300 MINUTES DE DANGER, de JACK HEATH

*La peur s’installa en Nassim. -Vous n’êtes pas
ici pour réparer la télévision ? -Tu perds ton
temps. Bientôt, l’agent neurotoxique que tu
viens de boire va bloquer les signaux qui vont
de ton cerveau à tes organes…*
(Extrait : 300 MINUTES DE DANGER, Jack Heath,
Éditions ADA, 2018, édition de papier, 210 pages
extrait de la nouvelle POISON)

Ce livre est un recueil de dix histoires fictives d’enfants braves vivant chacun une situation dangereuse et ayant trente minutes pour s’en échapper. Par exemple, l’histoire de George, coincé dans un avion en chute libre sans moteur et sans pilote. Ou Mila, recouverte de déchets radioactifs et dont la combinaison de sécurité commence à manquer d’oxygène. Chaque histoire nécessite environ trente minutes de lecture. Les titres : L’école de snow, sous-humain, famille nucléaire, coffré, gelées, inferno, le viroumouche, train en cavale, poison et course vers l’espace. Trente minutes, dix histoires, 300 minutes de danger.

L’ABC DE L’ÉVASION
*Le gorille claqua le coffre qui se referma
avec un énorme <fouish>. Kim se trouva
coincé dans la noirceur et la
claustrophobie s’installa. *
(Extrait : 300 MINUTES DE DANGER, COFFRÉ)

Comme on l’a vu plus haut, ce livre regroupe dix nouvelles. Ces récits ont plusieurs points en commun : ils sont limités à trente minutes de lecture chacun. Chaque texte présente un compte à rebours de temps de lecture. Dans chaque histoire, un enfant est confronté à une situation dangereuse. Les parents sont présents dans plusieurs récits, plus ou moins effacés dans d’autres. L’évasion est le thème général par le biais de la débrouillardise et de l’ingéniosité.

Un seul thème est récurrent pour quelques nouvelles : le virumouche, un virus apocalyptique foudroyant et mortel, véhiculé par des mouches et hautement contagieux. Pour chaque histoire, les enfants ont trente minutes pour se sortir d’une situation potentiellement mortelle.

*Le virus le tuait. Il ne lui restait pas beaucoup de temps. Il serra sa prise sur la barre de remorquage. Le métal glissait entre ses mains en sueur. S’il relâchait sa prise, il était mort. La route n’était qu’un flou sous les roues de la planche à roulettes. (Extrait)

Le principal point positif de ces histoires est leur intensité dramatique avec suffisamment d’émotion pour capter l’attention du jeune lecteur, de la jeune lectrice. Mon récit préféré s’intitule LE VIRUMOUCHE car il démontre avec une étonnante précision la métamorphose des gens lorsqu’ils sont confrontés à un danger aussi sérieux que l’exposition à un virus mortel.

Parmi les réactions, je note disparition de toute empathie et charité, refus de secours, violence potentielle et même le vol de vaccins pour les revendre à des prix prohibitif, installation graduelle de l’anarchie dans le pire des cas. Une histoire qui n’est pas sans rappeler l’explosion du sida, devenu pandémique à la fin des années 70.

C’est toute une société qui est abaissée par la peur : *Tony, ahuri, se trouvait maintenant seul dans le square déserté. Il ne pouvait croire à quelle rapidité les gens étaient devenus comme des animaux. Comment Shane s’était retourné contre lui sans hésiter un seul moment. * (Extrait)

Malheureusement, il y a des irritants, le principal étant la qualité des finales. Pour chaque texte, la finale est bâclée, expédiée et extrêmement limitée. Tout ça afin de respecter un temps de lecture qui ne dépasse pas trente minutes. C’est très dommage car la plupart des textes sont bien bâtis. Je trouve ça ordinaire et simpliste, sacrifier la qualité du texte au profit du temps de lecture. La présence d’un compte à rebours de lecture à chaque page m’a irrité plus qu’autre chose.

Je n’ai jamais compté mon temps de lecture et je ne crois pas que ce soit une bonne chose d’encourager les jeunes lecteurs et lectrices à limiter le leur. Peut-être que l’auteur a voulu faire original, ou son éditeur. En ce qui me concerne, terminer un récit par une queue de poisson pour ne pas dépasser trente minutes n’a rien d’original. Heureusement, tous les textes comportent des éléments grâce auxquels les jeunes pourront se reconnaître, l’héroïsme étant omniprésent dans tous les textes.

L’auteur Jack Heath a dû trouver comme une espèce de filon dans ce type de développement littéraire car il a publier également 400 minutes de danger et 500 minutes de danger et que ces livres sont en général de bons vendeurs. J’admets donc que le style plait jusqu’à un certain point.

Le chrono n’est pas une nouveauté en littérature. Je pense à la collection 30 MINUTES POUR SURVIVRE qui va un peu plus loin sans oublier 30 MINUTES CHRONO, une approche soi-disant révolutionnaire pour cuisiner vite et bien. Comme je le dis souvent, la balle est dans le camp des lecteurs. Il y a du bon dans ce livre. Suffisamment pour la note de passage. Alors je vous suggère de suivre votre instinct de lecteur/lectrice. Vous pourriez aimer.

Suggestion d’écoute : DERNIÈRE TERRE, série audio de Clément Rivière

Jack Heath est un écrivain australien né à Sydney en 1986. Il a publié son premier roman lorsqu’il était adolescent. Il est maintenant l’auteur primé de quatorze romans pour jeunes. Marié, un garçon. Habite Canberra en Australie.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 17 avril 2021

LE DIABLE L’EMPORTE, le livre de RENÉ BARJAVEL

*- … tous vos compagnons sont morts… Oh ! dit
Charles. Et il se rassit. – Par bonheur pour
l’avenir de l’humanité, vous avez été épargné…
Il y eut un court silence. « … et les femmes
aussi… » Les femmes ? Charles n’avait pas pensé
à elles…>
(Extrait : LE DIABLE L’EMPORTE, René Barjavel,
édition originale 1947, présente édition électro-
nique : 2014 par les éditions Gallimard, 240 pages)

Pendant que la Mort Blanche étend sur la terre son linceul glacé, rançon de la dernière guerre mondiale, un ultime combat fait rage au sein de l’Arche souterraine où se sont réfugiés quelques survivants : les femmes se battent pour le dernier homme. Mais voici qu’entre en jeu l’amour, douce et terrifiante nécessité de l’espèce. Sera-t-il assez fort pour sauver le dernier couple, pour laisser une chance à l’humanité ? Et qui l’emportera dans cet ultime face-à-face ? Le Diable, qui ne se résout pas à voir disparaître son divertissement préféré, ou Dieu, jamais las de sa créature, prêt à rejouer le premier acte de l’Éden ? L’atmosphère est intense dans l’arche…et même…lourde de menaces…

LE BÊTISIER DU FUTUR
*C’était les plus pauvres…qui sentaient la mort leur
courir aux chausses, qui auraient voulu…pouvoir
s’éloigner vraiment…de cet enfer qui risquait à
tout instant de surgir derrière eux et de les cuire…
(Extrait : LE DIABLE L’EMPORTE)

C’est un livre dur, noir, à caractère scientifique avec un fond philosophique d’anticipation s’appuyant sur la logique des faits, le principal étant que l’homme ne sera jamais rien d’autre que l’homme : un prédateur manipulateur, dominateur et autodestructeur.

C’est tout à fait dans la lignée de l’œuvre de Barjavel qui voit le destin de l’homme tel un avenir bouché dans lequel il tombe dans le piège qu’il a lui-même tendu.

En prévision d’une extinction inévitable, un milliardaire fait construire une arche qui sera logée dans les profondeurs de la terre et qui abritera une fusée avec à son bord un homme et une femme sélectionnés pour perpétuer la race humaine après un sommeil cryogénique de 10 ans à bord du vaisseau en rotation autour de la terre.

L’homme étant ce qu’il est et Barjavel étant plutôt borné sur la noirceur de l’avenir, rien ne se passe comme prévu à bord de l’arche. La fusée partira mais pas avec les personnes prévues et le retour est peu probable à cause de l’objet même de la destruction de tout ce qui est vivant sur terre.

Ce cauchemar a pour nom l’eau drue, un monstre apocalyptique craché en héritage par la troisième guerre mondiale, la GM3, une saloperie qui annihile l’eau…toute l’eau sur terre, toute l’eau dans les airs et…toute l’eau dans les chairs.

État permanent…planète finie… Comme dans tous les romans de Barjavel, il n’y a pas d’issue possible, pas de suite, pas d’espoir. Partout dans le texte se ressent la finalité de toutes choses, de toutes vies, conséquence de la folie des hommes. Ce n’est pas tout à fait ce que voulait monsieur GÉ dans sa richesse et dans sa sagesse.

Il y en a qui disent –Quand tu as lu un Barjavel, tu les a tous lus- Pas tout à fait et peu m’importe. Ce livre m’a impressionné tout comme RAVAGE dont j’ai déjà parlé et qui décrit une société étouffée par ses propres progrès et qui revient à l’ère préindustrielle…un cri du cœur pour sauver l’environnement. C’est facile de dire que l’homme s’en va vers sa fin.

Barjavel bourre son récit d’éléments qui sont là pour nous aider à mieux nous connaître, à mieux connaître la terre-mère. Le défi est de trouver dans le récit les petits éléments positifs qui évoquent un peu les blocs légos parce qu’il y a quelque chose à construire. Ce sont des éléments capitaux comme l’amour, l’empathie, l’altruisme, la philanthropie.

Si les romans de Barjavel étaient d’une opacité irréversible, je ne m’y intéresserais pas. Il y a quelque chose à en tirer : une leçon, une expérience, Autre élément que j’ai trouvé très intéressant : Dans l’Arche construite par Monsieur Gé, abri sensé être indestructible, ce dernier a réuni des gens différents, jeunes hommes et jeunes femmes, sans leur consentement.

Les hommes étaient isolés des femmes et suite à une explosion, ceux-ci sont tous morts sauf un. Il sera intéressant d’observer le déploiement d’une véritable folie féminine qui n’est pas sans rappeler la possession satanique.

Barjavel va vraiment au bout de son raisonnement et dans le dernier quart de l’ouvrage, on comprend aisément le titre que Barjavel a choisi pour son récit LE DIABLE L’EMPORTE. Je dirais que dans la deuxième moitié de l’histoire, le lecteur devient pris en étau dans ses propres sentiments, il y a de l’émotion. L’atmosphère a quelque chose d’angoissant.

Ce roman est une plateforme de réflexion sur la destruction du monde et l’annihilation de l’espèce humaine. C’est un thème récurrent dans l’œuvre de Barjavel tout comme d’ailleurs le doute qu’elle laisse planer. C’est glauque, noir, prévisible et pourtant j’ai accroché à l’ensemble du récit à cause d’élément précis : la science déployée.

Autre élément, l’humour. Il n’y en a pas beaucoup mais il compte. Par exemple, cet oiseau gavé au C147 qui devient gros comme une montagne et qui pond un œuf qui pourrait faire des millions d’omelettes. Barjavel me brasse, il me met le nez dans la crasse.

Bref, LE DIABLE L’EMPORTE est un livre qui mobilise. Je le recommande vivement pour la philosophie qu’il sous-tend.

Suggestion de lecture, du même auteur : LE GRAND SECRET

René Barjavel (1911-1985) a exercé les métiers de journaliste, puis de chef de fabrication aux Éditions Denoël avant de publier son premier roman, RAVAGE, en 1943. Revendiquant son statut d’auteur de science-fiction, il est de ceux qui ont permis à cette littérature d’acquérir ses lettres de noblesse.

Maintenant une certaine méfiance vis-à-vis de la science et de ses potentialités mortifères, il s’est employé à positionner toute son œuvre du côté de l’homme, prônant une position de tolérance et de compassion, teintée de moralité.

Pour lire mon commentaire sur le livre RAVAGE de René Barjavel, cliquez ici.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 7 mars 2021

RÊVES ET CAUCHEMARS, de ALEXANDRE CHARBONNEAU

*…et l’autre derrière m’a donné un coup de
couteau dans le dos. Ensuite, je me suis
écroulé et l’autre avait un bâton de baseball,
je crois…il me frappait encore et encore un
peu partout.*
(Extrait : RÊVES ET CAUCHEMARS, Alexandre
Charbonneau, DAD Éditions, collection
Panache, 2018, édition de papier, 330 pages)

Voici l’histoire d’un adolescent dont les nuits sont hantées de cauchemars inquiétants qui ne s’évanouissent pas toujours aux premières lueurs du jour ; Droite ou gauche ? La plupart du temps, c’est un choix anodin. Vous êtes dans une nouvelle école, perdu, et si ce n’est pas le bon corridor, vous essayez l’autre, tout simplement. Ici, c’est différent. Ici, peut-être que la droite mènera à une jouissance, une euphorie totale, mais éphémère, qui rendra ensuite la vie bien morne et misérable.

Le chemin de gauche, lui, mènera peut-être à une souffrance insoutenable, une longue agonie constituée de chaos et d’épouvante. Et quand tout cela se répète indéfiniment, quand il n’y a pas possibilité de faire marche arrière et quand, au bout du compte, c’est le hasard cruel qui décide lequel de ces deux enfers il faudra affronter, tout ce qu’on espère, finalement, c’est de ne pas y laisser derrière, à l’embranchement, la raison. 

CHAOS SUR FOND DE FANTASY
*Ça ne va pas être un défi des plus facile.
Le surnaturel tente de s’approprier le réel.
Livide, la panique lui creuse le ventre.
La terreur marque ses bras tremblants.
Une angoisse déchirante le fait haleter…*

(Extrait : RÊVES ET CAUCHEMARS)

RÊVES ET CAUCHEMARS est l’histoire de Léandre, un adolescent tourmenté par des cauchemars dont le réalisme est perturbant. Ses rêves débutent invariablement par la vue de deux escaliers, un à gauche, l’autre à droite. Un de ces escaliers mène au rêve, l’autre au cauchemar, et c’est aléatoire. Chaque fois qu’il sort d’un cauchemar, Léandre apporte une petite contribution onirique au monde réel.

C’est ainsi que son père devient bizarre, que son environnement subit des changements, très sensibles au début, mais de plus en plus en plus, Morphée tente de s’emparer du monde réel en créant une forte attraction entre l’univers onirique de Léandre et le monde réel. Les amis de Léandre s’introduisent dans ses rêves. On dirait un jeu dont la cruelle issue serait une distorsion permanente de la réalité.

Ce que je note en premier lieu de ce livre, c’est l’effort que l’auteur a déployé pour rendre le tout cohérent car plus le récit avance plus les éléments de l’univers onirique s’imbriquent dans la réalité et Léandre, un ado attachant mais torturé par cette folie surnaturelle qui se plante au milieu du décor comme un chevalier de *donjon et dragon* fait de son mieux.

En fait, Léandre EST l’instrument de la cohérence. Ça lui coûtera cher en douleur, en souffrance, en doute. Il y a peut-être un sens à tout ça, mais c’est loin d’être évident : *« Tu sais ce qu’on dit hein Léandre ? Tuez-les bien, tues-les mal, mais tuez-les !» Le cœur de Léandre bat comme une locomotive. Louis ne pourra pas être raisonné, il le sait à présent… (Extrait)

Le fil conducteur de l’histoire est instable ce qui rend le livre un peu difficile à suivre. On sait que Léandre fait des cauchemars, et que ceux-ci s’évanouissent de moins en moins au réveil. On dirait que Léandre est au centre d’une convergence de forces surnaturelles qui échappent à la compréhension humaine. Pourtant, il faut y mettre fin.

Le lecteur doit vraiment se concentrer pour comprendre où s’en va Léandre, autrement dit, où veut en venir l’auteur. Il y a de la cohérence dans le crescendo, elle permet une certaine compréhension vers la fin. Toutefois, j’ai trouvé la finale étrange, un peu frustrante, suspendue entre le rêve et la réalité

Une des grandes forces du récit réside dans son pouvoir descriptif. D’abord, Charbonneau a bien travaillé son personnage principal. Léandre est attachant, combattif et ombrageux. Sa solidité et son endurance dépassent l’entendement. Personnellement, je crois que je n’aurais pas survécu à un tel chambardement mental et émotionnel.

Le personnage est surréaliste et ça m’a plu je dois dire. L’auteur a planté des décors tantôt simples tantôt spectaculaires et mettant l’emphase sur leur caractère onirique. Tout est intense, saisissant, impressionnant. L’auteur décrit le monde onirique de Léandre avec un remarquable souci du détail et même parfois de l’humour :

* …Les murs sont peints en rouge sang. Il y a de nombreuses affichettes qui arborent des publicités quelconques. Un vaste escalier s’élève devant lui. Aucune fenêtre. Deux statues de gargouille installées de chaque côté. Étrange endroit. On dirait un accouplement entre une boîte de nuit et le château de Dracula.*.

Il m’a fallu de l’attention, de la concentration pour comprendre la démarche de Léandre, c’est-à-dire le jeu imaginé par l’auteur et qui met en présence le rêve et la réalité qui se fondent un dans l’autre. J’aurais préféré une finale un peu moins glauque, Mais dans l’ensemble, j’ai considéré RÊVES ET CAUCHEMARS comme un beau défi de lecture…agréable et divertissant et…ah oui…pas mal intriguant.

Suggestion de lecture : LE LIVRE DU VOYAGE, de Bernard Werber

Alexandre Charbonneau est un auteur québécois spécialisé dans la littérature fantastique et fantasy. Je n’ai pas trouvé beaucoup de choses sur le parcours d’Alexandre mais je vous livre tout de même un extrait fort intéressant de sa présentation Facebook :

*Déjà quand j’étais tout petit, je me réfugiais dans mes mondes imaginaires. Je transformais une feuille de papier en une multitude de donjons sombres ou en vaisseaux spatiaux en mission. Assez jeune, j’ai découvert la série Un livre dont vous êtes le héros que j’ai adoré.

J’aime tout ce qui est fantasy et fantastique. J’ai créé la série Les mercenaires en m’inspirant un peu de Game of Thrones et de Tarantino ; j’aime toute l’idée de la dynamique entre plusieurs personnages principaux différents tout au long d’une histoire. *

Alexandre Charbonneau est sur Facebook.

Bonne lecture
Claude Lambert
Le dimanche 14 février 2021

LE RITUEL, le livre de ADAM NEVILL

*…dans ce spectacle rouge et jaune d’une brutalité inattendue, tous distinguèrent le sourire osseux d’un maxillaire. Juste au-dessus de l’os se trouvait un œil, aussi gros qu’une boule de billard, vitreux et terne. (Extrait : LE RITUEL, Adam Nevill, édition originale : 2011, Éditions Bragelonne 2013 pour la présente traduction, numérique, 400 p.)

Quatre copains décident de s’aventurer dans la nature sauvage scandinave simplement pour marcher, camper quelques jours et pour le plaisir de se retrouver ensemble tous les quatre. Toutefois, l’enthousiasme des amis est miné par la pluie incessante, l’inexpérience et le surplus de poids de Phil et Dom entre autres et en l’espace de quelques heures, leur randonnée tournera au cauchemar. Perdus et affamés dans des bois inexplorés, la situation leur échappe: mises en scène macabres et sacrifices païens en l’honneur d’une créature millénaire. Face à l’innommable, la folie guette ceux qui font désormais partie du RITUEL. 

IMMERSION  EN ÉPOUVANTE
*Ils méritaient de mourir. Il voulait qu’ils
meurent. Il voulait verser leur sang jeune
et toxique, effacer cette misérable partie
du monde de la surface de la terre. Oui, ils
avaient raison…*
(Extrait: LE RITUEL)

LE RITUEL, c’est 400 pages de cauchemar et d’horreur pour lecteurs avisés. Le sujet est pourtant courant, quatre copains : Hutch, Phil, Dom et Luke décident de partir à l’aventure dans la forêt scandinave. Dès qu’ils pénètrent dans la forêt, rien ne va plus, ils tournent en rond. La situation se complique du fait que Phil et Dom accusent une importante surcharge pondérale et finissent par se blesser, retardant dangereusement le groupe.

Puis, lors d’une tentative de sortir de cette inquiétante forêt, les copains découvrent un cadavre d’animal éviscéré suspendu à un arbre. La suite est une série d’épisodes cauchemardesques et de noirceur :

*Une terreur devant laquelle l’esprit ne peut qu’admettre sa défaite, se réfugiant dans des rêvasseries imbéciles. Puis, ils l’entendirent de nouveau, sur leur gauche. Tellement proche : le même mugissement…* (extrait) Angoisse et horreur sont omniprésentes avec une toile de fond à caractère surnaturelle.

Le scénario m’a rappelé à plusieurs égards le deuxième volet de la série  PROJET BLAIR : LE LIVRE DES OMBRES. Ceux et celles qui l’ont vu se rappelleront qu’il a été tourné sur les lieux même du tournage de Projet Blair. On sait que l’histoire repose sur l’hystérie collective inconsciente des jeunes qui ont été poussés à faire un carnage indescriptible.

Maintenant, rappelez-vous l’ambiance du film, l’atmosphère pesante, les lourds silences alternant avec des bruits mystérieux amplifiés en plus des bruits de la forêt que la noirceur rend inquiétants. Dans LE RITUEL, vous avez la même atmosphère. Dans l’ensemble, c’est quand même ce que j’appellerais du réchauffé.

Le succès de ce livre repose en grande partie sur le non-dit…la plume s’en remet à l’esprit du lecteur. Malheureusement mon enthousiasme s’arrête là. J’ai bien peur de vous décevoir car ce livre comporte une grande faiblesse.

Un irritant m’a fait tomber de haut. Au milieu du récit, il y a un changement brusque dans le rythme, le décor…un virage qui amène le lecteur dans la partie disons surnaturelle du récit. On passe de l’angoisse et la peur de la première partie à la folie pure dans le second volet.

Changement drastique dérangeant pour le lecteur d’autant que la crédibilité n’y est plus. C’est n’importe quoi. Le livre passe ainsi dans la série B. On dirait que cette partie a été écrite par un autre auteur plus versé dans les scénarios pour jeunes ados.

C’est dommage. J’ai été quand même ébranlé par la première moitié à cause de l’atmosphère qui s’en dégage, une espèce d’éther malsain, le tout rendu par une plume habile qui provoque l’addiction…j’ai malheureusement déchanté au beau milieu du récit. La magie s’est perdue et j’ai commencé à trouver le temps long à cause du caractère abusif des descriptions, des redondances et d’une finale décevante.

J’ai l’impression d’avoir lu deux livres. Un bon et un beaucoup moins bon. Pas de cohérence. Est-ce que j’irais jusqu’à vous recommander un livre à cause de sa première partie. Moi je trouve ça tentant. Vous pourriez peut-être trouver quelque chose qui m’échappe. Personnellement je ne déteste pas ce genre de challenge. Une chose est sûre, c’est glauque d’un bout à l’autre…

Suggestion de lecture : H+ 1, TRANSMUTATION, de Célia Ibanez

Adam Nevill est né en 1969 à Birmingham en Angleterre. Il s’est spécialisé dans la littérature d’horreur. Son livre APPARTEMENT 16 a connu un succès fulgurant dès sa publication en 2011. DERNIERS JOURS publié en 2014 a décroché le prix BRITHISH FANTASY du meilleur roman d’horreur en 2013 (Pour l’édition anglaise publiée en 2012). LE RITUEL a gagné le même prix en 2012. Pour en savoir plus, visitez www.adamlgnevill.com

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le samedi 6 juin 2020

DIX PETITS NÈGRES, d’AGATHA CHRISTIE

Dix petits Nègres s’en allèrent dîner.
L’un d’eux s’étrangla et il n’en resta plus que
Neuf.
Neuf petits Nègres veillèrent très tard.
L’un d’eux oublia de se réveiller et il n’en resta plus que
Huit.
Huit petits Nègres voyagèrent dans le Devon.
L’un d’eux voulut y demeurer et il n’en resta plus que
Sept.
Sept petits Nègres cassèrent du bois avec une hachette.
Un se coupa en deux et il n’en resta plus que
Six
Six petits Nègres jouèrent avec une ruche.
Un bourdon piqua l’un d’eux et il n’en resta plus que
Cinq

(Extrait : LES DIX PETITS NÈGRES, Agatha Christie, édition
originale : 1939, traduction française : 1940. Éd. Librairie
des Champs-Élysées, collection Le Masque #299. Papier
244 pages.)

Pour ce livre, j’ai utilisé la version audio
éditée en français par AUDIOLIB, publié
le 16 mars 2016.

NARRATEUR : GREGORY GADEBOIS

Dix personnes sont invitées à séjourner dans une magnifique demeure sur l’île du Nègre. L’hôte inconnu est absent. Dix statuettes trônent dans le salon, une comptine passe dans les chambres. « Dix petits Nègres s’en allèrent dîner. L’un d’eux s’étrangla et il n’en resta plus que neuf ». Une voix mystérieuse accuse de crime chacun des vacanciers. Un premier convive décède comme dans la chanson, une statuette disparaît. C’est le début de l’hécatombe, les invités semblent à la merci d’un dangereux psychopathe.

SECONDE PAUSE AGATHA
Une œuvre à part
Cinq petits Nègres étudièrent le droit.
L’un d’eux devint avocat et il n’en resta plus que
Quatre.
Quatre petits Nègres s’en allèrent en mer.
Un hareng saur avala l’un d’eux et il n’en resta plus que
Trois.
Trois petits Nègres se promenèrent au zoo.
Un gros ours en étouffa un et il n’en resta plus que
Deux.
Deux petits Nègres s’assirent au soleil.
L’un d’eux fut grillé et il n’en resta plus que
Un.
Un petit Nègre se trouva tout seul.
Il alla se pendre et il n’en resta plus
Aucun.
<extrait>
Dans la bibliographie de plusieurs auteurs, on trouve un livre qui fait bande à part. Un livre qui se sépare des autres par son style, sa nature. Je pense à Stephen King avec LA TOUR SOMBRE, ou à Patrick Sénécal avec CONTRE DIEU. Je crois que c’est aussi le cas d’Agatha Christie avec DIX PETITS NÈGRES, retitré en 2020 ILS ÉTAIENT DIX.

Ici, pas de Miss Marple ou d’Hercule Poirot pour résoudre un meurtre énigmatique mais plutôt dix personnes, sans  lien entre elles, condamnées à mort sans le savoir, qui acceptent l’invitation d’un mystérieux personnage appellé O’nyme à se rendre sur l’île du Nègre à une date et une heure bien précises.

Une fois tout le monde arrivé, monsieur O’nyme envoie un message pour signaler son retard. Il arrivera le lendemain. Après le premier repas sur l’île, une voix mystérieuse venue de nulle part s’élève et lance des accusations de meurtre ou de complicité de meurtre touchant chaque invité.

La sentence va s’appliquer selon les règles d’une comptine qu’on retrouve dans chaque chambre établissant l’élimination systématique de dix petits nègres. (Voir extrait) Et la ronde des exécutions commence après le repas alors qu’un des accusés s’étouffe en buvant une boisson et meure : *Dix petits nègres s’en allèrent dîner, l’un d’eux s’étrangla et il n’en resta plus que neuf…* (Extrait)

La panique s’installe. Certains l’extériorisent, d’autres la vivent à l’intérieur. Chacun prétend n’avoir rien à se reprocher mais on dirait que les consciences ne sont pas nettes. Le juge Wargrave qui fait partie des invités condamnés prend l’enquête en main afin de comprendre ce qui leur arrive exactement.

Dès le départ, ce récit m’a accroché, d’abord à cause de l’île, moins mystérieuse que son nouveau propriétaire qui doit être un richissime excentrique mais qui semble en savoir très long sur chaque invité. Ensuite, j’ai été fasciné par le génie d’Agatha Christie à pousser ses personnages à l’introspection me révélant les secrets que chacun gardait enfouis.

Je découvrais que chacun avait quelque chose à se reprocher. Ils avaient tous, d’une certaine façon, échappé à la justice. Ajoutons à cela l’atmosphère crée par l’auteure dans ce huis-clos hanté par la suspicion, l’incompréhension, la peur qui devient terreur…une ambiance d’angoisse et de panique qui fait crescendo. J’ai été prisonnier de la grande dame, le temps de me creuser la tête à comprendre qui pouvait être l’exécuteur.

La technique d’écriture d’Agatha Christie me surprendra toujours. Car, comme toujours, le coupable est le dernier personnage qu’on pourrait soupçonner…ce que j’ai constaté dans une finale qui m’a laissé pantois. J’ai savouré ce livre. Plus que jamais, Agatha m’a happé dans son délire et a fait de moi un prisonnier de l’île du Nègre.

Le point commun avec son œuvre globale est toujours le déploiement de déductions et de raisonnements. Mais c’est tout. DIX PETITS NÈGRES pourrait être le meilleur livre que j’ai lu d’Agatha Christie. Depuis sa publication en 1939, le livre ne s’est jamais démodé.

DIX PETITS NÈGRES a été adapté plusieurs fois à l’écran, je pense entre autres à la version de 1974 du réalisateur Peter Collinson avec le grand Charles Aznavour. J’ai vu également la version de 1945 du réalisateur René Clair qui a remplacé les petits nègres par les petits indiens dans le titre et la fin du film diffère du roman.

Lisez le livre d’abord. C’est ce que je recommande et je suis sûr que vous ne serez pas déçu. On comprendra que DIX PETITS NÈGRES est le livre qui s’est le plus vendu parmi les livres signés par Agatha Christie et un best-seller à l’échelle mondiale.

Suggestion de lecture, de la même autrice : LE CHAT ET LES PIGEONS

Agatha Mary Clarissa Miller devenue Agatha Christie est une des romancières les plus appréciées de l’histoire de la littérature. Elle a vécu de 1891 à 1976. Auteure de 84 romans, une vingtaine de pièces de théâtre et de plusieurs recueils de nouvelles, elle a présidé à l’élaboration de règles de base pour un bon roman policier avec ses fameux détectives Hercule Poirot et Jane Marple. Pour en savoir plus sur la célèbre romancière, je vous invite à consulter le site internet  http//agatha.christie.free.fr/

Le roman LES DIX PETITS NÈGRES d’Agatha Christie a été adapté plusieurs fois à l’Écran dont 2017, 1974 et la première adaptation, photo à droite, remonte à 1945 alors que le réalisateur René Clair avait choisi de titrer le film DIX PETITS INDIENS qui mettait en vedette entre autres Rolland Young et Barry Fitzgerald. Le film s’st vu récompensé en recevant le prestigieux LEOPOLD D’OR au festival du film international de Locarno en 1946. C’est Dudley Nicholls qui avait scénarisé le prestigieux roman. Sans être adaptés, plusieurs films ont été inspirés par le roman qui a aussi été adapté plusieurs fois au théâtre.

Acteur de théâtre et de cinéma français né en 1976, Grégory Gadebois a imposé ces dernières années sa sensibilité à fleur de peau dans le paysage dramatique français. Sa carrière décolle en 2012, année durant laquelle il remporte le César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Angèle et Tony, toujours aux côtés de son amie Clotilde Hesme.  Au cinéma, on l’a récemment vu tourner pour Benoît Jacquot (Les Adieux à la Reine), Frédéric Videau (À moi seule), Jean-Michel Ribes (Brèves de comptoir). Il n’a pas beaucoup de livres audios à son actif. Il faut espérer qu’il persévèrera dans ce domaine.

Bonne écoute
Claude Lambert
le samedi 7 mars 2020

La petite fille qui aimait Tom Gordon, STEPHEN KING

LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON

Commentaire sur le livre de
STEPHEN KING

*À son tour, le moine noir s’avança et Trisha éprouva
tout à coup une intense terreur. « Non! Cria-t-elle…
pas vous!…Allez-vous-en!…Mais il leva les bras et en
se retroussant les manches noires révélèrent de
longues griffes jaunes.*
(Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON, Stephen
King, t.f. Éditions Albin Michel, S.A. 2000, numériques, 260 p.)

L’histoire de Trisha, 9 ans. commence lors d’une excursion dans les Appalaches. Fatiguée et irritée d’entendre sa mère et son frère se disputer continuellement, Trisha décide de s’en éloigner mais elle se perd. Au beau milieu d’une forêt marécageuse, elle doit surmonter sa peur et affronter le froid, la faim, et…la nuit. Elle devra aussi faire face à deux personnages terrifiants qui la harcèlent : la Teigne et la Chose. Heureusement, Trisha a avec elle son baladeur qui lui permet de suivre les exploits de son héros, le joueur de baseball Tom Gordon. Il semble que Tom soit le seul à pouvoir sauver Trisha de sa fâcheuse position.

ON ÉTAIT TOUS COMME TRISHA
*Ses yeux se posèrent sur la masse sombre de la
forêt à sa droite. «Ne t’approche pas de moi…
Reste où tu es,  sinon je compose le 800 et
j’appelle le géant, compris?» La Chose l’entendit.
(Extrait : LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON)

C’est un bon livre… ce n’est pas le meilleur de King mais l’histoire est extrêmement originale. Elle est développée comme le déroulement d’un match de baseball. Les chapitres deviennent des manches, il y a des demi-manches et des prolongations.

Le baseball est omniprésent dans le récit ainsi qu’un de ses héros légendaires : Tom Gordon, star des Red Sox de Boston. Tom Gordon est le joueur préféré de Trisha. Tom Gordon est un symbole d’équilibre pour la jeune fille qui va vivre une pénible épreuve. Mais commençons par le commencement.

Patricia McFarland, appelée affectueusement Trisha, est une petite fille de 9 ans. Son frère Pete et sa mère se dispute continuellement. Un jour, lors d’une excursion en forêt, pour échapper un moment à une autre dispute qui ne finit pas de finir, Trisha décide de se distancer d’eux et quitte la piste forestière.

Après un certain temps, Trisha veut regagner la piste, mais sans le savoir, elle s’en éloigne jusqu’à être complètement perdue. Au lieu de rester sur place, Trisha décide d’avancer. Elle avancera pendant 9 jours.

Trisha va se débrouiller de son mieux, mais une mauvaise alimentation, de l’eau peu potable, l’angoisse et la peur, les dangers finiront par miner son moral et sa santé. Ce régime durera 9 jours.

Pour se tenir debout, avancer et garder le moral, Trisha brasse ses souvenirs avec sa famille, son amie Pepsi Robichaud, (ici, King n’a pas manqué d’humour), son père qui, comme elle, adore le baseball et la présence imaginaire et combien précieuse de Tom Gordon. En plus des dangers de la forêt, deux créatures viennent alimenter son angoisse. La Teigne et la Chose.

C’est ici que je reconnais vraiment Stephen King. S’il y a un point commun dans l’ensemble de son œuvre, c’est bien le développement précis de la psychologie de ses personnages. Par exemple, Trisha a une conscience qui lui parle mais aussi ce que j’appellerais une anti-conscience qui n’a pour but que d’affaiblir la petite fille et miner son moral. La petite voix qui lui parle, c’est la Teigne.

À cette dualité s’ajoute une mystérieuse présence qui suit et menace Trisha tout le long de son périple. Celle-là est réelle et donne au récit un petit caractère fantastique. Je vous laisse la découvrir.

LA PETITE FILLE QUI AIMAIT TOM GORDON est moins un drame d’horreur qu’un thriller psychologique mais l’histoire est écrite avec une remarquable maîtrise. Comme d’habitude, Stephen King prend bien son temps pour présenter ses personnages, introduire les éléments d’angoisse et nous attacher solidement à son histoire et à ses deux principaux personnages : Trisha et Tom Gordon qui représente dans le récit comme une frontière, une démarcation entre la peur et le courage.

Je me suis approprié la peur de Trisha. La plume de King m’a simplement poussé à avoir mal pour elle. Trisha n’a que Tom pour garder l’équilibre et elle a son walkman qui lui permet de suivre un match. Tom Gordon sauve la mise des Sox en dernière manche et pose le geste que Trisha finira par poser dans sa recherche de la victoire…il pointe un doigt au ciel.

J’ai eu deux petites déceptions : La Chose n’a pas la place qu’elle devrait avoir dans le récit. Pour des raisons que j’ignore, elle échappe au long développement que King accorde habituellement à ses personnages. Je croix que La Chose aurait dû être beaucoup plus et mieux exploitée. Enfin, j’ai trouvé la finale un peu étrange et bâclée.

Quant à Tom Gordon, il existe vraiment, il a été lanceur de relève droitier ayant joué dans les Ligues majeures de baseball de 1988 à 2009. Tom Gordon est surnommé « Flash », en référence au super-héros Flash Gordon et il a effectivement établit un record d’équipe avec 46 sauvetages. Il évoluait alors avec les RedSox de Boston. Évidemment sa présence dans le roman se limite à l’imaginaire de Trisha, donc elle est purement fictive.

Principalement parce que Trisha est terriblement attachante, parce que l’écriture est mordante, parce que le brassage d’émotion est très fort et l’angoisse inévitable et parce que King, c’est King, je recommande ce livre. J’ai toujours eu un faible pour cet auteur génial. Même si son livre n’emprunte pas les sentiers de la gloire, j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

Tom Gordon est né le 18 novembre 1967 à Sebring en Floride. Il a joué dans 7 équipes dont les Red Sox de Boston cités dans le livre de King, de 1996 à 1999. Il a participé à trois matchs d’étoiles. C’est avec les Phillies de Philadelphie qu’il a remporté la première série mondiale de sa carrière. C’était en 2008.

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 LECTURE PARALLÈLE SUGGÉRÉE :

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BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 31 mars 2019