PÉRIL EN MER, le livre d’Olivier Descamps

*Est-ce que je suis le seul à me sentir mal ?… Tania sourit
encore  puis elle s’apprête à partir. À ce moment-là, elle
voit quelque chose derrière moi, et ses yeux s’agrandissent.
Elle pousse un cri et s’accroche à mon bras.* 
(Extrait : PÉRIL
EN MER, Olivier Descamps, Héritage jeunesse éditeur, 2019,
édition de papier, 320 pages, Collection Frissons sang pour sang
québécois)

Lorsque Pierre accepte de passer une fin de semaine sur un catamaran avec des amis de son école, il est heureux de fuir l’inquiétant personnage qui le pourchasse depuis l’invitation. Pierre pense être la nouvelle victime des Croquemitaines, un groupe anonyme qui effraie des élèves pour poster sur internet les vidéos de leurs proies. Ce voyage en bateau est pour lui une façon d’échapper aux mauvais plaisantins. Mais quand les apparitions continuent au milieu de la mer, il n’est plus certain qu’il s’agisse d’une blague.

FRISSONS sang pour sang québécois
*J’hésite. Je sais que c’est presqu’impossible.
Jérôme s’avance. Je me mets devant lui
instinctivement. Il fait un geste et la peur me
retourne l’estomac*
(Extrait)

C’est un livre intéressant pour les 8 à 12 ans. Il l’est aussi  pour les adultes, dans la mesure où ils peuvent comprendre les codes et les procédures qui régissent les relations entre les ados et apprécier la psychologie de ce groupe d’âge particulièrement friand de frissons et d’émotions fortes.

Revoyons un peu le synopsis : Dans un lycée, un groupe de jeune se fait appeler LES CROQUEMITAINES. Leur raison d’être est de capturer en vidéo des scénarios de terreur d’adolescents persuadés de se faire tuer. Dans le plus récent scénario, Charles, dont la vie a été gâchée par les moqueries de ses pairs, perd connaissance suite à une panique incontrôlable. Le tout est filmé et diffusé bien sûr. Vivement une autre victime qui pourrait bien être la dernière.

Pierre, le personnage principal de cette histoire accepte une excursion en haute mer à bord d’un catamaran, prochaine victime toute indiquée des Croquemitaines. Mais rien ne se passe comme prévu et une série d’épreuves amènera Pierre à découvrir la véritable nature des Croquemitaines.

Ce récit met en perspective l’existence, dans beaucoup de collèges et dans la Société en général de petites confréries, bien inoffensives, mais dont quelques-unes développent un esprit sectaire et sont dirigées par une personne psychologiquement instable. L’histoire rapporte de nombreux exemples à ce rayon…un des plus célèbres étant la secte de Jim Jones.

Notre histoire ne va pas aussi loin bien sûr mais les fondements et les motivations sont similaires et reposent sur la manipulation, la naïveté et la pusillanimité. Le développement de ce récit m’a semblé ordinaire ou disons conventionnel. Mais j’ai été moi-même surpris par certains rebondissements imprévus et for bien calculés.

Le rythme très modéré de la plume entretient le mystère et la finale est très bien travaillée quoiqu’elle pourrait forcer les jeunes lecteurs à revenir en arrière pour comprendre l’ultime conclusion. O surprise c’est la grande Agatha Christie qui va amener Pierre à compléter le puzzle. Je ne peux évidemment pas en dire plus, mais j’ai apprécié le petit clin d’œil d’Olivier Descamps sur le pouvoir des livres.

C’est un livre bien écrit qui pousse à la réflexion sur nos anxiétés, peurs, angoisses souvent exacerbées dans l’enfance et dans l’adolescence par des relations familiales complexes et insécurisantes et le livre vient nous rappeler aussi que dans l’entourage des jeunes, ils se trouvent toujours des pairs dont la popularité s’est construite sur la manipulation et l’intimidation. Ces jeunes font souvent des adultes peu convenables…

la principale faiblesse du récit repose sur ce qu’on sait des Croquemitaines : peu de choses. Par opposition à la structure psychologique de Pierre, le point fort du roman, on ne sait presque rien sur la psychologie des autres personnages, Jérôme en particulier. Comment tout a commencé. Il aurait été intéressant d’ajouter quelques scénarios de vidéos pour mieux comprendre les motivations du groupe.

Mais en général, ça se laisse lire assez vite. La deuxième moitié en particulier pousse les jeunes lecteurs à se mettre en mode *tourne-page*. Je signalerai ici un dernier élément de réflexion évoqué très brièvement dans le récit et qui m’évoque la fondation d’un édifice : on n’en fait jamais assez pour protéger ses données personnelles.

Suggestion de lecture : LA MÉMOIRE DU LAC, de Joël Champetier

Enfin, beaucoup de jeunes lecteurs apprécieront je crois que l’auteur ait choisi de mettre isolément et en caractère gras les émotions de Pierre :
*Isolé depuis plusieurs jours, je me suis imaginé le pire.*
*Quelque chose attrape mon pantalon.*
*Je ne respire plus, tétanisé*.
*L’image du monstre sortant de l’eau me revient*
*Un sanglot étouffe son dernier mot.*
(Extrait)
Les jeunes vont passer, je crois, un bon moment de lecture.


Après des études à l’université de la Sorbonne, Olivier Descamps part s’installer au Québec pour écrire. Scénariste depuis plusieurs années, il n’a jamais cessé de raconter des histoires, teintant ses fictions des grandes questions de ses recherches philosophiques.

Découvrez son site web :
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d’autres titres de la collection FRISSONS

Bonne lecture
Claude Lambert

le dimanche 29 mai 2022

LE CHÂTEAU DES FANTÔMES, tome 1

LA MOMIE DU PHARAON

Commentaire sur le livre et la série de
SOPHIE MARVAUD

*Au cours de leur vie, ils ont fait une très grosse bêtise.
Quand ils étaient vivants, cette bêtise les empêchait de
dormir. Maintenant qu’ils sont morts, son souvenir les
empêche de s’envoler vers le pays du repos souriant.
De toutes leurs forces, ils espèrent que quelqu’un
viendra les délivrer.
(Extrait : LE CHÂTEAU DES FANTÔMES, 1- LA MOMIE DU
PHARAON, Sophie Marvaud, Édition Adabam 2013, 2e édition,
édition numérique, 88 pages, litt. Jeunesse, 6-8 ans)

Il se passe des choses dans le mystérieux Château des Ombres, où vivent Cléo, Balthazar et Grodof, Chaque soir, à minuit, sept fantômes apparaissent dans le donjon de l’aile nord. Cette nuit, alors que les enfants et le chien espionnent les fantômes, l’un d’eux dépose un objet au bas de l’escalier. Une couronne de pharaon ! En une seconde, ils se retrouvent tous les trois en pleine Égypte ancienne, à l’époque des pyramides et des momies. Ils y retrouvent Le jeune prince Maïherpéra, désespérément à la recherche de ses vrais parents…

 

De l’or pour les premiers lecteurs
*-Voyons Cléo ! Les livres n’ont pas encore été
inventés ! Les Égyptiens utilisent du papier
épais fabriqué à partir d’une plante, le papyrus.
Ils les collent les unes à la suite des autres pour
en faire des rouleaux. *
(Extrait)

LE CHÂTEAU DES FANTÔMES est une série de petits livres publiés par Adabam éditeur e  dont la mission est de contribuer à l’éducation des premiers lecteurs et premières lectrices d’une façon ludique et divertissante en offrant des livres adaptés (déchiffrage, aide à la lecture et à l’orthographe) et des romans jeunesse qui initient les enfants à l’histoire et au fantastique…

La mise en scène de départ est la même partout. C’est le fil conducteur de la série : chaque nuit, dans le château des fantômes, Cléo, Balthazar et leur chien Grodof espionnent les fantômes. Un de ces fantômes dépose par terre un objet magique. Évidemment, nos amis ne peuvent s’empêcher d’y toucher et, ce faisant, sont propulsés dans le passé, à une époque ayant un lien direct avec l’objet abandonné par le fantôme.

Pour revenir chez eux, les jeunes n’ont qu’une condition à remplir : sauver un fantôme. Ainsi, les premiers lecteurs et premières lectrices vivront toutes sortes d’aventures à des époques variées.

Dans le premier tome de la série LE CHÂTEAU DES FANTÔMES, LA MOMIE DU PHARAON, l’objet que laisse tomber le dernier des fantômes tirant son boulet est une couronne de pharaon. En y touchant, nos amis sont immédiatement propulsés dans l’ancienne Égypte des pharaons et arrivent face à face avec une momie. Puis ils font la connaissance d’un adolescent tourmenté par le fait qu’il ne connait pas ses parents. Il a en effet été découvert, nouveau-né devant la porte du palais royal et a été adopté.

Cléo et Balthazar comprennent le sens de leur mission : identifier les parents de l’adolescent appelé Maïerpera et réunir la famille. Durant leur enquête, ils apprendront un tas de choses intéressantes :

J’ai trouvé la présentation tu tome 1 impeccable et même invitante pour les enfants. On y trouve une présentation des jeunes personnages, une présentation sommaire du Château des fantômes et quelques petites explications sur les mystères qui l’animent, une brève introduction, un développement clair, fluide et rythmé, et à la fin, un petit glossaire qui donne la définition des mots qui pourraient être compliqués pour les enfants.

Aussi, je suis sûr que les enfants apprécieront les superbes illustrations de Céline Papazian. La page couverture à elle seule est un petit chef d’œuvre.

Tout est réuni pour rendre la lecture des enfants confortable : des lettres grosses, des chapitres courts et ventilé, de belles illustrations, un petit lexique, une belle présentation chaude et attirante. Le récit comprend une caractéristique généralement appréciée des premiers lecteurs : une touche de mystère, de fantastique…pourquoi pas des fantômes qui s’essoufflent à traîner un boulet : *En montant l’escalier en colimaçon, ils s’énervent contre le boulet qui les tire en arrière* (Extrait)

Dans LA MOMIE DU PHARAON les jeunes vont apprendre des choses très intéressantes sur l’Égypte antique, les traditions, la mode vestimentaire, la royauté et la mentalité aussi, celle par exemple qui veut que les Égyptiens fortunés passent une grande partie de leur vie à préparer leur mort. Ça explique entre autres la présence des pyramides. Instructif, intéressant, attrayant. Je pense que les premiers lecteurs et premières lectrices seront intéressés par la suite.

Suggestion de lecture : LES BRAVOURES DE THOMAS HARDY, de Philippe Alexandre

Sophie Marvaud  est l’auteure de nombreux romans historiques pour adolescents, dont les séries à succès : LE SECRET DES CARTOGRAPHES (Le livre de poche et Plon jeunesse) et SUZIE LA REBELLE (Nouveau Monde éditions). Chez Hachette éducation, elle collabore à la collection TOUS LECTEURS : ADIEU POIMPÉI. Sophie Marvaud a aussi adapté le fameux WINX CLUB pour la bibliothèque rose. LE CHÄTEAU DES FANTÔMES donne à Sophie Marvaud l’opportunité d’associer culture et divertissement, ce qu’elle fait avec beaucoup de talent.

À lire dans la même série

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 21 mai 2022

BINE, tome 9 de DANIEL BROUILLETTE

Tourista sous les palmiers

*-Est-ce que tu penses qu’ils sont en train de faire ce
que je pense ? Demande Maxim en retenant un
ricanement. – En tout cas, ils sont pas en train de
jouer à la pétanque…- Mes parents ont déjà fait la
même affaire à Old Orchard. – York ! Pas eux ! – Je
sais, c’est dégueulasse.*
(Extrait : BINE t9 TOURISTA SOUS LES PALMIERS,
Daniel Brouillette, Éditions Les Malins, 2018. Édition
de papier, 400 pages)

 

C’est envahi par la peur de mourir dans un écrasement d’avion que notre très brave Bine s’envole pour Cuba en compagnie de sa belle Maxim et de son père. Il se donne une semaine pour reconquérir celle qu’il aime, mais qu’il a malheureusement trahie. En vacances, loin de l’école sous un soleil magnifique et un décor enchanteur tout ne peut que bien aller, non ? Dans MARTINE À LA PLAGE, peut-être. Mais dans BINE, pas vraiment…

 

 

7 ans et 10 albums plus tard
*L’acte de se dandiner sur de la musique a quelque chose
de bizarre. Surtout qu’en temps normal, ça ne se passe
pas sur une scène devant une foule. D’habitude, les
gens dansent en rond, en petits groupes et rient en
sautillant comme si leurs pantalons subissaient une
infestation de mulots.*
(Extrait)

C’est en 2014 que j’ai fait la connaissance de Benoit-Olivier Lord, surnommé affectueusement et…comiquement, BINE dans le premier tome de la série : L’AFFAIRE EST PET SHOP. J’ai publié un commentaire à ce sujet en novembre 2014. Pour le lire, cliquez ici. Il y a des choses qui ne changent pas : Bine a toujours *un exceptionnel sens de la répartie et une magnifique spontanéité dans ses relations avec ses pairs* (Extrait du commentaire de 2014)

J’étais curieux de voir comment Bine avait évolué avec le temps. Dans le tome 9, Bine a 14 ans, la belle Maxim est toujours dans le décor et Bine en est amoureux fou. A-t-il vieilli ce fameux personnage issu de l’imagination de Daniel Brouillette ? Plus qu’issu en fait…Bine serait l’extension de Brouillette. Ce n’est pas moi qui le dit, le caractère autobiographique de la série est avéré. 

D’abord Brouillette a donné à 9-TOURISTA SOUS LES PALMIERS un caractère très intimiste. Peut-être même un peu trop si on tient compte, par exemple, des nombreux détails livrés sur les mécanismes de la diarrhée. *un courant chaud interne annonciateur de tempête et un vertige donnant le mal de mer, on jette l’ancre aux toilettes pour se vider, une, deux trois, quatre fois…ce n’est pas une simple indigestion qui afflige Maxim. On est au sommet de la hiérarchie des diarrhées. Une princesse. Nulle autre que lady Diarrhea…* (Extrait)

L’auteur est encore plus direct en limitant par exemple à une phrase le chapitre 19 : *Maxim se chie la vie* (Extrait) Cet aspect du livre, passablement dominant m’a fait plutôt déchanter. Mais au-delà des détails croustillants sur *l’asperge* de Bine *squeezée* dans son speedo léopard et sur la tuyauterie grumeleuse de Maxim, j’ai quand même pu cerner le personnage de Bine, comment il a grandi, comment il a changé.

D’abord, Bine n’est plus un enfant. C’est un ado…tributaire du réveil de ses hormones, obsédé par son *ZWIZ*. Il demeure spontané et attachant, mais personnellement, je l’ai trouvé un peu benêt. Toutefois, après avoir complété la lecture du livre et avec un peu de recul, j’ai compris que notre jeune héro est amoureux fou, qu’il a des choses à se faire pardonner. Ça le rend parfois aussi gauche qu’adorable. Si je vais bien au-delà de son petit caractère dégoûtant :

*Mais l’entendre épandre du purin en quantité suffisante pour remplir un silo est une première. C’est triste à dire et je sais que ce n’est pas de sa faute, mais c’est carrément dégueulasse. * (Extrait) ce récit est une histoire d’amour d’adolescent. Et les péripéties du voyage à Cuba ne sont que des diversions…tous les chemins mènent à Rome. Je peux bien maintenant pardonner à l’œuvre de Brouillette ses petits aspects dérangeants.

Pour le reste, l’auteur maintient le cap : des chapitres courts, numérotés et titrés de façon originale et drôle : *une partie de ping-pong avec la fille qui pogne* (Titre du chapitre 13). Écriture directe et fluide. Comme je le mentionne plus haut, il y a des choses qui ne changent pas…il y a une ou deux constantes dans les 9 tomes de Bine, un fil conducteur tenace mais rassurant :

*la belle Maxim qui fait battre son *ti-cœur* et dans son langage basé sur un vocabulaire pas toujours recherché et pas toujours appétissant mais qui finit toujours par nous faire sourire avec des jeux de mots parfois douteux mais dont plusieurs ne manquent pas d’originalité. * (Extrait du commentaire sur L’AFFAIRE EST PET SHOP)

Bine a maturé mais il est encore très jeune et il lui reste beaucoup d’aventures à vivre. La finale de l’histoire promet une suite intéressante. J’ai dû combattre un peu mon côté réfractaire aux changements mais j’étais heureux de le retrouver. Je n’hésite pas à vous recommander la série…

Suggestion de lecture : LE FABULEUX MAURICE ET SES RONGEURS SAVANTS, de Terry Pratchett

Pour parcourir la collection BINE et toute la bibliographie de Daniel Brouillette, cliquez ici.


L’auteur Daniel Brouillette

Bonne lecture
Claude Lambert
Le samedi 7 mai 2022

 

L’ÉLU DE MILNOR, saga de Sophie Moulay

L’intégrale

*…Nous les sept sages de Milnor nous réunîmes et
entreprîmes de consulter les oracles. Nous formâmes
le cercle sacré et psalmodiâmes les paroles rituelles.
L’un des oracles daigna nous apparaître. Il nous
expliqua qu’un grand péril nous menaçait. L’ennemi
s’apprêtait à asservir Milnor. Il entendait fondre sur
toutes les contrées connues et réduire…la population
à l’état de bétail.*

(Extrait : L’ÉLU DE MILNOR, livre 1, la fuite d’Almus, voir
le synopsis pour l’intégrale. Format numérique, E38
éditeur, 2017, 1255 pages, 1944 KB, )

Depuis son plus jeune âge, Almus s’entend répéter la Prophétie : il est l’Élu qui sauvera le monde quand viendra l’Ennemi. Dans l’univers médiéval de Milnor, il apprend donc la magie auprès des Sages. Mais un jour, ses maîtres découvrent qu’ils se sont trompés d’Élu. Humilié et rejeté, Almus s’enfuit du palais des Sages pour rejoindre le lointain domaine de ses parents. Mille dangers le guettent au cours de ce voyage initiatique et, sans ses pouvoirs magiques, il n’est plus qu’un adolescent ordinaire. Almus découvrira le côté sombre de la vie, mais aussi l’amitié. Toutefois, les Hargors, des êtres mi-humains mi-félins, le poursuivent. Leur mission : capturer l’Élu et le ramener à leur empereur. 

Le cœur de la fantasy
*La mort dans l’âme, nous convînmes que l’Élu
apprendrait mieux les vicissitudes de la vie à
l’extérieur que dans les murs du palais et qu’il
nous reviendrait plus puissant que jamais. Nous
endurcîmes nos cœurs et exécutâmes les
directives de l’Oracle.*

(Extrait du livre 2 : L’OMBRE DE L’ENNEMI)

 

Mon commentaire porte sur l’intégrale de L’ÉLU DE MILNOR, soit cinq tomes : LA FUITE D’ALMUS, L’OMBRE DE L’ENNEMI, L’EMPIRE HARGOR, LE PAYS DES MORTS et LE MIROIR DU SAGE. C’est une longue saga de type *fantasy* écrite pour la jeunesse mais elle est aussi très acceptable pour les adultes qui aiment particulièrement l’atmosphère médiévale.

Voici l’histoire d’Almus. Un garçon qui a onze ans au début de l’histoire. Depuis plusieurs années il a été reconnu par les sages du royaume, L’ÉLU. C’est-à-dire le seul capable de sauver Milnor en affrontant l’ennemi. Un jour, les Sages se rendent compte qu’ils se sont trompés et rejettent Almus qui s’enfuira et entreprendra alors un voyage initiatique avec un statut de simple adolescent.

Il connaîtra une vie dure et fera face à mille dangers mais il fera aussi la connaissance de nouveaux amis : Pil, un voleur tout ce qu’il y a de plus gauche, Noir-Cœur, un jeune assassin qui n’a jamais tué personne, et Mira, une jeune voyante nomade…trois amis qui partageront finalement le destin d’Almus. Almus sera poursuivi et harcelé entre autres par les Hargor, êtres mi humains et mi chats.

C’est ainsi qu’Almus maintenant réhabilité par les Sages, gagne en puissance magique. Il se rend au pays des morts afin de ramener sa sœur, assassinée par l’ennemi puis enfin se prépare à l’affrontement final.

C’est l’approche classique de la Fantasy pour jeunes lecteurs. Les héros sont des adolescents aux prises avec l’éternelle dualité entre le bien et le mal. Je dois dire toutefois que l’auteure, Sophie Moulay a bien travaillé ses personnages et leur a attribué un équilibre réaliste de forces et de faiblesse.

Comme c’est très courant en littérature, certains attributs sont un peu poussés comme le raisonnement par exemple ou le vocabulaire mais à ce titre, j’ai senti une retenue de l’auteure et je n’en ai que mieux apprécié ma lecture. Toujours est-il que les jeunes m’ont entraîné dans une alternance d’action et de moments bucoliques et j’ai pu apprécier avec bonheur leur caractère bien trempé.

Les jeunes lectrices seront enchantées d’apprendre que la seule fille du groupe,  Mira a le caractère nécessaire pour mettre les garçons à leur place et elle ne se gêne pas. J’ai trouvé ça amusant et ça donne au récit un aspect actuel.

L’esprit d’équipe, le courage, la détermination et l’espoir des jeunes acteurs m’ont davantage impressionné que l’histoire comme telle qui est un peu usée avec un *ENNEMI* pas très bien défini et dont le statut est relativement facile à deviner.

Donc un élément capital qui pousse les jeunes lecteurs et lectrices à se rendre jusqu’au bout de la saga est respecté : un attachement rapide aux héros et la possibilité de s’identifier à eux. J’ai aussi apprécié le caractère initiatique du voyage des héros qui devront apprendre, comprendre, démêler le vrai du faux.

C’est un autre élément qui rend le lectorat captif : Apprendre des choses qui lui rappellent son quotidien. Les jeunes lecteurs et lectrices ajustent en général la dimension actuelle du récit à leur besoin de connaissances et d’aventures.

Pour toutes ces raisons et comme j’aime particulièrement l’atmosphère médiévale bien campée qui se dégage du récit, je considère que cette saga signée Sophie Moulay est une réussite.

Évidemment, c’est très long. La saga totalise 5 livres, pratiquement un millier de pages (j’ai utilisé un support numérique) mais ne craignez pas le terme *intégrale*. L’ÉLU DE MILNOR est un récit évolutif avec de l’action et des rebondissements.

Prenez le temps de le lire et vous vous retrouverez vite sur le chemin d’Almus, Pil, Mira et Noircoeur (Je ne comprends pas ce prénom car le garçon a le cœur sur la main) pour partager leurs aventures.

Suggestion de lecture : DUNE, de Frank Herbert

Sophie Moulay  a commencé à écrire en 2007, mais c’est en 2009 qu’elle imagine le personnage d’Almus, en s’appuyant sur l’expérience acquise au contact des adolescents. Elle développe alors la série « L’Élu de Milnor ». Depuis, elle a commis quelques meurtres dans ses « Enquêtes d’outre-tombe » « Drôle de mort » en constitue le premier volet. Il sera suivi d’un second en 2018. Elle s’est rôtie dans la chaleur d’un désert post-apocalyptique dans « Inhumaine, retour aux sources », mais est bien trop frileuse pour oser écrire sur le Pôle Nord ou tout autre latitude supérieure à 50°.

Les rues d’Hoggu ne sont pas sûres pour les enfants des quartiers pauvres. Et lorsque le jeune Calus décide par bravade de s’y aventurer, il ne se doute pas que son geste le met à la merci du redoutable Cruzac. Ce dernier lui offre un avenir étonnant, à condition de renoncer à son passé.
Pour cette nouvelle aventure, Sophie Moulay remonte aux sources et nous révèle les secrets de l’enfance et l’adolescence de Calus. Un vrai bonheur pour les fans de la saga L’Élu de Milnor et pour tous ceux qui découvrent ici l’univers de l’auteur.

 

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 8 avril 2022 avril 2022

LE CID EN 4e B, la bande dessinée de VÉROPÉE

De nos jours, pas évident de lire Le Cid, de Corneille, quand on a treize ans ! Et pourtant, malgré les 382 ans qui les séparent, Chimène, Rodrigue et Don Diègue ne sont pas si éloignés de Naomy, Sarah-Lou, Brandon, Amine et de leurs acolytes ! Bienvenue dans le huis clos de la salle de classe de 4 e B. Entre frictions, moments de grâce, inepties et traits d’esprit, les élèves vont peu à peu apprivoiser la pièce et son langage suranné, à l’image de Lou qui s’exclame désormais « M’dame, quel outrage infâme, on m’a pris mon quatre couleurs ! »

 

DU FRANÇAIS TRÈS VIVANT

(Extrait : LE CID EN 4e B, par Véropée, scénariste et dessinatrice, La Boîte à bulles éditeurs, 100 pages, format numérique : 39,3 Mo. Publication : 14 mai 2019)

Pour comprendre cette adorable petite bande dessinée de Véropée, il faut connaître LE CID. Il s’agit bien sûr de la célèbre pièce de théâtre tragi-comique de Pierre Corneille crée en 1637. Dès le départ, cette pièce en cinq actes, en vers rimés deux à deux et en Alexandrins est devenue un classique immortel du théâtre et de la littérature. J’ai dû bien sûr faire un sérieux exercice de mémoire et faire un bond en arrière. En fait, j’ai dû refaire mes devoirs et relire cette œuvre patrimoniale. J’en propose ici le résumé rédigé par superprof.fr.

Don Diègue et le comte de Gomès ont décidé d’unir leurs enfants Rodrigue et Chimène qui s’aiment. Mais le comte, jaloux de se voir préférer le vieux don Diègue pour le poste de précepteur du prince, offense ce dernier en lui donnant un soufflet. Don Diègue, affaibli par l’âge et trop vieux pour se venger par lui-même, remet sa vengeance entre les mains de son fils Rodrigue qui, déchiré entre son amour et son devoir, finit par écouter la voix du sang et tue le père de Chimène en duel. Chimène essaie de renier son amour et le cache au roi, à qui elle demande la tête de Rodrigue.

Mais l’attaque du royaume par les Maures donne à Rodrigue l’occasion de prouver sa valeur et d’obtenir le pardon du roi. Plus que jamais amoureuse de Rodrigue devenu un héros national, Chimène reste sur sa position et obtient du roi un duel entre don Sanche qui l’aime aussi et Rodrigue. Elle promet d’épouser le vainqueur. Rodrigue victorieux reçoit du roi la main de Chimène : le mariage sera célébré dans un délai d’un an.

Au départ, je me suis demandé pourquoi avoir imposé un tel sujet à des jeunes de 4e. J’aurais préféré une piève introductive ou préparatoire à un manifeste linguistique aussi pointu dont la profondeur est difficile à saisir pour des jeunes de 12 ans. La prof m’a sensiblement donné raison d’ailleurs.

Dans le récit dessiné, les jeunes sont en perpétuel questionnement. Ils sont excités, bavards, curieux et surtout intrigués…car ils apprennent la notion de dilemme et connaissent maintenant l’origine du terme dilemme cornélien car dans LE CID, si Rodrigue obéit à son devoir, il doit tuer le père de sa promise en perdant son amour ; s’il refuse la vengeance au profit de l’amour, il manque à son devoir et portera toute sa vie la marque de la lâcheté.

C’est un choix très difficile car il oppose la raison aux sentiments. C’est un peu lourd pour des enfants de cet âge. Et puis LE CID est une pièce de théâtre. Il eût été probablement plus intéressant de la jouer que la lire même si la prof semble s’appuyer sur l’audio-visuel.

Mais j’ai aimé cette bande dessinée. Elle m’a rappelé des souvenirs bien sûr. Mais j’ai aussi apprécié l’aplomb des enfants, leur spontanéité, leur personnalité attachante, leurs incessants questionnements et l’infinie patience de la prof qu’on ne voit jamais.

Le dernier quart du livre propose de larges extraits du CID…longs et ennuyeux, mais Ça m’a fait réaliser la qualité de la vulgarisation et de l’approche pédagogique dans la bande dessinée de Véropée.

Les enfants ont été dirigés dans cette expérience de raisonnement et de compréhension avec un magnifique savoir-faire d’autant qu’ils ont rejoint sans le savoir l’opinion de la haute-Société de l’époque de Corneille qui avait plus ou moins bien accueilli LE CID à sa sortie. Pour les enfants, la question se pose : comment une tragédie peut être comique et finalement, comme à l’époque les jeunes ont été un peu choqués par la finale.

C’est une petite BD très sympathique et rafraîchissante. On ne peut faire autrement que d’en rire. Je pense entre autres au fait que les jeunes de quatrième étant à l’âge du réveil hormonal ont parfois des petites remarques à caractère sexuel. C’est drôle et dénote, de la part de l’auteure une juste connaissance des jeunes. Prenez une petite heure pour lire cette BD. Je crois que vous serez charmés.

Suggestion de lecture : LES CHRONIQUES D’UNE MÈRE INDIGNE, de Caroline Allard

Véropée fait partie de ces auteurs fantômes qui ne publie pas de photos sur internet. Ça m’a toujours irrité mais heureusement ça n’enlève rien au talent de cette femme à la fois auteure et scénariste.

 

Après des études d’arts plastiques puis de lettres, Véronique devient prof de français en 2005. Enseignante le plus souvent en REP en banlieue parisienne, elle est mutée à Tours en 2013. Elle renoue, avec le dessin et crée un blog dessiné, Raoul en Milieu Naturel, et est repérée par une maison d’édition. L’album sort en 2017. Inspirée par les mots farfelus de ses élèves et l’envie de partager, elle se lance dans la réalisation d’une nouvelle Bande dessinée : Le Cid en 4eB.

BONNE LECTURE

Claude Lambert
le dimanche février 2022

JACK ET LA GRANDE AVENTURE DU COCHON DE NOËL

 

UNE HISTOIRE DE J.K. RAWLING

<…Il essaya d’en sortir mais il se trouvait entre deux cadeaux gigantesques dont les flancs n’offraient aucune prise. -Où es-tu ? Murmura le cochon de Noël. Une seconde plus tard cependant, lui aussi avait glissé au bas du paquet enveloppé de papier doré et il atterrit sur Jack. Oh non ! Se lamenta celui-ci.

Tandis qu’ils entendaient Toby le chien se ruer vers le sapin.  -Tu fais trop de bruit avec tes billes en plastique. -Où se trouve la cuisine ? S’écria le cochon de Noël alors que les grognements du chien se rapprochaient … -je ne sais pas! Répondit Jack d’un ton désespéré. -Je suis perdu !

Extrait : JACK ET LA GRANDE AVENTURE DU COCHON DE NOËL, de J.K Rowling, Gallimard jeunesse 2021. Illustré, 352 pages. Version audio : Audible studios éditeur, 2021. Durée d’écoute : 6 heures 8 minutes.

Narrateur(s): Lola NaymarkCharlotte HennequinAlexis TomassianPierre-Henri Prunel, Ariane BrousseAudrey SourdiveBenoît AllemaneCamille DondaChantal BaroinColette MarieErwan ZamorFrédéric SouterelleJade Phan GiaPierre RochefortVictorien Robert

Jack est très attaché à son cochon en peluche de petit garçon. Ils ont tout vécu ensemble, les bons comme les mauvais moments. Jusqu’à cette veille de Noël où arrive la catastrophe : le cochon est perdu ! Mais la nuit de Noël n’est pas une nuit comme les autres. C’est la nuit des miracles et des causes désespérées, le moment où même les jouets peuvent prendre vie. Alors, Jack et le cochon de Noël – une peluche de substitution – embarquent pour une aventure magique et périlleuse au pays des choses perdues. Jusqu’où iront-ils pour sauver le meilleur ami que Jack ait jamais eu ?

LES RÉALITÉS DE L’ENFANCE

Voici l’histoire de Jack, un petit garçon très attaché à son toutou qui est en fait un cochon en peluche. Notre ami est heureux jusqu’à la veille de Noël où un drame vint obscurcir son bonheur. Alors que la famille roulait sur l’autoroute, la demi-sœur de Jack, Holly, prit le cochon de Jack et le jeta par une fenêtre de la voiture. Le toutou était perdu. Holly avait agi par pure méchanceté.

Plus tard, Holly, prise de remords, trouva pour Jack un cochon de remplacement. Mais il n’était pas pareil. Il était même plutôt énervant. Aussi, Jack entreprit une périlleuse aventure : se rendre au pays des choses perdues, quitte à affronter le cruel maître des lieux, le grand PERDEUR. Pour réussir son entreprise, sauver et récupérer son toutou, Jack devra se faire de précieux alliés.

Si vous lisez JACK ET LA GRANDE AVENTURE DU COCHON DE NOËL avec des yeux d’adulte, vous risquez de trouver le conte simpliste et banal. Mais même en me mettant dans la peau d’un enfant, j’ai très vite observé un paradoxe dans ce petit livre : le thème qui y est développé est l’attachement au toutou, un fétiche en peluche, lapin, ourson, canard ou autres, auquel les enfants sont attachés jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans.

Donc pour l’intérêt de la lecture, on doit considérer que le livre s’adresse aux premiers lecteurs mais les sous-thèmes développés dans ce livre vont, d’après moi, sensiblement au-delà de la compréhension des jeunes lecteurs : l’espérance, la persévérance, l’esprit d’équipe, le bonheur et même l’ambition.

Ça reste un très bon petit livre plein de trouvailles intéressantes. La version papier est magnifiquement illustrée. La version audio est exécutée par une équipe de comédiens expressifs et talentueux.

La présentation de ce livre est une réussite. Heureusement car je crois que l’œuvre est bien en deçà du talent de J.K. Rawling. J’en demande peut-être trop. Il est difficile d’oublier tout ce que l’auteure a déployé d’imagination dans HARRY POTTER.

L’histoire accuse des longueurs, du remplissage, manque un peu d’originalité. Il me semble avoir perçu du déjà-vu. C’est peut-être la notoriété de J.K. Rawling qui m’a rendu plus exigeant. C’est pourquoi j’ai précisé plus haut que ça reste un bon livre mais je n’ai été malheureusement ni impressionné ni emballé. 

Suggestion de lecture : LE CALENDRIER DE L’AVENT, de Catherine Dutigny


L’auteure J.K. Rowling

JOYEUSES FÊTES À TOUS

Bonne écoute
Bonne lecture
Claude Lambert

 

TRUCS DE PEUR 1- Perdues dans le noir

Commentaire sur le livre de
ALEXANDRA LAROCHELLE et YOHANN MORIN

*Rosalie, de son côté, frissonne d’effroi. La maison de leur grand-mère est si vieille et immense…En plus, elle craque de partout ! C’est certain qu’elle est remplie de fantômes ou pire, de monstres qui se cachent sous les lits !

(Extrait : TRUCS DE PEUR, tome 1, PERDUES DANS LE NOIR, texte : Alexandra Larochelle, dessins, Yohann Morin, Éditions de la Bagnole, 2019, papier, 283 pages, très grosses lettres. Jeunesse.)

Mégane et Rosalie sont demi-sœurs et se détestent plus que tout au monde. À 9 ans, Mégane est la plus populaire de sa classe alors que Rosalie, âgée de 8 ans, a peur de tout, même de son ombre. Lorsque leur père les envoie une semaine chez leur grand-mère, muette, le séjour s’annonce horrible ! Ce que les 2 filles ignorent c’est, qu’aidées de leur aïeule, elles auront 7 jours, mais surtout 7 nuits, pour vaincre leurs plus grandes peurs et unir leurs forces afin de surmonter leurs pires cauchemars…dans une maison où les attendent monstres, fantômes et bibittes…

La peur qui rassemble
*-Ça se peut pas…Ça se peut pas…Ça se peut pas…,
répète Mégane en frottant ses yeux derrière ses
lunettes. Les filles s’approchent prudemment de la
tablette, comme si elle risquait de les attaquer. Après
l’avoir regardée un moment sans savoir quoi faire,
Mégane ose la prendre *
(Extrait)

Avec PERDUES DANS LE NOIR, Alexandra Larochelle introduit une nouvelle série très prometteuse pour les premiers lecteurs et les premières lectrices, le thème central de la série étant la peur… la petite ou la grande frousse que les jeunes recherchent.

Une littérature qui permet aux jeunes d’identifier les mécanismes de la peur pour mieux l’affronter et pourquoi pas commencer la série par les coins sombres, portes  grinçantes, bruits inquiétants et de mystérieux textos venus d’on ne sait où…

Cette histoire repose sur la résolution de deux énigmes qui ne sont pas évidentes même pour les adultes. À ce sujet, j’ai beaucoup apprécié les deux principaux personnages créés par Alexandra Larochelle. Parlons-en un peu et voyons, en propos très résumé, ce que raconte le récit.

Voici l’histoire de deux jeunes pré-adolescentes : Mégane 8 ans, sûre d’elle et Rosalie qui est tout le contraire. Elle a 9 ans. Elle a peur de tout même de son ombre. Les deux filles, qui sont demi-sœurs, se détestent singulièrement.

Elles se disputent continuellement au point qu’un bon jour, le bon papa en a ras le bol et décide d’envoyer ses filles chez Mamie Léo, dans sa vieille maison perdue en forêt. Les filles auront sept jours pour s’entendre jusqu’à faire équipe pour affronter les mystères de cette maison. Sept jours…sinon…

Est-ce que sept jours seront suffisants ? L’auteur veut démontrer que s’entendre avec quelqu’un qu’on aime pas, mettre de l’eau dans son vin, faire des concessions, faire preuve de tolérance…tout ça dans un jeu qui se joue à deux, ce n’est pas si simple et il faut y mettre le temps…les filles développeront un point en commun. Elles connaîtront la peur.

C’est une chouette petite histoire. En plus de donner une petite leçon raisonnablement moralisante, les jeunes sont initiés à la forme, la texture et l’épaisseur du livre, c’est-à-dire le nombre de pages. Personnellement, quand je fus premier lecteur, j’aurais été fier de crier sur les toits que j’ai lu au complet un livre de 288 pages. Eh oui…les jeunes lecteurs ne doivent pas avoir peur de l’épaisseur du livre et du nombre de pages.

L’important est d’entrer dans l’histoire, de s’accrocher au fil conducteur et de se laisser emporter dans des chapitres courts, des enchaînements rythmés et les superbes illustrations de Yohann Morin qui mettent vraiment le texte en valeur, qui ajoutent à l’émotion chez les jeunes lecteurs et lectrices et qui rendent le tout vivant et attrayant. Ce livre constitue une excellente transition de la bande dessinée au roman avec de nombreuses illustrations et chaque chapitre comporte quelques bulles de dialogue.

À chaque fois qu’on tourne la page, une petite araignée descend de sa toile de plus en plus, indiquant ainsi la progression de la lecture. Original et même *joyeusement* lugubre. J’ai essayé de lire ce livre avec un cœur d’ado, mais même les adultes vont le trouver captivant. N’est-ce pas la première qualité qu’on cherche en littérature jeunesse?

Quant à savoir si Mégane et Rosalie vont s’entendre, je vous laisse le découvrir. La finale pourrait vous surprendre. Mais d’une façon ou d’une autre, tout est en place pour une suite ou les jeunes auront sans doute la chance d’aborder un autre aspect de la peur.

Ce livre offre une façon agréable d’introduire les jeunes à la lecture.

Suggestion de lecture : DESMUND PUCKET, LA MAGIE MONSTRE, de Mark Tatulli

Alexandra Larochelle est une jeune écrivaine née à Laval au Québec le 5 mai 1993. Elle a publié en 2004, à l’âge de dix ans, un premier roman, qu’elle avait écrit à l’âge de neuf ans dans sa classe à degrés multiples. AU-DELÀ D’UN UNIVERS, premier tome d’un cycle, elle a publié cinq autres romans de cette série. En 2015, elle publie le roman Des papillons pis de la gravité, suivi en 2016 de Des papillons pis du grand cinéma.

Yohann Morin commence sa carrière comme caricaturiste et illustrateur pour des journaux locaux et étudiants. Il a ensuite participé au magazine Safarir à la fin des années 1990. Parallèlement, il a publié quatre tomes de la série bd Biodôme avec le scénariste Frédéric Antoine.

 Bonne lecture
JAILU/Claude Lambert
janvier 2020

LA SÉRIE DE CONTES DE VALÉRIE BONENFANT

*D’accord, d’accord, je vais raconter
l’histoire de loin…De toute façon,
cela ne sert à rien que je m’approche,
l’action va venir du ciel…*
(Extrait : LE CHIEN ET L’EXTRA-TERRESTRE
19e conte de Valérie Bonenfant, éditrice : Valérie
Bonenfant/BoD-Books, 2016, Illustrateur :
François Nasica, couleur, 32 pages)

Un chien est en train de garder son jardin quand soudain débarque du ciel un drôle d’engin, plat avec plein de lumières clignotantes… À l’intérieur un drôle d’occupant. Drôle? C’est un des mots clés de ce conte où avoir peur n’a jamais créé autant de secousses… de rires! Un conte mis en images par l’artiste François Nasica, qui puise son inspiration dans l’art urbain et la figuration narrative. Des images colorées, pétillantes et joyeuses, qui vont régaler les yeux des jeunes lecteurs de six ans et plus curieux de voir ce que donnerait une rencontre  improbable entre un chien et un extraterrestre

LA  DOUCEUR DU RÊVE ET DE L’ÉMOTION
*Baroud n’était pas un accordéon comme les autres. Quand il jouait, il ne produisait pas des notes de musique, mais des fleurs… Celles-ci sortaient de son soufflet, dès qu’il s’ouvrait …Il jouait un morceau, et aussitôt, le parterre se couvrait de fleurs. *
(Extrait : BAROUD L’ACCORDÉON, numéro 20 de la collection de Valérie Bonenfant,
illustrations : Fanny Roques, éd. Valérie Bonenfant, 2017)

Depuis 2015, Valérie Bonenfant réalise un vieux rêve : créer des contes ajustés à des circonstances précises de la vie de l’enfant ou à ses traits de caractère ou tout simplement à son imaginaire. Le petit ouvrage que j’ai lu est un conte inachevé. Mais j’ai réalisé qu’il pouvait appartenir à l’enfant de trouver lui-même une finale qui l’amuse ou qui lui convient évidemment.

Ce conte inachevé m’a amené inévitablement sur le site internet de Valérie Bonenfant et honnêtement, j’ai pu mesurer toute l’étendue de son talent, réalisant que s’adresser à un enfant, aiguiser sa curiosité, stimuler sa capacité d’émerveillement et faciliter son apprentissage est un art qui n’est pas donné à tout le monde. Allez voir son parcours en bas. Il y a de l’amour là-dedans.

Le souhait de Valérie Bonenfant est *de proposer de beaux ouvrages, réalisés à la manière de livres d’artistes, mais aussi de petits formats à emmener partout pour rêver, imaginer, sourire, s’étonner, s’amuser, avoir envie de créer…* (Valérie Bonenfant)

Chaque livre de la collection « Les contes de Valérie Bonenfant » est particulier, porteur d’une esthétique qui lui est propre, empreint des idées et de la personnalité de l’illustrateur.

Les enfants, en symbiose avec le rêve et la réalité ont la possibilité de fusionner leur imaginaire avec celui de l’auteur grâce à des ouvrages brefs, bien ventilés, vraiment bien écrits. Enfin les textes sont magnifiquement mis en valeur par des illustrateurs de talents. Je crois que les petits apprécieront ces petits contes couvrant tous les aspects de la vie.

Suggestion de lecture : LES CONTES DES 1001 NUITS

Je suis née le jour de Noël 1965 et j’habite dans le sud de la France. Mariée et mère de trois enfants, j’écris des histoires depuis l’âge de 6 ans. Enfant, je rêvais de devenir écrivain, mais mes études m’ont finalement poussée vers les sciences. En 1988, j’ai obtenu un diplôme d’ingénieur spécialisé dans l’énergie et l’environnement. Dans la vie professionnelle, je suis responsable de projets liés à l’innovation urbaine.

Passionnée d’art, je fréquente les galeries d’expositions et je peins la vie à travers la réalisation de portraits de personnes. Je suis aussi très proche de la nature auprès de laquelle je vais me ressourcer très souvent. En 2003, j’ai décidé de renouer avec mon enfance, et de retrouver mon univers de rêves, de poésie et de tendresse. Écrire des contes, c’est pour moi quelque chose de spontané.

Des feuilles blanches, un stylo et j’écris ce qui se présente, librement, sans jugement ni contrainte. Le résultat est souvent étonnant pour moi, mais c’est une expérience toujours très agréable, une vraie impression de liberté, une parenthèse volée dans un quotidien par ailleurs bien rempli. (Site internet de l’auteure) à visiter absolument)

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 7 novembre 2021

LA MYSTÉRIEUSE BIBLIOTHÉCAIRE, DOMINIQUE DEMERS

VERSION AUDIO

*<Je viens eeuh pour le poste de bibliothécaire, murmura-
t-elle d’une voix de souris.> Marcel Lenragé s’étouffa de
surprise, ses pieds retombèrent sur le tapis, et sa
fabuleuse pyramide formée de 64 tranches de viande
 dégoulinante de moutarde et de gras, s’effondra brusque-
ment sur son bureau.*

(Extrait LA MYSTÉRIEUSE
BIBLIOTHÉCAIRE, Dominique Demers. Éditeur à l’origine, Québec
Amérique, 1997, 123 pages. Version audio : Audible studio Éditeur,
2018. Durée d’écoute 55 minutes, narratrice : Dominique Demers)


Après avoir été nouvelle maîtresse et factrice, mademoiselle Charlotte est de retour dans un nouveau rôle tout aussi hilarant, celui de bibliothécaire et elle
est très spéciale dans sa nouvelle fonction. Mademoiselle Charlotte est une grand-mère drôle et un brin rebelle qui a inspiré le film à succès La mystérieuse mademoiselle C. Ce classique de Dominique Demers pour les 8 à 11 ans a reçu le prix du livre M. Christie.


UNE INTARISSABLE SOURCE D’HISTOIRES

*Vite ! <Montre nous des fesses> réclama Martin *la 
Boucane* tout essoufflé. Mademoiselle charlotte qui
adressa un sourire espiègle en choisissant un livre
intitulé le grand amour d’odilon cochon. Quoi ?
S’offusqua Martin, <c’est pas cochon ça.> !  <C’est
pourtant plein de cochons> répliqua mademoiselle
Charlotte malicieuse…*

Beaucoup d’enfants de 7 à 11 ans connaissent déjà mademoiselle Charlotte, une vieille dame un peu excentrique, imaginative et terriblement attachante. Ils l’ont connu dans leur bibliothèque scolaire ou encore dans un atelier de lecture animée avec UNE BIEN CURIEUSE FACTRICE et LA NOUVELLE MAÎTRESSE.

Charlotte nous revient cette fois dans un nouveau rôle: bibliothécaire à Saint Anatole. Avant d’écouter ce récit qui dure moins d’une heure. Je me suis mis dans la peau d’un enfant.

À ce titre, j’ai un peu d’expérience et à l’écoute de ce récit, j’ai vécu vraiment de belles émotions. J’ai écouté le récit de Dominique avec ravissement et je me suis attaché à des personnages sympathiques et drôles dont Martin La Boucane, un petit rebelle qui joue les durs et qui n’espère trouver à la bibliothèque que des livres qui montrent des fesses. J’ai pu assister à une magnifique transformation graduelle et toute en douceur du garçon.

Mademoiselle Charlotte est une vieille dame un peu bizarre, très anticonformiste et possédant une imagination débordante. Elle adore les enfants et elle adore les livres. Elle s’active à compléter l’équation en faisant en sorte que les enfants adorent les livres. De plus la vieille dame a une particularité.

Occasionnellement, elle est aspirée par le livre qu’elle lit. Son corps devient comme absent et son esprit voyage dans le récit au risque de ne plus revenir ou de ne plus faire la différence entre la fiction et la réalité. Elle travaille à ce que les enfants développent le goût de la lecture, 

De l’ensemble du récit de Dominique Demers transpire une passion extrêmement forte pour les livres. Rien de forcé, d’insistant. Juste un argumentaire développé dans une sorte de jeu de rôle plein d’humour et de tendresse pour amener les enfants à entrer dans le monde merveilleux des livres.

Le dernier point que je veux aborder ici concerne la narration faite par l’auteure elle-même. Elle déclame magnifiquement son histoire en stimulant la capacité d’émerveillement des enfants. Elle fait plus que raconter une histoire. Elle la vit et la transmet. L’humour qui caractérise l’histoire semble créer une forme de symbiose entre l’enfant et le livre. 

<C’est bébé niaiseux ! grogna Martin…malgré tout, il resta là à observer mademoiselle Charlotte pendant qu’elle étalait les livres sur la pelouse. Les titres et les pages de couverture donnaient vraiment envie qu’on les ouvre… entre autres…<cadavre au dessert>…<À chacun sa crotte> ainsi que <LE CHAMPION FARCEUR> un livre bourré d’idées pour mille tours pendables.> extrait

L’attirance des enfants pour les livres n’est pas automatique. L’auteur doit gagner leur confiance en proposant une présentation qui stimule l’imaginaire des petits. L’oeuvre de Dominique Demers me conforte dans ma certitude qu’utiliser un support audio pour introduire les enfants à la lecture est une bonne idée.

Cette idée a d’ailleurs déjà été évoquée dans un chouette petit livre pour enfant : LE LIVRE QU’IL NE FAUT SURTOUT, SURTOUT, SURTOUT PAS LIRE de Sophie Laroche. Les récits audios de Dominique Demers constituent un outil motivant et stimulant pour introduire les enfants dans l’univers du livre.

Suggestion de lecture : LE PETIT MOZART, BD de William Augel

Écrivaine, conférencière et formatrice, Dominique Demers a signé plus de 50 œuvres de fiction pour enfants, adolescents et adultes. 

Fruit de trente années d’expérience sur le terrain, Dominique Demers livre, en 2009, l’œuvre d’une vie : AU BONHEUR DE LIRE. Sous-titré Comment donner le goût de lire à son enfant de 0 à 8 ans, l’ouvrage livre de précieux conseils aux parents et éducateurs. Cette même année, madame Demers reçoit le prix Raymond Plante soulignant un engagement remarquable envers la littérature jeunesse.

 ÉGALEMENT À LIRE OU À ÉCOUTER

Bonne écoute
Claude Lambert

LE LIVRE qu’il ne faut surtout, surtout, surtout pas lire

COMMENTAIRE SUR LE LIVRE DE
SYLVIE LAROCHE

*Il a lu et puis…rien. Aucun effet. Alors, il a essayé à voix haute. Fiasco. Les mots se dégonflaient sur le bord de ses lèvres comme des ballons de Baudruche. De rage, Max a balancé le bouquin à l’autre bout de sa chambre. Et tant pis si ce n’était pas le sien ! Le vendredi suivant,  pourtant, il a retrouvé toute la magie de l’histoire dans la voix de madame Coquelicot. Il s’est dit ce jour-là qu’il appartenait à l’espèce rare et méconnue de ceux qui lisent avec leurs oreilles.*  

(Extrait : LE LIVRE QU’IL NE FAUT surtout, surtout, surtout pas lire, Sophie Laroche, éditions de Mortagne 2019,  réédition, MicMac, papier, 293 pages)

<L’AVENTURE DE TES RÊVES> est le dernier livre à la mode. Tout le monde le lit. Tout le monde sauf Max ! Il déteste la lecture ! Surtout depuis que cet étrange livre a envoûté toute l’école, surtout ses meilleurs copains. Plus personne ne joue à l’heure de la récré. Il y a de quoi se poser quelques questions.

Max est le seul à pouvoir percer le mystère de ce livre plus qu’inquiétant… Seul ? Ça reste encore à voir… Il y a des alliés qu’on imagine pas !

L’INTERDIT QUI ATTIRE
*Max, seul face à sa feuille blanche fulmine.
Il n’a aucune idée. Enfin, oui, il en a bien
une. «Ce serait l’histoire d’un escroc qui
se fait passer pour un écrivain et d’élèves
qui se laissent berner. Sauf un. Parce qu’il
a horreur de lire.*
(Extrait)

C’est une belle petite histoire. Elle n’a rien de spectaculaire ni de compliqué et pourtant, il en sort comme une espèce de magie. Faut-il se surprendre que le héros d’un livre soit quelqu’un qui n’aime pas lire ? Max est un jeune préado qui déteste lire. Depuis quelque temps il est seul. Pourquoi? Parce que tout le monde est plongé dans la lecture d’un livre qui envahit d’un coup le marché de la littérature jeunesse et qui est signé Marc Norenêt.

Tout le monde a le nez dans ce livre, les jeunes, les parents et même le directeur de l’école. Max ne comprend pas et trouve même louche cet engouement soudain pour un livre et surtout d’une directive capitale de son auteur pour ne pas raconter l’histoire aux autres. Max décide de tirer tout ça au clair. Mais pour enquêter, il aura besoin d’alliés.

Une élève de sa classe, Hortense pour laquelle le livre a un peu moins d’attraction et madame Coquelicot, la bibliothécaire, acceptent d’aider Max dans son enquête. Ce qu’ils vont découvrir va les laisser pantois…non seulement sur le contenu du livre mais sur son auteur, le fameux Marc Norenêt, tant adulé.

Tout m’a attiré dans ce livre. D’abord, l’originalité. Regardez à nouveau l’image plus haut : un gros cadenas verrouillé sur des chaînes liées dans le quatrième de couverture. Pour les jeunes lecteurs et lectrices le titre peut être à double sens. Soit qu’il ne faut pas lire ce livre ou que CE LIVRE PARLE d’un livre qu’il ne faut surtout pas lire.

C’est peut-être mêlant mais avouez que c’est de l’interdit plutôt attractif, surtout si on tient compte de pages de garde remplies de têtes de mort qui sont comme on le sait, les symboles du poison.

Donc la présentation est fort originale, attire l’attention et attise la curiosité. Ça ne s’arrête pas là. J’ai beaucoup apprécié Max. Beaucoup de jeunes de 9 à 13 ans vont se reconnaître à travers ce gentil bonhomme. C’est vrai, il n’aime pas lire mais il aime qu’on lui fasse la lecture, idée que je trouve excellente et qui fait un beau clin d’œil aux livres audios.

En général, tous les personnages sont attachants et sympathiques. les illustrations de Jean Morin expressives et vivantes et bien sûr je ne parlerai pas de ce qui rend ce livre si addictif. Je mentionnerai simplement que j’ai trouvé l’idée excellente.

La petite faiblesse de l’histoire réside dans le développement du procédé qui rend le livre addictif. L’idée est géniale, mais à mon avis, elle est sous-développée. Peut-être l’auteure a-t-elle reculé devant les explications techniques qui auraient pu rebuter les jeunes lecteurs. l’idée première es d’encourager les jeunes lecteurs à lire et je ne soulignerai jamais assez l’importance de développer ce goût de la lecture.

C’est très personnel, et je suis loin d’avoir 10 ans (dans mon cas, il faut multiplier un peu) mais j’aurai aimé en savoir plus sur les facteurs qui rendent le livre si irrésistible ainsi que sur les agissements et la personnalité de Marc Norenêt.

Pour résumer, c’est une petite lecture irrésistible dont le but à la base est de donner le goût de la lecture aux lecteurs et lectrice de première génération et d’établir certains des principes de l’addiction. Sincèrement, j’espère avoir d’autres nouvelles de Max…ce jeune homme qui aime *lire avec les oreilles*…

Suggestion de lecture : ROBINSON CRUSOÉ, de Daniel Defoe

   

Sophie Laroche a grandi au bord de la mer, à Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Mère de trois enfants, elle partage sa vie entre l’écriture pour la jeunesse, la rédaction d’articles comme pigiste pour un magazine féminin et les rencontres dans les écoles. Elle a obtenu plusieurs Prix de littérature jeunesse dont le Prix Au Fil des Pages, -le Prix Graines de lecteur de Pau, le Prix Renaudot des Benjamins. Elle a signé près d’une quarantaine de livres.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le vendredi 24 septembre 2021