LES FABULEUSES TRIBULATIONS D’ARTHUR PEPPER

Commentaire sur le livre de
PHAEDRA PATRICK

*…Où irait-il ensuite ? Où le mènerait le prochain
indice ? Arthur était trop las pour y réfléchir,
fatigué par le chaos qui régnait dans sa tête.
«un peu de répit par pitié…» , songea-t-il en
tournant un nouveau coin de rue.*
(Extrait : LES FABULEUSES TRIBULATIONS D’ARTHUR
PEPPER, Phaedra Patrick, édition originale : Mira
2015, Bragelonne 2016 pour la présente traduction.
édition numérique, 360 pages)

Un an après la mort de Miriam, Arthur consent enfin à se séparer des affaires de sa défunte épouse. Il découvre alors un bracelet qu’il n’avait jamais vu, et les breloques suspendues à ce bijou par d’épaisses mailles en or massif : Un éléphant, un tigre, une fleur, un livre, un cœur et j’en passe. Toutes ces breloques constituent autant d’énigmes qui lui donnent envie de mener l’enquête. Que sait-il vraiment de celle qui a partagé sa vie pendant plus de quarante ans ?  Sans s’y attendre, il ira au-devant de surprenantes révélations. 

SURPRENANTE QUÊTE SUR LE PASSÉ
D’UNE DÉFUNTE
*En l’espace de quelques semaines, il était
passé du veuf pleurant son épouse défunte
à l’ancien époux qui remettait toute sa
vie en question…*
(Extrait : LES FABULEUSES TRIBULATIONS
D’ARTHUR PEPPER)

Cette histoire est relativement simple. Un an après la mort de sa femme, Arthur Pepper fait une découverte en fouillant dans ses affaires…une découverte qui allait changer sa vie : *À ma grande surprise, j’ai découvert un bracelet en or caché dans l’une de ses bottes. Je ne l’avais jamais vu, ce bracelet. Il était décoré de nombreux charmes : un éléphant, un cœur, une fleur…* (Extrait).

Arthur allait finir par apprendre que chaque charme a une signification particulière. Il n’avait plus qu’une idée en tête : découvrir l’origine de ce bijou et de chacun de ses ornements et tout savoir sur le passé de sa femme : *Je pensais que Miriam et moi n’avions aucun secret l’un pour l’autre et je découvre que je ne sais rien d’elle. Je suis confronté à tout ce…ce vide, et il faut vraiment que je le comble, quand bien même ce que j’apprendrai me laissera effondré*. (Extrait)

Voilà…ce livre est l’histoire d’une obsession et effectivement monsieur Pepper sera entraîné dans de nombreuses tribulations dont quelques-unes assez extraordinaires. Au départ, le titre est justifié. Je précise que cette obsession ne tourne pas à la folie, loin de là. Nous avons ici les aventures d’un homme sensible, affaibli par la solitude, qui adore ses deux enfants.

dans son enquête, Arthur va me faire passer par toute une gamme d’émotions. Il y a des moments drôles, tendres des fois plus dramatiques. Notre héros se rend tout simplement compte qu’il connaissait mal sa femme ou du moins son passé. Arthur va jusqu’à réaliser qu’il se connait mal lui-même.

Cette histoire est un peu développée à la manière d’un conte. Il y a une légère touche de fantastique, de l’improbable, de petites morales et des liens relativement faibles entre les aventures. C’est une faiblesse du tout : le fil conducteur est instable mais la plume fluide de Phaedra Patrick réussit à entraîner le lecteur dans les tribulations du héros et à rendre ses principaux personnages attachants.

On est loin du chef d’œuvre. L’histoire manque de profondeur, les enchaînements sont faibles et j’ai trouvé la traduction légèrement douteuse. Toutefois, l’idée de base ne manque pas d’originalité car si l’auteur a négligé certains aspects dans la construction de son récit, elle s’est bien gardée de verser dans le mélodramatique et la fleur bleue.

Elle a créé un personnage profondément humain mû par l’espoir et l’amour, inquiet de savoir s’il était à la hauteur de sa femme. Il y a quelque chose de doux dans ce récit, de léger. Une aventure par breloque selon le principe de la chaîne d’évènements. Même avec des liens plutôt minces, ça entraîne le lecteur et le pousse à aller plus loin. Ça peut même pousser au questionnement.

Il est un peu difficile de rentrer dans l’histoire. Il y a des longueurs dès le début. C’est un peu tiré par les cheveux mais graduellement, le lecteur peut être poussé à l’empathie comme je l’ai été pour Arthur Pepper. C’est agréable comme lecture mais pas plus. Je suis resté un peu sur ma faim. Hé bien ami lecteur, amies lectrice, *la balle est dans votre camp*.

Suggestion de lecture : LA FIN DU MONDE A DU RETARD, de J.-M. Erre

Phaedra Patrick est une auteure native du Royaume-Uni. Elle est diplômée en histoire de l’art et marketing. Son parcours atypique lui a fait endosser successivement les rôles d’artisan du vitrail, d’organisatrice de festivals de cinéma et de chargée de communication. « Les fabuleuses tribulations d’Arthur Pepper » (The Curious Charms of Arthur Pepper, 2016) est son premier roman.

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le dimanche 21 juin 2020

LES COUREURS DE LA FIN DU MONDE, ADRIEN J. WALKER

*Nous avions été réveillés en sursaut quatre semaines
auparavant, par un vacarme assourdissant et avions
passé tout notre temps, depuis, sous la terre. Pas de
télévision, pas de radio, pas d’internet, pas de
journaux. Nous n’avions pas la moindre idée de ce
qui était arrivé au monde.
(Extrait : LES COUREURS DE LA FIN DU MONDE, Adrian J Walker,
T.F. : Hugo et compagnie, 2016, collection Hugo thriller, édition
de papier, 560 pages)

À 35 ans, Edgar Hill est un père et un mari absent. Une chaîne d’évènements va changer sa vie. Séparé de sa femme et de ses enfants par plus de 800 kilomètres. Edgar n’a qu’une option pour les rejoindre : courir. Courir jusqu’à l’épuisement, dépasser ses limites…de graves dangers le guettent tout au long de sa traversée d’un Royaume-Uni dévasté par une catastrophe. S’il n’arrive pas à temps, il perdra sa famille. Sa décision est prise. Edgar va courir… courir dans un paysage de fin du monde, courir dans un paysage de désolation et de mort… courir pour ne pas mourir lui-même… retrouver sa femme et ses enfants… Est-ce que ça suffira ?

SURVIVRE=COURIR
*«Deux balles, deux têtes, a repris Bryce, fixant le viseur
de son fusil. Bam. Bam. Bonne nuit… -super idée, ai-je
répondu. Tues-en deux, comme ça les autres sauront
où on est. Vas-y , on verra jusqu’où on pourra aller
avant qu’ils nous rattrapent.>
(Extrait : LES COUREURS DE LA FIN DU MONDE)

L’histoire commence par la catastrophe que, semble-t-il, personne n’attendait : une pluie de météorites gigantesques détruit une partie du monde. L’histoire se concentre sur le Royaume-Uni devenu une icône du chaos et d’une dévastation inimaginable : *Vous ne savez sans doute pas ce que c’est de voir que tout ce qui faisait partie de votre monde s’est soudain arrêté, est mort ou a disparu* (Extrait)

Ed est porté volontaire pour trouver de la nourriture dans les villes et les villages des environs. Pendant une de ses missions, un hélicoptère prend à son bord sa femme et ses enfants pour les évacuer dans un endroit apparemment épargné par les pierres.

Outré autant que découragé, Ed apprend qu’une évacuation est organisée vers les Cornouailles d’où doivent partir des bateaux, sachant que sa famille montera à bord d’un de ces bateaux, il a 30 jours pour rejoindre le port. Il est à 800 kilomètres de sa famille. Pour la rejoindre, il devra traverser toute l’Angleterre…en courant.

Ce n’est pas à proprement parler un livre qui pousse à la réflexion sur la condition humaine mais il en dit long sur la capacité d’un être humain de déployer force, énergie et volonté au nom de l’amour.

Jusque-là, il n’y a rien de nouveau. Mais qu’un homme puisse courir 800 kilomètres en 30 jours pour rejoindre sa famille, ça, c’est original. Plus, c’est une trouvaille. Comme il n’y a plus de lois, Ed et ses amis doivent affronter des ennemis qui tuent au nom de la loi du plus fort. Cet aspect de l’histoire transforme le livre en un redoutable thriller.

J’ai beaucoup aimé ce livre malgré ses longueurs mais le fil conducteur de l’histoire étant fort et stable, on oublie vite cette petite faiblesse. En fait, le lecteur est happé dès le début. Walker décrit la catastrophe avec une surprenante habileté descriptive et prend le temps de décrire comment personnages reprennent leurs esprits et réalisent ce qu’il leur arrive.

Un tel souci du détail rend le rythme lent par moment. Stephen King m’a habitué à ce style, incluant la psychologie des personnages, très bien élaborée dans le livre de Walker qui jongle habilement avec les sentiments induits par la catastrophe : découragement, espoir, amitié, entraide, empathie. J’ai trouvé l’écriture belle et le développement soigné.

Ce roman me rappelle un peu *2010*, la suite de  2001 ODYSSÉE DE L’ESPACE, livre adapté à l’écran en 1984 par Peter Hyams. Le message de la fin du film nous rappelle que nous ne sommes que les locataires de notre planète. Dans le livre de Walker, nous dirons que le loyer s’est fait sérieusement brassé.

Vu sous cet angle, le livre véhicule une certaine conscience environnementale : *Comment aurions-nous pu prendre soin de notre planète, alors que nous n’étions déjà pas capables de prendre soin de nos pays, de nos villes, de nos propres communautés ? De nos propres familles. (Extrait) Ce roman vient nous rappeler à quel point la surexploitation de notre planète rend l’équilibre de l’humanité fragile.

C’est un livre qui se lit bien mais pas trop vite car la psychologie des personnages est fortement étayée, je le rappelle. Il faut être patient par moment. Certaines longueurs sont de nature descriptive. Tout le long du périple d’Ed, l’auteur décrit avec force détails un décor de malheur, de désolation, de chaos et de destruction. La finale m’a laissé un peu sur ma faim. Elle pourrait aussi se prêter à une suite. Bref, une lecture que je recommande.

Suggestion de lecture : LA FIN DU MONDE, de Camille Flammarion

Adrian J Walker est un écrivain australien. Il se passionne pour l’écriture, la musique et la technologie. Sur le plan littéraire, il s’est spécialisé dans la fiction dystopique et spéculative. LES COUREURS DE LA FIN DU MONDE est son tout premier roman en français. Ce roman a une particularité : il commence par la fin. Autres romans prometteurs : trilogie de science-fiction EARTH INCORPORATED. Pour en savoir plus, visitez son site officiel : livres et blog.

Bonne lecture
Claude Lambert
le samedi 20 juin 2020

LE SORCIER, le livre de DAVID MENON

*-Il m’avait confié ce que Georges Lui faisait. Il m’a pris comme ami et comme protecteur.- -Et toi tu lui as planté un couteau dans le dos?- -Mary Griffin a utilisé mon homosexualité contre moi.- Comment ça?> (Extrait : LE SORCIER, David Menon, 2013, édition numérique, 200 pages.)

Trois cadavres sont retrouvés dans une vieille maison qui était autrefois un pensionnat de garçons. L’inspecteur Jeff Barton met à jour la terrifiante époque de brutalité et d’abus qui s’y déroula. L’enquête le mène sur les traces de l’ancien directeur et de sa femme et d’une affligeante liste de victimes. Mais Jeff, tiraillé entre un travail exigeant et Toby, son fils de cinq ans découvre ce que personne ne voit. Un plan audacieux et implacable fomenté par une ancienne victime pensionnaire déterminée à se venger. Si Jeff voit juste, alors lui et son  équipe doivent agir vite avant que la maîtrise de la sentence ne leur échappe pour de bon.

ILS ÉTAIENT CENSÉS ÊTRE EN SÉCURITÉ
*Depuis des années, ce réseau gagne des milliers et des milliers
avec la vente et la distribution de ses films de pédopornographie
particulièrement violents et écœurants. Ils s’en sont sortis en
cachant leurs activités derrière des vitrines respectables, mais
le mode opératoire a toujours été le même. *
(Extrait : LE SORCIER)

C’est une histoire très sombre et elle commence sur des chapeaux de roues. Au cours des rénovations entreprises dans un vieux bâtiment qui servait autrefois de pensionnat pour jeunes garçons, des travailleurs font la découverte de cadavres dans les sous-sols. Les travaux sont arrêtés, la police mandée sur les lieux.

L’enquête s’annonce complexe. On fait appel à l’enquêteur chef Jeff Barton, personnage récurrent de l’œuvre de David Menon. Il aura besoin d’aide et d’un estomac solide car si l’enquête met à jour de la crasse au départ, la suite devient une histoire d’horreur sans nom.

Dans ce livre, la plume de Menon a deux qualités particulières : elle ne vous fera jamais dévier de l’histoire et elle entretient minutieusement l’intrigue jusqu’à la fin. Je vous avertis toutefois que certains passages sont à soulever le cœur, le principal suspect étant un monstre sans conscience, tordu et dénué d’empathie, persuadé dans son obsession qu’il rendait service aux enfants :

*« C’était dans le donjon qu’ils faisaient leurs films. Ils y emmenaient certains garçons et les gardaient toute la nuit. C’était des trucs SM. Les garçons étaient attachés par les entraves fixées au plafond. Griffin les violait et c’était filmé. »* (Extrait)

C’est une histoire très bien ficelée avec une intrigue solide et un développement en crescendo. L’auteur y a imprégné suffisamment de réalisme pour faire frissonner le lecteur. Je parle de réalisme car bien qu’étant une fiction, toutes les sociétés ont connu des drames semblables à celui développé dans le SORCIER.

Bien que ce soit une bonne histoire, elle est très dure et je ne la recommande pas aux cœurs sensibles. : *…Cette enquête plongeait de plus en plus dans les méandres d’esprits aussi malades que tordus.* (Extrait)

La principale faiblesse de cette histoire est la quantité de personnages. On s’y perd un peu parce que les monstruosités commises sur les garçons ont provoqué à moyen terme des drames d’un autre type : suicides, éclatements familiaux, maladies mentales, peur et paranoïa et j’en passe.

Des familles s’imbriquent, les personnages s‘entrecroisent. L’identité de plusieurs de ces personnages risque de vous échapper. Il y a moyen de surmonter cette faiblesse en se concentrant bien sur le début de l’histoire.

Puisqu’on parle de personnages, je ne peux pas dire vraiment que j’ai réussi à m’y attacher. Je les ai trouvés un peu froids sauf peut-être Jeff Barton à qui l’auteur a donné un rôle aussi capital qu’effacé avec toutefois une remarquable intuition, qualité que j’apprécie particulièrement dans ce type de récit.

Quelques petits points en terminant. Je me demandais pourquoi LE SORCIER comme titre. Je l’ai compris dans les dernières pages. L’auteur aurait pu faire mieux là-dessus. Ensuite j’ai trouvé la finale un peu expédiée et j’ai été un peu déçu du sort de certains personnages. À vous de voir. Enfin l’édition que j’avais comportait une mise en page douteuse. La version numérique n’était guère mieux, mais *j’ai fait avec*. Recommandé pour les cœurs solides et amateurs d’émotions…LE SORCIER de David Menon.

Suggestion de lecture : LES SORCIÈRES DE SALEM, de Millie Sydenier

« J’aime écrire dans le genre de crime parce que je peux couvrir toutes les différentes classes sociales, sexe, race, sexualité, histoire, contemporain … c’est vraiment un grand pinceau et ma motivation d’écrire vient d’un désir de divertir les gens avec une bonne histoire. »

David Menon

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le dimanche 14 juin 2020

LE SIXIÈME HIVER, Douglas Orgill et John Gribbin

*Les températures que nous avons en ce moment
en Saskatchewan sont incroyablement basses et
il n’y a aucune chance qu’elles remontent. Nous
avons pris hier à Ottawa une décision qui sera
annoncée demain. Nous allons évacuer
Winipeg…*
(Extrait : LE SIXIÈME HIVER, Douglas Orgill & John
Gribbin, Éditions du Seuil, t.f. 1982, édition de papier
355 pages)

Sur une route du Dakota du sud, un automobiliste bloqué par une tempête de neige voit soudain une espèce de colonne blanche tourbillonnante effacer un village de la carte…Dans des régions habitées d’union Soviétique, on a observé des hordes de loups…Signe avant-coureur, d’une mutation brutale du climat que le docteur William Stovin avait annoncée sans être entendu: après un intermède de 15 000 ans, la terre retourne à sa condition normale et une nouvelle ère glaciaire commence. New-York, Chicago, Montréal, Hambourg, Moscou, rapidement inhabitables, finissent par disparaître. Il n’y a plus ni essence ni électricité. La famine s’étend. 

CAUCHEMAR BLANC
*Voici ce que vit alors Stoven. Un grand rectangle
d’une centaine de mètres carrés était entouré
 
d’une barrière construite à la hâte. Et, sous de
grandes bâches, étaient allongés des corps par
 
centaines, entassés les uns au-dessus des
autres…il n’y avait pas eu un seul survivant.*
(Extrait : LE SIXIÈME HIVER)

Bien que publié en 1982, ce livre a conservé toute son actualité. C’est un récit original à plusieurs égards en particulier parce qu’on y développe l’idée d’une fin du monde indépendante des méfaits de l’humanité.

Les auteurs décrivent la fin d’un cycle pour notre bonne vieille terre qui est précipitée dans la sixième ère de glaciation de son histoire et les signes annonciateurs sont d’une horreur sans nom, entre autres, la manifestation de ce que les autochtones appellent le danseur : une gigantesque tornade de neige et de glace qui élimine une ville de la carte en quelques secondes.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les auteurs ont trouvé le ton juste car c’est un récit à faire froid dans le dos, ceci dit sans jeu de mots : *Ce froid, dit Stovin, n’est pas de ce monde. Véritablement pas de ce monde. Quelle est la température à une vingtaine de kilomètres de haut ? Même au-dessus de l’équateur. Quelque chose comme quatre-vingts degrés en-dessous de zéro…* (Extrait)

L’histoire laisse à penser que les humains sont de biens petits formats devant une nature déchaînée : *Si l’on ne tient pas compte des effets à long terme, ce qui a frappé cette ville est plus terrible que la bombe atomique d’Hiroshima* (Extrait) Les phénomènes de glaciation décrits dans ce livre sont foudroyants et sont de nature à ne pas laisser le lecteur indifférent.

Si vous avez vu le film LE JOUR D’APRÈS de Rolland Emmerich, vous avez automatiquement une bonne idée du livre. LE SIXIÈME HIVER, tout comme le scénario du film se divise en deux grandes parties : la description détaillée d’une chaîne de catastrophes et une opération de sauvetage, et la science des premières nations, la culture inuit en particulier qui a pu s’adapter au fil des siècles et qui semble encore y parvenir.

J’ai trouvé ce roman excellent, crédible et captivant. Il a les qualités d’une étude sérieuse de la société, une analyse des comportements qui va au-delà de la science et de la psychologie humaine. Je pense aux scientifiques américains et soviétiques coincés autant dans la neige que dans leur mentalité politique. Alors maintenant, imaginez un monde où il n’y a plus de frontières et dans lequel il faut s’organiser avec l’objectif immédiat de survivre.

Je n’ai que deux petits reproches à faire. D’abord la vitesse incroyable des évènements. On peut l’observer dans le livre tout comme dans le film LE JOUR D’APRÈS. Ce qui doit prendre des centaines d’années à arriver se passe en quelques jours C’est le côté catastrophiste du récit par opposition au terme catastrophique.

On manque de place, on manque de temps alors on précipite tout : *…il ne s’agissait pas de débattre si la terre se refroidissait ou non…elle se refroidit. Mais beaucoup de chercheurs continuaient de se cramponner à l’idée que les changements de climat sont…très lents…les pessimistes pensaient…environ deux siècles. Les optimistes disaient dix mille ans .* (Extrait)

Que l’humanité soit confrontée à une catastrophe de grande envergure, je n’en doute pas. Mais d’instinct, je pense que ça ne se fera pas en claquant du doigt. Est-ce que l’humanité aura la sagesse de s’y préparer ? Ça c’est une toute autre histoire.

Le livre pose un problème intéressant. Est-ce que l’homme pourrait survivre en éliminant complètement les barrières politiques et culturelles ? C’est là je crois une formidable matière à débat. Donc un très bon livre, pas loin du chef d’œuvre qui se lit vite et bien…à lire avec une petite laine…

Suggestion de lecture : A COMME APOCALYPSE, de Preston et Child

John Gribbin

Douglas Orgill (1922-1984) était un écrivain américain. Auteur d’un essai sur Laurence d’Arabie, il débute en 1979 une collaboration avec John Gribbin pour publier deux livres dont LE SIXIÈME HIVER pour lequel il a effectué des voyages en Sibérie et en Alaska pour recueillir des données utiles à son oeuvre.

John Gribbin est un écrivain et scientifique britannique né en 1946. Après des études d’astronomie et d’astrophysique, il a collaboré à Nature, l’une des plus prestigieuses revues scientifiques du monde. Auteur de divers ouvrages destinés au grand public, dont plusieurs consacrés à la climatologie, Gribben a publié près d’une centaine d’œuvres.

UN FILM À LA MÊME ENSEIGNE

Film catastrophe américain réalisé par Roland Emmerich et sorti en 2004. Le climatologue Jack Hall avait prédit l’arrivée d’un autre âge de glace, mais n’avait jamais pensé que cela se produirait de son vivant. Un changement climatique imprévu et violent à l’échelle mondiale entraîne à travers toute la planète de gigantesques ravages : inondations, grêle, tornades. Jack a peu de temps pour convaincre le Président des États-Unis d’évacuer le pays pour sauver des millions de personnes en danger. A New York, à – 20° C, Jack entreprend une périlleuse course contre la montre pour sauver son fils.

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 7 juin 2020

LE RITUEL, le livre de ADAM NEVILL

*…dans ce spectacle rouge et jaune d’une brutalité inattendue, tous distinguèrent le sourire osseux d’un maxillaire. Juste au-dessus de l’os se trouvait un œil, aussi gros qu’une boule de billard, vitreux et terne. (Extrait : LE RITUEL, Adam Nevill, édition originale : 2011, Éditions Bragelonne 2013 pour la présente traduction, numérique, 400 p.)

Quatre copains décident de s’aventurer dans la nature sauvage scandinave simplement pour marcher, camper quelques jours et pour le plaisir de se retrouver ensemble tous les quatre. Toutefois, l’enthousiasme des amis est miné par la pluie incessante, l’inexpérience et le surplus de poids de Phil et Dom entre autres et en l’espace de quelques heures, leur randonnée tournera au cauchemar. Perdus et affamés dans des bois inexplorés, la situation leur échappe: mises en scène macabres et sacrifices païens en l’honneur d’une créature millénaire. Face à l’innommable, la folie guette ceux qui font désormais partie du RITUEL. 

IMMERSION  EN ÉPOUVANTE
*Ils méritaient de mourir. Il voulait qu’ils
meurent. Il voulait verser leur sang jeune
et toxique, effacer cette misérable partie
du monde de la surface de la terre. Oui, ils
avaient raison…*
(Extrait: LE RITUEL)

LE RITUEL, c’est 400 pages de cauchemar et d’horreur pour lecteurs avisés. Le sujet est pourtant courant, quatre copains : Hutch, Phil, Dom et Luke décident de partir à l’aventure dans la forêt scandinave. Dès qu’ils pénètrent dans la forêt, rien ne va plus, ils tournent en rond. La situation se complique du fait que Phil et Dom accusent une importante surcharge pondérale et finissent par se blesser, retardant dangereusement le groupe.

Puis, lors d’une tentative de sortir de cette inquiétante forêt, les copains découvrent un cadavre d’animal éviscéré suspendu à un arbre. La suite est une série d’épisodes cauchemardesques et de noirceur :

*Une terreur devant laquelle l’esprit ne peut qu’admettre sa défaite, se réfugiant dans des rêvasseries imbéciles. Puis, ils l’entendirent de nouveau, sur leur gauche. Tellement proche : le même mugissement…* (extrait) Angoisse et horreur sont omniprésentes avec une toile de fond à caractère surnaturelle.

Le scénario m’a rappelé à plusieurs égards le deuxième volet de la série  PROJET BLAIR : LE LIVRE DES OMBRES. Ceux et celles qui l’ont vu se rappelleront qu’il a été tourné sur les lieux même du tournage de Projet Blair. On sait que l’histoire repose sur l’hystérie collective inconsciente des jeunes qui ont été poussés à faire un carnage indescriptible.

Maintenant, rappelez-vous l’ambiance du film, l’atmosphère pesante, les lourds silences alternant avec des bruits mystérieux amplifiés en plus des bruits de la forêt que la noirceur rend inquiétants. Dans LE RITUEL, vous avez la même atmosphère. Dans l’ensemble, c’est quand même ce que j’appellerais du réchauffé.

Le succès de ce livre repose en grande partie sur le non-dit…la plume s’en remet à l’esprit du lecteur. Malheureusement mon enthousiasme s’arrête là. J’ai bien peur de vous décevoir car ce livre comporte une grande faiblesse.

Un irritant m’a fait tomber de haut. Au milieu du récit, il y a un changement brusque dans le rythme, le décor…un virage qui amène le lecteur dans la partie disons surnaturelle du récit. On passe de l’angoisse et la peur de la première partie à la folie pure dans le second volet.

Changement drastique dérangeant pour le lecteur d’autant que la crédibilité n’y est plus. C’est n’importe quoi. Le livre passe ainsi dans la série B. On dirait que cette partie a été écrite par un autre auteur plus versé dans les scénarios pour jeunes ados.

C’est dommage. J’ai été quand même ébranlé par la première moitié à cause de l’atmosphère qui s’en dégage, une espèce d’éther malsain, le tout rendu par une plume habile qui provoque l’addiction…j’ai malheureusement déchanté au beau milieu du récit. La magie s’est perdue et j’ai commencé à trouver le temps long à cause du caractère abusif des descriptions, des redondances et d’une finale décevante.

J’ai l’impression d’avoir lu deux livres. Un bon et un beaucoup moins bon. Pas de cohérence. Est-ce que j’irais jusqu’à vous recommander un livre à cause de sa première partie. Moi je trouve ça tentant. Vous pourriez peut-être trouver quelque chose qui m’échappe. Personnellement je ne déteste pas ce genre de challenge. Une chose est sûre, c’est glauque d’un bout à l’autre…

Suggestion de lecture : H+ 1, TRANSMUTATION, de Célia Ibanez

Adam Nevill est né en 1969 à Birmingham en Angleterre. Il s’est spécialisé dans la littérature d’horreur. Son livre APPARTEMENT 16 a connu un succès fulgurant dès sa publication en 2011. DERNIERS JOURS publié en 2014 a décroché le prix BRITHISH FANTASY du meilleur roman d’horreur en 2013 (Pour l’édition anglaise publiée en 2012). LE RITUEL a gagné le même prix en 2012. Pour en savoir plus, visitez www.adamlgnevill.com

BONNE LECTURE
JAILU/Claude Lambert
Le samedi 6 juin 2020

LE PROJET ALICE, livre de MARLÈNE CHARINE

*Pourriez-vous me donner votre nom ? Tout
naturellement, j’ouvre la bouche pour
répondre. Mais aucun son n’en sort. Parce
que je ne sais pas. Je ne sais pas qui je suis.
cette fois, la panique me submerge.*
(Extrait : LE PROJET ALICE, Marlène Charine,
ÉditionsNL.com édition numérique, 400 pages)

Dans un futur très proche, au nord-est des États-Unis, un commando exfiltre une jeune femme d’une base appartenant à une organisation scientifico-militaire. À peine a-t-elle eu le temps de s’affubler du nom d’Ellie Kay qu’une course-poursuite commence. Traquée d’un côté et manipulée de l’autre par ceux qui prétendent l’avoir sauvée, Ellie découvre les premiers aspects de sa personnalité : un naturel impatient, d’incroyables aptitudes au combat rapproché. Chargé de la remettre en forme, Sean, un membre de l’équipe, la pousse à ses limites, de manière parfois brutale. Une rudesse qui n’est rien en comparaison avec les révélations qui l’attendent au détour d’un voyage en Europe…

CLONE À L’HORIZON
*Réfléchis à ce que tu sais
pour t’aider à trouver ce que tu ignores.
Que sais-je ?*
(Extrait : LE PROJET ALICE)

C’est une histoire originale qui malgré quelques longueurs et digressions, mérite toute votre attention. Voyons d’abord le contenu : Une jeune femme appelée Ellie est arrachée des griffes d’une mystérieuse organisation qui se fait appelée L’AGENCE vouée à la création de vaccins ou le développement de moyens efficaces de vaincre le cancer.

Mais cette noblesse camouffle des intentions hégémoniques du genre à organiser d’abominables génocides pour réduire la population mondiale : *Des millions de jeunes filles vaccinées devenant incapables de concevoir. Une génération entière rayée des statistiques. Un massacre raffiné…sans aucune goutte de sang versé, mais pas moins terrifiant…>(Extrait) créer et conditionner des clones pour tuer avec indifférence et sans demander d’explications.

Ellie est une de ces clones, conditionnée et reconditionnée pour des horreurs sans noms commises sous le nom de Seven. Vous devinez donc qu’Ellie est le 7e clone d’une même personne : Suzan, principal cobaye d’une odieuse expérience appelée PROJET ALICE, Alice étant la première issue d’un même code génétique. Ça va comme ça jusqu’à Eleven. Ellie finit par être exfiltrée de cette diabolique organisation par les Fraternels.

Les Fraternels et Ellie, qui cherche sa meilleure identité : *Je ne m’attendais pas à trouver le *petit manuel du clonage facile* ou le *Comment cloner sa fiancée en 10 étapes*. Ça serait juste sympathique d’en savoir un peu plus sur moi.> (Extrait)… n’ont maintenant qu’un objectif : rayer l’Agence de la carte. Il sera extrêmement dangereux de s’opposer à une organisation qui se caractérise par un irrespect total de la vie et une absence complète de scrupules.

J’ai été fasciné par l’imagination, la recherche et de la sagacité que l’auteure a investi dans son histoire. Je sais que la science est très avancée dans la connaissance de l’ADN. Aussi LE PROJET ALICE a provoqué en moi un véritable brassage d’émotions.

L’intrigue est prenante et l’ensemble est non seulement crédible mais il m’a amené à faire une recherche sur des questions d’éthique qui demeurent pour moi une énorme zone grise : Est-ce qu’il y a des raisons sérieuse de créer un clone? Est-ce qu’un clone peut avoir une existence sociale reconnue? Une identification?

Est-il comme les autres, avec une âme, une conscience, un libre arbitre? Peut-on conditionner et reconditionner cérébralement un clone jusqu’à le tuer sans aucun égard aux responsabilités? Le clonage est-il un crime contre la dignité? Où en est-on avec la bioéthique? Je pourrais continuer sur plusieurs pages. Il y a au moins une réponse : LE CLONAGE HUMAIN EST INTERDIT. J’imagine que ça peut être contourné.

Bien sûr dans LE PROJET ALICE, il y a un mélange de fiction et de réel. Le sujet développé est très actuel. Le rythme du récit est très rapide et il faut parfois s’accrocher car le fil conducteur du récit dérive parfois, l’auteure s’étend parfois longtemps sur Ellie, ses interactions complexes avec les autres, sans compter un copinage chez les membres des fraternels qui fait un peu ado. Il ne faut pas oublier les multiples identifications d’Ellie.

Elle se cherche. Le lecteur va chercher lui aussi. Il n’empêche que l’intrigue est développée intelligemment. Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer malgré une finale interminable style *bon enfant*.

C’est donc un bon thriller que je vous recommande. Il est réactif sur le plan de l’éthique, nerveux sur le plan de l’écriture et captivant sur le plan de la lecture. Pour moi personnellement, il ne m’a pas laissé indifférent. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que LE PROJET ALICE est une fiction dans laquelle on a inséré des éléments de la réalité, le tout dans un cadre d’action et d’aventure.

En terminant, je veux préciser que le clonage reproductif chez l’individu est rejeté quasi unanimement et sans équivoque car non-éthique et irresponsable au niveau médical. Selon les conventions nationales et internationales, le clonage à des fins de production artificielle d’un individu est interdit. Voir à ce sujet les aspects éthiques du clonage.

Suggestion de lecture : LE PROJET BRADBURY, recueil de nouvelles de Neil Jomunsi

Née en 1976 en Suisse, Marlène Charine a décidé qu’une vie, même bien remplie, ça ne suffisait pas. Elle a donc commencé à écrire de manière à expérimenter plusieurs existences différentes, toujours teintées d’imaginaire. Les graines magiques semées ici et là commencent à porter leur fruit en 2016 avec la publication de son premier roman, LE PROJET ALICE et de plusieurs nouvelles. Intéressé à visiter son blog ? Cliquez ici.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le vendredi 5 juin 2020

LA VENGEANCE DE BAUDELAIRE, Laerhoven

Commentaire sur le livre de
BOB VAN LAERHOVEN

*Edmond(1) affirme, continua le peintre d’un air soucieux, que l’assassin est fervent admirateur de Baudelaire qui élimine quiconque a traité injustement l’artiste de son vivant ou qui a tenu des propos réprobateurs à son sujet.*

(Extrait : LA VENGEANCE DE BEAUDELAIRE, Bob Van Laerhoven, Éditions Pratiko, tr. : Marie Hooghe, 2013, édition numérique, 260 pages.) (1) Fait référence à Edmond Huot de Goncourt, né à Nancy le 26 mai 1822 et mort le 16 juillet 1896 dans la maison d’Alphonse Daudet, écrivain français, fondateur de l’Académie Goncourt qui décerne chaque année le prix du même nom.

Paris, septembre 1870, la guerre fait rage. C’est dans une atmosphère chaotique que Paul Lefèvre, énigmatique commissaire et son ami, l’inspecteur Bernard Bouveroux, auront à résoudre une série de crimes hors du commun. Toutes les victimes portent un message, sous forme de vers extraits du très controversé recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, mort trois ans auparavant.

À mesure que l’enquête progresse sur un chemin encombré de subterfuges et de mensonges, les masques tombent, un par un jusqu’à révéler un terrible secret au sein même de la famille Baudelaire. L’enquête conduit le commissaire Lefèvre sur la piste d’un complot ayant des ramifications jusqu’à la cour de Napoléon III. Et d’un secret au sein de la famille Baudelaire, aux lourdes conséquences.

LES FLEURS DU CRIME
*Mais quand je rêvais, ma connaissance croissante des plantes
africaines qu’utilisent les féticheurs depuis des siècles
faisait de moi la fleur du mal, l’épouse de Satan qui
déchire le rideau trompeur du temple du monde.*
(Extrait)

Ma lecture de LA VENGEANCE DE BAUDELAIRE suit de près ma relecture des FLEURS DU MAL. D’entrée de jeu, je dois dire que j’ai été aussi séduit par le titre et le quatrième de couverture que déçu par le contenu. Voyons d’abord ce que ça raconte : nous sommes à Paris en 1870. La capitale est ébranlée par la guerre franco-prussienne et comme si ce n’était pas suffisant, une série de meurtres horribles retient l’attention des parisiens.

Sur chaque cadavre, on retrouve des vers du recueil de poèmes LES FLEURS DU MAL de Charles Baudelaire, décédé un peu plus tôt en 1867. L’enquête est confiée à Paul Lefèbvre et son collègue Bernard Bouveroux. L’enquête amène Les limiers sur la piste d’un complot mais surtout sur un secret soigneusement gardé par la famille Baudelaire.

Ce ne fut pas une lecture facile. Le fil conducteur est instable, les personnages mal définis, beaucoup de dialogues plus ou moins utiles. Je ne savais pas trop à quoi m’accrocher. Bien sûr on nous confirme par la voix d’un personnage-clé du roman, ce dont on se doutait déjà à propos de Charles Baudelaire : le caractère neurasthénique du poète et sa vie dissolue.

Dans le récit, Baudelaire confie une vérité assez crue sur lui-même : *Vous avez devant vous le poète du mal…l’effrayante précision avec laquelle j’analyse l’âme mauvaise de l’homme ne m’empêche pas d’être dans la vie un brave imbécile qui se laisse marcher dessus par tout un chacun*. (Extrait)

Le secret de la famille Baudelaire. Voilà ce qui a retenu le plus mon attention. Je ne crois pas que c’était vraiment le but de l’auteur. D’autre part, je suis surpris que LA VENGEANCE DE BAUDELAIRE soit récipiendaire du prix HERCULE POIROT pour le meilleur roman à suspense, parce que le suspense, je ne l’ai pas senti.

Pas de hâte particulière à tourner les pages. J’avais l’impression que les excès de Baudelaire étaient plus importants que l’enquête elle-même qui soit dit en passant était dure à suivre à cause de trop nombreuses digressions. Pourtant le début était prometteur mais ce fut par la suite une baisse constante du rythme jusqu’au dernier quart du volume.

C’est en effet dans le dernier quart que se trouvent les forces du récit. Il devient graduellement plus haletant, l’enquête se précise rapidement comme si l’auteur voulait rattraper un énorme terrain perdu. On comprend mieux la démarche des enquêteurs et surtout, il y a la finale qui m’a laissé pantois même si je l’ai trouvé bâclée.

Même si vous arrivez à suivre parfaitement la progression de l’enquête, il vous sera difficile de déterminer qui est le coupable des meurtres. Moi je n’y suis pas arrivé. On apprend à la dernière page qui est le maître du jeu et pour moi c’était la personne la plus improbable.

On fera alors connaissance alors avec un personnage historique qui a l’escroquerie dans les gênes et dans le sang. Le mobile : lavez Baudelaire des insultes et des railleries qu’il a subies pendant toute sa vie. La lecture du dernier quart ma remis dans de bien meilleures dispositions envers l’auteur même si la finale est expédiée en ce sens que j’aurais souhaité plus de contenu sur le rôle et la qualité du mystérieux personnage.

Outre la présence de personnages disons exotiques susceptibles de raviver un peu l’intérêt du lecteur comme Simone Bourbier et ses particularités physiques, je pense aussi à Claire de lune que je vous laisse découvrir, le lecteur sera aux prises avec un enchevêtrement de dialogues qui négligent le fil conducteur et diminue l’intérêt pour l’enquête… Le choix vous appartient bien sûr. Moi j’ai été déçu.

Je vous invite à lire mon commentaire sur LES FLEURS DU MAL de Charles Baudelaire. Cliquez ici.

Suggestion de lecture : 1630 LA VENGEANCE DE RICHELIEU, de J.-M. Riou

Bob Van Laerhoven est un écrivain belge né le 8 août 1953 à Anvers. Il n’aime pas entendre qu’il verse dans la science-fiction. Il préfère parler de sociale-fiction. En 1985, son premier roman voit le jour sous le titre Nachtspel (Jeu nocturne). On y découvre une aisance à aborder des sujets internationaux qui deviendra sa marque de commerce.

L’œuvre est extrêmement variée : romans, récits de voyages, livres pour enfants, pièces de théâtre, biographies, recueils de poésie, essais, ouvrages de non fiction, lettres, chroniques et articles. Son roman La Vengeance de Baudelaire a remporté en 2007 le prix Hercule Poirot du meilleur roman flamand à suspense.

BONNE LECTURE
Claude Lambert
Le dimanche 31 mai 2020

Le fils du diable est un ange, de KATE OLIVER

*«Cet enfant nous était destiné, mon cher
époux. Quant à savoir d’où il vient, c’est
assurément un cadeau des Dieux, un fils
que nous offre le ciel. Si nous l’appelions
Kaouk?»*
(Extrait : LE FILS DU DIABLE EST UN ANGE,
Kate Oliver, IS édition, 2014, édition
numérique, 275 pages)

À une époque du Moyen-âge où se mêlent magie et sortilèges, Kaouk, enfant de la honte et du déshonneur, s’est juré de déjouer les plans machiavéliques de Mortador, un redoutable sorcier. Le chemin de Kaouk sera jalonné d’embûches, de batailles épiques et de rencontres inattendues dont une magicienne qui pourrait l’aider à rendre aux villageois opprimés leur liberté perdue. Kaouk aura aussi d’autres aides précieuses: Nand, un farfadet malicieux, et Opaline, son amie d’enfance, qui l’aideront sans doute à trouver la force nécessaire pour mettre fin aux exactions du tyran. 

UN VENT FRAIS DANS LE REGISTRE
DE LA FANTASY
*Une mousse grouillante de mouches bleuâtres
s’agglutina sur la plaie. Sous les yeux
stupéfaits de Kaouk, qui avait entre-temps
repris ses esprits, les insectes secrétèrent une
mousse baveuse qui, en se solidifiant, se
transforma en chair.*
(Extrait : LE FILS DU DIABLE EST UN ANGE)

Ç’est le tout premier livre de Kate Oliver. C’est du *fantasy*. Alors il y a des sorcières, des magiciens, des créatures infernales, il y a un héros qui combat un monstrueux guerrier sorcier, on attaque à grands coups de sortilèges. Bref, la lutte du bien contre le mal avec des armes tranchantes ou perçantes et ce pouvoir fantastique qui caractérise ce genre littéraire tellement populaire : le pouvoir de commander aux forces de l’univers.

Nous sommes à une époque très lointaine dans le futur. Kaouk, un enfant de la honte, s’est juré de déjouer les plans machiavéliques de Mortador, un puissant et malfaisant guerrier qui commande une créature sanguinaire, Volcos, et une armée de renégats. Kaouk a lui aussi des alliés qui l’aideront à libérer son peuple du joug cruel et despotique de Mortador mais il devra faire des choix qui pourraient sceller définitivement son destin.

La première chose qui m’a frappé dans ce roman est la qualité des personnages. Ils ont été travaillés, approfondis sur le plan humain et psychologique. On les a dotés d’une aura qui repousse, ou qui attire mais qui assurément attise l’émotion du lecteur et de la lectrice. Ces personnages sont attachants et ombrageux. Mortador est le vilain de l’histoire. C’est un personnage très intense et doté d’un caractère très bien trempé.

Le deuxième point fort réside dans la densité de la plume et le pouvoir de l’intrigue. Je pense à un long passage ou le guerrier du bien s’oppose à celui du mal avec des sortilèges et des contre-sortilèges qui sont issus avant tout de l’extraordinaire imagination de l’auteur.

Plusieurs trouvailles consacrent l’originalité de l’ouvrage dont l’introduction de Nand, un Farfadet tout petit mais à l’incroyable pouvoir de métamorphose. Son amitié avec Kaouk constituera un tournant dans l’histoire.

Le dernier point, et c’est peut-être celui qui m’a le plus agréablement surpris : c’est un passage qui lie l’histoire à nos temps modernes où les humains des années 2000 auraient un urgent besoin d’intensifier leur conscience environnementale :

*…oui, un monde qui s’est éteint un jour de l’an deux mille cinquante-deux. Les hommes étaient comme des bêtes enragées et leur convoitise a fini par transformer leurs terres nourricières en vastes champs de ruines stériles. Ils n’ont jamais tenu compte des avertissements de Dame Nature et les humains se sont multipliés dans le plus grand désordre…* (Extrait)

Le début de l’histoire. Mais persévérez. Le meilleur est à venir.

Finalement, nous avons ici un ouvrage qui tranche par son originalité et que j’ai trouvé rafraîchissant parce que d’une certaine façon, il sort des sentiers battus. Son rythme est constant malgré plusieurs passages qui évoquent le passé des personnages.

L’intrigue est développée avec un brin de malice et beaucoup d’intelligence. Enfin, toute l’histoire se déroule dans un seul tome mais la finale met la suite en place. À découvrir donc : LE FILS DU DIABLE EST UN ANGE de Kate Oliver.

Suggestion de lecture : I.R.L., d’Agnès Marot

Kate OLIVER est mère de deux garçons, tous deux enseignants. L’un d’eux est également écrivain. Dotée d’une imagination incroyable, son goût pour la littérature historique, les voyages et les contes fantastiques l’ont conduite à écrire son premier roman, « Le fils du Diable est un Ange ». Publié en 2014 dans la collection SF & FANTASY de IS édition, suivi deux ans plus tard du tome 2: LE DIABLE EST ÉTERNEL. 

BONNE LECTURE
Claude Lambert
le samedi 30 mai 2020

LE COMPLOT MALONE, de STEVE BERRY

*« Dites-leur bien que je ne suis pas encore mort ! » répliqua le président avec un de ses célèbres sourires. Mais personne n’ignorait qu’il déclinait, et qu’aucune puissance au monde n’y pouvait rien* (Extrait : LE COMPLOT MALONE, Steve Berry, trad. Fr. : Éditions Le Cherche Midi, 2015, édition de papier, pocket, 610 pages)

Un employé du Trésor américain a dérobé de mystérieux documents relatifs à un secret d’état qui, s’il était révélé, risquerait de changer la face du monde. Cotton Malone, est sollicité pour les récupérer. Et il n’est pas seul à vouloir mettre la main sur les fameux papier… Des mystères des Pères Fondateurs des États-Unis jusqu’à une énigmatique entrevue clandestine entre  Roosevelt et son secrétaire d’État au Trésor, une nuit de 1936, en passant par les signes ésotériques cachés dans les symboles de l’Amérique, Cotton Malone va ainsi aller de révélation en révélation. 

AU BORD DE LA CATASTROPHE
*Il était impossible de prévoir la tournure qu’allaient
prendre les évènements, et cette incertitude était ce
qu’il y avait de plus pénible. Mais elle avait confiance :
Ils trouveraient le moyen de gérer la situation.>
(Extrait : LE COMPLOT MALONE)

Nous retrouvons ici un héros récurrent dans l’œuvre de Steve Berry : Harold Earl Malone, appelé affectueusement Cotton, un libraire scandinave installé à Copenhague. C’est surtout un agent à la retraite de la division Magellan, la redoutable unité des services secrets du département américain de la Justice. Dans LE COMPLOT MALONE, Cotton reprend du service avec une investigation complètement différente : une enquête fiscale.

Il faut être très attentif au début de l’histoire, plus précisément au prologue qui raconte une mystérieuse rencontre secrète, une nuit de 1936 entre le président américain de l’époque, Théodore Roosevelt et son secrétaire au Trésor, Andrew Mellon. Ces deux personnages se détestent singulièrement. Mellon finit par poser une énigme au président.

Entre temps des documents importants sont volés, susceptibles d’ébranler le système politique et financier américain. Un fonctionnaire est poursuivi parce qu’il ne paye pas ses impôts. Il prétend que l’impôt américain est illégal. Tout est en lien. Il existe semble-t-il des preuves à l’effet que le 16e amendement établi en 1936 est truffé d’irrégularités rendant l’impôt illégal ce qui mettrait les États-Unis en faillite et bouleverserait l’économie mondiale.

Entre temps, le président de la Coré du Nord, Kim Yong-jin, un monstre assoiffé de pouvoir tente l’impossible pour mettre la main sur la preuve de l’illégalité du 16e amendement dans l’unique but de détruire les États-Unis par l’intérieur, une implosion pure et simple. Vu la complexité de l’affaire, on appelle Cotton et des agents du Trésor Américain.

Dans ce livre, il faut bien saisir toute la portée du prologue et y revenir au besoin. LE COMPLOT MALONE est un récit complexe dans lequel intervient une grande quantité de personnages. Par rapport aux autres livres de Berry, Cotton Malone est plutôt effacé dans LE COMPLOT MALONE mais son rôle demeure crucial.

Il y a du monde, beaucoup de monde…trop je crois. Les agents se bousculent d’une certaine façon. La plupart des personnages sont plus ou moins bien travaillés et j’ai un peu l’impression que Berry a compliqué l’histoire inutilement.

Mais si on a bien compris qui fait quoi, si on a bien saisi l’importance de cette discussion entre Roosevelt et son secrétaire au Trésor ainsi que les motivations des belligérants, en particulier le dictateur coréen et Howell, il nous reste le plaisir de se *frotter* aux forces du récit : il est vif, intense et fertile en rebondissement.

La principale force du roman est son caractère intrigant. Ce roman a comme toile de fond l’impôt sur le revenu. Essayons de nous imaginer qu’est-ce qui se passerait si dans notre pays, quelqu’un réussissait à prouver que l’impôt sur le revenu est illégal depuis son entrée en vigueur.

Ça ferait un sacré remboursement au contribuable. Ça pousserait surtout le système à la faillite et s’ensuivrait chaos et anarchie. Bref, il y a des choses sur lesquelles il vaut mieux fermer les yeux.

LE COMPLOT MALONE n’est pas à proprement parlé un roman historique. Il faut juste bien comprendre ce qui s’est passé en 1936. Le livre est très bien documenté et dans une postface extrêmement pertinente, l’auteur sépare la réalité de la fiction. La plume est un peu lourde et redondante mais le caractère intrigant du récit m’a gardé captif. J’ai fini par dévoré ce livre…donc je vous le recommande.

Suggestion de lecture : LE PRÉSIDENT A DISPARU, de Bill Clinton et James Patterson

Steve Berry est un avocat et auteur américain vivant dans l’état de Géorgie. Il s’est spécialisé dans les thrillers sur fond d’énigmes historiques. Il a publié plusieurs romans aux Éditions Le Cherche Midi dont LE TROISIÈME SECRET (2006),  LA PROPHÉTIE CHARLEMAGNE (2010), LE CODE JEFFERSON (2012) et L’HÉRITAGE OCULTE (2014).

La plupart des titres sont disponibles chez Pocket. Traduits dans une quarantaine de langues, les thrillers de Berry ont figuré sur la liste des best-sellers dès leur parution aux États-Unis. Vous pouvez retrouver toute l’actualité de Steve Berry en visitant
www.steveberry.org  (site en anglais)

Bonne lecture
Claude Lambert
le vendredi 29 mai 2020

LA CONSPIRATION DE ROSWELL, BOYD MORRISON

*Le cataclysme de la Toungouska s’était produit
en l’espace de quelques secondes, un flash
aveuglant dans le ciel immédiatement suivi par
une détonation tonitruante, comme si un million
de canons avaient tonné à l’unisson.*
(Extrait : LA CONSPIRATION DE ROSWELL, Boyd
Morrison, pour cette édition : les éditions Bragelonne
2015, numérique et papier, 425 pages numériques.)

Une organisation terroriste est sur le point d’achever la fabrication de l’arme électromagnétique la plus puissante de tous les temps. Pour la faire fonctionner, elle doit s’emparer d’un mystérieux composant trouvé à Roswell, aux États-Unis, un peu après le crash, en plein désert d’un objet volant non identifié. Une vieille femme prétend posséder ce composant. En acceptant de rencontrer cette femme, Tyler Locke était loin de se douter qu’il serait précipité dans une des plus grandes affaires d’espionnage du siècle et qu’il ferait face à une des plus sérieuses menaces qu’ait connue l’humanité. 

AVANT-PROPOS :

L’affaire de Roswell concerne l’écrasement, près de Roswell au Nouveau-Mexique, en juillet 1947, de ce qui serait, selon plusieurs versions, un objet volant non identifié, un ovni. Pour les Ufologues, cet élément signifie que la terre a été visitée par une civilisation extra-terrestre avancée.

Pour les autorités militaires et les sceptiques, c’est un mythe moderne, issu de mécanismes sociaux-psychologiques. Le gouvernement américain dit qu’il s’agit d’un ballon-sonde ultra secret. Les partisans de la thèse extra-terrestre soutiennent que l’épave a été récupérée et dissimulée par les militaires. L’énigme n’a jamais vraiment été résolue. (Source : wikipédia) (voir aussi Roswell et la zone 51).

ROSWELL : Matière à mystère
*-Oh ! non. Cela provient sans l’ombre d’un doute
du crash de Roswell. –Comment en êtes-vous si
sûre? Parce que je l’ai ramassé là-bas.*

(Extrait : LA CONSPIRATION DE ROSWELL)

C’est d’abord le titre qui m’a attiré car, comme c’est le cas pour des millions de gens, Roswell est un lieu-évènement qui m’intrigue toujours. En attendant qu’on retrouve la réponse à nos questions dans les basses fosses de la zone 51, voyons ce que dit cette intrigue au rythme très élevé…

L’enjeu de LA CONSPIRATION DE ROSWELL est l’acquisition du Killswitch, une arme terrifiante dont la puissance est décuplée par le xénobium : un métal inconnu sur terre et qui fait office de détonateur. Donc on le considère comme extra-terrestre. En explosant, cette bombe libère une charge extrême de rayons gamma tuant tout le monde dans un large périmètre.

Ajoutons à cela que si cette bombe explosait dans l’ionosphère, ce serait la destruction immédiate de toutes les puces et autres matériels électroniques sur une surface aussi énorme que celle des États-Unis.

*Tous les avions à portée de l’impulsion électromagnétique s’écraseront. Les hôpitaux se retrouveront sans électricité. Et sans camion de pompier en état de marche ni de stations de pompage des eaux, les incendies se propageront en toute liberté. Les réacteurs nucléaires des centrales se mettront à fondre. En gros, nous parlons d’un des pires cas d’attaque terroriste qu’il soit possible d’imaginer.* (Extrait)

LA CONSPIRATION ROSWELL est une course effrénée contre la montre car tout le monde veut mettre la main sur le xénobium, spécialement un disgracié russe appelé Coltchev et le célèbre Tyler Locke, agent américain, personnage récurrent dans la bibliographie de Boyd Morrison. Locke et plusieurs autres personnages veulent sauver leur pays d’une arme qui le ramènerait à l’âge de pierre.

La beauté de ce livre est issue d’un savant mélange de fiction et de réalité. Si le xénobium est une fiction, beaucoup d’évènements et de lieux avérés ont été insérés avec brio dans l’histoire. Par exemple, la mystérieuse explosion dans la Toungouska sibérienne en 1908, qui est encore une énigme aujourd’hui, l’île de Pâque et ses étranges statues, les symboles et les lignes de Nazca…tous ces mystères n’ont jamais eu d’explications satisfaisantes et suggèrent tous la visite d’extra-terrestres.

Le livre comporte des faiblesses qui peuvent devenir autant d’irritants. D’abord, il y a des passages très techniques. C’est compliqué, ça détourne l’attention et ça m’a fait fermer le livre quelques fois. Ensuite, l’auteur accuse un peu d’errance par moment et c’est sans rapport avec la psychologie des personnages, celle-ci étant peu développée à mon avis. Enfin, il y a l’éternel cliché : les bons américains et les mauvais russes.

Morrison avait une chance en or d’innover, de mettre dans une voie de garage un vieux standard de la littérature : les russes, pas gentils, qui donnent de la misère à ces parangons de vertus que sont les pauvres américains. Ça me tape sur les nerfs. Je complèterai par une finale très tirée par les cheveux traduisant un manque d’idées.

Le rapport de forces et de faiblesses est passablement équilibré si je tiens compte du fait que l’histoire m’a fait beaucoup voyagé et ça…j’aime beaucoup : la visite des sous-sol de l’Île de Pâque m’a particulièrement impressionné, et Nazca aussi avec ses symboles étranges qui pourraient être, selon une vieille théorie, des balises d’atterrissage.

Suggestion de lecture : LA CONSPIRATION DES TÉNÈBRES, de Theodore Roszak

L’araignée…un des symboles de Nazca

Et il y a bien sûr Roswell (voir avant-propos) là-dessus, Morrison admet lui-même son scepticisme et y va de l’explication d’un sceptique. Bref, on a réponse à rien mais LA CONSPIRATION ROSWELL demeure un *roman qui explore les frontières des possibilités technologiques et propose des explications à des mystères anciens* (Extrait)

Le crash de l’ovni à Roswell -extrait du blog de Christian Mace

Boyd Morrison est un auteur américain spécialisé dans le techno-thriler. Il est titulaire d’un doctorat en ingénierie industrielle. Il a d’abord mis sa compétence au service de la NASA. C’est aussi acteur professionnel. Il est apparu dans des publicités, des pièces de théâtre et même des films.

Comme auteur, Boyd Morrison s’est fait remarquer pour l’intensité de ses thrillers. Il a créé entre autres TYLER LOCKE, dans son premier livre,  L’ARCHE. Locke deviendra un personnage récurrent de l’œuvre littéraire de Morrison. 

Bonne lecture
Claude Lambert
le dimanche 24 mai 2020