O.T.A.N. EN EMPORTE LE VENT, Patrice Dard

*Je ne suis ni humble ni orgueilleux. Ni soumis,
ni initié. Je crois en ma raison mais l’accuserai
néanmoins d’être défaillante avant de soupçonner
l’évènement d’être surnaturel. Et pourtant…les
rapports que je suis en train de parcourir jetteraient
le trouble dans l’esprit le plus rationnel…*
(extrait de Alix Karol 11, O.T.A.N. EN EMPORTE LE VENT,
Éditions de Vauvenargues, 1977, éd. Numérique i book,
250 pages)

Deux agents enquêtent sur de mystérieuses disparitions signalées entre la Crète, Chypre et le port d’Alexandrie dans la Méditerranée. Un bateau de pêche, cinq avions chasseurs de l’O.T.A.N. et un Jumbo Galaxy renfermant plus de 70 militaires et cent tonnes de matériel disparaissent corps et bien. Les agents doivent-ils attaquer le problème comme on l’a fait jadis pour le vieux mystère du triangle des Bermudes ou y aurait-il anguille sous roche étant donné que les disparitions concernent essentiellement des hommes et du matériel américains. Karol et Bis entreprennent donc une angoissante enquête, quoiqu’ils ne s’empêcheront nullement de profiter de la vie au passage…

100% DARD
*Croyant à une soudaine crise de folie de leur
employé, les deux grecs se hâtèrent d’obéir,
forts du préjugé qu’il ne faut jamais
contrarier un dément.*
(extrait : O.T.A.N. EN EMPORTE LE VENT)

Ayant déjà lu un livre de la série SAN ANTONIO initiée par le père de Patrice Dard, Frédéric, j’étais curieux de connaître le style du fils et j’ai fait l’essai d’un titre de la collection ALIX KAROL très en vogue dans les années 70. La plupart des livres ont été réédités et sont encore lus aujourd’hui.

Moi je n’ai pas été impressionné. La série initiée par Frédéric Dard met en scène San Antonio et son compère Berurier, celle de Patrice Dard suit les aventures d’Alix Karol et de son compère Bis. La première est une série d’espionnage, l’autre policière. Le style des personnages est le même : farfelu.

O.T.A.N. en emporte le vent est une variation sur un thème archi-connu : la guerre froide entre les États-Unis et l’union Soviétique comme toile de fond, l’énigme n’est pas plus originale à cause de son analogie avec le triangle des Bermudes. Ici, il est question du triangle du démon dans lequel on signale d’étranges disparitions : chasseurs et autres avions, navires etc…tous américains.

Pas facile à suivre cette histoire. Il m’aurait fallu un dictionnaire spécialisé tellement le langage est argotique…voici deux exemples :

*Une onde de traczir me cigogne la boyasse.*   *Comme je ne dispose pas de fromtogome pour appâter l’animal, force m’est donc de le brutaliser un chouïa pour lui introduire la bande dans le corps. En poussant du médius, je lui enfonce le blot jusque dans l’estogome*

Si vous avez une bonne connaissance de l’argot et que vous pouvez passer outre sur un humour un peu usé, vous aurez probablement plus d’agrément à lire ce livre que j’en ai eu et vous pourrez alors mieux profiter d’une finale intéressante, sans être géniale, ce qui constitue à peu près la seule force de cette histoire.

Je rappelle que la collection, qui comprend plus d’une vingtaine de titres a été rééditée. C’est donc qu’elle a été appréciée quelque part, probablement par la francophonie européenne surtout.

J’ai pas beaucoup aimé, même si j’ai trouvé ce livre meilleur que ce que j’ai lu de la série San Antonio.

Suggestion de lecture : LA COMPAGNIE, de Robert Littel

Patrick Dard est un écrivain et scénariste français  né en 1944 en banlieue Lyonnaise.  Il est le fils de Frédéric Dard, créateur de la série SAN ANTONIO. Très jeune, il s’intéresse à l’écriture, fait carrière au Fleuve Noir où il crée les personnages de Vic St Val et d’Alix Karol. Il poursuit l’œuvre de son père en écrivant ses propres aventures du commissaire San-Antonio et de son fidèle comparse Bérurier. Énergique et prolifique,  Il écrira aussi plusieurs livres de cuisine ainsi qu’une grande quantité de scénarios pour des téléfilms et des dessins animés.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
NOVEMBRE 2015

LES 9 VIES D’EDWARD, de CHRYSTINE BROUILLET

*Edward sauta sur la table de la terrasse pour méditer
au soleil. La lavande et les rosiers miniatures attiraient
des abeilles qui l’auraient sûrement agacé s’il n’avait
été aussi préoccupé par le festin de sa maîtresse. Les
miaulements saccadés de Muscade, une jeune beauté
siamoise qui cherchait un compagnon de jeu, lui
apportèrent la solution.*
(extrait LES 9 VIES D’EDWARD de Chrystine Brouillet, Denoël,
1998, 240 pages)

Ce récit raconte l’histoire de la 9e et dernière vie d’un chat nommé Edward et de l’amour inconditionnel qu’il éprouve pour sa maîtresse *à deux pattes* : Delphine Perdrix, photographe de son métier. Edward s’est mis en tête de trouver un mari pour sa maîtresse. Mais qui??? Pour trouver le candidat parfait, Edward fouille dans ses vies antérieures et trouve finalement le *deux pattes* idéal : Sébastien Morin, un jeune homme qu’il a connu au XVIIe siècle alors qu’il voyageait vers la Nouvelle France. Edward décide de relever le plus grand défi de ses neuf vies : trouver le corps dans lequel s’est incarné Sébastien Morin. 

Ha…Ces humains…

*Edward devait l’aider à trouver celui qui la rendrait
heureuse. Il allait se consacrer à cette quête et,
avant de mourir, voir Delphine s’épanouir. Il
aspirait au paradis des chats, au repos éternel,
sans autre vie à revivre, mais pour jouir de cette
paix il devait s’assurer du succès de sa mission.
(extrait : LES 9 VIES D’EDWARD)

C’est un livre tout à fait à la hauteur du talent de Chrystine Brouillet. Il raconte simplement et de façon parfois émouvante la vie de Delphine Perdrix et de son chat Edward. Je n’aime pas particulièrement les chats et je suis sûr que madame Brouillet sait très bien que nombre de ses lecteurs n’aiment pas les chats.

Elle s’est simplement organisée pour qu’on les voit de façon différente et ce, avec beaucoup d’intelligence et de subtilité en permettant entre autres à son Edward de jeter un regard très critique, parfois amusé, parfois amusant sur cette bizarrerie à deux pattes qu’est l’être humain.

En fait, le livre comporte deux éléments particuliers qui ont retenu toute mon attention : d’abord les personnages en général et Delphine en particulier : une jeune femme dont la vie est centrée sur la conquête des hommes, la perfection professionnelle et l’amour inconditionnel qu’elle éprouve pour Edward, son chat abyssin qui en est maintenant à sa neuvième et dernière vie.

Et justement, pour finir en beauté ses 9 vies, Edward s’est fixé comme objectif de trouver un homme pour Delphine…un homme qui serait l’amant parfait et le mari idéal…

Mais c’est surtout dans les 9 vies d’Edward que reposent toute l’originalité et la richesse du récit de Chrystine Brouillet. On peut dire que dans toutes ses vies, Edward a tout vu ou presque comme en fait foi cet extrait :

*…il était en Égypte, sous la XXIIe dynastie, et à Paris en 1997, il avait vécu l’occupation et la première exposition universelle, l’un des passages de la comète de Halley, une traversée éprouvante vers un pays giboyeux…* (extrait LES 9 VIES D’EDWARD).

Donc notre ami Edward a connu Nefertari et le faste de la Cour d’Égypte…il a connu l’inquisition et j’en passe. Il en a suffisamment vu pour pouvoir porter un regard critique sur la nature humaine.

De plus, l’auteure a doté son héros d’un don spécial (hérité d’une sorcière dans une de ses vies) : celui de capter par le toucher (ou la lèche) les émotions et les rêves humains et de pouvoir transmettre à ceux-ci des pensées en arrière-plan. J’ai trouvé ça génial car ça donne au texte une remarquable plus-value.

Edward cherche, dans sa dernière vie, l’incarnation d’un personnage qu’il a connu dans une de ses vies, en fait celle qu’il a vécue pendant la grande édification de la Nouvelle-France : un homme tout indiqué pour Delphine : le fameux Sébastien Morin : une quête noble et dangereuse.

C’est dans cette quête de la perfection et dans le caractère introverti de Delphine qu’une intrigue captivante prend naissance. Car il faut le dire…Delphine *ne l’aura pas facile*.

Chrystine Brouillet ne m’avait pas déçu comme auteure jeunesse, voilà maintenant qu’elle me surprend dans un roman pour adultes. Avec LES 9 VIES D’EDWARD, elle nous propose un livre léger, agréable à lire, un peu grandiloquent mais très original, fruit d’une recherche raisonnée et sûrement d’un petit faible pour les chats.

Il est vrai que la description des vies d’Edward a tendance à noyer l’intrigue mais moi j’ai pu composer avec ça surtout parce qu’Edward est attachant et drôle. Je vous recommande ce livre ne serait-ce que pour sortir des sentiers battus.

Suggestion de lecture, de la même autrice : INDÉSIRABLES

Chrystine Brouillet est une auteure et chroniqueuse québécoise née le 15 février 1958 à Loretteville. Elle décroche le prix Robert Cliche dès le tout début de sa carrière avec CHÈRE VOISINE publié en 1982. De 1992 à 2002, elle publie près d’une douzaine de romans pour la jeunesse, surtout à la Courte Échelle. Cette période de sa carrière a été marquée par de nombreux prix prestigieux.

Mais ce qui fait que Chrystine Brouillet est passée au rang des auteurs les plus lus au Québec, tient d’un personnage qu’elle a créé, une femme inspecteur de police, héroïne d’une série policière de 1987 à 2013 : MAUD GRAHAM. La carrière de Chrystine Brouillet est gratifiée d’une prestigieuse reconnaissance littéraire dont l’Ordre de la Pléiade et en 1995, le grand prix littéraire Archambault.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
OCTOBRE 2015

PERCY JACKSON 1, LE VOLEUR DE FOUDRE

Commentaire sur le livre de
Rick Riordan

*Nous étions en route pour Los Angeles. Nous
étions censés trouver l’entrée des Enfers. Ma
mère…Sally Jackson. Il fallait que je la retrouve.
Il fallait que j’empêche Hadès de déclencher la
troisième guerre mondiale.*
(extrait de PERCY JACKSON tome 1, LE VOLEUR DE
FOUDRE, Rick Riordan, éditions Albin Michel,
collection WIZ, 2006, 273 pages. Éd. Numérique)

Percy Jackson est un jeune garçon énergique de 12 ans. Après une série d’évènements surnaturels,  la vie de Percy va basculer quand il apprend que les Dieux de la mythologie grecque existent vraiment et qu’ils ont pour demeure le Mont Olympe, accessible par le toit de l’Empire State building. Mais il y a pire pour Percy quand il apprend qu’il est lui-même demi-dieu, fils de Poséidon et qu’on l’accuse d’avoir dérobé l’Éclair Primitif, symbole de la puissance de Zeus. Une guerre sans merci couve et elle aura pour théâtre le monde entier. Percy doit découvrir qui est le voleur de foudre et sauver le monde d’une fin atroce.

JE VOUS PRÉSENTE PERCY…

Rick Riordan a créé pour la jeunesse, un héros attachant et sympathique. Percy Jackson est un jeune garçon de 12 ans au départ de la saga. C’est un jeune un peu turbulent, énergique, curieux, imaginatif.

Percy est un jeune de son temps…un jeune comme tous les jeunes…avec toutefois un gros plus…il est le fils d’un dieu et ça fait de lui un demi-dieu. Dans le VOLEUR DE FOUDRE, Percy apprend avec stupéfaction sa vraie nature et que son meilleur ami Grover Underwood est un satyre (masculin de Nymphe), lui aussi demi-dieu à corps humain avec des jambes de bouc.

Percy adhère à la colonie des sang-mêlé où tous les demi-dieux s’entraînent pour survivre et combattre les plans de dieux malfaisants.  C’est là que Percy Jackson se verra confier sa première mission : découvrir qui est le voleur de foudre et restituer à Zeus l’Éclair Primitif. Plusieurs autres quêtes suivront et toutes ces aventures sont magnifiquement bien détaillées dans les cinq volumes de la saga. Voici les quatre titres qui suivent le VOLEUR DE FOUDRE :

ZEUS DE NEW-YORK
(OU la mythologie grecque servie à la moderne)
*Nous avions presque atteint le bord lorsque les miroirs se sont ouverts
comme des écoutilles et que des milliers de minuscules…choses métalliques
ont déferlé. Anabeth a hurlé. C’était une armée de bestioles mécaniques :
des corps de bronze, de petites gueules crochues…qui fonçaient sur nous…
-Des araignées…les créatures mécaniques sortaient du pourtour par millions…*
(Extrait de PERCY JACKSON 1, LE VOLEUR DE FOUDRE)

Je dois dire que j’ai été agréablement surpris par ce livre qui adapte de façon assez remarquable les dieux de la mythologie grecque au goût du jour et là les trouvailles sont nombreuses et issues d’une imagination pour le moins fertile. Par exemple, le fait que le Mont Olympe soit accessible par l’Empire state building de New-York. Il suffit, pour les initiés, de demander le 600e étage…c’est tout simple….

Ma plus belle surprise a été le passage dans lequel Percy Jackson et ses amis se retrouvent aux Enfers devant HADÈS qui explique ses soucis administratifs, décrivant les enfers comme un territoire, avec des départements et des sous-départements. Ça m’a arraché des sourires car dans LE VOLEUR DE FOUDRE, l’auteur a réalisé comme une jonction entre le drame, l’héroïsme et l’humour.

Évidemment c’est grandiloquent…des enfants qui combattent des dieux, c’est pousser l’héroïsme juvénile très loin et beaucoup de lecteurs pourraient se sentir abusés mais moi ça m’a plus, en particulier parce que j’ai pu renouer avec l’imagerie de l’Iliade qui m’a tant fasciné quand j’étais adolescent : les dieux, demi-dieux, héros, satyres, minotaures, monstres, la méduse, Cerbère le chien à trois têtes gardien des enfers, les hydres, les furies et j’en passe…le tout servi dans un cadre moderne et avec un humour bien dosé..

LE VOLEUR DE FOUDRE n’est pas pour moi un coup de cœur à proprement parler mais j’ai quand même  beaucoup apprécié ce livre : il est rythmé, les enchaînements sont rapides, les jeunes personnages sont attachants et bien qu’invraisemblables et parfois délirants, les rebondissements sont nombreux et spectaculaires et le tout est fort bien mis en évidence par les effets spéciaux du septième art. Il faut simplement se rappeler que Percy Jackson est un jeune héro créé pour la jeunesse…l’adulte que je suis y a trouvé largement son compte.

Suggestion de lecture, du même auteur : PERCY JACKSON LE SORT DU TITAN

Richard Russel Rick Riordan Jr est un auteur américain né en 1964 au Texas. Dès le début de sa carrière, il connaît une réussite fulgurante avec la TRES NAVARRE une série mystère pour adultes (7 volumes) qui a remporté plusieurs prix prestigieux, dont, le prix Edgar Allan Po. Dès 2005,  il entreprend la série PERCY JACKSON, et par la suite, LES HÉROS DE L’OLYMPE (la suite de la saga PERCY JACKSON), de 2011 à 2015. Riordan a aussi publié plusieurs romans, recueils, essais et séries dont LES CHRONIQUES DE KANE et la fameuse SÉRIE LES 39 CLÉS, début de publication : 2011

Au moment d’écrire ces lignes,  La Twentieth Century Fox avait acheté les droits cinématographiques de la série PERCY JACKSON.  deux films sont sortis :

En 2009: LE VOLEUR DE FOUDRE, réalisé par Chris Columbus. Scénariste: Rick Riordan.

En 2013: LA MER DES

MONSTRES, réalisé par
Thor Freudenthal. Scénariste: Rick Riordan

BONNE LECTURE
JAILU
OCTOBRE 2015

BILBO LE HOBBIT, livre de J.R.R. TOLKIEN

*L’animal devint alors fou; il sauta en l’air;
trépigna et jeta ses pattes de droite et de
gauche en d’horribles bonds, jusqu’au moment
où Bilbo le tua d’un nouveau coup d’épée;
après quoi il tomba et perdit conscience
pendant un long moment.*
(extrait de BILBO LE HOBITT, publication originale
1937, rééd. Le livre de Poche, juin 2007. J.R.R. Tolkien,
édition numérique, 253 pages)

Ce livre raconte l’histoire de Bilbo, un Hobbit de la Comté, paisible qui n’aime ni les aventures ni les imprévus. Mais un jour, la douce quiétude de Bilbo s’envole quand Gandalf vient le chercher. Le magicien entraîne Bilbo dans une aventure fantastique qui le mènera jusqu’à la Montagne Solitaire, gardée par un dragon cruel. Le voyage comporte de dangereuses épreuves.  

Bilbo croisera des personnages très étranges, Gollum en particulier, mais aussi des trolls. Avec Gandalf, Gollum, le Seigneur Elrond et plusieurs autres, Bilbo, sans le savoir, tisse la toile de la plus extraordinaire fresque de l’histoire de la littérature : LE SEIGNEUR DES ANNEAUX

Pour les enfants de Tolkien

*-Qu’ai-je, je me le demande?-
se dit-il, pantelant et trébuchant.
Il fourra la main gauche dans sa
poche. L’anneau lui parut très
froid comme il le glissait
doucement à son index tâtonnant.*
(extrait de BILBO LE HOBBIT)

Ce livre m’a envoûté tout simplement. Non seulement j’ai savouré une écriture limpide et qui confine parfois à la poésie, mais j’ai eu des réponses aux questions que je me suis posées suite à ma lecture du SEIGNEUR DES ANNEAUX (que j’ai lu en premier comme beaucoup l’ont déjà fait). Entre autres, j’ai su les circonstances exactes dans lesquelles l’anneau a été découvert par Bilbo.

Dans ce livre, l’anneau n’est qu’un accessoire. Ce n’est que dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX que le lien pourra être établi entre l’anneau et le Nécromancien dont il est question à 2 ou 3 reprises dans BILBO LE HOBBIT et qui deviendra SAURON dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX. Mais la découverte de cet anneau sera le prétexte à un extraordinaire dialogue, essentiellement composé de devinettes entre Bilbo et Gollum. Ça m’en a dit long sur la psychologie de ce dernier.

BILBO LE HOBBIT est une histoire pour les enfants. Tolkien l’a écrite pour ses propres enfants en y incorporant des chansons et comptines et en développant des thèmes qui passionnent les jeunes lecteurs : héroïsme, courage, quêtes, mystères…

Mais ce livre convient très bien aux adultes d’autant que, sans le savoir probablement, avec BILBO LE HOBBIT et LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, Tolkien allait modéliser des personnages et des créatures qui occupent encore aujourd’hui l’univers littéraire extrêmement riche du *fantasy* : elfes, gobelins, trolls, dragons, orques, nains, magiciens et j’en passe. De plus le style et les thèmes développés par Tolkien ne sont pas sans rappeler le phénomène *DONGEON ET DRAGONS*.

Mais BILBO LE HOBBIT est avant tout le prologue du SEIGNEUR DES ANNEAUX. Le livre est plus court, plus abordable. L’histoire est basée sur une seule quête, celle des nains qui veulent récupérer le trésor de leur peuple dérobé par Smaug. L’histoire est plus facile à suivre les dialogues étant plus courts et plus simples, un peu moins descriptifs que LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et moins guerriers. L’écriture est un heureux mélange de force et de délicatesse.

Il ne faut pas perdre de vue que c’est une histoire pour enfants, elle est construite comme telle, mais elle a tout ce qu’il faut pour séduire les adultes et puis après tout, il faut bien la lire pour saisir tous les aspects profonds de l’œuvre majeure qui suit. Mais ce sera loin d’être une corvée car le récit est rythmé et très bien construit. L’ensemble est simple et captivant.

Pour moi, BILBO LE HOBBIT est un petit bijou de la littérature…incontournable.

Suggestion de lecture,  du même auteur : LE SEIGNEUR DES ANNEAUX

John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) natif d’Afrique du Sud était écrivain, poète et philologue. Au départ, il a imaginé BILBO LE HOBBIT pour amuser ses enfants (Christopher, John, Priscilla et Michael) et stimuler leur sens de l’émerveillement.  Le texte ne sera achevé et publié que beaucoup plus tard, en 1937 et préfigurera LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, ouvrage majeur sur lequel Tolkien travaillera à partir de 1938 et qui sera publié en 1954. Son succès ne sera jamais démenti. TOLKIEN était un passionné des langues et de philologie.

Martin Freeman incarne BILBO LE HOBBIT dans le premier film d’une trilogie
adapté et réalisé par Peter Jackson et sorti en 2012. À suivre…

BONNE LECTURE
JAILU
AVRIL 2015