HYPÉRION, Dan Simmons

*Oui. C’est l’archange Michaël, Moroni, Satan, le Masque de l’Entropie et le monstre de Frankenstein emballés dans le même paquet. Il rôde autour des Tombeaux du Temps en attendant le moment de sortir pour se livrer à ses massacres quand l’humanité sera prête à rejoindre le dodo, le gorille et le grand cachalot au palmarès de l’extinction des espèces. *

Extrait : LE CYCLE D’HYPÉRION, tome 1 HYPÉRION, Dan Simmons, Pocket éditeur, 2007 pour la version papier, 288 pages. Version audio intégrale : Audiolib éditeur, 2017, durée d’écoute : 21 heures 21 minutes. Narrateur : Mathieu Dahan

Sur Hypérion, c’est la panique : des millions d’habitants tentent de prendre d’assaut les derniers astronefs pour s’enfuir avant l’arrivée des Extros, des envahisseurs en guerre avec la confédération terrienne… Pendant ce temps, sept pèlerins que rien n’aurait dû rassembler rallient la petite planète HYPÉRION de l’Hégémonie pour y rencontrer le gritche, un monstre incompréhensible, capable de maîtriser le temps, objet du culte morbide de l’Église des templiers !

Qu’y a-t-il de commun en effet entre Kassad, le « boucher de Bressia », un écrivain réduit au silence, un détective privé amoureux, un prêtre catholique traumatisé par une atroce parodie de la crucifixion, un érudit dont la fille (une archéologue victime des « Tombeaux du temps ») rajeunit chaque jour, le chef des Templiers et un consul de l’Hégémonie alcoolique ?

 

Un pilier de la SF et du Space opera

 

HYPÉRION est une histoire d’une extraordinaire richesse structurelle et issue d’une forte imagination. Elle est au cœur de l’œuvre de Dan Simmons. Toutefois, c’est un récit qui demande une infinie patience car il est très long. Inutilement long en fait. La trame est complexe mais bourrée de bonnes idées qui donnent à l’ensemble un caractère original.

La toile de fond est un peu celle à laquelle nous a habitué la science-fiction moderne : le tout se déroule dans un futur très lointain dans un système galactique : Le Retz, une fédération de planètes unies, un système politique : l’hégémonie, un ennemi féroce en approche : les Extros et une planète, foyer de dangereuses distorsions temporelles : HYPÉRION.

À cette structure, Simmons a manifesté son génie en créant de nombreux mystères entourant Hypérion dont Les Tombeaux du Temps qui font dériver le temps de l’avenir vers le passé et le Gritche, figure animale mythologique, barbare et cruelle, objet de culte de l’église des templiers

Pour éviter une guerre meurtrière et invasive, sept pèlerins se rendent sur hypérion pour présenter leur doléance au Gritche. Dans le premier tome d’Hypérion chaque pèlerin y va d’un long récit autobiographique. Ça s’arrête là. Premier volet inabouti sinon qu’à la toute fin les voyageurs sont en vue des tombeaux du temps.

Ces récits sont d’un intérêt variable mais un de ceux-ci m’a particulièrement passionné, celui de Sol Weintraub qui accompli le pèlerinage avec un poupon dans les bras : sa fille Rachel qui, après avoir violé Les Tombeaux du Temps, fut frappée de la malédiction grichetèque : rajeunir d’une journée à tous les jours, impossibilité donc de se rappeler de la journée de la veille, en constante régression. L’inverse du vieillissement autant mental que physique.

L’histoire de Rachel m’a beaucoup ému et touché et elle constitue un défi passionnant pour l’intellect. Imaginez un peu que ça vous arrive. Ça peut paraître curieux à dire, mais le tome 1 d’HYPÉRION n’est en fait qu’une longue introduction au tome 2 : LA CHUTE D’HYPÉRION.

Le tome 2 : La chute d’Hypérion

Dan Simmons a vraiment déployé tout son génie dans LA CHUTE D’HYPÉRION avec des idées extraordinaires et des trouvailles passionnantes : Les tombeaux du temps dont l’ouverture lâcherait le Gritche dans le Retz, le syndrome de Merlin ou la maladie du vieillissement inversé.

Il y a aussi le Techno-centre qui est au cœur de l’intrigue d’Hypérion sur le plan géopolitique, la démarche des pèlerins étant celle sur le plan religieux. Le techno-centre est une forme de gouvernement parallèle qui contrôle les intelligences artificielles. Le Gritche qui maîtrise le temps. Ce ne sont que quelques exemples.

Je suis allé de surprise en surprise malgré quelques irritants comme le suivi de Rachel qui a été selon moi sous-développé. Comme cette dernière est mon personnage préféré, vous comprenez un peu mon désappointement. Il y a aussi les motivations du Gritche qui sont difficiles à cerner.

Mais en règle générale, j’ai trouvé cette lecture tout à fait passionnante et je la recommande chaleureusement.

 Suggestion de lecture : L’ÉLU DE MILNOR, de Sophie Moulay

Les livres du cycle Hypérion
et la suite
Les livres du cycle endymion


L’auteur Dan Simmons

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 12 octobre 2025

Le Silmarillon 2

L’œuvre de
J.R.R. et CHRISTOPHER TOLKIEN

Commentaire, partie 2

*Il arriva, un jour avant la venue du printemps, que Lùthien dansait sur une colline verdoyante, et qu’elle se mit soudain à chanter d’une voix haute et claire, un chant qui vous perçait le cœur comme celui de l’alouette quand il s’élève des portes de la nuit pour lancer sa mélodie vers les étoiles mourantes, voyant déjà le soleil derrière les murailles du monde. Et le chant de Lùthien défit les liens de l’hiver, libéra les eaux gelées qui se mirent à bruire, et des fleurs naquirent de la terre glacée là où s’étaient posés ses pas. *

<Extrait : LE SILMARILLION, œuvre majeure inachevée de J.R.R. Tolkien mais par la suite complété et publié par son fils Christopher. Pocket éditeur, 2002. Édition de papier 482 pages. Version audio : Audiolib éditeur, 2021, durée d’écoute : 15 heures 27 minutes, 1,3 Go, narrateur : Thierry Janssen.>


Les Terres du Milieu

J’ai bien senti l’influence de Tolkien père dans le SILMARILLION mais l’œuvre dégage un parfum d’inabouti. Si Ronald Tolkien s’était rendu au bout de son œuvre, je suis sûr qu’elle serait devenue une trilogie car beaucoup d’éléments qu’on retrouve dans la chaîne d’évènements du SILMARILLION me semble inachevés ou superficiels.

L’œuvre a été achevé par le fils de Tolkien, Christopher qui a peut-être été vite en affaire. Ça m’a semblé bâclé et j’ai été déçu par le dernier carnet qui aurait pu, je crois, mieux me préparer au Seigneur des anneaux en alimentant un peu mieux l’introduction des futurs héros : Gandalf, fredon, Bilbon, Aragorne. On aurait pu ajouter à cela un petit aperçu de ce qui attendait la Terre du Milieu.

Bien que l’histoire soit alourdie par une généalogie compliquée, elfique en particulier, avec des noms imprononçables, j’ai bien senti la prépondérance de Ronald Tolkien dans l’ensemble de l’ouvrage. Nul doute que l’influence du Père Tolkien se fait bien sentir dans l’écriture, qui est toujours aussi belle, la sensibilité du langage et une culture bien identifiée pour chaque peuple.

J’ai donc surmonté les irritants d’un livre terminé un peu trop vite pour savourer les magnifiques envolées narratives du SILMARILLON qui renferme la base incontournable du Seigneur des anneaux. Il est vrai que dans l’édition que j’ai utilisée, des noms ont changé…Fredon Sacquet est devenu Fredon Bessac, Grand-Pas est devenu l’arpenteur. Mais je m’y suis fait et j’ai beaucoup apprécié la narration de Thierry Janssen…comme toujours.

Suggestion de lecture : BILBO LE HOBBIT, de J.R.R. Tolkien

À gauche, l’auteur John Ronald Reuel Tolkien, à droite, son fils Christopher qui a achevé et publié le livre de son père LE SILMARILLION

La suite

En attente de l’adaptation cinématographique


Au moment d’écrire ces lignes (août 2025), le projet était sur la table du réalisateur Peter Jackson depuis un bon moment. Toujours pas de nouvelles.

 

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le samedi 23 août 2025

Le gène Atlantis

Commentaire sur le livre de 
A.G. Riddle

<Pour Karl, la scène qui se déroulait devant lui, pratiquement au ralenti, avait quelque chose d’irréel. Il se sentit s’élancer vers Steve, tandis qu’il détachait une corde d’un mousqueton à sa taille pour la lui lancer. Steve l’attrapa à la seconde même où un craquement sinistre emplissait l’air. Sous ses pieds, la glace se rompit, tandis que s’ouvrait un gouffre sans fond.>

Extrait : LE GÈNE ATLANTIS, tome 1 de la trilogie, A.G. Riddle, Bragelonne éditeur pour la présente traduction, format numérique, 1316 pages.

En Antarctique, des chercheurs ont mis au jour, enfouie dans la glace, une mystérieuse structure vieille de plusieurs milliers d’années. À l’intérieur, l’équipe fait une découverte qui va radicalement changer l’histoire de l’homme — mais qui pourrait également déclencher son extinction… parallèlement, Kate Warner, une scientifique est venue s’installer à Jakarta, en Indonésie, pour fuir son passé.

Son acharnement l’a menée à une avancée fondamentale : un traitement pour l’autisme. Or l’aboutissement de ses travaux va s’avérer infiniment plus dangereux que ce qu’elle pouvait imaginer… Le jour où deux enfants sont enlevés dans sa clinique, Kate est entraînée malgré elle dans un complot mondial aux conséquences imprévisibles.

Intéressant mélange de genres

C’est effectivement un mélange de genres : Science-fiction, suspense, espionnage, mythologie dont l’Atlantide et beaucoup de sciences : archéologie, évolution, anthropologie, génétique, ufologie et j’en passe, le tout sur fond de menaces apocalyptiques.

C’est très réchauffé comme histoire. Intéressant mais ordinaire. Le fil conducteur est instable et rend l’histoire pas facile à lire par moment à cause entre autres d’une impressionnante galeries de personnages plus ou moins aboutis.

Ce qui a stimulé mon intérêt tient sur deux facteurs : premièrement, au moment où je lisais ce livre, le Canada était dans la sixième vague de la pandémie dite du COVID 19 qui a fait des millions de morts dans le monde. Or l’apocalypse annoncée dans l’histoire est une pandémie, celle-ci déclenchée volontairement par ce qu’on appelle *le protocole de Toba* qui contient un fond de vérité historique  (en parlant du célèbre volcan) :

*Quel que soit ce <protocole de Toba>, je crois que son objectif final est de réduire la population humaine dans des proportions radicales. * (Extrait) Ce fameux protocole qui a des racines eugéniques suppose que : *…les enfants souffrant d’autisme pouvaient représenter une menace. Qu’ils étaient la prochaine étape de l’évolution humaine. *

Le deuxième facteur est une certaine somme de trouvailles dispersées dans l’ouvrage. Par exemple, une théorie assez singulière sur la grippe espagnole qui a fait de 50 à 100 millions de morts dans le monde entre 1918 et 1921. Autre exemple, une théorie visant à conforter l’hypothèse que l’Atlantide ait vraiment existé et que les Atlantes sont en dormance.

Un dernier exemple : une hypothèse élaborée sur la théorie du complot à l’origine des évènements du 11 septembre 2001. C’est sans compter l’évocation d’une distorsion temporelle, de la lance du destin, du grand déluge et j’en passe. Intéressant mais étourdissant. C’est un peu tiré par les cheveux.

C’est quand même intéressant à lire. L’écriture est fluide, les chapitres sont courts. L’ensemble est bien ventilé, il y a de bonnes idées et il est clair pour moi que l’auteur s’est bien documenté.

Je dirai simplement qu’il en a trop mis…trop de théories, trop de science, trop de personnages, une imagination débordante mais pas suffisamment canalisée. J’ai relativement aimé mais sans trop d’étincelles.

Suggestion de lecture : LA CITÉ ENSEVELIE, audio, collectif d’auteurs


L’auteur A.G.Riddle

 

LA SUITE

 

Bonne lecture
Claude Lambert

Le samedi 26 juillet 2025

 

Les dieux s’amusent

Commentaire sur le livre de
DENIS LINDON

*Il y a un peu plus de trois mille ans, la Terre était peuplée d’une multitude de divinités qui ne cessaient d’intervenir dans les affaires des hommes. À bien des égards, ces dieux ressemblaient fort à des hommes ordinaires : ils étaient orgueilleux, avides, paresseux, gourmands, menteurs, mesquins, rancuniers, jaloux, frivoles, capricieux et violents ; il leur arrivait aussi quelquefois d’avoir de bons sentiments. Ils se mariaient, avaient des enfants, se disputaient, se trompaient, se vengeaient et se pardonnaient tout comme le commun des mortels. *

Extrait : LES DIEUX S’AMUSENT, Denis Lindon. Support papier : Castorpoch éditeur (rééd.) 512 pages. Version audio : Gallimard éditeur, 2019, durée d’écoute : 9 heures 2 minutes, narrateur : Jean-Paul Bordes. Format numérique : Flammarion jeunesse éditeur, 2019, 469 pages.

Un précis de mythologie aussi savant que souriant. Un livre passionnant, drôle et instructif qui permet de découvrir les plus belles histoires du monde : les amours de Jupiter, les travaux d’Hercule, les colères d’Achille, les ruses d’Ulysse…

Léger et plein d’humour

C’est un livre léger, rafraîchissant et instructif. Il faut prendre son titre au pied de la lettre. L’auteur démystifie (façon de parler) la mythologie grecque. Il raconte l’histoire et l’évolution des dieux jusqu’à leur dernière invention : un genre de marionnette appelé *humain*.

Denis Lindon raconte les dieux grecs sous un angle différent et novateur. Il prend des libertés par rapport à la mythologie officielle pour autant qu’on puisse considérer une mythologie comme officielle. Il ne s’en cache pas d’ailleurs. Peut -être est-ce au nom de cette liberté que Lindon a laissé glisser des erreurs dans l’histoire.

Il dit par exemple que le Cheval de Troie était une offrande à Athéna alors que ladite offrande était faite à Poséidon. Autre exemple, les 12 travaux d’Hercule qui ne sont pas présentés dans le bon ordre. L’ouvrage comporte plusieurs coquilles de ce genre. C’est la raison pour laquelle il faut se rabattre sur le titre et croire que l’auteur s’est aussi amusé.

Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait de dire qu’une mythologie est inexacte puisqu’il n’est question que de légende. À ce chapitre, ma base de référence a toujours été et sera toujours Homère, ainsi que L’HISTOIRE DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE de Jeremy Haim publié chez AFNIL et réédité en 2021. Si je me base sur ces références et quelques autres, la crédibilité de LES DIEUX S’AMUSENT est quelque peu discutable.

Il reste que le livre est original et divertissant. Sa version audio est superbe. J’ai trouvé l’ensemble drôle et instructif malgré tout. Son titre donne une bonne idée de l’objectif que s’était fixé l’auteur au départ.

Le livre est divisé en trois grandes parties. La première est consacrée à l’histoire des dieux grecs qui sont présentés comme des magouilleurs indolents, capricieux, menteurs, infidèles, sournois et autres gentillesses du genre.

La deuxième partie est consacrée à l’histoire et la guerre de Troie avec Ulysse en vedette, Achille bien sûr, Ajax, Hector, Pâris, la belle Hélène et plusieurs autres. Enfin, la troisième partie est consacrée à l’odyssée d’Homère qui, sous l’emprise de dieux cruels et fourbes, mettra 20 ans pour regagner sa terre d’Itak après la guerre de Troie.

Bien que ce livre dépoussière la mythologie grecque, que sa présentation soit agréable et sa façon d’aborder les dieux soit amusante, ce n’est pas un livre pour les enfants à cause des thèmes qui y sont développés : guerre, meurtres, cruauté, traîtrise, inceste, jalousie, misogynie et j’en passe.

Les dieux n’étaient pas des enfants de chœur. Il est donc exagéré de dire que c’est un livre pour toute la famille. Pour le reste, c’est une histoire énergique, captivante, qui va au-delà des autres versions. Petit bémol, l’humour prend souvent le pas sur la rectitude.

Suggestion de lecture : LE CHANT D’ACHILLE de Madeline Miller

Du même auteur

Après avoir dirigé pendant quinze ans l’une des plus importantes sociétés françaises de conseil en management, fondé et présidé la Sofres, Denis Lindon est devenu professeur de marketing à HEC et consultant d’entreprise dans les domaines de la stratégie marketing et de la formation des cadres marketing. Denis Lindon est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et d’économie de l’Université de Cambridge (G.-B.). Il écrit aussi des livres pour les enfants.

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le dimanche 23 juin 2025

LA CITÉ ENSEVELIE

*-Le sol tremble non? J’ai l’impression que le sol s’est mis à trembler…il ne faut pas s’inquiéter, ce n’est sûrement rien…pas de panique…Ah   mon Dieu ! Nous sommes le 19 septembre et il est 7 heures 19…le studio est en train de se lézarder totalement…Attention,,,Poussez-vooouuus…*

Extrait : LA CITÉ ENSEVELIE (version sonore seulement) MULTICAST. Auteurs : Alma Delia Murillo, José Esteban Pavlovich, Adriana Bello, Julia Santibañez, Bernardo Esquinca Audible originals éditeur, 2021. ACTEURS : Fred Testot, Jean-Baptiste Maunier, Pascal Germain, Sandra Parra, Caroline Mozzone, Fili Keyta, Emmanuel Lemire, Jessica Barrier, Olivier Chauvel, Emmanuel Karsen, Hubert Drac, Frédéric Cerdal, Antoine Tome, Alexandre Donders Durée d’écoute : 6 heures 26 minutes

Quelque chose se trame sous la surface de la métropole archaïque de Mexico. Des tremblements de terre à répétition et des éruptions volcaniques sèment la terreur chez les habitants. Mais les dernières catastrophes naturelles qui ont frappé la ville semblent de plus en plus anormales…et sinistres.

Des essaims entiers de grillons noirs et des pluies meurtrières ravagent le paysage, les cathédrales s’embrasent sans raison, et une multitude d’enfants se volatilisent. La fille du professeur Fernando Navarro a elle aussi mystérieusement disparu. Tandis que l’archéologue part à la recherche de sa fille, il recroise la route de l’ex-lieutenant Gastón Ramírez qui est, lui aussi, en quête de réponses.

Les deux hommes suivent plusieurs indices obscurs qui les mènent aux ruines souterraines du Grand Temple, autrefois si majestueux. Tandis qu’ils progressent dans ce lieu apocalyptique, une force si sombre se développe autour d’eux qu’elle pourrait plonger toute la ville de Mexico dans une obscurité éternelle. Avec l’aide de l’ingénieuse archéologue Pía Malinalli, experte en mythologie aztèque, ils espèrent lever le voile sur le mystère qui menace leur civilisation.  

 
Comme au cinéma

On aime ou on n’aime pas

Ce n’est pas un livre audio à proprement parler. C’est un multicast, du cinéma sans image, un spectacle sonore. Si vous êtes un inconditionnel de la narration classique, vous pourriez être déçu. Il faut simplement s’attendre à quelque chose de différent et se laisser aller.

Personnellement, je préfère la narration conventionnelle, mais je suis aussi cinéphile, amateur d’effets spéciaux sonores et visuels. Dans LA CITÉ ENSEVELIE, j’ai été servi. Des effets spéciaux, il n’y a que ça et à leur profit, les auteurs ont malheureusement négligé les dialogues qui sont décousus, pas toujours cohérents et peu explicatifs.

Principales forces : les effets spéciaux et le bruitage en général, bonnes performances du casting dans l’ensemble. Les concepts historique et archéologique sont intéressants. Les chapitres sont courts et fluides. Le fil conducteur est solide. L’intrigue force l’attention. L’ambiance de mystère est enveloppante.

Principales faibles : Le scénario est peu original. Le sujet de la secte religieuse qui veut refaire le monde est en surchauffe. Le lien entre les catastrophes comme les tremblements de terre et la mythologie aztèque est loin d’être clair si tant est qu’il y en a un. Alors, on doit se rabattre sur le surnaturel. C’est un peu facile parce que ça dit tout mais ça n’explique rien.

Le scénario est peu descriptif. Déjà que les chapitres sont courts. Souvent, l’auditeur, l’auditrice doit tirer ses conclusions en interprétant les effets sonores. En fait, c’est le principal point négatif, pas assez détaillé sur le plan du scénario et aussi sur le plan du contexte historique.

Mais au moins, c’est captivant. Il y a de l’action et l’ensemble suscite la curiosité même s’il ne la satisfait pas entièrement. Je peux dire que j’ai apprécié cette œuvre parce que je l’ai pris pour ce qu’elle est : un spectacle.


Autres livres audios multicast

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LA SORTIE DES PROFONDEURS, cliquez ici

 

Bonne écoute
Claude Lambert
le vendredi 23 mai 2025

 

 

Le chant d’Achille

Commentaire sur le livre de 
MADELINE MILLER

Il rouvrit les yeux.
— Trouve-moi un héros qui ait été heureux.
Je réfléchis. Héraclès était devenu fou avant de tuer sa famille ; Thésée avait perdu son épouse et son père ; les enfants de Jason et sa nouvelle femme avaient été assassinés par la précédente ; et si Bellérophon avait tué la Chimère, il était resté estropié après être tombé du dos de Pégase.
— Tu vois, tu ne peux pas.

Il s’était rassis, penché en avant.
— C’est vrai.
— Je sais. On ne te laisse jamais être à la fois célèbre et heureux, constata-t-il en arquant un sourcil.

<Extrait : LE CHANT D’ACHILLE, de Madeline Miller, Pocket 2015, édition de papier, 482 pages. Version audio : Lizzie éditeur, 2022, 1Go 014, Durée d’écoute : 11 heures 58 minutes, narrateur : Benjamin Jungers.

Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu’Achille est solaire, puissant, promis par sa déesse de mère à la gloire des immortels. En grandissant côte à côte, l’amitié surgit entre ces deux êtres si dissemblables. Indéfectible. Quand, à l’appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l’un et la colère de l’autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre… Au risque de faire mentir l’Olympe et ses oracles.

La Parole est à Patrocle

Les personnages :

Patrocle : Héros grec originaire de Locride, ami d’Achille, qu’il accompagna à Troie. Lorsque Achille se retira sous sa tente, il consentit à prêter ses armes à Patrocle, mais celui-ci fut tué par Hector

Achille : Achille est un héros légendaire de la guerre de Troie, fils de Pélée, roi de Phthie en Thessalie, et de Thétis, une Néréide

Pélée : Pélée est, dans la mythologie grecque, le fils d’Éaque, roi d’Égine, et de la nymphe Endéis. Il est roi de Phthie, en Thessalie, et le père d’Achille.

Intéressant ce livre. Original même si je tiens compte du fait que l’auteure a donné la parole à Patrocle, personnage un peu timoré évoluant dans l’ombre de L’Iliade. C’est vrai, j’ai toujours trouvé le personnage un peu effacé par rapport à son acte héroïque qui va sceller le destin de Troie en se substituant à Achille pour affronter les Troyens avant de finalement mourir aux mains d’Hector.

LE CHANT D’ACHILLE est une réécriture qui s’éloigne beaucoup de l’Iliade originale. Sa principale force est le narrateur. Patrocle est jeune et attachant mais il cadre un peu étrangement dans l’Iliade comme s’il n’avait pas été créé par Homère. Les historiens et mythologistes se contredisent un peu à ce sujet.

Ce qui est avéré toutefois, c’est l’intimité entre Achille et Patrocle. Les deux garçons étaient amants. Cette liaison homosexuelle n’est pas une surprise. Elle est évoquée par nombres de mythologistes dans une foule d’essais et d’exégèses. Mais Homère a plutôt tendance à occulter cette liaison dans l’Iliade.

Malheureusement, plus des trois quarts du récit reposent sur la liaison amoureuse entre Achille et Patrocle. On sait pourquoi les grecs se sont retrouvés à Troie et comment et pourquoi Patrocle est mort mais c’est tout. On oublie Paris, Hélène, le cheval de Troie et même, partiellement du moins, l’extrême violence à laquelle Homère nous a habitué.

Mais la grande faiblesse de l’histoire est l’insignifiance des personnages. Ils sont superficiels et d’une légèreté à laquelle la mythologie ne nous a pas du tout habitué. Peu approfondis, pas très travaillés, aboutis. C’est ce qui m’a le plus déçu je crois dans cette aventure, la banalité des personnages.

La grande force du livre repose sur le narrateur. J’ai eu beaucoup de satisfaction à saisir tout le ressenti de Patrocle qui est sans doute le personnage le plus authentique de la distribution. Toute la grâce de l’écriture de Miller et la délicatesse de sa plume passent par l’émotion que transmet Patrocle. J’ai été très sensible à cette force d’attraction du récit.

Je trouve seulement dommage que tout le récit repose presqu’essentiellement sur les désirs de deux jeunes hommes dans un cadre aussi singulier.

Malgré tout, on peut, je crois, tirer beaucoup de satisfaction de cette histoire si on la prend pour ce qu’elle est : une tragédie sentimentale en complète dérive par rapport à l’Iliade mais porteuse d’émotion et racontée par un personnage pas héroïque mais pourtant fier et très attachant : Patrocle.

Suggestion de lecture : LA MYTHOLOGIE, ses dieux, ses héros, ses légendes, d’Édith Hamilton

L’auteure Madeline Miller

À LIRE AUSSI

Bonne lecture
Bonne écoute

Claude Lambert
Le vendredi 25 avril 2025

MARY, auteure de FRANKENSTEIN

Commentaire sur le livre illustré de
LINDA BAILEY et JULIA SARDÀ

*Parfois le déclic se produit en rêve*

(Extrait : MARY auteure de FRANKENSTEIN, Linda Bailey et Julia Sardà, v.f. Les éditions de la Pastèque 2019, 29 par 19 cm, illustré, 54 pages. Littérature jeunesse…dès 6 ans.)

Voici l’histoire de Mary Shelley et de la manière dont une écrivaine vient au monde et une légende est forgée. Une histoire à vous glacer le sang, un château, une créature morte. Une découverte scientifique. Une nuit d’orage. Cette histoire raconte comment une jeune fille de dix-huit ans a tout réuni pour créer un des plus grands romans de tous les temps…

Frankenstein dévoilé aux jeunes


Illustration extraite de
MARY auteure de FRANKENSTEIN
(incluant un petit clin d’œil à Boris Karloff)

 

Voici un adorable petit album magnifiquement illustré pour les enfants prêts à explorer le monde de l’étrange et du fantastique et vous savez comme moi qu’ils y viendront tôt ou tard, autant le faire avec un livre à la fois audacieux et respectueux de la sensibilité des enfants.

Un jour ou l’autre tous les jeunes recherchent le frisson. Le livre MARY est écrit simplement avec des illustrations qui parlent parfois plus fort que le texte. Le livre se prête particulièrement bien à la lecture animée ou racontée par un parent par exemple.

Moi j’ai trouvé ça plutôt génial. Comment en effet, expliquer à un enfant, l’origine d’un des personnages les plus adulés de la littérature, Frankenstein, dans le cadre d’une activité divertissante et instructive. Pour expliquer Frankenstein aux enfants, il faut d’abord expliquer qui est Mary Shelly. Le reste est un enchantement.

Expliquer Frankenstein aux enfants, c’est leur dire comment est née la science-fiction et le fantastique, c’est aussi d’une certaine façon, un moyen de les introduire à la mythologie en leur expliquant la légende de Prométhée, le Titan qui a osé voler le feu sacré aux dieux.

MARY, c’et la genèse de Frankenstein, un monstre devenu sacré par la littérature et le cinéma et qui est issu d’un défi lancé par le célèbre Lord Byron vers l’an 1815 lors d’une soirée qui réunissait cinq personnes. Parmi ces personnes se trouvait Mary Shelly.

Le défi consistait à écrire une histoire de fantôme. Avant que les amis se séparent, Mary eut l’idée lumineuse. *La vision d’un scientifique contemplant la créature qu’il a assemblée avec des chairs mortes et à qui il lui a insufflé la vie. * (Extrait)

Si MARY AUTEURE DE FRANKENSTEIN explique l’origine du monstre, elle raconte surtout l’histoire de Mary Shelly dont le petit côté tumultueux a été occulté. Les parents trouveront à la fin de l’album des pages qui leurs sont destinées, permettant d’enrichir une transmission orale éventuelle aux enfants.

Je recommande chaleureusement cet album aux enfants à partir de 8 ans. Ça pourrait être aussi une belle expérience pour les parents de parcourir ce livre avec eux. Un trésor d’imagination à l’esthétique impeccable.

Suggestion de lecture : DRACULA, de Bram Stocker


À gauche l’auteure Linda Bailey, à droite l’illustratrice Julia Sardà


Boris Karloff, le célèbre interprète de Frankenstein au cinéma


Mary Shelley, créatrice de Frankenstein

 

Bonne lecture
Claude Lambert


le samedi 8 février 2025

 

La prophétie d’Ulysse

Livre 1 : LE RÉVEIL DU MONSTRE
Livre 2 : LA COLÈRE DES DIEUX

*Ulysse Moreau, collégien comme les autres, a vu son destin basculer le soir où son père, archéologue spécialiste de la mythologie grecque, n’est pas rentré à la maison. C’était la terrible prophétie qui était en train de s’accomplir. *

(Extrait de LA COLÈRE DES DIEUX, le premier livre de la dilogie LA PROPHÉTIE D’ULYSSE de David Pouilloux, format numérique, 2X 208 pages. Fleurus éditeur 2020.

Pour les mordus de mythologie

J’ai toujours été fasciné par la mythologie. Qu’elle soit grecque, égyptienne, romaine ou scandinave, le sujet m’a fait passer beaucoup de moments forts, peu importe le support : cinéma, télévision, animation, livres de papier, éditions numériques, bandes dessinées, audio…dès qu’il est question des dieux, mon attention se fige surtout depuis la série sur PERCY JACKSON, alors qu’on nous sert une mythologie conforme à l’esprit d’Homère mais dépoussiérée, actualisée, servie au goût du jour pour un lectorat qui en demande toujours plus.

La petite série LA PROPHÉTIE D’ULYSSE est un roman jeunesse. Ça ne m’a pas arrêté loin de là et vous y trouverez votre compte aussi je vous le promets.

Nous suivons donc Ulysse Moreau, un ado collégien, ordinaire, à l’exception peut-être du prénom qui a un petit quelque chose de prophétique. J’avais peur que l’auteur tombe dans la facilité mais la suite m’a bien démontré le contraire. Suite à certains évènements à découvrir, il apprend qu’il est un demi-dieu. Il y a deux autres enfants comme lui : Kenza, demi-déesse égyptienne et le troisième est l’enfant maudit…le sable dans l’engrenage. Le but de la quête : identifier et retrouver les parents des demi-dieux, combattre le monstre le plus cruel, le plus laid et le plus redoutable enfanté par l’Olympe : TYPHON.

Mais avant, s’armer bien sûr et pour ce faire, voir le seul et unique Héphaïstos, l’équivalent de Q dans la série James Bond, rien de moins. Entre autres armes : la célèbre foudre de Zeus, réactualisée elle aussi par Percy Jackson, célèbre voleur de foudre : <Foudre de Zeus, frappe mon ennemi. Aussi fort soit-il, la lumière des cieux le brûlera ! > Extrait. Tout est en place pour une grande aventure.

Ces deux petits livres m’ont apporté beaucoup : du divertissement bien sûr, du rire, car l’humour a sa place et plein de nouvelles connaissances sur la mythologie comme des divinités dont je n’avais même pas connaissance comme Dédale, par exemple, le dieu des labyrinthes. Maintenant, je sais d’où vient le nom de la redoutable tempête qui prend naissance dans le pacifique et qu’on appelle TYPHON. L’auteur sait qu’il s’adresse à des jeunes et il a fait le nécessaire pour garder leur attention, les captiver.

L’écriture est calibrée et efficace. Kenza a un caractère bien trempé, Ulysse est plus réservé mais les deux sont attachants. L’auteur leur a insufflé bien sûr courage et volonté mais il les a gardé humains avec leur petites faiblesses et leur capacité d’empathie. Notez qu’il y a une belle variété de personnages mais on ne s’y perd pas. Le fil conducteur est solide. J’ai dévoré ces deux petits livres. Pourquoi 2 ? je me suis interrogé là-dessus mais bon. Il y a toujours des choix à faire. Bref, une magnifique lecture pour tous, addictive…sans aucun doute.

Suggestion de lecture : LA MYTHOLOGIE, SES DIEUX, SES HÉROS, SES LÉGENDES, d’Édith Hamilton

Pour en savoir plus sur l’auteur et son inspiration pour la PROPHÉTIE D’ULYSSE, cliquez ici.
Pour explorer sa bibliographie, cliquez ici
je vous invite également à consulter le dossier Wikipédia sur la mythologie grecque…très intéressant.

DU MÊME AUTEUR

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 1er novembre 2024

LES SECRETS DE BROCÉLIANDE

Commentaire sur le livre de
JEAN-LUC BANNALEC

*Brocéliande ! Reprit-elle. Que d’évocation dans ce simple mot prononcé avec vénération par toute l’Europe médiévale ! Le dernier royaume des fées. C’est ici qu’ont pris forme certaines histoires merveilleuses parmi les plus belles ayant su toucher le cœur des hommes. *

(Extrait : LES SECRETS DE BROCÉLIANDE, de Jean-Luc Bannalec. Presscite éditeur, 2020, 300 pages. Version audio : Lizzie éditeur, 2021, durée d’écoute 9 heures 11 minutes, narrateur : Pierre Lognay)

Le commissaire Dupin et son équipe s’apprêtent à passer un moment de détente en forêt de Brocéliande. En effet, Nolwenn, sa fidèle assistante, lui a proposé d’allier obligations professionnelles et découverte du « dernier royaume des fées », l’épicentre breton du fantastique, l’endroit mythique par excellence. Pendant que son équipe prépare la visite de l’église du Graal et du Val sans retour, Dupin va interroger pour le compte d’un collègue parisien le directeur du centre de Recherches arthuriennes. Mais, quand il se présente, il découvre un cadavre.

Premier meurtre d’une série… Qui donc, parmi le groupe de sept scientifiques, fine fleur de la recherche arthurienne, serait impliqué dans cette affaire ? Quels liens souterrains unissent ces éminents savants ?  Est-ce ce projet controversé de parc d’attractions dans différents sites arthuriens ? Une découverte exceptionnelle dont l’un ou l’autre voudrait s’octroyer la paternité ? Beaucoup de pistes pour le commissaire Dupin.

 Haut lieu des légendes arthuriennes

C’est une intrigue forte mais complexe qui a pour théâtre la mythique forêt de Brocéliande située en Bretagne armoricaine, identifiée couramment à la forêt de Paimpont qui est toujours une commune française de Bretagne et qui continue d’assimiler sa forêt à Brocéliande : une forêt dense, ancienne, toujours considérée enchantée, car intimement liée aux légendes arthuriennes et au Saint-Graal.

Des scientifiques sont tués. Ils ont un point en commun, ils appartenaient au Centre de recherche arthurienne, un institut universitaire. Les suspects sont au nombre de sept et appartiennent tous au Centre de recherches. Un des mobiles serait lié à un projet de parc d’attractions dans les sites arthuriens. Un autre mobile, beaucoup plus sérieux serait lié à une découverte extraordinaire en rapport avec le Saint-Graal.

L’enquête est confiée au commissaire Dupin, personnage récurrent dans l’œuvre de Jean-Luc Bannalec.

Dupin doit fouiller le profil de chacun des sept scientifiques suspectés qui ont plusieurs points en commun dont ceux d’être narcissiques et égocentriques cherchant désespérément, non pas la fortune, mais la renommée, la reconnaissance…la gloire. L’assassin ayant été assassiné, Dupin et son équipe ne sont pas au bout de leur peine.

L’intrigue est solide en plus de présenter un petit caractère mythique qui fait sentir au lecteur l’omniprésence de Merlin, d’Arthur et de la Dame du Lac. Moi qui ai toujours été fasciné par l’époque médiévale et les Chevaliers de la Table Ronde, j’ai été servi car l’intrigue policière, qui est digne du titre, est doublée d’une atmosphère mystérieuse qui donne envie de faire un peu de tourisme du côté de Paimpont.

C’est plus qu’un roman. C’est une aventure qui met le lecteur à témoin. Il se dégage du récit non seulement un esprit de légende mais aussi un formidable esprit d’équipe chez les agents de Dupin. Les personnages sont attachants. Deux d’entre eux m’ont particulièrement fasciné. Dupin bien sûr et un autre personnage particulièrement bien façonné, Nolwen, celle qui anticipe, qui cherche et qui prend soin…un ange gardien quoi.

Bonne histoire, bon tempo, rebondissements et un peu de mystère. Original et intrigant car toute l’atmosphère de la mythologie arthurienne est intimement liée à une enquête fort bien développée. J’ai beaucoup aimé.

NOTE : Si les légendes arthuriennes vous intéressent, je vous invite à lire mon   commentaire sur LE CYCLE DU GRAAL de Jean Markale.

Bonne lecture
Bonne écoute
Claude Lambert
le vendredi 23 août 2024

LES SEPT SOEURS, livre 1 MAIA

Commentaire sur le livre de
LUNCINDA RILEY

*Quand est apparue la haie d’épicéas qui protégeait notre maison des regards indiscrets et que j’ai vu Marina debout sur la jetée, la mort de Pa s’est imposée à moi avec son implacable réalité. L’homme qui avait fait de nous les princesses de son royaume, n’était plus là pour garder l’enchantement*

(Extrait, LES SEPT SŒURS, livre 1, MAIA, Lucinda
Riley, à l’origines : Points éditeur, Poche, 624 pages, 2016. Version audio :
Audible studios éditeur, 2016, durée d’écoute : 16 heures 51 minutes,
narratrice : Caroline Breton.)

Elles sont sept. Sept sœurs nommées après la constellation des Pléiades, adoptées par un milliardaire aux quatre coins du monde. À la mort de ce père énigmatique, chacune reçoit un indice pour percer le secret de ses origines. Maia, l’aînée, la beauté raisonnable, a peur de la vérité. Ses découvertes la conduisent par-delà les mers, sur les collines de Rio de Janeiro où se sont brisés bien des destins…

 

Les sept sœurs :        Maïa
                                       Alcyone
                                         Astérope
                                       Céléno
                                       Taygète
                                       Electre

                                                PATRONYME
                                       FAMILIAL :                 D’Aplièze

 

6 / 7
*Nous avions toutes été choisies par Pa Salt quand nous étions bébés
 et adoptées aux quatre coins du monde. Pa aimait dire que nous étions ses
filles  » spéciales « . Il nous avait donné les noms des Pléiades,
les Sept Sœurs, sa constellation préférée. Maia était la première. *
(Extrait)

C’est un livre très intéressant et la suite est extrêmement prometteuse. L’histoire est intrigante. Lorsque j’ai compris où Lucinda Riley voulait m’amener exactement, la lecture est devenue simplement addictive. L’intrigue est originale, singulière. Un milliardaire dont on ne sait rien, du moins dans ce premier tome, adopte sept filles aux quatre coins du monde. Au décès du père adoptif, chaque fille reçoit en héritage un indice qui lui permettra de comprendre d’où elle vient de même que les circonstances de son adoption.

Maïa est l’héroïne de ce premier tome. Comme ses sœurs, elle portera un nom de famille hautement symbolique : D’APLIÈSE, une anagramme de PLÉIADE et c’est là que réside la grande originalité de l’ouvrage global : LES SEPT SOEURS s’inspirent de la mythologie grecque des Pléiades, la légendaire constellation d’étoiles située à proximité de la ceinture d’Orion.

On peut deviner un intérêt de l’auteure pour l’astronomie, mais j’observe surtout qu’elle était attirée par le caractère robuste et trempé de chaque sœur mythologique. Je reviens à Maïa car elle a le fameux indice qui lui permettra de remonter ses origines ce qui va l’amener dans un pays merveilleusement décrit dans le récit, Rio de Janeiro et le Brésil. J’y ai appris entre autres comment est né l’énorme monument du Christ Rédempteur qui domine Rio et qui est devenu une merveille du monde.

C’est une histoire touchante si on se concentre sur Maïa mais certains éléments nuisent à l’équilibre du récit ou brillent par leur absence :

Rien sur les motivations du Père adoptif. Je ne m’attendais pas à ce que tout soit dévoilé dès le premier tome, mais un ou deux indices auraient été bienvenus. Il n’y a non plus aucun indice sur la septième sœur. Elle n’apparait pas non plus dans les cinq synopsis suivants. C’est un mystère. Là aussi, j’aurais apprécié une petite échappée de l’auteure. J’ai trouvé enfin que l’origine de Maïa a été quelque peu sous-développée, survolée vers la fin et surtout concentrée sur le récit de l’arrière-grand-mère mourante.

Toutefois, malgré quelques longueurs, j’ai trouvé le récit intrigant, riche sur le plan historique, captivant sur le plan dramatique et j’ai été touché par le caractère romantique de l’histoire, ce qui est assez rare dans mon cas. J’espère que les tomes suivants seront à la hauteur mais avec MAÏA, je pense que ça promet.

Suggestion de lecture : LA MYTHOLOGIE, ses dieux, ses héros, ses légendes d »Edith Hamilton. 

Lucinda Edmonds, connue sous le pseudonyme de Lucinda Riley, née le 16 février 1968 à Lisburn, Irlande du Nord est une auteure irlandaise populaire de fiction historique et une ancienne actrice. En 2016, la productrice de film italienne Raffaella De Laurentiis a acheté les droits de télévision pour ses sept romans de la série des Sept Sœurs

La suite, aussi disponible en version audio

BONNE LECTURE
BONNE ÉCOUTE
CLAUDE LAMBERT

le dimanche 20 avril 2024