Commentaire sur de livre de
HEATHER MORRIS

*Tandis qu’ils disparaissaient dans l’obscurité, Lale fait un serment : Je sortirai vivant de ce camp. Je partirai en homme libre. S’il y a un enfer, je verrai ces assassins brûler dans ses flammes. *
Extrait : LE TATOUEUR D’AUSCHWITZ d’Heather Morris. Pour la version papier : J’ai lu éditeur, 2021, 256 pages. Pour le format numérique : City editions, 2018, 320 pages. Version audio : Audible studios éditeur, 2018, durée d’écoute : 7 heures 40, narratrice : Isabelle Miller.

La vie qui bat

C’est une histoire qui m’a beaucoup impressionné. L’autrice est venue me chercher très rapidement pour ne pas dire dès le départ. On suit, tout au long du récit, Ludvig Einsemberg, un jeune slovaque de 23 ans surnommé LELLE. Il est capturé vers 1942 et déporté dans le camp d’extermination d’Auschwitz en Pologne.
En arrivant dans ce camp de la mort, Lele s’est juré de survivre à tout prix. Il est fûté et débrouillard. Une chaîne d’évènements et de rencontres l’amènera à devenir le tatoueur du camp dont le rôle est de tatouer un numéro d’identification au bras des prisonniers. Ça améliorera très sensiblement son sort.
Pour tout le monde, il demeure Lele, volant dans les réserves pour aider les plus affamés et les malades. Les allemands l’appelleront le *tatöwierer* c’est-à-dire le tatoueur en allemand. Un jour, il aperçoit une jeune femme nommée Gita. C’est le coup de foudre, une nouvelle raison de vivre dans cet environnement de mort.
Graduellement, le coup de foudre devient partagé. Un amour profond s’installe. Il est difficile à exprimer car les conditions du camp d’extermination ne se prête pas tellement aux rencontres courtoises. Mais comme je l’ai dit plus haut, Lelle est débrouillard. Mais il aura trois ans à attendre avant la libération qui ouvrira la porte aux espoirs les plus fous…
Même si le récit est basé sur une histoire vraie, c’est un coup de génie d’Heather Morris d’avoir développé une aussi belle histoire d’amour dans un cadre aussi cruel et infernal que le camp d’Auschwitz conçu et créer pour torturer et tuer. Ce paradoxe démontre bien le pouvoir de l’amour.
Elle a bâti son histoire d’une plume habile et intelligente, avec beaucoup de sensibilité. Afin de maintenir un parfait équilibre dans son récit, Morris s’est gardée une réserve. Bien sûr, elle n’a pas pu contourner les horreurs historiquement avérées des camps d’extermination mais elle a évité les artifices et autres détails monstrueux. Elle s’est concentrée sur un garçon passionné et attachant et rusé comme un renard en plus et sur la naissance d’un amour en apparence impossible.
Il doit tout de même y avoir une part de fiction dans cette histoire. Je suis surpris par exemple qu’un homme ait tenu trois ans en vie à Auschwitz, même comme tatoueur. À ma connaissance, aucun document historique mentionne Ludvig Eisemberg. Sous l’angle historique, il se peut bien que la rigueur du récit soit discutable.
Peut-être que l’histoire a été bâtie sur des témoignages recoupés. J’éviterai donc le terme *biographie* ou encore roman historique. Je dirai un roman basé sur une histoire vraie.
Il reste que c’est une histoire d’une magnifique beauté. Une leçon de courage, d’amour et d’abnégation.
L’écriture est belle et sensible et ma dernière heure de lecture de ce livre a été pour moi très émouvante. Lisez sans crainte. C’est un coup de cœur.
Suggestion de lecture : L’ANGE DE MUNICH, de Fabio Massimi

L’autrice Heather Morris
De la même autrice


Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 21 septembre 2025



Ici, la vie de Morgan, quoique très romancée, est reconstituée avec une remarquable précision historique. Vous pouvez me croire quand je vous dis que Morgan ne l’aura pas facile car, n’ayant pas vu plus loin que le bout de leur nez, les autorités anglaises ont imposé ces déportations sans préparation, peu ou pas d’équipement de survie, alimentation pauvre, inadéquate, pas de directives d’installation. Souffrance et misère attendent les déportés et même leurs gardiens :







Les villages de l’adolescence sont parfois dangereux quand on les revisite vers la quarantaine et qu’on se confronte à ses rêves de jeunesse. Car l’adolescence est une période magique où l’on croit volontiers à l’amour éternel, aux amitiés d’airain, à son talent, au destin que l’on s’est choisi. Pour finir, quelquefois, par tout renier et se trahir soi-même. Ce livre nous permet d’emprunter le regard de plusieurs personnages ayant tous un lien avec un village qui génère des souvenirs bons ou douloureux. C’est un roman à deux voix : Oscar, qui raconte son ascension sociale, puis un anonyme qui plonge dans ses souvenirs en se promenant dans le village.

De la guerre, le petit Martin connaîtra tout : les privations, les humiliations, la peur durant le temps passé au ghetto de Varsovie, l’horreur absolue des camps nazis à Treblinka, la fureur de vivre quand il s’en échappera, caché sous un camion, le suprême courage quand il apprendra qu’il a perdu tous les siens…Et puisqu’il faut bien vivre, il s’engagera ensuite dans l’armée Rouge, puis partira aux États-Unis… Enfin la paix reviendra. Martin reconstruit alors sa vie. C’est dans le sud de la France, par une journée d’été éclatante, que le destin le blessera à nouveau – à mort – en décimant ceux qui lui sont le plus chers.


Réalisé et sorti en 1985, AU NOM DE TOUS LES MIENS est un film réalisé par Robert Enrico avec Michael York, Jacques Penot, Brigitte Fossey et Macha Méril.

Né à Rouyn-Noranda, Yves Beauchemin est un écrivain phare de la littérature québécoise. Auteur des célèbres romans Le Matou, Juliette Pomerleau, et La Serveuse du Café Cherrier, il est membre de l’Académie des lettres du Québec. En 2011, il s’est vu décerné 
