORT, LE LIVRE DES RECORDS RÉGLISSE est un *bon gros petit livre*, c’est-à-dire 412 pages en très gros caractère, très ventilé, abondamment illustré par un artiste de talent, Richard Petit.

Les chapitres sont courts, titrés de façon très originale. Il y a de l’action, des bonnes idées et beaucoup d’humour. Ça se lit vite et bien. Les jeunes vont aimer je crois.

Suggestion de lecture, de la même autrice : EXPÉDITEUR INCONNU, de Marilou Addison

Marilou Addison a grandi à Montréal entre une mère écrivaine et un père qui enseignait le français. On comprend donc d’où lui vient cet engouement pour les livres et l’écriture.

Diplômée en littérature de l’UdM, elle a été commis de bibliothèque, libraire, attachée de presse et coordonnatrice du Prix Cécile Gagnon, décerné par l’Association des écrivaines et des écrivains québécois pour la jeunesse (AEQJ) en hommage à une écrivaine pionnière de la littérature jeunesse au Québec…

Parmi ses ouvrages pour enfants, mentionnons : J’ai mangé Pistache, Pistache détective et La Planète des Mignons… À la croisée du temps est son premier roman pour adolescents, sur ce site, j’ai déjà commenté ONDE DE CHOC, un véritable cri du cœur d’un adolescent en détresse,  et elle en a d’autres en préparation.

Marilou a d’ailleurs des tonnes de projets qui ne demandent qu’à naître sous sa plume… Active dans les divers salons du livre du Québec, l’auteure adore rencontrer ses lecteurs. C’est pourquoi elle visite régulièrement les écoles afin de communiquer sa passion à tous ceux qui sont prêts à l’entendre !

QUELQUES TITRES DE MARILOU ADDISON
POUR LA JEUNESSE

On peut avoir plus d’infos sur Marilou Addison chez Mortagne et aux éditions Boomerang-Jeunesse. Beaucoup  d’autres titres à venir. Voici le lien de Boomerang Jeunesse:

http://www.boomerangjeunesse.com/auteurs/marilou-addison/

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le dimanche 10 septembre 2017

ROMAN D’HORREUR, livre d’Arthur Tenor

Ils n’auraient jamais dû retourner
dans cette maison
*Il était là! Tout de noir vêtu, la tête dissimulée
sous un passe-montagne, bras écartés à moins
d’un mètre de lui. Valentin émit un hoquet de
stupeur. Il recula, jeta un regard autour de lui
et vit les couteaux…*


(Extrait : ROMAN D’HORREUR ILS N’AURAIENT
JAMAIS DÛ RETOURNER DANS CETTE MAISON,
Arthur Tenor, éditions Scrineo Jeunesse, 2013,
num, papier, 90 pages)

Trois ados amateurs de films d’horreur et de frissons se rendent dans une maison abandonnée et barricadée  depuis qu’elle a été le théâtre d’un meurtre sordide. Elle est considérée comme hantée et effrayante. Pour nos amis, cette réputation était un peu surfaite, aussi, ne s’attendaient-ils pas à vivre l’expérience la plus effrayante de leur vie. Le secret pour s’en sortir se trouverait dans une mystérieuse boîte mais nos amis devront passer dans tous les coins et recoins de cette maison des horreurs pour la trouver. Sueurs froides et battements de cœur au programme

Hommage aux classiques de l’horreur
*C’est comme si la maison était vivante,
comme si elle respirait, d’un souffle
rendu irrégulier par une souffrance
extrême.
(Extrait : ROMAN D’HORREUR)

J’ai vraiment passé un très beau moment de lecture avec ROMAN D’HORREUR de Arthur Ténor. Il y a plusieurs raison à cela, la principale étant qu’il m’a fait revivre de magnifiques moments de mon enfance et de mon adolescence alors que j’étais amateur de frissons. Je dévorais ce genre d’histoire et j’étais littéralement emporté par les films d’horreur, même les plus mauvais.

Comme tous les jeunes de l’époque, et c’est sûrement la même chose aujourd’hui, je cherchais la peur, je l’amplifiais malgré moi, elle m’emportait ailleurs jusqu’à ce que je la maîtrise pour finalement en rire.

Arthur Ténor nous propose ici un bon petit livre accessible à tous les âges, une histoire pleine de rebondissements et qui manie en douceur nos craintes et nos peurs. Sa plume est simple et d’une remarquable finesse. Les trois garçons sont imaginatifs et attachants. Quoique leur sens de la déduction soit un peu surfait pour leur âge, on a envie de mener l’enquête avec eux dans cette toile d’horreur, d’humour et de fantastique.

Dans ROMAN D’HORREUR, l’intrigue est solide et se prête à de nombreux rebondissements. L’objectif des jeunes limiers est simple : éclaircir le mystère de la mort des Colinsky dans cette maison qui est devenue maudite, trouver une mystérieuse boîte qui pourrait contenir des preuves et permettre aux fantômes de la maison de trouver la paix.

Bien sûr, en lisant ce livre, j’avais une impression de déjà vu ou de déjà lu. Je crois que c’est voulu par l’auteur qui désirait simplement rendre hommage aux livres et aux films cultes d’horreur, la tendance la plus consommée dans l’univers de la littérature et du septième art. Même s’il s’agit ici d’une variation sur un thème très répandu, j’ai été agréablement surpris, d’autant que le premier rebondissement repose sur un sympathique canular dont est victime le brave Valentin.

Je recommande chaleureusement ROMAN D’HORREUR, sa lecture est facile, rapide, agréable, l’histoire palpitante et bien ficelée absorbe agréablement le lecteur. À la fin du récit, on retrouve une liste de films cultes d’horreur qui sont les fleurons du genre. Malheureusement, cette liste de Mélody Mourey est loin d’être exhaustive, mais ça donne une bonne idée et ce sera à vous de compléter la liste avec des titres qui vous ont marqués.

Je mentionnerai en terminant un seul point qui m’a agacé. Dans ROMAN D’HORREUR, c’est Valentin qui mène l’enquête, et il le fait avec une intelligence et un sens de la déduction très surréaliste pour son âge.

Ce n’est pas le premier livre de littérature-jeunesse dans lequel un jeune fait la barbe aux policiers mais ça donne au tout un petit côté trop beau pour être vrai. Heureusement, le petit sentiment que Valentin éprouve pour la belle Zoéline vient alléger le tout et replace notre jeune héros un peu plus dans son groupe d’âge.

ROMAN D’HORREUR a toutes les qualités d’un bon thriller. Une lecture agréable, sympathique avec des côtés drôles…un excellent divertissement.

Suggestion de lecture : JÉRÔME ET SON FANTÔME, de Sylvie Brien

Christian Escaffre est un auteur français né en Auvergne en 1959 et spécialisé dans la littérature jeunesse. Il s’est lancé dans l’écriture pour les jeunes à la fin des années 90 sous un pseudo qu’il porte toujours : ARTHUR TÉNOR. Ancien instituteur, il a publié des romans dans des domaines très variés mais c’est surtout par ses récits historiques qu’ils s’est fait connaître. Son talent a été largement reconnu par ses pairs, en particulier avec LES MESSAGÈRES DES ABYSSES qui lui a valu le prix de la PEEP 2008.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
le 12 février 2017 

LE JOUR OÙ J’AI VOULU DEVENIR POPULAIRE

Commentaire sur le livre de
Meg Cabot

*Elle est bizarre cette jupe. Pourquoi est- elle si courte? Comment vas-tu courir si Gordon Wu flanque une nouvelle fois le feu au labo et que nous devons l’évacuer
en vitesse?*
(Extrait : LE JOUR OÙ J’AI VOULU DEVENIR POPULAIRE, Meg Cabot, Hachette-jeunesse,2006, num. 226 pages, littérature-jeunesse)

 

Voici l’histoire de Steph Landry, 16 ans, sympathique, imaginative, mais malheureusement la fille la plus impopulaire de son lycée…un bouc émissaire. Son infortune a commencé il y a 5 ans alors qu’elle  avait accidentellement renversé une boisson sur la jupe de Lauren qui était alors la fille la plus populaire en ville. Lauren n’a jamais pardonné à Steph et a décidé de lui faire payer systématiquement. Mais Steph en a assez.

Elle met la main sur un vieux bouquin qui donne des recettes pour devenir populaire. L’idée fixe de Steph : se faire aimer des autres. Pour relever cet énorme défi, elle suit et applique les conseils du bouquin et dans la semaine qui suit, s’en trouve toute transformée. Cependant, la transformation de Steph va un peu plus loin que prévue et elle se voit entraînée dans des aventures parfois cocasses parfois dramatiques…

Les infortunes de la popularité
*Le succès est merveilleux, mais il implique
l’effort de suivre le rythme de cette nymphe
infidèle qu’est la popularité.*
(Charlie Chaplin, 1889-1977)

Ce récit est une variation sur un thème connu, assez répandu en littérature-jeunesse : la popularité. Ce n’est pas un chef d’œuvre à cause entre autres de son caractère prévisible, sans surprises ni rebondissements, mais il comporte des éléments intéressants.

Le personnage principal, Steph Landry, énergique et attachante, passe malheureusement pour la gourde du lycée parce qu’il y a cinq ans, elle a accidentellement taché la robe de son amie Lauren. Celle-ci lui fera payer cher cette gaffe en lui bâtissant une réputation de fille gauche et bête à éviter.

Un jour, Steph met la main sur un vieux livre qui explique comment se faire des amis et surtout, comment devenir populaire. Steph voit ce livre comme un passeport donnant accès à la popularité et décide d’appliquer ses recommandations. Elle se donne en particulier corps et âme dans un projet innovateur visant à amasser de l’argent pour l’équipe sportive de son lycée.

Si je mets de côté le caractère linéaire et prévisible du récit, j’ai beaucoup apprécié le fait qu’il y a, à la fin de chaque chapitre, un extrait du fameux livre qui explique comment devenir populaire. C’est intéressant et ça donne au sujet un peu usé, un petit angle novateur. J’irais jusqu’à dire que les extraits du livres sont très crédibles. Voici quelques passages…

*Vous voulez un conseil efficace pour  gagner les cœurs et les esprits de votre entourage? Soyez créative! Prenez l’initiative! Et menez vos projets à terme. L’enthousiasme gagne toujours. Et les gagnants sont populaires.*

*Devenez irrésistible… ça paraît fou, mais c’est une vérité absolue. En vous consacrant aux activités que vous aimez. Vous serez heureuse, et les hommes, comme le reste du monde sont incapables de résister aux personnes heureuses.*

*Les gens populaires sont des gagnants. Le meilleur moyen de remporter une querelle, c’est de commencer par l’éviter. Il suffit pour ça de respecter l’opinion des autres même si vous estimez qu’ils ont tort.

Il vaut toujours mieux laisser les autres parler et leur laisser croire que c’est eux, pas vous, qui sont à l’initiative de quelque chose*
(Extraits : LE JOUR OÙ J’AI VOULU DEVENIR POPULAIRE, Meg Cabot)

Le style de Meg Cabot est assez agréable et même parfois drôle. L’écriture est fluide. Malheureusement, alors que la recherche de la popularité est un sujet qui concerne autant les garçons que les filles, l’auteure a donné à son récit un genre qui rappelle plutôt les romans de filles. Vous noterez, à la lecture des extraits, que le livre s’adresse aux filles.

Le livre a quand même un petit côté accrocheur, sympathique et attachant qui porte à réflexion sur des thèmes chers aux adolescents : l’amitié, l’acceptation par ses pairs et la recherche de la reconnaissance, la tolérance.

Il ne faut pas oublier non plus la naissance des sentiments amoureux car deux garçons aux antipodes font battre le cœur de Steph et il est intéressant de découvrir comment, à travers toutes ses aventures, la belle Steph arrêtera son choix.

Malgré ses petites faiblesses, je recommande ce livre aux jeunes. Il est plaisant, rapide à lire et n’a rien de moralisateur. Il m’a toutefois laissé sur l’impression qu’être vrai et authentique est encore le meilleur moyen d’être aimé de tous.

*Évitez la popularité si vous désirez la paix. (Abraham Lincoln) (Extrait : LE JOUR OÙ J’AI VOULU DEVENIR POPULAIRE)

Suggestion de lecture : LE VIEUX QUI NE VOULAIT PAS FÊTER SON ANNIVERSAIRE, de Jonas Jonasson

Meg Cabot est une auteure américaine native de Bloomington Minnesota et maintenant installée à New-York. Elle a écrit une quarantaine de romans pour adolescents et pour adultes. Avant de signer ses romans de son vrai nom, Meg Cabot a emprunté le pseudo de Patricia Cabot en début de carrière, puis, celui de Jenny Caroll.

Plusieurs de ses livres sont devenus des best-sellers traduits dans plus de 35 pays. Le premier tome de PRINCESSE MALGRÉ ELLE, publié en 2001, a fait l’objet d’une adaptation libre des Studios Disney avec Anne Hathaway et Julie Andrews dans les rôles respectifs de Mia et de sa grand-mère. Au moment d’écrire ces lignes, Meg Cabot est toujours très active et met la dernière main sur deux nouveaux tomes de la série JOURNAL D’UNE PRINCESSE. Elle a aussi d’autres projets…à suivre. 

<Pour rester populaire, il faut rester médiocre.>
Oscar Wilde

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le 5 février 2017

DESMOND PUCKET la magie monstre de MARK TATULLI

(DESMOND PUCKET LA MAGIE MONSTRE.
Texte et 
illustrations: Mark Tatulli, t.f. pour le Canada : Les Éditions
Héritage, 2014, édition de papier, Dominique et Compagnie,
littérature jeunesse, 235 pages)

CHASSEZ LE NATUREL ET IL REVIENT AU GALOP  

Desmond Pucket est un ado passionné par les effets spéciaux. Il excelle dans l’invention de toutes sortes de trucages et  de dispositifs pour provoquer surprises, peurs et frissons. Desmond est sur le point de réaliser son rêve : visiter la JETÉE ENCHANTÉE dans le cadre d’une sortie scolaire. Mais voilà, parce que Desmond pousse ses effroyables blagues un peu trop loin, il est menacé d’être privé de cette sortie tant souhaitée, ce qui le priverait d’une attraction très prisée : la Montagne aux Monstres. Desmond aura tout un défi à relever : éviter son renvoi de l’école et prouver qu’il peut être digne de confiance. 

LA MAGIE DU MOMENT

*…pour l’instant, mon passe-temps ne plaît pas
aux adultes. Surtout aux enseignants et aux
types chauves à l’air important qui portent
des lunettes de lecture en demi-lune et des
chandails verts caca d’oie, aussi appelés
«autorités scolaires».
(Extrait : DESMOND PUCKET LA MAGIE MONSTRE)

Si mes fréquentes incursions dans la littérature-jeunesse m’ont beaucoup fait sourire, Desmond Pucket lui, m’a carrément fait rire. Desmond Pucket est un personnage créé par Mark Tatulli : Desmond est un ado énergique et brillant, passionné par les effets spéciaux et la magie, et, parallèlement, créateur de tours pendables et de farces.

Il se présente lui-même au début du récit : *…j’adore les trucs qui font peur. Je suis un professeur de froussologie, avec une maîtrise en monstrologie…j’invente, dessine et crée mes propres effets spéciaux monstrueux. Un jour, je deviendrai riche et célèbre en créant les plus incroyables et effroyables manèges hantés de parcs d’attractions au monde. C’est mon rêve.* (Extrait : DESMOND PUCKET LA MAGIE MONSTRE)

LA MAGIE MONSTRE est donc le récit de Desmond Pucket qui caresse le rêve de visiter la Jetée Enchantée et plus particulièrement la Montagne aux Monstres. Or, une occasion se présente : une sortie avec son école. Mais comme Desmond s’attire tout de sortes d’ennuis avec ses talents particuliers, il finit par être privé de la sortie rêvée. Il doit relever tout un défi : se racheter et prouver à tous et en particulier au grincheux professeur Supliss qu’il peut être sérieux.

Depuis ma propre adolescence et même aussi loin que je puisse remonter, je constate que les jeunes recherchent à peu près toujours les mêmes éléments dans leurs lectures : des frissons, un brin d’angoisse, une bonne dose d’aventure et surtout beaucoup d’humour.

Dans DESMOND PUCKET LA MAGIE MONSTRE, il y a tout ce qu’il faut pour garder l’intérêt du jeune lecteur et de la jeune lectrice jusqu’à la toute dernière page : une imagination débordante, de l’humour spontané mis en valeur par des illustrations très descriptives et drôles, un texte en gros caractère et très bien ventilé, le tout présenté dans une alternance de textes et de bandes dessinées.

Pour ajouter à une histoire très riche en rebondissements, Desmond Pucket a un petit sentiment pour ce qu’il considère la plus belle fille de son école : Tina Schimsky. Il nous la décrit d’ailleurs avec beaucoup d’humour:  *Si l’on pouvait la brancher à un générateur, cette fille illuminerait toute une ville* (Extrait : DESMOND PUCKET LA MAGIE MONSTRE).

Sans être moralisateur, le livre est porteur d’une petite réflexion sur l’authenticité, la tolérance et la persévérance. Bref, j’ai passé un beau moment de lecture. J’en suis sorti détendu et de bonne humeur et j’ai pu apprécier un auteur-illustrateur de talent, Mark Tatulli, et profiter de l’excellence de la traduction d’Isabelle Allard.

J’aurai peut-être l’occasion de revenir sur Desmond Pucket car LA MAGIE MONSTRE annonce une suite probable…sans doute les péripéties de notre jeune héros à la Montagne aux Monstres.

Enfin je recommande DESMOND PUCKET LA MAGIE MONSTRE à tous les jeunes de 8 ans et plus. J’en ai profité pour parcourir les titres de l’éditeur DOMINIQUE ET COMPAGNIE…c’est très prometteur…

Suggestion de lecture : DARWIN ET L’ÉVOLUTION EXPLIQUÉS À NOS PETITS ENFANTS de Pascal Pick

Mark Tatulli est un auteur américain né en 1963, spécialiste de la bande dessinée, de l’animation et de la supervision graphique. Il s’est fait connaître par son *comics trip*. Il a  toutefois atteint la notoriété avec Liõ, un petit garçon vivant seul avec son père et ses animaux familiers : une araignée, un cobra, un chat, un céphalopode et un homard… En 2013, Tatulli crée un jeune personnage débordant d’énergie et d’imagination qui pourrait bien devenir récurrent dans la littérature-jeunesse, DESMOND PUCKET.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
29 janvier 2017

PASSEPEUR TRIO TERREUR NO 3, de RICHARD PETIT

*Comme dans un cauchemar, il se met à avancer
vers vous telle une araignée géante dans une
cacophonie de grincements. Vous ne savez pas
quoi faire car vous n’avez jamais été attaqué
par un luminaire…*
(Extrait : Passepeur trio terreur no 3, texte et
illustrations de Richard Petit, Éditions Boumerang
jeunesse, 2008, réédition 2015, papier,  384 pages)

Les TRIOS TERREUR de PASSEPEUR sont des compilations de trois mini-romans ayant chacun plusieurs finales possibles. Ce sont les jeunes lecteurs qui décident des directions à prendre, des moyens de contourner les obstacles, et des conclusions possibles pour chaque récit. Les pages du destin, qui font intervenir le hasard, ainsi que des petits jeux éducatifs aident les jeunes à se diriger vers la meilleure finale possible. Les trois titres sont  bourrés de pièges, et de situations étranges et mystérieuses. Une seule finale  permet de terminer le livre. Pour les 7 à 11 ans.

Les titres :

Le prof cannibale : À l’école Saint-Macabre, il faut à tout prix éviter la retenue, car elle pourrait être mortelle…
Bienvenue au Zoorreur : Visite dans un zoo terrifiant où il est strictement interdit de nourrir les ANIMONSTRES!
Le labyrinthe du cyclope : L’endroit ressemble à un parc d’attractions, mais les lieux sont maudits et il semble qu’il n’y ait qu’une seule façon d’en sortir…couché dans un cercueil.

La bande des téméraires de l’horreur
*Paralysé par la peur, tu ne peux pas bouger
un seul muscle pour tenter de t’enfuir. De
la tombe voisine, une grosse tête poilue
émerge de la neige.*
(Extrait : LE LABYRINTHE DU CYCLOPE, PASSEPEUR,
Trio terreur numéro 3, Richard Petit)

Les ouvrages de la collection PASSEPEUR sont des livres jeux-aventures pour les jeunes qui décident eux-mêmes du déroulement de l’intrigue. C’est un véritable défi pour les jeunes lecteurs et lectrices qui ont à choisir le chemin à prendre pour arriver à la finale appropriée.

Quand je dis défi, je pèse le mot, car dans le trio PASSEPEUR numéro 3, je me suis cassé le nez plusieurs fois. Par exemple, dans le récit ZOORREUR, il y a 19 façons de finir l’aventure, dans LE PROF CANNIBALE, il y en a 21. Dans tous les cas, une seule fin permet vraiment de terminer l’aventure.

Voici un exemple de direction à prendre. Dans le récit LE LABYRINTHE DU CYCLOPE, on passe du chapitre 1 au 7, puis le 4 qui nous laisse cinq autres choix de direction : le 2, le 10, le 29, le 36 et le 35. Si vous choisissez le chapitre 29 par exemple, vous devrez tourner les pages du destin, c’est-à-dire feuilleter le livre au hasard et suivre les instructions afin de déterminer si vous allez au chapitre 21 ou au chapitre 3. Si vous choisissez le chapitre 21, ça vous amènera par la suite au chapitre 30, puis au 65 et ainsi de suite…

Vous avez compris qu’il serait inutile de suivre les chapitres dans l’ordre. La compréhension de l’histoire serait impossible. Je pense que l’auteur a eu l’idée géniale d’amener les jeunes non seulement à LIRE un livre, mais aussi à le VIVRE comme une aventure.

Ainsi, les jeunes lecteurs et lectrices doivent manipuler le livre, le feuilleter, chercher, comprendre, fouiller, déduire. Chaque histoire est comme un labyrinthe. La sortie est quelque part. Il faut la trouver.

J’ai trouvé l’idée géniale quoique je mets un petit bémol… je trouve que pour chaque aventure, il y a trop de directions à prendre. Le fait qu’une seule fin possible sur une vingtaine permette de terminer l’aventure peut décourager les jeunes de terminer le livre. En tout cas, ma patience à moi a été soumise à rude épreuve.

Toutefois, le livre contient beaucoup de forces qui peuvent, je l’espère, amener les jeunes à persévérer. Tous les livres de la collection sont abondamment illustrés et développent bien sûr des sujets d’horreur, de terreur et de frissons dont la jeunesse raffole : zombies, fantômes, êtres difformes, monstres, endroits hantés, fantômes, cannibales et j’en passe.

Ajoutons à cela une plume facile à suivre qui permet au jeune lecteur tutoyé de s’identifier à un des héros et l’encourage dans cette voie. Les chapitres sont courts et les instructions à suivre sont limpides. Chaque volume est bien ventilé et je le rappelle, bourré d’illustrations originales réalisées avec brio par l’auteur Richard Petit.

Un des côtés le plus intéressant des PASSEPEUR est qu’ils initient les jeunes à une démarche de recherche et ce, de façon amusante. Ne serait-ce que pour encourager le goût de la lecture, la curiosité intellectuelle et le développement à long terme de la qualité du français orthographique, j’invite et encourage les jeunes à relever le défi.

Suggestion de lecture : SURTOUT N’Y ALLEZ PAS, d’Antoine Filissiadis

Richard Petit est un romancier québécois né le 7 mars 1958. Il est auteur et illustrateur de romans pour la jeunesse. Très prolifique, Richard Petit a publié plus d’une cinquantaine de romans dont la série tout à fait innovatrice TÊTE-BÊCHE LIMONADE écrite essentiellement pour les jeunes filles. On lui doit aussi la série ZOMBIRA. Toutefois, la plus populaire de toutes ses séries demeure PASSEPEUR : des livres-jeux du genre aventure-horreur qui sont de véritables petits *labyrinthes* de lecture. Son travail auprès des jeunes a valu à Richard Petit le prix PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE de l’Association québécoise des Salons du Livre en 2005.

Quelques autres PASSEPEURS…

    PASSEPEUR

Pour parcourir les livres de la collection PASSEPEUR, cliquez ici.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
8 janvier 2017