*…Car, en ce lundi ensoleillé, les médias du monde
entier ont les yeux tournés vers cet homme de 32
ans, qui est non seulement soupçonné d’avoir
assassiné un innocent, mais aussi de l’avoir
dépecé, d’avoir filmé la scène macabre et d’avoir
diffusé le film sur internet.*
(Extrait : L’AFFAIRE MAGNOTTA, Michaël Nguyen, Les
Éditions du Journal, 2017, édition de papier, 125 pages)
Lundi, 8 septembre 2014, celui qui se fait appeler Luka Rocco Magnotta, se présente devant ceux qui auront la lourde responsabilité de le juger. Le célèbre procès fait ressortir, peu à peu, au fur et à mesure de son déroulement, la personnalité trouble derrière la façade de Magnotta. On sait que l’issue du procès s’est jouée sur la santé mentale de Magnotta. Rien n’y fait, prison à vie. Pour plusieurs personnes encore aujourd’hui, certains points échappent à la compréhension. Le journaliste judiciaire du journal de Montréal Michaël Nguyen raconte le procès et nous plonge dans l’univers profondément troublé d’un dépravé…
AU CŒUR DE L’HORREUR
*Cependant, Magnotta ne s’est pas contenté de
tuer les animaux : il a filmé les faits. Et c’est
encore sur les conseils de la voix qu’il entend
dans sa tête qu’il met en ligne les deux vidéos.*
(Extrait : L’AFFAIRE MAGNOTTA)
Ce petit opuscule de 118 pages publie le compte-rendu du procès Magnotta, une des affaires judiciaires les plus médiatisées de l’histoire du Canada.
Rappelons que Luka Rocco Magnotta, de son vrai nom Erik Clinton Kirk Newman a été reconnu coupable de meurtre au premier degré, celui du chinois Lin Jun, outrage à cadavre, publication de matériel obscène, sur internet notamment, envoi par la poste de matériel obscène, à des écoles et à des politiques, et harcèlement criminel.
Le 23 décembre 2014, il reçoit une condamnation de prison à perpétuité dont 25 ans sans possibilité de libération. En rendant compte du procès, Michaël Nguyen aborde la vie de Magnotta. Est-ce que ça valait la peine de publier un tel livre ? Oui et non. N’importe qui ayant suivi avec assiduité le procès Magnotta n’apprendra rien de nouveau.
Ce qu’il y a d’intéressant dans ce petit volume écrit très simplement, c’est que son analyse pousse à la réflexion, un peu à la façon d’un essai. Avec le recul du temps, le livre met en lumière des choses qui n’ont pas été expliquées hors de tout doute : comme le mobile par exemple. Le jury devait trancher et il a fait son travail mais ça a dû lui coûter de sérieuses migraines :
*Personne ne s’entend sur l’état mental de Magnotta au moment du meurtre de Jun Lin, et le principal intéressé a choisi de rester muet devant le jury. La preuve se conclut sans consensus, le 4 décembre 2012, au palais de justice de Montréal. Les jurés ont siégé 40 jours. La Couronne a fait entendre 52 témoins pendant 25 journées d’audience, tandis que la défense en a présenté 14. La moitié du temps de la cour a été consacré aux six psychiatres experts.* (Extrait.)
Et personne ne s’est mis d’accord sur l’état mental de Magnotta. Je ne croyais pas la nature humaine complexe à ce point. Magnotta était-il un menteur pathologique, un remarquable comédien ou un psychotique dangereux…un fou pour utiliser le terme de son avocat dans sa plaidoirie finale.
Il se dégage d’autres petits points intéressants de ce livre. J’observe que la vie de Magnotta va basculer après sa première rencontre avec Manuel Lopez, surnommé Manny. Ce sera pour Magnotta une initiation au sadomasochisme et l’adoption volontaire ou pas, d’une philosophie de la violence. Manny deviendra plus tard la voix dans la tête de Magnotta.
Il m’a semblé que cet aspect a été sous-développé dans le livre. En fait, on se demande même si la rencontre a réellement eu lieu et on va même plus loin en se demandant si Manny existe. Un dernier point : d’après un intervenant au procès, l’esprit de Magnotta est un mélange de réalité et de fiction. Un esprit faible peut-il faire la différence.
Ce livre est un compte-rendu. Il a la faiblesse habituelle du genre. Plusieurs de ses grands thèmes sont sous-développés. L’auteur aurait pu aller plus loin dans les détails de la vie de Magnotta par exemple. Tenter de répondre à certains questionnements. Par exemple, quand Magnotta était en cavale en Europe. Il avait de l’argent et ne se privait de rien. Est-ce que seul le métier d’escorte pouvait lui permettre ça ?
Michaël Nguyen s’en est tenu au récit journalistique en lui donnant une dimension de saga, agrémenté (façon de parler par deux séries de photos en couleur) généralement, ça plait. Le journaliste plonge le lecteur dans l’esprit d’un dépravé en s’appuyant sur un procès qui n’a pas mis grand monde d’accord. Ce genre de livre ne passe généralement pas à l’histoire mais il n’est pas non plus dénué d’intérêt.
Suggestion de lecture : LE PROCÈS, de Franz Kafka

Né en Belgique, Michaël Nguyen a grandi au Québec où il a fait des études en littérature et en journalisme. Depuis 2011, il vit ses deux passions au quotidien en couvrant les actualités judiciaires au journal de Montréal. Il a aussi une certaine expérience en scénarisation. Il a suivi minute par minute l’affaire Magnotta.
Bonne lecture
Claude Lambert
le jeudi 2 avril 2020

François, Hervé, Gabriela. Ils sont trois personnes qui ne se connaissent pas dans la salle d’attente d’un psychologue. Bloqués par une porte électrique en panne, ils attendent… Aucun d’entre eux ne sait quand cela prendra fin. Peu à peu, les prisonniers de la salle d’attente vont commencer à interagir entre eux et puis ils auront tout le temps pour une sérieuse introspection, L’attente, l’angoisse, révèlent de durs passés, courbant la trajectoire d’ existences toutes tracées.


L’histoire est celle de Cassandra, appelée Cass et mariée à Mathew depuis un an. Tout commence une nuit d’orage sur une route isolée traversant une vaste forêt. Cette nuit-là, Cass ne s’est pas arrêtée pour offrir son assistance à la conductrice d’une voiture immobilisée au bord de la route…toujours en plein orage. Donc Cass repart sans intervenir. À ce moment, sa vie bascule…Le lendemain, Cass apprend que la conductrice a été sauvagement assassinée. Cassandra est assaillie par la culpabilité. Elle commence à recevoir des coups de fil anonymes qui la chavirent à chaque fois. Est-ce que quelqu’un l’a vu? 
B. A. Paris laisse filtrer peu d’informations sur elle. On sait qu’elle est D’origine franco-irlandaise et qu’elle a été élevée en Angleterre avant de s’installer en France. DERRIÈRE LES PORTES est son premier roman, il sera traduit dans 33 pays. Behind Closed Doors est dans la liste des finalistes du Prix Thriller Goodreads 2016. On peu en savoir plus sur la chronologie de ses publications en visitant sa page 











Tag est un tueur à gages. Il a deux problèmes principalement : il méprise l’humanité en général et l’être humain en particulier et souffre d’un énorme sentiment de frustration. Le tueur à gages serait-il devenu sensible ? Pas nécessairement. Tag ne sait pas encore si tous les humains méritent la mort ou si on peut en sauver quelques-uns. Il ne va pas tarder à le découvrir grâce à une expérience étonnante qu’il prépare avec un soin méticuleux et exécute avec un exceptionnel souci du détail. Cette expérience en est une de déconditionnement. Tag est-il un fou dangereux ou encore un justicier irréaliste ?