La petite fille qui aimait Tom Gordon, STEPHEN KING

LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON

Commentaire sur le livre de
STEPHEN KING

*À son tour, le moine noir s’avança et Trisha éprouva
tout à coup une intense terreur. « Non! Cria-t-elle…
pas vous!…Allez-vous-en!…Mais il leva les bras et en
se retroussant les manches noires révélèrent de
longues griffes jaunes.*
(Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON, Stephen
King, t.f. Éditions Albin Michel, S.A. 2000, numériques, 260 p.)

L’histoire de Trisha, 9 ans. commence lors d’une excursion dans les Appalaches. Fatiguée et irritée d’entendre sa mère et son frère se disputer continuellement, Trisha décide de s’en éloigner mais elle se perd. Au beau milieu d’une forêt marécageuse, elle doit surmonter sa peur et affronter le froid, la faim, et…la nuit. Elle devra aussi faire face à deux personnages terrifiants qui la harcèlent : la Teigne et la Chose. Heureusement, Trisha a avec elle son baladeur qui lui permet de suivre les exploits de son héros, le joueur de baseball Tom Gordon. Il semble que Tom soit le seul à pouvoir sauver Trisha de sa fâcheuse position.

ON ÉTAIT TOUS COMME TRISHA
*Ses yeux se posèrent sur la masse sombre de la
forêt à sa droite. «Ne t’approche pas de moi…
Reste où tu es,  sinon je compose le 800 et
j’appelle le géant, compris?» La Chose l’entendit.
(Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON)

C’est un bon livre… ce n’est pas le meilleur de King mais l’histoire est extrêmement originale. Elle est développée comme le déroulement d’un match de baseball. Les chapitres deviennent des manches, il y a des demi-manches et des prolongations.

Le baseball est omniprésent dans le récit ainsi qu’un de ses héros légendaires : Tom Gordon, star des Red Sox de Boston. Tom Gordon est le joueur préféré de Trisha. Tom Gordon est un symbole d’équilibre pour la jeune fille qui va vivre une pénible épreuve. Mais commençons par le commencement.

Patricia McFarland, appelée affectueusement Trisha, est une petite fille de 9 ans. Son frère Pete et sa mère se dispute continuellement. Un jour, lors d’une excursion en forêt, pour échapper un moment à une autre dispute qui ne finit pas de finir, Trisha décide de se distancer d’eux et quitte la piste forestière.

Après un certain temps, Trisha veut regagner la piste, mais sans le savoir, elle s’en éloigne jusqu’à être complètement perdue. Au lieu de rester sur place, Trisha décide d’avancer. Elle avancera pendant 9 jours.

Trisha va se débrouiller de son mieux, mais une mauvaise alimentation, de l’eau peu potable, l’angoisse et la peur, les dangers finiront par miner son moral et sa santé. Ce régime durera 9 jours.

Pour se tenir debout, avancer et garder le moral, Trisha brasse ses souvenirs avec sa famille, son amie Pepsi Robichaud, (ici, King n’a pas manqué d’humour), son père qui, comme elle, adore le baseball et la présence imaginaire et combien précieuse de Tom Gordon. En plus des dangers de la forêt, deux créatures viennent alimenter son angoisse. La Teigne et la Chose.

C’est ici que je reconnais vraiment Stephen King. S’il y a un point commun dans l’ensemble de son œuvre, c’est bien le développement précis de la psychologie de ses personnages. Par exemple, Trisha a une conscience qui lui parle mais aussi ce que j’appellerais une anti-conscience qui n’a pour but que d’affaiblir la petite fille et miner son moral. La petite voix qui lui parle, c’est la Teigne.

À cette dualité s’ajoute une mystérieuse présence qui suit et menace Trisha tout le long de son périple. Celle-là est réelle et donne au récit un petit caractère fantastique. Je vous laisse la découvrir.

LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON est moins un drame d’horreur qu’un thriller psychologique mais l’histoire est écrite avec une remarquable maîtrise. Comme d’habitude, Stephen King prend bien son temps pour présenter ses personnages, introduire les éléments d’angoisse et nous attacher solidement à son histoire et à ses deux principaux personnages : Trisha et Tom Gordon qui représente dans le récit comme une frontière, une démarcation entre la peur et le courage.

Je me suis approprié la peur de Trisha. La plume de King m’a simplement poussé à avoir mal pour elle. Trisha n’a que Tom pour garder l’équilibre et elle a son walkman qui lui permet de suivre un match. Tom Gordon sauve la mise des Sox en dernière manche et pose le geste que Trisha finira par poser dans sa recherche de la victoire…il pointe un doigt au ciel.

J’ai eu deux petites déceptions : La Chose n’a pas la place qu’elle devrait avoir dans le récit. Pour des raisons que j’ignore, elle échappe au long développement que King accorde habituellement à ses personnages. Je croix que La Chose aurait dû être beaucoup plus et mieux exploitée. Enfin, j’ai trouvé la finale un peu étrange et bâclée.

Quant à Tom Gordon, il existe vraiment, il a été lanceur de relève droitier ayant joué dans les Ligues majeures de baseball de 1988 à 2009. Tom Gordon est surnommé « Flash », en référence au super-héros Flash Gordon et il a effectivement établit un record d’équipe avec 46 sauvetages. Il évoluait alors avec les RedSox de Boston. Évidemment sa présence dans le roman se limite à l’imaginaire de Trisha, donc elle est purement fictive.

Principalement parce que Trisha est terriblement attachante, parce que l’écriture est mordante, parce que le brassage d’émotion est très fort et l’angoisse inévitable et parce que King, c’est King, je recommande ce livre. J’ai toujours eu un faible pour cet auteur génial. Même si son livre n’emprunte pas les sentiers de la gloire, j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

Tom Gordon est né le 18 novembre 1967 à Sebring en Floride. Il a joué dans 7 équipes dont les Red Sox de Boston cités dans le livre de King, de 1996 à 1999. Il a participé à trois matchs d’étoiles. C’est avec les Phillies de Philadelphie qu’il a remporté la première série mondiale de sa carrière. C’était en 2008.

Pour consulter la biographie et la bibliographie de Stephen King, cliquez ici.

 LECTURE PARALLÈLE SUGGÉRÉE :

(Pour lire le commentaire sur LA PETITE FILLE QUI
AIMAIT STEPHEN KING, cliquez ici)

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 31 mars 2019

La petite fille qui aimait Stephen King

Commentaire sur le livre de
CLAUDINE DUMONT

*J’ai l’impression de vomir de l’acide. Encore. Je produis
un bruit inhumain en vomissant. Une sueur amère
couvre mon corps. Ça sent autre chose que ma sueur.
C’est acre, irritant, presque chimique. Ça sent la peur.
La peur de la mort.*
(Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT STEPHEN KING, Claudine
Dumont, XYZ Éditeur, collection Romanichels, 2015, édition
numérique, 290 pages.)

Suite à un accident, Émilie s’est transformée. Et puis, elle ne semble plus avoir besoin de sa grande sœur Julie qui est pourtant la seule à pouvoir accéder à son monde troublé par l’autisme. Julie va donc tout faire pour aider et comprendre sa sœur, trouver une solution. Elle ira jusqu’à prendre des décisions impossibles, poser des gestes insensés. Le roman développe le thème de l’amour fusionnel qui, comme on le sait, peut devenir très malsain. Il y a quand même quelque chose qui n’a pas changé entre l’Émilie d’avant et l’Émilie de maintenant : un amour inconditionnel pour Stephen King et une remarquable connaissance de son œuvre.

L’OMNIPRÉSENCE DE STEPHEN
*L’espoir qui s’envole laisse une sensation
de vertige. Il n’y a aucun bâtiment dont

la fonction peut expliquer un tel dédale
de portes et de corridors. Julien s’arrête.
Il se penche vers moi et chuchote à mon
oreille : «Quelque chose ne va pas. Je ne
crois pas que notre évasion en soit une.»
(Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT STEPHEN KING)

LA PETITE FILLE QUI AIMAIT STEPHEN KING est un roman à cheval entre le thriller psychologique et le drame d’horreur. L’histoire est celle d’Émilie et Julie. Em et Ju comme elles s’interpellent dans le récit. Émilie est une autiste sévère. Elle est donc différente des autres enfants.

Julie est sa sœur aînée. Julie est la seule qui peut aider Émilie et gérer ses crises. Un jour, un accident vient rendre encore plus profond le cauchemar d’Émilie et par ricochet, celui de sa sœur. Émilie tombe dans un trou très profond et y reste plus d’une trentaine d’heures avant d’être secourue, seule avec sa peur dévorante.

Après l’accident, Émilie a encore changé…en pire alors que Julie développe une obsession pour régler le problème d’Émilie ou tout au moins l’alléger. Il s’installe comme une symbiose malsaine entre les deux sœurs …

Il y a peu de personnages dans ce récit et le rôle des parents est totalement insignifiant. Tout repose sur les épaules de Julie. La vie des deux sœurs s’enlise dans une spirale infernale alors que se suivent des épisodes de terreurs nocturnes, automutilation, morbidité, sang qui coule et même de cannibalisme.

On est très loin des romans à l’eau de rose. Même si le roman est court (150 pages) il s’en dégage une tension à faire pâlir le lecteur. Le fil conducteur est facile à suivre, ça rend la lecture facile et rapide. Le livre se lit en à peine quelques heures. Toutefois, je vous l’avoue, j’ai eu besoin d’une pause tellement l’écriture de Claudine Dumont est maîtrisée, percutante et dont le style direct va parfois jusqu’à la crudité :

*Elle a commencé à manger des vers. Eux, avec leurs corps gluants, elle pouvait. Je pense que rien de plus horrible ne pouvait arriver, mais elle a essayé de croquer le rat de sa classe. Elle n’a pas réussi, il s’est enfui. Je lui ai fait promettre de s’en tenir aux vers. Mais elle m’a dit qu’elle avait voulu prendre une bouchée d’une élève dans sa classe…je ne pouvais quand même pas la laisser manger de l’humain.* (Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT STEPHEN KING)

Il m’a paru évident que Claudine Dumont est une passionnée de Stephen King. C’est toute l’œuvre du maître de l’horreur qui transpire dans son récit. J’ai reconnu plus d’une dizaine de références à des livres de King dont ÇA, LES ENFANTS DU MAÏS, THE MIST et bien entendu LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON pour ne nommer que ceux-là.

Toutefois le style de Claudine Dumont est différent. Elle est beaucoup plus télégraphique, s’étend beaucoup moins sur la psychologie des personnages, phrases courtes, enchaînements saccadés, écriture nerveuse et audacieuse. Pas de longueurs, pas de temps à perdre.

Rendre le tout en moins de 150 pages oblige l’auteure à être un peu brutale sur le plan littéraire. Elle ne s’en prive pas et n’a pas peur des mots : *Je prends les ciseaux dans le tiroir, je soulève mon chandail, je pince un morceau de mon ventre, j’entends Émilie crier, puis je coupe. Je dois faire trois coups de ciseaux pour…couper tout le morceau. Je ne sens rien. Je prends le morceau de viande et je le mets sur la table, devant Émilie qui marmonne quelque chose entre ses larmes.* (Extrait)

Voilà. Pas de fioritures. Sur les plans descriptif et narratif, avec le vaste choix des mots et le caractère implacable du récit de Dumont, on reconnait, on sent l’aura de Stephen King entre les mots, les phrases, dans l’atmosphère parfois étouffante de l’histoire. C’est digne de King, on peut pratiquement percevoir l’ensemble comme un hommage à King.

Personnellement, j’ai adoré ce livre. Un peu déçu par une finale étrange et à couper au couteau mais sans plus. Pour le reste, ça m’a plu. C’est un roman très noir qui pourrait vous brasser un peu les émotions, grafigner un peu votre imagination et provoquer dans votre dos ces petits tremblements électriques qu’on appelle les frissons. Entrer dans cette histoire, c’est comme entrer dans un huis-clos…c’est étouffant, mais c’est efficace.

Enfin, je ne recommande pas ce livre aux âmes sensibles et je ne le recommande pas non plus comme lecture de chevet avant d’éteindre pour la nuit.

Claudine Dumont est auteure et enseignante. Elle a étudié en littérature, psychanalyse, les contes et la scénarisation. Elle enseigne le français dans des écoles secondaires de Laval. S’insère, dans cette vie fort active, la cogestion, avec sa sœur, d’un café, boulevard Saint-Martin ouest. Son objectif est de consacrer son temps moitié café moitié écriture. Elle admet elle-même avoir du rattrapage à faire. LA PETITE FILLE QUI AIMAIT STEPHEN KING est son deuxième roman après ANABIOSE publié en 2013 chez XYZ éditeur.

( photo et source partielle : Courrierlaval.com )

Lecture parallèle suggérée : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON de Stephen King.  

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le samedi 30 mars 2019

LA DANSE DES ÉVÊQUES, d’ANDRÉ K. BABY

*L’un d’entre eux saisit Okeyev par les pieds, les deux autres
par le torse et les trois le lancèrent, gesticulant, tête première
dans l’escalier. Il déboula cul par-dessus tête, atterrissant sur
le coin d’une marche du milieu de l’escalier, et roula jusqu’en
bas dans un fracas d’os brisés.*
(Extrait : LA DANSE DES ÉVÊQUES, tome 1, LE
SANG DE LA CHIMÈRE, André K. BABY,  Collection
Coulée Noire, Marcel Brocquet éditeur, 2010…
édition numérique, 415 pages)

LE SANG DE LA CHIMÈRE TOME 1 : LA DANSE DES ÉVÊQUES. Le petit village de Saas Fee voit sa petite tranquillité fortement bousculée alors qu’on vient de découvrir l’archevêque de Lyon, Mgr Antoine Salvador crucifié et ligoté à un câble de l’Alpin Express. Un deuxième meurtre suit de près. Un autre officier de l’Église. Le policiers inspecteur Thierry Dulac d’Interpol France et une mythologue, Karen Dawson s’engageront dans une course contre la montre pour éviter d’autres meurtres car la façon de faire des assassins rappelle les meurtres en série.

La mythologue est là pour tenter d’interpréter l’étrange rituel avec lequel ont procédé les assassins. En fait, l’enquête s’annonce extrêmement complexe, les indices amenant les limiers de fausse piste en fausse piste qui les amèneront toutefois à comprendre les véritables enjeux et les raisons de ces actes horribles et incompréhensibles. Les découvertes qu’ils feront auront de quoi surprendre…

MYTHOLOGIE ASSASSINE
*-J’ai reçu les confessions des assassins de Salvador et Conti.
-Mon Dieu!
Legano, le souffle coupé, porta la main à sa bouche  et se signa. Le Souverain Pontife s’éclaircit la gorge :
-Jamais, au grand jamais je n’aurais pensé porter un tel fardeau. Vous comprenez que cette conversation ne peut continuer.
-Je comprends.
-Je vous demanderais de ne pas sauter aux conclusions.
-Puis-je savoir si ces personnes ont reçu l’absolution?
-Non, vous ne le pouvez pas…*

(Extrait : LA DANSE DES ÉVÊQUES, tome 1, LE SANG DE LA CHIMÈRE)

C’est un thriller, je ne dirais pas haletant, mais quand même rythmé et très intéressant en raison des liens qu’on peut faire avec l’actualité car il est évident pour moi que l’auteur s’est inspiré en partie de faits réels. Je pense entre autres au scandale de la banque italienne Ambrosiano qui a fait une des plus spectaculaires faillites de l’histoire. Cette faillite a suscité un énorme scandale impliquant la mafia et la banque du Vatican.

Plusieurs pensent que la mort du pape Jean-Paul premier aurait été liée au scandale Ambrosiano, mais ça reste à prouver. Les faits d’actualité ne sont pas développés comme tels dans la danse des évêques, mais le lien est facile à faire.

Ce petit mélange habile de fiction et de réalité m’a beaucoup plus. C’est venu me chercher rapidement d’autant que l’histoire commence de façon abrupte : un évêque est trouvé crucifié et ligoté au câble d’une installation de téléphérique.

Un autre assassinat sordide va suivre puis les meurtres de ce genre s’arrêtent là et c’est l’enquête de Thierry Dulac d’Interpol et Karen Dawson une mythologue qui prendront le relais aux yeux du lecteur qui ira de rebondissement en rebondissement. Je vous laisse découvrir ce qu’une mythologue (qui étudie les mythes historiques et sociaux) vient faire dans l’histoire mais je peux vous dire que c’est extrêmement pertinent.

La petite excursion des policiers de fausse piste en fausse piste les amène de plus en plus haut dans les coulisses du pouvoir non seulement au gouvernement français, mais aussi dans celles du Vatican et même dans les coulisses de la mafia russe et d’une mystérieuse organisation terroriste internationale dans laquelle des gouvernements adhèrent.

L’écriture nerveuse d’André K Baby entraîne le lecteur dans les coins obscurs du pouvoir. Et il sait de quoi il parle car il est avocat de formation, il a été procureur de la couronne et directeur juridique d’une multinationale suisse.

Vers la fin de la première moitié, le thriller tourne à la politique-fiction. À partir de ce moment où la fiction chevauche la réalité, on ne décroche plus. La lecture devient addictive et nous entraîne dans les domaines financiers, les sectes, le blanchiment d’argent, le terrorisme, la finance internationale et bien sûr le Vatican.

En ce qui concerne l’image du Vatican, l’auteur ne fait pas dans la dentelle. Beaucoup de choses qui semblent incroyables et qui sont à faire peur sont inspirées de faits réels.

En plus d’être très satisfaisant sur le plan du rythme, de la fébrilité de l’écriture, du fil conducteur et du caractère puissant de l’intrigue, les différents éléments s’imbriquant dans le récit, qu’ils relèvent de la fiction ou de la réalité, poussent le lecteur et la lectrice au questionnement, et c’est loin d’être simple :

<jusqu’où peut-on aller dans nos agissements au nom de la raison d’état ? Est-ce qu’on peut justifier des meurtres, des détournements, du terrorisme ? Et quelle serait la frontière entre cette justification et la moralité ? Est-ce que la logique de la raison d’état peut nous placer au-dessus des lois ? L’histoire regorge de meurtres, de disparitions et même de massacres au nom de la soi-disant raison d’état.>

En ce sens, LA DANSE DES ÉVÊQUES vient brasser nos émotions sur la justice, le principe le plus malmené dans le monde.

J’ai aimé ce livre. Il m’a procuré d’intenses moments de lecture. Le sujet est original et l’intrigue est bien ficelée. Le tout est bien équilibré. Ce livre appelle une suite : UN PAPE JUIF. J’ai hâte de voir. Entre temps, on peut en savoir plus sur l’auteur en visitant son site officiel : www.andrekbaby.com

André K. Baby est un auteur canadien né à Montréal le 7 octobre 1941. Ses expériences dans le monde parfois intriguant du droit juridique international servent de toile de fond dans son tout premier roman : LA DANSE DES ÉVÊQUES, tome 1, LE SANG DE LA CHIMÈRE. Actuellement, au moment d’écrire ces lignes, l’auteur travaille sur la suite, le tome 2 : UN PAPE JUIF. Vous pouvez visiter son site internet au www.andrekbaby.com Vous pourrez y lire entre une entrevue pas mal intéressante.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 24 mars 2019

L’APPÂT, enquête de Kelly McDade, livre de SYLVIE G.

*-Maman, quelqu’un doit arrêter ces fous et je pense que je peux le faire.* (Extrait : L’APPÂT, Les enquêtes de Kelly, McDade, Sylvie G., Boomerang éditeur, jeunesse, 2015, numérique, 324 pages.)


L’APPÂT raconte l’histoire de Kelly Mc Dade, une adolescente de 17 ans. Kelly prévoyait une rentrée scolaire excitante mais son année sera bien différente de celle qu’elle avait imaginée. En tentant de comprendre ce qui se cache derrière l’étrange métamorphose de son amie Jasmine, elle se retrouvera impliquée dans une enquête criminelle et devra faire face à des cyberprédateurs. Heureusement, elle sera secondée par un bel enquêteur…Au départ Kelly découvre que Jasmine vit très péniblement sa séparation avec son petit ami. Elle semble changée. Ajoutons à cela la directrice adjointe qui semble bien avoir disparu et d’autres bizarreries vont se rajoutées. Kelly veut en avoir le cœur net. Voici donc la première enquête de Kelly McDade. 

LE NET PAS NET

*«David est un type que j’ai connu sur internet. J’ai discuté
longtemps avec lui sans jamais avoir l’occasion de le
rencontrer. Malgré tout, nos conversations ont pris une
direction un peu inattendue. Pour moi,  en tout cas, ce
l’était. Je voulais le voir, mais il remettait constamment
notre rendez-vous. Pour des raisons que je comprends
maintenant.*
(Extrait : L’APPÂT)

C’est un livre qui pourrait plaire aux jeunes en fin d’adolescence et aux jeunes adultes. Dans L’APPÂT, Sylvie G. introduit un sympathique personnage dans un genre relativement nouveau en littérature : le *policier-jeunesse* : il s’agit de Kelly McDade, une jeune fille de 17 ans qui ressemble à beaucoup de jeunes filles de son âge, énergique, enjouée, sensible à sa famille et elle accorde une grande importance à l’amitié. C’est un point fort du roman, les jeunes vont se reconnaître.

Le fil conducteur du récit est à la fois solide et simple : une de ses meilleures amies, Jasmine subit une transformation. Kelly veut tout savoir sur cette bizarre métamorphose et enquête au moins pour savoir comment aider son ami. Il se trouve que la mère de Kelly est officier-inspecteur de police et parmi ses employés, il y a Derek, un adonis de 22 ans qui fait la connaissance de Kelly…les deux ont le coup de foudre.

Il y a des éléments que je trouve surréalistes dans ce récit, par exemple, la maturité de Derek qui est un peu poussée pour son âge. Ensuite, il y a l’omniprésence de Kelly, elle est partout et souvent comme par hasard. Je trouve aussi surréaliste qu’une jeune fille de 17 ans serve d’appât et objet d’infiltration en se mettant en danger de mort malgré les précautions prises.

Ce qui m’a le plus irrité dans L’APPÂT c’est la relation entre Derek et Kelly qui prend presque toute la place dans les deux premiers tiers du livre. Ce bouquet romantique met l’enquête dans l’ombre un peu trop à mon goût.

J’ose croire que Sylvie G. prend bien son temps pour exposer le profil psychologique et sentimental de ses personnages étant donné que L’APPÂT inaugure une série sous le titre LES ENQUÊTES DE KELLY McDADE. Je peux espérer donc que cet aspect sera réduit sans être nécessairement occulté du moment que l’intrigue n’est pas noyée.

Malgré tout, dans mon rapport de forces et de faiblesses, L’APPÂT se positionne très bien. Il y a beaucoup de points forts : Les personnages sont attachants, je pense entre autres à Jason, un collègue de Derek, un petit comique qui apporte un bel équilibre à l’ensemble, à part peut-être les nombreux tête-à-tête entre Kelly et Derek, il n’y a pas de longueurs. La plume est fluide, c’est agréable à lire.

Le troisième tiers du livre est venu m’accrocher, comme quoi il vaut la peine d’être patient. L’épisode où Kelly sert d’appât est particulièrement bien fignolé. Si je suis devenu presque aussi nerveux que Kelly, c’est que l’auteure a provoqué l’émotion en maintenant pendant un long moment une évidente intensité dramatique.

Enfin, dans L’APPÂT, sans être moralisatrice, l’auteure introduit un sérieux objet de réflexion. Il s’agit de la cyberprédation, ce cercle infernal dans lequel Jasmine est prise. Ça fait réfléchir car c’est un cercle qui se referme sur la victime comme un étau.

La cyberprédation a de redoutables corolaires : trafic humain, prostitution, drogue, violence. Rencontres virtuelles égalent danger. Le récit met en perspective la fragilité de l’adolescence et Jasmine en est le plus bel exemple.

C’est l’aspect le plus positif du livre : le message qu’il passe et la façon dont il passe. Là-dessus je pense que Sylvie G. a réussi son coup. Je déplore un peu le côté fleur bleue agaçant qui caractérise le récit dans les deux premiers tiers. Mais il y a suffisamment de points positifs pour faire de ce livre un succès en librairie.

Sylvie G. est une auteure québécoise. Depuis longtemps, elle met sur papier tout ce qui lui passe par la tête…prélude à sa passion pour l’écriture. Sylvie G. est intervenante auprès des jeunes en difficulté.

C’est en grande partie ce qui lui a donné l’idée d’écrire. Passionnée de psychologie et armée de son expérience en relation d’aide avec les jeunes, elle a créé des personnages attachants dont Kelly McDade, une adolescente sympathique qui aime aller au fonds des choses et qui a une âme d’investigatrice.

Sylvie G développe donc des romans à saveur préventive, c’est-à-dire qui visent à outiller les jeunes pour les aider à faire des choix éclairés. Dans l’appât, il est question de cyberprédation, dans ses prochains romans, elle développera entre autres, la drogue, le viol, l’intimidation. Sylvie G. a du pain sur la planche et Kelly aussi…

BONNE LECTURE
CLAUDE LAMBERT
JANVIER 2018

L’ACCIDENT, livre de JEAN-LUC ESPINASSE

AUX CONFINS DE L’INDICIBLE

*Les traits de son visage étaient tendus par l’abomination
de ce que je venais de lui apprendre. Elle avait vu la sueur
m’inonder brusquement alors que je luttais pour repousser
ma vision
.
(Extrait : L’ACCIDENT Aux confins de l’indicible,
Jean-Luc Espinasse, IS Éditions, 2014, édition numérique 230 pages)*

Daniel Montvillard rentre de week-end avec sa femme et son fils lorsqu’un terrible accident, survenu dans de mystérieuses circonstances, brise sa vie. Convaincu qu’un événement extérieur a provoqué le drame dont il est le seul survivant, il décide de tout faire pour retrouver le responsable. Son enquête l’entraîne alors dans l’univers inquiétant des romans de HP Lovecraft. Il y découvrira un secret terrifiant qui menace l’humanité tout entière, le faisant sombrer peu à peu dans la folie… Texte fortement inspiré de l’œuvre de Howard Phillips Lovecraft.

LES LEÇONS DE LOVECRAFT
J’étais au bord de la nausée et la peur m’avait
envahi tout entier, paralysant les dernières
facultés d’analyse qui me restaient;
une frayeur intense, glaçante et mêlée d’horreur
s’immisçait en moi.
(Extrait : L’ACCIDENT)

C’est le quatrième de couverture, la page couverture et l’avertissement au lecteur qui m’ont convaincu de lire ce livre. L’auteur dit dans son avertissement qu’il a lu, voire dévoré Lovecraft à l’âge de 25 ans alors qu’il vivait aux Antilles, un coin de terre tout à fait compatible avec l’univers de Lovecraft. Toutefois, dans L’ACCIDENT, il n’est pas question de vaudou mais de quelque chose de bien pire.

Le fil conducteur est simple : Daniel Montvillard et sa famille ont un accident. Daniel est le seul survivant. Une ou deux secondes avant l’impact, Daniel jure par tous les Dieux avoir vu la tête de son fils Junior exploser…une balle venue d’on ne sait où et qui lui a traversé la tête et est allée se ficher dans un mur de béton.

Daniel finit par retrouver la balle et commence une enquête qui l’obsèdera tout au long de l’histoire et qui l’amènera dans la cour d’un mystérieux comte qui organise des soirées très spéciales basées sur le mythe de Cthulhu, entité cosmique terrifiante qui inspire aux mortels les histoires les plus incroyables.

Si Daniel est obnubilé par son enquête, il verra aussi qu’une brèche est en train de s’ouvrir sur un univers parallèle, une dimension où se trouvent les GRANDS ANCIENS, ces Dieux qui, selon la légende peuplaient la terre avant l’arrivée des hommes…une dimension qui n’est que chaos et horreur. C’est dans le deuxième volet de son enquête qu’entre en jeu la toute puissante influence de HP Lovecraft.

C’est un livre intéressant mais qui comporte plusieurs irritants. L’implication de Lovecraft arrive presqu’au milieu du récit et de façon très abrupte et met de façon subite son personnage principal à cheval entre son enquête et une brochette de mythes et de légendes peuplant l’univers de Lovecraft. Ça met le roman en déséquilibre et comme il est question ici de l’indicible et du chaos, j’aurais souhaité une introduction graduelle et plus explicite.

Aussi, j’ai trouvé la plume d’Espinasse un peu figée, froide. Elle n’a pas vraiment réussi à faire passer les émotions peut-être justement parce que l’introduction subite du lecteur dans un cadre mystique est déstabilisante. Quant à la finale, je l’ai trouvée dans la logique des faits mais elle est un peu sèche, abrupte. Elle m’a un peu laissé sur ma faim.

J’ai tout de même apprécié ma lecture parce que le livre a des forces signifiantes. D’abord il faut rappeler que l’œuvre de HP Lovecraft associe les mystères cosmiques à une mythologie démente. Le livre d’Espinasse laisserait supposer que Lovecraft était dépositaire d’un terrible secret ce qui justifie l’inclusion dans L’ACCIDENT de nombreuses citations du célèbre auteur.

Que je sois moi-même un lecteur de Lovecraft ne change rien, j’ai trouvé ce choix d’Espinasse fort judicieux. Malgré ses faiblesses, L’ACCIDENT est un bon roman. Il ne donne pas vraiment de réponses à part peut-être que Lovecraft avait un esprit torturé. Le petit déficit d’émotions mentionné plus haut ne m’a pas empêché d’entrer dans l’histoire. J’ai pu savourer le caractère terrifiant du récit…

Plusieurs critiques pensent que l’importance accordée à Lovecraft dans L’ACCIDENT est surdimensionnée. Peut-être pensent-ils que l’œuvre de Lovecraft est un long délire paranoïaque. Pas moi. Sur ce plan précis, je crois que l’histoire est équilibrée. Même si les citations viennent tard dans le récit, l’aura de Lovecraft est présente partout. Lire ce livre vous permet de vous immiscer dans l’esprit de deux auteurs qui se rejoignent.

Si vous n’aimez pas Lovecraft, inutile de lire L’ACCIDENT. Si vous ne connaissez pas Lovecraft, c’est une façon de faire connaissance et d’alimenter une possible réflexion sur les dimensions et univers parallèles. Les théories exposées dans L’ACCIDENT ont un petit quelque chose de fascinant. Ce livre est au bout du compte, une intéressante découverte.

Après une brillante carrière dans la publicité et la presse quotidienne en tant que Directeur Marketing, Jean-Luc Espinasse décide de s’adonner à sa passion avec 3 romans jusqu’à maintenant. Cet écrivain basé à Marseille publie chez IS Edition son quatrième ouvrage « L’Accident – Aux confins de l’Indicible », un livre énigmatique, ésotérique et surtout très angoissant dont il a le secret. L’homme qui faisait habilement rêver les gens grâce à la publicité les fait désormais cauchemarder grâce aux livres…

Howard Phillips Lovecraft (1890-1937) est un écrivain américain, précurseur de la littérature moderne dans les genres fantastique, horreur et science-fiction. Son influence a été considérable comme celle d’Edgar Allan Poe. Parmi ses ouvrages les plus célèbres, je cite L’APPEL DE CTHULHU qui a largement inspiré Jean-Luc Espinasse pour son livre L’ACCIDENT.

Je citerai aussi DANS L’ABÎME DU TEMPS, LES MONTAGNES HALLUCINÉES et L’ABOMINATION DES DUNWICH…il y en a beaucoup d’autres. Je pense à L’INDICIBLE, publié en 1923, également cité et exploré dans L’ACCIDENT et bien sûr HISTOIRE DU NECRONOMICON, ouvrage fictif du mythe de CTHULHU inventé par Lovecraft.

 Dans L’ACCIDENT, l’auteur Jean-Luc Espinasse laisse un des personnages influents de son roman présenter l’œuvre de Lovecraft comme étant *l’aboutissement d’une pensée inquiétante associant les mystères cosmiques d’un univers inconnu et les ténèbres d’une mythologie démente où règnent l’horreur et la terreur* (Extrait : L’ACCIDENT)

LECTURES PARALLÈLES SUGGÉRÉES EN LIENS AVEC L’ACCIDENT ET SIGNÉES HP LOVECRAFT :

    

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert

Le samedi 16 mars 2019

INDÉSIRABLES, le livre de CHRYSTINE BROUILLET

*Benoît avait levé sa main droite dans les airs,
Joss et Mathieu fondaient sur Pascal et son
cousin, leur arrachaient leurs masques en
poussant des cris de joie féroces. Maxime vit
la terreur déformer le visage de Pascal juste
avant que Mathieu lui enfonce une cagoule
noire sur la tête et la serre à sa gorge.
*
(Extrait : INDÉSIRABLES, Chrystine Brouillet, Les
Éditions de la Courte Échelle, 2003, num. 315pages)

Un homme sans scrupule tente de convaincre une jeune fille de tuer sa femme à sa place. Il avait souvent repensé au tueur qu’il avait engagé pour violer et assassiner Hélène, mais il ne se décidait pas à employer la même méthode pour être libéré de sa femme. Et il ne pourrait peut-être pas engager un tueur professionnel aussi aisément que la première fois et l’abattre après qu’il eut accompli son contrat sans être inquiété. L’adolescente accepte le contrat mais tente à son tour de manipuler un enfant pour qu’il accepte de commettre le meurtre

MANIPULATION MEURTRIÈRE
*Est-ce que tu pourrais nous préparer un
philtre royal? On le boirait ensemble…
Oublie ça. Reprit Betty. On n’en pas
besoin. Tu es le king et je suis ta queen.
On va se venger de tout le monde.

(Extrait : INDÉSIRABLES)

Je n’ai jamais été déçu par Chrystine Brouillet, y compris du temps où elle écrivait pour la jeunesse. Encore une fois, cette québécoise nous livre ce que j’appelle un roman *tricoté serré* : INDÉSIRABLES développe en convergence deux éléments.

D’abord, une enquête minutieuse sur la mort de Mario Breton qui coïncide avec des agissements bizarres du policier Armand Marsolais puis, l’histoire raconte le drame de Pascal, 12 ans, nouveau dans sa classe, petit, un peu chétif, très timide, introverti. Il devient vite la tête de turc de sa classe : intimidé, agressé, insulté, rejeté.

Maintenant, si je mets les deux éléments en convergence, ça nous donne le but de l’histoire que je résume rapidement ici. Marsolais, homme fourbe et sans scrupules veut profiter seul de l’énorme fortune de sa femme et décide de s’en débarrasser mais pas lui-même.

Il tente de convaincre Betty, une ado livrée à elle-même, égocentrique, violente et manipulatrice, de tuer sa femme à sa place. Betty qui veut se venger du petit ami qui l’a laissé tomber manipule à son tour le pauvre Pascal dont l’estime de soi est au plus bas, pour qu’il passe à l’acte et prenne à lui seul la culpabilité du crime.

J’ai été comme rivé à ce roman, inquiet pour Pascal, soucieux de savoir s’il va se sortir d’un fossé aussi profond sans accessoire. On appelle ça *entrer dans un livre*, plonger dans le récit et devenir prisonnier de sa trame.

Comme j’ai pu l’observer dans LE COLLECTIONNEUR, le roman INDÉSIRABLES est d’une extrême minutie, l’intrigue est extrêmement bien ficelée. J’ai bien aimé ma lecture même si l’édition électronique que j’ai utilisée était très mal ventilée. Les chapitres étant déjà assez longs, c’était un peu pénible, mais vue l’addiction développée pour cette histoire, je trouvais ça pardonnable.

Et puis j’ai retrouvé avec plaisir deux personnages sympathiques et attachants qui deviennent récurrents dans l’œuvre de Chrystine Brouillet : Maxime (SOINS INTENSIFS) qui vit maintenant avec Maud pendant la semaine et Grégoire (LE COLLECTIONNEUR) qui est devenu aide-cuisinier dans un prestigieux restaurant. En passant, Maud se fait toujours appeler BISCUIT.

Les deux garçons apportent à l’histoire une belle fraîcheur en plus d’être très utiles, à leur façon. Surtout que c’est Grégoire qui va enclencher sans le savoir le processus de conclusion de l’histoire.

En plus d’être d’une grande densité sur le plan littéraire, INDÉSIRABLES nous parle, nous aborde directement. Il y a un brassage d’émotions parce que le sort de Pascal a occupé mon esprit pendant toute ma lecture. Je me suis senti interpelé sur des problèmes rencontrés partout dans le monde et qui sont difficiles à résoudre parce qu’ils sont occultés, passés sous silence jusqu’à l’éclatement du drame.

Je parle de l’intimidation, du harcèlement, du taxage, de la violence verbale, psychologique et physique dans les écoles et de la manipulation. Tout ce qu’a vécu Pascal finalement, sans que personne n’intervienne. Pascal s’est isolé dans sa souffrance et sa solitude jusqu’à l’éclatement final car Betty est vraiment allée au bout de sa méchanceté.

Mais il n’y a rien de moralisateur ou d’accusateur entre les lignes d’INDÉSIRABLES bien au contraire. J’ai admiré le doigté et la sensibilité de l’auteure quant à la façon d’aborder ces problèmes sociaux criants. Je vous recommande donc INDÉSIRABLE et je dirai en terminant que le livre a une belle valeur pédagogique. On devrait en suggérer ou en imposer la lecture à l’école dès le premier secondaire. Une profonde compréhension du texte serait bénéfique à tout le monde.

Chrystine Brouillet est une auteure et chroniqueuse québécoise née le 15 février 1958 à Loretteville. Elle décroche le prix Robert Cliche dès le tout début de sa carrière avec CHÈRE VOISINE publié en 1982. De 1992 à 2002, elle publie près d’une douzaine de romans pour la jeunesse, surtout à la Courte Échelle. Cette période de sa carrière a été marquée par de nombreux prix prestigieux.

Mais ce qui fait que Chrystine Brouillet est passée au rang des auteurs les plus lus au Québec, tient d’un personnage qu’elle a créé, une femme inspecteur de police, héroïne d’une série policière de 1987 à 2013 : MAUD GRAHAM. La carrière de Chrystine Brouillet est gratifiée d’une prestigieuse reconnaissance littéraire dont l’Ordre de la Pléiade et en 1995, le grand prix littéraire Archambault.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le vendredi 15 mars 2019

 

IMPACT, le livre de DOUGLAS PRESTON

*J’ai en ma possession un disque dur classé secret…
contenant toutes les photos de mars en haute
définition. Freeman me l’a envoyée avant de se
faire tuer. Sur ce disque se trouve l’image d’une
machine extra-terrestre… Aucune chance que vous
la trouviez par vous-même. Moi je sais où elle se
trouve.
*
(Extrait : IMPACT, Douglas Preston, Éditions L’Archipel,
t.f. : 2011, édition numérique, 430 pages.)

Un météore s’abat au large des côtes du Maine… Parmi les rares témoins, Abbey, une jeune astronome amateur. Peu après, un enquêteur doit faire la lumière sur l’apparition subite, au Cambodge, de pierres précieuses radioactives d’origine inconnue, qui excitent les convoitises. Bientôt, deux scientifiques ayant fait le lien entre les deux événements sont assassinés. Quand l’enquêteur finit par prendre connaissance d’images satellites de la Nasa, il commence à comprendre… Ce n’est pas un météore qui s’est abattu, mais un puissant rayon gamma, tiré depuis Mars, qui a transpercé la Terre de part en part. Intuition confirmée quand un second rayon, plus puissant encore que le premier, atteint la Lune.

Une course contre la montre s’engage pour Abbey et l’enquêteur Ford : il leur faut envoyer un message de paix à une mystérieuse entité extraterrestre, tout en évitant le tueur lancé à leur trousse par un islamiste bien décidé à profiter de cette menace pour faire régner la terreur…

PAS DE TERRE SANS LUNE
*On y voit un objet à la surface de Mars.
J’ai l’intime conviction que cet objet a
tiré sur la terre au mois d’avril et sur la
lune ce soir.*
(Extrait : IMPACT)

Même si je n’ai pas été emballé par ce livre, il comporte suffisamment d’éléments originaux pour lui attribuer un peu plus que la note de passage. Ce n’est pas le livre auquel je m’attendais en se fiant au synopsis et à l’image de la page couverture.

IMPACT verse plus dans le thriller d’espionnage que dans le drame de science-fiction et oui, vous vous en doutez, la terre est menacée de destruction, deux personnages marginaux : un ex-agent de la CIA et une jeune universitaire qui a été virée entreprennent une course contre la montre pour sauver l’humanité.

Eux même sont poursuivis par un tueur… etc etc… c’est un thème surexploité. Il y a d’autres irritants j’y reviendrai plus loin. Mais j’ai quand même appris un fait nouveau dont on parle rarement dans la littérature de science-fiction. Il est question ici de matière étrange.

La matière étrange, aussi appelée strangelet est un état spécifique de la matière nucléaire exotique d’une extrême densité. Plusieurs pensent que le strangelet serait lié à une éventuelle fin du monde.

Pour l’instant c’est très hypothétique mais Preston reprend cette théorie à son profit et ajoute à une trame usée quelque chose de neuf. Il faut aussi savoir qu’est-ce que c’est que ces astéroïdes qui ont frappé la terre, et frapper est-il le mot juste? Et si ces chutes de météorites constituaient une attaque? Il y a donc dans le récit des éléments suffisamment intéressants pour attiser la curiosité et pousser le lecteur à aller toujours plus loin.

Même si l’écriture est fluide, la première partie du récit traîne en longueur. Les personnages, un peu stéréotypés mettent du temps à se mettre en place. On dirait que l’auteur a voulu imposer un mystère qui n’aura finalement pas grand-chose de mystérieux.

Je dirais plutôt intriguant. Le fil conducteur peine à être stable parce que l’histoire est développée sur plusieurs fronts mais, ces histoires convergent. Tout devient plus évident dans la deuxième partie du volume. L’ensemble devient beaucoup plus solide, le récit haletant.

Trahison et complot sont au programme ainsi que la possibilité d’une invasion extra-terrestre mais celle-ci n’est évoquée que très tard dans le récit et quand elle se précise, le reste de l’histoire devient un peu prévisible. Il y a quand même des qualités.

Comme je le mentionne plus haut l’écriture est fluide. Ceux qui connaissent le style d’écriture de Douglas Preston savent qu’il est très accessible et qu’il sait maintenir un rythme rapide, le tout assorti d’une traduction française satisfaisante.

Il faut faire attention, si vous vous attendez à un scénario-catastrophe, vous pourriez être déçu. À ce titre la représentation de l’éditeur est un peu faussée. Le livre se concentre beaucoup plus sur l’enquête menée par l’ex-agent de la CIA et l’astronome amateur que sur l’aspect science-fiction même s’il y a de nombreux passages scientifiques pas toujours faciles à comprendre.

Certains de ces passages m’ont fait frémir, celui par exemple qui explique que si la Matière étrange se déversait sur la terre, celle-ci diminuerait sa taille pour atteindre celle d’une orange. Moyen régime et je ne parle pas de la densité de cette orange.

Donc, IMPACT est un ouvrage qui m’a fait découvrir des choses et m’a poussé à la recherche, en particulier sur la matière étrange, sujet peu développé en matière de littérature. Rythme élevé, spécialement dans la deuxième partie. J’ai trouvé la finale étrange et un peu bâclée. Malgré tout ça, j’ai trouvé au livre un petit cachet original qui m’a incité à vous le suggérer : IMPACT de Douglas Preston.

Douglas PRESTON est un auteur américain né en 1956 à Cambridge dans le Massachusetts, diplômé de littérature anglaise. Il a démarré sa carrière en tant qu’auteur et éditeur. Il a aussi enseigné à l’université de Princeton. Durant ses huit ans passés au Muséum, il a écrit son premier livre de non-fiction. À la même époque, il fait la connaissance de Lincoln Child, rencontre qui a été déterminante pour sa future carrière d’écrivain.

Depuis, il a publié plusieurs autres romans du même genre avant de coécrire des livres à suspense avec Child. Leurs fans décrivent leur œuvre comme une ingénieuse combinaison alliant investigations scientifiques et intrigues captivantes. 

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 10 mars 2019

HISTOIRES À GRANDIR DEBOUT, de Sylvie Ptitsa

*Le puits existe : c’est la porte de ton imagination, toujours accessible dans ton cœur ! –Tu veux dire que, par ma pensée, je peux continuer à faire exister tout ce que j’ai vécu cette nuit ? Replonger dans le puits, retraverser tous ces pays aux noms bizarres ?… -bien sûr ! C’est ton monde intérieur. Tu peux t’y promener non seulement en rêve, mais aussi consciemment, grâce au pouvoir de ta pensée ! *(Extrait : HISTOIRES À GRANDIR DEBOUT, Sylvie Ptitsa, éditeur : Books on demand GmbH, 2013, édition numérique.)

DORMIR OU GRANDIR ?
Elle n’était ni zouffée, ni prisognoufée,
ni triple pignoufée, ni pataopoufée
sur la moindre parcelle de son corps
ni de son esprit.
(Extrait : HISTOIRES À DORMIR DEBOUT)

HISTOIRES À GRANDIR DEBOUT est un recueil de cinq contes. La lecture de ce petit livre m’a rendu léger. Le livre vient me confirmer que les contes ne sont pas seulement pour les enfants. Outre la naïveté qui caractérise les contes, chaque récit représente un choix de vie. Comme dans tous les contes, on trouve une petite morale, un questionnement, un petit quelque chose qui nous ressemble et qui nous enveloppe.

Ça peut paraître étrange, mais je me suis reconnu dans ces contes. Ce qui s’en dégage surtout c’est que chaque héros préfère tracer son propre destin plutôt que d’en être l’instrument. Oui, c’est profond, mais ce n’est pas si compliqué.

Mon récit préféré dans ce recueil est ALIS AU PAYS DES MERVEILLES. Alis est une petite fille intelligente qui déborde d’énergie. Un jour de pluie, tournant en rond, Alis décide de partir à la recherche de la maison du soleil. Elle le veut tellement qu’elle est aspirée dans le puits de son jardin, pénétrant ainsi dans des mondes de merveilles.

Pour atteindre son objectif elle devra traverser plusieurs mondes avec, comme prix à payer, la perte d’un sens à chaque monde, en commençant par la vue. Avec une remarquable ténacité, Alis franchit les mondes avec l’aide de complices étranges, porteurs d’un secret qu’Alis doit découvrir par elle-même. La plume de l’auteure m’a envouté. Le monde des rêves rejoint celui de la découverte de soi et de ses capacités.

On est bien loin du style de Lewis Carol qui a écrit LES AVENTURES D’ALICE AU PAYS DES MERVEILLES. Il y a un petit point en commun : Alice de Carol et Alis de Ptitsa tombent toutes les deux dans un pays de merveilles. Ce sont les mondes qui diffèrent. Alice rencontre des personnages plutôt retors. Le monde de Carol a quelque chose de parodique, tandis que le monde, les mondes devrais-je dire, de Ptisa ont quelque chose de positif et de constructif.

C’est une boucle de sentiers parsemés de frontières qui coûtent chacune un sens à sacrifier d’une part mais qui élève Alis vers l’affirmation et l’estime de soi. Alis récupérera-t-elle ses sens? Trouvera-t-elle la maison du soleil? Ce conte est écrit avec une remarquable imagination. L’éditeur place l’identité comme sous-thème de ce conte, moi je privilégie plutôt l’affirmation de soi et la ténacité.

J’ai aussi beaucoup apprécié le conte ANAM CARA qui, avec un petit relent poétique et un bel humour définit l’amitié comme une des plus belles valeurs humaines : *En ce temps épatant, exubérant, élastico-époustouflant, en ce temps d’avant le temps qu’était le temps d’avant…vivaient, côte-à-côte, une petite fille, Cara et son vieux voisin, Anam.* (Extrait)

Dans ce conte, et je dirais dans tous les contes du recueil, le dénouement est surprenant…agréablement surprenant et dans l’ensemble, c’est plus formateur que moralisateur. Il y a des passages cocasses, d’autres dramatiques. La notion de conte part parfois à la dérive mais pour moi c’est pour le mieux. Ça ne fait que rafraîchir un genre  qu’on a un peu tendance à mettre de côté.

Quant à prétendre que les contes sont pour les enfants, j’aurais plutôt tendance à m’exprimer comme l’éditeur de Tintin, Casterman : ils sont pour les 7 à 77 ans. Les enfants y font de belles découvertes et les adultes y trouveront de la matière à réflexion dans le sens positif du terme, des choses qui leur ressemblent qui évoquent leurs goûts, leurs rêves, leurs aspirations.

HISTOIRES À GRANDIR DEBOUT se prêterait aussi à un atelier de lecture animée à la garderie, à l’école, à la bibliothèque, et spécialement dans l’intimité d’une famille. Prenez donc un peu de temps pour une lecture différente : HISTOIRES À GRANDIR DEBOUT de Sylvie Ptitsa.

    

Sylvie Ptitsa est une écrivaine Luxembourgeoise. Elle écrit des contes et poèmes pour enfants et jeunes adolescents, mais également pour adultes. A partir de 2010, elle publie en outre des volumes en autoédition et plusieurs contes philosophiques pour adolescents et adultes.

D’EST EN OUEST est un conte en prose et en poésie qui raconte l’histoire d’une artiste céramiste asiatique dont la demeure est détruite dans un incendie et qui se met à la recherche de son identité. L’histoire a été inspirée par un fait réel détaillé à la fin du livre. LA BELLE ENTENTE et PAR LA FENÊTRE sont deux nouvelles qui thématisent la mort.

En 2006, Sylvie Ptitsa obtient au concours « Faites des livres » organisé par le CNDP le prix coup de coeur pour son livre 38 mains, 126 pattes, ouvrage non publié à ce jour. Et bien sûr, on lui doit HISTOIRES À DORMIR DEBOUT qui vient rafraîchir et réactualiser une tendance littéraire un peu délaissée : le conte. Malheureusement, Sylvie Ptitsa a fermé son blog GRAINE D’ESPÉRANCE mais on peut la suivre sur sa pages Facebook LA LUTINIÈRE.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 3 mars 2019

HISTOIRE D’UNE MOUETTE ET DU CHAT …

qui lui apprit à voler

Commentaire sur le livre de
LUIS SEPULVEDA

*Simplement il suivait rigoureusement le code
d’honneur des chats du port. Il avait promis à
la mouette agonisante qu’il apprendrait à
voler au poussin, et il le ferait. Il ne savait pas
comment, mais il le ferait.*
(Extrait : HISTOIRE D’UNE MOUETTE ET DU CHAT
QUI LUI APPRIT À VOLER, Luis Sepulveda, Éditions
SUITES Métaillé/Seuil, 2004, numérique, 125 pages)

C’est un petit roman qui raconte l’histoire de Zorbas , un gros et grand chat noir qui a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier œuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler. Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l’aider à tenir ces promesses insolites. À travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie. Un petit roman aux allures de conte et dans lequel les animaux sont doués de parole et d’empathie.

.

UNE MAGNIFIQUE LEÇON DE TOLÉRANCE
*Les humains sont hélas imprévisibles!
Souvent, avec les meilleures intentions
du monde, ils causent les pires malheurs…
…Sans parler du mal qu’ils font
intentionnellement.*
(Extrait : HISTOIRE D’UNE MOUETTE ET DU
CHAT QUI LUI APPRIT À VOLER)

C’est la belle histoire de Zorba, un chat de port gros et noir, libre, indépendant, ombrageux et courageux et d’une mouette dont la mère est morte après avoir été piégée dans une nappe de pétrole. Avant de mourir, elle a trouvé Zorba qui voulait l’aider. Elle avait eu le temps de pondre son œuf et a fait promettre au chat de protéger son petit et de l’aider pour apprendre à voler.

Malgré les sarcasmes et les moqueries des chats du port, Zorba est allé chercher l’aide de ses vrais amis pour remplir cette délicate mission. Ils sont même allés jusqu’à négocier une trêve avec les rats pour qu’il laisse Afortunada la petite mouette tranquille.

C’est un magnifique petit récit qui m’a ému. L’histoire est brève, mais elle est extrêmement riche de leçons et d’expériences. Les jeunes lecteurs et lectrices y découvriront l’apprentissage de la vie, la tolérance, la découverte et l’estime de soi, l’importance de prendre sa place dans la société.

En parlant de tolérance, l’acceptation des différences est plus souvent qu’autrement un problème d’adultes, ce qui me laisse supposer que cette petite histoire pourrait aisément convenir à tous les âges. Zorba, qui n’hésitait pas à recourir à la violence, va découvrir la tendresse, l’empathie, l’amour.

Ce qui est beau aussi dans ce conte, c’est que Sepulveda prête la parole à des animaux qui expriment sans animosité (et sans jeu de mot) leur vision des humains. C’est aussi un regard sur l’homme, ce pollueur invétéré.

Le fait que la mère d’Afortunada soit morte asphyxiée par le pétrole en dit long sur le regard que l’homme pose sur la nature. Heureusement la finale est positive. L’auteur veut nous faire comprendre qu’il y a de l’espoir.

Donc, HISTOIRE DE LA MOUETTE ET DU CHAT QUI LUI A APPRIT À VOLER est un conte qui, sans être moralisateur à outrance, transmet de très belles valeurs. À celles que j’ai déjà mentionnées, j’ajoute la solidarité :

*Une promesse sur l’honneur faite par un chat du port engage tous les chats du port* (Extrait) le travail d’équipe, la ténacité et davantage. Ça fait beaucoup de choses.

Ça peut paraître compliqué, mais la plume de Sepulvada, qui a dédicacé ce conte à ses propres enfants, fait passer le message tout en douceur et pourtant de façon très claire. L’ensemble est donc très accessible.

Enfin, nous avons ici un petit livre bref. L’histoire s’applique à toutes les générations, tous les âges, est intemporelle. Elle sera toujours à mon avis, indémodable, l’auteur exprimant son idée de façon allégorique comme l’a fait bien avant lui Charles Perrault et les frères GRIMM entre autres. Le texte est vivant, l’humour y a sa place et la conclusion est superbe.

On devrait rendre cette lecture obligatoire dans les classes du primaire. Ça serait loin d’être une corvée et les jeunes apprendraient beaucoup de choses. Je vous recommande sans hésiter HISTOIRE DE LA MOUETTE ET DU CHAT QUI LUI APPRIT À VOLER.

Luis Sepúlveda est né le 4 octobre 1949 à Ovalle, dans le nord du Chili. Étudiant, il est emprisonné sous le régime de Pinochet pendant deux ans et demi. Libéré puis exilé, il voyage à travers l’Amérique latine et fonde des groupes théâtraux en Équateur, au Pérou et en Colombie. 

Il a reçu le prix de poésie Gabriela Mistral en 1976, le prix Casa de las Americas en 1979, le prix international de Radio-théâtre de la Radio espagnole en 1990, le prix du court-métrage de télévision de TV Espagne en 1991.

Ses œuvres sont aujourd’hui des best-sellers mondiaux. Le Vieux qui lisait des romans d’amour, son premier roman traduit en français, a reçu le Prix France Culture du roman étranger en 1992 ainsi que le Prix Relais H du roman d’évasion et connaît un très grand succès dans le monde entier, il est traduit en 35 langues.

Luis Sepúlveda est le fondateur du Salon du Livre ibéro-américain de Gijón (Espagne) destiné à promouvoir la rencontre entre les auteurs, les éditeurs et les libraires latino-américains et leurs homologues européens.

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BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le samedi 2 mars 2019