*Une tête de taureau apparut dans leur champ de vision, vissée sur le haut du corps, se substituant à ce qui aurait dû être une tête humaine. De longues cornes pointues aux extrémités, le poil rêche et frisé de couleur sable, les naseaux grands ouverts et encore humides, de grandes oreilles tombantes et poilues…Ils hurlèrent comme jamais ils n’avaient hurlé… *
Extrait : ENFERS, d’Ismaël Lemonnier, versions brochée et numérique : Hugo roman, 2022, respectivement 375 et 288 pages.

C’est le premier jour de Clément dans la brigade criminelle de Paris. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne sera pas de tout repos. Le jeune bleu au QI hors normes se retrouve associé au capitaine Lothar Kessel, son opposé en tout point. Et, pour couronner le tout, les cadavres semblent se multiplier dans la capitale !
Les deux flics vont devoir mettre de côté leurs différends pour comprendre qui se cache derrière le tueur infernal et, surtout, pour l’empêcher de récidiver… Enfers, troisième série originale proposée par NEXTORY, vous plongera dans les sous-sols parisiens à la recherche d’un tueur à l’imagination débridée et aux méthodes particulièrement violentes.
Un récit asphyxiant


Le moins que je puisse dire, c’est que ce livre m’a rivé à mon siège. Son idée de base est une série de meurtres basée sur LA DIVINE COMÉDIE, le célèbre poème de Dante Alighieri qui décrit les neuf cercles de l’enfer. Le but du tueur, aussi fou que génial, est de compléter les neuf cercles. Et les meurtres, d’une horreur inimaginable, s’accumulent.
L’idée de s’inspirer de la DIVINE COMÉDIE pour faire évoluer un monstre est loin d’être neuve. Elle a fait par exemple l’objet du livre de Matthew Pearl LE CERCLE DE DANTE en 2004.
Et puis le modus operandi du tueur me rappelle beaucoup le célèbre Jigsaw dans la série de film DÉCADENCE produite entre 2004 et 2025. DÉCADENCE est un mélange de policier, thriller et de torture porn gore. Jigsaw, incarné par Tobin Bell était un tueur *justicier* qui utilisait son génie hors du commun pour torturer et tuer ses victimes en leur laissant une ridicule possibilité de rédemption.
ENFERS m’a rappelé aussi le livre culte de Dan Brown DA VINCI CODE qui est un véritable jeu de piste aux énigmes pénibles à résoudre. De plus, que ce soit ENFERS, DÉCADENCES ou DA VINCI CODE, c’est toujours une course contre la montre.
Pour moi, le lien était facile à faire avec ENFERS, le livre d’Ismaël Lemonnier qui est un véritable recueil d’abominations. Le tueur s’aligne parfaitement avec la philosophie de LA DIVINE COMÉDIE, sa cruauté est au-delà de toute description, tout comme l’imagination qu’il déploie pour les exécutions.
Bien que l’histoire puisse sembler réchauffée, une foule de détails et un soupçon d’originalité font d’ENFERS un ouvrage intéressant. Par exemple, l’auteur dirige l’enquête vers deux lieux célèbres de la France : LES CATACOMBES, véritable labyrinthe dans le sous-sol parisien de 1,5 kilomètres à 20 mètres de profondeur. Le plus grand ossuaire du monde et le CIMETIÈRE DU PÈRE LACHAISE, autre lieu non moins mythique, un des plus grands cimetières du monde (45 hectares de superficie) où reposent de nombreuses célébrités.
J’avais l’impression d’être dans une visite guidée…pas du tout désagréable.
Autre détail, les deux principaux enquêteurs. Deux êtres totalement disparates : un vieux de la vieille, grincheux et mal embouché et un jeunot débutant, ce que les français appellent un *bleu* … donc sans expérience mais extrêmement brillant. Ça fait des étincelles et ça amène une agréable diversion dans une histoire froide et violente.
Pour conclure, ENFERS est un roman fort, noir et violent. La cruauté qui l’imprègne induit des passages à soulever le cœur. La plume est solide, fluide et très directe. Un petit cauchemar de 300 pages développé avec intelligence.
Suggestion de lecture : CHARADE, de Laurent Loison

L’auteur Ismaël Lemonnier
Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 8 novembre 2025





L’auteur 












Cormoran Strike est en visite dans sa famille en Cornouailles quand une inconnue l’approche pour lui demander de l’aide. Elle aimerait retrouver sa mère, disparue dans des circonstances jamais éclaircies en 1974. Intrigué, Strike accepte, malgré la longue liste des cas sur lesquels lui et son associée Robin Ellacot travaillent déjà. Petit à petit, l’enquête apparaît comme très complexe. Sur leur chemin, Robin et Strike rencontrent des témoins peu fiables, s’interrogent sur des jeux de tarots, tout en poursuivant des pistes qui semblent mener vers un serial killer psychopathe. Ils apprendront bientôt, à leurs dépens, que même des affaires classées peuvent se révéler dangereuses…



















Pour apprécier LE CHIEN JAUNE, il faut connaître un peu l’inspecteur Maigret. Le gros Maigret, Jules de son prénom. Un limier aux antipodes des Colombo, Cherlock Holmes et Hercule Poirot. Maigret est un personnage singulier, énorme, dense, consistant doté d’un incroyable flair et d’un instinct exceptionnel.
Pas étonnant que l’imposant Jules soit le héros de plus de 75 romans de George Simenon. Et tous ces attributs se retrouvent dans LE CHIEN JAUNE alors que les cadavres s’accumulent, qu’il y a de la peur dans l’air et de la strychnine dans les verres. Pour résoudre cette affaire, Maigret s’obstine à se mettre dans la peau d’un chien jaune omniprésent à proximité des scènes de meurtres.
Par rapport aux romans policiers modernes, LE CHIEN JAUNE est plutôt dépaysant. C’est une qualité que j’apprécie. C’est un roman très bien écrit, superbement structuré car malgré sa brièveté, il dit tout, n’omet rien. Son seul défaut réside je crois dans l’absence d’indices. Quand il y a des indices, le lecteur travaille, quand il n’y en a pas, il mijote. Fidèle à son héros, l’auteur a caché son jeu jusqu’à a fin.