Les dieux s’amusent

Commentaire sur le livre de
DENIS LINDON

*Il y a un peu plus de trois mille ans, la Terre était peuplée d’une multitude de divinités qui ne cessaient d’intervenir dans les affaires des hommes. À bien des égards, ces dieux ressemblaient fort à des hommes ordinaires : ils étaient orgueilleux, avides, paresseux, gourmands, menteurs, mesquins, rancuniers, jaloux, frivoles, capricieux et violents ; il leur arrivait aussi quelquefois d’avoir de bons sentiments. Ils se mariaient, avaient des enfants, se disputaient, se trompaient, se vengeaient et se pardonnaient tout comme le commun des mortels. *

Extrait : LES DIEUX S’AMUSENT, Denis Lindon. Support papier : Castorpoch éditeur (rééd.) 512 pages. Version audio : Gallimard éditeur, 2019, durée d’écoute : 9 heures 2 minutes, narrateur : Jean-Paul Bordes. Format numérique : Flammarion jeunesse éditeur, 2019, 469 pages.

Un précis de mythologie aussi savant que souriant. Un livre passionnant, drôle et instructif qui permet de découvrir les plus belles histoires du monde : les amours de Jupiter, les travaux d’Hercule, les colères d’Achille, les ruses d’Ulysse…

Léger et plein d’humour

C’est un livre léger, rafraîchissant et instructif. Il faut prendre son titre au pied de la lettre. L’auteur démystifie (façon de parler) la mythologie grecque. Il raconte l’histoire et l’évolution des dieux jusqu’à leur dernière invention : un genre de marionnette appelé *humain*.

Denis Lindon raconte les dieux grecs sous un angle différent et novateur. Il prend des libertés par rapport à la mythologie officielle pour autant qu’on puisse considérer une mythologie comme officielle. Il ne s’en cache pas d’ailleurs. Peut -être est-ce au nom de cette liberté que Lindon a laissé glisser des erreurs dans l’histoire.

Il dit par exemple que le Cheval de Troie était une offrande à Athéna alors que ladite offrande était faite à Poséidon. Autre exemple, les 12 travaux d’Hercule qui ne sont pas présentés dans le bon ordre. L’ouvrage comporte plusieurs coquilles de ce genre. C’est la raison pour laquelle il faut se rabattre sur le titre et croire que l’auteur s’est aussi amusé.

Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait de dire qu’une mythologie est inexacte puisqu’il n’est question que de légende. À ce chapitre, ma base de référence a toujours été et sera toujours Homère, ainsi que L’HISTOIRE DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE de Jeremy Haim publié chez AFNIL et réédité en 2021. Si je me base sur ces références et quelques autres, la crédibilité de LES DIEUX S’AMUSENT est quelque peu discutable.

Il reste que le livre est original et divertissant. Sa version audio est superbe. J’ai trouvé l’ensemble drôle et instructif malgré tout. Son titre donne une bonne idée de l’objectif que s’était fixé l’auteur au départ.

Le livre est divisé en trois grandes parties. La première est consacrée à l’histoire des dieux grecs qui sont présentés comme des magouilleurs indolents, capricieux, menteurs, infidèles, sournois et autres gentillesses du genre.

La deuxième partie est consacrée à l’histoire et la guerre de Troie avec Ulysse en vedette, Achille bien sûr, Ajax, Hector, Pâris, la belle Hélène et plusieurs autres. Enfin, la troisième partie est consacrée à l’odyssée d’Homère qui, sous l’emprise de dieux cruels et fourbes, mettra 20 ans pour regagner sa terre d’Itak après la guerre de Troie.

Bien que ce livre dépoussière la mythologie grecque, que sa présentation soit agréable et sa façon d’aborder les dieux soit amusante, ce n’est pas un livre pour les enfants à cause des thèmes qui y sont développés : guerre, meurtres, cruauté, traîtrise, inceste, jalousie, misogynie et j’en passe.

Les dieux n’étaient pas des enfants de chœur. Il est donc exagéré de dire que c’est un livre pour toute la famille. Pour le reste, c’est une histoire énergique, captivante, qui va au-delà des autres versions. Petit bémol, l’humour prend souvent le pas sur la rectitude.

Suggestion de lecture : LE CHANT D’ACHILLE de Madeline Miller

Du même auteur

Après avoir dirigé pendant quinze ans l’une des plus importantes sociétés françaises de conseil en management, fondé et présidé la Sofres, Denis Lindon est devenu professeur de marketing à HEC et consultant d’entreprise dans les domaines de la stratégie marketing et de la formation des cadres marketing. Denis Lindon est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et d’économie de l’Université de Cambridge (G.-B.). Il écrit aussi des livres pour les enfants.

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 23 juin 2025

LA CITÉ ENSEVELIE

*-Le sol tremble non? J’ai l’impression que le sol s’est mis à trembler…il ne faut pas s’inquiéter, ce n’est sûrement rien…pas de panique…Ah   mon Dieu ! Nous sommes le 19 septembre et il est 7 heures 19…le studio est en train de se lézarder totalement…Attention,,,Poussez-vooouuus…*

Extrait : LA CITÉ ENSEVELIE (version sonore seulement) MULTICAST. Auteurs : Alma Delia Murillo, José Esteban Pavlovich, Adriana Bello, Julia Santibañez, Bernardo Esquinca Audible originals éditeur, 2021. ACTEURS : Fred Testot, Jean-Baptiste Maunier, Pascal Germain, Sandra Parra, Caroline Mozzone, Fili Keyta, Emmanuel Lemire, Jessica Barrier, Olivier Chauvel, Emmanuel Karsen, Hubert Drac, Frédéric Cerdal, Antoine Tome, Alexandre Donders Durée d’écoute : 6 heures 26 minutes

Quelque chose se trame sous la surface de la métropole archaïque de Mexico. Des tremblements de terre à répétition et des éruptions volcaniques sèment la terreur chez les habitants. Mais les dernières catastrophes naturelles qui ont frappé la ville semblent de plus en plus anormales…et sinistres.

Des essaims entiers de grillons noirs et des pluies meurtrières ravagent le paysage, les cathédrales s’embrasent sans raison, et une multitude d’enfants se volatilisent. La fille du professeur Fernando Navarro a elle aussi mystérieusement disparu. Tandis que l’archéologue part à la recherche de sa fille, il recroise la route de l’ex-lieutenant Gastón Ramírez qui est, lui aussi, en quête de réponses.

Les deux hommes suivent plusieurs indices obscurs qui les mènent aux ruines souterraines du Grand Temple, autrefois si majestueux. Tandis qu’ils progressent dans ce lieu apocalyptique, une force si sombre se développe autour d’eux qu’elle pourrait plonger toute la ville de Mexico dans une obscurité éternelle. Avec l’aide de l’ingénieuse archéologue Pía Malinalli, experte en mythologie aztèque, ils espèrent lever le voile sur le mystère qui menace leur civilisation.  

 
Comme au cinéma

On aime ou on n’aime pas

Ce n’est pas un livre audio à proprement parler. C’est un multicast, du cinéma sans image, un spectacle sonore. Si vous êtes un inconditionnel de la narration classique, vous pourriez être déçu. Il faut simplement s’attendre à quelque chose de différent et se laisser aller.

Personnellement, je préfère la narration conventionnelle, mais je suis aussi cinéphile, amateur d’effets spéciaux sonores et visuels. Dans LA CITÉ ENSEVELIE, j’ai été servi. Des effets spéciaux, il n’y a que ça et à leur profit, les auteurs ont malheureusement négligé les dialogues qui sont décousus, pas toujours cohérents et peu explicatifs.

Principales forces : les effets spéciaux et le bruitage en général, bonnes performances du casting dans l’ensemble. Les concepts historique et archéologique sont intéressants. Les chapitres sont courts et fluides. Le fil conducteur est solide. L’intrigue force l’attention. L’ambiance de mystère est enveloppante.

Principales faibles : Le scénario est peu original. Le sujet de la secte religieuse qui veut refaire le monde est en surchauffe. Le lien entre les catastrophes comme les tremblements de terre et la mythologie aztèque est loin d’être clair si tant est qu’il y en a un. Alors, on doit se rabattre sur le surnaturel. C’est un peu facile parce que ça dit tout mais ça n’explique rien.

Le scénario est peu descriptif. Déjà que les chapitres sont courts. Souvent, l’auditeur, l’auditrice doit tirer ses conclusions en interprétant les effets sonores. En fait, c’est le principal point négatif, pas assez détaillé sur le plan du scénario et aussi sur le plan du contexte historique.

Mais au moins, c’est captivant. Il y a de l’action et l’ensemble suscite la curiosité même s’il ne la satisfait pas entièrement. Je peux dire que j’ai apprécié cette œuvre parce que je l’ai pris pour ce qu’elle est : un spectacle.


Autres livres audios multicast

Pour lire mon commentaire sur LA MER DES DÉSOLATIONS, cliquez ici
Pour lire mon commentaire sur
LA SORTIE DES PROFONDEURS, cliquez ici

 

Bonne écoute
Claude Lambert
le vendredi 23 mai 2025

 

 

Le chant d’Achille

Commentaire sur le livre de 
MADELINE MILLER

Il rouvrit les yeux.
— Trouve-moi un héros qui ait été heureux.
Je réfléchis. Héraclès était devenu fou avant de tuer sa famille ; Thésée avait perdu son épouse et son père ; les enfants de Jason et sa nouvelle femme avaient été assassinés par la précédente ; et si Bellérophon avait tué la Chimère, il était resté estropié après être tombé du dos de Pégase.
— Tu vois, tu ne peux pas.

Il s’était rassis, penché en avant.
— C’est vrai.
— Je sais. On ne te laisse jamais être à la fois célèbre et heureux, constata-t-il en arquant un sourcil.

<Extrait : LE CHANT D’ACHILLE, de Madeline Miller, Pocket 2015, édition de papier, 482 pages. Version audio : Lizzie éditeur, 2022, 1Go 014, Durée d’écoute : 11 heures 58 minutes, narrateur : Benjamin Jungers.

Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu’Achille est solaire, puissant, promis par sa déesse de mère à la gloire des immortels. En grandissant côte à côte, l’amitié surgit entre ces deux êtres si dissemblables. Indéfectible. Quand, à l’appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l’un et la colère de l’autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre… Au risque de faire mentir l’Olympe et ses oracles.

La Parole est à Patrocle

Les personnages :

Patrocle : Héros grec originaire de Locride, ami d’Achille, qu’il accompagna à Troie. Lorsque Achille se retira sous sa tente, il consentit à prêter ses armes à Patrocle, mais celui-ci fut tué par Hector

Achille : Achille est un héros légendaire de la guerre de Troie, fils de Pélée, roi de Phthie en Thessalie, et de Thétis, une Néréide

Pélée : Pélée est, dans la mythologie grecque, le fils d’Éaque, roi d’Égine, et de la nymphe Endéis. Il est roi de Phthie, en Thessalie, et le père d’Achille.

Intéressant ce livre. Original même si je tiens compte du fait que l’auteure a donné la parole à Patrocle, personnage un peu timoré évoluant dans l’ombre de L’Iliade. C’est vrai, j’ai toujours trouvé le personnage un peu effacé par rapport à son acte héroïque qui va sceller le destin de Troie en se substituant à Achille pour affronter les Troyens avant de finalement mourir aux mains d’Hector.

LE CHANT D’ACHILLE est une réécriture qui s’éloigne beaucoup de l’Iliade originale. Sa principale force est le narrateur. Patrocle est jeune et attachant mais il cadre un peu étrangement dans l’Iliade comme s’il n’avait pas été créé par Homère. Les historiens et mythologistes se contredisent un peu à ce sujet.

Ce qui est avéré toutefois, c’est l’intimité entre Achille et Patrocle. Les deux garçons étaient amants. Cette liaison homosexuelle n’est pas une surprise. Elle est évoquée par nombres de mythologistes dans une foule d’essais et d’exégèses. Mais Homère a plutôt tendance à occulter cette liaison dans l’Iliade.

Malheureusement, plus des trois quarts du récit reposent sur la liaison amoureuse entre Achille et Patrocle. On sait pourquoi les grecs se sont retrouvés à Troie et comment et pourquoi Patrocle est mort mais c’est tout. On oublie Paris, Hélène, le cheval de Troie et même, partiellement du moins, l’extrême violence à laquelle Homère nous a habitué.

Mais la grande faiblesse de l’histoire est l’insignifiance des personnages. Ils sont superficiels et d’une légèreté à laquelle la mythologie ne nous a pas du tout habitué. Peu approfondis, pas très travaillés, aboutis. C’est ce qui m’a le plus déçu je crois dans cette aventure, la banalité des personnages.

La grande force du livre repose sur le narrateur. J’ai eu beaucoup de satisfaction à saisir tout le ressenti de Patrocle qui est sans doute le personnage le plus authentique de la distribution. Toute la grâce de l’écriture de Miller et la délicatesse de sa plume passent par l’émotion que transmet Patrocle. J’ai été très sensible à cette force d’attraction du récit.

Je trouve seulement dommage que tout le récit repose presqu’essentiellement sur les désirs de deux jeunes hommes dans un cadre aussi singulier.

Malgré tout, on peut, je crois, tirer beaucoup de satisfaction de cette histoire si on la prend pour ce qu’elle est : une tragédie sentimentale en complète dérive par rapport à l’Iliade mais porteuse d’émotion et racontée par un personnage pas héroïque mais pourtant fier et très attachant : Patrocle.

Suggestion de lecture : LA MYTHOLOGIE, ses dieux, ses héros, ses légendes, d’Édith Hamilton

L’auteure Madeline Miller

À LIRE AUSSI

Bonne lecture
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Claude Lambert
Le vendredi 25 avril 2025

MARY, auteure de FRANKENSTEIN

Commentaire sur le livre illustré de
LINDA BAILEY et JULIA SARDÀ

*Parfois le déclic se produit en rêve*

(Extrait : MARY auteure de FRANKENSTEIN, Linda Bailey et Julia Sardà, v.f. Les éditions de la Pastèque 2019, 29 par 19 cm, illustré, 54 pages. Littérature jeunesse…dès 6 ans.)

Voici l’histoire de Mary Shelley et de la manière dont une écrivaine vient au monde et une légende est forgée. Une histoire à vous glacer le sang, un château, une créature morte. Une découverte scientifique. Une nuit d’orage. Cette histoire raconte comment une jeune fille de dix-huit ans a tout réuni pour créer un des plus grands romans de tous les temps…

Frankenstein dévoilé aux jeunes


Illustration extraite de
MARY auteure de FRANKENSTEIN
(incluant un petit clin d’œil à Boris Karloff)

 

Voici un adorable petit album magnifiquement illustré pour les enfants prêts à explorer le monde de l’étrange et du fantastique et vous savez comme moi qu’ils y viendront tôt ou tard, autant le faire avec un livre à la fois audacieux et respectueux de la sensibilité des enfants.

Un jour ou l’autre tous les jeunes recherchent le frisson. Le livre MARY est écrit simplement avec des illustrations qui parlent parfois plus fort que le texte. Le livre se prête particulièrement bien à la lecture animée ou racontée par un parent par exemple.

Moi j’ai trouvé ça plutôt génial. Comment en effet, expliquer à un enfant, l’origine d’un des personnages les plus adulés de la littérature, Frankenstein, dans le cadre d’une activité divertissante et instructive. Pour expliquer Frankenstein aux enfants, il faut d’abord expliquer qui est Mary Shelly. Le reste est un enchantement.

Expliquer Frankenstein aux enfants, c’est leur dire comment est née la science-fiction et le fantastique, c’est aussi d’une certaine façon, un moyen de les introduire à la mythologie en leur expliquant la légende de Prométhée, le Titan qui a osé voler le feu sacré aux dieux.

MARY, c’et la genèse de Frankenstein, un monstre devenu sacré par la littérature et le cinéma et qui est issu d’un défi lancé par le célèbre Lord Byron vers l’an 1815 lors d’une soirée qui réunissait cinq personnes. Parmi ces personnes se trouvait Mary Shelly.

Le défi consistait à écrire une histoire de fantôme. Avant que les amis se séparent, Mary eut l’idée lumineuse. *La vision d’un scientifique contemplant la créature qu’il a assemblée avec des chairs mortes et à qui il lui a insufflé la vie. * (Extrait)

Si MARY AUTEURE DE FRANKENSTEIN explique l’origine du monstre, elle raconte surtout l’histoire de Mary Shelly dont le petit côté tumultueux a été occulté. Les parents trouveront à la fin de l’album des pages qui leurs sont destinées, permettant d’enrichir une transmission orale éventuelle aux enfants.

Je recommande chaleureusement cet album aux enfants à partir de 8 ans. Ça pourrait être aussi une belle expérience pour les parents de parcourir ce livre avec eux. Un trésor d’imagination à l’esthétique impeccable.

Suggestion de lecture : DRACULA, de Bram Stocker


À gauche l’auteure Linda Bailey, à droite l’illustratrice Julia Sardà


Boris Karloff, le célèbre interprète de Frankenstein au cinéma


Mary Shelley, créatrice de Frankenstein

 

Bonne lecture
Claude Lambert


le samedi 8 février 2025

 

La prophétie d’Ulysse

Livre 1 : LE RÉVEIL DU MONSTRE
Livre 2 : LA COLÈRE DES DIEUX

*Ulysse Moreau, collégien comme les autres, a vu son destin basculer le soir où son père, archéologue spécialiste de la mythologie grecque, n’est pas rentré à la maison. C’était la terrible prophétie qui était en train de s’accomplir. *

(Extrait de LA COLÈRE DES DIEUX, le premier livre de la dilogie LA PROPHÉTIE D’ULYSSE de David Pouilloux, format numérique, 2X 208 pages. Fleurus éditeur 2020.

Pour les mordus de mythologie

J’ai toujours été fasciné par la mythologie. Qu’elle soit grecque, égyptienne, romaine ou scandinave, le sujet m’a fait passer beaucoup de moments forts, peu importe le support : cinéma, télévision, animation, livres de papier, éditions numériques, bandes dessinées, audio…dès qu’il est question des dieux, mon attention se fige surtout depuis la série sur PERCY JACKSON, alors qu’on nous sert une mythologie conforme à l’esprit d’Homère mais dépoussiérée, actualisée, servie au goût du jour pour un lectorat qui en demande toujours plus.

La petite série LA PROPHÉTIE D’ULYSSE est un roman jeunesse. Ça ne m’a pas arrêté loin de là et vous y trouverez votre compte aussi je vous le promets.

Nous suivons donc Ulysse Moreau, un ado collégien, ordinaire, à l’exception peut-être du prénom qui a un petit quelque chose de prophétique. J’avais peur que l’auteur tombe dans la facilité mais la suite m’a bien démontré le contraire. Suite à certains évènements à découvrir, il apprend qu’il est un demi-dieu. Il y a deux autres enfants comme lui : Kenza, demi-déesse égyptienne et le troisième est l’enfant maudit…le sable dans l’engrenage. Le but de la quête : identifier et retrouver les parents des demi-dieux, combattre le monstre le plus cruel, le plus laid et le plus redoutable enfanté par l’Olympe : TYPHON.

Mais avant, s’armer bien sûr et pour ce faire, voir le seul et unique Héphaïstos, l’équivalent de Q dans la série James Bond, rien de moins. Entre autres armes : la célèbre foudre de Zeus, réactualisée elle aussi par Percy Jackson, célèbre voleur de foudre : <Foudre de Zeus, frappe mon ennemi. Aussi fort soit-il, la lumière des cieux le brûlera ! > Extrait. Tout est en place pour une grande aventure.

Ces deux petits livres m’ont apporté beaucoup : du divertissement bien sûr, du rire, car l’humour a sa place et plein de nouvelles connaissances sur la mythologie comme des divinités dont je n’avais même pas connaissance comme Dédale, par exemple, le dieu des labyrinthes. Maintenant, je sais d’où vient le nom de la redoutable tempête qui prend naissance dans le pacifique et qu’on appelle TYPHON. L’auteur sait qu’il s’adresse à des jeunes et il a fait le nécessaire pour garder leur attention, les captiver.

L’écriture est calibrée et efficace. Kenza a un caractère bien trempé, Ulysse est plus réservé mais les deux sont attachants. L’auteur leur a insufflé bien sûr courage et volonté mais il les a gardé humains avec leur petites faiblesses et leur capacité d’empathie. Notez qu’il y a une belle variété de personnages mais on ne s’y perd pas. Le fil conducteur est solide. J’ai dévoré ces deux petits livres. Pourquoi 2 ? je me suis interrogé là-dessus mais bon. Il y a toujours des choix à faire. Bref, une magnifique lecture pour tous, addictive…sans aucun doute.

Suggestion de lecture : LA MYTHOLOGIE, SES DIEUX, SES HÉROS, SES LÉGENDES, d’Édith Hamilton

Pour en savoir plus sur l’auteur et son inspiration pour la PROPHÉTIE D’ULYSSE, cliquez ici.
Pour explorer sa bibliographie, cliquez ici
je vous invite également à consulter le dossier Wikipédia sur la mythologie grecque…très intéressant.

DU MÊME AUTEUR

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 1er novembre 2024

LES SECRETS DE BROCÉLIANDE

Commentaire sur le livre de
JEAN-LUC BANNALEC

*Brocéliande ! Reprit-elle. Que d’évocation dans ce simple mot prononcé avec vénération par toute l’Europe médiévale ! Le dernier royaume des fées. C’est ici qu’ont pris forme certaines histoires merveilleuses parmi les plus belles ayant su toucher le cœur des hommes. *

(Extrait : LES SECRETS DE BROCÉLIANDE, de Jean-Luc Bannalec. Presscite éditeur, 2020, 300 pages. Version audio : Lizzie éditeur, 2021, durée d’écoute 9 heures 11 minutes, narrateur : Pierre Lognay)

Le commissaire Dupin et son équipe s’apprêtent à passer un moment de détente en forêt de Brocéliande. En effet, Nolwenn, sa fidèle assistante, lui a proposé d’allier obligations professionnelles et découverte du « dernier royaume des fées », l’épicentre breton du fantastique, l’endroit mythique par excellence. Pendant que son équipe prépare la visite de l’église du Graal et du Val sans retour, Dupin va interroger pour le compte d’un collègue parisien le directeur du centre de Recherches arthuriennes. Mais, quand il se présente, il découvre un cadavre.

Premier meurtre d’une série… Qui donc, parmi le groupe de sept scientifiques, fine fleur de la recherche arthurienne, serait impliqué dans cette affaire ? Quels liens souterrains unissent ces éminents savants ?  Est-ce ce projet controversé de parc d’attractions dans différents sites arthuriens ? Une découverte exceptionnelle dont l’un ou l’autre voudrait s’octroyer la paternité ? Beaucoup de pistes pour le commissaire Dupin.

 Haut lieu des légendes arthuriennes

C’est une intrigue forte mais complexe qui a pour théâtre la mythique forêt de Brocéliande située en Bretagne armoricaine, identifiée couramment à la forêt de Paimpont qui est toujours une commune française de Bretagne et qui continue d’assimiler sa forêt à Brocéliande : une forêt dense, ancienne, toujours considérée enchantée, car intimement liée aux légendes arthuriennes et au Saint-Graal.

Des scientifiques sont tués. Ils ont un point en commun, ils appartenaient au Centre de recherche arthurienne, un institut universitaire. Les suspects sont au nombre de sept et appartiennent tous au Centre de recherches. Un des mobiles serait lié à un projet de parc d’attractions dans les sites arthuriens. Un autre mobile, beaucoup plus sérieux serait lié à une découverte extraordinaire en rapport avec le Saint-Graal.

L’enquête est confiée au commissaire Dupin, personnage récurrent dans l’œuvre de Jean-Luc Bannalec.

Dupin doit fouiller le profil de chacun des sept scientifiques suspectés qui ont plusieurs points en commun dont ceux d’être narcissiques et égocentriques cherchant désespérément, non pas la fortune, mais la renommée, la reconnaissance…la gloire. L’assassin ayant été assassiné, Dupin et son équipe ne sont pas au bout de leur peine.

L’intrigue est solide en plus de présenter un petit caractère mythique qui fait sentir au lecteur l’omniprésence de Merlin, d’Arthur et de la Dame du Lac. Moi qui ai toujours été fasciné par l’époque médiévale et les Chevaliers de la Table Ronde, j’ai été servi car l’intrigue policière, qui est digne du titre, est doublée d’une atmosphère mystérieuse qui donne envie de faire un peu de tourisme du côté de Paimpont.

C’est plus qu’un roman. C’est une aventure qui met le lecteur à témoin. Il se dégage du récit non seulement un esprit de légende mais aussi un formidable esprit d’équipe chez les agents de Dupin. Les personnages sont attachants. Deux d’entre eux m’ont particulièrement fasciné. Dupin bien sûr et un autre personnage particulièrement bien façonné, Nolwen, celle qui anticipe, qui cherche et qui prend soin…un ange gardien quoi.

Bonne histoire, bon tempo, rebondissements et un peu de mystère. Original et intrigant car toute l’atmosphère de la mythologie arthurienne est intimement liée à une enquête fort bien développée. J’ai beaucoup aimé.

NOTE : Si les légendes arthuriennes vous intéressent, je vous invite à lire mon   commentaire sur LE CYCLE DU GRAAL de Jean Markale.

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le vendredi 23 août 2024

LES SEPT SOEURS, livre 1 MAIA

Commentaire sur le livre de
LUNCINDA RILEY

*Quand est apparue la haie d’épicéas qui protégeait notre maison des regards indiscrets et que j’ai vu Marina debout sur la jetée, la mort de Pa s’est imposée à moi avec son implacable réalité. L’homme qui avait fait de nous les princesses de son royaume, n’était plus là pour garder l’enchantement*

(Extrait, LES SEPT SŒURS, livre 1, MAIA, Lucinda
Riley, à l’origines : Points éditeur, Poche, 624 pages, 2016. Version audio :
Audible studios éditeur, 2016, durée d’écoute : 16 heures 51 minutes,
narratrice : Caroline Breton.)

Elles sont sept. Sept sœurs nommées après la constellation des Pléiades, adoptées par un milliardaire aux quatre coins du monde. À la mort de ce père énigmatique, chacune reçoit un indice pour percer le secret de ses origines. Maia, l’aînée, la beauté raisonnable, a peur de la vérité. Ses découvertes la conduisent par-delà les mers, sur les collines de Rio de Janeiro où se sont brisés bien des destins…

 

Les sept sœurs :        Maïa
                                       Alcyone
                                         Astérope
                                       Céléno
                                       Taygète
                                       Electre

                                                PATRONYME
                                       FAMILIAL :                 D’Aplièze

 

6 / 7
*Nous avions toutes été choisies par Pa Salt quand nous étions bébés
 et adoptées aux quatre coins du monde. Pa aimait dire que nous étions ses
filles  » spéciales « . Il nous avait donné les noms des Pléiades,
les Sept Sœurs, sa constellation préférée. Maia était la première. *
(Extrait)

C’est un livre très intéressant et la suite est extrêmement prometteuse. L’histoire est intrigante. Lorsque j’ai compris où Lucinda Riley voulait m’amener exactement, la lecture est devenue simplement addictive. L’intrigue est originale, singulière. Un milliardaire dont on ne sait rien, du moins dans ce premier tome, adopte sept filles aux quatre coins du monde. Au décès du père adoptif, chaque fille reçoit en héritage un indice qui lui permettra de comprendre d’où elle vient de même que les circonstances de son adoption.

Maïa est l’héroïne de ce premier tome. Comme ses sœurs, elle portera un nom de famille hautement symbolique : D’APLIÈSE, une anagramme de PLÉIADE et c’est là que réside la grande originalité de l’ouvrage global : LES SEPT SOEURS s’inspirent de la mythologie grecque des Pléiades, la légendaire constellation d’étoiles située à proximité de la ceinture d’Orion.

On peut deviner un intérêt de l’auteure pour l’astronomie, mais j’observe surtout qu’elle était attirée par le caractère robuste et trempé de chaque sœur mythologique. Je reviens à Maïa car elle a le fameux indice qui lui permettra de remonter ses origines ce qui va l’amener dans un pays merveilleusement décrit dans le récit, Rio de Janeiro et le Brésil. J’y ai appris entre autres comment est né l’énorme monument du Christ Rédempteur qui domine Rio et qui est devenu une merveille du monde.

C’est une histoire touchante si on se concentre sur Maïa mais certains éléments nuisent à l’équilibre du récit ou brillent par leur absence :

Rien sur les motivations du Père adoptif. Je ne m’attendais pas à ce que tout soit dévoilé dès le premier tome, mais un ou deux indices auraient été bienvenus. Il n’y a non plus aucun indice sur la septième sœur. Elle n’apparait pas non plus dans les cinq synopsis suivants. C’est un mystère. Là aussi, j’aurais apprécié une petite échappée de l’auteure. J’ai trouvé enfin que l’origine de Maïa a été quelque peu sous-développée, survolée vers la fin et surtout concentrée sur le récit de l’arrière-grand-mère mourante.

Toutefois, malgré quelques longueurs, j’ai trouvé le récit intrigant, riche sur le plan historique, captivant sur le plan dramatique et j’ai été touché par le caractère romantique de l’histoire, ce qui est assez rare dans mon cas. J’espère que les tomes suivants seront à la hauteur mais avec MAÏA, je pense que ça promet.

Suggestion de lecture : LA MYTHOLOGIE, ses dieux, ses héros, ses légendes d »Edith Hamilton. 

Lucinda Edmonds, connue sous le pseudonyme de Lucinda Riley, née le 16 février 1968 à Lisburn, Irlande du Nord est une auteure irlandaise populaire de fiction historique et une ancienne actrice. En 2016, la productrice de film italienne Raffaella De Laurentiis a acheté les droits de télévision pour ses sept romans de la série des Sept Sœurs

La suite, aussi disponible en version audio

BONNE LECTURE
BONNE ÉCOUTE
CLAUDE LAMBERT

le dimanche 20 avril 2024

LA MYTHOLOGIE, ses dieux, ses héros, ses légendes

Commentaire sur le livre d’
EDITH HAMILTON

*la mythologie nordique et la mythologie grecque
nous donnent une claire image de ce qu’étaient ces
 peuples auxquels nous devons la plus grande part
de notre héritage spirituel et intellectuel. *
(Extrait : LA MYTHOLOGIE, Edith Hamilton, origine :
Marabout éditeur, 2013, papier, 450 pages. Version
audio : Audiolib éditeur 2019, durée d’écoute : 14 heures.
Narrateur : Thierry Jenssen)

Le livre saisit toute l’importance que gardent, à notre époque, les mythes et les légendes, qui sont le fondement même de notre culture, et où nous puisons encore une si large inspiration. Remontant aux sources, c’est chez les poètes Homère, Hésode, Pindare, Ovide qu’Édith Hamilton retrouve la substance des grands thèmes mythologiques et nous les restitue, dans leur spontanéité, sous forme de merveilleuses histoires : Orphée et Eurydice, Tantale et Niobé, les travaux d’Hercule, le défi d’Icare, la descente de Thésée aux Enfers De l’avis unanime, un ouvrage clair et complet. 

Merveilles des panthéons
*Avec la naissance de la Grèce,
l’homme se plaça au centre de l’univers*

(Extrait)

Par le biais d’une plume qui me rappelle un peu celle de Jean Markale dans LE CYCLE DU GRAAL, enduite de poésie, de fantastique et de fabuleux, densifiée par une narration chaude et enveloppante, Edith Hamilton vient me rappeler que je me suis peut-être trop fier au cinéma pour pénétrer les mystères de la mythologie. Le récit m’a permis de faire de magnifiques découvertes, de m’apprendre des choses dont j’étais loin de me douter.

Je savais que les dieux se bousculent au panthéon. Il y a un dieu pour chaque chose. Par exemple, j’apprends que la déesse de l’aube avait pour nom AURORE. Qu’Écho était une nymphe condamnée par Héra à ne plus pouvoir parler, sauf pour répéter les derniers mots qu’elle avait entendus. Que Pandore possédât une boîte que Zeus lui avait interdit d’ouvrir car cette boîte contenait tous les maux de l’humanité. On connait la suite…Pandore ayant cédé à sa curiosité…

Un dernier exemple : Arachné était une jeune femme qui excellait dans l’art du tissage. Suite à une cuisante humiliation, elle se suicida mais Athéna décida de lui donner une seconde vie sous forme d’araignée suspendue à son fil. Il fallait y penser…la mythologie au secours de l’étymologie. C’est ainsi que j’allai de découverte en découverte avec ce livre qui m’a conquis dès les premières minutes.

Le récit est imprégné de l’Esprit des grands penseurs et poètes de l’antiquité…Ovide surtout, mais aussi Virgile et l’incontournable Homère car l’odyssée d’Ulysse est omniprésente dans le récit qui m’apprend aussi que le nom grec d’Ulysse était Odysséus. Une autre découverte sur l’origine d’un mot. Je savais que l’histoire des Dieux est une suite de complots, d’hypocrisie, de jalousie, de tueries et j’en passe mais le récit met l’emphase sur la façon dont les mortels composaient avec les *marionnettistes*.

Il était clair que les dieux étaient voués à la disparition parce que les mortels cesseraient d’y croire. Quoiqu’il en soit, certains héros sont apparus sous un jour nouveau pour moi. J’apprends par exemple qu’Hercule aurait tué sa femme et ses enfants dans un accès de folie insufflée par une déesse, ce qui a conduit à l’incontournable mythe des douze travaux d’Hercule.

La seule faiblesse de l’ouvrage concerne la mythologie nordique qui n’occupe qu’une petite place à la fin du récit, ce qui est incompatible avec le caractère généraliste du titre. Odin méritait mieux que ça je pense. Mais il reste que j’ai beaucoup aimé ce livre. Un excellent divertissement.

Suggestion de lecture : PETITES HISTOIRES DE LA MYTHOLOGIE, d’Hélène Montardre

Edith Hamilton, née le 12 août 1867 et morte le 31 mai 1963, est une enseignante, helléniste, historienne américaine d’origine allemande, spécialiste de la mythologie grecque et de la Grèce antique.

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le samedi 27 janvier 2024

RESSUSCITER, le livre de Colleen Houck

*Dans un instant, les trois rois demanderaient l’impensable.
Une faveur qu’aucun roi, aucun père, ne devrait demander
à son fils. Cette pensée glaçait le sang du roi Heru et lui
donnait des cauchemars saisissants où son cœur trouvé
indigne ne faisait pas le poids contre la plume légère de la
vérité lors du jugement dernier. *
(Extrait : RESSUSCITER, de
Colleen Houck, t.f. AdA éditeur, 2017, papier, 570 pages.)

Lorsque Lilliana Young, une jeune fille de 17 ans, entre un matin de la relâche scolaire au Musée Métropolitain d’art de New York, la dernière chose qu’elle escomptait voir était un prince égyptien aux pouvoirs divins, se réveillant après 1 000 ans de momification. Elle ne s’imaginait vraiment pas être choisie pour l’accompagner dans une quête qui les mènera de l’autre côté du globe.
Mais le destin emporte Lily, et avec son prince solaire, Amon, elle doit se rendre dans la vallée des rois afin de réveiller les frères de ce dernier, dans l’espoir d’empêcher le dieu métamorphe et maléfique Seth de prendre le contrôle du monde.

De New-York à la Vallée des Rois
*Je piquai du nez vers l’avant juste comme
Amon m’attrapait dans ses bras.
Je ne pouvais plus rien sentir.
Je ne pouvais plus rien entendre.
Un instant plus tard,
Je ne pouvais plus rien voir. *
(Extrait)

J’avais déjà lu deux volumes de la SAGA DU TIGRE de Collen Houck.  Avec RESSUSCITER, j’ai l’impression d’avoir goûter un peu au même plat : de l’archéologie, une remontée dans le temps, des divinités de la mythologie, de la magie, le tout avec un peu de sentiment. La différence est qu’au lieu de nous emmener dans les Indes, Collen Houck nous transporte cette fois en Égypte.

L’histoire est celle de Lilliana Young, une jeune fille sans histoire de 17 ans qui, en visite au Musée métropolitain des arts de New York voit un jeune prince égyptien se réveiller après 1000 ans de momification. Il s’appelle AMON et il persuade Lily (elle n’avait pas vraiment le choix) de mettre en commun leur énergie pour retrouver ses frères qui doivent aussi être réveillés en Égypte. Le but : empêcher le maléfique dieu Seth de diriger le monde et de le plonger dans le chaos.

Cette histoire est une variation sur un thème usé surdéveloppé en littérature et au cinéma. Toutefois, le livre renferme de très belles forces. Heureusement, avec le temps, j’ai pu surmonter cette impression de déjà vu et soutenir une lecture jusqu’au bout afin de trouver des éléments accrocheurs, un peu d’originalité, un petit quelque chose capable de venir me chercher et de me *capturer*. Je dois admettre que même si le thème est répétitif, RESSUSCITER est un roman fort qui pourrait intéresser les jeunes lecteurs.

Le livre a tout de même 560 pages, c’est un long pavé qui nous plonge dans la mythologie égyptienne, loin d’être simple en passant. Je dirais que c’est une lecture avancée pour les 13 ans et plus. Mais une des forces du roman est de permettre aux jeunes lecteurs/lectrices de s’identifier aux héros : deux jeunes de 17 ans, Lily et un jeune dieu solaire du même âge et ses frères à peu près du même âge : Asten et Amhose, sans peur et sans reproche.

Il y a ensuite le fait que l’histoire est richement documentée. J’ai appris beaucoup de chose sur l’Égypte, ce pays à l’histoire fascinante. Et une chose très importante, en tout cas pour moi qui n’est pas très attiré par les histoires d’amour et les contenus *fleurs bleues*, c’est qu’il se développe un sentiment très fort entre AMON et Lily, mais c’est un sentiment réservé, timide et j’en ai compris les raisons en cours de lecture et ça se tient.

La réserve d’Amon, n’empêche pas quelques envolées romantiques : *La vérité, c’est que si je pouvais embouteiller ta fragrance de lys d’eau et la porter sur moi pendant que j’erre dans le désert, même si je souffrais d’insolation et de déshydratation, et que je me voyais secouru par un cheik du désert qui voudrait me l’échanger, et même si ce troc devait sauver ma propre vie, je ne m’en départirais pas pour tous les bijoux, les soies et les richesses précieuses de l’Égypte, ainsi que toute les terres qui l’entourent. * (Extrait) Beaucoup d’éléments intéresseront les jeunes.

Ce livre comporte beaucoup de longueurs, des redondances et des passages plus ou moins nécessaires. Il faut le lire avec patience et profiter d’une belle plume, colorée, imagée et très descriptives. La finale a été bien imaginée. J’ai eu un peu de difficulté à m’attacher aux personnages même l’héroïne Lily m’a semblé froide et un peu caractérielle.

Vous voyez, je sors un peu mitigé de cette lecture mais je ne la regrette pas. Je vous le recommande au moins pour son contenu mythologique et historique.

Suggestion de lecture : LE CHÂTEAU DES FANTÔMES, de Sophie Marvaud

Colleen Houck est l’auteure à succès de LA SAGA DU TIGRE, quatre fois primée par le New-York Times. Elle a reçu le prix Parent’s Choice et a fait l’objet de multiples recensions et reportages dans les grands magazines et réseaux de télévision. Notons au passage que le Romantic Times a désigné LA MALÉDICTION DU TIGRE <<comme l’un des meilleurs livres que j’ai jamais lus.>> Colleen Houck habite à Salem en Oregon avec son mari et une imposante collection de tigres en peluche.

LA SUITE

Bonne lecture 
Claude Lambert
le dimanche 23 juillet 2023

 

L’AIGLE DE SANG, de Jean-Christophe Chaumette

*…Grandit une famille de fauves monstrueux Dévoreurs
de lumière. Ils se gorgeront de la chair des hommes
promis à la mort et disperseront leur sang dans tout
l’univers ; Alors dans les étés qui suivront, le soleil
sera voilé de noir et les vents se déchaîneront en
affreuses tempêtes…*
(Extrait : L’AIGLE DE SANG, Jean-Christophe Chaumette,
Pocket éditeur, 2001, édition numérique, 312 pages)

Alors qu’un hiver permanent s’est abattu sur le monde, une poignée d’inspecteurs du Tribunal Pénal International mène l’enquête sur une série de meurtres aussi mystérieux que terrifiants : de grands criminels de guerre sont retrouvés morts, crucifiés selon un ancien rituel viking appelé « l’aigle de sang ». Ces faits sont d’autant plus troublants que de nombreux autres indices renvoient à la mythologie scandinave, et notamment au Ragnarok. L’ancienne prophétie nordique serait-elle en train de s’accomplir ? La fin de notre monde serait-elle proche ? Navigation entre la mythologie scandinave et l’ufologie

TENDANCES CONVERGEANTES
*Une chose est sûre :
ton client est un fana de
la mythologie nordique !
Un cinglé qui se prend
pour Odin !
(Extrait)

L’Aigle de sang est un thriller sans classification précise. C’est un savant mélange de fantastique, surnaturel, légende, mythologie, politique, militaire, science-fiction ufologie et suspense. Le titre de l’ouvrage et la première moitié du récit reposent sur une légende officielle de la mythologie scandinave appelée l’Aigle de sang…légende qui n’est pas particulièrement tendre.

Ça prépare efficacement le terrain pour entrer dans l’esprit de l’auteur et comprendre où il veut en venir : *Si vous clouez un homme sur un mur, que vous lui fendez le thorax, et que vous lui écartez les côtes pour le transformer en aigle de sang, alors…Alors vous pouvez attirer une force gigantesque ! …vous établissez un lien avec un seigneur du monde-autre ! * (extrait)

Cette légende ouvre la voie à la découverte d’une porte donnant accès à un autre monde, un univers parallèle, une autre dimension. Cette porte amène aussi la création de l’obscur projet Oméga : Ôméga…l’ultime savoir…notre projet…nous avons ouvert une porte vers une autre dimension…où se trouvent les réponses à toutes les questions que se pose l’humanité ! Quelques vies ne sont rien en regard de ça. * (extrait)

Le lien à faire avec l’incontrôlable soif de puissance des militaires est prévisible mais il faut aussi y ajouter un joueur particulier : *…un réseau international de monstres richissimes utilisant leur fortune pour assouvir d’ignobles pulsions de mort en jouant les bourreaux pendant des conflits particulièrement sanglants. * (Extrait)

Tout ça fait une soupe particulièrement explosive et donne un thriller à glacer le sang. Ce roman ne trempe pas dans l’eau de rose et le lecteur doit s’attendre à des passages d’une inimaginable cruauté.  C’est un des romans les plus noirs, les plus violents et les plus gores que j’ai lu. Mais il est bien écrit. Il rentre dans les détails, c’est le moins qu’on puisse dire.

Si les passages dans des mondes parallèles constituent un thème en peu réchauffé, Chaumette a trouvé des idées quand même pas mal intéressantes. Par exemple, il range sans le vouloir au musée les grands vaisseaux extra-terrestres. Ce sont les extra-terrestres qu’on retrouve dans une autre dimension et il y en a deux sortes : les bons qui peuvent aider et guider les humains, et les mauvais qui envahissent par abduction l’esprit humain pour le contrôler. On appelle ces derniers les lucifériens.

Je sais que l’abduction n’est pas un phénomène nouveau en littérature de science-fiction mais l’auteur a développé ce sujet avec beaucoup d’imagination et a su y ajouter de l’originalité. Ici, tous les ingrédients du complot extra-terrestre sont réunis, y compris les militaires qui veulent utiliser leur savoir. C’est un mélange sagace de modernité et de mythologie et qui revisite plusieurs théories.

Enfin, un mot sur la finale que j’ai trouvé particulièrement réussie. Je ne la dévoilerai pas bien sûr, mais elle véhicule une idée particulièrement intéressante qui vient s’ajouter à l’incroyable folklore entourant la mystérieuse zone 51 (Groom lake, É.U.)

Cette zone abrite entre autres le fameux hangar 18 dans lequel on devrait retrouver, selon une croyance bien imprégnée, le vaisseau extra-terrestre qui a fait un crash à Roswell au Nouveau-Mexique en 1947 ainsi que quelques corps d’extra-terrestres. Cette finale, ficelée presqu’à la perfection n’es pas sans faire réfléchir sur la soif illimitée de pouvoir qui agite l’esprit humain.

C’est un roman-choc que j’ai beaucoup aimé. L’intrigue est riche, les rebondissements nombreux, Écriture efficace. Se lit vite et bien. C’est un troisième bouquin pour Jean-Christophe Chaumette, trois fois récipiendaire du prix Masterton. Chaudement recommandé…

Suggestion de lecture n: LA CONSPIRATION DE ROSWELL, de Boyd Morrison

Jean-Christophe Chaumette est un écrivain français né en 1961 Ses romans et nouvelles appartiennent à la littérature de l’imaginaire, à l’exception d’un roman historique publié sous le pseudonyme de Chris Jensen. Il a exploré les domaines de la Fantasy, de la SF, et surtout du Fantastique. C’est dans ce dernier genre qu’il a particulièrement réussi, en recevant trois fois le prix Masterton du meilleur roman fantastique francophone, en 2001, 2002 et 2011.  Il a commencé à écrire en 1983 Son premier roman publié fut « Le Jeu » en 1989, réédité en décembre 2011 sous forme numérique chez Kindle.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche 18 décembre 2022

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