Commentaire sur la nouvelle d’
EDGAR ALLAN POE
*Ces bizarres essais d’explication furent suivis par d’autres
non moins bizarres. Dans ces dernières années, toutefois,
un écrivain anonyme…est parvenu à tomber sur une
solution plausible, quoique nous ne pouvions la considérer
comme la seule absolument vraie…*
(Extrait : LE JOUEUR D’ÉCHEC DE MALZEL, Edgar Allan Poe,
Alia éditeur, 2011, 64 pages. Version audio : audiolude éditeur,
2019, durée d’écoute : 1 heures 9 minutes, narrateur : Alain Couchot)
En 1769, un ingénieur à la cour impériale de Vienne assiste à un spectacle de magie en compagnie de l’impératrice d’Autriche. Après le spectacle, l’impératrice demande à von Kempelen de lui expliquer le tour, mais il n’y parvient pas. Vexé, l’ingénieur promet à l’impératrice de mettre au point une invention surpassant la magie de l’illusionniste. Il construit alors un automate, le Turc mécanique, qui semble réellement capable de jouer aux échecs contre un adversaire humain. Le Turc mécanique jouera dans toutes les capitales d’Europe contre de nombreux adversaires. Des contemporains écriront des livres pour tenter d’expliquer les secrets de l’automate.
Cherchez l’homme
*Quand l’automate hésite relativement à un coup,
on voit quelques fois l’exhibiteur se placer très
près de sa droite et poser sa main de temps à
autre, de façon négligente, sur la caisse…* (Extrait)
Cette nouvelle d’Edgar Poe fait référence à un des plus célèbres canulars du XXVIIIe siècle. En effet, en 1770, Johan Wolfgan Von Kepelen dévoile au grand public une machine capable de battre un humain aux Échecs. Pendant sa tournée en Amérique, le Turc, acquis entre temps par Johan Maelzel, épata le public. C’est lors de son passage à Richmond en Virginie que le Turc fût remarqué par Edgar Allan Poe.
Pour Poe et la plupart de ses contemporains, il était impensable qu’une machine surpasse le cerveau humain. Poe comprit qu’il y avait anguille sous roche quand il apprit qu’un mystérieux mécanisme permettait d’occulter la profondeur réelle du meuble. Cela lui faisait supposer la possibilité d’y glisser un être humain qui, bien que petit de taille, puisse être assez intelligent et stratège pour être champion d’échec.
Alors, le célèbre auteur élabore toute une théorie prouvant la supercherie du Turc et décide de la publier…ce qui donna naissance à la nouvelle LE JOUEUR D’ÉCHECS DE MAELZEL en 1836, considérée comme un essai.
Il est heureux que Poe s’en soit tenu à une nouvelle car le texte est d’un ennui mortel :
*Il suffira d’un peu de réflexion pour convaincre chacun qu’il n’est pas plus difficile, en ce qui regarde le principe des opérations nécessaires, de faire une machine gagnant toutes les parties que d’en faire une qui n’en gagne qu’une seule. Si donc nous regardons le Joueur d’échecs comme une machine, nous devons supposer (ce qui est singulièrement improbable) que l’inventeur a mieux aimé la laisser incomplète que la faire parfaite, – supposition qui apparaît encore plus absurde si nous réfléchissons qu’en la laissant incomplète, il fournissait un argument contre la possibilité supposée d’une pure machine ; – c’est justement l’argument dont nous profitons ici.* (Extrait) Pour comprendre plusieurs passages, il faut creuser.
En fait Poe s’est mis dans la peau d’un ingénieur ou d’un architecte et entraîne son lecteur ou son auditeur dans des explications labyrinthiques sur le fonctionnement de cet appareil et la supercherie qui s’y cache comme s’il expliquait à des non-initiés des dessins ou des plans techniques compliqués et livre théories et détails sur détails…ça ne finit pas de finir.
Plusieurs ouvrages démontreront beaucoup plus tard qu’ Edgar Poe s’est trompé à plusieurs égards. Mais la question n’est pas là. Le fait est que Edgar Allan Poe nous a habitué à beaucoup plus et beaucoup mieux que cela. J’ai toujours admiré Poe et je l’admire encore pour LE CORBEAU, POUR LES NOUVELLES EXTRAORDINAIRES et pour le formidable héritage littéraire qu’il nous a laissé.
Poe est un Maître du fantastique et de l’épouvante qui a aussi versé dans les tendances policières-investigation. Il a laissé une marque indélébile dans la littérature américaine et mondiale. Mais LE JOUEUR D’ÉCHECS DE MAELZEL m’a déçu.
Il est vrai que je ne joue pas aux échecs et que ce sport intellectuel ne m’intéresse pas. Mais qu’à cela ne tienne, c’est Poe qui m’intéressait et finalement, je me suis rendu compte qu’il n’y a pas de partie d’échecs dans son histoire. Seulement des explications interminables sur une machine compartimentée et au fonctionnement douteux.
J’eus souhaité qu’il y ait eu description d’une partie d’échecs. L’ensemble serait devenu peut-être plus clair, plus intéressant, moins aride. Pour la version audio, je ne peux pas dire que le narrateur a contribué à rendre le texte attrayant. Alain Couchot a une voix superbe, il n’y a pas de doute mais sa narration m’a semblé déclamée, un peu théâtrale.
Enfin, même si j’ai saisi le sens de la démarche de Poe, je n’ai pas réussi à m’accrocher au texte. Simple déception de passage. Je demeure un inconditionnel d’Edgar Allan Poe.
Suggestion de lecture : LE HUIT, de Catherine Neville

Edgar Allan Poe est né le 19 janvier 1809, à Boston dans le Massachusetts, dans une famille de trois enfants et d’un couple de comédiens au théâtre. À l’âge de 1 an, son père qui était alcoolique meurt de la tuberculose et un an plus tard, soit en 1811 c’est au tour de sa mère de mourir aussi de la tuberculose. Il devient donc orphelin et est adopté par une bonne famille de Richmond, les Allan.
Le couple adoptif s’installe en Angleterre pour le travail et ce pays marquera beaucoup l’enfance du petit Edgar. Au collège classique de Virginie (aux États-Unis), il suit des cours de littérature et arrivé à l’Université il tombe dans l’enfer des paris et du jeu et contracte des dettes. Son père adoptif, déçu, refuse de les payer et rompt toutes liaisons avec Edgar. Laissé à lui-même, il gagnera un prix au « Saturday Visitor of Baltimore » en 1834 avec son récit : MANUSCRIT TROUVÉ DANS UBE BOUTEILLE.
En 1836, il se marie avec sa cousine de treize ans, Virginia Clemm et plonge dans une dépression totale en s’adonnant à l’alcool et aux drogues diverses. Dix ans plus tard, le public est bouleversé par la publication du poème « Le Corbeau », cette sortie lui fera connaître une courte période de succès, mais la mort de sa femme en 1847 lui fera reprendre son goût pour l’alcool et le jeu, ce qui, le fait retomber dans la déchéance. Il meurt le 7 octobre 1849 à l’hôpital de Baltimore de congestion cérébrale suite à un coma de quatre jours. Il avait été trouvé une nuit sur un trottoir totalement hébété.

L’automate turc…un des secrets les mieux gardés
Bonne lecture
Claude Lambert
Sophie, Hugo, Magda, Jonas, Otto, Franz… Ils sont jeunes, ils aiment la vie, ils ont le cœur plein de rêves. Le rêve d’Adolf Hitler est de créer un empire qui dominera le monde pendant mille ans et dans lequel les hommes seront forts et inflexibles, les femmes soumises et fertiles. Un monde dans lequel il n’y aura ni Juifs, ni communistes, ni homosexuels, ni malades. Ceux qui n’ont pas leur place dans ce Reich millénaire seront éliminés un par un jusqu’au dernier. Dans le Berlin de 1940 ces jeunes doivent eux aussi choisir leur camp, hantés par ces questions que tous se posent : » Ai-je raison d’agir ainsi ? « , » La lumière reviendra-t-elle un jour ? «


Un couple séparé par un extraordinaire événement, est réuni dans des circonstances extraordinaires. C’est aussi l’histoire d’un mystère qui, depuis 1955, a réuni, par-dessus les oppositions des idéologies et des impérialismes, les chefs des plus grandes nations. C’est ce « grand secret » qui a mis fin à la guerre froide, qui a causé l’assassinat de Kennedy, qui a rendu indispensables les voyages de Nixon à Moscou et à Pékin. C’est le secret de la plus grande peur et du plus grand espoir du monde.
René Barjavel (1911-1985) était un écrivain et journaliste français principalement connu pour ses romans d’anticipation où science-fiction et fantastique expriment l’angoisse ressentie devant une technologie que l’homme ne maîtrise plus. Il sait aussi bien raconter les histoires d’amour que la fin du monde, et fait prendre conscience au lecteur de l’univers qui l’entoure au travers d’histoires passionnantes. (Source : Evene) Barjavel a publié plus de soixante livres.
Le Grand Secret a été adapté en une mini-série, coproduction française-allemande-espagnole-canadienne réalisée par Jacques Trébouta sur un scénario d’André Cayatte, d’après le roman éponyme de René Barjavel, et diffusée en 1989 sur Antenne 2. Reproduit par la suite en cassette VHS.
Après vingt-quatre heures dans le coma, une jeune femme se lance à la recherche d’un homme qui, contre toute attente, ne semble pas exister. Alors que la police de Montréal se concentre sur une étonnante affaire de meurtres dont les victimes sont retrouvées dans des conditions similaires et déroutantes, un chasseur sans merci a choisi d’appliquer sa propre justice, celle où chacun doit payer chèrement pour ses fautes.

Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planètes plus inhospitalières que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers convoite. Quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l’Histoire.

1946. Alors que l’humanité tente d’oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de Juifs ont l’espoir de s’installer en Palestine pour y créer un État qui leur est propre. Les survivants des camps de concentration s’entasseront par centaines sur un vieux rafiot, l’Exodus, pour voguer loin du blocus qui les garde captifs, vers une terre d’ indépendance et de bonheur. Ce récit matérialise le désir de liberté de tout un peuple à travers les destins entrecroisés de ses personnages. Entre le passé et le présent d’une jeune fille et d’un jeune garçon ayant échappé à l’Holocauste, de Palestiniens ardemment convaincus par la cause, d’un militaire, d’un journaliste et d’une infirmière


Un avocat opposé au crime organisé, un directeur de la protection de la jeunesse et un pédophile sont abattus dans diverses régions du Québec. Rien ne les relie, mis à part la signature sur leurs cadavres: les lettres T et C ont été gravées dans la chair de leurs fronts. Que signifient ces lettres? Qui peut bien se cacher derrière ces homicides?
Côte du Pacifique, Costa Rica. Un Éden où les pinèdes sont massacrées afin de permettre la construction de villas luxueuses pour des investisseurs étrangers… et des caïds de la drogue. Un Éden où il fait terriblement chaud. C’est là, dans un tranquille village de pêcheurs, qu’est découvert sur la plage le cadavre d’une femme, surnommée l’Argentine. Don Chepe, ancien guérillero qui a lutté aux côtés des sandinistes, décide de retrouver l’assassin de son amie. Une enquête qui le conduit à découvrir les liens obscurs entre passé et présent, utopie et désenchantement… et à revisiter l’histoire de son pays.
Sept ans ont passé depuis Le Silence des agneaux. Depuis, Hannibal Lecter vit sous nom d’emprunt à Florence, en Italie, où le faux docteur, vrai serial killer, mène la grande vie. Sur ses traces, Clarice Sterling, agent modèle du FBI. Mais elle n’est pas la seule à le pister : Mason Verger, une des premières victimes d’Hannibal Lecter, attend sa vengeance. La lutte peut-elle être égale entre cet homme cloué à son lit d’hôpital, accroché à son respirateur artificiel, qui tente de tirer parti de toutes les potentialités d’Internet pour mener sa traque, et le redoutable Lecter ?


L’adaptation cinématographique de HANNIBAL a été réalisée par Ridley Scott en 2001. D’après l’œuvre originale de Thomas Harris, le scénario a été signé par David Mamet et Steven Zaillian. Sont réunis à l’écran : Anthony Hopkins dans le rôle d’Hannibal Lecter, Julianne Moore dans le rôle de Clarisse Sterling, Gary Oldman dans le rôle de Mason Verger et Ray Liotta dans le rôle de Paul Krendler. HANNIBAL est le troisième volet de la série et suit le plus célèbre : LE SILENCE DES AGNEAUX réalisé par Jonathan Demme en 1991, Oscar du meilleur film et du meilleur acteur.
Lambeau, subst. masc. 

