La troisième guerre mondiale, que l’on avait tellement redoutée, eut la durée exacte prévue par les techniciens militaires: moins de vingt-quatre heures. Mais le déroulement du conflit démentit toutes les prophéties. Entre autres, il laissa les choses exactement comme auparavant.
Extrait de la nouvelle intitulée L’ARME SECRÈTE, du recueil LE K de Dino Buzzati, Pocket éditeur, 2002, version papier, 448 pages. Version audio : Lizzie éditeur, 2022, durée d’écoute : 11 heures 9 minutes, narrateur : Gregori Baquet.

Devenu, avec Le Désert des Tartares, un classique du XXe siècle, Le K ouvre un recueil de 50 contes fantastiques où l’on retrouve tous les thèmes poignants et familiers de Dino Buzzati : la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l’angoisse du néant, l’échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal. Autant d’histoires merveilleuses, tristes ou inquiétantes pour traduire la réalité vécue de ce qui est par nature incommunicable.

Dans le sens de la vie

Le K est un recueil de nouvelles touche-à-tout qui emprunte à différents genres dont le fantastique pour une majorité de récits mais aussi au drame, à l’anticipation, le conte, la satire. La première nouvelle qui donne son titre au recueil donne le ton.
Elle raconte donc l’histoire d’un jeune homme, Stefano, poursuivi par un monstre marin qui rappelle un peu JAWS, l’énorme requin blanc popularisé par le cinéma. Pour s’en protéger, Stefano décide de rester loin de la côte pour le reste de sa vie. Mais la légende dit qu’une fois que le squale a une victime précise dans sa mire, il ne la lâche plus.
Un jour, Stefano décide de retourner sur la mer et de pratiquer le métier de son père, marin. Ce Faisant, Stefano affronte son destin et se retrouve devant le squale mais ce dernier ne cherchait pas Stefano pour le tuer mais plutôt pour lui remettre un présent. Quelque chose de précieux.
Il est difficile de résumer un tel recueil car il va dans toutes les directions mais comme le laisse supposer LE K et l’histoire de Stefano, L’auteur Buzzati y va de ses réflexions sur le sens de la vie en faisant plonger le lecteur et la lectrice dans le merveilleux, l’insolite et même le surnaturel pour mettre en perspective les tares qui noircissent l’âme : l’indifférence, la violence, l’orgueil, le pouvoir…
Dans le K, Buzzati emprunte 50 chemins pour explorer en douceur l’âme humaine. Je me suis senti enveloppé par chaque nouvelle. Bien sûr, j’ai eu mes préférées et c’est sûrement ce qui va vous arriver. Il n’y a pas deux nouvelles pareilles et chacune véhicule un symbole.
Moi j’ai beaucoup aimé ce recueil qui m’a fait passer du réalisme à l’onirisme, poussant à une profonde réflexion sur l’essentiel à côté duquel on passe trop souvent. N’est-ce pas ce qui est arrivé à ce pauvre Stefano. C’est un bon livre qui m’a fait voyager en douceur.
suggestion de lecture : NOUVELLES NOIRES, recueil de Renaud Benoit
L’auteur Dino Buzzati
DU MÊME AUTEUR

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 2 août 2025









C’est sur un train qui sillonnait les régions reculées du nord de l’Ontario qu’est née Gladys. Avec sa fratrie et les enfants de la forêt côtoyés au fil des haltes, elle a vécu sur les rails des années de pur ravissement. A rencontré l’amour. Qu’est-ce qui a poussé cette optimiste forcenée, devenue une femme âgée, à se jeter sur un train puis un autre, échappant à toutes les tentatives pour la ramener à la maison ? La question obsédera ses amis proches et lointains, de même qu’un certain activiste des chemins de fer qui n’en démordra pas : quelqu’un, quelque part, doit savoir ce qui a conduit Gladys si loin de Swastika.



On dirait le début d’une blague… La star du lycée, le super athlète, le meilleur élève, l’accro aux joints et le solitaire se retrouvent dans la même pièce. Ils ont été sélectionnés pour un dîner exclusif. Pour quoi ? Par qui ? La farce tourne au vinaigre. Au centre de la pièce se trouvent une bombe à retardement, une seringue de poison et le message suivant : vous avez une heure pour tuer l’un d’entre vous. Sans cela, vous périrez tous, dans cette pièce.


«Je cours, paniqué. J’ai encore été piégé par ma mère. À moins d’un miracle, mon père va me tuer à soir… J’ai beau courir, l’horizon s’éloigne et l’enfer approche à grandes claques, avec un verre de vin dans une main. Ma mère est en colère tout le temps. Contre le mauvais temps, contre les hommes en général, quoique « les hommes en général » ont l’air de ressembler beaucoup à son papa à elle et au mien… Elle est en colère contre beaucoup de choses, mais surtout contre moi. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi.



Une de mes meilleures lectures à vie
LES RAISINS DE LA COLÈRE est un drame social d’une grande intensité, enveloppant et profondément humain. J’ai été ébranlé, touché, ému par la profondeur des personnages, comme je le fus pour la lecture d’un autre chef d’œuvre de Steinbeck :
Très léger bémol : j’ai trouvé la finale un peu étrange. Comme si l’auteur mettait son récit en suspension, laissant à penser que l’histoire des Joad est une réalité qui perdure partout dans le monde. J’aurais aussi aimé être fixé sur le destin de Tom, personnage central de l’histoire qui disparait presque discrètement vers la fin.

En haut à gauche, l’auteur 



Lorsque Marine met au monde son petit garçon, celui-ci est rouge. Mais vraiment rouge ! Et cette particularité va faire son cauchemar. Nombreux sont ceux qui voudront le disséquer, en faire un messie, un produit marketing ou un antéchrist à détruire… « L’Enfant rouge » est la première nouvelle d’un recueil qui déborde d’idées toutes plus farfelues les unes que les autres. Karim Berrouka convoque des cauchemars, des fantômes, des monstres et pire que tout, des hommes, pour nous faire rire, parfois jaune.

« Plus que tout au monde, ce soir, elle aimerait se redresser pour atteindre l’amour de son fils, rejoindre son épaule, y déposer sa tête une seconde. Se hisser vers lui pour avoir quelques miettes d’amour. De l’amour sur la pointe des pieds. » Anna cherche à faire le deuil d’un enfant vivant. Elle ne sait plus quoi inventer pour sortir son fils de ce brouillard dans lequel il plane en permanence. Elle a l’impression d’errer dans un cimetière, sans corps à déposer en terre. Pourtant, tout était possible jusqu’à l’Accident. Un roman coup-de-poing, l’histoire d’une mère et de son enfant-vieillard.

