FÂCHÉ NOIR, le livre de STÉPHANE DOMPIERRE

Le monde est infiniment plus intéressant
que n’importe laquelle de mes opinions à son sujet.
– Nicholas Nixon
(épigraphe incroyablement bien choisi)

Je ne m’étendrai pas trop longtemps sur ce livre. Je me sentirais un peu ridicule de commenter éternellement FÂCHÉ NOIR de Stéphane Dompierre, vu que ce livre est en soit une longue série de commentaires négatifs au possible.

Disons simplement que ce livre est un recueil de chroniques que Stéphane Dompierre à écrites pour Yahoo! Québec. Dans ses chroniques, qui ne dépassent jamais deux pages,  il s’emporte à sa manière et décrit sa vision de certaines choses de son oeil soupe-au-lait. À travers des anecdotes et des faits divers nous pouvons lire son opinion sur des sujets assez inspirants et marrants tels «Tes photos de vacances», «Le snobisme alimentaire», «La croissance personnelle», «L’épicerie» et tant d’autres.

Le chialage à lui seul pourrait faire le sujet d’une thèse. Il y a des chialeux amateurs, des chialeux qui en ont fait un art. Il y a des chialeux invivables, d’autres sont plus amusants. Et surtout il y a ceux qui aiment écouter les bons chialeux s’exécuter et d’autres que ça insupporte. Dans FÂCHÉ NOIR, Stéphane Dompierre à un discours ni constructif ni édifiant, mais certainement divertissant pour peu qu’on le prenne au second degré. On peut suivre ses chroniques également ici, personnellement je suis fan (pas de flux RSS malheureusement).

C’est à prendre avec humour, mais j’éviterais tout de même de le lire avant d’aller faire l’épicerie à l’heure de pointe!

Suggestion de lecture : LE JOUR OÙ LES LIONS MANGERONT DE LA SALADE VERTE, de Raphaëlle Giordano

PHENIXGOGLU
MAI 2013

ARSÈNE LUPIN, l’oeuvre de MAURICE LEBLANC

Sur mon Sony digital book reader prs-t2 (super appareil en passant) se trouvent quelques livres exemples gratuits, une poignée de vieux romans sans doute délesté de droit d’auteur depuis un moment.  Je vous parle aujourd’hui de l’un d’entre eux. Il s’agit d’un classique, j’ai nommé Arsène Lupin – Gentleman-Cambrioleur, de Maurice Leblanc (1907). C’est un recueil de petites histoires de traques et de cambriolages.

Maurice Leblanc

Je ne connaissais pas grand chose des aventures d’Arsène Lupin, sinon de vagues souvenirs de dessins animés inspirés des aventures du maître cambrioleur. Une chose est certaine, j’adore les personnages paradoxaux. On en a vu d’incroyables à l’écran, tel le lieutenant Columbo (une perspicacité légendaire derrière un air naïf et simplet) ou plus récemment le Dr. House (un médecin phénoménal derrière une misanthropie chronique), mais ce genre de figure est plus rare dans les romans. Alors l’idée d’un gentleman-cambrioleur était plutôt séduisante, et je n’ai pas été déçu.

On suit les aventures d’Arsène Lupin avec la même fascination que pour un détective particulier, qui élève sa profession au rang d’Art. Là où on se demande comment Sherlock trouvera l’auteur d’un crime parfait, on se demande comment Arsène dévalisera une forteresse apparemment imprenable. Ce changement d’angle est par moment un peu déroutant, mais ça reste génial.

C’est un excellent personnage qu’a créé Maurice Leblanc. Parfait maître dans son domaine et doté d’un passé obscur permettant toutes les suppositions, nous lui pardonnons sa modestie parfois douteuse car on sait que son côté gentleman est quant à lui parfaitement authentique. Il est décrit comme un composé bizarre d’intelligence et de perversion, d’immoralité et de générosité.

Et que dire de l’écriture de Maurice Leblanc. Il utilise un style élégant et articulé qui sied à merveille à son personnage. J’ai été impressionné par toutes les acrobaties narratives auxquelles il se livre pour surprendre le lecteur. Sous sa plume, Arsène Lupin se glisse dans la foule, s’y confond, devient un personnage qu’on voit sans regarder; tantôt le figurant qui boit son café en arrière plan, tantôt rien de moins que le narrateur en personne! Soyez attentif et surveillez votre montre à gousset!

Suggestion de lecture : LE DOSSIER 113, d’Émile Gaboriau

PHENIXGOGLU
MAI 2013

ALBERT EINSTEIN – Comment je vois le monde

«La condition des hommes s’avérerait pitoyable s’ils devaient être domptés par la peur d’un châtiment ou par l’espoir d’une récompense après la mort.»

«Mais c’est la personne humaine, libre, créatrice et sensible qui façonne le beau et le sublime, alors que les masses restent entraînées dans une ronde infernale d’imbécillité et d’abrutissement.»

«Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement.

«Je crois que l’exagération de l’attitude férocement intellectuelle, sévèrement orientée sur le concret et le réel, fruit de notre éducation, représente un danger pour les valeurs morales. Je ne pense pas aux risques inhérents aux progrès de la technologie humaine, mais à la prolifération des échanges intellectuels platement matérialiste, comme un gel paralysant les relations humaines.»

«Et pourtant je crois profondément en l’humanité. Je sais que ce cancer aurait dû depuis longtemps être guéri. Mais le bon sens des hommes est systématiquement corrompu. Et les coupables se nomment: école, presse, monde des affaires, monde politique.»

«C’est le rôle essentiel du professeur d’éveiller la joie de travailler et de connaître.»
(Voir le complément pour plus!)

«Si l’on sépare le judaïsme des prophètes, et le christianisme tel qu’il fut enseigné par Jésus-Christ de tous les ajouts ultérieurs, en particulier ceux des prêtres, il subsiste une doctrine capable de guérir l’humanité de toutes les maladies sociales.»

«Je m’imagine qu’une des motivations les plus puissantes qui incitent à une oeuvre artistique ou scientifique, consiste en une volonté d’évasion du quotidien dans sa rigueur cruelle et sa monotonie désespérante, en un besoin d’échapper aux chaînes des désirs propres éternellement instables. Cela pousse les êtres sensibles à se dégager de leur existence personnelle pour chercher l’univers de la contemplation et de la compréhension objectives.»

-Comment je vois  le monde, Albert Einstein

Ce sont ces citations et extraits qui m’ont poussé à chercher le livre Comment je vois le monde, de Albert Einstein. Il ne s’agit pas d’une biographie, ça semble plutôt être une réelle volonté d’Einstein d’en dire d’avantage sur sa vision des choses, ses idées, ses opinions. J’avoue qu’après une première lecture (et même la relecture de certains passages), eh bien je n’ai vraiment pas tout compris. Le texte est par moment dense et technique. Le livre est divisé en quatre grands thèmes (Le pacifisme, la lutte contre le nazisme, les problèmes juifs, et la science), eux même subdivisés en plusieurs articles. Ça aide un peu la lecture, mais ça ne rend pas vraiment le tout plus assimilable.

Ce que j’ai retenu surtout de Comment je vois le monde, c’est qu’Einstein parle de la paix, de la démilitarisation, de l’abolition du service militaire obligatoire, du désarmement. Il est aussi question de science évidement, et aussi de religion, surtout du judaïsme. Le tout à travers des textes personnels, des échanges de lettres et des discours  Certains passages sont parfaitement clairs et inspirants, alors que d’autres furent insaisissables pour un non-initié comme moi, quand il aborde la philosophie ou la physique par exemple.

Je ne regrette pas la lecture de ce livre, car malgré tout j’ai pu en apprendre beaucoup sur le personnage et son époque également (ce livre couvre de 1934 à 1955, l’année de la mort d’Einstein). Mais si quelqu’un veut vraiment se documenter, je conseillerais plutôt de partir en quête d’une bonne biographie. Je ne recommande ce livre qu’aux connaisseurs, aux collectionneurs, aux «Einsteinologues» en devenir. Suggestion

Suggestion de lecture : PHOBIE de Sarah Cohen-Scali

Phenixgoglu
Mars 2013
(En complément…)

RUMEURS et légendes urbaines, d’ALBERT JACK

Le livre dont je vous parle aujourd’hui n’est pas un chef d’oeuvre, et je ne le qualifierais même pas d’ouvrage. Il s’agit de RUMEURS ET LÉGENDES URBAINES de Albert Jack, un petit recueil de légendes urbaines pour lesquelles l’auteur donne tantôt le maigre résultat de ses recherches, tantôt son commentaire personnel.

Je vous partage cette lecture car je l’ai tout de même trouvé divertissante. Les légendes urbaines sont un peu comme des blagues: des histoires courtes qui retiennent l’attention et dont la chute est inattendue (ou presque). Plusieurs types de légendes sont abordés: des histoires d’épouvantes aux  anecdotes embarrassantes en passant par les histoires obscures de personnalités célèbres.

Comme je disais, il ne s’agit que d’un recueil. Il y a très peu de mythes démystifiés ou dont l’origine est détaillée. Et soyons franc, une recherche google suffit à trouver une source encore plus riche de légendes urbaines. Je pense à un vieux site qui date du début du siècle et qui est encore en ligne: http://pages.infinit.net/ginov/legende.htm (allez y jeter un coup d’oeil, c’est difficile de décrocher!)

Ce que j’aimerais maintenant, c’est un livre qui explique, décortique, définit, détaille le phénomène des légendes urbaines, en donnant des exemples. Bref j’aimerais un véritable ouvrage sur ce sujet qui m’intéresse beaucoup.

Pour finir, je peux vous recommander l’achat de RUMEURS ET LÉGENDES URBAINES, car même si ça ne sera pas le joyau de votre bibliothèque, il pourrait bien avoir une place de choix dans votre salle de bain!

Suggestion de lecture : PEURS SUR LA VILLE, recueil de nouvelles

Phenixgoglu
Décembre 2012

(En Complément…)