
*Je prends lentement conscience de ma condamnation, seconde après seconde. Je suis incapable de me projeter au-delà de ce temps primordial, scandé par les battements de mon cœur, comme des mains frappant la peau tendue d’un tambour. Rythmant ma progression, immobile en pleine Mer Noire. Moi, ce galérien serti dans une coque de noix, qui n’a aucune idée du mouvement qu’il imprime. Le pourquoi de cet effort surhumain. Ce qu’il signifie de l’autre côté de la porte. A qui cela fait-il sens ? *
Extrait : OXYMORT, de Franck Bouysse. Édition de papier MOISSONS NOIRES éditeur, 2019, 276 pages. Format numérique : MOISSONS NOIRES éditeur, 2020, 220 pages, 934 KB. En papier aussi aux Éditions J’ai Lu.

À vous de jouer…
le temps presse

D’abord, vous pouvez vous fier au quatrième de couverture. Il reflète très bien l’histoire qui, du reste est très limitée quant à son développement. OXYMORE est un huis-clos oppressant et anxiogène quant à ce qui se passe dans la cave et à l’état d’esprit du prisonnier Louis Forell. Le roman est assez court et est extrêmement ventilé, donc facile, voire agréable à lire.
La force de ce roman est malheureusement limitée. Elle se cantonne à la situation dramatique de Forel, enfermé dans une cave non éclairée, froide, humide et qui pue le cadavre. L’agresseur, obsédé mentalement par la possession, joue avec Forel et lui impose des énigmes tordues. L’objectif de Forel est simple : sortir à tout prix en essayant d’être plus malin.
Le thème de la séquestration est courant en littérature mais l’auteur a eu une idée qui avait au départ un potentiel intéressant. Mais le développement a versé malheureusement dans une désolante banalité. Les personnages sont superficiels, quelques-uns même insignifiants mais l’auteur a travaillé soigneusement son personnage principal : louis Forel. Il décrit avec minutie ses états d’âme, son introspection, ses questionnements, sa peur, ses amours, ses espoirs et même sa stratégie.
C’est une histoire très noire, le style est agréable mais l’ensemble est sans profondeur et accuse beaucoup de faiblesses dans les liens et le fil conducteur. Même le rôle du policier est sans saveur. Enfin, l’histoire est farcie de mises en abîmes dont plusieurs sont parfaitement inutiles. C’est ce que j’appelle du remplissage.
Quant à l’agresseur, on connait assez vite ses motivations. L’auteur nous fait savoir qu’il est tordu, mentalement instable. Ça s’arrête là. Enfin, pour ce qui est du titre, le terme OXYMORT est discutable. C’est une figure de style qui tend à rapprocher deux termes qui s’opposent par nature. Ici, le titre fait référence à un silence assourdissant. C’est réaliste jusqu’à un certain point mais pas totalement.
L’idée de départ de Bouysse était intéressante et même prometteuse mais l’inspiration s’est figée quelque part. Le roman est très court, ventilé à outrance et sous-développé. Je sais que mon rapport forces-faiblesses penche en défaveur du roman. Je veux préciser toutefois que le centrage sur la séquestration de Forel vaut le détour.
On dirait que Bouysse a voulu écrire une nouvelle et qu’il l’a transformée en base de roman avec, visiblement une panne d’inspiration mise en évidence par de nombreux passages sans liens avec l’histoire et une finale insipide. Si l’auteur s’était limité à une nouvelle sans liens inutiles et centrée sur la psychologie des personnages, il aurait eu un coup de génie.
Suggestion de lecture : REGARDER LE NOIR, d’Yvan Fauth

L’auteur Frank Bouysse
Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 29 novembre 2025



C’est un très beau roman d’aventure, mais d’une infinie tristesse qui met à l’avant-plan une maladie cruelle, la dégénérescence, la peur et la mort. C’est un aspect du roman qui a mis ma patience à l’épreuve. La peur et la mort sont omniprésentes dans le récit. J’avoue que ça devient un peu lassant à la longue.
J’ai été un peu surpris et pas très emballé par le dernier quart du livre où l’auteur a complété en vrac sa vision de la pandémie en développant l’aspect philosophique, médical et sociétal du problème, le tout, dans une présentation tout ce qu’il y a de plus provençal. J’ai trouvé ça un peu lourd.




L’autrice

Douze auteurs prestigieux de noir sont ici réunis et, si chacun a son mode opératoire, le mot d’ordre est le même pour tous : nous faire ouvrir grand les yeux au fil de récits qui jouent avec les différentes interprétations de la vision.





Isabel Gros est une miraculée. Seule survivante d’une fusillade, elle a passé deux semaines dans le coma. Contrainte d’abandonner sa carrière de critique d’art et ne supportant plus la vie citadine, elle quitte Paris avec son mari, pour s’installer dans leur nouveau chalet, au cœur des Vosges. 



Quand Maud Graham est appelée à éclaircir le meurtre d’un homme trouvé gisant dans son sang, elle ne peut se douter des motifs de ce crime. Qui pouvait bien en vouloir à ce point à cet homme sans histoire ? La détective avance en plein brouillard jusqu’à ce que commence à se dessiner une toile complexe. Si l’enquête porte d’abord sur l’assassinat d’un homme, c’est sur la maltraitance subie par des femmes qu’on lèvera le voile en cours d’investigation. Alarmée par le danger qui menace ces femmes devenues des proies malgré elles, Graham se lance sur la trace de l’agresseur. Une poignante course contre la montre démarre…

La planète se trouve peu à peu paralysée par de mystérieuses catastrophes, des accidents autant absurdes qu’atroces surgissant n’importe où n’importe quand. Tout converge vers une nouvelle forme d’attentat. Les questions s’accumulent tandis que la peur grandit partout sur le globe. Qui se cache derrière toutes ces horreurs ? Pourquoi personne ne les revendique ? Mais, surtout, jusqu’où sont prêts à aller ces inconnus qui sèment une terreur de plus en plus grande ? Le temps passe alors qu’une évidence se dessine : et si les fondements mêmes du monde moderne en venaient à vaciller ?




Août 1989. Solène et Raphaël, des jumeaux de onze ans originaires du village de Piolenc, dans le Vaucluse, disparaissent lors de la fête de l’ail. Trois mois plus tard, seul l’un d’eux est retrouvé. Mort. 
Née en 1971, Sandrine Destombes a toujours vécu à Paris. Elle travaille dans la production d’événements depuis plus de vingt ans et profite de son temps libre pour écrire des polars, son domaine de prédilection. Bien que française, Sandrine Destombes est attachée à ses origines italiennes, elle instille dans ses écrits son amour des Abruzzes, une belle région située à l’est de Rome.



